Anniversaire
GROUPE ENFANTS, CENTRE FRANÇOIS BACLESSE,
les 1ers et 3èmes mercredis de chaque mois,
à 14h15 en salle 330.
Renseignements :
Brigitte TOUCHET 02 31 45 50 50 poste 53.22 ou
Cécile MARCANDELLA le jeudi matin 06 80 43 77 60
…en quelques
chif fres !
LE GROUPE DE PAROLE DES ENFANTS :
10 ANS DÉJÀ !
Lorsque le cancer survient dans la vie d’un père ou d’une mère, c’est tout leur entourage qui s’en
trouve affecté. Chaque parent peut avoir des difficultés à informer ses enfants du diagnostic,
des traitements et des effets secondaires qui vont bouleverser durablement la vie concrète de
la famille. Ils éprouvent souvent une grande culpabilité de devoir imposer ces changements et
ces angoisses à leurs enfants. Dans un souci de protection légitime, les parents peuvent taire
la maladie. Pourtant, les professionnels de santé et les adultes ayant vécu cette situation sont
unanimes : les enfants veulent savoir la vérité.
Cécile MARCANDELLA, psychologue, et Brigitte TOUCHET, infirmière, animent ensemble, au Centre
François Baclesse, depuis 10 ans un groupe pour les enfants dont un parent a un cancer. Ce groupe
accueille les enfants accompagnés des parents. Il permet aux enfants de parler de la maladie en présence de
leurs parents.
CÉCILE MARCANDELLA : Notre intention est d’aider les
enfants à se préparer à traverser ces périodes douloureuses dans
un souci de prévention de possibles difficultés psychologiques
futures liées à un deuil non résolu sachant que ces pertes dans
l’enfance font intrinsèquement partie de leur expérience de vie.
Ces questions du deuil, posées d’emblée, peuvent sembler
inopportunes dans un contexte de prise en charge, pendant la
maladie cancéreuse, laquelle n’aboutit pas toujours à une issue
fatale.
Mais l’angoisse de mort s’exprime très vite et très clairement
quand le parent malade n’est plus du tout “comme avant”.
Les questions des parents sont nombreuses : comment
les informer, que dire des risques, comment dépister
et comprendre les symptômes réactionnels des
enfants aux aléas des effets secondaires des
traitements , comment organiser au mieux la
vie quotidienne… etc. De nombreux parents
viennent pour être écoutés, conseillés dans
leur façon de faire avec leurs enfants.
Ils ont bien souvent peur de ne pas être à la
hauteur de leurs interrogations.
Ils viennent avec un souci de prévention, jamais
exempt de culpabilité, Ils nous demandent une
réassurance de leur place de parent.
L’écoute clinique attentive nous semble essentielle
pour favoriser l’émergence de leurs interrogations
et de leurs inquiétudes autrement que sur le mode de
l’échange verbal conscient.
Le groupe permet un partage des émotions, des représentations,
des différents modes défensifs contre ces angoisses. Il permet un
étayage et un contenant psychique solide et souple à la fois.
Certains enfants, à la suite d’une séance, posent des questions
précises au parent malade :
“Est-ce que tu vas mourir ?”
“Est-ce que tu vas guérir”
Ces questions surprennent et inquiètent le parent, pensant que
le groupe est là pour y répondre. Or les véritables interlocuteurs
restent et resteront les parents de l’enfant.
BRIGITTE TOUCHET : Une des toutes premières interrogations
des enfants quand leurs parents annoncent le diagnostic est très
souvent celle-ci : “Est-ce que ça va faire mourir ?”
Nous sommes là pour les aider à comprendre ce qui se passe dans
cet hôpital, avec cette maladie “le cancer” et tous ces traitements :
la co-animation infirmière permettant aux enfants de poser des
questions plus concrètes sur la vie à l’hôpital, les perfusions, le
cathéter, les chimios, etc.
Nous énonçons les termes exacts (cancer, tumeur, métastases...) et
adaptons les explications à l’âge des enfants. Les métaphores “des
cellules folles” et de “la bagarre entre les bonnes et les mauvaises
cellules” servent souvent de supports aux explications. Chacun
peut alors raconter comment il s’en sort
dans sa vie souvent réaménagée
avec la maladie.
Nous accueillons des enfants
très jeunes qui parlent à peine,
des enfants plus grands et des
adolescents. Ils viennent le plus
souvent en fratrie. Les enfants
expriment leurs interrogations et
leurs soucis de différentes façons,
en fonction de leur âge et de leur
personnalité. Ils parlent, ils jouent,
ils dessinent. Le cadre proposé permet
ces différents modes d’expression.
Cécile MARCANDELLA
et Brigitte TOUCHET
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