R
EVUE
CDE
O
CTOBRE
2008
M
ALADIES ET
S
OINS
D’
APRES LE DOCTEUR
M
ARGARET
A.
W
ISSMAN
,
TRADUCTION ET ADAPTATION DE
D
AMIEN
H
ANQUET
Avec l’aimable autorisation de la WBO
LES CANCERS CHEZ LES PERRUCHES ONDULEES
Votre oiseau a développé une bosse sous l'aile, et vous vous inquiétez, alors vous
planifiez un rendez-vous avec votre vétérinaire dans le but d’évaluer cette masse qui vous
parait suspecte. Le vétérinaire préconise un prélèvement pour évaluer la nature de cette
masse. Alors l’inquiétude survient en même temps que les questions d’usages : s’agit-il
d’une tumeur, est-elle maligne, est-ce un cancer ? C'est le diagnostic que l'on redoute
d’entendre, que ce soit pour soi-même, pour un être cher ou pour un animal bien-aimé.
Qu'est-ce que le cancer ?
Le cancer est un type de tumeur, présentant une croissance de cellules anormale et
continue. Elle peut survenir dans n'importe quel type de tissu ou d’organe. Les tumeurs sont
classées selon le type de tissus qu’elles affectent d’ordinaire ou le type de lignée cellulaires.
On les classe également en deux types selon que la tumeur est bénigne ou maligne, lorsque
c’est le cas le nom fini généralement par le suffixe ‘ome’ ; sarcome ou carcinome. C’est ce
dernier groupe de tumeurs malignes qui est considéré comme étant un cancer. Le cancer est
causé par des dommages (mutations) de l'ADN. L'ADN (Acide DésoxyriboNucléique) est une
molécule rassemblant les instructions dans le noyau des cellules pour que celles-ci puissent
savoir la manière dont elles doivent grandir et se diviser correctement. Quand une mutation
se produit dans l'ADN, la cellule normale réparera la mutation ou tout simplement mourra.
Lorsque la mutation n’est pas mortelle pour la cellule et que la cellule ne peut pas réparer
l’erreur, la cellule continue à vivre avec la mutation et, par conséquent, grandit et se divise
de manière anormale. Une cellule maligne devient deux, deux deviennent quatre, quatre
deviennent huit, et ainsi de suite, jusqu'à ce qu'un amas de cellules (une tumeur) soit créé.
La tumeur interfère alors éventuellement avec les fonctions normales de l'organisme et
parfois elle peut s'étendre à d'autres parties du corps. Les mutations dans l'ADN peuvent
être causées par des facteurs environnementaux, tels que la fumée de cigarette (bien que
ceci n'ait pas encore été démontré chez les oiseaux). Chez les oiseaux, certaines tumeurs
malignes ont été associées à des infections virales. Par exemple, les oiseaux souffrant de
papillomes, causé semble-t-il par un virus de l'herpès, semblent prédisposés à certaines
tumeurs malignes, comme le cancer du pancréas et des voies biliaires, et les papillomes
peuvent se transformer en des tumeurs malignes. Toutes les tumeurs ne sont cancéreuses,
et tous les cancers ne forment pas des tumeurs. Par exemple, la leucémie ne provoque pas
l’apparition de masse, mais elle provoque la formation de cellules anormales dans le sang, la
moelle osseuse, le système lymphatique et la rate.
A quoi ressemble le cancer ?
Malheureusement en regardant ou en palpant une tumeur, il est impossible de savoir si
celle-ci est maligne ou bénigne. Le seul moyen sûr est d'effectuer une biopsie, cette
technique consiste en un prélèvement de quelques cellules qui serviront à un examen au
microscope. Le prélèvement peut se faire par le biais d’une aiguille fine insérée dans la
masse, les cellules sont extraites et colorées pour l’examen au microscope. Parfois, l’on
réalise des biopsies excisionnelles, toute ou partie de la masse est enlevée
chirurgicalement, avant d’être observées. D'autres examens peuvent permettre au
vétérinaire d’obtenir un diagnostic mais l'histoire du patient, ou les renseignements de la
progression de la masse fournis par le propriétaire, sont très importants. Un examen
physique approfondi de l'ensemble des oiseaux est primordial. Les radiographies (rayons X)
peuvent montrer des lésions classiques caractéristiques de tumeur maligne. Certaines
analyses de sang permettent également d’aider au diagnostic. Mais, la seule façon de savoir
avec certitude si une masse est cancéreuse est d'avoir un examen des tissus suspects sous
microscope.
Selon quels critères l’examen révèle t-il qu’une tumeur est
maligne ou bénigne ?
Les tissus normaux sont généralement constitués de cellules uniformes, avec la même
taille et bien agencées. Les cellules cancéreuses apparaissent moins ordonnées, elles ont
souvent une organisation aléatoire et les cellules sont de tailles variables. Souvent, les
cellules cancéreuses se divisent rapidement (la division cellulaire est appelée la mitose) et
en comptant le nombre de phases mitotiques (présent lors de la division cellulaire) le
pathologiste peut terminer à quel stade se situe la tumeur, plus rapide sont la croissance
et les divisions cellulaires, plus le cancer est dangereux (en principe).
De quels types de cancers les oiseaux souffrent-ils, quels
remèdes ?
De nombreux types de tumeurs ont été diagnostiqués chez les oiseaux de compagnie,
y compris les tumeurs de la peau et des organes internes. La perruche ondulée semble être
une espèce d'oiseau présentant un terrain très vulnérable au cancer. Les tumeurs malignes
les plus communément diagnostiquées sont les tumeurs internes soit du rein soit des
gonades (ovaires ou testicules). Lorsque la tumeur se développe, le premier signe en est
souvent l’apparition d’une claudication, l’animal boite. Cela se produit en général parce que
la tumeur presse sur les nerfs de la patte, ceci empêche l’oiseau de s’en servir correctement.
Eventuellement l'abdomen peut se gonfler localement, soit parce que la tumeur continue de
croître, soit parce que du liquide s'accumule dans l'abdomen. Certaines tumeurs des
testicules ou des ovaires ont pour résultat la production d’hormones contraires au sexe de
l'oiseau, de sorte que les mâles développent une caroncule brune (la couleur normale de
celle-ci pour un male est bleu), ou une femelle qui, normalement, a une caroncule brune va
soudainement présenté une caroncule bleue.
Des lésions cancéreuses peuvent se produire dans le foie ou dans les canaux biliaires.
Souvent, de multiples masses ont pu être observées dans le foie lui-même. Un cancer du
foie est souvent difficile à diagnostiquer à un stade précoce, et au moment la tumeur est
assez grande pour être remarqué (le plus souvent par gonflement abdominal), il est trop tard
pour parvenir à sauver l'oiseau. Des radiographies, une échographie, une endoscopie, une
laparoscopie ou une biopsie peuvent être utilisées pour diagnostiquer certaines de ces
tumeurs. Si une tumeur est limitée à un lobe du foie, il peut être possible de retirer
uniquement la partie en question. Cependant, ces tumeurs se propagent souvent vers les
poumons, il est toujours important de confirmer que les poumons ne sont pas atteints avant
de tenter l’ablation chirurgicale d'une tumeur isolée sur le foie. Certaines tumeurs
envahissent les tissus environnants et les organes, ce qui rend impossible l’ablation
complète et d'autres tumeurs peuvent se propagées à d'autres organes, elles sont alors
appelées métastases. Malheureusement la conséquence en est que l'oiseau ne pourra
jamais guérir. En ce qui concerne les tumeurs, dans certains cas, l'ablation chirurgicale
complète est nécessaire et suffisante. Toutefois, il y a toujours une inquiétude que la tumeur
se soit déjà propagée à d'autres organes, pour s’en assurer des tests supplémentaires sont
nécessaires, y compris des radiographies (rayons X), IRM ou tomodensitométrie. Lorsqu’il y
a détection d’une tumeur maligne sur un membre, il est souvent préférable d'amputer le
membre pour tenter de prévenir les problèmes de reformations du cancer à répétition. Bien
que cette mesure puisse sembler radicale, les oiseaux s'adaptent très bien à la perte
partielle ou totale d'un membre. Avec certains cancers, en plus d'une ablation chirurgicale de
la masse, la chimiothérapie ou la radiothérapie peuvent également se justifier. Il existe des
traitements très sophistiqués et des procédures qui sont maintenant disponibles pour les
oiseaux. Toutefois, ils ne sont disponibles qu’exclusivement dans les établissements à la
pointe de la technologie comme les écoles de médecine vétérinaire et les centres
spécialisés. Le taux de cancer augmente avec l'âge des patients. Du fait des progrès de la
médecine aviaire la longévité de nombreuses espèces d’oiseaux a considérablement
augmenté, et l’on peut s'attendre à voir de plus en plus de cas de cancer chez les sujets les
plus vieux. Mais il n'est pas rare non plus de voir certains types de cancer chez les
perruches et d'autres petits oiseaux dès l'âge de quatre ou cinq ans.
Le carcinome ovarien et l'adénocarcinome sont des types de cancer qui
peuvent être très dangereux. L'ablation chirurgicale de toute la masse est
difficile, voire impossible, car l'ovaire est étroitement associé à de gros
vaisseaux sanguins et le cancer peut réapparaître après l'ablation chirurgicale.
Les signes cliniques peuvent comprendre une distension abdominale, une
accumulation de liquide dans l'abdomen, des problèmes respiratoires, la
faiblesse ou la paralysie de la patte gauche et une masse dans l'abdomen
visible et palpable. Les femelles peuvent également développer un cancer de
l'oviducte. Il est possible d'enlever la tumeur de l'oviducte, cependant, ces
tumeurs métastasent souvent à la surface des autres organes internes. Les
tumeurs du rein peuvent causer simultanément l'augmentation de l’urination et
de la soif. Malheureusement, ces types de tumeurs ne sont souvent pas
détectés avant d’avoir atteint une taille nécessitant une chirurgie risquée.
Les fibrosarcomes (découlant de tumeurs du tissu conjonctif) sont un des plus
courants types de cancer chez les oiseaux, et ceux-ci sont souvent visibles sur
l'aile ou la patte. Ils sont le plus souvent diagnostiqués chez les perruches
ondulées, les perruches callopsittes, les aras et d'autres espèces de perroquet.
Ils apparaissent souvent comme une masse autour d'un os long, ce type de
tumeur peut déboucher sous la peau. Si elle est découverte tôt, l'ablation
chirurgicale peut être curatif, elle implique souvent l'amputation du membre.
Cependant, ces tumeurs sont susceptibles d’induire avec le temps des
métastases du poumon, du foie, des os ou d’ailleurs. L’ablation d’une aile
n’empêche pas un oiseau de vivre de vieux jours, sans complication.
Les lipomes ou xanthomes affectent les oiseaux qui ont tendance à présenter
un excès de poids ou qui sont carrément obèses. Bien que ces tumeurs soient
bénignes (non malignes), elles peuvent grandir et devenir très importantes, et
empêcher les mouvements normaux. Les lipomes peuvent apparaîtrent sur
plusieurs endroits de la peau. Les xanthomes ne sont pas de véritables
tumeurs, mais peuvent apparaître à de multiples endroits, agissant comme des
masses bénignes.
Le cancer de la peau n'est pas courant chez les oiseaux de compagnie, plus
probablement parce qu'ils ne sont pas exposés aux rayons nocifs du soleil,
comme les oiseaux sauvages. Un cancer de la peau commun chez les êtres
humains, a été diagnostiqué chez les poulets et d'autres espèces vivant à
l’extérieur. Le papillome cutané constitue un autre type de masse rencontré sur
la peau de certains oiseaux, le plus souvent chez les perroquets gris du Gabon.
Celui-ci se situe le plus souvent autour de la paupière, à la jonction du bec, sur
la face et les doigts et les pattes. Les papillomes chez les gris du Gabon sont
d’origine virale.
L’adénocarcinome pancréatique (cancer du pancréas) et le
cholangiosarcome (cancer des voies biliaires) peuvent survenir chez les
oiseaux souffrant de papillomatose interne, dont on pense qu'ils sont associés à
un virus de l’herpès. Le cancer du proventricule se produit plus souvent que le
cancer du ventricule. Il y a rarement de cancer de l'intestin.
Les tumeurs primaires du poumon et le cancer du système respiratoire sont
rares chez les psittacidés, mais les poumons sont souvent le site de
métastases. Fibrosarcome, adénocarcinome, hemangiosarcome,
mélanome malin, mésothéliome et ostéosarcome peuvent atteindre les
poumons par suite d’une migration d’une tumeur située ailleurs dans
l’organisme.
Des tumeurs dans les muscles, Leiomyosarcome (sur les muscles lisses) ou
rhabdomyosarcome l’origine sur les muscles squelettiques) sont rares. Des
cancers de l'os ou du cartilage sont parfois observés. L’osteosarcome est un
type de cancer généralement très dangereux des os longs de l'aile et de la
patte, mais il peut également se développer sur les côtes, le crâne, les orbites,
les orteils ou le coccyx. Ce type de tumeur en affaiblissant l'os, aboutit à la
fracture de celui-ci. L'amputation du membre contenant un ostéosarcome est
généralement la meilleure méthode.
La leucémie et le lymphosarcome respectivement le cancer des globules
blancs et du système lymphatique sont deux types très dangereux. En dépit de
la chimiothérapie aucun des oiseaux traités n’a pu être soigné. Il existe des
soupçons indiquant que certaines leucémies chez les oiseaux puissent être
associées à certains virus.
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