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Bulletin Infirmier du Cancer Vol.11-n°3-juillet-août-septembre 2011
la chirurgie, le caractère conservateur ou non de la chi-
rurgie et si la conservation a eu lieu, son caractère uni-
ou bilatéral.
Les résultats oncologiques
de la prostatectomie radicale
Entre un et trois mois après la réalisation d’une pros-
tatectomie totale, un dosage du PSA total est pratiqué. Il
convient d’être indosable, inférieur à 0,01 ng/mL. Si le
PSA total reste dosable, cela signifie soit que l’ablation de
la pièce opératoire a été incomplète, soit que le patient
présente une atteinte ganglionnaire ou des métastases.
En revanche, lorsque le PSA total initialement néga-
tivé redevient dosable sur au moins deux dosages consé-
cutifs, nous parlons de récidive biologique. Après pros-
tatectomie totale, le risque de récidive biologique est de
30 %. Le risque dépend du stade histologique, de l’agres-
sivité de la tumeur (score de Gleason), du taux de PSA
total préopératoire, de la présence de marges positives
et d’un envahissement ganglionnaire.
Traitements adjuvants
Lorsque l’étude histologique de la pièce de prosta-
tectomie montre qu’il s’agit d’une tumeur T3 (franchis-
sant la capsule) ou qu’il existe des marges positives, plu-
sieurs études ont mis en évidence un avantage, en termes
de récidive biologique, à réaliser une radiothérapie
externe adjuvante sur la loge de prostatectomie.
En cas de présence d’un envahissement ganglionnaire,
il convient de proposer une hormonothérapie adjuvante.
Suivi oncologique après prostatectomie totale
Après prostatectomie totale, un suivi clinique et bio-
logique par dosage du PSA total est réalisé. Les recom-
mandations du comité de cancérologie de l’Association
Française d’Urologie indiquent que le suivi doit débuter
par un dosage du PSA total trois mois après l’intervention
puis, s’il est indétectable, être réalisé tous les 6 mois pen-
dant 3 à 5 ans, puis tous les ans pendant 10 à 15 ans.
La radiothérapie externe
Technique et matériel
Au stade localisé, la prise en charge thérapeutique
des cancers urologiques fait appel à la chirurgie en pre-
mière intention. Depuis quelques années, la radiothé-
rapie s’inscrit aussi en première ligne dans l’arsenal des
modalités de traitement, notamment dans le cas du can-
cer de la prostate. Ce positionnement tient compte à la
fois des progrès technologiques réalisés par la discipline
sur la précision de la balistique des faisceaux de traite-
ment (radiothérapie conformationnelle 3D et modula-
tion d’intensité) et de l’amélioration des résultats carci-
nologiques obtenue par l’escalade de la dose et les
associations hormonothérapie et radiothérapie. C’est
l’apport de l’imagerie moderne (scanner et IRM) qui a
permis au radiothérapeute de rentrer dans l’ère des trai-
tements tridimensionnels, puis conformationnels. En
effet, l’établissement de la prise en charge du patient
sous la machine de traitement respecte une cascade
d’événements qui s’enchaînent depuis la consultation
avec l’oncologue radiothérapeute jusqu’à la dernière
séance de traitement sous l’accélérateur linéaire, comme
le fait apparaître le diagramme suivant (figure 2).
Les 4 étapes successives sont systématiquement réali-
sées dans un ordre précis pour chaque patient traité. Elles
peuvent dépendre des conditions techniques locales.
Étape 1 : la réalisation d’une contention
adaptée au patient
La reproductibilité du positionnement du patient sous
l’accélérateur est une condition importante du gain
d’épargne dosimétrique obtenu sur les organes à risque
comme la vessie et le rectum. La possibilité d’immobi-
liser le patient dans un moule en mousse thermo-expan-
sée ou dans des cales « pieds-genoux-tête » assure
une qualité de repositionnement de l’ordre de 5 mm
(figure 3). Cette étape est réalisée au simulateur ou au
moment de la simulation virtuelle au scanner de cen-
trage. En cas de traitement conventionnel, la simulation
des faisceaux de traitement est réalisée durant cette étape.
Des clichés orthogonaux radiologiques sont alors
effectués et les volumes cibles sont déterminés par rap-
port aux pièces osseuses de référence (bassin, vertèbres
lombaires). Pour certaines équipes, une opacification
urétrale est proposée afin de retrouver l’apex prosta-
tique (repéré par rapport au sphincter urétral membra-
neux) sur les examens radiologiques.
Étape 2 : le repérage scanner, la planification,
la simulation virtuelle
Après la réalisation d’une contention adaptée, le
patient va bénéficier d’un repérage scanner en position
de traitement (figure 4). L’utilisation d’un produit de
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