Essentiel sur...
les allergies polliniques
Créé le 19/05/2004 Auteur : G. Dutau (Mis à jour le 19/05/2004)
1.
Le diagnostic de pollinose (rhume des foins) repose sur des arguments cliniques. Devant
des symptômes suggestifs (conjonctivite, rhinite saisonniè
re, sifflements thoraciques,
toux) par beau temps et vent, le diagnostic est étayé par des prick-
tests (PT) positifs
pour les pollens en cause (diamètre de la papule supé
rieur d'au moins 3 mm par rapport
à celui du témoin négatif ou supérieur à la moitié du témoin positif). En règle géné
rale la
papule d'un PT positif aux pollens est nettement supérieure à 6-7mm.
2. Il est préférable de confirmer ce diagnostic par un dosage unitaire d'IgE sé
riques
spécifiques surtout si on envisage de poser l'indication d'une immunothérapie spé
cifique
(ITS). Le résultat du dosage constitue alors un document-preuve irré
nature, la positivité
du PT est fugace. Attention : pas question de demander plusieurs
Rasts unitaires, un Rast g3 dirigé contre la phlé
ole suffit si on suspecte les pollens de
graminées.
3. Chez environ un individu sur 2 atteints de pollinose, une hyper-réactivité
bronchique
apparaît au cours de la saison pollinique (avril-mai-
juin), se manifestant par une toux
nocturne, voire des sifflements.
4. Les pollens pénètrent à l'intérieur des maisons quelques semaines aprè
s le pic pollinique
extérieur. Les allergiques aux pollens actifs à l'inté
rieur des maisons inhaleraient
suffisamment de grains de pollens pour développer des symptômes.
5. Faut-il systématiquement rechercher des sensibilisations croisé
es entre pollens et
aliments ? A mon avis, la réponse est non ,
sauf s'il existe des raisons cliniques de le
faire : 1) syndrome d'allergie orale (prurit labial et buccal, gêne pharyngée, salivation)
à
l'ingestion de fruits ou légumes, 2) symptômes (éternuements, conjonctivite) à
la
manipulation ou à l'épluchage des fruits ou légumes.
6. Une méta-analyse montre que les corticoï
des nasaux sont un peu plus efficaces que les
antihistaminiques H1. En fait, le traitement pharmacologique des symptô
mes doit tenir
compte des préfé
rences du patient : le traitement le plus efficace est souvent celui que le
patient accepte le plus facilement de prendre.
7. L'immunothérapie spécifique (ITS) est indiquée lorsque les symptô
mes de pollinose
entraînent une gêne dans la vie courante (sociale, scolaire, sportive, récré
ative) pendant
un minimum de 4 semaines par an, ou lorsqu'ils se sont aggravés d'une anné
e sur l'autre.
Attention, la prise en charge de la pollinose ne doit pas se ré
sumer dans un choix exclusif
ITS ou traitement pharmacologique des symptômes , mais plutô
t s'inscrire dans une
stratégie globale qui tend à réduire la prise des mé
dicaments de secours sans pour
autant s'en priver.
8. L'ITS est indiquée si l'allergène est bien identifié
par l'exploration allergologique (cf.
supra), surtout si le patient est mono-sensibilisé ou pauci-sensibilisé, essentiellement vis-
à-vis des acariens, des pollens (surtout de graminées), parfois pour Alternaria
, rarement
pour le chat ou le chien.
9. L'efficacité de l'ITS sous cutanée (ITS-SC) est bien démontré
e au cours des rhinites et de
l'asthme allergiques, en particulier par une méta-analyse é
volutive de la Cochrane Library
(Abramsson et coll.). Celle de l'ITS sublinguale (ITS-SL) est également prouvé
e par une
autre méta-analyse basée sur un nombre plus réduit d'é
tudes, ce qui est normal compte
tenu du caractère plus récent de ce mode d'ITS.
10. L'ITS-sublinguale (ITS-SL) apparaît pratiquement aussi efficace que l'ITS-sous-cutané
e
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(ITS-SC), en particulier dans le modè
le de l'allergie au pollen de bouleau, mais ses effets
adverses sont plus rares et surtout de moindre importance. Le choix des modalité
s de
l'ITS repose sur l'information du patient par le mé
decin qui lui indique les avantages et
les inconvénients de chaque méthode.
11. L'ITS engage la responsabilité du médecin qui la prescrit. L'ITS-SC ne doit pas ê
tre
déléguée à un paramédical hors de la présence du mé
decin responsable. Il faut garder le
patient sous surveillance au cabinet mé
dical pendant 30 minutes et si possible 45
minutes après une injection sous-cutanée d'allergène.
12. Quelques repères chiffrés. Globalement, la durée de l'ITS est de 3 à 5 ans. L'efficacité
de
l'ITS persiste 3 à 5 ans après son arrêt. Chez l'individu monosensibilisé, l'ITS possè
de
également des effets préventifs vis-à-vis de l'acquisition de nouvelles sensibilisations.
Pour en savoir plus :
allergies
bibliographies de Respir.com sur l'allergie (résumés d'articles traduits en français)
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