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I. Présentation générale : Synthèse bibliographique
A. Formation de la Nouvelle-Calédonie et roches ultrabasiques
Les roches ultrabasiques occupent
une surface d’environ 6900 km² en
Nouvelle-Calédonie, ce qui
représente environ 40% de la
superficie de l’île. C’est cette
abondance exceptionnelle qui
donne toute son originalité à la
Grande Terre. Ces roches se
répartissent en plusieurs vastes
massifs (figure 1) : le plus
important, au Sud, occupe 5000
km² ; tandis qu’un autre de 1000 km² s’étale le long de la côte Ouest. Il convient aussi d’ajouter les
sommets ultrabasiques de la chaîne centrale qui reposent par contacts anormaux sur des formations
d’âge et de nature variés. Le grand massif du Sud a pendant longtemps tenu la réputation d’être le
plus grand du Monde. Celui-ci n’a été détrôné que dans les années 1970 par un massif localisé en
Oman. Les roches ultrabasiques proviennent du manteau, qui est une couche profonde sous l'écorce
terrestre. Il est donc important de savoir par quels processus elles se sont mises en place.
La Nouvelle-Calédonie doit son existence à la dérive des continents. Il y a 50 millions d'années,
l’île est une zone de subduction (figure 2), où la plaque tectonique Australienne passe sous la
plaque tectonique Pacifique. La première se déplace vers l'Est et la seconde vers l'Ouest, à une
vitesse d'environ 3 à 5 cm par an. La plaque Australienne porte un continent, dont un fragment s'est
détaché vers l'Est.
Il y a 37 millions d'années, ce fragment de continent s'engage dans la zone d'enfoncement et la
bloque. Etant moins dense que les roches océaniques qui le surmontent, il les pousse alors vers la
surface, créant ainsi une île. Ce phénomène explique la géologie de la Nouvelle-Calédonie, c’est à
dire : les plaines de la côte Ouest qui correspondent au fragment de continent coincé et les massifs
miniers de l’Est qui s’apparentent aux roches soulevées en surface. Une vaste partie du manteau a
donc été charriée par-dessus les terrains de la plaque Australienne, ce processus est appelé
obduction. L’érosion s’est ensuite chargée de le disséquer en plusieurs massifs.
Figure 1 : Massifs ultrabasiques de la Nouvelle-Calédonie