IUFM DE BOURGOGNE PROFESSEUR DES ECOLES COMMENT ASSOCIER EQUILIBRE NUTRITIONNEL ET PLAISIR ALIMENTAIRE ? FRECHOU ESTHER Année :2004 Directeur de mémoire : Monsieur ALLAIN N° de dossier : 03STA00160 COMMENT ASSOCIER EQUILIBRE NUTRITIONNEL ET PLAISIR ALIMENTAIRE ? 1) INTRODUCTION page 3 2) CONSTAT DE LA SITUATION ACTUELLE 1° L’évolution des habitudes alimentaires en France page 4 page 4 (l’alimentation d’hier et d’aujourd’hui au cycle III) 2° Les tendances actuelles (2000-2002) page 7 3° Obésité : état des lieux – étude INSEE page 7 – l’enfant en danger 4° Pourquoi faire de l’éducation nutritionnelle à l’école ? page 10 3) EQUILIBRE ET PLAISIR page 14 1° Comment bien manger ? page 14 a) qu’est-ce que l’éducation nutritionnelle ? b) les bonnes pratiques alimentaires c) le petit déjeuner (le petit déjeuner au cycle II) page 17 2° Le menu d’un enfant page30 a) les légumes et les fruits b) les produits laitiers (introduction des familles d’aliments au cycle I) page32 3° Enfants : leur apprendre le goût…….de bien manger ! page35 2 4) CONCLUSION (bibliographie et annexes) page36 1) INTRODUCTION « La notion d’équilibre alimentaire est-elle en train de redorer son blason, à l’heure où, devant nous, se dresse le spectre grimaçant de la « mal-bouffe ? (…) Eduquer à l’équilibre alimentaire, c’est bien-sûr éduquer à la santé, mais c’est aussi et plus largement éduquer à la vie, à l’importance des liens sociaux et familiaux, au goût, au plaisir et pourquoi pas au bonheur. » L’éducation nutritionnelle peut être une motivation et une occasion pour les populations d’adopter des habitudes alimentaires et des styles de vie sains. L’école offre un contexte particulièrement propice pour plusieurs raisons : 1. Tout d’abord, elle a la mission et la responsabilité de guider les jeunes vers la maturité : choisir un régime équilibré, être un consommateur avisé et avoir un style de vie sain sont des éléments d’apprentissage d’autonomie fonctionnelle et d’importantes composantes de la maturité. 2. En outre, elle est en contact avec les enfants, tous les jours et pendant des années. Les habitudes alimentaires se prennent tôt et l’école peut considérablement aider à les établir de manière permanente. Dans cette optique, les actions éducatives menées dès le cycle I sont certainement les plus profitables. L’éducation nutritionnelle en milieu scolaire sera plus efficace si elle s’inscrit dans le cadre d’une programmation englobant plusieurs disciplines. Faire de l’école un lieu où l’on favorise une alimentation saine et où l’on propose des 3 activités de classe multiples sur le thème de la nutrition renforce les messages éducatifs. 2) CONSTAT DE LA SITUATION ACTUELLE 2 3 1) L’évolution des habitudes alimentaires en France D’après une enquête de l’INSEE, nous mangeons globalement moins qu’il y a cinquante ans, car nos besoins énergétiques ont diminué de 25 à 30% du fait de la baisse de nos activités physiques ou de nos environnements conditionnés qui nécessitent moins de calories. Les modifications des modes de vie (comme le développement croissant du travail féminin), les progrès technologiques (comme la voiture ou l’automatisation dans l’industrie), l’amélioration des conditions socio-économiques (comme l’augmentation du pouvoir d’achat), les modes et les échanges culturels ont conduit à des évolutions importantes de la structures nutritionnelle. Quelques exemples d’évolution : produits Lait Yaourt Fromage Viande Sucre Pomme de terre pain Années 1950 91 2 10 55 25 130 124 Chiffres par personne – par an – par kg ou l 4 Années 2000 73 24 24 80 35 70 50 On constate donc un net changements de nos habitudes de consommations en l’espace de 50 ans. En effet, nous consommons plus de produits laitiers, plus de viande et de sucre mais beaucoup mois de pomme de terre et de pain (base de l’alimentation d’autrefois). Illustrons cette évolution par une proposition de séance avec des Cycle III sur l’alimentation d’hier et d’aujourd’hui : (séance en projet pour le troisième stage, non réalisée) Domaine Titre Education à la santé Alimentation Séance /Séquence d’hier et Classe 1 d’aujourd’hui Objectif L’alimentation change en fonction de nos besoins en énergie. Matériel / Document / Support Questionnaire à la famille Menu type de 1840 Bande dessinée : Entre plaisir et raison Jeux : mots croisés « Y’a pas de mystère » (Le grand méchant chat attaque) prolongement Organisa Etape / Déroulement Activités des E / Rôle du M tion de la classe 5 CIII SEANCE 1 (courte) collectif par 2 Questionnement de « Qu’avez-vous mangé ce matin ? » enfants faire émerger la diversité menu type des parents, grands-parents, arrières-gd Elaboration d’un parents… questionnaire collectif SEANCE 2 collectif par 2 ou 3 Destiné à la famille Validation d’un questionnaire Constater la diversité des aliments et les changements alimentaires Mise en commun des « Qu’est-ce que ça raconte ? » réponses au questionnaire « Qu’est-ce qu’on constate ? » Distribution de la BD - on n’a plus la même vie (travail moins physique, nombreuses machines) collectif Constat des changements - on ne mange plus la même chose - changements des modes de vie (plus de loisirs et moins d’activités physiques) Pourquoi ces changements ? - augmentation du niveau de vie - importation de fruits et légumes - conservation plus facile - influence de la pub trace écrite : Au début du XX ème siècle, on consommait deux fois plus de calories qu’aujourd’hui. A cette époque, on dépensait plus d’énergie musculaire (travaux pénibles, lutte contre le froid…) Construction de la trace écrite ensemble 6 Remarques Prolongement : nécessité d’une alimentation équilibrée : travail sur plusieurs séances 2) Les tendances actuelles (2000-2002) Toujours d’après l’INSEE, on constate une évolution récente de la consommation des ménages par fonction, ainsi au niveau alimentation, les changements sont nets. De façon général, les achats de produits alimentaires et de boissons non alcoolisées augmentent un peu plus vite qu’au cours des deux années précédentes (+ 1,3%). En 2000 et 2001, la consommation de viande avait baissée (encéphalite spongiforme bovine puis fièvre aphteuse), elle repart en 2002 (+1,5%). La consommation est également tirée par celle des produits préparés (+ 2,8%). Quelles sont les conséquences de tels changements sur notre vie ? 3) Obésité a) L’état des lieux Le monde grossit ! Et la France n’est pas en reste, avec 40% de la population trop grosse. Mais d’où vient cette « épidémie » d’obésité ? 7 Si les américains sont les champions toutes catégories de l’obésité (30% des américains sont obèses et 65% ont une surcharge pondérale), plus aucune région de monde n’est épargnée, du Canada à l’Europe en passant par la Chine, on parle aujourd’hui d’une véritable épidémie. La France prend-elle le chemin des Etats-Unis ? Chez nous, l’obésité est un problème de santé publique. Selon différentes enquêtes, elle atteint 6 à 7% des hommes et 8 à 9% des femmes à l’âge adulte. Particulièrement élevée dans les régions du Nord et de l’Est, elle varie avec l’âge et culmine vers 60-70 ans. Chez l’enfant, l’obésité est également en augmentation (lire étude INSEE). Ces kilos surperflus constituent une véritable menace pour la santé : la surcharge pondérale est directement responsable de problèmes cardiovasculaires, osseux, métaboliques…. b) Etude INSEE L’obésité est une pathologie en développement chez l’enfant, pathologie étudiée à travers les bilans de santé scolaire. Avant l’entrée des enfants à l’école primaire, les médecins et infirmières du ministère de l’Education nationale réalisent un bilan de santé. Selon une enquête réalisée en 2000 à partir d’un échantillon de 30 000 élèves ainsi examinés, 14% des enfants de 6 ans présentent une surcharge pondérale, dont 4% une obésité et 10% un surpoids modéré. Les enfants de grandes agglomérations et des ZEP sont plus fréquemment en surpoids que ceux habitant des communes rurales. c) L’enfant en danger 8 Chez l’enfant comme chez l’adulte, le développement de l’obésité résulte d’un bilan énergétique positif prolongé (les apports caloriques ou énergétiques sont supérieurs aux dépenses). Les raisons en sont multiples. La diminution progressive de l’activité physique dans les sociétés industrialisées joue un rôle majeur. L’installation de l’obésité La nutrition joue un rôle important sur le déroulement de la croissance. La disponibilité en abondance d’aliments attrayants, riches en lipides et en sucres rapides, l’ennui, des problèmes affectifs ou scolaires vont amener un enfant à rechercher dans la nourriture une compensation, pouvant entraîner un déséquilibre prolongé entre apports et dépenses, et le développement d’une surcharge pondérale. Une étude a été conduite afin de rechercher l’influence des apports alimentaires au début de la vie sur l’évolution de l’adiposité. Seule la part d’énergie apportée par les protéines à 2 ans était associée à un rebond d’adiposité plus précose, donc à un risque d’obésité plus important pour l’avenir. Les résultats de cette étude ont attirés l’attention sur les apports nutritionnels relevés chez les jeunes enfants dans les pays industrialisés. En moyenne, et par rapport aux recommandations nationales, à l’âge de un an, les apports en lipides sont faibles (28% de lipides dans l’alimentation alors que le lait maternel en contient 50%) et les apports en protéines (viande et produit laitiers courants ) sont très élevés : en moyenne de 3 à 4 fois les apports de sécurité. Or cette restriction lipidique n’est pas justifiée les deux premières année de vie. Trop peu de lipides mais trop de protéines en début de vie ! 9 En France, ces travaux ont conduits les industriels à diminuer les taux de protéines dans les formules de laits destinés aux enfants de 0 à 3 ans dont la composition se rapproche ainsi du lait maternel qui reste le meilleur. Les autres facteurs de l’obésité Influence de la génétique : inégalité face à l’obésité Déséquilibre activité physique – alimentation Plus les enfants sont actifs, plus leur pourcentage de masse grasse est faible, bien que leurs apports énergétiques en glucide soient plus élevés (meilleur équilibre alimentaire). 4) Pourquoi faire de l’Education nutritionnelle à l’école ? Les écrits officiels L’alimentation des élèves a une importance capitale pour leur développement physique et mental. Les effets néfastes des carences ou du déséquilibre alimentaire sur la croissance et les capacités d’apprentissage sont bien connus. En effet, l’évolution des modes de vie a été très significatives depuis deux décennies. La diminution de l’activité physique liée au développement des moyens 10 de transport, de la télévision, de l’informatique se traduit chez certains enfants par une réduction des dépenses énergétiques. Pour autant, les besoins qualitatifs en nutriments indispensables, notamment lors de la croissance, n’ont pas diminué, d’où la nécessité de maintenir la qualité nutritionnelle des repas dans un environnement convivial. C’est pourquoi les thèmes de l’alimentation et du goût sont de plus en plus pris en considération par le Ministère de l’Education Nationale. Les arts du goût (classes à PAC : Plan en faveur de l’Education Artistique et Culturelle)) : « L’école est un lieu privilégié pour ouvrir l’enfant à des techniques et des formes d’expression qui touchent à sa sensibilité dans la vie quotidienne. Notre ambition est simple : doter chaque élève d’une véritable culture générale alimentaire, qui lui sera utile tout au long de sa vie, sollicitant la gourmandise que Rousseau appelle « la passion de l’enfance ». Le goût s’articule aux savoirs enseignés à l’école, à l’histoire, à la géographie, à l’expression orale et écrite qui permettent de dépasser le « j’aime/j’aime pas » et d’argumenter sur ses préférences alimentaires. Développer une éducation de goût suppose de susciter la création, autour des écoles, de pôles de ressources capables de mobiliser des compétences et des personnes au profil de cette forme d éducation. » BO n°9 de l’Education Nationale – Numéro spécial n°9 du 28 juin 2001 Ce numéro spécial rappelle l’intérêt des actions d’éducation nutritionnelle et d’éducation au goût. « L’aspect éducatif du repas est peut être trop souvent oublié ou négligé. Il est bon d’en souligner l’intérêt chez les jeunes enfants qui peuvent acquérir tôt des notions simples sur les principaux aliments, en même temps qu’un bon 11 comportement alimentaire. En effet, les habitudes alimentaires s’acquièrent dès le plus jeune âge. Il est donc important de commencer l’éducation nutritionnelle quand les comportements et les attitudes n’ont pas encore été établis. L’école joue un rôle important, notamment dans l’éveil aux goût chez les élèves. Elle doit les aider, en complément avec les familles, à choisir leurs propres aliments chaque fois qu’ils peuvent le faire en dépit des tendances, des médias et des traditions et leur faire connaître les effets de l’alimentation sur leur santé. (…) Il serait souhaitable d’organiser autour de l’alimentation des animations dont les grands axes pourraient être : (a) D’éduquer le goût des élèves, valoriser le patrimoine culinaire et promouvoir des produits de bonne qualité gustative et nutritionnelle (b) De mettre en avant un vocabulaire précis concernant les saveurs, surtout auprès des enfants qui font des confusions afin qu’ils soient capables de définir clairement leurs sensations (c) D’expliquer les secrets de fabrication des aliments et leur composition (d) De déguster des spécialités de pays (e) De découvrir les odeurs, les épices et les essences. » Ainsi l’éducation nutritionnelle trouve-t-elle sa place au sein des programmes ! Cycle des apprentissages premiers : ( l’élève sera capable de…) Reconnaître des manifestations de la vie animale et végétale, les relier à de grandes fonction comme la nutrition. Connaître et appliquer quelques règles de l’alimentation : régularité des repas, composition des menus. Cycle des apprentissages fondamentaux : ( l’élève sera capable de …) 12 Découvrir le monde : 3h à 3h30 par semaine Observer, identifier et décrire quelques caractéristiques de la vie animale et végétale comme le nutrition. Comprendre et retenir ce qui distingue le vivant du non-vivant en se référant aux manifestations de la vie animale et végétale comme les besoins nutritifs en aliments et en eau. L’alimentation. Compétences spécifiques Identifier les principaux groupes commentaires La connaissance de la grande variété d’aliments (fruits et légumes, viandes des aliments permet de concevoir et poissons, produits laitiers, eau, une alimentation équilibrée qui prend graisse…) en compte les goûts de chacun, les Classement et rôle traditions et habitudes familiales et Savoir que l’alimentation varie selon culturelles. Ne pas oublier la notion les de plaisir et de convivialité du repas. cultures et les habitudes familiales. Connaître quelques règles d’hygiène relatives à l’alimentation. Compétences spécifiques Reconnaissance et composition des commentaires L’étude des menus et l’acquisition de menus équilibrés quelques Règle de propreté du corps (dents, peuvent se faire en liaison avec la mains….) restauration scolaire. Cycle des approfondissements : 13 règles de diététique Sciences expérimentales et technologie : 2h30 à 3h par semaine Le corps humain et l’éducation à la santé L’éducation à la santé est liée à la découverte du fonctionnement du corps en privilégiant les conditions de maintien du corps en bonne santé. Première approche des fonctions de nutrition Conséquences à court et long terme de notre hygiène, actions bénéfiques ou nocives de nos comportements alimentaires Connaissance de quelques règles d’hygiène alimentaires (lecture d’étiquettes pour déceler OGM, colorants, gélatine…) Diversifier son alimentation : les repas, pris à heures régulières, apportent les aliments bâtisseur (viandes, œufs, poissons, produits laitiers et certains légumes comme les haricots et les lentilles), les aliments qui protègent (fruits frais, légumes cuits) et les aliment qui apportent de l’énergie (pain, pâtes, pommes de terre, sucre et matières grasses). Les matières grasses et les boissons sucrées consommées en trop grande quantité nuisent à la santé, tout comme une alimentation trop importante qui conduit à un surpoids. 3) EQUILIBRE ET PLAISIR 4 1) Comment bien manger ? a) définition de l’éducation nutritionnelle L’éducation nutritionnelle a pour objectif de donner à l’enfant les capacités d’accéder à la notion d’équilibre alimentaire. Celui-ci représente un ensemble de principes concernant la régularité des repas, la variété des aliments qui constituent notre nourriture tant en qualité qu’en quantité. 14 Pourquoi faut-il manger « équilibré » ? Tout simplement pour satisfaire 100% de nos besoins nutritionnels ! Varier son alimentation est le seul moyen d’apporter tout les éléments nécessaires à l’entretien et au bon fonctionnement de l’organisme. b) Les bonnes pratiques alimentaires Alimentation équilibrée, repas variés ; comment mieux manger tout en conservant le plaisir de se mettre à table? Adopter de bonnes habitudes alimentaires a pour but de garantir le bon fonctionnement de l’organisme et de maintenir un poids normal stable. Une alimentation saine et équilibrée participe à la prévention de certaines maladies. Citons en exemples la consommation de fruits et légumes (au moins cinq par jours pour profiter de leurs effets bénéfiques !), la régularité des repas, l’utilisation du magnésium pour préserver l’équilibre nerveux et musculaire ou encore la chasse au grignotage. Ainsi les bonnes pratiques alimentaires reposent sur des notion simples et de bon sens : l’équilibre, la variété et la modération. Des calories aux aliments : Les apports caloriques recommandés dépendent du sexe, de l’âge et du niveau d’activité physique. Quelque soit la quantité de ces calories, on recommande d’apporter 50 à 55% de l’énergie sous forme de glucides(1 g de glucides = 4 Kcal), 30 à 35% sous forme de lipides (1 g de lipides = 9 Kcal) et 10 à 15% sous 15 forme de protéines (1 g de protéines = 4kcal). Ceci correspond pour un homme sédentaire à 2100 Kcal par jour : - 290 g de glucides (pain, riz, pâtes, pommes de terre et produits sucrés) - 70 g de lipides (matières grasses et lipides cachés) - 70 g de protéines (viandes, œufs, poissons, produits laitiers et légumes secs) Pour l’équilibre alimentaire comme pour le plaisir de manger, il faut prendre chaque jour des aliments de chaque famille en fonction des apports conseillés ! c) Le petit déjeuner Après le jeûne de la nuit, notre organisme doit refaire le plein d’énergie. Prendre un vrai petit déjeuner, et ceci tout au long de l’année, est l’une des premières règles en matières d’équilibre alimentaire. Il doit couvrir environ 20% de nos besoins quotidiens en éléments nutritifs et en calories. Premier repas de notre journée, le petit déjeuner permet aussi d’éviter les fringales de fin de matinée et le coup de pompe de 11H qui incite à manger tout et n’importe quoi. Dans l’idéal, le petit déjeuner se compose de trois éléments incontournables : - Un produit laitier : lait, laitage, fromage…. Qui apportent les protéines nécessaires à la construction et l’entretien de nos tissus et du calcium indispensable à notre squelette - Un produit céréalier : pain, biscottes ou céréales de petit déjeuner, pour les glucides qui donnent de l’énergie - Une boisson pour réhydrater l’organisme : café, thé, eau… Selon les habitudes et les goûts, on y adjoint du beurre, de la margarine, de la confiture, du miel, un fruit ou un jus de fruit. Exemples de petits déjeuners : 16 La variété Le traditionnel Le léger Le Le rapide – Pain campagnard Jambon cru- Corn beurre – beurre pain lait confiture – Yaourt- campagne- café au lait – pamplemousse- chèvre-café orange pressée thé noir Pain grillé complet– de flakesfroid-jus d’orange Les pays A l’anglaise A Thé A la russe A l’allemande hollandaise Café au lait- Thé-yaourt- Café toasts pain de seigle- blinis-poisson saucisses-pâté- beurrés- édam- fumé jambon-pain marmelade charcuterie au lait- la noir- noir-fromage d’orange-œufs frits au bacon Illustrons cette étude sur le petit déjeuner par des exemples de séances en cycle II (CP de Plombières les Dijon) Chaque production de groupe sera photocopiée en format A4 puis collée dans le cahier de sciences, avec les synthèses de séances. 17 Première séance : Domaine Titre Séance /Séquence Découverte du Le petit déjeuner 1 monde Objectif - savoir qu’il existe différentes catégories d’aliments savoir qu’il y a des variations culturelles et familiales en ce qui concerne les aliments du petit déjeuner Matériel / Document / Support - des étiquettes aliments de toutes les familles (annexes 1 ,2, 3, 4) - feuilles A3 colles et ciseaux Organis Etape ation de / Activités des E / Rôle du M Déroulement la classe 18 collectif Introduction 15m Que mangez-vous au petit déjeuner ? Noter les réponses des enfants au tableau Souligner qu’il a beaucoup d’aliments et que tout le monde ne mange pas la même chose groupes de 4 Classement 15m Avec les étiquettes, faites des familles d’aliments qui se ressemblent Donner un titre à chaque famille Coller les étiquettes sur la feuille et noter le titre avec la maîtresse Collectif Mise en commun 15 m Les Devant le tableau et classements et après une discussion sur la les pertinence des critères et des familles affiches de chaque groupe élèves proposent différents proposées, la maîtresse fait un tableau récapitulatif des différentes catégories d’aliments. ( produits laitiers, fruits et légumes, féculents, boissons….) Réponses des enfants à la question: Que mangez-vous au petit déjeuner ? lait céréales tartines de miel tartines de nutella actimel kinder jus d’orange pommes gâteaux jus de fruits 19 pain pains au lait beurre confiture réactions : ça dépend des goûts ! Bilan : tous les enfants ne mangent pas la même chose au petit déjeuner. Il existe une grande variété d’aliments. Travail en groupe : Ensuite, je répartis les élèves par groupe et leur demande, avec le matériel fourni, de faire des familles d’aliments, c’est à dire de regrouper les choses qui vont ensemble, puis de donner un titre à chacune de leur partie : dictée à l’adulte ! Les productions sont diverses et variées, comme la famille du lait, la famille des desserts, la famille des viandes et légumes…. (voir productions d’enfants 1 et 2) 20 21 Nous confrontons toutes les affiches créées au tableau et chacun peut s’exprimer et donner son idée sur les différents classements proposés. 22 En fonction de leurs réponses, j’induis un classement vers les familles connues d’aliments, comme la famille des laitages, celle des fruits et légumes, celle des Bilan : Nous confrontons toutes les affiches créées au tableau et chacun peut s’exprimer et donner son idée sur les différents classements proposés. En fonction de leurs réponses, j’induis un classement vers les familles connues d’aliments, comme la famille des laitages, celle des fruits et légumes, celle des viandes, des féculents…. Et tous ensemble, nous essayons de déterminer un code couleur ! Deuxième séance : La semaine suivante, nous consacrons une deuxième séance à l’alimentation, après un bref rappel de ce qui a déjà été vu ! Domaine Titre Séance /Séquence Découverte du Le petit déjeuner 2 monde Objectif Identifier les aliments nécessaires à un petit déjeuner équilibré 23 Matériel / Document / Support - 3 affiches déjà prêtes sans titres : petit déj exagéré, petit déj trop léger, petit déj trop sucré (annexes 5, 6, 7) feuille « comment bien petit déjeuner ? » 4 feuilles A3 étiquettes aliments Organis Etape / Activités des E / Rôle du M Collectif Introduction 3 affiches réalisées par la maîtresse 10 min accrochées au tableau remarques spontanées des élèves et questionnement orienté pour que les enfants comprennent que les petits déjeuners proposés ne sont pas équilibrés, c’est à dire bons pour la santé ! recherche de titres possibles Par groupes de 4 20 min Collectif 10 min Phase de recherche A l’aide des étiquettes, chaque groupe constitue « ensemble » un petit déjeuner « bon pour la santé » (recopier le titre écrit au tableau) et colle les étiquettes su sa feuille A3 Mise en commun chaque groupe présente son affiche en justifiant ses choix. Une discussion permet alors de déterminer les familles d’aliments nécessaires à un petit déjeuner équilibré. Distribution de la feuille « bilan » : comment bien petit déjeuner ? Colorier ensemble les 4 groupes du petit déjeuner « bon pour la santé » Remarques 24 La séance est relativement animée, les enfants ont plein d’idées, mais ont encore beaucoup de mal à écouter leurs camarades, ils cherchent à imposer leurs points de vue ! Le bilan se fait au tableau où l’on observe les affiches de chacun, les aliments incohérents sont barrés par la maîtresse. Chaque groupe a tout de même produit un « petit déjeuner bon pour la santé » et la séance se conclue par une phase de synthèse : on récapitule tous ensemble ce qu’il faut manger au petit déjeuner ! (voir productions d’enfants 3,4,5 et fiche synthèse) 25 26 27 28 29 troisième séance : La troisième séance est une application directe de ce qui a été vu, puisque nous effectuons tous ensemble un petit déjeuner en classe (les enfants ont tous ramenés de quoi faire des petits déjeuners équilibrés). L’objectif de cette dernière séance est de savoir composer un menu équilibré, c’est à dire que chaque enfant vient se servir au buffet en essayant de prendre un aliment parmi les 4 groupes recommandés. A partir de leur vécu quotidien, il est utile de raviver le plaisir des enfants en leur donnant la possibilité d’avoir un rôle actif dans leur alimentation ! 30 5 2) Le menu d’un enfant a) Les légumes et les fruits Ils sont indispensables à l’enfant qui grandit. Pauvres en calories, riches en vitamines, ils doivent être présents dans tout repas équilibré. Même si souvent l’enfant rechine à en manger. L’enfant de 1 à 3 ans devrait manger deux portions par jour de 100 à 150 g de fruits et de légumes frais ou congelés. Fruits et légumes ont des valeurs nutritives proches et peuvent se substituer les uns aux autres. Ils contiennent beaucoup de vitamines, C en particulier et carotène, leur richesse en fibres est fontamentale : cellulose, hémi-cellulose et pectine, qui jouent un rôle primordial dans le transit intestinal. b) Les produits laitiers Outre ses qualités nutritionnelles certaines, les vertus protectrices du lait sont nombreuses : il facilite en général la digestion, protège contre les infections, diminue le stress et l’hypertension…. « Les produits laitiers sont nos amis pour la vie ! » En effet, le lait possède de nombreuses qualités qui en font un allié santé à part entière. 31 De part les éléments qu’il apporte, le lait est avant tout un aliment de choix pour atteindre un équilibre nutritionnel. Il est ainsi une importante source de : Calcium, essentiel pour les os mais aussi la contraction musculaire ou la coagulation Protéines, qui vont entrer dans la fabrication des muscles, des os, des enzymes Glucides, importante source d’énergie Vitamines A, B et D (pour les non écrémés) Minéraux comme le phosphore Il joue également un rôle dans de nombreux mécanismes protecteurs. Protection contre les infections On trouve parmi les lipides du lait de nombreux composés qui aident à lutter contre les micro-organismes pathogènes et permettent de préserver la muqueuse intestinale, véritable barrière contre les microbes. C’est le rôle d’une série de protéines (lactoferrine, lactopéroxidase) qui vont tuer les bactéries ou empêcher leur fixation. Renforcer le système digestif Dans le lait se trouvent aussi des facteurs de croissance qui vont agir au niveau de la muqueuse intestinale, en renforçant les capacités de défense du système immunitaire. Ces composés permettent également le renouvèlement de la paroi intestinale. Enfin, ils seraient responsables en partie du bon fonctionnement de la muqueuse de l’intestin grêle. Halte à l’hypertension et au stress 32 La réputation « d’aliment santé » que possède le lait ne semble donc pas usurpée. Alors n’oublions pas de consommer un produit laitier à chaque repas par exemple ! Illustrons cette étude sur le menu d’un enfant par des exemples de séances en cycle I (TPS-PS à l’école maternelle de Marsannay-la-Côte) Quelles activités au cycle I ? Pour toutes les raisons mentionnées dans les instructions officielles, je me suis attachée à décliner le thème de l’éducation nutritionnelle dans toutes les disciplines abordées en maternelle : langage, activités de lecture, chants, découverte du monde, mathématiques, arts visuels et activités graphiques. (Il manque la motricité que je n’ai pas pu aborder à travers ce thème.) Pendant une semaine, les matinées ont été consacrées à une approche générale de l’éducation nutritionnelle à travers diverses activités, alors que les petits effectifs de l’après-midi ont permis de faire des activités plus ciblées sur le rôle « éducation à la santé », c’est à dire sur les aliments bons pour la santé ! Cidessous est retracé le travail effectué en une semaine avec des petits de l’école maternelle de Marsannay-la-Côte, les enfants ont été très intéressés par cette approche, notamment la découverte des paniers de fruits et légumes puis ensuite d’aliments par la souris de la classe Mimi, ainsi que par la confection du gâteau d’anniversaire. Les plus âgés ont participé activement à l’élaboration des affiches des familles d’aliments (voir photos sur les fruits et légumes), mais c’est un projet qu’il faudrait mener sur du plus long terme pour aborder avec tous et de manière plus approfondie une véritable éducation à la santé : « les aliments bons pour la santé ». 33 Activités de lecture : Les repas préférés de petit ours brun Petit ours a très faim Les biscuits de Mimi L’imagerie des tout petits Chez les marchands Recette du gâteau au yaourt aux pommes - Chant / poésie / comptines : Activités de mathématiques : - - Ronde des légumes - Arts plastiques : - Activités graphiques : - - 2 ateliers coller DANS – espace (gommettes dans une pomme, coller un fruit dans une assiette) manipuler-reproduire-créer en respectant une consigne (faire des fruits en pâte à modeler) images séquentielles de la fabrication du gâteau 2 ateliers coller DANS – espace (gommettes dans une pomme, coller un fruit dans une assiette) - CONSOMMATION ALIMENTAIRE 34 - cuisine : gâteau participation au goûter pâte à modeler ; confectionner des fruits ou légumes Découverte du monde : - - coller des images de fruits et lég sur une grande affiche verte coller les produits laitiers sur une grande affiche bleu idem pour les autres familles d’aliments (retour constamment dans la journée : goûter, langage…) observation sensorielle (couleur, forme, odeur, texture, goût) alimentation santé à partir des affiches Langage : - goûter à thèmes (fruits, pain, produits - 35 laitiers, gâteau d’anniversaire, compotes) découverte d’un panier de fruits et de légumes avec Mimi la marionnette de la classe atelier gâteau avec photos images séquentielles à classer découverte d’un 2 ème panier d’aliments « les courses de Mimi » atelier identification-lecture (trouver le fruit ou lég qui correspond à l’étiquette de la M) identifier un objet parmi d’autre jouer à la marchande avec les alimentsréinvestissement du voc vu en classe La confection du gâteau d’anniversaire : 36 6 3) Enfants : leur apprendre le goût …. de bien manger ! Il est déjà difficile pour un adulte de manger équilibré, alors quand il s’agit d’apprendre à son enfant comment choisir les bons aliments… Combien de repas ? En quelles quantités le servir ? Comment lui donner l’envi de bien manger ? Pour que les enfants prennent plus tard de bonnes habitudes alimentaires, il faut leur apprendre dès maintenant à choisir et apprécier les menus variés et équilibrés ! Voici quelques règles d’or : Respecter les 4 repas par jour avec des horaires identiques Varier les plaisirs (apprendre à l’enfant, de manière ludique, à goûter de tout) Respecter l’appétit de l’enfant ! Transformer le en cuisinier ! Vive les fruits et légumes ! Halte aux sodas ! Préserver l’ambiance : faire du repas un moment de partage, sans précipitations, dans un environnement calme et sans télévision ! Pas de grignotage 37 7 4) CONCLUSION Alimentation et santé : le lien est bien établi ! Pour les médecins, respecter certaines règles en matière de nutrition est un atoût majeur pour prévenir et pour améliorer certaines maladies. Si une majorité de personnes redoute les maladies liés au métabolisme – maladies cardiovasculaires, obésité et cholestérol – la préoccupation majeure reste encore et toujours le poids. Dans 93% des cas, c’est pour aborder leur problème de poids qu’ils parlent d’alimentation avec leur médecin. Mais attention aux régimes trop tristes. La notion de plaisir est souvent sousestimée chez les médecins comme chez les consommateurs. C’est d’ailleurs l’absence de plaisir qui explique la mauvaise observance des patients en cas de régime drastique. Pourtant l’alimentation ne se définit pas uniquement en termes de nutriments ingérés. Plaisir et convivialité doivent rester des composantes fondamentales. 38 BIBLIOGRAPHIE EPS 1 n° 111 Janvier/février/mars 2003 Textes et Documents pour la Classe n° 790 Février 2000 Bulletin Officiel de l’Education Nationale BO Spécial N° 9 du 28 Juin 2001 Autrement n° 108 Septembre 1989 Nourritures – Plaisirs et angoisses de la fourchettes Fichier CELDA Petite Section : Activités d’identification (Du marché au repas) Exposition : histoires au fil du lait – Le jardin des sciences Museum Dijon SITES INTERNET www.education.gouv.fr www.dijon.iufm.fr SUIVIMAX : doctissimo.fr www.insee.fr 39 40 41 42 43 44 45 46 Comment associer équilibre nutritionnel et plaisir alimentaire ? Résumé : « La notion d’équilibre alimentaire est-elle en train de redorer son blason, à l’heure où, devant nous, se dresse le spectre grimaçant de la « mal-bouffe ? (…) Eduquer à l’équilibre alimentaire, c’est bien-sûr éduquer à la santé, mais c’est aussi et plus largement éduquer à la vie, à l’importance des liens sociaux et familiaux, au goût, au plaisir et pourquoi pas au bonheur. » Mots clés : Alimentation – équilibre – santé – école primaire – éducation 47