Ouvrir la boîte de Pandore LES DIEUX DE L’OLYMPE Grec Romain Rôle Zeus Jupiter Héra Junon Athéna Minerve Aphrodite Vénus Artémis Diane Apollon Apollon Héphaïstos Vulcain Poséidon Neptune Déméter Cérès Hermès Mercure Dionysos Bacchus Arès Mars Roi des dieux. Associé au ciel et à la foudre. Reine des dieux et femme de Zeus. Déesse des femmes et du mariage. Victime constante de la nature adultère de son mari. Déesse de la guerre, de la sagesse et des artistes. Fille de Zeus. Protectrice d’Athènes. Déesse de l’amour. Jules César disait être son descendant. Déesse de la lune et de la chasse. Elle a prêté serment de virginité. Sœur d’Apollon. Dieu des arts, de la médecine et des prophéties. Frère d’Artémis. Dieu des forges boiteux. Associé aux volcans. Dieu des mers et des tremblements de terre. Frère de Zeus. Déesse de la récolte et de la fertilité. Le dieu messager. Associé au commerce. Dieu du vin et de la nature. Connu pour sa bestialité. Dieu de la guerre. Plus important à Rome qu’en Grèce. Les expressions UNE ACADÉMIE Une institution dédiée à la connaissance ou à la culture. L a première académie du monde fut fondée à Athènes, au début du quatrième siècle av. J.-C. par le philosophe Platon, peut-être un des penseurs les plus importants et influents de la Grèce antique. Elle débuta comme une simple association d’intellectuels partageant les mêmes idées et tira son nom de l’endroit où se tenaient leurs réunions, près du bosquet du héros Académos aux abords de la cité. Au sein de l’Académie, Platon enseigna aux jeunes aristocrates athéniens (parmi lesquels le philosophe influent Aristote) les arts de la philosophie, de la géométrie et des mathématiques. Même après la mort de Platon, l’Académie continua d’être un centre d’apprentissage et de développement d’idées qui deviendront les fondements de la philosophie occidentale et qui auront une profonde influence sur l’évolution de l’idéologie chrétienne des centaines d’années 7 Ouvrir la boîte de Pandore plus tard. En français, le mot « académique » a fini par signifier « démodé », « obscur » ou « convenu ». C’est bien sûr une lecture terriblement injuste par rapport aux académiciens originaux, dont la philosophie constitue le cœur de la pensée occidentale. UN ACTE D’HYBRIS Une action arrogante ou orgueilleuse. L ’« hybris » était un concept primordial dans la société et la mythologie grecques. Le mot n’a pas de traduction directe en français, mais il peut être facilement défini comme un comportement fier, violent ou démesuré. Dans la loi athénienne, le terme était généralement utilisé pour qualifier des actes qui humiliaient ou déshonoraient la victime. Frapper un homme au visage était un acte d’hybris. Violer un homme (mais peut-être pas une femme) était un acte d’hybris. Insulter les dieux était certainement l’acte d’hybris le plus grave et le plus outrageant. La mythologie et la littérature grecques regorgent d’exemples d’hybris rencontrant son châtiment divin, la Némésis. Les choses se répétaient encore et encore, et les mêmes causes produisaient les mêmes effets : un mortel profitait d’un bien ou d’une situation ; il éprouvait une sensation de bien-être ; il insultait les dieux en proclamant qu’il était leur égal ; il connaissait une fin atroce. Et le châtiment n’était jamais ce que nous pouvons considérer dans le monde moderne comme quelque chose de « propor8 Les expressions tionné ». Le satyre Marsyas a, par exemple, été écorché vif simplement pour avoir eu l’audace de défier Apollon lors d’un concours de musique. Dans l’usage moderne, « hybris » a perdu sa connotation violente et est utilisé pour qualifier un acte arrogant ou orgueilleux. UN ADONIS Un homme d’une grande beauté. A donis est une des figures les plus mystérieuses de la mythologie. Les auteurs de la Grèce antique ne s’accordaient même pas sur qui était son père et le considéraient généralement comme un simple demi-dieu. D’un autre côté, Adonis a une longue histoire comme objet de vénération, prenant racine dans le Proche-Orient : il présente de fortes similitudes avec le puissant dieu égyptien Osiris, et son nom a la même racine que l’Hébreu Adonai – un des noms de Dieu dans l’Ancien Testament. Les sources s’accordent, cependant, sur le fait qu’Adonis était extraordinairement beau. Deux des déesses les plus puissantes de Grèce, Aphrodite, la déesse de l’amour, et Perséphone, la déesse des Enfers, s’affrontèrent pour gagner son affection. Les déesses étaient si amoureuses du jeune demi-dieu que Zeus fut contraint d’intervenir pour résoudre leur opposition. Ainsi, il divisa le temps d’Adonis à parts égales entre les deux. Cet arrangement épuisant ne tint pas longtemps. Un jour, alors qu’Adonis était en train de chasser, un dieu en colère – certains disent que c’était Arès, fou de jalousie, 9 Ouvrir la boîte de Pandore d’autres que c’était Artémis ou Apollon – prit la forme d’un monstrueux sanglier sauvage et le blessa mortellement. Aphrodite, le cœur brisé, le vit mourir dans ses bras. Comme figure religieuse, Adonis était célébré lors de cérémonies secrètes organisées par des femmes qui plantaient des graines sacrées et se lamentaient sur sa mort prématurée. L’ÂGE D’OR Un temps imaginaire de paix, de vertu et de prospérité parfaites ; le sommet de l’existence ou de la popularité de quelque chose. S elon le poète grec Hésiode, les premiers humains étaient « une race d’or » qui vivait dans un état de béatitude et ne travaillait ni ne souffrait de la maladie ou de la guerre. Depuis lors, disait Hésiode, la situation n’avait fait que se détériorer. Parmi les Romains, qui cherchaient toujours une bonne excuse pour se plaindre de l’état du monde, l’idée fit rapidement son chemin. Le poète Ovide décrivit un « âge d’or » de l’Italie, quand Saturne régnait sur terre et que les hommes ne savaient rien du commerce, de l’ambition, de l’agriculture ou de la guerre. Peut-être, écrivait Ovide avec optimisme, avec l’arrivée de l’empereur Auguste, l’âge d’or des hommes allait-il faire son grand retour. Sans surprise, les choses ne se déroulèrent pas comme l’espérait le poète (et Ovide finit banni de Rome pour avoir écrit des lignes trop provocatrices). D’un autre côté, cepen10 Les expressions dant, chaque génération, depuis, a pu goûter le réconfort suprême de pouvoir dire que « les choses ne sont plus ce qu’elles étaient au bon vieux temps ». UNE AMAZONE Une femme fière, athlétique ou sauvage. L es Amazones étaient une tribu de femmes légendaires qui auraient vécu, d’après les Grecs, dans les montagnes du Caucase à la frontière avec la Russie actuelle (c’est-à-dire à la limite du monde connu d’alors). Vivant sans hommes, les Amazones tenaient les rôles traditionnellement attribués aux mâles dans la société. Selon le géographe grec Strabon, les seuls contacts des Amazones avec des hommes adultes avaient lieu soit pendant les batailles, soit lors de cérémonies spéciales deux fois par an pour les besoins stricts de la procréation. Elles avaient la réputation d’être de féroces guerrières. Certains disaient que les Amazones avaient l’habitude de brûler leur sein droit pour ne pas être gênées quand elles bandaient leurs arcs. Pour les anciens Grecs, ces représentantes précoces de la liberté des femmes étaient à la fois effrayantes et attirantes. Les épisodes mythologiques mettant en scène les Amazones les montrent souvent battues à plates coutures par les héros grecs Thésée et Héraclès. Le puissant Achille pourrait presque briser cette série en tombant amoureux de leur reine Penthésilée, mais pas avant de l’avoir rendue moins effrayante en la blessant à mort. 11 Ouvrir la boîte de Pandore Trouvant difficile à croire qu’une tribu de femmes « ait jamais pu s’organiser sans hommes », Strabon pensait que les Amazones étaient une pure légende, et ses successeurs l’ont suivi sur ce point. Pourtant, la découverte de sépultures a fourni certaines preuves archéologiques de l’existence de mystérieuses femmes combattantes, rôdant dans les steppes russes il y a deux mille cinq cents ans. Il se pourrait bien que les « légendaires » Amazones aient réellement existé... UN APHRODISIAQUE Quelque chose qui stimule le désir sexuel. L es aphrodisiaques tirent leur nom d’Aphrodite, la déesse de l’amour et du sexe. Née de l’écume rassemblée autour des testicules castrés du dieu céleste Uranus, Aphrodite était le fantasme ultime de tout homme, une femme parfaite aux charmes desquels nul ne pouvait résister. C’était aussi l’une des déesses les plus dangereuses à contrarier. Sa spécialité était de rendre ses victimes folles de passion avant de les détruire complètement. La princesse Myrrha, par exemple, tomba amoureuse de son père et le séduisit avant d’être transformée en arbre à myrrhe. La femme de Thésée, Phèdre, s’éprit de son beaufils et se suicida. Pire encore, la reine de Crète, Pasiphaé, se prit de passion pour un taureau et donna naissance au hideux Minotaure, mi-homme, mi-bête. Même les protégés de la déesse n’étaient pas à l’abri. Le héros troyen Anchise (père d’Énée, l’ancêtre légendaire 12 Les expressions des Romains) faillit se faire tuer par un des éclairs de Zeus quand il se vanta auprès de ses amis d’avoir passé une nuit avec la déesse de l’amour. Le prince Pâris était son favori le plus célèbre, qu’elle avait récompensé de l’avoir choisie dans un concours de beauté. Cette « récompense » s’avéra être Hélène, la femme du Grec Ménélas, qui, privé de sa fiancée somptueuse, mobilisa une armée qui tua Pâris et brûla Troie jusqu’aux fondations. UN AR ACHNIDE Un arthropode de la classe Arachnida ; une araignée. D ’après la mythologie grecque, la première araignée avait d’abord été une jeune fille du nom d’Arachné. L’histoire raconte qu’elle vivait en Lydie (Turquie actuelle) quand elle devint célèbre pour la qualité supérieure de son tissage. Tout se serait bien passé si elle ne s’était pas, par excès d’arrogance, vantée que son travail était meilleur que celui d’Athéna elle-même. Athéna était, entre autres choses, la déesse patronne des artisans et se trouvait extrêmement irritée d’être mise en doute et défiée par une simple mortelle. Son mécontentement grandit encore quand Arachné se mit en tête de prouver ce qu’elle prétendait. Mise au défi lors d’un concours de tissage par la déesse en colère, Arachné produisit un travail moqueur couvert de représentations de dieux saisis dans des poses grotesques. Pire encore, sa pièce était sans défaut, une démonstration parfaite de l’art de tisser. Elle avait battu Athéna à son propre jeu. 13 Ouvrir la boîte de Pandore Si Arachné avait mieux connu le tempérament des dieux, elle aurait su que ce n’était pas une très bonne idée. Furieuse de l’impertinence de la jeune fille (mais pas suffisamment en colère pour avoir perdu son sens de l’ironie), Athéna transforma Arachné en araignée, condamnée à tisser ses toiles jusqu’à la fin des temps. Au début, ça m’a fait un choc, mais maintenant je ne pourrais plus me passer d’elles. UN ARGONAUTE Un marin entreprenant un voyage périlleux ou aventureux. U ne des histoires les plus populaires de la mythologie grecque est la quête de Jason pour retrouver la légendaire Toison d’or. Cette tunique, dont la laine 14