Preuve. - Si aest multiple de p, c’est clair. Sinon, a∧p=1 et comme φ(p) = p−1, le théorème
d’Euler ci-dessus donne ap−1≡1(mod p), d’où la conclusion en multipliant par a.�
Remarque 4.2.8 La réciproque est fausse. Soit en effet m:=561 =3×11 ×17. Pour tout a∈
Z, on a a561 ≡a(mod 561): on dit que 561 est un nombre de Carmichael. Pour prouver la
congruence ci-dessus, il suffit de prouver que a561 −aest (séparément) multiple de 3, de 11 et
de 17. Voyons l’exemple de la congruence modulo 3. Si aest multiple de 3, elle est évidente.
Sinon, d’après le deuxième cas du petit théorème de Fermat, a2≡1(mod 3), donc, en élevant à
la puissance 280, a560 ≡1(mod 3), donc, en multipliant par a,a561 ≡a(mod 3). On en conclut
que le petit théorème de Fermat fournit une condition nécessaire mais pas suffisante de primalité.
Exercice 4.2.9 Traiter de même les congruences modulo 11 et modulo 17.
Théorème 4.2.10 (Wilson) 2L’entier naturel pest premier si, et seulement si, on a la congruence
(p−1)!≡ −1(mod p).
Preuve. - Si pvérifie cette congruence, tout diviseur strict de pdivise (p−1)!+1, et comme il
divise évidemment (p−1)!, il divise 1.
Supposons réciproquement que psoit premier. On regroupe alors les éléments 1,. .., p−1 du
groupe multiplicatif (Z/pZ)∗= (Z/pZ)\{0}par paires d’inverses. Le produit de tous ces élé-
ments, i.e. la classe de (p−1)!, est donc égal au produit des éléments qui sont leur propre inverse,
c’est-à-dire tels que x2=1. Puisque nous sommes dans un corps, ces éléments sont +1et−1,
dont le produit est bien −1. �
Exercice 4.2.11 Dans la dernière étape de la démonstration, que se passe-t-il si 1 =−1 ?
Remarque 4.2.12 Le théorème de Wilson fournit une condition nécessaire et suffisante de pri-
malité. Cependant, les calculs impliqués le rendent impraticable pour un nombre pun peu grand
(ce qui est le cas dans les applications pratiques à la cryptographie, à la génération de nombres
aléatoires, etc). Pour des tests de primalité plus efficaces, voir le “Cours d’algèbre” de Demazure
et le cours optionnel d’algorithmique au second semestre de L3.
Pour des applications basées sur l’étude du groupe (Z/mZ)∗(cryptographie, générateurs pseudo-
aléatoires . . .), voir les mêmes références ainsi que le cours optionnel “Mathématiques-Informatique”
du premier semestre de L1.
4.3 Valuations
Nous notons maintenant p1,p2,... la suite croissante de tous les nombres premiers, i.e. p1=2,
p2=3, p3=5, etc. Tout entier relatif non nul m∈Z\{0}s’écrit donc de manière unique :
m=εpr1
1pr2
2··· où ε∈Z∗={+1,−1}et r1,r2,... ∈Nsont presque tous nuls.
La dernière condition signifie que tous les risont nuls, sauf un nombre fini d’entre eux, ou encore
qu’ils sont tous nuls à partir d’un certain rang. Elle entraîne que presque tous les facteurs primaires
2. Selon Demazure, ce critère est du à Ibn al Haytam, au Xème siècle !
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