Journal Identification = VIR Article Identification = 0501 Date: May 17, 2013 Time: 12:44 pm
revue
580 échantillons de sérums ou plasmas séquentiels collec-
tés au cours de primo-infections (PIH) ou séroconversions
identifiées chez 95 donneurs de plasma se présentant régu-
lièrement pour don par plasmaphérèse, la durée médiane
entre les prélèvements d’un même patient étant de quatre à
cinq jours. Les marqueurs viraux recherchés étaient l’ARN
viral par RT-PCR, l’antigène p24 (Ag P24) par Elisa,
et les anticorps anti-VIH par Elisa de seconde généra-
tion (modérément sensible, cf. infra), Elisa de troisième
génération (tests les plus sensibles) et western blot (test
analytique de confirmation, cf. infra). Il a été ainsi éta-
bli que l’ARN viral, l’Ag p24 et les anticorps anti-VIH
(Elisa de troisième génération) étaient détectés en médiane
respectivement, dix jours, 15 jours et 20 jours après la
contamination (tableau 1). Ce sont désormais ces délais
qui doivent être retenus pour répondre aux interrogations
concernant le délai de suivi après une exposition à risque
[10]. La charge virale (appréciée par la quantification de
l’ARN viral) et l’antigénémie p24 sont à leur maximum
au moment de la primo-infection et diminuent, voire dis-
parait pour l’Ag p24 du fait de la moindre sensibilité de la
technique, alors que la réponse anticorps se poursuit et per-
siste tout au long de l’infection (figure 1). Une classification
des différents stades définis par la cinétique d’apparition
des marqueurs viraux en début d’infection a été proposée
par Fiebig (tableau 1). Cette classification est désormais
largement utilisée dans bon nombre d’études physiopatho-
logiques ou virologiques s’intéressant à la primo-infection
[11].
Les tests Elisa : de la première
à la quatrième génération
Il était nécessaire avec les tests de première génération de
répondre très rapidement à l’urgence de disposer d’outils
de dépistage et de diagnostic. C’est donc vers des concepts
très simples et très classiques que se sont tournés cher-
cheurs et industriels. Ces tests de première génération
reposaient sur le principe des tests Elisa indirects dont
la phase solide était recouverte d’antigènes viraux issus
de virus semi-purifié produit par des lignées de lympho-
cytes T CD4+ chroniquement infectées par des souches
adaptées, notamment lignées productrices de la souche
initiale isolée à l’Institut Pasteur, dénommée BRU, LAI,
IIIB... [12]. Il est apparu très vite que ces tests de première
génération manquaient de sensibilité car les sérums de
certains patients, y compris au stade sida, demeuraient par-
fois négatifs [7]. Au travers d’analyses immunochimiques,
telles que radioimmunoprécipitation (RIPA, figure 2A)
ou western blot (WB, figure 2B), il est très vite apparu
que les protéines virales n’étaient pas toutes également
immunogènes au cours de l’infection naturelle, et notam-
ment que les anticorps contre les protéines internes Gag
(p24–capside-, p17-matrice-) ou contre les enzymes virales
(p66/51–reverse transcriptase-, p34–intégrase-) n’étaient
pas constamment présents chez les patients infectés, y
compris au stade chronique, la diminution, voire la dis-
parition, de certains anticorps (anti-p24, anti-p17) étant
même considérée comme un marqueur d’évolution défa-
vorable [13, 14]. À l’opposé, tout patient infecté par le VIH
possédait systématiquement des anticorps contre les glyco-
protéines d’enveloppe, gp160 (précurseur Env) et gp120
(glycoprotéine de surface) sous forme native en RIPA,
et gp160 et gp41 (glycoprotéine transmembranaire) sous
forme réduite et dénaturée en WB [13, 15]. Ainsi, les
industriels du diagnostic se sont rapidement empressés de
développer les tests de seconde génération dont l’antigène
constitutif majeur était une protéine d’enveloppe, en géné-
ral recombinante (figure 3). Ces tests de seconde génération
avaient l’avantage d’être plus sensibles, mais également
plus spécifiques du fait de l’utilisation d’un antigène cible
purifié plus homogène. Le manque de sensibilité des tests
de première génération peut aussi être expliqué à la lumière
des données de structure obtenues plus récemment. En
Tableau 1 Délai d’apparition des différents marqueurs en début d’infection par le VIH-1.
Stade
(Fiebig stage)
ARN
viral
Ag
p24
Ac anti-VIH
(Elisa 2egen.)
Ac anti-VIH
(Elisa 3egen.)
Western blot Délai post-
infection (jours)
Durée du
stade (jours)
Phase muette 10
I+---- 105
II + + - - - 15 5
III + + - + - 20 3
IV + ±- + Pos. faiblea23 6
V+±± + Pos. (anti-p34 neg) 29 70
VI + ±+ + Pos. (anti-p34 pos) 99 ...
aPrésence d’anticorps anti-gp160 et/ou anti-p24.
Virologie, Vol 17, n◦3, mai-juin 2013 173
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