est l’encéphalite postrougeoleuse, mais elles surviennent au
décours d’un grand nombre d’infections virales (voire bacté-
riennes). Il n’y a pas de signe évident d’infection des cellules
nerveuses, mais on observe une inflammation périveineuse et
une démyélinisation disséminées. Cliniquement, la distinction
entre les atteintes primitives et postinfectieuses est difficile. Sur
le plan épidémiologique, l’incidence des formes postinfectieuses
a grandement diminué depuis la généralisation de la vaccination
systématique contre les virus de la rougeole, de la rubéole et
des oreillons. À l’heure actuelle, les antécédents le plus fré-
quemment retrouvés lors de ces encéphalites sont des troubles
respiratoires fébriles non spécifiques. Chez les sujets immuno-
déprimés, les virus habituellement responsables d’encéphalites
de type postinfectieux peuvent accéder au SNC et y créer des
lésions directes.
DIAGNOSTIC VIROLOGIQUE CLASSIQUE
ET PLACE DE LA PCR
Le LCR est généralement pléiocytaire à prédominance lympho-
cytaire, avec une glycorachie normale et une protéinorachie
modérément élevée. L’isolement viral à partir du LCR est sou-
vent infructueux, en raison de caractéristiques biologiques des
virus, d’une quantité insuffisante de LCR ou de problèmes de
transport ou de stockage (virus fragiles). La détection d’anti-
gènes viraux dans le LCR est trop peu sensible. L’isolement
d’un virus à partir du pharynx, de selles, de lésions cutanées ou
muqueuses peut apporter des arguments en faveur de l’étiologie
virale d’une infection du SNC, mais l’interprétation doit tenir
compte de la possibilité d’infections concomittantes. Les méthodes
indirectes ne détectent pas le virus ou ses constituants, mais la
réponse de l’hôte à l’infection virale. L’interféron α(IFN-α)
est un marqueur de réplication virale dont la synthèse est
induite par les composants viraux. Son dosage repose sur un
test biologique ou biochimique. Dans le LCR, la synthèse de
cette cytokine est précoce, de brève durée, induite dans la
majorité des cas de méningites virales et d’encéphalites virales
primitives, mais absente au cours des encéphalites postinfec-
tieuses. La sérologie donne des arguments plus tardifs. Dans le
sérum, la mise en évidence d’une séroconversion et/ou la
présence d’IgM orientent vers l’étiologie virale d’une atteinte
neurologique. L’augmentation du titre d’anticorps (AC) sur
deux prélèvements séparés de 10 à 15 jours est significative si
le rapport des titres est supérieur à 4. La mise en évidence
d’une synthèse intrathécale d’AC nécessite l’obtention d’échan-
tillons de sérum et de LCR prélevés 10 à 15 jours après le
début de la maladie. Un rapport des titres d’IgG sérum/LCR
autour de 20 à 40 est significatif d’une synthèse intrathécale
(4). Néanmoins, ces méthodes classiques, culture ou sérologie,
sont trop tardives pour l’aide au diagnostic et au traitement, et
le diagnostic d’infection neuroméningée virale est le plus sou-
vent porté sans preuve biologique, par élimination. C’est dans
ce contexte que la PCR est devenue la méthode de référence du
diagnostic des infections virales neuroméningées. Elle consiste
en l’amplification exponentielle des acides nucléiques viraux
(ADN ou ARN) dans des volumes faibles de LCR (10 à 100 µl),
à l’aide d’amorces spécifiques complémentaires de la séquence
recherchée. L’amplification de l’ARN nécessite une étape préa-
lable de transcription en ADN complémentaire (reverse trans-
cription,ou RT), dont l’efficacité conditionne la réussite de
l’amplification (RT-PCR). Les avantages majeurs de la PCR
sont sa rapidité, sa sensibilité, sa spécificité. De plus, on peut
avoir conservé les prélèvements de LCR à température
ambiante plusieurs heures, à 4 °C plusieurs jours, ou les avoir
stockés à –20 °C ou –80 °C plusieurs mois ou années. Mais il
existe encore peu de coffrets industriels pour les virus en cause
dans ces affections. L’interprétation des résultats est donc
dépendante des caractéristiques techniques des tests mis en
œuvre dans chaque laboratoire (6). Elle dépend aussi des carac-
téristiques biologiques des virus considérés : site de réplication
initial, voie de dissémination dans l’organisme, sites d’excré-
tion, persistance, latence. Dans le cas du SNC, la recherche
systématique de génomes viraux par PCR dans le LCR de
larges populations de patients a montré que la présence d’un
génome viral dans ce compartiment biologique signe l’exis-
tence d’une infection active productive du SNC dans la quasi-
totalité des cas (7). L’interprétation est plus délicate si le LCR
est contaminé par du sang (ponction traumatique ou LCR
hémorragique) dans le cas d’une virémie positive.
MÉNINGITES
Méningites à entérovirus
Les méningites virales sont les plus fréquentes des méningites
aiguës aseptiques. Les entérovirus sont largement majoritaires.
Ce sont de petits virus non enveloppés à génome ARN. Il existe
plus de 60 sérotypes. Les poliovirus sont devenus exceptionnels
en France grâce à la vaccination, mais les entérovirus non polio
sont responsables de la très grande majorité des cas de méningite
aseptique, survenant dans un contexte endémo-épidémique,
avec une recrudescence au printemps et en été dans les pays
tempérés. On cherchera la notion de contage et de signes d’ac-
compagnement : herpangine, éruption, myalgies, signes digestifs.
Le LCR contient moins de 500 éléments mononucléés/mm3.
Une prédominance de polynucléaires (jusqu’à plus de 80 %)
est fréquente au début de la maladie. La PCR permet de détec-
ter la quasi-totalité des génotypes grâce à l’utilisation
d’amorces situées dans une zone très conservée du génome
viral. L’identification précise du sérotype n’est possible
qu’après isolement en culture. Faire le diagnostic positif de
l’infection virale présente l’intérêt d’éliminer toute autre étiologie
nécessitant un traitement spécifique, en particulier méningite
bactérienne décapitée. Dans la pratique pédiatrique, chez le
nourrisson, on a démontré l’intérêt des résultats rapides de
PCR, pour interrompre une antibiothérapie inutile et écourter la
durée d’hospitalisation (8).
Méningites liées à HSV-2 et VZV
Le virus HSV-2 est responsable de méningites, associées ou
non à un herpès génital symptomatique, plus fréquentes au
cours de l’infection génitale primaire herpétique que lors des
MISE AU POINT
La Lettre du Neurologue - n° 7 - vol. VI - septembre 2002
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