POLYKYSTOSE RéNALE AUTOSOMIQUE DOMINANTE - Rein

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Les gènes de la
Polykystose rénale
autosomique dominante
La génétique de la polykystose rénale autosomique
dominante n’a pas fini de nous étonner et de nous
apporter des informations pour mieux comprendre
et prendre en charge les patients porteurs de cette
maladie fréquente.
Stéphane Burtey
est médecin dans le service
de néphrologie et transplantation rénale dirigé par le
Pr Berland où il s’occupe des
soins intensifs néphrologiques. Il est responsable du
groupe polykystose rénale
autosomique au sein de
l’EA 4263 thérapie des
maladies génétiques, dirigée
par le Pr M. Fontes. Son
activité de recherche est
centrée sur la mise au point
de nouvelles stratégies de
diagnostic moléculaire de la
polykystose rénale
autosomique dominante et
par la compréhension du rôle
du centrosome dans
l’initiation des kystes rénaux.
la
polykystose rénale autosomique dominante (PKD)
est la plus fréquente des
maladies génétiques rénales, elle est
responsable de 8% des cas d’insuffisance rénale chronique en France.
Elle touche une personne sur 1000.
Son mode de transmission est autosomique dominant, un patient atteint
à une chance sur deux de transmettre le gène muté à sa descendance. Deux gènes sont mutés dans
cette affection, PKD1 ou PKD2. Il est
possible qu’un troisième gène soit
impliqué. L’identification des gènes
responsables de la polykystose rénale
autosomique dominante a permis de
mieux comprendre la physiopathologie de cette affection et de proposer un diagnostic moléculaire.
22 /// Reins-Échos n°6 - www.rein-echos.com
Historique
La polykystose rénale a été identifiée
en temps qu’entité clinique en 1888
par Lejars dans sa thèse de médecine. Cet auteur français a introduit
le terme de rein polykystique, il avait
dès cette époque caractérisé l’aspect
du rein polykystique, gros et déformé
par des kystes multiples. C’est 11
ans plus tard, en 1899, qu’un auteur
allemand (Steiner) va identifier son
caractère héréditaire. Il faudra attendre plus d’une centaine d’années
avant d’identifier les gènes responsables de cette affection.
malies de la valve mitrale et anévrismes des artères cérébrales) du tube
digestif (diverticulose colique) et du
poumon (bronchectasies)
Une des caractéristiques de la PKD
est sa variabilité d’expression clinique d’une famille à l’autre et à l’intérieur d’une même famille. La découverte des gènes impliqués a permis
de mieux comprendre les variations dans la sévérité de la maladie
rénale.
Pour plus d’info sur la PKD: http://kystes.
blog.lemonde.fr/
Aspect clinique
Les gènes de la polykystose
rénale autosomique dominante
La polykystose rénale autosomique
dominante es t une maladie systémique. Les kystes peuvent se développer dans le rein, mais aussi le foie, le
pancréas et les méninges. Les manifestations rénales sont secondaires
au développement des kystes dans le
parenchyme rénal. Ils vont le désorganiser puis le détruire progressivement conduisant à l’insuffisance
rénale chronique terminale. L’âge
médian de mise en dialyse dépend
du siège de la mutation dans le gène
PKD1 (âge médian de 54 ans) ou dans
le gène PKD2 (âge moyen de 74 ans).
En dehors de la vitesse d’apparition
des kystes, il n’y a pas de différence
d’expression phénotypique entre les
formes liées à une mutation dans
PKD1 ou PKD2.
La polykystose rénale autosomique
dominante peut être associée à des
anomalies cardiovasculaires (ano-
L’étude de la polykystose rénale
autosomique dominante a permis
l’identification d’une nouvelle famille
de gènes codant pour des protéines
dont les fonctions ne sont pas encore
complètement élucidées. Le tableau
1 présente les différents membres
de la famille des polycystines avec
leur différentes caractéristiques
génomiques. Cette famille de gènes
est conservée dans l’évolution. Les
protéines sont toutes membranaires et ont des structures proches de
PKD1 ou PKD2. Les membres de la
famille de la polycystine 2 sont des
canaux cationiques et les membres
de la famille polycystine 1 ont tous
un domaine PLAT et 11 domaines
transmembranaires. Ces gènes ne
sont pas tous associés à des pathologies. Nous présenterons en détail les
gènes PKD1 et PKD2.
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