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l’actu
en bref/
Merci aux lecteurs du «billet»
Depuis des décennies, dans chaque numéro de votre journal préféré, la
présidente ou le président du SER commet un «billet», librement composé,
dans lequel elle ou il peut évoquer des problèmes existants, faire un peu de
prospective, ou rêver la profession. Celui qui se trouve sur la page de gauche
est le dernier des quelque 140 que j’ai eu le bonheur de rédiger durant mes
dix ans de présidence. C’est le moment d’adresser un immense merci aux
collègues des différents comités et aux collaborateurs du secrétariat et de
l’Educateur. Un remerciement particulier à la rédactrice en chef, Nicole
Rohrbach, à Thierry Barrigue, dont les dessins ont magnifié mes textes, et
à Sylvie Malogorski Défago qui les a mis en page. Toute ma gratitude enfin aux lectrices et aux lecteurs, et spécialement à celles et ceux qui m’ont
gratifié de retours, qu’ils aient été enthousiastes ou critiques. Réagir à des
prises de position de vos responsables, c’est habiter la profession, et c’est le
meilleur service que vous puissiez leur rendre.
(gp)
© niro
Le SER change de président
C’est le 31 juillet que se termine le mandat du président actuel, dont les
adieux ont occupé une partie de la dernière AD du 21 mai (voir aussi en
pages 40-41). Comme déjà évoqué dans ces colonnes, le Jurassien Samuel
Rohrbach a été élu président du SER pour la législature 2016-2020, lors de
l’Assemblée des délégué-e-s du 28 novembre dernier qui s’est tenue à Fribourg. Enseignant au secondaire I et président du SEJ (Syndicat des enseignants jurassiens), Samuel Rohrbach est membre du CoSER depuis de
nombreuses années et remplit la fonction de vice-président du SER. Il est le
délégué suisse au CSEE (Comité syndical européen de l’éducation) et siège
à la COPED (Commission pédagogique de la CIIP), entre autres mandats.
Dès le 1er août, le SER sera donc présidé par Samuel Rohrbach, lequel sera
secondé pour l’année qui vient par un nouveau vice-président, puisque le
CoSER a désigné le Valaisan Olivier Solioz (à g. sur la photo) pour occuper cette charge. Pour faire plus ample connaissance avec le nouveau président, n’hésitez pas à lire l’interview pages 42-43.
(gp)
© niro
Merci Monsieur Paul
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Président de la Fapert (Fédération des Associations de parents d’élèves de la
Suisse romande et du Tessin) depuis deux ans, Paul Majcherczyk a toujours
été appelé volontiers par son prénom, tant son patronyme parait imprononçable. Très actif dans son canton de Fribourg et sa région romontoise, Monsieur Paul a succédé à Judith Vuagniaux à la tête des associations de parents
de la Suisse latine. Élu récemment conseiller municipal et devant faire face
à d’importants changements professionnels, il a renoncé à briguer une réélection lors de l’assemblée des délégué-e-s du 29 mai dernier. La nouvelle présidente de la Fapert est la Genevoise Jacqueline Lashley, issue de la
Fapeco. Le SER lui présente ses meilleurs vœux ainsi qu’à la Fapert, comme
il adresse aussi ses plus chaleureux remerciements à Paul Majcherczyk pour
l’ouverture et le dynamisme dont il a fait preuve dans la fructueuse collaboration réalisée notamment pour la mise en place des Assises 2014 et 2016
et pour la défense d’une école humaniste. Bon vent et un tout grand merci
Monsieur Paul! (gp)
Educateur 6 | 2016
La croisade
contre la bêtise
Malgré l’explosion des connaissances depuis quelques années et
malgré l’universalité de l’accès aux savoirs, dont aucune civilisation
avant nous n’a jamais bénéficié, on doit constater que la bêtise gagne
du terrain. Il ne suffit pas d’avoir toute la sagesse du monde à ses
pieds, encore faut-il une tête et une âme bien faites. La bêtise peut
habiter même les plus érudits.
Georges Pasquier, président du SER
L
a propension de notre monde à ne
réagir qu’à des slogans, à refuser la
complexité, à rejeter les argumentaires, à privilégier le zapping, le résumé,
à consommer des idées toutes faites,
laisse la bêtise progresser. L’incapacité à
essayer de comprendre, à voir ce qui est,
à relier les choses, à prendre de la distance, à s’ouvrir, à sortir de son égoïsme,
à se remettre en question, à se libérer de
ses peurs, conduit à nourrir la bêtise individuelle quand elle n’est pas collectivement favorisée par les mass médias.
D’aucuns ont désespéré face à la bêtise.
D’Albert Einstein, qui se disait plus sûr du
caractère infini de la bêtise humaine que
de celui de l’univers, à Georges Brassens,
dont la sentence était définitive «Quand
on est con, on est con!», jusqu’à Schiller
qui a constaté: «Contre la stupidité, les
Dieux eux-mêmes luttent en vain»1, de
nombreux penseurs à toutes les époques
ont déploré que l’espèce humaine souffre
de ce fléau rampant apparemment impossible à éradiquer.
Educateur 6 | 2016
En cette époque de frénésie et de course
continue au profit, aux plaisirs personnels, au risque zéro, à l’individualisme, au
touche-à-tout, la bêtise progresse. Même
dans les rangs de professions aguerries
comme la nôtre la contagion menace.
Or s’il est une institution qui devrait
mener la croisade contre la bêtise, c’est
bien le système éducatif, en travaillant à
reconquérir «l’intelligence par le doute
contre les lourdes assurances de la bêtise».
L’école doit instiller le doute dans la tête
de ses élèves et leur faire dépasser le stade
de la première impression, de la facilité,
du rejet de la complexité. Elle a besoin de
toutes les ressources de la culture et elle a
besoin de l’humour.
La croisade contre la bêtise est une croisade pour l’humanité, car comme le disait
si justement Jules Renard: «Dans «bêtise
humaine», «humaine» est de trop: il n’y a
que les hommes qui soient bêtes».
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Die Jungfrau von Orleans, 1801
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