La scolarité des enfants atteints du Trouble Déficit de l`Attention

publicité
25 La scolarité des enfants atteints du Trouble Déficit de l’Attention/Hyperactivité Christine Getin Présidente de l’association du Trouble Déficit de l’Attention /Hyperactivité TDAH Sylviane Ehrer Vice‐présidente de Hypersupers – TDAH France Les retentissements des symptômes du TDAH handicapent les apprentissages, la socialisation, en fait les principales missions de l’école. La prévalence du TDAH est de 3 à 5% de la population des enfants d’âge scolaire, soit 1 à 2 enfants par classe. Il importe de s’en préoccuper à l’échelle nationale. Dans cette attente, les familles membres de l’association HyperSupers – TDAH France informent souvent elles‐mêmes les enseignants ; elles leur remettent les documents publiés par l’association, en particulier le livret « Le TDAH et l’école », outil efficace toujours très apprécié. Connaître les manifestations des symptômes pour mieux les identifier en classe et à la maison, apprendre à les gérer au moyen de « trucs et astuces » et surtout d’aménagements éprouvés favorise la scolarité et la réussite de ces élèves particuliers. Le trouble se manifeste par de l’inattention, de l’impulsivité et de l’hyperactivité. L’inattention se traduit en situation d’apprentissage, chez les élèves atteints de TDAH par une grande distractibilité. Tous les stimuli visuels ou auditifs brisent net leur intention d’attention. Le bruit de la maîtresse qui parle et celui de la sirène des pompiers sont placés au même niveau, ils captent le dernier bruit entendu et s’y attardent car ils ne savent pas filtrer les informations captées, ni hiérarchiser le niveau de priorité à leur accorder. L’impulsivité, elle peut être verbale, motrice et cognitive. L’action précède la réflexion. Le manque d’autocontrôle de soi des enfants atteints de TDAH peut les amener à avoir des comportements imprévisibles. Cependant, il convient de ne pas confondre impulsivité et agressivité. Les enfants atteints AFPSSU – Ces élèves et étudiants qui nous interpellent – 16 janvier 2009 à Paris 26 du TDAH ont rarement l’intention de nuire à autrui, ils n’ont pas l’intention d’être méchants. Leurs actes ne sont pas prémédités. L’hyperactivité correspond à un impérieux besoin de bouger, sans but, à des moments inappropriés : triturer un objet, croiser les jambes puis les étendre, les plier, les recroiser, se retourner, se tortiller sur sa chaise, se balancer, se pencher, chercher ses affaires dans le cartable ou la trousse, se lever, se déplacer. Tout cela de manière permanente. Les enfants atteints du TDAH ne tiennent pas en place. Ils courent souvent et beaucoup. Remarque : 1) Les symptômes sont présents dans toutes les situations de la vie de l’enfant, à la maison, à l’école et lors des loisirs, et ce avant l’âge de 7 ans. 2) Le TDAH présente 3 sous‐types : 1.
le sous‐type déficit de l’attention prédominant 2.
le sous‐type impulsivité et l’hyperactivité prédominantes 3.
le sous‐type combiné (ou mixte), le plus fréquent Les retentissements des symptômes varient en fonction du sous‐type. 2) Plus de la moitié des enfants ayant le TDAH ont un, voire des troubles associés : dyslexie, dysgraphie, dysorthographie, dyscalculie, dyspraxie, dysphasie, trouble du sommeil, anxiété, dépression, trouble de l’opposition avec provocation… Parents et enseignants observeront les manifestations des troubles associés. Il conviendra de les prendre en compte dans les aménagements de la scolarité comme dans les démarches thérapeutiques. 3) Attention tout élève turbulent ne présente pas pour autant un TDAH. L’intensité et la fréquence des manifestations des symptômes font du TDAH une pathologie. Elle rend indispensable une prise en charge thérapeutique pluridisciplinaire, adaptée et assidue. En complément, les aménagements de la scolarité renforceront les effets bénéfiques des thérapies, ils s’inscriront comme autant d’éléments facilitateurs. Ils ne sauraient en aucun cas se substituer aux soins. L’ensemble de ces symptômes amène le groupe à rejeter les élèves atteints du TDAH. La mission de socialisation de l’école est complexe, comme d’ailleurs la mise en place des acquis nécessaires aux apprentissages. Le risque d’échec scolaire concerne près de la moitié des élèves atteint du TDAH, malgré une efficience intellectuelle normale. Parfois, leur comportement les amène à leur exclusion scolaire définitive. Une thérapie adaptée complétée par des aménagements scolaires efficaces et un partenariat de qualité entre les enseignants et la famille peuvent prévenir l’échec scolaire. AFPSSU – Ces élèves et étudiants qui nous interpellent – 16 janvier 2009 à Paris 27 Les difficultés des enfants seront appréhendées différemment selon que le diagnostic est déjà posé ou non. −
En l’absence de diagnostic et de connaissance du trouble et de ses répercussions, les parents sont souvent pris à parti et jugés responsables des difficultés de leur enfant. Or les parents ne sont pas responsables du TDAH de leur enfant, cependant ils doivent apprendre à gérer les manifestations du trouble. Pour cela ils ont besoin d’accéder à une connaissance solide du trouble et du mode de fonctionnement de leur enfant, afin de lui apporter une aide et un soutien efficace. Les enseignants de leur coté, sont souvent démunis face à ces enfants, ils sont parfois confrontés à une situation d’échec tant pour l’enfant que pour eux‐mêmes. Cette situation entraîne soit un dialogue avec la famille et une recherche de solutions, soit parfois une situation de blocage, chacun cherchant un coupable à la situation difficile à vivre. Les enseignants orientent le plus souvent les familles vers les services du psychologue scolaire, RASED ou CMP pour évaluer la situation en l’absence d’un diagnostic déjà établit ce qui reste très fréquent. Cette démarche n’aboutit en général que sur une prise en charge psychologique de l’enfant. Quelques années plus tard, l’échec de la thérapie conduira soit les enseignants, soit les parents à entreprendre des investigations supplémentaires. Les enseignants peuvent également faire appel au médecin scolaire qui est formé dans la majorité des cas au dépistage des troubles des apprentissages et disposent des moyens pour effectuer un repérage des troubles. −
Lorsque le diagnostic est posé, la possibilité d’établir un dialogue constructif est améliorée, il est rare que les enseignants possèdent une bonne connaissance du trouble, mais si le dialogue est de bonne qualité, les parents pourront apporter des documents spécifiques (livres, articles) mais également les livrets d’information que nous publions à destination des familles et des enseignants. A l’école élémentaire si la famille parvient à dépasser les tensions, il est souvent possible d’aborder un dialogue de qualité permettant la mise en place de mesures pédagogiques adaptées. La situation se complique un peu au collège avec la multiplication des interlocuteurs pour la famille. Au lycée et au collège, les situations sont variables car les écarts à la discipline et les manquements au règlement seront moins bien tolérés et pourront conduire à une exclusion par conseil de discipline. Cependant là encore si un dialogue est instauré entre la famille, les enseignants et le chef AFPSSU – Ces élèves et étudiants qui nous interpellent – 16 janvier 2009 à Paris 28 d’établissement, l’apport d’une bonne connaissance sur le fonctionnement de l’enfant et de ses difficultés peut permettre à l’institution de prendre les mesures nécessaires pour bien aider le jeune dans son travail scolaire mais également pour l’amener à respecter les règles de la collectivité, sans l’exclure. Nous constatons pour l’instant que la réussite des élèves TDAH est plus liée à la capacité des familles à savoir apporter l’information, et à la bonne volonté des enseignants à aider l’enfant par rapport à ses difficultés. La mise en place d’un Projet Personnalisé de Scolarisation (PPS), élaboré par tous les interlocuteurs y compris les parents, permettra d’identifier les difficultés de l’élève et de leurs apporter une réponse. Le PPS constitue une réponse concrète qui contribue à la réussite des élèves atteints de TDAH. AFPSSU – Ces élèves et étudiants qui nous interpellent – 16 janvier 2009 à Paris 
Téléchargement