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13 - PROPRIETES ELECTRIQUES D'UN SEMICONDUCTEUR
Densité des états électroniques
accessibles dans un semiconducteur
II.3 SEMICONDUCTEUR EXTRINSEQUE
On rend le semiconducteur plus conducteur en lui incorporent une très petite proportion des
éléments étrangers - un semiconducteur dans lequel on a introduit volontairement des impuretés (avec
une concentration d'atomes typiquement de 1015 à 1018 cm-3) est appelé semiconducteur extrinsèque
ou semiconducteur dopé.
Selon la valence des éléments étrangers ajoutés on peut obtenir un matériau avec l'excès
d'électrons, il est dit "semiconducteur de type n" ou un matériau avec le défaut d'électrons (l'excès de
trous), il est dit "semiconducteur de type p".
Par exemple on obtient du Silicium de type n en ajoutant des éléments pentavalents (P, As,
Sb… ou tout élément de la colonne V du tableau périodique). Les atomes pentavalents qui se
substituent aux atomes tétravalents de silicium dans le réseau cristallin possèdent un électron en
surnombre par rapport aux liaisons covalentes; cet électron supplémentaire peut être facilement libéré
(par l'agitation thermique par exemple) de l'atome pentavalent qui est appelé atome donneur
(d'électron): il devient un porteur libre négatif et la conductivité correspondante est dite "par excès
d'électrons" ou la conductivité de "type n".
On obtient du Silicium de type p en remplaçant une
certaine proportion d'atomes de silicium par des atomes
trivalents (B, Al, Ga, In… ou tout élément de la colonne III du
tableau périodique), auxquels il manque un électron par rapport
a la structure tétravalente du silicium. Ces atomes, dits
accepteurs, captent facilement un électron du réseau. L'électron
capté laisse subsister un "trou positif " dans le réseau, trou qui
se trouvera comblé, au bout d'un certain temps, par un électron
du voisinage. Un trou peut donc migrer d'atome en atome dans
le réseau. La conductivité est alors par "défaut d'électrons" ou
de "type p".
Dans un semiconducteur intrinsèque ioniser un électron
participant à une liaison covalente Si-Si consiste à le faire
passer de la bande de valence dans la bande de conduction.
Dans un semiconducteur extrinsèque, ioniser l’électron de l’atome de P (donneur), qui ne participe pas
à une liaison covalente P-Si, est nettement plus facile et l’énergie nécessaire pour le détacher et
l’amener dans la bande de conduction est inférieure à Eg. On peut par conséquent considérer qu’à
l’atome P est associé un niveau d’énergie ED discret, appelé niveau donneur, situé dans le gap juste
en-dessous de la bande de conduction. Ed=Eg-ED est l’énergie d’ionisation de l’atome P, l’ionisation
sera d’autant plus facile que ED est proche du bas de la bande de conduction. A basse température, ce
niveau est occupé par un électron, mais si on augmente la température, cet électron passe dans la
bande de conduction et le niveau est alors vide. Idem pour un accepteur.
Par exemple : Phosphore introduit dans Ge : Ed=12 meV ;
Phosphore introduit dans Si : Ed=44 meV
Les impuretés accepteuses fournissent des trous supplémentaires au système. Ce sont
par exemple des atomes de Bore en substitution aléatoire dans un cristal de Silicium. Cet
atome de B a trois électrons de valence, et pour réaliser une liaison B-Si, un électron doit être
pris dans une liaison Si-Si voisine. L’électron provenant de la
liaison Si-Si était dans la bande de valence où il laisse un trou.
Comme dans le cas des donneurs, on peut par conséquent
considérer qu’à l’atome B est associé un niveau d’énergie EA
discret, appelé niveau accepteur, situé dans le gap juste au-
dessus de la bande de valence. Ea=Eg-EA est l’énergie d’ionisation
de l’atome B. A basse température, ce niveau est occupé par un
trou, mais si on augmente la température, ce trou passe dans la
bande de valence et le niveau est alors vide.
Par exemple : Bore introduit dans Ge : Ea=10 meV ;
Bore introduit dans Si : Ea=46 meV
Atome donneur (Phosphore) et accepteur
(Bore) dans un réseau de Si (chaque point
noir représente un électron)