LA PRÉVENTION Ce cahier est une réalisation de La Terre de chez nous / Chef de pupitre – cahiers spéciaux : Richelle Fortin / Publicité : 1 800 528-3773 3 La longue route vers l’élevage de poulet sans antibiotiques Audrey Desrochers / Collaboration spéciale La résistance aux antibiotiques inquiète de plus en plus les experts en santé publique. C’est un défi de taille qu’ont à relever les aviculteurs. « Lorsque les éleveurs de poulet se tournent vers un mode de production sans antibiotiques, ils se retrouvent sans filet », indique Marie-Lou Gaucher, chercheuse à la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal. Selon elle, il reste plusieurs questions en suspens concernant l’élevage de poulet sans antibiotiques. « Il faut qu’on documente encore beaucoup ce mode de production afin que ça devienne plus sécurisant pour les éleveurs », souligne-t-elle. Marie-Lou Gaucher a fait sa thèse de doctorat sur l’élevage de poulet de chair sans antibiotiques. L’antibiorésistance, le nerf de la guerre À force d’utiliser des antibiotiques dans les élevages d’animaux, les bactéries développent une résistance à ces médicaments. C’est ce qu’on appelle l’antibiorésistance, un phénomène qui prend une ampleur « de plus en plus démesurée », aux dires de la chercheuse Marie-Lou Gaucher. Lorsque l’humain est infecté par une bactérie résistante aux antibiotiques, les médecins se retrouvent devant une impasse quant au traitement. Cela peut occasionner un grave problème de santé publique. « Pour garder l’efficacité de nos antibiotiques, il faut en limiter l’utilisation dans nos élevages », conclut-elle. Une approche intégrée Le Québec vers une interdiction? À l’heure actuelle, il existe plusieurs solutions de remplacement aux antibiotiques. Marie-Lou Gaucher parle par exemple d’huiles essentielles sous forme liquide ou d’acides organiques et inorganiques, qui peuvent être incorporées à l’alimentation des volailles. « On ne pense pas à ça généralement, mais tout ce qui touche à la régie d’élevage, ça fait aussi partie des solutions de rechange. Il faut porter une attention particulière aux conditions d’élevage, à la biosécurité, à la gestion de la coccidiose, etc. » Alors que l’Europe a banni l’utilisation des antibiotiques promoteurs de croissance dans les élevages de poulet, le Québec tarde à emboîter le pas. Ici, les antibiotiques les plus importants pour la santé humaine (catégorie 1) sont déjà interdits, mais aucune décision n’a été prise concernant ceux des catégories 2 et 3. « Je pense qu’on aura de moins en moins le droit d’utiliser des antibiotiques en agriculture », prévient Marie-Lou Gaucher. Est-ce que ça fonctionne? « Ce n’est pas magique », mentionne la chercheuse. Les résultats de sa thèse doctorale publiés en 2015 montrent que les poulets de chair soumis à un traitement sans antibiotiques ont eu des performances moindres pour le poids moyen à l’abattage, le gain moyen quotidien et la conversion alimentaire. Aussi, 27 % d’entre eux ont connu un épisode d’entérite nécrotique clinique. La chercheuse se dit tout même optimiste : « Les éleveurs sont sensibilisés et les scientifiques continuent de s’efforcer de trouver de nouveaux outils pour les aider. Produire sans antibiotiques, c’est un défi de taille, mais c’est un beau défi. » « Le contrôle des maladies dans un élevage sans antibiotiques demeure un défi majeur. S’ils veulent des résultats, les producteurs doivent privilégier une approche globale », affirme la chercheuse. Olymel monte dans le train en marche Olymel offre désormais des dindons élevés sans antibiotiques de marque Flamingo. L’entreprise a abattu ses premiers oiseaux cet été. « Le but pour 2016, c’était d’en avoir pour l’Action de grâce et pour Noël », indique le vice-président, Approvisionnement en volailles à Olymel, Yvan Brodeur. OLYMEL Si la réponse des consommateurs est bonne, Olymel augmentera les quantités offertes dès 2017. « On va solliciter des producteurs pour voir qui souhaiterait élever ses dindons sans antibiotiques et on va demander à ceux qui le font déjà d’accroître leur production », explique M. Brodeur. TCN / cahier spécial 4 Salmonella Dublin Pathogène redoutable, la bactérie Salmonella Dublin a été identifiée pour la première fois au Québec en 2011 dans un troupeau de bovins. Depuis, elle ne cesse de progresser. Rémi Laplante, D.M.V. / Collaboration spéciale Pour les éleveurs de bovins du Québec, cet agent pathogène représente une menace principalement pour la santé des jeunes veaux. La bactérie Salmonella Dublin provoquera de la mortalité, des pneumonies, de la diarrhée et de l’arthrite chez les veaux de moins de trois mois. Bien qu’elle puisse aussi contaminer une bête adulte, cela est beaucoup plus rare. Son adaptation à son hôte, le bovin, en fait cependant un pathogène redoutable. En effet, environ 18 % des animaux ayant souffert de la maladie en jeune âge demeureront des porteurs sains de la bactérie durant une grande partie de leur vie. Ils seront le réservoir invisible de Salmonella Dublin dans un troupeau. Une bactérie aux caractéristiques multiples Quelques autres caractéristiques particulières à cette salmonelle sont importantes à mentionner. Tout d’abord, elle est très difficile à traiter en raison de sa capacité à résister à l’action de plusieurs antimicrobiens. C’est une bactérie multirésistante. De plus, elle peut occasionnellement se transmettre à l’humain et induire le même genre de maladie que chez le bovin. On la qualifie alors d’agent de zoonose. Une personne vulnérable peut être infectée en consommant du lait cru contaminé, une viande qui contient la bactérie et qui est insuffisamment cuite ou par un contact direct ou indirect avec un animal infecté. Le graphique suivant, issu du Laboratoire de santé publique du Québec de l’Institut national de santé publique du Québec, démontre une progression de Salmonella Dublin dans la population québécoise similaire à celle du secteur bovin (graphique). Le contrôle est possible Cette maladie en émergence dans les troupeaux de bovins du Québec force les producteurs à prendre conscience des mesures préventives à appliquer dans leurs actions quotidiennes pour garder leur cheptel en santé. Il est possible de contrôler la propagation de Salmonella Dublin et de garder son troupeau exempt de cette bactérie. Il s’agit seulement de comprendre et de mettre en application quelques principes simples de biosécurité. Le contrôle des visiteurs est l’une des bases d’un programme de biosécurité. PBQ En 2015, une enquête de prévalence conduite par le ministère québécois de l’Agriculture dans 278 troupeaux laitiers québécois a déterminé que 6,8 % de ceux-ci comportaient au moins un animal ayant des anticorps contre cette bactérie. Une enquête semblable est actuellement en cours dans 112 élevages vaches-veaux. Cette bactérie, comme toutes les salmonelles, se transmet généralement par voie féco-orale par l’intermédiaire de la nourriture, de l’eau, du lait ou d’un milieu contaminé. L’introduction d’un animal issu d’un cheptel infecté est principalement la cause de l’apparition de la maladie dans un troupeau. Une bonne connaissance du statut sanitaire du cheptel d’origine ainsi que des habitudes de biosécurité de la ferme d’où l’animal provient seront des moyens efficaces de s’en prémunir. L’achat d’un très jeune veau représente généralement un grand risque en biosécurité. Des vecteurs passifs comme la machinerie ou le fumier transporté sur les bottes, les vêtements et l’équipement des visiteurs et du personnel sont aussi des sources possibles de contamination. Des règles minimales d’hygiène et de désinfection pourront enrayer l’effet potentiel des vecteurs passifs. Finalement, un bon programme de biosécurité interne (biogestion) permettra de limiter au minimum les chances de transmission de la maladie entre les animaux d’un même cheptel et pourra aussi, dans certains cas, contribuer à éliminer complètement la bactérie d’un troupeau infecté. Comme tant d’autres pays à travers le monde qui ont su adapter leurs méthodes d’élevage des bovins en contrôlant la Salmonella Dublin, nous réussirons aussi à le faire avec de l’information, de la formation et la volonté d’améliorer nos façons de faire. Environ 18 % des animaux ayant subi la maladie en jeune âge demeureront des porteurs sains de la bactérie durant une grande partie de leur vie. Ils seront le réservoir invisible de Salmonella Dublin dans un troupeau . TCN / mercredi 2 novembre 2016 6 Des appareils qui repèrent les chaleurs Hubert Brochard / Collaboration spéciale La détection des chaleurs des vaches laitières demeure un enjeu important et coûteux. Heureusement, les détecteurs de l’activité physique associée aux chaleurs viennent en aide aux producteurs. Coup d’œil sur deux de ces appareils : le podomètre et le collier. Francis Fillion (ici avec sa fille Victoria) considère les colliers de détection de chaleur comme de bons outils pour compléter les observations du producteur. Le podomètre compte les pas de la vache; il s’attache sur l’une de ses pattes (également à l’encolure, pour certains modèles). Quant au collier ou accéléromètre, il mesure l’accélération des mouvements de la vache dans les trois plans de l’espace, soit lors du passage en salle de traite, au robot de traite ou au distributeur de concentrés. Les données recueillies par ces deux appareils sont ensuite transmises à un poste informatique. Selon les études, les podomètres et les colliers identifieraient de 63 à 90 % des vaches en chaleur, et de 71 à 94 % des chaleurs réelles parmi les alertes. Et sur le plancher des vaches? C’est en 2011 que Jocelyn Lupien et Marie-Ève Trépanier ont adopté les podomètres pour détecter les chaleurs. Leur entreprise de Saint-Joachim-de-Courval, la Ferme Lupien, faisait le saut vers la stabulation libre. « Les paramètres du système sont adaptés au degré d’activité physique de chaque troupeau, précise Jocelyn Lupien. Pour chaque vache, on obtient une courbe d’activité facile à lire. » Les podomètres ont aussi le rôle d’identifier leurs vaches à la salle de traite. La lumière rouge s’allume au seuil d’activité physique fixé au préalable, tout comme quand la vache a reçu un antibiotique, par exemple. « Quand il s’agit d’une chaleur, je confirme visuellement et je poursuis la traite », dit Marie-Ève Trépanier. BRIGITTE VERDIÈRE Le couple est satisfait, mais peine à quantifier précisément l’amélioration de la détection des chaleurs apportée par les podomètres vu le grand nombre de facteurs en jeu. « Les grandes chaleurs de l’été dernier, par exemple, ont causé pas mal de perturbations, dit la productrice. Mais c’est certain que les podomètres nous ont plusieurs fois signalé une chaleur qu’on n’avait pas vue. Ces outils ne remplacent pas une personne, mais nous facilitent la tâche. On ne reviendrait pas en arrière. » Deux projets distincts ont commencé : le premier sur l’ajustement de la stabulation entravée et le second sur l’impact de l’exercice physique pendant la période de tarissement. Ci-contre : Elsa Vasseur, professeure titulaire de la Chaire. Crédit photo : Université McGill Une chaire sur le confort des bovins Elise Shepley, a commencé le 11 août. « Pendant la période de tarissement, environ deux semaines avant le vêlage, on fait marcher les vaches le long d’un corridor et on observe leur locomotion et la façon dont cela affecte leur confort et leur rendement », explique Elsa Vasseur, professeure titulaire de la Chaire. Marianne Bissonnette / Collaboration spéciale Et c’est sans compter les nombreux projets qui débuteront au cours de l’année. Le post-doctorant Hector Dengado travaillera notamment sur un outil aidant à la prise de décision en ce qui concerne la réforme à venir. Comme il s’agit d’une initiative très appliquée, il pourra compter sur une aide financière du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec. Inaugurée le 26 mai dernier, la Chaire de recherche industrielle sur le confort et la longévité des bovins laitiers de l’Université McGill est déjà en action. Malgré les rénovations et la mise en place du matériel technologique, deux projets distincts ont commencé avant même la fin des vacances estivales : le premier sur l’ajustement de la stabulation entravée et le second sur l’impact de l’exercice physique pendant la période de tarissement. Départ en flèche La responsable du premier projet, Jessica St John, observe avec d’autres étudiants la façon dont la vache occupe son espace, comment elle bouge dans sa stalle et quel est l’impact de la barre d’attache sur sa liberté de mouvement. Mise en branle le 25 juillet, l’étude se range dans le volet confort de la Chaire. La deuxième étude, orchestrée par Popularité inattendue « On a équipé nos étables avec toutes sortes de technologies, s’enthousiasme Elsa Vasseur. On a même un blogue où on raconte nos péripéties et nos accomplissements, et les gens nous suivent! » Des résultats préliminaires sont attendus pas plus tard que l’été prochain et le public ne tarit pas d’éloges en ce qui concerne l’implication de l’équipe. « On reçoit une rétroaction positive d’un peu partout et on a l’impression d’être soutenus, déclare la professeure titulaire. Les étudiants sentent qu’ils participent à quelque chose de gros et d’important et ça, c’est valorisant. » TCN / mercredi 2 novembre 2016 « Même avec des détecteurs de chaleur, on doit continuer d’observer et d’utiliser les protocoles », souligne Lisiane Poulin, vétérinaire (au centre, en compagnie de la productrice Marianne Fréchette, à gauche, et d’Isabelle Hamel, technicienne). À la Ferme Fipierre de Saint-Romain, en Estrie, Francis Fillion a adopté en octobre 2015 les détecteurs à colliers pour sa nouvelle stabulation libre. « Lors du pic d’activité physique, une alerte est envoyée sur mon cellulaire, explique M. Fillion. C’est un outil très intéressant, surtout quand le pic a lieu pendant la nuit. Et c’est très visuel; le logiciel présente un graphique où un point coloré nous indique clairement le moment optimal pour l’insémination. » Le producteur estime que le système détecte environ 65 à 70 % des chaleurs. Mais pour lui, rien ne remplacera le coup d’œil et l’expérience du producteur. « Le collier est simplement un outil merveilleux qui nous aide à améliorer ce qu’on faisait déjà », résume Francis Fillion. « Quelle que soit la méthode, le taux de saillie fécondante réel atteint rarement le niveau de détection des chaleurs vu la multitude de facteurs en jeu », rappelle la vétérinaire Lisiane Poulin, qui dirige une clinique à Saint-Georges-de-Beauce. « Les producteurs doivent continuer d’observer et d’utiliser des protocoles pour les vaches qui ne reviennent pas en chaleur normalement, par exemple à cause d’un kyste ovarien. » HUBERT BROCHARD « Les podomètres pour la détection des chaleurs sont très utiles en stabulation libre, surtout avec un horaire chargé », note Jocelyn Lupien. TCN / cahier spécial BRIGITTE VERDIÈRE 7 8 La mammite détectée à la ferme en 24 h Hubert Brochard / Collaboration spéciale En collaboration avec son vétérinaire, on peut maintenant identifier à la ferme les microbes responsables de la mammite en près de 24 heures. Deux tests réalisés au moyen des robots et équipements de salle de traite permettent eux aussi un dépistage précoce : le compte des cellules somatiques (CCS) et la conductivité électrique du lait. « Également transmis par service de contrôle laitier, le CCS est une information cruciale », rappelle le Dr Roy. Sans en déterminer la cause, on peut détecter la présence de la mammite, une inflammation de la glande mammaire due en majeure partie à des bactéries, avec des tests de « première ligne » déjà connus des producteurs laitiers. Tout d’abord, ils surveillent la présence d’un quartier de pis enflé. « C’est une très bonne précaution, mais parfois, la vache a éliminé le microbe alors que l’inflammation persiste », prévient Jean-Philippe Roy, vétérinaire et professeur-chercheur à la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal. Enfin, les éleveurs font bien d’observer la rumination avec le collier détecteur d’activité du robot de traite : en cas de mammite, la rumination dure de 40 à 120 minutes de moins par jour. À cela, cependant, il recommande d’ajouter des tests de dépistage plus précoce de la mammite, par exemple le test californien de la mammite (California Mastitis Test ou CMT en anglais). « Dans une plaquette contenant quatre cupules, on mélange le lait de chaque quartier du pis avec un réactif : si le mélange devient visqueux, il y a une mammite », décrit M. Roy. L’observation de la rumination avec le collier détecteur d’activité du robot de traite est un bon indicateur : en cas de mammite, la rumination dure entre 40 et 120 minutes de moins par jour. TCN / mercredi 2 novembre 2016 HUBERT BROCHARD Le Dr Roy salue aussi l’usage répandu de la tasse-filtre (ou de la tasse à fond noir). Avant chaque traite, il permet de vérifier la présence de grumeaux dans les premiers jets. Le Dr JeanPhilippe Roy, vétérinaire, professeur et chercheur, montre un incubateur à œufs que l’on peut utiliser à la ferme pour détecter la mammite. 9 Identifier les coupables Les agriculteurs peuvent maintenant passer à l’étape suivante : identifier les microbes en cause. Il suffit de les cultiver sur des pellicules ou des récipients contenant un gel nutritif. Ce sont les feuilles Petrifilm de la compagnie 3 M et les plaques Bi-Plate et Tri-Plate de l’Université du Minnesota. On y dépose un petit échantillon de lait dilué, le plus stérilement possible. On entrepose ensuite les films ou plaques inoculés à 35 °C dans un incubateur à œufs en styromousse, généralement pendant 24 heures. Il ne reste qu’à observer les ronds de croissance des bactéries. bon dès le départ. » Cependant, la Dre Poulin recommande vivement de procéder à une bactériologie complète. On peut alors confirmer précisément l’agent pathogène et élaborer un plan de prévention adéquat avec le producteur. Mme Poulin ajoute : « La stérilité, le temps requis et l’interprétation des résultats sont un gros défi pour les producteurs. » Mais certains le relèvent. Frédéric Marcoux utilise ces tests avec succès dans son entreprise de Sainte-Marguerite-de-Beauce, la Ferme Philippe Marcoux. « Nous ciblons particulièrement le Staphylococcus aureus, dit le producteur. Le dépistage des bactéries est une précaution importante. » Ces gels de culture, sélectifs, permettent de différencier les microbes impliqués : les bactéries gram-positives, notamment les streptocoques et les staphylocoques, ou les bactéries gram-négatives, comme E. coli ou Klebsiella. Ces informations indiquent à votre vétérinaire l’antibiotique à prescrire. Sur cette plaque de Pétri ont poussé des bactéries gram-positives (en bas). L’aspect de ces colonies suggérera le bon traitement à votre vétérinaire. Des études canadiennes et américaines montrent des économies d’antibiotiques allant jusqu’à 80 %, ou encore, dans une ferme de 100 vaches, jusqu’à 5 000 $ par année. Dans une autre étude, le Dr Roy et son équipe ont diminué de 25 % les antibiotiques au tarissement. « Oui, les tests fonctionnent bien, confirme la vétérinaire Lisiane Poulin, qui dirige une clinique à Saint-Georges de Beauce. Ça aide à diminuer les antibiotiques en utilisant le TCN / cahier spécial Sur l’un des compartiments colonisés poussent les bactéries gram-positives en général et sur l’autre, parmi celles-ci, uniquement les streptocoques, ce qui permet de trancher. JEAN-PHILIPPE ROY Moins d’antibiotiques et moins de dépenses 10 Vaccin contre la mammite : on est près du but Après des années de recherche, François Malouin et son équipe de l’Université de Sherbrooke s’approchent de plus en plus des essais cliniques de leur découverte, un nouveau vaccin destiné à prévenir la mammite chez les vaches laitières. La dre Céline Ster, de l’Université de Sherbrooke, a contribué au développement du vaccin, aux côtés de plusieurs étudiants et d’autres professionnels de recherche. « Aux États-Unis, 2 G$ sont perdus annuellement à cause de la mammite, que ce soit en traitements ou en lait gaspillé », expose d’emblée François Malouin, chercheur responsable de l’élaboration du nouveau vaccin contre la mammite, une infection du pis des vaches par la bactérie Staphylococcus aureus. Celle-ci s’adapte très bien à tous les types de mammifères et à plusieurs organes, en plus de se comporter différemment selon ses hôtes. « Le Staphylococcus aureus a même la capacité de tomber en dormance, c’est-à-dire qu’il est encore vivant, mais qu’il ne peut plus être atteint par un antibiotique, un peu comme Han Solo lorsqu’il est pris dans le carbone », lance à la blague Simon Dufour, professeur à la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal. Briser les réticences De la théorie au concret C’est à partir de ce casse-tête que François Malouin et son équipe ont commencé à chercher différentes façons de s’attaquer à la bactérie. Un vaccin contre la mammite avait déjà été autorisé il y a quelques années, mais il était jumelé à un autre contre l’ E. coli et il était par conséquent très peu spécifique. Les chercheurs se sont plutôt attardés sur le mécanisme par lequel le Staphylococcus aureus s’accroche à la glande mammaire de la vache, ce qui a permis la création d’un nouveau type de vaccin, plus spécifique que le précédent. Selon Simon Dufour, on assisterait actuellement à l’établissement d’une tendance à aller vers la prévention plutôt que la guérison, ce qui pourrait favoriser le développement du vaccin contre la mammite. Cependant, en raison des essais cliniques et des délais dus à l’homologation nord-américaine, il serait surprenant qu’on le retrouve sur le marché avant quatre ou cinq ans. « Beaucoup de gens ont une mauvaise perception des vaccins, déplore François Malouin. Probablement que personne n’a pris le temps de leur expliquer qu’il ne s’agit pas d’un traitement supplémentaire, mais plutôt d’un moyen de prévention par excellence, qui éviterait, justement, plus de traitements antibiotiques. » D’autant plus que, depuis un certain temps, le milieu médical commence à s’inquiéter des conséquences que pourrait engendrer une utilisation massive d’antibiotiques, dont une résistance des bactéries. Les vaccins, également appropriés aux élevages biologiques, en préviendraient donc l’usage. Même si l’aventure est loin d’être terminée et que le vaccin n’a pas encore passé l’ensemble des tests, François Malouin ne peut faire autrement que d’être fier du travail accompli. « Après 25 ans d’expérience en tant que chercheur, j’ai finalement trouvé! C’est très valorisant, autant pour mon équipe que pour moi, d’avoir amené un projet fondamental à un résultat pratique et concret. » TCN / mercredi 2 novembre 2016 FRANÇOIS MALOUIN – UNIVERSITÉ DE SHERBROOKE Marianne Bissonnette / Collaboration spéciale 11 Éradiquer la tremblante du mouton En allouant 345 720 $ à la Fédération canadienne du mouton (FCM) pour la mise en œuvre du Plan stratégique d’éradication de la tremblante dans les industries du mouton et de la chèvre en octobre dernier, le gouvernement fédéral souhaite ouvrir davantage l’accès des éleveurs au Programme de certification volontaire des troupeaux à l’égard de la tremblante (PCVTT). Ce programme existe depuis plusieurs années et donne aux troupeaux d’éleveurs la possibilité de devenir exempts de tremblante. La FCM avait interrompu le PCVTT cet été, faute de fonds. Ainsi, l’annonce du fédéral permettra au programme, dont les détails n’ont pas encore été dévoilés, d’être prolongé et possiblement d’être même bonifié. Selon Gaston Rioux, médecin vétérinaire au Centre d’expertise en production ovine du Québec,c’est une bonne nouvelle. « Ça démontre que le gouvernement fédéral prend cet enjeu au sérieux. » Le Canada souhaite ainsi lutter contre la tremblante, éviter des pertes économiques aux éleveurs, regagner l’accès à certains marchés et créer de nouveaux débouchés. ARCHIVES/TCN Martine Giguère / Journaliste Le dernier cas de tremblante du mouton remonte à 2014 au Québec. Le dernier cas au Québec remonte à 2014. Lorsqu’un mouton âgé de plus d’un an meurt dans la ferme d’un adhérent au PCVTT, une analyse systématique de son cerveau est réalisée dans un laboratoire afin de dépister la présence de la tremblante. Au fil des ans, les producteurs dont le troupeau est exempt de la maladie obtiennent une reconnaissance qui confirme que leur cheptel est à faible risque de tremblante. En 2014, les recettes canadiennes associées aux élevages de moutons, d’agneaux et de chèvres se sont chiffrées à 187 M$. L’investissement du fédéral vient appuyer la réputation du Canada quant à la qualité et à la salubrité des produits provenant de ces élevages. TCN / cahier spécial 12 CLE-SRRP : vers le contrôle du virus Sylvie Carrière, TSA / Christian Klopfenstein, D.M.V., Ph. D. en épidémiologie / Michel Morin, agroéconomiste, CDPQ Le syndrome respiratoire et reproducteur porcin (SRRP) est une maladie endémique qui entraîne des pertes récurrentes de 35 à 45 M$ par année, selon les experts. La mise en œuvre de stratégies de contrôle à l’échelle locale permet de réduire les impacts de la maladie. Le CLE-SRRP (contrôle local et éradication du syndrome respiratoire et reproducteur porcin) regroupe l’ensemble des initiatives employées par les producteurs pour contrôler la circulation de ce virus à l’échelle locale. Le SRRP peut causer des avortements chez les truies, un retard de croissance des porcelets et engendrer un taux de mortalité plus élevé entre la naissance et l’abattage. Par contre, la présence de ce virus dans la population porcine du Québec n’a aucune conséquence sur la salubrité de la viande ni sur la santé humaine. l’industrie, notamment les Éleveurs de porcs du Québec, les vétérinaires spécialisés en médecine porcine, le Centre de développement du porc du Québec (CDPQ), le Laboratoire d’épidémiologie et de médecine porcine du Québec de la Faculté de médecine vétérinaire et le ministère québécois de l’Agriculture. VOICI LES PRINCIPALES COMPOSANTES DE LA STRATÉGIE : Mobilisation contre le SRRP 2011-2013 : Projets pilotes de contrôle du SRRP à l’échelle locale (cinq projets); Depuis 2010, les producteurs de porcs du Québec et leurs partenaires se sont mobilisés pour développer des outils et une expertise afin de mettre en place des mesures de contrôle pour réduire les impacts économiques associés à la circulation de ce virus. Les outils et les stratégies de travail sont développés par des acteurs importants de 2011-2016 : Développement et optimisation des processus de contrôle; 2014-2016 : Développement et mise en œuvre de divers outils pour assister les producteurs dans la démarche de contrôle du SRRP. La diarrhée épidémique porcine (DEP), le Deltacoronavirus porcin (DCVP) et le Sénécavirus A (SVA) sont présents ailleurs au Canada ainsi qu’aux États-Unis. Le Québec en est actuellement exempt. Crédit photo : Archives/TCN MALADIES ÉMERGENTES DANS LE PORC Que faut-il surveiller et quels sont les impacts potentiels? Andréanne Caron, D.M.V. / Christian Klopfenstein, D.M.V., Ph. D. en épidémiologie / Michel Morin, agroéconomiste, CDPQ Qui dit « maladie émergente », dit risque d’entrée d’un nouvel agent pathogène sur le territoire. Une maladie émergente est soit une maladie exotique, telle que définie par l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA), soit une autre maladie dont le Québec est exempt. Tout symptôme inhabituel à la ferme doit donc être rapporté rapidement au vétérinaire, qui entreprendra un processus de diagnostic et établira un plan d’intervention. Actuellement, trois maladies présentes ailleurs au Canada ainsi qu’aux États-Unis et dont le Québec est exempt sont surveillées de près : la DEP, le DCVP et le SVA. Ces trois maladies affectent les porcs, mais n’ont pas d’impact sur la santé humaine ni sur la qualité de la viande. Tous les cas confirmés d’une de ces maladies doivent être déclarés au ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) et à l’Équipe québécoise de santé porcine (EQSP). Quant aux signes cliniques des maladies exotiques, ils doivent aussi être rapportés à l’ACIA. 1,8 G$ US. La transmission de ce virus se faisant principalement par voie fécale-orale, le contrôle de la maladie passe par un bon lavage-désinfection-séchage des camions de transport des porcs et un suivi du statut sanitaire des troupeaux reproducteurs. Le SVA est une maladie causant des vésicules (ampoules) ulcératives aux extrémités, de la boiterie et de la fièvre chez les porcs et de la diarrhée et de la mortalité chez les porcelets. Son principal risque est commercial, car les symptômes sont semblables à ceux de certaines maladies exotiques dont le Canada est exempt (ex. : fièvre aphteuse, stomatite vésiculeuse), ce qui peut entraîner la fermeture des marchés d’exportation le temps que le diagnostic soit confirmé. Les modes de transmission de ce virus sont encore incertains; la surveillance de cette maladie doit donc couvrir toutes les voies de transmission possibles. La DEP et le DCVP sont deux maladies virales très contagieuses qui causent une Au Québec, la surveillance de ces maladies passe d’abord par la vigilance des producteurs, du personnel des abattoirs et des vétérinaires dans la détection des signes cliniques. De plus, des tests de dépistage (anticorps ou virus) sur les animaux ou dans diarrhée légère à modérée chez les porcs de tout âge, mais mortelle chez les porcelets sous la mère (de 80 à 100 % de mortalité). L’impact économique est donc important; les pertes liées à l’épidémie de DEP en 2013-2014 aux États-Unis dépasseraient l’environnement sont faits de routine chez la plupart des troupeaux reproducteurs, dans les centres d’insémination artificielle, dans plusieurs abattoirs et dans plusieurs entreprises de transport des porcs. TCN / mercredi 2 novembre 2016 13 Figure 1 : Groupes de contrôle du virus SRRP sur le territoire québécois Les étapes de la mise en œuvre des projets de contrôle du SRRP à l’échelle locale et les bénéfices attendus sont résumés dans le tableau 1. Les projets pilotes (2011-2013) ont montré que les pertes économiques associées à cette maladie peuvent être réduites par la mise en œuvre de stratégies de contrôle à l’échelle locale, notamment la vaccination ou le placement stratégique des porcs. Présentement, on retrouve sur le territoire québécois des organismes bien structurés comme le Réseau Santé Montérégie, le CLE Santé Lanaudière et le CLE Beaurivage dans les régions administratives de la Montérégie, de Lanaudière et de la Chaudière-Appalaches. D’autres organismes sont en développement dans d’autres régions (voir figure 1). Pour plus d’information sur les initiatives de contrôle du SRRP, consultez le site Web des Éleveurs de porcs du Québec et celui du CDPQ. Représente chaque lieu de production porcine au Québec. LES ÉTAPES DE LA MISE EN ŒUVRE D’UN PROJET CLE-SRRP DANS UNE ZONE : VOICI LES BÉNÉFICES ATTENDUS : 1. Inciter les producteurs d’une zone à participer à un projet de contrôle du SRRP; 2. Réaliser un portrait de zone en regard du SRRP; 3. Élaborer et mettre en place une stratégie de contrôle du SRRP; a. Stratégies pour chaque lieu de production, b. Stratégies pour la zone. - Diminution de la fréquence des problèmes sanitaires à la ferme; - Meilleures connaissance et compréhension des facteurs qui favorisent la circulation du virus dans la zone; - Concertation avec les voisins pour bonifier les mesures de contrôle et sécuriser la zone en regard du SRRP. TCN / cahier spécial 14 DEP, la vigilance est de mise Nadia Bergeron / Chargée de projets, Équipe québécoise de santé porcine Au Québec, 16 cas de diarrhée épidémique porcine (DEP) ont été diagnostiqués en 2014 et en 2015. Depuis le 17 novembre 2015, aucun cas de DEP n’a été répertorié dans le cheptel porcin québécois. Cette réussite impressionnante est le résultat de la concertation et de la collaboration exceptionnelle entre tous les acteurs de la filière québécoise et marque un tournant dans la gestion de la santé porcine dans la Belle Province. Cependant, puisque la DEP est toujours présente aux États-Unis, en Ontario et au Manitoba, l’absence de cas au Québec peut être un succès relatif si nous ne maintenons pas le même niveau de vigilance tant que la situation l’exigera. Bien que l’Ontario ait éradiqué la maladie de la plupart de ses sites infectés, la DEP ne sera vraisemblablement pas éliminée avant quelques mois dans cette province avec laquelle nous avons des échanges commerciaux sur une base régulière. Nombre de cas confirmés de la DEP à la ferme dans les différentes provinces du Canada La majorité des cas de DEP sont apparus durant la saison froide parce que les basses températures favorisent la survie et la propagation du virus. L’hiver est à nos portes et il s’avère essentiel d’être rigoureux quant au respect des mesures de biosécurité à tous les niveaux de la filière porcine québécoise. Ainsi, l’Équipe québécoise de santé porcine (EQSP) en appelle à la vigilance et à la mobilisation continues de tous les acteurs de la filière porcine québécoise afin de conserver notre statut négatif le plus longtemps possible. Pour ce faire, l’EQSP maintient sa stratégie développée au cours des derniers mois. Celle-ci repose sur : - une application rigoureuse de mesures de biosécurité appropriées à tous les maillons de la filière; - des tests environnementaux sur une base régulière dans les abattoirs, les centres de rassemblement et dans les ingrédients en alimentation porcine par l’entremise des meuneries; - des vérifications concernant l’état sanitaire des porcs avant l’achat; - des restrictions et des recommandations sur l’utilisation dans l’alimentation des porcs d’ingrédients protéiques de source porcine, de plasma bovin ou de grains en provenance de lieux contaminés. * En Ontario, les cas déclarés positifs à la DEP sont des cas primaires. Les cas secondaires, soit les porcs provenant de fermes contaminées, ne sont pas répertoriés officiellement. À ce jour, nous estimons le nombre de cas secondaires à environ une centaine. La DEP est une maladie contagieuse sévère causée par un virus affectant le système digestif des porcs de tout âge. Les principaux signes cliniques sont la diarrhée et les vomissements, et l’impact est particulièrement dramatique chez les porcelets sous les mères, qui présentent des taux de mortalité élevés. Le virus se propage par les fèces d’animaux infectés par contact direct entre les porcs ou par contact indirect avec les installations, des objets contaminés, des ingrédients ou des aliments pour porcs contaminés et des personnes. TCN / mercredi 2 novembre 2016 ARCHIVES/TCN DEP : un virus contagieux 15 Vacciner ou non Prévenir la maladie de Lyme chez le chien Marianne Bissonnette / Collaboration spéciale S’il est clair que la maladie de Lyme gagne en importance au Québec, il est moins évident de bien choisir la marche à suivre pour la prévenir : vaccination, traitement antibiotique ou traitement préventif anti-tiques? Marie-Claude Blais, professeure à la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal et spécialiste en la matière, n’hésite pas à dire que la situation est loin d’être simple. La maladie de Lyme, ou borréliose de Lyme, est causée par la bactérie Borrelia burgdorferi et transmise par la tique Ixodes scapularis. Chez l’humain, elle peut avoir de graves conséquences sur la santé, et causer notamment des encéphalites et des myocardites. Cependant, chez le chien, on retrouve souvent des porteurs asymptomatiques, ou alors dans 5 à 10 % des cas, ils sont atteints d’une boiterie causée par une forme d’arthrite. « Chez le chien, si on parle seulement de limiter une boiterie, ce n’est pas du tout aussi préoccupant que les effets chez l’homme, explique Marie-Claude Blais. Cependant, il existe une autre complication potentielle, plutôt rare, qu’on appelle la néphrite de Lyme et qui peut mener à la mort du chien. » Il est toutefois important de noter que les liens entre la néphrite et la maladie de Lyme sont encore assez flous et qu’une néphrite n’a jamais pu être provoquée en laboratoire. « Ce qui est difficile avec la borréliose, note Mme Blais, c’est qu’une fois dans le chien, elle exprime des antigènes différents. Cela la rend très difficile à reconnaître pour un vaccin. » Des vaccins contre la borréliose existent depuis une bonne décennie. « Ce qui est difficile avec la borréliose, note Mme Blais, c’est qu’une fois dans le chien, elle exprime des antigènes différents. Cela la rend très difficile à reconnaître pour un vaccin. » Ainsi, le vaccin reconnaît l’envahisseur lorsqu’il est toujours dans la tique et que ses anticorps sont toujours stables, et non plus lorsqu’il est dans le corps de l’animal où le vaccin n’apporte plus aucune protection. La vaccination de l’animal doit s’effectuer avant qu’il ne soit exposé. Attaquer le problème à la source Si un chien est infecté, cela indique qu’il y a des tiques infectées dans l’environnement du propriétaire. Pour celui-ci, la maladie de Lyme pourrait avoir des conséquences bien pires qu’une boiterie. « Avant même parler de vaccination, il faudrait parler de quelque chose de très important : la prévention contre les tiques, expose la spécialiste. La borréliose n’est pas la seule maladie transmise par les tiques. Un traitement préventif contre les tiques, par exemple, aiderait à prévenir les autres infections, alors que le vaccin ne limite qu’à la borréliose. » La vraie source du problème, c’est la petite souris à pattes blanches. Les tiques s’y abreuvent, ce qui en fait une porteuse incroyable de Borrelia en Amérique du Nord. Alors, pourquoi ne vaccinerait-on pas les souris? Tout ce débat est très poussé et même les experts ne possèdent pas suffisamment d’information pour trancher. Cependant, une chose est certaine : il ne faut pas se mettre à traiter aux antibiotiques à tout vent, de crainte que ne se développe une souche résistante de borréliose. « Je ne pense pas que le vaccin soit mauvais, ou inutile, modère Marie-Claude Blais. Je pense simplement que la nécessité n’est pas encore présente au Québec et qu’avant toute chose, il faut diminuer la charge parasitaire dans l’environnement. C’est une question de santé publique. » ARCHIVES/TCN Si, au Québec, la tique ne fait que commencer à inquiéter la population, 25 % des chiens de la ville de Boston ont réagi positivement au test sérologique de dépistage de la maladie de Lyme. TCN / cahier spécial