Lire l`article complet

publicité
LIBÉRALE
Eaux conditionnées
Un consensus normatif international
Les Français sont de grands consommateurs d’eau en bouteille alors que, dans l’ensemble, notre pays jouit d’une eau
courante de bonne qualité et sous haute surveillance. Les
consommateurs pensent que les eaux minérales naturelles
ont des propriétés médicinales ou sont bénéfiques à la santé.
L
es eaux en bouteille consommées en
France et en Europe sont généralement
des eaux à forte teneur en sels minéraux,
dont la concentration dépasse parfois les valeurs
communément admises pour l’eau de boisson.
Certaines eaux minérales apportent à l’organisme
des micronutriments essentiels, comme le calcium, le fluor ou le magnésium. Mais aucune
étude scientifique ne permet de prouver les effets
bénéfiques de la consommation de ces eaux.
Pourquoi, en dehors des habitants des pays sujets à des épidémies liées à l’insalubrité de l’eau,
les consommateurs préfèrent-ils boire de l’eau
en bouteille ? Il y a certes la pression des industriels et de la publicité vantant le mieux-être et
la bonne santé pour le consommateur. En attendant que l’eau douce soit un réel problème
pour les habitants de l’hémisphère Nord (les
chercheurs tirent déjà une sonnette d’alarme),
les besoins sont-ils justifiés ?
Les normes du Codex
Pour l’OMS, le terme “en bouteille” est impropre et celui “d’eau conditionnée” devrait lui
être substitué. Les besoins varient en fonction
du climat, de l’activité physique et de la culture
des individus. Pour un adulte de 60 kg, le besoin est estimé à environ deux litres par jour et
à un litre pour un enfant de 10 kg.
Préoccupation mondiale, l’eau de boisson peut
être contaminée par toutes sortes d’agents chimiques, microbiens ou physiques. Pour l’eau
conditionnée s’ajoutent les risques liés aux éclats
de verre et aux fragments de métal. C’est pourquoi
des normes sont élaborées quant à la qualité de ces
eaux. Les normes nationales sont souvent calquées
sur les directives édictées par l’OMS. La production d’eau deviendra, dans un futur proche, un
enjeu économique et de santé publique mondial.
Dans le circuit d’eau conditionnée, certains paramètres sont plus faciles à vérifier que dans celui du
36
système de distribution de l’eau courante (teneur
en plomb). Il est possible aussi d’imposer un niveau d’exigence supérieur, particulièrement pour
le fluor ou l’arsenic. Inversement, certaines substances peuvent se révéler difficiles à déceler dans
les eaux en bouteille à cause, notamment, du stockage à des températures inadaptées favorisant le
développement de micro-organismes pathogènes.
Ce phénomène est plus rare dans les eaux gazeuses et les eaux contenues dans des récipients en
verre. Autres éléments importants : le matériau du
contenant et le système de fermeture (en vacances
dans un pays à risques, ne jamais consommer de
l’eau d’une bouteille déjà ouverte). Il faut rappeler
(surtout pour les nourrissons et les personnes fragilisées) que l’eau en bouteille n’est pas stérile,
d’où la nécessité, dans certains cas, de la faire
bouillir une minute avant de l’utiliser.
L’organisme responsable de l’élaboration des
normes alimentaires reconnues à l’échelle internationale est la commission du Codex Alimentarius.
La norme pour les eaux minérales naturelles décrit le produit ainsi que les caractéristiques relatives à son étiquetage, sa composition et sa qualité, et fixe des limites maximales pour certains
produits chimiques, de même que les exigences
en matière d’hygiène et d’emballage. Ces normes,
sans être obligatoires, s’inscrivent dans une recommandation appuyée de l’Organisation mondiale du commerce. Les eaux minérales naturelles
doivent pourtant être strictement conformes aux
prescriptions selon lesquelles elles doivent être directement embouteillées sans faire l’objet d’un
traitement sur le lieu de captage. Il est à noter
qu’aucun producteur d’eau minérale ne peut se
prévaloir de l’aval de la commission Codex ou de
l’OMS. S’il existe des normes nationales dans de
nombreux pays, aucun système de certification
international n’a été approuvé.
Pour plus de renseignements, consulter le site du Codex :
www.fao.org/ WAICENT/FAOINFO/ECONOMICS/ESN/codex/
Téléchargement