Conférence de l’OIE sur les médicaments vétérinaires en Afrique, Dakar, 25-27 mars 2008 – W. Von Trott
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Nombre de vaccins et de médicaments ont été stockés et transportés dans des conditions de
température spéciales – un exploit dans un continent où la chaîne du froid ne fonctionne même pas
pour les produits de santé destinés à l'homme, où l’électricité est souvent limitée aux villes et aux
centres industriels, et ne parvient certainement pas aux zones rurales.
La distribution a également une autre dimension. Les médicaments vétérinaires sont-ils l’apanage des
organisations de santé publique et doivent-ils être distribués par celles-ci ? Ou existe-t-il un intérêt
privé à investir dans les entreprises de distribution de médicaments vétérinaires ? Les distributeurs
privés doivent posséder ou créer de meilleures infrastructures, un système d’acheminement plus
rapide, des conditions de stockage plus sûres que les services publics dont l'objectif est et doit être
différent.
Le marketing moderne des entreprises spécialisées dans la santé animale qui sont responsables vise
une distribution performante afin de s’assurer que les clients auront accès au bon produit dans un état
optimal au moment voulu et bien sûr, à un prix justifié.
Le prix pourra être justifié si la concurrence est garantie. En effet, dans la distribution, la concurrence
est essentielle pour favoriser la qualité et pour s’assurer que le prix au niveau du consommateur final
est juste et fondé sur le coût réel de distribution – et non sur la rareté du produit.
Souvent la distribution est réalisée au moyen d’importations directes par les cliniques, les exploitations
ou les coopératives. Ce mode de distribution peut être dangereux en raison de la possibilité qu’il offre
d’importer des vaccins ou des médicaments en dehors de tout contrôle public, avec tous les risques
que cela comporte en termes d’identité et de qualité des produits. En fait, les produits frauduleux
présentent un risque élevé non seulement en médecine humaine mais aussi en médecine vétérinaire.
3/ Prix
L’industrie de la santé animale est souvent critiquée pour sa politique de prix. L'augmentation
constante des normes en matière de développement, de production et d'homologation des vaccins et
des médicaments vétérinaires a entraîné un accroissement des coûts pour les fabricants au cours des
15 dernières années (données issues d’une enquête de référence de l’IFAH).
Si nous voulons conserver notre capacité d’innovation, nous devons, en tant que fabricants, réclamer
des prix qui procurent une marge suffisante afin de pouvoir investir dans les produits de demain.
Cependant le prix d’un produit n’est pas seulement déterminé par le fabricant : les tarifs douaniers et
les taxes à l’importation, ainsi que les marges exorbitantes des distributeurs exclusifs, sont souvent
responsables de l’existence de prix prohibitifs.
Dans ce contexte, on peut se demander s'il ne suffirait pas de prendre pour référence les licences de
l’Europe, des Etats-Unis d’Amérique ou du Japon sans exiger de procédures supplémentaires longues
et coûteuses dans des pays où les vétérinaires et les pharmaciens hautement qualifiés sont rares et
pourraient être employés beaucoup plus efficacement. Une procédure accélérée appliquée aux