Initiative spéciale Un seul Monde sans faim Sécurité alimentaire et renforcement de la résilience Contexte Plus de 800 millions de personnes à travers le monde souffrent de la faim et deux milliards de malnutrition. Bien que le nombre de personnes affectées par la faim ait diminué au cours des deux dernières décennies à l’échelle de la planète, ce nombre est plus élevé que jamais en Afrique subsaharienne. La malnutrition, qui est particulièrement répandue dans les pays moins avancés, réduit non seulement les chances de développement d’un pays tout entier, mais aussi et surtout celles de chaque individu en particulier. Lorsqu’un enfant ne reçoit pas des apports suffisants de micronutriments essentiels, notamment de vitamines et de minéraux avant l’âge de deux ans, c’est-à-dire durant les 1 000 premiers jours suivant sa conception dans le sein maternel, cela a des conséquences tout au long de sa vie sur sa croissance, ses facultés intellectuelles et donc sur ses possibilités d’apprendre et de travailler. Les causes à l’origine de la faim et de la malnutrition sont multiples et complexes. Souvent, les produits alimentaires ne sont pas disponibles en quantités suffisantes pendant toute l’année, notamment dans les régions frappées par des crises, des conflits ou des catastrophes naturelles récurrentes. De plus, les gens qui vivent dans une pauvreté extrême ne peuvent pas toujours se nourrir suffisamment et sainement. La malnutrition peut être également due à un manque de sensibilisation et de connaissances sur une bonne alimentation. Tel est souvent le cas, par exemple, chez les familles de petits paysans qui produisent seulement quelques aliments de base et ne disposent que d’une nourriture peu diversifiée. Leur alimentation est par conséquent mal équilibrée. En outre, beaucoup de personnes n’ont pas un accès adéquat à des services de santé, à de l’eau potable saine ni à des équipements sanitaires. La lutte contre la faim et la malnutrition doit donc être menée sur plusieurs fronts afin de remédier aussi complètement que possible aux causes multiples et complexes de ce fléau. Objectif L’objectif de ce projet d’envergure mondiale est de faire en sorte que les ménages pauvres puissent s’assurer à tout moment une alimentation suffisante et saine, même dans des périodes de crises alimentaires. Résultats attendus pour le groupe cible Les femmes en âge de procréer, les femmes enceintes, les mères allaitantes et les enfants en bas âge sont le groupe cible principal du projet. Celui-ci doit contribuer à améliorer leur situation nutritionnelle. Des mesures de lutte contre les causes structurelles de la faim et de la malnutrition, notamment chez les mères et les jeunes enfants, sont l’un des investissements les plus efficaces dans l’avenir. L’amélioration de la situation nutritionnelle augmente les chances de développement physique et intellectuel des enfants. Elle diminue leur vulnérabilité aux maladies et aux chocs externes, par exemple en cas de crise et de catastrophe, et jette les bases d’un meilleur développement économique et social des familles et des populations. Le projet vérifie la réalisation de ses résultats à l’aide d’indicateurs standardisés, en appliquant des méthodes internationalement reconnues : • • • Alimentation plus diversifiée et de meilleure qualité pour les ménages vulnérables sur le plan nutritionnel Accès amélioré et plus stable aux produits alimentaires et plus grande disponibilité de nourriture pour les ménages vulnérables Pourcentage plus élevé de personnes vulnérables sur le plan nutritionnel utilisant des services de base dans les domaines de l’agriculture, de la santé, de Photo: © GIZ/Klaus Wohlmann l’éducation, de la sécurité sociale, de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène afin de renforcer leur résilience. Les résultats et progrès accomplis seront ensuite intégrés aux processus et dialogues nationaux et internationaux. Le projet apporte une contribution directe aux efforts mondiaux dans le domaine de la sécurité alimentaire, notamment à la mise en œuvre de la Deuxième Conférence internationale sur la nutrition de 2014 (CIN2) et dans le cadre du mouvement international pour l’amélioration de la nutrition (Scaling Up Nutrition, SUN), soutenu par un grand nombre d’acteurs et se fondant sur des stratégies nationales. Pays cibles et moyens mis en œuvre Le programme pour la sécurité alimentaire et le renforcement de la résilience des populations dispose d’une enveloppe de 41,5 millions d’euros pour une période de trois ans. Actuellement, il vise à atteindre les pays suivants : Bénin, Burkina Faso, Cambodge, Éthiopie, Inde, Kenya, Malawi, Mali, Togo, Yémen et Zambie. Ses activités seront coordonnées avec celles des programmes déjà existants de la coopération allemande au développement dans divers secteurs. Cela crée des synergies et aide à mieux orienter les effets des projets déjà en cours vers l’amélioration de la situation nutritionnelle des femmes et des enfants et à renforcer la résilience des populations contre les pénuries alimentaires dans les régions en crise. Le programme dans la pratique La sécurité alimentaire au concret : Répartition plus équitable et plus efficace des produits alimentaires en Inde Bien que le revenu par habitant ait plus que triplé en Inde au cours des deux dernières décennies, ce pays compte encore plus d’un quart de milliard de personnes qui n’ont pas assez à manger. Un système étatique de répartition a été mis en place pour assurer l’approvisionnement en produits alimentaires de jusqu’à 75 pour cent de la population rurale et 50 pour cent de la population urbaine à des prix subventionnés. Cependant sa mise en œuvre pratique est actuellement peu efficace et le système subit de forts taux de pertes par suite de fraudes. En outre, en raison du manque de sensibilisation et de connaissances sur l’importance d’une alimentation diversifiée, les femmes et les enfants en bas âge n’ont pas accès à une nourriture suffisante, variée et de bonne qualité. Le programme soutient le ministère indien des Consommateurs, de l’Alimentation et de la Distribution alimentaire publique et différentes institutions indiennes dans l’introduction d’un système informatisé de saisi et de contrôle des distributions. Cela renforce la transparence de la distribution et fait en sorte que les produits alimentaires atteignent les plus démunis. Parallèlement, les femmes, qui sont généralement responsables de l’approvisionnement en nourriture au sein des familles, sont sensibilisées sur l’importance d’une alimentation diversifiée et de qualité, de même que les décideurs au niveau des districts et de l’État fédéral. Cela rend la population plus consciente de la nécessité de diversifier l’alimentation et d’améliorer l’offre de produits alimentaires. La sécurité alimentaire au concret : Accroître et diversifier la production alimentaire pour contrer le risque de famine au Mali À cause de l’instabilité politique persistante et des sécheresses récurrentes au Mali, de grandes parties des populations pauvres du Nord du pays ont des difficultés à trouver de quoi se nourrir quotidiennement. Bon nombre des é leveurs transhumants pasteurs nomades et des paysans sédentaires ont fuit leur région d’origine en raison des affrontements armés. Les réfugiés et les personnes déplacées qui sont entre-temps revenus au pays ne disposent pas des compétences ni des moyens nécessaires pour faire face adéquatement aux crises et aux catastrophes et sont souvent exposés à des pénuries alimentaires aigues. L’objectif du projet au Mali est de renforcer la résilience des populations pauvres face à de telles crises, en particulier dans le delta intérieure du Niger. Pour cela il combine des approches empruntées à plusieurs secteurs, tels que l’alimentation, l’agriculture, l’approvisionnement en eau potable et l’hygiène. Le tout est accompagné de vastes actions de formation à l’intention des prestataires de services publics et privés. Les mesures préconisées sont, par exemple, l’introduction de méthodes d’irrigation plus efficientes, l’aménagement de jardins potagers domestiques ou la fourniture de pompes à eau et de semences de qualité. Elles contribuent à accroître les rendements des cultures de riz, de légumes et de légumineuses et augmentent ainsi la quantité de produits alimentaires disponibles dans le pays. En outre, le programme soutient la réhabilitation de puits et de surfaces agricoles. Cela facilite non seulement le retour des populations dans les zones abandonnées, mais génère aussi des revenus et contribue à assurer les moyens d’existence des habitants. Possibilités de participation d’acteurs non étatiques Le programme coopérera avec diverses organisations non gouvernementales nationales et internationales dans le cadre de l’exécution des paquets de mesures prévus pour chaque pays. Ces ONG peuvent participer, d’une part, à la mise en œuvre directe des mesures dans les pays. D’autre part, elles ont également un rôle important à jouer dans les échanges sur les expériences accumulées ainsi que dans les processus de dialogue nationaux et internationaux encadrant le développement continu des directives. Contact: Unité spéciale Un monde sans faim E-mail:[email protected]