« Une hygiène alimentaire saine est très importante. »

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Dr Aniff Yearoo, cardiologue : «un taux de réussite de plus de 90% pour les pontages chirurgicaux»
Dr Aniff Yearoo, cardiologue: «un taux de réussite de plus de 90% pour les pontages chirurgicaux»
23 octobre 2016 by jean-marie st cyr
Les maladies cardiovasculaires sont la première cause de décès dans le monde, selon l’Organisation mondiale de la
santé. À Maurice, elles se classent en deuxième position, derrière le diabète, selon la National Health Report 2015.
Le point avec le Dr Aniff Yearoo, cardiologue à la Fortis clinique Darné.
De quoi parle-t-on quand on évoque les troubles cardiaques et les maladies cardiovasculaires ?
Les troubles cardiaques font partie des maladies cardiovasculaires. Une autre maladie tout aussi fréquente est
l’accident vasculaire cérébral, qui provoque une paralysie d’ordre circulatoire. Les maladies coronariennes et les
accidents vasculaires cérébraux sont les maladies cardiovasculaires les plus fréquentes. Les atteintes cardiaques se
manifestent par l’angine de poitrine (la poitrine qui se serre par un rétrécissement d’une artère) et également par
l’infarctus du myocarde provenant d’une occlusion totale d’une artère irriguant le cœur.
Quelles sont les maladies les plus communes à Maurice ?
Les maladies les plus courantes, dans le désordre : les troubles cardiovasculaires, les maladies respiratoires, le
cancer et le diabète.
« Une hygiène alimentaire saine est très importante. »
Dr Aniff Yearoo, cardiologue: «un taux de réussite de plus de 90% pour les pontages chirurgicaux» - defimedia.info,
23 octobre 2016
30 % des décès dans le monde sont attribués à une cause cardiovasculaire, et selon l’Organisation mondiale de la
santé, ce taux va augmenter, d’où la nécessité de la prévention.
Quelles en sont les causes ?
L’hérédité est définitivement un facteur de risque, mais il y a aussi les facteurs modifiables comme l’hypertension
artérielle, le diabète, le tabac, l’obésité et le manque d’activité physique ne sont pas à négliger. Ajouté à cela le
surplus de graisse dans le sang et le stress professionnel et domestique peuvent entraîner des maladies
cardiovasculaires.
On entend parler d’angine de poitrine et d’infarctus. Quelle est la différence et comment les distinguer ?
L’angine de poitrine est caractérisée par une douleur à la poitrine, qui se serre et qui est liée à un déficit transitoire
de la circulation sanguine au muscle cardiaque. L’angine de poitrine est réversible et ne cause pas forcément de
dégâts.
L’infarctus du myocarde est un état évolué, avec l’occlusion complète ou quasi complète d’une artère irriguant le
cœur. Compte tenu de sa gravité, l’infarctus requiert une intervention thérapeutique urgente, sinon elle risque de
laisser des séquelles irréversibles.
Quels sont les traitements disponibles pour les différentes pathologies ?
Il y a d’abord le traitement médical par de l’aspirine pour fluidifier le sang et par l’anti cholestérol pour diminuer
les graisses au niveau de la paroi artérielle. Ce traitement doit parfois s’accompagner d’un contrôle rigoureux de
l’hypertension, du diabète et de l’obésité. Il faut aussi parler du traitement par angioplastie, qui consiste en une
désobstruction des artères par intervention et de la pose d’un « stent » pour rouvrir l’artère et permettre la
circulation sanguine vers le cœur. Le troisième type de traitement est la chirurgie, un pontage aorto-coronarien pour
contourner la ou les lésion(s) avec un pont de l’aorte aux artères coronaires.
Quel est le taux de réussite pour les opérations cardiaques ?
La réussite dépend du degré d’évolution de la maladie et la rapidité pour rétablir la répercussion du muscle
cardiaque. Le taux de réussite est de plus de 90 % pour les pontages chirurgicaux et l’angioplastie avec pose de
« stent ».
Est-ce qu’on se remet complètement après une intervention cardiaque ?
Oui, si le muscle cardiaque n’a pas été abîmé par des retards dans le diagnostic et le traitement. Sinon, on se trouve
face à une destruction du muscle avec insuffisance cardiaque le plus souvent définitive, avec un lourd tribut sur le
plan social et familial.
Quelles sont les séquelles qui peuvent subsister ?
La principale séquelle peut être de nature psychologique, le patient pouvant être parfois dépressif, car très souvent
il ne comprend pas ou n’accepte pas la maladie. Une prise en charge par un service de réhabilitation cardiaque est
souhaitable. Une autre séquelle peut être l’insuffisance cardiaque, avec difficulté ou impossibilité de reprendre son
activité professionnelle ou une vie normale. Il peut aussi arriver que le cœur soit déficient, nécessitant un
pacemaker.
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23 octobre 2016
Quelles sont les complications liées aux maladies cardiaques ?
Les principales complications sont l’insuffisance cardiaque et la contraction du cœur. Il y a aussi le trouble sexuel
psychologique ou provoqué par certains médicaments.
Prevention is better than cure, dit-on. Quelles sont les mesures à prendre pour éviter les problèmes
cardiaques ?
Une hygiène alimentaire saine est très importante. Il faut aussi éviter les aliments riches en graisse, les féculents et
privilégier les céréales, les viandes maigres et surtout beaucoup de fruits et légumes. Une activité sportive régulière
n’est pas à négliger, selon sa capacité et sur avis médical. Le contrôle de l’hypertension artérielle, du diabète, du
poids, des anomalies des lipides dans le sang est recommandé.
Quels sont les premiers secours à apporter à une personne ayant un malaise cardiaque ?
Il faut d’abord voir si la personne respire, sinon il faut faire un massage cardiaque, et si besoin, pratiquer le boucheà-bouche pour oxygéner la personne. Si elle est stable, il faut penser à la mettre en position assise, dans une
chambre bien aérée, tout en le rassurant en attendant l’arrivée des services d’aide médicale. Si on a de l’aspirine, on
peut lui donner un comprimé, ce qui peut le sauver. Elle doit être transportée au plus vite vers un centre de , où on
pratique une désobstruction artérielle par médicament.
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