D’éthique et de gestion de projet Il y a deux semaines, PMI-Montréal, chapitre montréalais du Project Management Institute et principale association professionnelle regroupant quelque 3 700 gestionnaires de projet au Québec, déposait à la commission Charbonneau un mémoire axé sur les saines pratiques de gestion de projet dans l’industrie de la construction. La même semaine, je prenais la parole dans le Journal Les Affaires pour parler de la nécessité et de la possibilité de rompre le cercle vicieux de collusion et de corruption dans le milieu de la construction au Québec. Un gestionnaire de projet est responsable de livrer un produit ou un service avec un contenu spécifique, à l’intérieur des délais et du budget prescrits. Dans l’exercice de ses fonctions, il se voit confier l’interaction avec une multitude de parties prenantes importantes pour son organisation, ainsi que la gestion de ressources et d’information limitées et souvent cruciales. Et ce faisant, il se retrouve souvent confronté à des défis uniques d’ordre politique ou social, dans lesquels le bon choix à faire n’est pas si clair qu’on le voudrait. Au-delà de ce que est légal ou ne l’est pas, l’éthique va couvrir les zones grises qui ne sont pas gouvernées par la loi, et le code d’éthique va pousser le gestionnaire à réfléchir avant d’agir afin de choisir la voie qui respectera le plus possible les principales valeurs éthiques, à savoir : • La responsabilité : prendre ses décisions et en accepter les conséquences, respecter les cadres légaux et rapporter toute conduite illégale et/ou non éthique, respecter ses engagements et protéger la confidentialité de l’information • Le respect : se respecter en tant que professionnel, être à l’écoute des autres et protéger les ressources (financières, humaines, matérielles) qui nous sont confiées • L’équité : être équitable, juste et transparent dans les décisions, et informer les parties concernées de tout conflit d’intérêt • L’honnêteté : être honnête dans les communications et dans la conduite/le comportement S’il est vrai que les codes d’éthique varient légèrement d’une organisation ou d’un pays à l’autre (en général en raison de différences culturelles), ces valeurs intrinsèques sont universelles et on les retrouve dans la majorité des codes d’éthiques des organismes régissant les bonnes pratiques en gestion de projet. Il faut néanmoins noter que l’éthique en gestion de projet peut difficilement être appliquée si les bases techniques fondamentales de la gestion de projet ne sont pas déjà en place, conformément aux meilleures pratiques. Dans le cas de l’octroi des contrats publics dans l’industrie de la construction, il ne suffira pas d’essayer d’instaurer un code d’éthique pour mettre fin à la collusion et à la corruption ; il faut d’abord mettre en place les meilleures pratiques en gestion de projet, car elles rendent toujours la vie dure aux escrocs. Benoit Lalonde, MGP, MBA, PMP, CPM, OPM3 Président GPBL INC. [email protected] Bureau : 514 903-6653 Cell : 514 219-1375