N o 6. Mai 2010 - Cahiers naturalistes de l`Indre

BULLETIN Nº 6 — mai 2010 — page 1
Mai 2010
EDITORIAL
Lorsque que l’on parle chimie, on
pense souvent industrie chimique
et pollution. Pourtant, la chimie
est présente partout dans la
nature et bien souvent dans des
domaines où on ne l’attend pas.
On sait depuis fort longtemps
que certains animaux
communiquent chimiquement.
Bien avant le grand
entomologiste Jean-Henri Fabre
qui le prouva scientifiquement, on
connaissait le rôle des odeurs
chez les mâles papillons. En fait,
des insectes aux mammifères,
tous utilisent à des degrés divers
des signaux chimiques pour
communiquer avec leurs
congénères, localiser leur source
de nourriture, appréhender un
danger. Le plus étonnant est sans
doute la communication chimique
chez les plantes. Chez plusieurs
espèces d’arbres (acacias
africains notamment) lorsqu’un
individu subit une attaque par un
prédateur quelconque, un signal
chimique est envoyé aux
individus voisins dont la teneur en
composés indigestes augmente
très rapidement.
Quelquefois les plantes utilisent
des procédés chimiques pour
attirer des insectes. Ainsi, les
ophrys, orchidées d’Europe,
imitent non seulement la forme
d’une femelle d’insecte mais
produisent également
des molécules très
voisines de la
phéromone
sexuelle des
insectes.
L’insecte trompé
s’accouple avec
l’orchidée et
assure du même
coup sa pollinisation.
Les exemples de ces
messages chimiques sont
infinis et c’est tout un monde qui
est invisible aux capacités
sensorielles humaines. Ainsi la
communication, un des piliers de
nos sociétés modernes, échappe
en partie à l’homme qui s’est
pourtant autoproclamé « le grand
communiquant ».
La recherche scientifique dans la
compréhension des messages
chimiques représente un enjeu
économique évident.
L’utilisation des phéromones
dans la lutte contre les insectes
ravageurs existe maintenant
depuis des dizaines d’années.
Leur emploi présente de
nombreux avantages sur les
pesticides chimiques ;
elles sont spécifiques,
non polluantes,
biodégradables,
inoffensives pour
les autres
espèces et
dépourvues
d'effets
secondaires.
L’extraordinaire
variété des médiateurs
chimiques utilisés par les
plantes et les animaux comme
défense chimique, présente
également un intérêt considérable
dans la recherche de nouveaux
médicaments. Alors bienvenue
dans ce monde
chimique et…
écologique.
« la chimie est
présente partout dans
la nature et bien souvent
dans des domaines où
on ne l’attend pas »
Bulletin de liaison
Numéro 6
mai 2010
LA CHAVOCHE
Pour la première année, le groupe "libellules" de Berry Nature Environnement propose à tous
ses adhérents une sortie de découverte des espèces présentes en boischaut sud.
Pour un bon déroulement de cette sortie prévue le dimanche 6 juin après-midi, le nombre des
participants sera limité. En conséquence, les adhérents qui souhaitent nous rejoindre doivent
s'inscrire au plus tard le mercredi 2 juin au siège de BNE.
BULLETIN Nº 6 — mai 2010 — page 2
SALAMANDRE TACHETÉE
TRITON MARBRÉ
LONGUEUR
Une vingtaine de
centimètres
Jusqu’à seize centimètres pour la femelle
COLORATION
Dos noir luisant avec
des tâches jaune vif
Dos avec des marbrures vertes sur fond noir
HABITAT
Bois de feuillus!— se
dissimule dans
cavités naturelles,
au creux des souches…
Mares, fossés, abreuvoirs… en période de
reproduction. En dehors de la période de
reproduction, fréquente les cavités
naturelles ou artificielles (regards), les
tas de pierre ou de bois.
REPRODUCTION
Accouplement
terrestre. Dépose
ses larves dans une
faible profondeur
d’eau.
Accouplement aquatique. L’espèce reste
plusieurs semaines sur le lieu de
reproduction.
Le mâle durant cette période arbore une
crête dorsale. Celle-ci disparaît après la
période nuptiale pour faire place à une
ligne dorsale rougeâtre.
Triturus marmoratusSalamandra salamandra
TRITON MARBRÉ ET SALAMANDRE TACHETÉE
Régulièrement, il nous est demandé comment distinguer le triton marbré de la salamandre tachetée,
deux amphibiens assez fréquents dans le boischaut sud.
Voici quelques éléments qui vous permettront de reconnaître à coup sûr les deux espèces :
L’ARBRE QUE CACHE LA COMMUNE
En regardant attentivement les noms des lieux-dits ou communes de l’arrondissement de La
Châtre qui suivent, trouver l’arbre qui s’y cache. (Solutions en page 3)
Cette liste n’est pas exhaustive, vous pouvez vous amuser à en rechercher d’autres auprès de
La Buxerette
Chassignolles
Verneuil sur Igneraie
Perassay
Le Fay (commune de Neuvy -Saint- Sépulchre)
Le Fragne (Commune de Pouligny-Notre-Dame)
BULLETIN Nº 6 — mai 2010 — page 3
Patrick
BARON
Un amas de coquilles vides le
long d’un étang ou d’un
ruisseau, c’est bien souvent le
seul indice de la présence de
l’une des plus grandes espèces
de moules d’eau douce de notre
région!: l’anodonte des cygnes
(anodonta cygnaea). Atteignant
les 20 cm de longueur, elle est
commune dans les eaux
stagnantes ou peu courantes et
se déplace sur le fond grâce à
un pied unique laissant une
trace bien visible dans le
substrat. A une extrémité de la
coquille se trouvent deux
siphons, l’un laissant entrer
oxygène dissout et nourriture,
l’autre évacuant ce qui n’est pas
assimilable. Outre l’anodonte
des cygnes, on peut trouver en
France d’autres espèces!dont la
mulette représentée
notamment!par la grande
mulette et la mulette perlière.
L’originalité des moules d’eau
douce par rapport à leurs
cousines marines est le mode
de reproduction : les
œufs se forment en
hiver et les larves
restent dans les
branchies plusieurs
mois. Une fois
expulsées, ces dernières
munies de petits crochets vont
vivre en parasites sur des
poissons, puis, une fois la phase
larvaire achevée, elles se
laisseront choir au fond de l’eau
pour continuer leur
développement. Une autre
particularité de nos mollusques
est leur exceptionnelle
longévité!: on avance 150 ans
pour la grande mulette et 200
ans pour la mulette perlière.
Véritables filtres et épurateurs
des eaux, les moules d’eau
douce sont très sensibles à la
pollution. Si notre anodonte est
encore assez courante, la
grande mulette quant à elle est
en grand danger d’extinction,
surtout lorsque l’on sait que la
population française
de l’espèce
représente 80%
de la population
mondiale. A cet
effet un plan
national d’actions en
faveur des mulettes a été mis en
place en 2009 coordonné par la
Direction Régionale de
l’Environnement (DIREN Centre)
et rédigé par le Muséum
National d’Histoire Naturelle et
le bureau d’études BIOTOPE.
"
« la population
française de l’espèce
représente 80 % de la
population mondiale »
L’ANODONTE
DES CYGNES
BNE Siège social!:
«Les Grandes Bordes»!
36400 LA CHATRE
02 54 06 02 64
E-mail!:
http://
cahiersnaturalistes.free.fr/bne/
index.htm
Patrick Baron —
!02!54!06!02!64
Vianney Berger —
02!54!48!19!97!
Alain Pellier —
02!54!31!10!78
La Buxerette = le buis (du latin! «!buxus!», le buis)
Chassignolles = le chêne (du pré-latin «!casse ou chasse!»)!
Verneuil-sur-Igneraie = le vergne ou aulne!(du gaulois «!verno!»)!
Perassay = poirier (du latin «!pirus!»)!
Le Fay = le hêtre (du latin «!fagus!»)!
Le Fragne = le frêne (du latin «!fraxinus!»)
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