LE DRAME EN FRANCE AU XVIIIe SIÈCLE

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FELIX GAIFFE
LE DRAME
EN FRANCE
e
AU XVIII SIÈCLE
1971
LIBRAIRIE ARMAND COLIN
103, Boulevard Saint-Michel - Paris 5e
TABLE DES MATIERES
Pages
AVANT-PROPOS
1
NOTICE BIBLIOGRAPHIQUE
PREMIÈRE PARTIE. — Les Origines du Drame.
CHAPITRE PREMIER
DÉCADENCE ET TRANSFORMATION DE LA TRAGÉDIE ET DE LA COMÉDIE
AU XVIII' SIÈCLE.
I. — L'épuisement des genres dramatiques classiques au XVIII* siècle est
constaté par toute la critique : opinions de Mercier, Grimm, Rousseau,
Diderot, Voltaire. — La défaveur ne s'arrête pas aux imitateurs
impuissants des grands modèles du xvn" siècle, mais gagne ces
modèles eux-mêmes
15
II. — Crébillon et Voltaire modifient profondément l'esprit comme la
technique de la Tragédie
24
III. — Transformation de la Comédie. Marivaux et ses imitateurs. Destouches et la Comédie morale. — Fontenelle, Piron, Voltaire, précurseurs du Drame. La Chaussée et la Comédie larmoyante : ce qui lui
a manqué pour être le véritable fondateur du Drame. — François II,
Cénie, Sidney et Silvie. — La Tragédie et la Comédie tendent à se
rapprocher et à se fondre
28
CHAPITRE II
INFLUENCE DES LITTÉRATURES ÉTRANGÈRES.
I. — Les Littératures étrangères, plus que l'antiquité, aident le xvm* siècle à sentir les imperfections du théâtre français classique. — Le
Journal étranger
35
594
LE DRAME EN FRANCE AU XVIII* SIÈCLE
II. — Influence insignifiante des Littératures méridionales. — Goldoni,
Voltaire et Diderot; la Maison de Molière. — L'Espagne : Linguet
et Beaumarchais
41
III. — L'Anglomanie. — Shakespeare et le Drame. — Les premières
traductions du théâtre anglais. — Le Marchand de Londres et le
Joueur. Imitations diverses : Fielding et Richardson. — Echanges
par ricochets entre les deux littératures
46
IV. — Influences réciproques du Drame français et du Drame allemand ;
Diderot et Lessing. — L'importance des imitations ne répond pas
à leur nombre : prédilection de nos dramaturges pour les pièces allemandes les plus médiocres. — Lessing, Gœthe et Schiller. — Gessner
et les poetse minores
60
V. — Caractère de ces diverses imitations : leur influence très inégale. —
Suppressions et atténuations : les adaptations du Marchand de Londres. — Complexité des questions de priorité : difficultés de leur
interprétation et limites de leur importance
10
CHAPITRE III
ORIGINES SOCIALES DU DRAME.
CARACTÈRE ESSENTIEL ET DÉFINITION DU GENRE.
I. — Prédominance des influences morales et sociales dans la genèse du
Drame. — Changement dans la situation et le rôle des gens de lettres
et des auteurs dramatiques en particulier. — But moral du théâtre. —
Le Drame est un genre nouveau créé par le parti philosophique pour
attendrir et moraliser la bourgeoisie et le peuple en leur présentant
un tableau touchant de leurs propres aventures et de leur propre
milieu
18
II. — Justification de cette définition. Aucune de celles que l'on pourrait
tirer des caractères purement esthétiques du genre ne serait satisfaisante. — Par contre, celle-ci, fondée sur le caractère social du Drame,
en comprend sans peine les nombreuses variétés, en même temps
qu'elle le différencie nettement de la Comédie et de la Tragédie. . 93
CHAPITRE IV
LE MILIEU. — LES RÉSISTANCES.
I. — La Censure : ses rigueurs et ses caprices; quelques persécutions notables.— Intolérance universelle. — Le régime des petits théâtres. 105
TABLE DES MATIÈRES
595
II. — Les Acteurs : omnipotence, ignorance et routine. — Le Drame exige
un apprentissage nouveau et dérange les habitudes consacrées. 114
III. — Les Journaux: asservis aux acteurs, au pouvoir, aux coteries. — La
plupart des journalistes ne sont ni estimables, ni impartiaux; mais
leur influence est limitée. — Les Correspondances
122
IV. — Parodies et Libelles: parfois spirituels, rarement redoutables. 131
V. — Le Public : turbulent et routinier; dangereux par ses plaisanteries
faciles et ses accès de pruderie; mais prompt aussi à s'émouvoir et
à s'enthousiasmer
138
CONCLUSION
150
DEUXIÈME PARTIE. — Histoire du Genre.
CHAPITRE PREMIER
PREMIÈRE PÉRIODE : DE LA PUBLICATION A LA REPRÉSENTATION
DU « FILS NATUREL » (1151-1111).
I. — Objet et méthode de cet exposé. — Publication du Fils Naturel et du
Père de Famille. — Les Entretiens et le traité [De la Poésie drainatique. — Leur importance : Diderot, chef d'école. — Voltaire et VEcossaise. —• Représentation du Père de Famille
152
II. — Dupuis et Desronais de Collé. — LB Philosophe sans le savoir,
chef-d'œuvre de l'école de Diderot; valeur de Sedaine comme homme
de théâtre. — Le premier drame de Beaumarchais : Eugénie. . . 163
111.—La première imitation du Drame anglais portée à la scène : Béverley de Saurin. — Publication des drames d'Arnaud et de l'Honnête
Criminel de Falbaire. — Echec des Deux Amis de Beaumarchais. —
La Harpe et les lectures de Mélànie
161
IV. — Chute du Fils Naturel; ses conséquences. — Place du Drame dans le
répertoire du Théâtre-Français en 1111
113
V. — Le Drame s'introduit au Théâtre-Italien sous la forme de l'Opéracomique larmoyant. — Sedaine et le Déserteur
111
VI. — Influence du Drame sur la Tragédie et la Comédie
182
CHAPITRE II
DEUXIÈME PÉRIODE : DE LA REPRÉSENTATION DU « FILS NATUREL »
A LA TRANSFORMATION DE LA COMÉDIE-ITALIENNE (1171-1780).
1. — Période d'incertitude et de tâtonnements. — La Comédie-Française :
tentatives en sens divers ; les tragédies de Ducis ; les Amants gêné-
596
LE DRAME EN FRANCE AU XVIIIe SIÈCLE
veux de Rochon; la Partie de chasse de Henri IV de Collé; Pygmalion de Rousseau. — Peu de drames nouveaux ; les anciens se maintiennent au répertoire. — La Comédie-Italienne ; succès persistant de
l'Opéra-comique dramatique et touchant
186
IL— Les théâtres du Boulevard et les théâtres de province offrent un nouvel
asile au Drame. — Sébastien Mercier. — Les théâtres de société. — Le
Drame et l'Académie Française. L'opinion moyenne de la critique et
du public devient favorable au [genre nouveau
198
CHAPITRE III
TROISIÈME PÉRIODE : DE LA TRANSFORMATION DE LA COMÉDIE-ITALIENNE
A LA PROCLAMATION DE LA LIBERTÉ DES THÉÂTRES (1180-1191).
I. — Reprise des pièces françaises à la Comédie-Italienne. — Conséquences
de la réforme
209
II. — Rivalité entre les deux théâtres. — Les drames représentés brillent
plus par la quantité que par la qualité : quelques œuvres intéressantes
de Mercier, Desforges, Florian, etc. ; déluge d'ouvrages médiocres. —
1189 et les drames révolutionnaires
215
III. —Le Drame influe de plus en plus sur l'Opéra-Comique et gagne jusqu'à la scène de l'Opéra
226
IV. — Développement considérable des petits théâtres : le Drame aux Boulevards
229
V. — Transformations du Drame au début de la Révolution : le Mélodrame,
les Faits historiques
231
VI. — Proclamation de la liberté des théâtres. — Place du Drame dans la
production théâtrale au début de la période révolutionnaire. . . 241
TROISIÈME PARTIE. — La Matière du Drame.
CHAPITRE PREMIER
LES IDÉES PHILOSOPHIQUES ET MORALES.
I — L'enseignement moral, préoccupation première et but essentiel du
Drame, détermine le choix des sujets et toute la structure des pièces.
Il n'y est pas dissimulé, mais ouvertement et maladroitement alli—
ohé
241
TABLE DES MATIÈRES
597
II. — Excellence de la nature : l'homme primitif sur la scène ; le sauvage
opposé à l'homme civilisé, la campagne à la ville, les classes laborieuses aux classes privilégiées.— Affirmation de la bonté foncière de
l'homme ; glorification de la passion
253
III. — La morale sociale du Drame est en partie traditionnaliste. — Défense
du mariage et de la famille
260
IV. — Pitié pour les faibles et les opprimés. — Féminisme. — Revendications égalitaires. — Éloge du Commerce.— Préjugés divers. . 261
V. — Questions religieuses : guerre au fanatisme; la religion naturelle.—
Attaques directes ou détournées contre la royauté. — Patriotisme et
internationalisme
216
CHAPITRE II
LES CARACTÈRES.
PEINTURE DES SENTIMENTS GÉNÉRAUX.
LA
SENSIBILITÉ.
I. — Infériorité psychologique du théâtre du xvin* siècle, du Drame en
particulier. — Causes et conséquences
281
II. — La sensibilité dans le Drame. — Vertu universelle ; humanité de
convention. — Les traîtres par amour. — Aux yeux du public et de
la critique, les héros ne sont jamais trop parfaits, les traîtres sont
toujours trop noirs]
294
III. — Moyens variés employés pour émouvoir le spectateur. — Les
enfants sur la scène. — Accumulation d'infortunes et de catastrophes.
— Complications romanesques ; reconnaissances : la voix du sang ;
péripéties horribles et inventions macabres ; pathétique de mélodrame
302
IV. — La peinture de l'amour. — Le Drame a le mérite de renoncer à la
galanterie froide et conventionnelle, mais il rencontre des difficultés
particulières et doit recourir à des subterfuges pour ménager les
susceptibilités du public : les mariages secrets.— Première expression
de la passion romantique
311
V. — La manie raisonnante enlève aux héros du Drame toute vérité
humaine et simplifie leur psychologie jusqu'au ridicule : conversions
miraculeuses et aveux candides. — Quelques progrès : efforts pour
donner plus de netteté à l'aspect extérieur des personnages ; vérité
partielle et trouvailles de détail. — Heureuse exception : deux psychologues, Collé et Sedaine
322
VI. — CONCLUSION
332
598
LE DRAME EN FRANCE AU XVIIIe SIÈCLE
CHAPITRE III
LA PEINTURE DE LA SOCIÉTÉ CONTEMPORAINE.
I. — La théorie de Diderot sur la peinture des conditions ; sa signification, sa portée, son influence
341
II. — Les dramatuges essaient, par des moyens trop matériels et trop
extérieurs, d'imprimer à la représentation de la vie contemporaine
un caractère d'incontestable authenticité ; le résultat de leurs efforts
est compromis par leur continuel souci de propagande
348
III. — La famille dans la haute société : désunion et désordre ; les courtisanes, le jeu. — Joie et concorde dans la famille bourgeoise et
populaire
354
IV. — Les professions bourgeoises : le négociant, le magistrat, l'homme
de lettres, le prêtre
369
V.— Quelques réhabilitations: Les soldats, les valets; aubergistes sensibles, procureurs vertueux et geôliers compatissants. — Les paysans et
les ouvriers. — C'est en dehors du Drame qu'il faut chercher la peinture exacte de la société au xvm e siècle
383
CHAPITRE IV
VÉRITÉ HISTORIQUE ET COULEUR LOCALE.
I. — La Tragédie historique et le Drame. — Défauts communs aux deux
genres : insuffisance des connaissances historiques, méthode défectueuse, parti pris de propagande.— Avantages du Drame. . . . 400
II. — Peinture des grandes époques historiques. — Conception généreuse
et simpliste que se fait le Drame de la nation française.— Enthousiasme
pour le moyen âge et la chevalerie. — Les guerres de religion. — Le
Drame obtient des effets nouveaux par le rôle important qu'il donne
à la bourgeoisie et au peuple, et par la variété de ses tableaux, qui
fait pardonner quelques graves anachronismes. — Les drames de
Mercier font déjà pressentir la formule Tomantique
401
III. — Peinture des grands personnages. — Infériorité du Drame. —
Procédés naifs : mélange de textes authentiques et de déclamations
philosophiques. — Bayard et Henri IV. — Molière, Montesquieu et
J.-J. Rousseau. — Le culte des grands hommes
421
IV. — L'exotisme. — Combien il reste superficiel et enfantin. — On francise
à l'excès les pièces imitées de l'anglais ou de l'allemand. —Les Russes
de Desforges. — Turcs et nègres de fantaisie. — Le public et la critique
ne sont pas encore préparés à goûter le pittoresque au théâtre. . 429
CONCLUSION
435
TABLE DES MATIÈRES
599
QUATRIÈME PARTIE. — La Forme du Drame.
CHAPITRE PREMIER
LE DRAME ET LES RÈGLES CLASSIQUES
LE ROMANESQUE ET LE MÉLANGE DES TONS.
I. — Diderot et son école ne cherchent pas, comme plus tard les romantiques, à renverser les règles classiques. — Mercier seul attaque violemment les unités de temps et de lieu.— On s'accorde à respecter l'unité
d'action et à proscrire le mélange du tragique et du comique. . 431
II. — Le Drame essaye de concilier l'application des règles classiques
avec le goût des intrigues romanesques et compliquées. — Inconvénients de ce système bâtard, qui viole à la fois les lois de la composition artistique et celles de la vraisemblance
452
III. — L'observation plus ou moins rigoureuse des règles et l'opposition
plus ou moins violente du tragique et du comique dépendent essentiellement des théâtres auxquels les drames sont destinés : l'irrégularité, exceptionnelle au Théâtre-Français, est générale, parfois même
obligatoire, sur les petites scènes
468
CHAPITRE II
LA QUESTION DU VERS. — LA LANGUE ET LE STYLE.
I. — Le xvm° siècle, malgré sa totale incompréhension du lyrisme, n'est
pas unanime à proscrire le vers dans le Drame
483
II. — En théorie, tout le monde réclame un style simple et vraiment
dramatique ; en pratique, on conserve bien des clichés et des conventions de la Tragédie classique
491
III. —Abus du jargon philosophique et du néologisme
499
IV. — Emprunts au langage familier et populaire, aux vocabulaires
techniques, aux patois, aux langues étrangères. — Les exclamations et
les|points de suspension.— Hésitations des auteurs ; résistances de la
critique ; médiocrité des résultats
502
V. — Le style du Mélodrame est en germe, parfois même en pleine floraison dans le Drame
516
600
LE DRAME EN FRANCE AU XVIII* SIÈCLE
CHAPITRE
III
LA REPRÉSENTATION
DÉCLAMATION ET PANTOMIME ; COSTUMES ET DÉCORS.
I. — La Déclamation : tentatives d'Aufresne ; succès de Mole ; le Drame
n'obtient guère plus de naturel que la Tragédie. — Réforme plus heureuse de la Pantomime : les théories de Diderot, leur influence et leurs
applications les plus remarquables
522
II. — Le Drame contribuée donner au costume théâtral plus de sobriété
et plus d'exactitude. —Variété, précision et richesse de la décoration
534
III. — Importance de cette évolution : Diderot et son groupe arrivent,
malgré les résistances opiniâtres de la critique, à faire germer cette
idée qu'une œuvre théâtrale est faite pour la représentation, non pour
la lecture
541
CONCLUSION
Résultats de cette étude : ce qu'a été le Drame. — Sa faible valeur esthétique ; sa rapide décadence.— Comment il a influé sur la Tragédie et la
Comédie et donné naissance au Mélodrame. — Son succès à l'étranger.
— Le Drame du xvm" siècle, le Drame romantique et la Comédie
moderne. — En quoi consiste l'intérêt du Drame
546
INDEX DES DRAMES
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TABLE DES AUTEURS CITÉS
576
TABLE DÉS GRAVURES
591
TABLE DÈS MATIÈRES
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