
VERTE  
de Marie Desplechin 
 l’école des loisirs 
 
 
 
 
Tout être humain a besoin d'entamer un processus de différenciation et une reconnaissance de ses liens ancestraux pour 
se  construire.  Comment  un  enfant,  issu  d'une  lignée  de  femme,  peut-il  entamer  ce  processus  pour  parvenir  à  se 
construire et permettre ainsi à chaque membre de sa famille de retrouver sa place ? 
  
Un enfant est né d'un père et d'une mère. Pour grandir et devenir un adulte heureux, complet et libre, l'enfant, 
l'adolescent, doit  re-connaître et être reconnu de ses deux parents. L'harmonie du petit humain, adulte en devenir, 
repose également sur l'amour de ses parents, l'amour donné à  l'enfant et l'amour entre les parents. Cet amour est 
nécessaire pour donner une unité à l'enfant. Il  doit également s'affranchir de sa famille, s'en différencier tout en 
reconnaissant ses liens ancestraux. Il ne s'agit pas de s'arracher à son destin généalogique mais simplement de 
s'affirmer  en tant que personne désirante revendiquant son besoin de bonheur en s'affranchissant des problématiques 
de ses ancêtres. C'est ce que tente de faire Verte.  
Verte est la petite dernière d’une lignée de femmes : Anastabotte la grand-mère, Ursule la fille et Verte la petite fille, 
toutes sont des sorcières. Ce don se transmet de mère en fille. Le matriarcat est le premier thème abordé.   Ces femmes 
ont des personnalités affirmées qui s’entrechoquent, elles ne laissent aucune place aux hommes, au(x) père(s).  
Cette situation amène Verte à rechercher  son père. Elle cherche également à se démarquer de sa mère, à s’affirmer en 
reniant son destin tout tracé de sorcière. À l’opposé de sa mère qui semble insensible à l’autre, aux autres, aux hommes, 
Verte, elle est sensible à l’amour d’un ami. Il s’agit ici de la problématique de la différence, Verte n’accepte pas cette 
différence et va jusqu’à la révolte  pensant que ce don de sorcellerie va l’empêcher de diriger sa vie comme elle l’entend, 
que ce don va l’empêcher d’aimer. 
Les émotions et sentiments sont au rendez-vous : la colère, la peur, le dégoût, la joie, l’incompréhension, l’amour, les 
sentiments ambivalents.  
L’originalité de ce roman se trouve dans la présentation des mêmes événements perçus  par les différents personnages 
montrant ainsi que la vie prend une couleur différente selon la personne, son histoire, et son imaginaire. 
Heureusement l’amour triomphe et « tout est bien qui finit bien », la sorcellerie va finalement servir le dessein de verte,  le 
père est enfin retrouvé, la grand-mère joue un rôle primordial, de médiation,  mettant en avant des relations grand-
mère/petite fille apaisées et sereines.