3
d'abord à leur esprit essentiam cum ordine originis,
existere
désignait d'abord dans
leur langue, l'acte par lequel un sujet accède à
l'être
en vertu de son origine. Un tel
sujet subsiste
donc,
mais à
partir
d'un
autre:
ex alio
sistere,
hoc est substantialiter
ex
aliquo
esse.
La notion d'origine est
donc
en principe connotée à chaque
fois
que
l'on
emploie ce terme dans son sens précis. On
sait
qu'il n'en est pas ainsi dans la
langue philosophique du dix-septième
siècle.
Dans la Métaphysique de
Scipion
Du
Pleix,
notamment, on parle de l'existence
comme
la nue entité, le simple et nu
être
des
choses.
Pour lui
comme
pour Descartes, existentia
s'est
déjà spécialisé dans la
signification
du pur fait d'être. Manifestement, le
titre
de la troisième méditation
est caractéristique à cet égard, «de Dieu, qu'il
existe».
Ici exister veut dire être.
Ce
glissement
de
sens,
qui transforme
existere
en simple
substitut
d'esse s'ex-
plique
assez aisément. Dans l'expérience sensible, l'existence signifie le seul mode
d'être
dont nous ayons l'expérience et c'est pourquoi, de tous les êtres appréhendés
par nous, il est correct de dire qu'ils existent pour signifier qu'ils sont.
Pourtant,
si la métaphysique devait s'exprimer dans une langue technique faite à la mesure
de
nos concepts, elle dirait ici de chaque
étant
qu'il est par suite de son existence,
au lieu de dire qu'il existe pour signifier qu'il est. Ces
confusions
entre
être
et
exister, nous allons les
voir
se développer dans les problématiques philosophiques
concernant le
statut
des idéalités mathématiques.
L'essence.
Lorsque
nous parlons absolument de l'essence, ce n'est pas à
l'être
que nous
pensons,
mais à ce qui fait qu'une chose est ce qu'elle est. C'est là, dit-on, l'es-
sence
de la
chose.
Alors
tout se passe
comme
si l'intellect cherchait dans Vessentia