progrès
NOS EXPERTS
DR PIERRE BASSET
__ coordonnateurde la
'<- " i Federation douleur et
.«•' ft soins palliatifs a I hôpital
de Chambery
GHISLAINE SCIESSERE
cadre de sante
au centre hospitalier
Saint Joseph
Saint-Luc de Lyon
Nouvelles approches
antidouleur a l'hôpital
Grâce a quèlques
gestes simples et
naturels, le toucher-
massage détend
le patient et l'aide
a se réconcilier
avec son corps.
Hypnose, toucher-massage, séances de relaxation.
Des techniques douces sont de plus en plus utilisées
pour mieux vivre les soins et soulager la douleur.
Elles ont désormais leur place au sein de l'hôpital,
en complément des traitements classiques.
F
ace à des douleurs chro-
niques et rebelles aux trai-
tements, les anesthesistes
et les médecins de la douleur ont
été les premiers à s'intéresser aux
methodes non médicamenteuses
et à se former. Notamment pour
soulager certaines fibromyalgies
(douleurs musculaires diffuses)
et des douleurs neuropathiques
postopératoires. Maîs pour les
étudier et les mettre en pratique,
il faut aussi des budgets suffi-
sants, apportes parfois par des
organismes prives.
Ainsi, la Fondation Apicil (voir
encadre) finance les initiatives
des equipes medicales, des cher-
cheurs et des associations déve-
loppant de nouvelles approches
contre la douleur. Voici quatre
exemples de strategies soute-
nues par cette fondation. •
ISABELLE GONSE
PÉDIATRIE un jeu imaginaire
pour distraire les enfants
À l'hôpital de Villefranche-sur-Saône (Rhône), les équipes
ont éte formées à l'hypnose conversationnelle, utilisée lors
de piqûres ou de gestes douloureux, ou avant lanesthesie
au bloc opératoire. On parle a l'enfant tout au long du soin
en utilisant des mots positifs et on détourne son attention
en le faisant jouer au foot et marquer des buts, decorer un
arbre de Noël, ou participer à un goûter d'anniversaire
où il mange des gâteaux, s'amuse avec ses copains.. Très
réceptifs à ce type de suggestions, les enfants peuvent
plus facilement fixer leur attention sur l'instant present et
leur imaginaire est plus riche que celui des adultes. Ils
pleurent moins et appréhendent moins les soins, donc ils
souffrent moins et sont plus calmes après l'intervention...
Ainsi, l'ambiance du service est beaucoup plus détendue.
URGENCES des mots et des gestes qui rassurent
Aux urgences, avant des soins
traumatisants, « l'anticipation
anxieuse » augmente la douleur.
Si les medecins, les infirmiers, les
brancardiers et les secrétaires
adoptent des mots et des gestes
rassurants, avec l'intonation et
l'attitude qui apaisent, l'ambiance
change et les patients sont plus
sereins. Ils apprennent a dire :
« Soyez tranquille, tout va bien se
passer», plutôt que : «N'ayezpas
peur», car c'est le mot « peur »
qu'on retient. «Informer, rassurer,
dire ce que l'on va faire, aide
beaucoup, insiste le Dr Pierre Basset,
coordonnateur de la Federation
douleur et soins palliatifs à l'hôpital
de Chambery. La manière dont
on présente les techniques contribue
beaucoup a leur efficacité : quand
on injecte de la morphine contre la
douleur, il faut expliquer comment
elle va agir, en combien de temps.. »