AILLEURSDANS LE MONDE
MORTALITÉDUEAUXMALADIES CARDIOVASCULAIRES
(Taux par 100 000 personnes,standardiséesselonl’âge,2002)
JAPON
106
FRANCE
118
CANADA
141
SUÈDE
Source:Organisationmondiale delasanté
QUELQUES FACTEURS DE RISQUE, SELONLESPAYS
DIABÈTE
en 2002
CANADA19,6%
FRANCE 11,2%
JAPON5,9%
SUÈDE11,6%
TABAGISME
en 2005
CANADA17,3%
FRANCE (2004) 23 %
JAPON29,2%
SUÈDE15,9%
OBÉSITÉ
en 2005
CANADA18 %
FRANCE (2004) 9,5%
JAPON(2004) 3%
SUÈDE10,7%
Source:Éco-Santé2007,OCDE
LESTROIS TUEURS MALADIES CARDIOVASCULAIRES
176
PASCALEBRETON
C’étaitenplein été. Bernard
Duby jouait avec sa fillettequand
il aressenti unevivedouleur à
la poitrine.Ilatoutjuste eu le
tempsdeserendreàl’hôpital
avantde s’écrouler, victimed’une
crise cardiaque. Il avait42 ans.
Huit ansplustard, M. Duby
sait qu’ill’a échappé belle.
L’infarctusqu’il asubiaété la
sonnette d’alarme quil’apoussé
àreprendre sa vie en main. Sans
aucune séquelle.
D’autres n’ont passachance.
Lesmaladiescardiovasculai-
ressont le plus grandtueur au
Canada,le deuxième au Québec
aprèsle cancer. Ellessont respon-
sables de 29%detous lesdécès.
Lesplusmeurtrières sont les
cardiopathiesischémiques ou
coronariennes. Surtoutl’infarc-
tusdu myocarde,responsablede
16 %des décès.
Quandil aressenti cettedou-
leur àla poitrine,BernardDuby a
immédiatement su quece n’était
pasnormal.La douleur étaittrop
intense. Il s’estdirigé vers l’hôpi-
talle plus proche.
Surplace, l’infirmière au triage
apris sa tension. Tout étaitnor-
mal. Il s’estrendu à l’inscription
pour obtenirsacarte d’hôpital.
C’estàcemomentqu’il s’est
effondré.
«Jesuis tombé face contre terre.
J’ai fait un arrêtcardiaque, ce que
lesmédecins appellent unemort
subite.Quandje me suis réveillé,
c’étaitlebranle-basautourde
moi. Le médecinm’arassuré sur
ce quis’était passé.J’avais été
réaniméparélectrochoc»,se rap-
pelleM. Duby.
Il s’en estbien tiré.Aprèsune
semained’hospitalisation,ila
pu rentrer à la maison. Moinsde
troissemainesaprès soninfarc-
tus, il étaitde retour au boulot.
La médecine afaitbeaucoup
de progrèsdepuisune trentaine
d’années.Les décèsdus àun
infarctusont diminuédeprès
de 70%. Lespersonnes quise
présentent rapidement à l’hôpital,
commeM. Duby, ont un taux de
survie élevé. Le risque de morta-
lité estlimité à 2 ou 3%.
Mais tout n’estpasgagné. «L’un
desgros problèmesde la maladie
coronarienne estlamortsubite,
c’est-à-dire un arrêtcardiaque
quiest généralement dû àun
infarctus»,explique le DrMartin
Juneau,cardiologueet directeur
de la prévention àl’Institutde
cardiologiede Montréal-ÉPIC.
Plusieursne reconnaissent pas
lessymptômesettardent àse
rendre àl’hôpital. Pour ceux-là, le
risque de décèsestélevé.
«Lamoitié desdécès par
infarctusarriventavant l’hôpi-
tal. La douleur commence, mais
la personnene la reconnaîtpas.
Elle pense qu’il s’agit d’uneindi-
gestion. Quandelleappelle le
911, il estsouvent trop tard.La
mortsubite demeureun gros pro-
blème»,explique le DrJuneau.
Bien souvent, lespersonnes
auront ressentides douleurs
dans lessemainesprécédentes.
M. Duby s’étaitainsi présenté
dans unecliniquemédicale
en se plaignantdemalaise.Le
médecinlui avaitrecommandé
de prendreduMaalox, un médi-
cament contre lesbrûluresd’es-
tomac. Commequoimêmeles
médecins ont parfoisdumal à
poserundiagnostic.
Réapprendre àvivre
Lespersonnes quifont une
crise cardiaquedemeurent sou-
vent craintives dans lesmois sui-
vant l’incident.Lesrépercussions
se font sentir surtoutchez lesplus
jeunes.Plusieurs en viennent
même àfaireunedépression, note
le DrGeorge Honos, porte-parole
de la Fondationdesmaladies du
cœur,cardiologueet directeur du
laboratoirenoninvasif à l’Hôpital
généraljuif.
«Les jeunes se sententsouvent
invincibles. Raressont leshom-
mesqui voient un médecinavant
l’âgede45ans.Soudain, ilsont
unedouleur dans la poitrine et
se retrouventavecune maladie
cardiaqueàvie.Leretouràla
normale, quecesoit au travail,
avec la familleoudanslecouple,
estsouventdifficile»,explique
le DrHonos.
Le risque de récidive dans la
première annéeest pourtant faible,
surtoutchezles plus jeunes.Dans
la moitié descas,lerisquesesitue
autour de 1%.Lerisqueaugmente
ensuiteavecl’âge,principalfacteur
de risque desmaladiescardiovas-
culaires.Il atteintde 10 à12%
chez lespersonnes très âgées.
Deux typesd’interventions
permettentd’agirdansles heu-
ressuivant unecrise cardiaque
afin de débloquer lesartères. Les
médecins procèdent à un pontage.
Ou encore ilsinstallent un tuteur
(stent)pourdilater l’artère.Une
méthodemoins invasive quiest
maintenant utilisée troisfois plus
souvent quela chirurgie.
Unefoisl’urgencepassée, la
majorité despatientsdoivent
apprendreàcomposeravecla
maladiecardiovasculairepour
le restedeleurvie.Beaucoup
d’entreeux prennent desmédi-
camentschaque jour pour limiter
lesfacteurs de risque commel’hy-
pertensionou le cholestérol.
Àsoncabinet, le DrHonosvoit
de plus en plus de cespatients.Il
en suit même certains depuis une
quinzained’années.«Désormais,
la mortalité baisse, mais la mor-
bidité augmente.Lamaladie
coronarienne estdevenue une
maladiechronique », affirmele
cardiologue.
Quandl’alarmesonne à42ans
PHOTO ANDRÉTREMBLAY, LA PRESSE ©
BernardDubyetsafille,Marie-Lee.Ilyahuitans,une crise cardiaquedontil estheureusementsortiindemne l’amené àtransformer ses habitudes devie.
PASCALEBRETON
Lesmaladiescardiovasculaires
sont lespluscoûteuses au pays,
en hospitalisation, en morbidité
et en décès.
Ellesenglobentprincipalement
lesaccidents vasculairescérébraux
et lesproblèmes cardiaques.
En matièredeproblèmes
cardiaques,les cardiopathies
ischémiques–oucoronariennes
– entraînent le plus de décès.
Il s’agit d’un manque impor-
tant d’oxygénationdumuscle
cardiaqueparce queles artères
coronariennesqui mènent au
cœur sont rétrécies, parfoismême
bloquées complètement.
Angine
L’angine apparaît lorsqu’une
artère commenceàépaissiret
quelesangpasse moinsbien. La
personneressentune douleur àla
poitrine pendant l’effort.Ladou-
leur peutirradierjusquedansle
bras,lecou ou la mâchoire mais
disparaîtgénéralementlorsque la
personneest au repos.
Infarctus
Le blocage completd’une
artère provoque l’infarctusaigu
du myocarde.Ladouleur estalors
semblableàcelle de l’angine,
mais beaucoupplusintense et
accompagnéedetranspiration.
Lesmédecinsestimentqu’il
s’agit d’unedestroispires dou-
leurs, avec lespierresau rein et
l’accouchement.
Dans le casd’uninfarctus,les
médecins doiventintervenirrapi-
dement pour sauver le patient. Ils
procèdentsouventpar pontage
coronarien ou angioplastie.
Pontage
Le pontageest uneopération
visant àrétablirl’apportdusang
vers le coeur. L’oxygénationdu
sang se fait moinsbienparce que
l’artère estrétrécie. Le chirurgien
utilise le segmentd’unautre vais-
seau sanguin pour contourner
la sectiondel’artèrebloquée ou
rétrécie et ainsirétablirl’apport
du sang.
Angioplastie
L’angioplastie estune inter-
ventionnon chirurgicale, main-
tenant utilisée plus souvent
quelepontage. Elle consiste à
introduire un cathéter ou tuteur
dans l’artère bloquéedefaçonà
la maintenirouverte pour que
le sang puisse bien circuler vers
le coeur.
Les maladies cardiovasculaires expliquées
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LA PRESSEMONTRÉALDIMANCHE21OCTOBRE2007 ACTUEL 3