Pour les trois patients, les anticorps ont été purifiés à partir des
sérums collectés 18 jours, 1 mois et 9 mois avant la détection du
rebond viral. La sensibilité de virus pseudo-types (comprenant
les séquences V1 à V5 des enveloppes virales amplifiées à partir
du plasma des trois patients avant HAART et au moment du
rebond viral) aux anticorps autologues (virus et
immunoglobulines du même patient) a été étudiée. Les virus
exprimant la séquence de l'enveloppe amplifiée avant HAART
sont neutralisés (environ 50%) par les anticorps autologues,
alors que ces mêmes anticorps n'inhibent que de 10% à 20% la
multiplication des virus pseudo-types exprimant la séquence de
l'enveloppe amplifiée lors du rebond.
Ces résultats démontrent que les virus émergeant lors du rebond
sont devenus résistants aux anticorps neutralisants présents
antérieurement dans le plasma, y compris pour le patient chez
lequel le sérum a été collecté 1 mois avant le virus rebond. Des
chimères constituées de certains domaines de l'enveloppe des
virus -isolés lors du rebond ont permis de situer les mutations
principalement responsables de cette résistance dans la région
V3/C3 pour deux d'entre eux, et dans la région V1 pour les
variants viraux du troisième patient. Ainsi, bien qu'une
suppression virale prolongée ait été observée au cours du
traitement, des mutations dans les trois régions (V1, V3 et C3),
déjà maintes fois décrites comme contenant des séquences - le
plus souvent des épitopes conformationnels - reconnues par des
anticorps neutralisants, ont été mises en évidence dans les virus
isolés lors du rebond. Ces virus restent cependant sensibles au
traitement antiviral.
Les résultats de Wang et coll. diffèrent de ceux déjà relatés par
Ortiz et coll. dans PNAS3. Dans ce cas, chez 7 des 8 patients
étudiés, les souches virales isolées lors d'une 3e phase
d'interruption thérapeutique étaient toujours neutralisées par les
anticorps autologues présents antérieurement. Cette évolution du
virus n'est donc pas observée systématiquement. Sélectionnés à
partir d'une cohorte de patients démontrant un spectre très
différent de réponse neutralisante autologue, les 3 patients de
cette étude, chez lesquels les anticorps neutralisants sont
responsables de l'émergence des variants viraux, ne présentent
aucun déterminant viral ou immunitaire qui permette, pour
l'instant, de les distinguer des autres patients des cohortes
étudiées antérieurement par Wang et coll. ou par Ortiz et coll.
L'étude de Wang et coll. montre que la réponse humorale peut
continuer à jouer un rôle fondamental, même lorsque la
multiplication virale est fortement, et de manière prolongée,
atténuée par HAART. L'évolution vers des variants viraux
http://publications.crips.asso.fr/transcriptase/103_1466.htm (3 sur 4) [20/02/2003 10:36:02]