Quel est le meilleur moment pour visiter le site?
Si c’est possible, essayez de visiter le site par beau temps, en matinée ou en soirée. À ces heures, le bas angle de la lumière
entrante du soleil jette une ombre dans la dépression peu profonde des empreintes et les fait apparaître clairement. Les
empreintes sont des éléments assez subtils pas toujours évidents à voir à moins que la lumière ne soit bonne ou qu’il y ait une
petite flaque d’eau dans les empreintes les plus profondes. Parfois, lorsque les embruns sèchent, une croûte de sel peut se
former autour de certaines empreintes.
Certaines parties de la piste se voient mieux en milieu de matinée (à droite), d’autres à contre-jour en soirée (ci-dessous).
Le monde au Dévonien
Le monde au Dévonien (il y a 410-360 millions d’années) était bien différent de celui que l’on connaît aujourd’hui. Les
mammifères n’existaient pas. Et les dinosaures n’apparurent que bien longtemps après (Échelle des temps, page 15). Des
plantes telles que les prêles, mousses et autres fougères commençaient seulement à occuper le paysage alors
qu’apparaissaient les insectes. Le grès rouge du Kerry conserve un enregistrement de ce paysage dominé par quelques
rivières principales, en provenance du nord, dévalant une jeune chaîne de montagne et inondant de façon occasionnelle la
plaine côtière.
Où se trouvait l’Irlande à ce moment là?
L’Irlande se trouve aujourd’hui dans l’hémisphère Nord. Il y a 385 millions d’années, elle se trouvait dans l’hémisphère sud, à
des latitudes tropicales. Elle représentait un petit morceau d’un vaste supercontinent
qui existait alors, soit sous la forme d’un
golfe marin peu profond à la bordure des
continents ou sous la forme d’un bras de mer à travers le
supercontinent. La
reconstitution paléogéographique ci-dessous montre la situation telle qu’elle devait être un peu plus tôt au Dévonien, avec
l’océan ouvert au sud-ouest.
A quoi ressemblait l’environnement ?
Il est possible de spéculer sur ce que pouvait être l’environnement dans lequel vivait le tétrapode, à partir des données
disponibles. Mais on ne peut pas être sûr à 100% après 385 millions d’années. Les géologues peuvent lire l’histoire passée
dans les roches ainsi que dans l’association des différentes caractéristiques mises en place au cours de divers processus
géologiques. Le présent est la clé du passé. L’observation des processus et environnements actuels nous permet d’interpréter
ce que devaient être les environnements passés.
Le tétrapode laissa ses empreintes sur des boues silteuses fraîchement déposées par une inondation sur une plaine côtière.
Une analogie moderne serait du type des inondations qui ont lieu au Bengladesh aujourd’hui, où des zones importantes sont
inondées périodiquement.
L’évidence géologique dans les couches de terrain montre qu’il y n’avait pas ou peu de rivières. Elle montre toutefois de la
boue, du silt et du sable accumulés, couches après couches, par des inondations successives. Quand vous observez les
couches de terrains autour de vous, chaque niveau épais de quelques centimètres à une dizaine de centimètres représente
dépôts d’une inondation. Il est aujourd’hui impossible de dire à quelle fréquence ces inondations avaient lieu ;
elles avaient
lieu de façon saisonnière, annuelle ou sporadique, entrecoupées de périodes sèches de plusieurs années peut-être.
Cette carte montre à quoi la géographie de la terre et de la mer devait probablement ressembler quand la piste s’est formée.
Une plaine côtière s’étendant jusqu’au Munster, était périodiquement inondée par de grandes rivières drainant des matériaux en
provenance des montagnes du nord. Ces montagnes et celles plus au nord étaient probablement de même taille que les Alpes
aujourd’hui.
Quelques références bibliographiques techniques mais aussi grand public si vous souhaitez en savoir un peu plus sur la piste et
l’arrêt sur image que représente Valentia sur la spectaculaire histoire de l’évolution :
Clack, J.A. 2002. Gaining Ground. Indiana University Press, 369 pages.
Higgs, K. 1998. "The Rock of the Hooves". Journal, Cork Geological Association, 1, 17-18.
Rogers, D.A. 1990. Probable tetrapod tracks rediscovered in the Devonian of N Scotland. Journal of
the Geological Society, London, 147, 746
-
748.
Russell, K.J. 1978. Vertebrate fossils from the Iveragh Peninsula and the age of the Old Red Sandstone. Journal of Earth Sciences, Royal
Dublin Society, 1, 151-162.
Stössel, I. 1995. The discovery of a new Devonian tetrapod trackway in SW Ireland. Journal of the Geological Society, London, 152, 407-413.
Stössel, I. 2000. Frühe Tétrapoden: Kontroverse Spurenfossilien. Viertaljahrsschrift der Naturforschended Gesellschaft in Zürich, 145/1, 31-40.
[in German but with English abstract and figure captions]
Warren, A., Jupp, R. and Bolton, B. 1986. Earliest tetrapod trackway. Alcheringa, 10, 183-186. [This is about a trackway in Australia which may
be older than Valentia, but is on a paving slab]
Williams, E.A., Sergeev, S.A., Stössel, I. and Ford, M. 1997. An Eifelian U-Pb zircon date for the Enagh Tuff Bed from the Old Red Sandstone of
the Munster Basin in NW Iveragh, SW Ireland. Journal of the Geological Society, London, 154, 189-193.
Williams, E.A., Sergeev, S.A., Stössel, I., Ford, M. and Higgs, K.T. 2000. U-Pb zircon geochronology of silicic tuffs and chronostratigraphy of the
earliest Old Red Sandstone in the Munster Basin, SW Ireland. In: Friend, P.F. and Williams, B.P.J. (eds). New Perspectives on the Old
Red Sandstone. Geological Society, London, Special Publications, 180, 269-302.
Westenberg, K. 1999. The rise of life on Earth, from fins to feet. National Geographic 195: 114-127.
Zimmer, C. 1998. At the Water’s Edge. Macroevolution and Transformation of Life. The Free, Press, New York, 290 pages.
Sites Internet
http://www.gsi.ie
http://www.ucc.ie/en/geology/Museum/ http://www.bbc.co.uk/dna/h2g2/alabaster/A1049951
http://indigo.ie/~cguiney/dinosaur.html
http://www.ucmp.berkeley.edu/vertebrates/tetrapods/tetraintro.html
http://corkgeology.homestead.com/icga6.html