Le manque de financement public équitable et complet pour les traitements anticancéreux
administrés oralement en Ontario et dans les provinces de l’Atlantique crée de sérieux problèmes
financiers à plus de 10 000 personnes chaque année2. Même avec des assurances privées, 75 pour
cent des régimes sont dotés d’une coassurance de 20 pour cent sur le coût du traitement, qui peut
équivaloir à des dizaines de milliers de dollars
,
. D’autres régimes ont des seuils annuels ou
viagers qui sont trop rapidement atteints avec le coût des médicaments anticancéreux.
« Steve, mon mari, souffre du cancer du rein, une maladie uniquement traitée par médicament oral
administré à domicile, indique Mme Laurelea Conrad, une soignante du cancer résidant à Toronto.
Comme si le fait d’avoir le cancer n’était pas assez, nous ne pouvions pas imaginer la lutte qui nous
attendait seulement pour obtenir le traitement dont il a besoin. Après avoir fait une demande auprès
du Programme de médicaments Trillium et attendu huit semaines pour une décision, nous avons
appris que notre franchise serait de presque 5 000 $ ou plus par année selon sa dose. Il s’agit de
400 $ supplémentaires par mois en plus de tous les autres frais reliés au cancer : perte de revenus,
frais de stationnement à l’hôpital, thérapie, etc. Le traitement de Steve nous a donné de l’espoir,
mais le fardeau financier additionnel est tellement injuste. »
Précisions sur la discrimination
Lorsqu’il est question d’avoir accès à des traitements efficaces pris oralement, les patients font face
aux types suivants de discriminations :
Type de cancer : Selon le type de cancer, le traitement le plus efficace peut être administré
par IV ou oralement. Par exemple, les cancers rares comme la leucémie myéloïde chronique
ou LMC, le cancer du rein et du foie ou les tumeurs neuroendocrines dépendent presque
exclusivement des traitements oraux.
Formulation du traitement : Les traitements par IV sont administrés à l’hôpital et ils sont
remboursés entièrement s’ils font partie de la liste provinciale de médicaments. Cependant,
si le même médicament est offert sous forme orale, les patients doivent passer par un
système complexe de remboursement qui peut entraîner de longs retards dans le traitement
et nécessite des coûts personnels potentiels considérables par le biais des franchises et des
coassurances
.
Âge : Contrairement aux traitements par IV offerts à tous peu importe l’âge, le système
public de remboursement actuel pour les traitements oraux du cancer en Ontario dans le
cadre du Programme de médicaments de l’Ontario est offert aux patients qui sont âgés de
65 ans et plus ou qui bénéficient de l’aide sociale2.
Revenus : En Ontario et dans les provinces de l’Atlantique, les patients atteints du cancer
qui nécessitent des traitements par IV financés peuvent en bénéficier peu importe leurs
revenus personnels. Les patients qui ont besoin d’un traitement oral doivent d’abord fournir
une preuve du revenu total du foyer (déclarations de revenus). Ces renseignements servent
à déterminer la cotisation du patient au moyen d’une franchise ou de la coassurance2, selon
la province.
Province de résidence : Les patients atteints du cancer résidant en Colombie-Britannique,
en Alberta, en Saskatchewan et plus récemment au Manitoba ont accès à des traitements