Le dispositif de surveillance des médicaments, ou pharmaco-
vigilance, s’exerce tout au long de la vie du médicament.
Longtemps, cette surveillance n’a été que du seul ressort des
professionnels de santé. Ce système a montré ses limites, à la fois
parce que seuls les effets considérés comme rares ou graves
étaient à déclaration obligatoire et qu’il y avait une forte sous-
déclaration par les professionnels. Le 15 juin dernier, un nouveau
dispositif a été officialisé par deux textes réglementaires. Il permet
aux personnes qui prennent des médicaments et aux associations
de personnes malades de déclarer directement les effets indésira-
bles des médicaments, sans passer par un médecin ou un
pharmacien.Cette mesure fait suite à différentes expérimentations
menées par l'Agence française de sécurité sanitaire des produits
de santé (Afssaps) avec des associations. Elle valide l’intérêt des
expérimentations pionnières avec les médicaments anti-VIH
menées il y a plusieurs années. Elles avaient montré l'importance
et l’urgence de cette mesure, en mettant en évidence les dégra-
dations de qualité de vie, à court ou long terme, avec les
traitements du VIH alors disponibles. Voilà, comment fonctionne
la "Déclaration-patient d’effets indésirables".
Que déclarer ?
Les effets indésirables que la personne qui prend le ou les médi-
caments ou son entourage suspecte d’être liés à l’utilisation d’un
ou plusieurs médicaments, y compris lors de la grossesse ou de
l’allaitement, mais aussi les mauvais usages, abus ou erreurs
médicamenteuses… Il est recommandé de les déclarer le plus
tôt possible, d’autant, qu’outre le signalement, il faudra trouver
une solution médicale.
Qui déclare ?
D’une part, les personnes prenant les médicaments ou leur
représentant (dans le cas d’un enfant, les parents par exemple).
D’autre part, les associations agréées que pourraient solliciter les
personnes, notamment pour se faire aider dans la déclaration.
Quel est l’objectif ?
Elargir la base de recueil des effets indésirables et repérer des
signaux complémentaires de ceux rapportés par les profession-
nels de santé, notamment ceux liés à la qualité de vie et ceux qui
ne sont pas suffisamment entendus et pris en compte dans les
consultations.
Comment déclare-t-on ?
L’Afssaps a mis à disposition sur son site Internet un formulaire
de Déclaration-patient d’effets indésirables. C’est ce document
qui doit être rempli par la personne ou l’association qui le repré-
sente. Ce formulaire est téléchargeable sur le site de l’Afssaps
(http://www.afssaps.fr) puis rubrique Déclarer un effet indésira-
ble. Un guide d’utilisation fournit toutes les indications
nécessaires pour remplir au mieux le formulaire. On aimerait trou-
ver rapidement les fiches de déclaration dans toutes les
pharmacies ! Au Canada, les médecins et les personnes sous trai-
tements peuvent déclarer les effets indésirables des
médicaments à MedEffet Canada, service en ligne de Santé
Canada.
Plus d’infos sur www.afssaps.fr
Des affaires anciennes et récentes (Mediator, Gardasil, antirétroviraux, etc.) ont
montré la nécessité de renforcer le dispositif de surveillance des
médicaments. Pour la première fois, en France, les personnes malades et
leurs associations vont jouer un rôle direct et effectif dans le signalement
des effets indésirables des médicaments. Remaides vous dit tout.
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REMAIDES #79
Effets indésirables :
rien à déclarer ?