Problématique
La question principale qui a motivé ce
travail de recherche est la suivante : Le
complexe de Pasar Johar, une place marchande
qui résiste ? Afin d’y répondre, le but était de
mettre en avant l’objet dans tous ses aspects.
Nous avons cherché à comprendre quelles
étaient les dimensions symboliques sous-
jacentes à l’existence de du complexe. Dans un
second de temps, inspirés par l’économie de
bazar de Clifford Geertz, nous avons examiné le
complexe en tant que système économique et
sociale. A cette occasion nous avons pu nous
attacher, à décrire ses caractéristiques
organisationnelles. Le 9 mai 2015, un incendie
s’est déclaré dans la nuit dans le bâtiment
colonial du complexe, plus connu sous le nom
de Johar. Au terme de ce dernier, plus de la
moitié du complexe a été dévastée. Cet
accident, puisqu’il a été reconnu en tant que
tel, a mis en exergue les jeux de pouvoirs dont
le complexe fait l’objet.
Méthodologie
Le parti-pris d’une approche
essentiellement empirique impose de préciser
les outils mis en œuvre pour mener à bien
l’enquête de terrain.
Observations : visites régulières du
terrain d’étude, assisté à une réunion,
et toutes les opportunités qui ont pu
s’ouvrir d’observer l’activité des
travailleurs du complexe ont été
saisies.
Entretiens : dix-sept entretiens semi-
directifs ont été effectués avec l’aide
d’une traductrice. Parmi les personnes
enquêtées, il y a 10 vendeurs, 6 agents
municipaux, et le secrétaire de
l’association de la grande mosquée de
Kauman. Afin de diversifier les points
de vue et dans l’optique de mettre en
exergue les jeux d’acteurs, les statuts
des cibles des entretiens ont
volontairement été diversifiés. La
présence d’une traductrice a donné
une dimension particulière à l’exercice
de la conduite d’entretien qui s’est
avéré être un véritable travail
d’équipe.
Entrevues : En abusant de notre statut
d’étranger, toutes les conversations à
propos du complexe ont pu être
évoquées lorsqu’elles contenaient
En ce qui concerne la bibliographie, elle est
intrinsèquement plurielle dans le but de
répondre à une exigence de multidisciplinarité
et s’insère dans un contexte de recherche
internationale.
Conclusions
C’est une place marchande intégrée à
l’économie indonésienne actuelle en
tant que débouché pour les produits
locaux, fournisseur des pasar et
magasins de la région, et pourvoyeuse
d’emplois.
Les relations entre vendeurs se
positionnent entre concurrence et
solidarité : des relations économiques
verticales et une primauté de la
stratégie individuelle mais existence de
relations horizontales par une
organisation en différents groupes.
Le complexe possède un attrait
symbolique paradoxal : place
marchande urbaine érigée en symbole
historique et simultanément en espace
marginalisé.
Une place marchande convoitée dont
le futur incertain mobilise les acteurs
locaux. Elle apparaît en ce sens comme
un objet politique.
L’artificialité de l’adage de la tradition :
une place marchande au sein duquel
règne en maître des choix individuels
et quelques choix collectifs.
Une place marchande qui se présente
finalement comme résistant à tout
effort de classification.