Libération de Nantes Historique L’occupant a évacué la ville pour se replier sur la rive gauche de la Loire, après avoir détruit les installations portuaires et les ponts. Les résistants et FFI du 5ème bataillon entrent dans Nantes et hissent le drapeau sur l’hôtel de Ville. Les premières jeeps de la 66ème Division Américaine descendent la rue Paul Bellamy. La population oublie alors les affres de la guerre, l’horreur des bombardements, la répression et les privations. On ne saurait évoquer le jour de la Libération de Nantes sans rappeler la Résistance active qui s’y développa, sans rappeler les événements qui l’ont meurtri durant le conflit et qui lui valurent d’être citée à l’Ordre de la Libération. Le 19 juin 1940, les troupes allemandes pénètrent dans la ville. Les points stratégiques sont immédiatement occupés et les autorités militaires font établir une liste de vingt otages. Les mesures répressives accompagnent l’occupant dès le premier jour. Dans l’agglomération nantaise, 45.000 prisonniers de guerre français sont internés dans différents camps jusqu’à leur transfert vers l’Allemagne en janvier 1941. A Nantes, une résistance spontanée naît dès le début de l’occupation. En juillet 1940, les bases d’un premier réseau de renseignements sous la direction de Jean-Baptiste LEGEAY se constituent. Ce réseau transmettra à Londres des données importantes sur l’implantation des unités allemandes. On se souviendra également de l’acte des deux étudiants qui accrochent le drapeau tricolore au paratonnerre de la cathédrale Saint-Pierre et aux actions du groupe Bocq-Adam. C’est aussi à Nantes, le 22 janvier 1941, qu’est arrêté l’officier de marine de la France Libre Honoré d’ESTIENNE d’ORVES, responsable du réseau Nemrod qui a établi quelques jours auparavant la première liaison radio avec Londres depuis le quartier de Chantenay. Les sanctions des autorités d’occupation sont nombreuses, le couvre-feu quotidien est instauré. Des habitants sont requis pour la surveillance des installations électriques et de communication. Le 30 août 1941, Marin POIRIER, membre du comité d’entente des associations de combattants et victimes de guerre du département qui a organisé l’évasion de nombreux prisonniers du camp de Choisel à Châteaubriant, est le premier fusillé nantais. Le 20 octobre 1941, le Feldkommandant de la ville, le Lieutenant-Colonel HOTZ est abattu dans le centre-ville par deux résistants parisiens, membres des Bataillons de la Jeunesse. Le surlendemain, en représailles, 48 otages sont fusillés, 27 à la carrière de la Sablière à Châteaubriant, 16 à Nantes au champ de tir du Bêle, 5 au Mont Valérien. Dans les mois qui suivent de nouveaux attentats ont lieu et d’autres otages sont exécutés, choisis parmi les Nantais détenus et les internés politiques du camp de Choisel. Au début de l’année 1942, la répression s’accroît et plus de 500 Nantais seront portés sur la liste des otages jusqu’à la libération de la ville. Du 15 au 28 janvier 1943, le tribunal militaire allemand de Nantes prononce le procès dit des « 42 » qui se traduit par 37 condamnations à mort. La population civile est également lourdement atteinte, victime des bombardements alliés qui touchent la ville en octobre et décembre 1941, en avril et mai 1942, en mai et septembre 1943 et autour du débarquement du 6 juin 1944. Plus de 1500 morts, des milliers de personnes sinistrées, de logements détruits en sont le désastreux bilan. En juin 1944, une des dernières opérations allemandes est la destruction du maquis de Saffré, 27 maquisards sont fusillés le 29 juin à La Bouvardière à Saint-Herblain. Le 12 août 1944, après le départ de l’occupant, le 5ème bataillon FFI entre dans la ville, suivi par les Américains.