La surdité est un handicap que l’on ne prend pas
toujours au sérieux. Pourtant, il existe de
vraies solutions pour y remédier.
“-Hein ? Comment ?
Tu peux répéter?”
“- Mais t'es dur de
la feuille ou quoi?” Les locutions ne
manquent pas, de “sourd comme
un pot” à “ne pas tomber dans
l’oreille d’un sourd”, pour se moquer
plus ou moins gentiment du malen-
tendant. L’écrivain anglais, David
Lodge, qui souffre de ce mal, dit lui-
même que “la surdité est comique,
alors que la cécité est tragique”.
Pour autant, la surdité n’est pas for-
cément une fatalité.
Le bruit est une onde qui se pro-
page. Mais du vent dans les feuilles
au bruit d’un marteau-piqueur, la
gamme est large et pas toujours
agréable. Le seuil de nocivité est fixé
à 80 décibels (dB). À titre de com-
paraison, le marteau-piqueur pro-
duit un bruit de 130 dB et le moteur
d’une voiture ses 85 dB…
Chez les conducteurs de poids
lourds, par exemple, le déficit est de
20 dB en moyenne, plus prononcé
(de 3 dB) pour l’oreille gauche que
pour la droite. En fonction des tra-
vaux, la perte auditive varie de 1 à
5 dB par an. À partir de 55 ans,
l'altération s'accroît. On appelle cette
perte de l’audition “presbyacousie”.
Elle est due à la décomposition lente
des cellules ciliées (les “poils”) qui
tapissent l’oreille interne. Vieillisse-
ment, diabète, troubles circulatoires,
longue exposition au bruit sont
autant de facteurs d’usure de
l’oreille. Sans ces “poils”, il devient
difficile de reconnaître les sons et
donc d’entendre. Les premiers signes
de surdité sont souvent une difficulté
à entendre dans un environnement
bruyant.
Large choix
de prothèses
La surdité est permanente dans
la plupart des cas. Pour y remédier,
il faut porter un appareil auditif qui,
placé derrière l’oreille, amplifie le
volume du son. Aujourd’hui, il en
existe une large gamme sur le mar-
ché. Leur prix varie en fonction de
26
RACINES mars 2009
Par Myriam Tricoci
La perte
auditive,
n’est pas
une fatalité !
Jeudi 12 mars,
les professionnels
de santé accueillent
le public pour la
journée de l’Audition.
Testez votre ouïe
en téléphonant
au 0892 790 791.
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la technique utilisée (analogique ou
numérique) entre 600 à 2 000 par
oreille. Mais mieux vaut avoir une
bonne mutuelle, la Sécurité Sociale
ne rembourse que 65 % de l’appareil
sur la base de 199 pour les plus de
20 ans. Attention, les spécialistes le
disent: l’appareillage doit être un acte
volontaire et mûrement réfléchi. En
effet, la période d’adaptation à une
écoute amplifiée peut parfois durer
plusieurs semaines et l’inves tissement
est trop lourd pour que l’appareil
prenne la poussière dans un tiroir.
Il existe deux types de prothèses audi-
tives externes: le contour d’oreille dont
les éléments sont groupés dans un boî-
tier qui se place entre le crâne et l’oreille.
L’intra-auriculaire, plus petit, dont le boî-
tier se place dans le conduit auditif.
Aujourd’hui, le traitement numérique
du son rend les prothèses plus confor-
tables, même si l’utilisation en milieu
bruyant est encore problématique.
Parmi les nouveautés, on voit appa-
raître des boîtiers quasiment invisi-
bles comme le Be de la société
ReSound qui pèse 1,1 g (pile incluse)
et se cache dans les replis de l’oreille.
Siemens propose le Pure, un appa-
reil bluetooth qui permet une
connexion sans fil à tous les appareils
audiovisuels (télévision, téléphone por-
table, ordinateur). De plus, ces pro-
thèses sont rechargeables. Un vrai
confort puisqu’il n’est plus nécessaire
de changer les piles. Oticon propose
des appareillages “Epoq” qui com-
muniquent entre eux pour présenter
une image sonore unique et équili-
brée au cerveau. La société GrandAu-
dition, elle, joue la complémentarité
avec des appareils auditifs intégrés
aux montures de lunettes.
Il existe une autre solution qui peut
être mise en place en cas d’échec avec
les prothèses audivites externes. Il
s’agit de l’implant cochléaire. Ce sont
des fils très fins implantés dans l’oreille
interne. Ils servent de lien entre le nerf
auditif et un appareil implanté sous
la peau qui convertit le son en impul-
sions électriques dirigées vers le cer-
veau. Cette prothèse doit être
implantée en milieu hospitalier. Elle
est très chère (de 20 000 à 30 000),
mais elle est remboursée entièrement
par la Sécurité sociale.
Malheureusement seulement pour
les moins de 20 ans…
mars 2009
27
RACINES
Une journée pour s’entendre
La douzième Journée Nationale de l’Audition aura lieu jeudi 12
mars dans plus de 500 villes de France. Tester son audition, mieux appréhen-
der les problèmes de perte auditive, s’informer sur les moyens de pallier cet han-
dicap… De nombreux professionnels de la santé (audioprothésistes, services ORL
des CHU, orthophonistes, médecins du travail...) se rendent disponibles et pro-
posent toute une série de temps forts ouverts au grand public : sessions de dépis-
tage, stands d’information et conférences. Pour en savoir plus, informations
disponibles chez les audioprothésistes et sur www.lasemaineduson.org.
.
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28
RACINES mars 2009
Comment un médecin diagnos-
tique-t-il la fibromyalgie?
Cette maladie concerne surtout les
femmes (80 % des cas). La fibromyal-
gie n'est pas très compliquée à détec-
ter : lorsque vous avez en face de
vous une patiente entre 40 et 60 ans,
qui présente des douleurs à des
endroits constants d'une consultation
à l'autre, souffrant de points près des
articulations, avec des contractures
le long de la colonne vertébrale alors
que tous les bilans biologiques et
radiologiques sont sans anomalie
notable, il faut penser à ce diagnos-
tic. Les autres symptômes sont la
fatigue, le manque de sommeil ou
un sommeil non réparateur (cette
maladie concerne à plus de 80 %
des femmes). Ces patientes ont
cependant un organisme en bon état
de marche contrairement à ce qu’elles
supposent. Ceciroute l'entourage.
Le problème vient des centres de la
douleur situés dans le cerveau, dont
la fonction est perturbée. Chez ces
femmes, la douleur est très présente
et en même temps plus intense,
d’autant que les médiateurs qui inhi-
bent la douleur sont moins efficaces.
Le diagnostic d'élimination permet,
une fois les autres affections écartées
(inflammatoires par exemple),
d'affirmer qu'il s'agit de fibromyalgie.
La ligue européenne de lutte
contre le rhumatisme (Eular)
préconise, notamment, des
soins thermaux. Quelles sont ces
recommandations ?
Dans le cadre de ce syndrome
douloureux chronique, une prise en
charge et des traitements existent, à
la fois médicamenteux et non médi-
camenteux. Les premiers visent à faire
baisser l'intensité de la douleur. Ce
sont des antalgiques de palier 2 selon
l’OMS, mais aussi des co-antalgiques
qui appartiennent à la famille des anti-
dépresseurs ou des anti-convulsivants
(prescrits à doses spécifiques). Quant
aux traitements non médicamenteux,
ils stimuleront les endorphines, ou trai-
teront directement les centres de la
douleur perturbés via l'hypnose et la
relaxation. On encouragera l'activité
physique régulière qui a un effet anti-
douleur. Il s’agit de se “reconditionner
à l'effort”, en augmentant progressi-
vement la durée de la pratique, (dix
minutes, puis vingt, puis plus).
Parmi les recommandations de
l'Eular, on note l'orientation vers une
cure thermale de trois semaines, qui
s'avérera positive pour ces patients.
Quels bienfaits peut ressen-
tir un malade en cure thermale?
D'abord il va reprendre confiance
en lui et se sentir rassuré, grâce à
une prise en charge spécifique et un
accompagnement personnalisé.
Ensuite, aux soins traditionnels pro-
posés par les centres thermaux,
comme la pélothérapie (application
de boues marines chaudes),
l'hydrothérapie (bains et douches),
on ajoutera la sophrologie (pour se
relaxer et désamorcer la douleur), la
gymnastique douce, le réentraîne-
ment à l'effort. Ils sont pratiqués
notamment à Dax, Saint-Paul-lès-
Dax, Lamalou-les-Bains, Royat… Des
ateliers-santé sont organisés pour
expliquer aux curistes le mécanisme
de la douleur. La patiente sera moti-
vée pour adopter de nouvelles habi-
tudes, à conserver chez elle. Sinon
elle retombera dans les raideurs et
les douleurs.
Par le docteur Patrick Sichère,
Rhumatologue, membre de la Société française
d'étude et de traitement de la douleur.
Prendre en charge la fibromyalgie
Dites-moi docteur
Actu santé
Nez et oreilles propres
L'eau de mer au secours des nez
bouchés! La dernière-née des gammes
Fluimer des laboratoires Zambon se
décline en deux versions: l'hypertonique
pour les nez bouchés et l'isotonique pour
le lavage quotidien du nez. La première
est une solution très concentrée en chlo-
rure de sodium (18 ‰ pour les enfants
et 28 % pour les adultes) renforcée en
cuivre et en manganèse, efficace en cas
de rhinite allergique, rhinopharyngite, sinu-
site ou états grippaux. La seconde, moins
dosée (9 ‰ en chlorure de sodium) pré-
vient les infections, humidifie les sécrétions
et évacue les particules irritantes.
Par ailleurs, les laboratoires Zambon
éditent un livret d'information(1) pour
mieux connaître les maux “ORL” du quo-
tidien : “Nez, gorge, oreilles, petit guide
pour les bichonner toute l'année” qui fait
le point sur les rhinites, sinusites, otites
ou bronchites qui ne ménagent pas notre
nez.
Prix public : pour la solution isotonique 5,08
(125 ml pour adultes) et 4,92 (100 ml pour
enfants); pour la solution hypertonique 6,01
(adultes) et 5,66 .
Livret à demander par téléphone au 01 58 04
41 11 ou par courrier: Zambon France, Service
Consommateurs, 13 rue René-Jacques, 92 138 Issy
Les Moulineaux ou téléchargeable sur le site
www.zambon.fr Espace votre Santé.
Bénévoles recherchés
L'Association française des sclé-
rosés en plaques (Nafsep) recherche
des bénévoles pour devenir ses corres-
pondants dans leur département.
Ils auront pour mission de faire conn-
tre l’association et la sclérose en plaques,
en menant régulièrement des actions au
plan local, par le biais de rencontres ami-
cales, de réunions d’information, de
groupes de paroles ou de manifestations
de collecte de fonds. Après une forma-
tion reçue au sein de la Nafsep, ils seront
chargés d'informer et d'orienter les
malades dans leurs démarches adminis-
tratives.
Contact de la Nasfep au 05 34 55 77 00 ou par
mail [email protected]. Site de l'association:
www.nafsep.org.
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