• comprennent les villes et les économies qui connaissent la
croissance la plus rapide du Canada;
• ont la plus forte concentration de populations autochtones au
Canada à l’extérieur des Territoires du Nord-Ouest, ces
dernières constituant d’ailleurs le segment de la population de
la région dont la croissance est la plus rapide.
Bien que les prairies ne représentent en fait qu’environ 25 p. 100 de la
surface totale des provinces des Prairies, les Canadiens donnent
néanmoins à ces dernières le nom de « Prairies », terminologie qui
est donc adoptée dans le présent document. Pour traiter de
l’écosystème des Prairies dans ce chapitre, les auteurs ont recours à la
désignation officielle « écozone des Prairies », « prairie », ou « prairie
mixte ». Ces concepts géographiques sont définis dans la section qui
suit, laquelle expose brièvement l’environnement et l’économie des
provinces des Prairies. La section 2 décrit les caractéristiques
climatiques et socio-économiques qui exposent la population aux
possibilités et aux risques actuels et futurs liés au climat. Dans les
sections 3 et 4, on discute des sensibilités au climat actuel et des
principales vulnérabilités au changement climatique du point de vue
du capital naturel et des secteurs socio-économiques. Le processus
d’adaptation et le concept de capacité d’adaptation sont étudiés à la
section 5. Le chapitre se termine par une synthèse des principales
conclusions.
1.1 DESCRIPTION DES PROVINCES
DES PRAIRIES
Avec une population de 5 428 500 habitants et une superficie de près
de deux millions de kilomètres carrés de terres et de plans d’eau, les
provinces des Prairies représentent 20 p. 100 de la superficie du
Canada (voir le tableau 2) et 17 p. 100 de sa population. L’Alberta, la
Saskatchewan et le Manitoba ont des superficies à peu près égales,
mais leurs populations ne le sont pas (voir le tableau 3). Les
populations sont à caractère de plus en plus urbain (centres de plus
de 1 000 habitants) et sont concentrées en Alberta. Entre 1901 et
2001, la proportion de la population de cette région classée urbaine
s’est accrue, passant de moins de 25 p. 100 à plus de 75 p. 100 (voir la
section 2).
Les provinces des Prairies s’étendent vers l’ouest à partir de la baie
d’Hudson jusqu’à la crête des montagnes Rocheuses. Elles englobent
donc plusieurs grandes zones climatiques, biogéographiques et
géologiques, et des bassins hydrographiques (voir la figure 3). Cette
région étant située à moyenne latitude dans la zone d’ombre
pluviométrique des montagnes Rocheuses, le climat y est
généralement froid et subhumide. Les températures saisonnières se
caractérisent par des différences extrêmes; par exemple, de 1971 à
1990, les températures moyennes durant les mois les plus froids et
les mois les plus chauds ont été de -7,8 ºC et de 15,5 ºC à Lethbridge,
et de -17,8 ºC et de 19,5 ºC à Winnipeg. Les températures annuelles
moyennes les plus élevées sont enregistrées dans le sud de l’Alberta,
où les épisodes de chinook les réchauffent l’hiver; elles décroissent
vers le nord de l’Alberta, de la Saskatchewan et du Manitoba, qui
connaissent des étés courts et frais et des hivers froids (voir la figure
4a). Les précipitations annuelles varient considérablement d’une
année à l’autre, allant de moins de 300 mm dans la prairie semi-aride
à environ 700 mm dans le centre du Manitoba (voir la figure 4b) et à
plus de 1 000 mm dans les parties les plus élevées des Rocheuses.
Partout dans les provinces des Prairies, la neige joue un rôle
important pour le stockage de l’eau et l’apport de l’humidité du sol.
Les mois les plus humides vont d’avril à juin.
Les régimes de températures et de précipitations présentés à la
figure 4 se traduisent par un déficit hydrique annuel dans les plaines
CHAPITRE 7 : Prairies |279
TABLEAU 1 : Capacité d’adaptation dans les Prairies : forces et faiblesses.
Élément déterminant Forces Faiblesses
Ressources
économiquement
exploitables
Importantes, spécialement en Alberta et dans les centres urbains Les collectivités rurales éloignées manquent de
diversification économique; individus par rapport aux
entreprises (p. ex., les fermes familiales par rapport
aux fermes constituées en sociétés)
Technologie Énergie de remplacement et technologies de réduction des émissions de
gaz à effet de serre
Moins de technologies d’adaptation (p. ex.,
conservation de l’eau)
Information et
compétences
Divers programmes de recherche sur le changement climatique en
association avec les universités et les organismes gouvernementaux
Restrictions dans les programmes de surveillance du
climat et de l’eau; compréhension médiocre des
dimensions sociales du changement climatique
Infrastructures Bien développées dans les régions peuplées; conceptions actuelles qui
tiennent compte du changement climatique (p. ex., canal de dérivation de
Winnipeg); les retards dans la modernisation et le remplacement des
infrastructures fournissent des possibilités de tenir compte du climat futur
Vaste superficie (p. ex., la Saskatchewan a plus de
routes que toute autre province : Nix, 1995); déficits
provenant des restrictions budgétaires imposées
dans les années 1990
Institutions Engagement dans le renforcement des capacités et l’évaluation de la
vulnérabilité (p. ex., l’évaluation de la vulnérabilité par l’Alberta; Davidson,
2006; Sauchyn et al., 2007)
Accent mis sur l’atténuation; on ne fait que
commencer à élaborer des stratégies d’adaptation
Équité Programmes sociaux Répercussions sur la santé des populations plus
vulnérables : Premières nations, collectivités rurales,
en particulier les établissements éloignés, les
personnes âgées et les enfants