26/10/2016 – ARDENNE_HEBDO 11
Au quotidien, les per-
sonnes cérébro-lé-
sées, à la suite d’un
accident de voiture, d’une
thrombose ou d’un AVC par
exemple, n’ont pas toujours
facile de se faire comprendre
par autrui. Les troubles du
langage dont elles souffrent
génèrent aussi parfois un
certain nombre de quipro-
quos. De malentendus.
Émanation d’un groupe
Au sein de l’ASBL AltéO-
Luxembourg, mouvement
social de personnes ma-
lades, valides et handica-
pées, on a voulu se pencher
sur cette problématique.
Cette réflexion est plus pré-
cisément née dans la région
de Marche. C’est là que le
groupe « Sans-soucis », un
collectif de personnes céré-
bro-lésées met en place dif-
férentes actions sociales et
structurantes.
«Ce projet émane d’un évé-
nement précis qui a été rap-
porté à certains membres du
groupe, exprime David La-
fantaisie, animateur chargé
de projet au sein d’AltéO.
Une personne cérébro-lésée
aurait été arrêtée par des po-
liciers alors qu’elle était en
voiture. Comme cette der-
nière avait du mal à s’expri-
mer, les policiers ont cru que
cette personne était en état
d’ébriété et ils lui ont deman-
dé de sortir de son véhicule
afin de s’assurer que ce
n’était pas le cas. »
C’est alors que dans la tête
des membres du groupe, une
idée germe. Celle de conce-
voir une carte que la per-
sonne cérébro-lésée pourrait
montrer à son interlocuteur.
Le projet a séduit. Une carte
a été créée.
Au verso, on trouve le nom
du détenteur de la carte ainsi
qu’une phrase informant l’in-
terlocuteur. Elle dit ceci :
« trouble du langage… com-
prenez-moi ».
Au recto, quelques conseils
sont notés. Il est notamment
demandé « de parler lente-
ment, calmement ; d’utiliser
des phrases courtes et pré-
cises ; d’être patient ; … »
On y rappelle également qu’il
faudra parfois expliquer la si-
tuation « plusieurs fois ».
La carte se clôture par une
demande : « laissez-moi le
temps de comprendre, de ré-
pondre et/ou d’utiliser mes
outils de communication. »
Elle est conçue en trois
langues et dans un format
pratique qui peut être em-
mené partout. Cette carte ne
donne droit à aucun privilège
financier et juridique.
La carte étant créée, il faut
désormais la faire connaître
à un maximum de monde.
«Certaines communes ont
déjà été contactées, com-
mente Marianne Noël, res-
ponsable d’AltéO Luxem-
bourg. Et nous avons déjà un
beau retour. »
Une dizaine de communes
(cf. ci-contre) a déjà accepté
de délivrer une carte aux
personnes cérébro-lésées
qui se présenteraient à l’ad-
ministration.
«Cette carte pourra aussi
être délivrée par d’autres
services. On pourra bien en-
tendu la trouver chez nous »,
ajoute Marianne Noël.
Au-delà, le groupe « Sans-
soucis » informe également
les différents conseils de
zone de police. Ce sera no-
tamment le cas ce vendredi
au conseil de la zone de po-
lice Famenne-Ardenne.
«Cela nous permet de tou-
cher en une fois, un grand
nombre de communes »,
souligne encore Marianne
Noël.
D’ici début 2017, l’ASBL es-
père avoir rallié à sa cause
l’ensemble des 44 com-
munes. Avant, espère-t-elle,
de pouvoir toucher l’en-
semble de la Région wal-
lonne.
12 communes déjà
sensibilisées
Dans notre province, dix
communes ont déjà accepté
de distribuer – via leur Ser-
vice Population - ces cartes
aux personnes cérébro-lé-
sées.
Il s’agit des communes de :
Bertrix, Aubange, Bouillon,
Paliseul, Habay, Florenville,
Meix-devant-Virton, Messan-
cy, Musson, Saint-Léger,
Rouvroy, Marche-en-Fa-
menne.
D’autres devraient encore les
rejoindre d’ici le mois de jan-
vier 2017. ■
L.M.
PROVINCE DE LUXEMBOURG
La carte « troubles du langage ». ©DR
Dans la province de
Luxembourg, un projet
pilote, porté par l’ASBL
AltéO-Luxembourg,
devrait permettre aux
personnes
cérébro-lésées,
touchées par certains
troubles du langage, de
mieux se faire
comprendre. Elles
disposeront d’une carte
qu’elles pourront
présenter à leur
interlocuteur pour
mieux faire connaître
leurs difficultés et ainsi
limiter les quiproquos.
Une carte pour les
personnes cérébro-lésées