119160-PAO - Folio : -09-03-02 09:29:48 - Type : -L : 219.992 - H : 306.994 - Couleur : Yellow Cyan Magenta Black Le Séropram® est un mélange racémique des énantiomères S et R du citalopram. Des études menées chez le rat [1] ont montré que l’inhibition du système de recapture de la sérotonine était attribuée à la forme S du citalopram, l’escitalopram (Séroplex®). À doses équivalentes, l’escitalopram provoquerait une augmentation significativement plus importante des concentrations cérébrales de sérotonine par rapport au mélange racémique [2]. Il posséderait également une affinité plus importante vis-à-vis des récepteurs σ1 et σ2 impliqués dans les propriétés anxiolytiques, antidépressives et procognitives. Ces études chez l’animal suggéreraient une meilleure efficacité de l’escitalopram. Par ailleurs, l’escitalopram n’a pas ou peu d’affinité pour les récepteurs histaminergiques H1, cholinergiques et α1 adrénergiques, pouvant expliquer la moindre survenue d’effets indésirables tels que somnolence, sécheresse buccale et hypotension artérielle orthostatique [3]. Cependant, il est nécessaire de pondérer ces résultats ; la commission de transparence a jugé comme mineure l’ASMR de l’escitalopram dans le traitement des épisodes dépressifs majeurs (c’est-à-dire caractérisés). Références : 1. Afssaps, courrier du 12-11-2008. 2. Afssa. Rapport du groupe de travail « Toxoplasma gondii ». Toxoplasmose : état des connaissances et évaluation du risque lié à l’alimentation. Isotrétinoïne et grossesse Une enquête réalisée entre janvier 2003 et décembre 2006 montre que, malgré une diminution des ventes de l’isotrétinoïne, le nombre de grossesses exposées à ce traitement a augmenté de près de 40 % par rapport à une précédente enquête menée de janvier 1999 à décembre 2002. Samy Babai Hélène Brocvielle Hervé Le Louet Guy Sonna Laure Thomas CRPV Henri Mondor pharmacovigilance henri-mondor@ hmn.aphp.fr Mots clés : antalgique, démence, dépression, hémorragie digestive, malformation, sujet âgé, toxoplasmose Références : 1. Sánchez C, Bogeso KP, Ebert B, et al. Escitalopram versus citalopram: the surprising role of the R-enantiomer. Psychopharmacology. 2004;174:163-76. 2. Sánchez C. The pharmacology of citalopram enantiomers: the antagonism by R-citalopram on the effect of S-citalopram. Basic Clinical Pharmacology & Toxicology. 2006;99:91-5. 3. Llorca PM, Brousse G, Schwan R. L’escitalopram dans le traitement des épisodes dépressifs majeurs de l’adulte. Encéphale. 2005;31:490-501. Sérologie de la toxoplasmose : attention au changement de trousse ! Le dépistage sérologique et/ou le suivi anténatal de la toxoplasmose repose sur des techniques quantitatives « de première intention ». La plupart des laboratoires utilisent, maintenant en routine, des trousses commercialisées pour des réactions immunoenzymatiques (ELISA) ou d’immunochemiluminescence. Ces trousses sont standardisées et offrent des réactifs de qualité pour la quantification des anticorps IgG, IgM ou IgA. Cependant, les titres d’anticorps obtenus avec ces techniques peuvent varier de manière significative en fonction de la trousse employée. Aussi, il est recommandé aux biologistes et aux prescripteurs pour éviter un risque d’interprétation : DOI : 10.1684/med.2009.0379 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Downloaded by a robot coming from 88.99.165.207 on 25/05/2017. Citalopram ou escitalopram ? – de ne pas comparer ou interpréter conjointement les titres obtenus avec des trousses différentes ; – de toujours utiliser une trousse identique (dénomination et référence catalogue) pour les suivis sérologiques et les interprétations de la cinétique des taux d’anticorps. D’autres techniques restent indispensables pour répondre à certaines difficultés de l’interprétation sérologique toxoplasmique : contrôle de sérologies à des taux faibles, datation de l’infection, problème des IgM naturelles et des IgM persistantes, diagnostic de la toxoplasmose congénitale chez l’enfant. L’association de plusieurs techniques est même souvent nécessaire dans ces cas difficiles. THÉRAPEUTIQUES Brèves de pharmacovigilance MÉDECINE février 2009 65 119160-PAO - Folio : -09-03-02 09:29:48 - Type : -L : 219.992 - H : 306.994 - Couleur : Yellow Cyan Magenta Black THÉRAPEUTIQUES Brèves de pharmacovigilance Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Downloaded by a robot coming from 88.99.165.207 on 25/05/2017. Nous rappelons que la survenue, en dépit des mesures contraceptives, d’une grossesse au cours d’un traitement par isotrétinoïne ou dans le mois qui suit son arrêt, comporte un risque très élevé de malformations majeures chez le fœtus. Il s’agit d’anomalies du système nerveux central (hydrocéphalie, malformations ou anomalies cérébelleuses, microcéphalie), des dysmorphies faciales, des fentes palatines, des anomalies de l’oreille externe, des anomalies oculaires, cardiovasculaires, du thymus et des glandes parathyroïdes. Les patientes en âge de procréer doivent utiliser au minimum une méthode de contraception efficace, préférentiellement deux méthodes complémentaires, dont une méthode mécanique. La contraception doit être poursuivie au moins 1 mois après l’arrêt du traitement par isotrétinoïne, même en cas d’aménorrhée. Des variations interindividuelles sont possibles compte tenu des caractéristiques de la substance active et de la formulation du médicament. Le fentanyl est en effet une substance antalgique opioïde puissante à marge thérapeutique étroite et sa vitesse de diffusion à partir d’un dispositif transdermique peut varier chez les patients fébriles, les patients âgés et les enfants. Le Durogésic®, médicament de référence, est désormais disponible sous forme de génériques : Fentanyl Winthrop® (25, 50, 75 et 100 μg/h) et Fentanyl Ratiopharm® (12, 25, 50, 75 et 100 μg/h). Il peut donc être substitué par le pharmacien au moment de la délivrance. Aussi, en cas de changement de spécialité à base de fentanyl (spécialité de référence par spécialité générique ou inversement), il est recommandé de surveiller attentivement les patients, tout particulièrement s’ils sont fébriles, s’ils sont âgés de plus de 65 ans ou s’il s’agit d’enfants. Référence : Afssaps. Compte-rendu du 30 septembre 2008 de la Commission Nationale de pharmacovigilance. Sur http://afssaps.sante.fr/htm/1/pharmaco/cr-pv-080901.pdf Référence : Afssaps. Communiqué de presse du 10 décembre 2008 : Point d’information sur les génériques de dispositifs transdermiques contenant du fentanyl (sur http://afssaps.sante.fr/ htm/10/filltrpsc/indltrps.htm) Spironolactone : risque d'hémorragie digestive haute La spironolactone (Aldactone®, Aldactazine®, Practazin®...) est un diurétique épargneur de potassium, antagoniste compétitif de l’aldostérone. Une récente étude cas témoin danoise [1] suggère une association entre la prise de ce traitement et la survenue d’hémorragies digestives hautes par ulcère gastroduodénal ou gastrite compliquée. Ce risque d’hémorragie augmenterait avec la posologie et serait plus important chez les patients entre 55 et 74 ans. Cet effet indésirable, signalé dans de précédentes études [2, 3], n’est pas à ce jour répertorié dans le résumé des caractéristiques du produit (RCP). Son mécanisme d’action serait une inhibition de la formation du tissu fibreux par antagonisme des récepteurs minéralocorticoïdes. Les auteurs de cette étude concluent en conseillant une surveillance étroite des patients à risque d’hémorragie digestive. Références : 1. Gulmez SE, Lassen AT, Aalykke C, Dall M, Andries A, Andersen BS, et al. Spironolactone and the risk of upper gastrointestinal bleeding: a population based case-control study. Br J Clin Pharmacol. 2008;66:294-9. 2. Russo A, Autelitano M, Bisanti L. Spironolactone and gastrointestinal bleeding: a population based study. Pharmacoepidemiol Drug Saf. 2008;17(5):495-500. 3. Verhamme K, Mosis G, Dieleman J, Stricker B, Sturkenboom M. Spironolactone and risk of upper gastrointestinal events: population based case-control study. BMJ. 2006;333(7563):330. Dispositif transdermique de Durogésic® génériqué Antipsychotiques chez les patients âgés déments : augmentation du risque de mortalité Deux études épidémiologiques [1, 2] ont évalué le risque de mortalité chez des patients âgés atteints de démence et traités par antipsychotiques (neuroleptiques) classiques* ou atypiques**. La première étude a été réalisée auprès de 36 000 patients américains âgés de plus de 65 ans, et la seconde, auprès de 28 000 patients canadiens du même groupe d’âge. Les deux études aboutissent à des conclusions similaires, à savoir l’augmentation du risque de mortalité chez le patient âgé dément et sous antipsychotique quelle que soit la classe. Les décès ont le plus souvent une cause cardiovasculaire, cérébrovasculaire, infectieuse ou encore sont consécutifs à des chutes. Aussi, une mise en garde sur ce risque concernant tous les antipsychotiques classiques va être ajoutée au RCP [3], celle-ci étant déjà proposée pour les antipsychotiques atypiques**. * Incluant entre autres la chlorpromazine, la fluphenazine, l’halopéridol, la perphenazine et le sulpiride ** olanzapine, risperidone, aripiprazole. Références : Les dispositifs transdermiques de fentanyl permettent une administration du traitement sur une période de 72 heures. Ils sont indiqués dans le traitement des douleurs chroniques sévères. 66 MÉDECINE février 2009 1. Schneeweiss S, Setoguchi S, Brookhart A, Dormuth C, Wang PS. Risk of death associated with the use of conventional versus atypical antipsychotic drugs among elderly patients. CAMJ. 2007; 176: 627-32. 2. Gill SS, Bronskill SE, Normand ST, Anderson GM, Sykora K, Lam K, et al. Antipsychotic drug use and mortality in older adults with dementia. Ann Intern Med. 2007;146:775-86. 3. Afssaps : communiqué de presse, 9 décembre 2008.