LETTRE MENSUELLE BIOTECHBOURSE

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BiotechBourse – étude d’opportunité du 05 octobre 2015
Comment DBV Technologies accroît l’écart avec Aimmune
Les résultats de l’essai clinique OLFUS-VIPES (voir notre article ce jour sur le site BiotechBourse.fr) sont
remarquablement positifs pour DBV Technologies puisqu’ils ont démontré un accroissement de
l’efficacité du patch Viaskin Peanut chez les enfants allergiques à l’arachide, via une amélioration du
taux de répondeurs après douze mois supplémentaires de traitement. Qui plus est l’innocuité reste
totale, un élément crucial dans le domaine des allergies alimentaires. Selon BiotechBourse, ces
nouvelles données augmentent encore la probabilité de succès de la phase 3 et permettent à DBV
Technologies de se distinguer encore plus favorablement de l’américain Aimmune avec son
traitement oral AR101.
Après 24 mois de traitement par Viaskin Peanut dosé à 250 μg, 80 % des patients pédiatriques
(enfants âgés de 6 à 11 ans au moment de leur recrutement dans l’essai VIPES) sont répondeurs. Un
patient est considéré comme répondeur lorsqu’il peut absorber sans dommages une dose d’au moins
1000 mg de protéines d’arachide (ou une dose dix fois supérieure à la dose réactive initiale) à l’issue
du traitement. En moyenne, ces jeunes patients ont pu ingérer une dose cumulée réactive (DCR)
moyenne de 1884 mg de protéines d'arachide après 24 mois de traitement, encore augmentée par
rapport à la moyenne de 1068 mg obtenue après les douze premiers mois du traitement.
Ces résultats démontrent que Viaskin est véritablement un traitement« tout bénéfice » pour les
patients car aucun évènement indésirable grave (Serious Adverse Event) n’a été constaté. Jamais le
traitement n’a nécessité de recourir à une injection d'adrénaline (d’épinéphrine). C’est un avantage
décisif car on s’adresse ici à des patients qui, dès lors qu’ils ne sont pas en contact avec l’allergène,
sont en parfaite santé. Les allergologues pourront donc être rassurés sur le fait qu’en prescrivant le
Viaskin, ils ne feront courir aucun risque de santé à leurs patients (précepte du primum non nocere).
Or ce risque de causer plus de mal que de bien existe bel et bien avec l’AR101 d’Aimmune (exAllergen Research Corporation). La société américaine, qui a levé 160 millions de dollars lors de son
introduction au Nasdaq en août dernier, dispose d’un candidat également en phase 2 et lui aussi
désigné « Breakthrough Therapy » par la FDA. Mais, selon les résultats présentés en juin au congrès
de l’European Academy of Allergy and Clinical Immunology, (abstract 2378) sur les 29 sujets
effectivement traités avec AR101 :
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21 patients (72 %) ont rencontré des effets secondaires gastro-intestinaux ;
6 patients (21 %) ont abandonné l’essai du fait de troubles gastro-intestinaux récurrents
1 patient a reçu une dose d’adrénaline (évènement de type anaphylactique).
Ce qui fait tout de même beaucoup pour un échantillon aussi faible…
Les informations contenues dans ce document n’engagent en aucun cas notre responsabilité. Tout
investissement en Bourse présente un caractère aléatoire et risqué. Reproduction interdite sans autorisation.
BiotechBourse – étude d’opportunité du 05 octobre 2015
Ce profil de sécurité très médiocre de l’AR101 n’est d’ailleurs pas surprenant considérant les doutes
répétés de la communauté médicale quant à la sécurité et au potentiel d’un traitement oral
d’immunothérapie pour les allergies alimentaires.
Plusieurs articles parus au Journal of Allergy and Clinical Immunology détaillent les inquiétudes qu’on
peut légitiment entretenir (Thyagarajan et al. : Peanut oral immunotherapy is not ready for clinical
use, Wasserman et al. : Peanut oral immunotherapy (OIT) of food allergy carries a significant risk of
eosinophilic esophagitis, voir aussi dans PubMed Allergen-specific oral immunotherapy for peanut
allergy). L’étude Wasserman met particulièrement en lumière le risque qu’un traitement oral
déclenche chez certains patients une œsophagite à éosinophiles. À ce stade, Aimmune n’a pas
détaillé les effets gastro-intestinaux rencontrés avec AR101 mais il est avéré dans d’autres tentatives
qu’un traitement oral a bien entraîné cette maladie digestive chronique, autrement dit : à vie !
(À l’opposé, on notera qu’à la suite du feu vert de la FDA cet été, DBV Technologies pour sa part va
bientôt lancer une étude de phase 2a pour Viaskin Milk en tant que traitement potentiel de
l'oesophagite à éosinophiles chez les enfants allergiques au lait !)
Autre inconvénient de l’AR101, la recommandation d’éviter tout exercice et bain/douche chauds
dans les deux heures précédant la prise et dans les deux heures suivantes en raison de l’effet
immunostimulant de l’exercice (le patient à qui on a injecté l’adrénaline était un enfant ayant fait du
sport). Pas évident de contraindre des jeunes enfants à s’y plier !
Enfin, l’efficacité à long terme d’une immunothérapie orale est très incertaine. AR101 apparaît
destiné à devenir un traitement de maintenance, puisque l’effet désensibilisant s’atténue
rapidement au point que le traitement est réputé incertain dès lors qu’il n’est pas pris deux jours
d’affilée. L’intérêt de rembourser ad vitam aeternam un traitement pour un bénéfice/risque sujet à
caution, semble très discutable.
Aujourd’hui, Aimmune est presque deux fois moins valorisé que DBV Technologies au Nasdaq. Cet
écart se justifie largement selon nous étant donné l’efficacité, l’innocuité et la facilité
d’administration de Viaskin.
L’horizon de la phase 3 PEPITES est complètement dégagé désormais
Cet essai pivot portera sur 260 patients âgés de 4 à 11 ans. C’est la population où le besoin est le plus
fort (rappelons que des décès surviennent hélas fréquemment aux USA chez des enfants et
adolescents en choc anaphylactique) et où Viaskin Peanut s’est montré le plus efficace jusqu’à
présent. L’étude qui démarrera dans les mois à venir (au plus tard avant la fin de 2015) durera trois
ans au total, avec dépôt du dossier d’AMM sur la base de résultats intermédiaires obtenus à l’issue
d’une première année de traitements. La probabilité de succès apparaît extrêmement élevée.
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La fin d’année sera particulièrement riche en catalyseurs
Outre le démarrage de PEPITES on aura également :
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le lancement de la deuxième partie de l’essai de phase 1 / 2 MILES pour Viaskin Milk en tant
que traitement de l’allergie aux protéines de lait de vache (APLV) ;
le lancement de l’essai 2a SMILEE, essai préparé en collaboration avec le Children Hospital of
Philadelphia portant également sur Viaskin Milk mais plus spécifiquement en tant que
traitement potentiel de l'oesophagite à éosinophiles (EoE) induite par le lait ;
les résultats de l’étude académique CoFAR6 (phase 2) qui s’est terminée cet été
Puis au premier trimestre 2016 commencera l’essai de preuve de concept sur Viaskin en tant que
vecteur d’un vaccin de rappel contre la coqueluche (vaccin invasif sans adjuvant), avec des résultats
quasiment dans la foulée.
Des nouvelles sur les projets Viaskin Bouleau (avec Stallergenes), Viaskin Egg et Viaskin HDM
(acariens) pourraient également intervenir d’ici l’année prochaine.
CONCLUSION : Tous les ingrédients sont à nos yeux réunis pour que le cours de DBV Technologies
rejoigne ses plus-hauts prochainement. Le portefeuille est en partie dérisqué et, à la suite des
opérations menées au Nasdaq, l’entreprise dispose d’une trésorerie conséquente puisqu’à fin juin
elle avait plus de 104 millions d’euros en caisse, ce avant la levée de fonds de 255 millions (produit
brut) mi-juillet. Soit environ l’équivalent de 20 % de sa capitalisation actuelle en liquidités. Le
potentiel de hausse se situe au-delà de 85 euros selon nous, tandis que le risque de baisse est
faible en deçà de 57 euros. Nous comptons initier une position dans le portefeuille-modèle de
BiotechBourse.
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