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résistance enzymatique par l’intermédiaire d’une bêta-
lactamase (6). En pratique, il est possible de distinguer
quatre phénotypes de résistance aux bêta-lactamines
selon que la souche ait ou pas une activité pénicillinase
ou une activité céphalosporinase (8,9). Les mécanismes
de résistance à l’imipénème sont de trois types : imper-
méabilité membranaire, modification de PLP et produc-
tion de carbapénèmase (6,10,11). les aminosides sont
résistants à AB essentiellement par l’acquisition d’en-
zymes modificatrices. Pour les fluoroquinolones, il s’agit
en premier lieu d’une mutation chromosomique (6).
Les pourcentages élevés de souches de AB résistantes à la
pipéracilline s’explique par la sensibilité du produit à
l’action des pénicillinases. La résistance à la ticarcilline
et aux céphalosporines de troisième génération (C3G) a
subi d’importantes fluctuations durant les cinq années
d’étude. Ceci peut bien s’expliquer par la grande capaci-
té de mutation chez AB modifiant son phénotype de résis-
tance. En effet, le taux élevé de souches à activité cépha-
losporinase observé en 1996 s’inverse en 1998 au profit
des souches à activité pénicillinase, avant de remonter en
1999. l’étude de Joly-Guillon, entre 1984 et 1988, trouve
une résistance stable à la ticarcilline alors que la résistance
aux C3G progresse fortement la rattachant à la consom-
mation hospitalière de céfotaxime (8). Ruiz et coll, trou-
vent en 1996 des taux de résistance de 89.4% pour la
ticarcilline et 86.8% pour la ceftazidime, alors qu’en
1991, les pourcentages de souches résistantes étaient pour
ces deux molécules, respectivement de 70% et 57.4% (12).
La non amélioration de la sensibilité de AB à la ticarcilli-
ne quand on lui associe l’acide clavulanique, fait évoquer
l’hypothèse qu’il pourrait exister une bêta-lactamase
insuffisamment inhibée par le clavulanate. Ceci peut inciter
à l’utilisation d’autres inhibiteurs de bêta-lactamase
comme le sulbactam, plus souvent actif (13), voir même
une association de deux molécules inhibitrices (14).
L’imipénème reste, à ce jour, l’antibiotique de référence
dans le traitement des infections à AB (6,8,9). Même si le
ACINETOBACTER BAUMANII EN MILIEU DE REANIMATION: UN BILAN DE 5 ANNEES.
T. Bouayed
taux de souches résistantes est élevé par rapport à ce qu’il
a été au début de l’étude, on reste encore loin des 80% de
souches résistantes rapportés par Ruiz (12). Les amino-
sides sont des molécules intéressantes vis-à-vis de AB, car
très bactéricides. Les taux de résistance à l’amikacine et à
la gentamicine, dans cette étude, sont élevés mais relati-
vement stables, alors que d’autres auteurs rapportent des
taux de résistance croissants à ces deux antibiotiques (8,12).
Les fluoroquinolones sont restés pendant longtemps un
des traitements de première intention chaque fois où un
bacille à Gram négatif est suspecté être à l’origine de l’in-
fection. En 1999, avec le phénomène évolutif de résistan-
ce, 96.9% des souches de AB sont résistantes à la
pefloxacine. Celle-ci ne peut plus donc être l’antibiotique
de choix des infections sévères chez les malades de réani-
mation.L’étude de la sensibilité des souches « répétitives
», montre que certains phénotypes de résistance peuvent
émerger en cours de traitement. C’est en particulier le cas
de la résistance à l’imipénème, qui augmente probable-
ment en raison d’un processus d’imperméabilité et la
résistance à la ticarcilline, probablement par modification
enzymatique. L’ensemble de nos résultats, ainsi celles
d’autres auteurs, confirment le fait que AB est un germe
de plus en plus multirésistant, ce qui réduit considérable-
ment les choix thérapeutiques. Il faut parfois compter sur
les associations multiples dites « non classiques » pour
obtenir un effet bactéricide (15,16).
CONCLUSION
L’augmentation du nombre d’infection à AB en soins
intensifs, associée à une résistance envers la majorité des
agents antimicrobiens, et à une persistance des souches
due à une diffusion dans l’environnement, rend ce pro-
blème très préoccupant. Une attention particulière doit
être portée sur la prévention de ces infections, passant par
un meilleur usage des antibiotiques, et l’instauration des
mesures d’hygiène stricte, de manière à maintenir l’endé-
mie à un niveau tolérable.