DOI : 10.1684/med.2009.0379
THÉRAPEUTIQUES
Samy Babai
Hélène Brocvielle
Hervé Le Louet
Guy Sonna
Laure Thomas
CRPV Henri Mondor
pharmacovigilance
henri-mondor@
hmn.aphp.fr
Mots clés :
antalgique,
démence,
dépression,
hémorragie
digestive,
malformation, sujet
âgé, toxoplasmose
Brèves de pharmacovigilance
Citalopram
ou escitalopram ?
Le Séropram®est un mélange racémique des énan-
tiomères S et R du citalopram. Des études menées
chez le rat [1] ont montré que l’inhibition du système
de recapture de la sérotonine était attribuée à la forme
S du citalopram, l’escitalopram (Séroplex®). À doses
équivalentes, l’escitalopram provoquerait une aug-
mentation significativement plus importante des
concentrations cérébrales de sérotonine par rapport
au mélange racémique [2]. Il posséderait également
une affinité plus importante vis-à-vis des récepteurs
σ1etσ2 impliqués dans les propriétés anxiolytiques,
antidépressives et procognitives. Ces études chez
l’animal suggéreraient une meilleure efficacité de l’es-
citalopram. Par ailleurs, l’escitalopram n’a pas ou peu
d’affinité pour les récepteurs histaminergiques H1,
cholinergiques et α1 adrénergiques, pouvant expliquer
la moindre survenue d’effets indésirables tels que
somnolence, sécheresse buccale et hypotension ar-
térielle orthostatique [3].
Cependant, il est nécessaire de pondérer ces résul-
tats ; la commission de transparence a jugé comme
mineure l’ASMR de l’escitalopram dans le traitement
des épisodes dépressifs majeurs (c’est-à-dire caracté-
risés).
Références :
1. Sánchez C, Bogeso KP, Ebert B, et al. Escitalopram versus citalopram: the
surprising role of the R-enantiomer. Psychopharmacology. 2004;174:163-76.
2. Sánchez C. The pharmacology of citalopram enantiomers: the antagonism by
R-citalopram on the effect of S-citalopram. Basic Clinical Pharmacology & Toxi-
cology. 2006;99:91-5.
3. Llorca PM, Brousse G, Schwan R. L’escitalopram dans le traitement des
épisodes dépressifs majeurs de l’adulte. Encéphale. 2005;31:490-501.
Sérologie
de la toxoplasmose :
attention au changement
de trousse !
Le dépistage sérologique et/ou le suivi anténatal de la
toxoplasmose repose sur des techniques quantitati-
ves « de première intention ». La plupart des labora-
toires utilisent, maintenant en routine, des trousses
commercialisées pour des réactions immunoenzyma-
tiques (ELISA) ou d’immunochemiluminescence. Ces
trousses sont standardisées et offrent des réactifs de
qualité pour la quantification des anticorps IgG, IgM
ou IgA. Cependant, les titres d’anticorps obtenus avec
ces techniques peuvent varier de manière significative
en fonction de la trousse employée. Aussi, il est re-
commandé aux biologistes et aux prescripteurs pour
éviter un risque d’interprétation :
de ne pas comparer ou interpréter conjointement
les titres obtenus avec des trousses différentes ;
de toujours utiliser une trousse identique (dénomi-
nation et référence catalogue) pour les suivis sérolo-
giques et les interprétations de la cinétique des taux
d’anticorps.
D’autres techniques restent indispensables pour ré-
pondre à certaines difficultés de l’interprétation séro-
logique toxoplasmique : contrôle de sérologies à des
taux faibles, datation de l’infection, problème des IgM
naturelles et des IgM persistantes, diagnostic de la
toxoplasmose congénitale chez l’enfant. L’association
de plusieurs techniques est même souvent néces-
saire dans ces cas difficiles.
Références :
1. Afssaps, courrier du 12-11-2008.
2. Afssa. Rapport du groupe de travail « Toxoplasma gondii ». Toxoplasmose :
état des connaissances et évaluation du risque lié à l’alimentation.
Isotrétinoïne et grossesse
Une enquête réalisée entre janvier 2003 et décembre
2006 montre que, malgré une diminution des ventes
de l’isotrétinoïne, le nombre de grossesses exposées
à ce traitement a augmenté de près de 40 % par rap-
port à une précédente enquête menée de janvier 1999
à décembre 2002.
65février 2009MÉDECINE
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Nous rappelons que la survenue, en dépit des mesures
contraceptives, d’une grossesse au cours d’un traitement par
isotrétinoïne ou dans le mois qui suit son arrêt, comporte un
risque très élevé de malformations majeures chez le fœ-
tus. Il s’agit d’anomalies du système nerveux central (hydro-
céphalie, malformations ou anomalies cérébelleuses, micro-
céphalie), des dysmorphies faciales, des fentes palatines,
des anomalies de l’oreille externe, des anomalies oculaires,
cardiovasculaires, du thymus et des glandes parathyroïdes.
Les patientes en âge de procréer doivent utiliser au minimum
une méthode de contraception efficace, préférentiellement
deux méthodes complémentaires, dont une méthode méca-
nique. La contraception doit être poursuivie au moins 1 mois
après l’arrêt du traitement par isotrétinoïne, même en cas
d’aménorrhée.
Référence :
Afssaps. Compte-rendu du 30 septembre 2008 de la Commission Nationale de pharma-
covigilance. Sur
http://afssaps.sante.fr/htm/1/pharmaco/cr-pv-080901.pdf
Spironolactone : risque
d'hémorragie digestive haute
La spironolactone (Aldactone®, Aldactazine®, Practazin®...)
est un diurétique épargneur de potassium, antagoniste
compétitif de l’aldostérone. Une récente étude cas témoin
danoise [1] suggère une association entre la prise de ce trai-
tement et la survenue d’hémorragies digestives hautes par
ulcère gastroduodénal ou gastrite compliquée. Ce risque
d’hémorragie augmenterait avec la posologie et serait plus
important chez les patients entre 55 et 74 ans. Cet effet in-
désirable, signalé dans de précédentes études [2, 3], n’est
pas à ce jour répertorié dans le résumé des caractéristiques
du produit (RCP). Son mécanisme d’action serait une inhibi-
tion de la formation du tissu fibreux par antagonisme des
récepteurs minéralocorticoïdes. Les auteurs de cette étude
concluent en conseillant une surveillance étroite des patients
à risque d’hémorragie digestive.
Références :
1. Gulmez SE, Lassen AT, Aalykke C, Dall M, Andries A, Andersen BS, et al. Spironolac-
tone and the risk of upper gastrointestinal bleeding: a population based case-control study.
Br J Clin Pharmacol. 2008;66:294-9.
2. Russo A, Autelitano M, Bisanti L. Spironolactone and gastrointestinal bleeding: a po-
pulation based study. Pharmacoepidemiol Drug Saf. 2008;17(5):495-500.
3. Verhamme K, Mosis G, Dieleman J, Stricker B, Sturkenboom M. Spironolactone and
risk of upper gastrointestinal events: population based case-control study. BMJ.
2006;333(7563):330.
Dispositif transdermique
de Durogésic®génériqué
Les dispositifs transdermiques de fentanyl permettent une
administration du traitement sur une période de 72 heures.
Ils sont indiqués dans le traitement des douleurs chroniques
sévères.
Des variations interindividuelles sont possibles compte tenu
des caractéristiques de la substance active et de la formula-
tion du médicament. Le fentanyl est en effet une substance
antalgique opioïde puissante à marge thérapeutique étroite
et sa vitesse de diffusion à partir d’un dispositif transdermi-
que peut varier chez les patients fébriles, les patients âgés
et les enfants.
Le Durogésic®, médicament de référence, est désormais dis-
ponible sous forme de génériques : Fentanyl Winthrop®(25,
50, 75 et 100 μg/h) et Fentanyl Ratiopharm®(12, 25, 50, 75
et 100 μg/h). Il peut donc être substitué par le pharmacien
au moment de la délivrance.
Aussi, en cas de changement de spécialité à base de fentanyl
(spécialité de référence par spécialité générique ou inverse-
ment), il est recommandé de surveiller attentivement les pa-
tients, tout particulièrement s’ils sont fébriles, s’ils sont âgés
de plus de 65 ans ou s’il s’agit d’enfants.
Référence :
Afssaps. Communiqué de presse du 10 décembre 2008 : Point d’information sur les gé-
nériques de dispositifs transdermiques contenant du fentanyl (sur http://afssaps.sante.fr/
htm/10/filltrpsc/indltrps.htm)
Antipsychotiques
chez les patients âgés
déments : augmentation
du risque de mortalité
Deux études épidémiologiques [1, 2] ont évalué le risque de
mortalité chez des patients âgés atteints de démence et trai-
tés par antipsychotiques (neuroleptiques) classiques* ou aty-
piques**.
La première étude a été réalisée auprès de 36 000 patients
américains âgés de plus de 65 ans, et la seconde, auprès de
28 000 patients canadiens du même groupe d’âge. Les deux
études aboutissent à des conclusions similaires, à savoir
l’augmentation du risque de mortalité chez le patient âgé dé-
ment et sous antipsychotique quelle que soit la classe. Les
décès ont le plus souvent une cause cardiovasculaire, céré-
brovasculaire, infectieuse ou encore sont consécutifs à des
chutes.
Aussi, une mise en garde sur ce risque concernant tous les
antipsychotiques classiques va être ajoutée au RCP [3],
celle-ci étant déjà proposée pour les antipsychotiques atypi-
ques**.
* Incluant entre autres la chlorpromazine, la fluphenazine,
l’halopéridol, la perphenazine et le sulpiride
** olanzapine, risperidone, aripiprazole.
Références :
1. Schneeweiss S, Setoguchi S, Brookhart A, Dormuth C, Wang PS. Risk of death asso-
ciated with the use of conventional versus atypical antipsychotic drugs among elderly
patients. CAMJ. 2007; 176: 627-32.
2. Gill SS, Bronskill SE, Normand ST, Anderson GM, Sykora K, Lam K, et al. Antipsychotic
drug use and mortality in older adults with dementia. Ann Intern Med. 2007;146:775-86.
3. Afssaps : communiqué de presse, 9 décembre 2008.
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