x u a qui courent m Les Bulletin de santé publique, région des Laurentides destiné aux professionnels de la santé Vol. 13 N° 6 Septembre 2006 Intervention préventive auprès des personnes atteintes d’une ITS et auprès de leurs partenaires (IPPAP) par Panagiota Macrisopoulos et Denise Décarie, médecins-conseil Même si un grand nombre d’entre eux demeurent asymptomatiques ou présentent peu de symptômes de sorte qu’ils ne consultent pas, le taux d’infection est élevé parmi les partenaires sexuels des personnes atteintes d’une infection transmissible sexuellement (ITS). En outre, plus de 40% des partenaires d’une personne atteinte d’une ITS ne sont jamais avisés de leur exposition. L’IPPAP, auparavant appelée Notification aux partenaires (NoPa), comprend un ensemble de services offerts à la personne atteinte et à ses partenaires sexuels, ayant pour but de briser le cycle de transmission des ITS. Service régional de soutien à l’intervention préventive Le service régional de soutien à l’IPPAP est assuré par trois CSSS de la région, mission CLSC : le CSSS de Saint-Jérôme, qui offre aussi le service pour les CSSS d’Antoine-Labelle, des Sommets et des Pays-d’en-Haut, le CSSS Thérèse-DeBlainville et le CSSS du Lac-des-DeuxMontagnes, qui offre aussi le service pour le CSSS d’Argenteuil. Ce service vise les ITS prioritaires en termes d’intervention préventive, soit : l’infection génitale à Chlamydia trachomatis chez les personnes âgées de 19 ans ou moins; l’infection génitale à Chlamydia trachomatis chez les personnes âgées de plus de 19 ans qui ont déjà eu une ITS, lorsque cette information est connue de la DSP; l’infection gonococcique; la syphilis infectieuse (syphilis primaire, secondaire ou latente précoce); la syphilis latente tardive lorsque le titre du test non tréponémique est élevé, soit 1:32 et plus; le chancre mou; la lymphogranulomatose vénérienne (LGV); le granulome inguinal. Pour ces ITS, l’infirmière du service de soutien, après avoir contacté le médecin et obtenu son accord, rejoint le patient par téléphone et lui offre d’informer ses partenaires sexuels de leur exposition à une ITS ou de le soutenir dans sa démarche pour les aviser. De plus, elle : informe le patient sur son ITS et les complications possibles; insiste sur l’importance de suivre rigoureusement le traitement prescrit et informe le patient que le traitement est gratuit pour lui et ses partenaires; donne des conseils préventifs en matière de santé sexuelle (port du condom...); recommande la vaccination contre l’hépatite B et, pour les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HARSAH) et les utilisateurs de drogues illicites, le vaccin contre l’hépatite A. L’infirmière du service de soutien aborde aussi les éléments précédents avec chacun des partenaires sexuels et les dirige pour évaluation médicale, dépistage et traitement. Entente permanente avec la DSP Une entente permanente entre le médecin et la Direction de santé publique permet à l’infirmière du service de soutien de téléphoner aux patients sans avoir parlé au médecin au préalable. Nous invitons les médecins à compléter la lettre d’entente ci-jointe et à la retourner par télécopieur au 450 436-1761. Le rôle du médecin traitant L’intervention préventive est laissée aux soins du médecin traitant dans les cas : d’ITS non prioritaire, soit l’infection génitale à Chlamydia trachomatis chez les personnes âgées de plus de 19 ans; de syndromes cliniques compatibles avec une ITS : atteinte inflammatoire pelvienne, urétrite, cervicite mucopurulente, proctite ou rectite alors que des prélèvements n’ont pu être effectués ou que les résultats s’avèrent négatifs. L’IPPAP doit être abordée dès la première visite médicale. Le succès de cette intervention dépend, entre autres, de la qualité du counselling dont la personne atteinte a bénéficié. Suite au verso Outre l’information sur l’ITS et les complications possibles, le traitement, les moyens de prévention et la vaccination, le Comité consultatif sur les ITS recommande que le médecin explique à son patient l’importance d’aviser ses partenaires rapidement, idéalement dans les 48 heures, afin qu’ils consultent un médecin pour évaluation, dépistage et traitement, même s’ils ne présentent pas de symptômes : la liste des partenaires à joindre doit tenir compte de la période de contagiosité de l’ITS, comme le résume le tableau suivant. Si le patient manifeste le désir d’informer lui-même ses partenaires, il est souhaitable de lui expliquer comment procéder: à cet effet, le dépliant intitulé « Entre caresses et baisers, une ITS s’est faufilée » explique l’intervention préventive au patient, notamment la façon d’aborder la question avec les partenaires. Ce dépliant est disponible à la Direction de santé publique auprès de madame Carole Desjardins au 450 436-8622, poste 2299. Si le patient ne désire pas informer lui-même ses partenaires, le médecin peut lui offrir de les aviser pour lui. Le médecin devrait apporter une attention et une aide particulières quand : le cas-index craint de la violence ou des représailles; la partenaire est une femme enceinte; l’ITS est une infection gonococcique dont la souche est résistante aux fluoroquinolones. Partenaires à joindre en fonction de la période de contagiosité Infection Partenaires qui ont eu un contact sexuel avec le cas-index Syphilis primaire Jusqu’à 90 jours avant le début des symptômes. Syphilis secondaire Jusqu’à 6 mois avant le début des symptômes. Syphilis latente précoce Jusqu’à 1 an avant le moment du diagnostic. Syphilis latente tardive et autres Tous les partenaires présents ou passés qui ont eu une relation de longue durée avec le cas-index. Si le titre du VDRL est de 1:32 ou plus, il est prudent d’agir comme s’il s’agissait d’une syphilis latente précoce et de rechercher tous les partenaires de la dernière année. Infection génitale à Chlamydia trachomatis ou Jusqu’à 60 jours avant le début des symptômes. S’il n’y a eu aucun partenaire sexuel durant cette période, rechercher le partenaire sexuel le plus récent. Infection gonococcique Les partenaires qui ont eu un contact sexuel avec le cas-index avant que celui-ci ait terminé son traitement ou moins de 7 jours après un traitement unidose. Chancre mou Jusqu’à 10 jours avant le début des symptômes. Lymphogranulomatose vénérienne Jusqu’à 30 jours avant le début des symptômes. Granulome inguinal Jusqu’à 60 jours avant le début des symptômes. La résistance du gonocoque aux fluoroquinolones est en constante progression au Québec : les antibiotiques de cette classe ne font donc plus partie des recommandations de traitement. Pour les recommandations actuelles, on invite les médecins à consulter l’avant-première des Lignes directrices canadiennes sur les ITS, édition 2006, sur le site Internet suivant: http://www.phac-aspc.gc.ca/ std-mts/sti_2006/pdf_2006_f.html Lymphogranulomatose vénérienne (LGV) et syphilis : où en sommes-nous? Depuis le début 2005, 49 cas de LGV et 469 cas de syphilis infectieuse ont été déclarés au Québec. Tous les cas de LGV et la majorité des cas de syphilis concernent des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HARSAH). Les premiers Outgames mondiaux ont réuni à Montréal 12 000 athlètes et attiré 250 000 visiteurs provenant en grande partie de pays où sévissent des épidémies de LGV et de syphilis. La Direction de santé publique demande donc aux médecins de demeurer vigilants et de déclarer rapidement tout cas suspect. Les maux qui courent N.B. Si la personne infectée n’a pas de symptômes, le moment du diagnostic sera le point de repère. Il faut souligner aux personnes infectées et à leurs partenaires qu’ils sont contagieux pendant toute la durée des symptômes et jusqu’à ce qu’un traitement recommandé ait Responsable de la publication Denise Décarie, médecin-conseil Lecture Gilles Chaput, service des communications Éric Goyer, coordonnateur Publication Direction de santé publique 1000, rue Labelle, Saint-Jérôme Qc J7Z 5N6 Information et urgence Tél.: 450 436-8622 Téléc.: 450 569-6305 Ce bulletin est aussi disponible à l'adresse suivante: www.rrsss15.gouv.qc.ca été complété ou, dans le cas d’un traitement unidose, jusqu’à 7 jours après. ISSN 1201-6276