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least equivalent to the VIGILEOTM, (Edwards Life Sciences), an invasive system based on pulse
contour analysis.
© 2007 Société de réanimation de langue franc¸aise. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits
réservés.
Introduction
Bien que la consommation d’oxygène (VO2) ne soit que
rarement mesurée en pratique quotidienne en raison
des nombreuses difficultés qui limitent son utilisation, le
premier but de toute réanimation hémodynamique sera tou-
jours d’adapter, à chaque instant, la VO2totale aux besoins
métaboliques de l’organisme [1—3]. Lorsque l’hémoglobine
est normale et en concentration stable, la VO2est unique-
ment déterminée par trois variables : le débit cardiaque
(DC), la saturation en oxygène du sang artériel (SaO2)
et celle du sang veineux mêlé (SvO2). Cela justifie les
efforts considérables qui ont été dédiés au développement
d’outil de monitorage de chacune de ces trois variables. De
tels outils sont nécessaires, non seulement pour le diag-
nostic des désordres hémodynamiques mais surtout, pour
l’optimisation du traitement et le suivi de l’évolution [4].
La méthode de mesure du débit cardiaque la plus large-
ment acceptée comme référence en pratique clinique est
la thermodilution par bolus qui nécessite un cacheter pul-
monaire (PAC) [5,6]. La thermodilution continue (PAC CCO)
est la méthode la plus utilisée de monitorage continu bien
que sa fidélité soit moindre que la thermodilution par bolus.
[7—10]. Les risques iatrogènes associés à la mise en place
du cathéter ainsi que les complications liées à son maintien
en place ont contribué à limiter l’utilisation du cathété-
risme droit ces dernières années [11—13]. En conséquence,
le monitorage du débit cardiaque est réservé à une faible
proportion des patients pour lesquels il pourrait être théo-
riquement utile. L’impatience des cliniciens à disposer d’un
outil fiable et non invasif de monitorage du débit cardiaque
est donc logique.
Des techniques moins agressives que le cathétérisme
droit ont été proposées récemment. Elles nécessitent néan-
moins un abord plus ou moins invasif tel qu’un cathéter
artériel pour l’analyse de la courbe de pression [14—17] ; une
intubation trachéale pour l’analyse du CO2expiré [18],ou
encore une sonde intra œsophagienne pour l’analyse conti-
nue de la vitesse circulatoire par Doppler [19].
L’analyse du débit cardiaque par bio-impédance est, à ce
jour, la méthode réellement non invasive la plus employée
[20,21]. Bien que plusieurs études aient donné des résul-
tats intéressants, et malgré le développement d’algorithmes
sophistiqués [22,23], les études récentes ont eu des résultats
contrastés en réanimation [24,25]. Les divergences obser-
vées dans ces études peuvent être en rapport avec le bas
niveau du rapport signal/bruit inhérente à cette technique
et le haut niveau de bruit de l’environnement électronique
de la réanimation. En conséquence, bien que disponible,
cette technique est peu utilisée en milieu réanimation.
La bio-impédance standard, consiste à appliquer au tho-
rax un courant constant de faible intensité et de haute
fréquence et à mesurer les changements de tension. Le
rapport des amplitudes entre tension et intensité varie
en fonction de la quantité de fer et donc de sang dans
le thorax. À coté des variations d’amplitude du signal
électrique rec¸u, les changements de volume sanguin thora-
cique induisent également des changements proportionnels
des propriétés capacitive et inductive du thorax (la réac-
tance). Ces variations de réactance peuvent être détecté
par les changements de fréquence et/ou de phase de la
tension. Traditionnellement, les techniques faisant appel à
la modulation de fréquence (FM) ont un meilleur rapport
signal/bruit que les techniques faisant appel à la modula-
tion d’amplitude (AM). En conséquence, un système basé sur
la bioréactance : le NICOMTM (Cheetah Med.) a été récem-
ment développé en vue d’améliorer le monitorage du débit
cardiaque [26,27].
Cette mise au point résume les principes électriques
élémentaires de la bioréactance, les hypothèses et simplifi-
cations formulées pour calculer le débit cardiaque à partir
de la bioréactance, les principaux résultats expérimentaux
et enfin, les premiers résultats cliniques qui constituent le
dossier de validation de cette technique.
Qu’est-ce que la bioréactance ?
Ce premier chapitre résume les principes électriques qui
établissent le meilleur rapport signal/bruit de la bio-
réactance par rapport à la bio-impédance traditionnelle.
Le lecteur peu intéressé par cette démonstration peut
l’admettre par analogie avec la réception des ondes radio
FM et AM et passer au chapitre suivant.
Relation entre tension et courant à l’état stable
La réponse d’un circuit électrique à une différence de
potentiel ou tension, (V) oscillant à la fréquence F = /2
est un courant (I) oscillant à la même fréquence, mais
avec un décalage de phase . Le rapport des grandeurs
complexes V
-/I
-est l’impédance (Z) elle même représentée
par un nombre complexe Z
-de module (ou amplitude) Z.
Ces relations peuvent être symbolisées par les équations
suivantes vérifiées à chaque instant (t) :
V
-=Vo·ejωt
I
-=Io·ej(ωt−)
Z
-=V
I=Vo
Io
·ej
La formule d’Euler [A·ejˇ=A·(cos + j sin )] : permet
donc d’écrire aussi Z
-=Vo/Io·(cos +jsin ).