nutritherapie et micronutrition - cours 1

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NUTRITHERAPIE ET MICRONUTRITION - COURS 1 – INTRODUCTION
1- CONSTATS SUR L’ETAT DE SANTE DE LA POPULATION FRANCAISE ET MONDIALE
a. CONSTATS GENERAUX
Selon le rapport de la DREES (Direction de la Recherche, des Etudes, de l’Evaluation et des
Statistiques) sur l’état de santé de la population en France, les Français sont globalement en
meilleure santé que leurs voisins européens. Mais ils sont aussi confrontés à trois défis majeurs pour
leur santé.
- L’allongement de la durée de la vie
Les Français vivent plus vieux, avec une espérance de vie de 85,4 ans pour les femmes (+ 1,6 année
en 10 ans) et de 79,2 ans pour les hommes en 2014 (+ 2,5 années en 10 ans), parmi les plus élevées
d’Europe, qui appelle une prise en charge adaptée.
- La progression des maladies chroniques
S’ils vivent de plus en plus longtemps, les Français souffrent davantage de maladies chroniques,
conséquences directes du vieillissement de la population : entre 2010 et 2012, le cap des 3 millions
de Français atteints de diabète a ainsi été franchi.
- La persistance des inégalités de santé
Les inégalités sociales influent encore largement sur l’état de santé de la population : les enfants
d’ouvriers ont 10 fois plus de chances d’être obèses que les enfants de cadres, les cadres vivent 10
années de plus que les ouvriers sans limitations fonctionnelles…
Les maladies chroniques
Elles sont la 1ère cause de mortalité dans le monde : elles sont responsables de plus de 63% de la
totalité des décès.
Les maladies chroniques sont des pathologies non transmissibles, qui évoluent à long terme et
nécessitent une prise en charge de longue durée.
Elles comprennent principalement :
-
les maladies cardio-vasculaires
les affections respiratoires chroniques
le diabète
les cancers
Toutes ces maladies ont des conséquences graves sur la qualité de vie des personnes atteintes et
peuvent entraîner des décès prématurés.
L’ « épidémie » de maladies chroniques est influencée par les changements rapides de mode de vie
et les nouveaux comportements qui y sont associés.
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La mondialisation, l’urbanisation intensive, la sédentarité croissante et le vieillissement de la
population contribuent au développement et à la généralisation dans le monde des quatre
principaux facteurs de risque :
-
le tabagisme
la sédentarité
l’excès d’alcool
une mauvaise alimentation constituée d’aliments à forte densité énergétique sur un mode
de « restauration rapide »
Ces nouveaux comportements qui touchent toutes les tranches d’âge, augmentent les risques de
maladies chroniques par leurs répercussions sur l’organisme. Près de 4 décès de maladies chroniques
sur 5 surviennent dans les pays en développement.
Le stress et ses conséquences
Le stress au travail est à l’origine de pathologies telles que les troubles musculo-squelettiques (TMS)
et lombalgies, maladies cardio-vasculaires (MCV), dépressions…
En France sur une population active de 23,53 millions de personnes, 220 500 à 335 000 personnes (1
% à 1,4 %) sont touchées par une pathologie liée au stress professionnel. (INRS. Institut National de
Recherche et de Sécurité)
Les répercussions du stress se répercutent sur la vie personnelle. 37% des salariés se disent très
fatigués. Les personnes stressées ont déclaré avoir ressenti un ou plusieurs symptômes parmi
lesquels : des tensions musculaires (29%), des troubles du sommeil (25%), de l'anxiété (25%), une
baisse de vigilance (12%). Le cumul des symptômes est susceptible de déclencher des pathologies
plus graves. (Enquête ANACT/CSA (résultats communiqués lors de la 6ème semaine pour la qualité de
vie au travail en juin 2009)
Les allergies
Près d'une personne sur trois est concernée aujourd'hui par un problème d'allergie et les chiffres
continuent d'augmenter régulièrement. De nombreux allergologues estiment même que dans moins
de 10 ans, une personne sur 2 sera allergique. Le pourcentage d'allergiques a doublé en 15 ans dans
les pays industrialisés ce qui alerte particulièrement tous les médecins et notamment les
allergologues, alors que ce chiffre atteignait à peine 5% au début des années 70. Les maladies
allergiques sont classées au quatrième rang par l'OMS.
Les allergies ont pris des formes différentes au cours de ces vingt dernières années :
-
Les allergènes en cause sont de plus en plus nombreux
Les allergiques présentent davantage de manifestations différentes au cours de leur
existence.
L'âge de survenue des allergies s'étale désormais de la naissance à plus de 80 ans.
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-
-
Parallèlement à l'augmentation du nombre de personnes allergiques, les caractéristiques des
manifestations de l'allergie ont évolué au cours de ces dernières années devenant de plus en
plus sévères et persistant plus longtemps. Les personnes ayant présenté des manifestations
sévères et qui ont eu besoin de consulter en urgence ont été multiplié par 40 depuis 10 ans.
400 millions de personnes dans le monde souffrent de rhinite allergique.
300 millions de personnes dans le monde présentent un asthme.
Pourtant plus de 50% des allergiques ne sont pas diagnostiqués en tant que tels, ne bénéficient pas
de traitement adapté et vivent avec des manifestations gênantes et parfois invalidantes qui
s'aggravent au fil des années.
Les modifications de l'environnement, de nos habitations, l'utilisation plus fréquente des voitures,
une alimentation très différente de celle d'il y a 30 ans, les progrès de la médecine et l'utilisation trop
fréquente des antibiotiques sont en grande partie responsable de l'explosion des allergies.
Les maladies dégénératives
Plus d'un million de Français sont touchés par les deux pathologies neurodégénératives les plus
courantes : la maladie d'Alzheimer et les démences apparentées ainsi que la maladie de Parkinson.
La dégénérescence des cellules neuronales est étroitement associée au vieillissement de la
population. L'augmentation de l'espérance de vie fait donc mécaniquement grimper le risque de
développer ce type de pathologie».
Il existe une deuxième cause à cette augmentation : l'impact de polluants comme les perturbateurs
endocriniens. Les parabènes, le bisphénol A ou les phtalates sont connus pour leurs interférences
avec le système hormonal, mais les experts du Programme des Nations unies pour l'environnement
(PNUE) et de l'OMS (Organisation mondiale de la santé) les impliquent aussi dans le développement
des maladies d'Alzheimer et de Parkinson. Les pesticides sont aussi sur le banc des accusés.
Enfin, le mode de vie joue un rôle également important dans la prévalence des maladies
neurodégénératives. La sédentarité, une alimentation déséquilibrée et une mauvaise hygiène de vie
en général font progresser les maladies cardio-vasculaires en France. Or les facteurs de risques
cardiovasculaires (diabète, hypertension, hyperlipidémie ou tabac), tout comme les troubles qui
altèrent l'irrigation du cerveau, favorisent l'apparition des pathologies dégénératives.
Selon l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale), la maladie d'Alzheimer et
les syndromes apparentés concerneront probablement 1,3 million de personnes en 2020.
Aujourd'hui, 6 % des plus de 65 ans sont atteints d'Alzheimer et 20% après 80 ans. La maladie de
Parkinson touche, quant à elle, 1% de la population après 65 ans et 3 à 4% des plus de 70 ans.
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b. QUALITE DE L’ENVIRONNEMENT
L'air que nous respirons peut contenir des centaines de polluants préjudiciables pour notre santé,
sous forme gazeuse, liquide ou solide.
Les polluants tels que SO2, HAP (hydrocarbures aromatiques cycliques), métaux lourds, oxydes
d’azote, radon, CO, O3, amiante, COV (composés organiques volatils) et formaldéhydes, polluants
allergéniques, sont considérés comme des indicateurs de la pollution de l’air. Nuisibles pour la santé,
ils font donc l'objet d'une réglementation.
Il faut distinguer les épisodes de pollution intense et de courte durée des effets chroniques liés à la
pollution atmosphérique. Selon l'Organisation Mondiale de la Santé, la maladie chronique est "un
problème de santé qui nécessite une prise en charge sur une période de plusieurs années ou
plusieurs décennies."
Seuil d’alerte Objectif
qualité
Moy. horaire
Moy.
annuelle
Polluants
EFFETS
SO2
Irritations oculaires, cutanées, pharyngites et
500µg/m3
bronchites chroniques, affections respiratoires
(toux chronique, dyspnée), maladie respiratoire ou
cardio-vasculaire
50µg/m3
NOx
Troubles neurologiques, hématologiques et rénaux 400µg/m3
et troubles du développement cérébral chez
l’enfant, néphrologie, rhinite, perte d’odorat,
atteint le système cardio-vasculaire, bronchopneumopathies chroniques, cancérigène
40µg/m3
CO
Affecte le système cardio-vasculaire
10mg/m3
et le système nerveux (troubles visuels et dans la
coordination des mouvements)
O3
Affecte les muqueuses oculaires et respiratoires,
les bronches et atteint les alvéoles pulmonaires
360µg/m3
110µg/m3
COV
Irritations des muqueuses olfactive, oculaire et
respiratoire, allergies, baisse du système cellulaire,
atteinte du système nerveux central, effets neurocomportementaux, diminution de la capacité
respiratoire
2µg/m3
Particules
Altère la fonction respiratoire dans son ensemble, 125µg/m3
effets cardio-vasculaires, mutagène et cancérigène
30µg/m3
HAP
Cancers du scrotum, de la vessie, des voies
nasales, du poumon
1ng/m3
Métaux
lourds
Troubles neurologiques, hématologiques et rénaux
et troubles du développement cérébral chez
0,25µg/m3
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l’enfant, néphrologie, rhinite, perte d’odorat,
atteint le système cardio-vasculaire, bronchopneumopathies chroniques, cancérigène
Radon
Cancer du poumon, leucémie, et chez l’enfant,
cancer du cerveau, de la moelle épinière, des os,
du rein et des mélanomes
Amiante
Asbestose, cancer broncho-pulmonaire, plaques
pleurales, mésothéliome, pneumopathies aigues,
insuffisance respiratoire chronique, insuffisance
ventriculaire droite, pleurésie sérofibrineuse,
cancer bronchique
Allergènes
Atteint les muqueuses oculaire, respiratoire et
nasale et provoque rhume, conjonctivite, rhinite,
eczéma, urticaire et asthme
1000Bq/m3
Interdit
depuis le
01/01/97
NUTRITHERAPIE ET MICRONUTRITION - COURS 1 – INTRODUCTION
Organes et tissus pouvant être affectés par certains produits chimiques industriels toxiques :
Source : Organisation internationale du travail
c. L’ENJEU DES MEDICAMENTS
La France est le plus gros consommateur de médicaments de l’Union Européenne, par rapport au
nombre de ses habitants, et le plus gros consommateur du monde avec les Etats-Unis; cela est vrai
pour à peu près toutes les catégories de médicaments, et pas seulement pour les antidépresseurs et
les antibiotiques, qui sont habituellement cités.
Elle n’est évidemment pas, pour autant, le pays où l’on est le mieux soigné, mais celui où les
accidents provoqués par les médicaments sont les plus nombreux; car cette approche biaisée de la
médecine coûte cher:
-
140 000 hospitalisations par an liées à des accidents médicamenteux, dont 9 % se terminent
par un décès ;
le plus fort taux de résistance aux antibiotiques du monde ; par exemple, aucun antibiotique
n’agit sur aucun virus, ce qui n’empêche pas qu’ils soient prescrits dans la majorité des
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-
grippes, alors qu’ils ne sont justifiés qu’en cas de surinfection par une bactérie, et il en est de
même pour les angines, dont 80 % sont d'origine virale ;
c’est l’une des principales causes de décès des personnes âgées, directement (effets mortels
des médicaments ou d’associations de médicaments trop nombreux, un pour chaque
symptôme ; mauvaise élimination rénale à cet âge, entraînant des accumulations dans
l'organisme à des taux toxiques aux doses bien tolérées chez l'adulte jeune ) ou
indirectement (chutes liées aux effets hypnotiques ou antihypertenseurs de certains
médicaments).
De plus, de nombreux médicaments sont associés à un effet anti-nutritionnel soit sur l’absorption,
l’interférence avec le métabolisme et/ou l’excrétion urinaire.
Résultats : les traitements sont non seulement moins efficaces mais entraînent des effets
secondaires indésirables jusqu’à des rapports bénéfices/risques négatifs.
d- BAISSE DE LA DENSITE NUTRITIONNELLE DES ALIMENTS
Nos régimes alimentaires sont déjà pauvres en nutriments. 70 % de ce que nous mangeons provient
de produits industriels, beaucoup moins riches en vitamines. Nous consommons de plus en plus de «
calories vides » : des aliments contenant des quantités élevées de gras et de sucre ajouté et très peu
de nutriments par calorie.
Depuis la fin des années 90, plusieurs études tendent à confirmer que la chute de la concentration en
nutriments dans nos aliments est une réalité. Ces études révèlent ainsi une perte de "densité
nutritionnelle", c'est-à-dire une quantité de nutriments (vitamines, minéraux....) qu'un aliment
contient rapporté à son nombre de calories.
Les causes de ce phénomène sont en premier lieu les méthodes agricoles. L’utilisation intensive de
pesticides et d’herbicides, les excès d’engrais qui augmentent la vitesse de croissance des plantes et
diminuent proportionnellement le temps de fixation des micronutriments. Les techniques intensives
épuisent aussi les sols, dont la teneur globale en nutriments diminue dans certaines zones. En cause
également, les traitements de conservation et les rallongements du temps de transport. Un aliment
parcourt, selon cette étude, en moyenne 2.500 kilomètres avant d’être consommé. Certains fruits,
cueillis trop tôt, n’ont pas le temps de développer les nutriments liés à l’ensoleillement, comme les
anthocyanines ou polyphénols. Quant au taux de vitamine C dans les pommes et abricots cueillis
verts : il est proche de zéro.
En cause également, les pratiques de sélection des plantes selon leur rendement. Les agriculteurs
préfèrent les plantes qui poussent vite, produisent beaucoup et ont une belle apparence. Mais plus
le rendement est élevé, moins la plante dépense d’énergie à absorber des oligo-éléments, et plus la
teneur en nutriments est faible.
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2- DIETETIQUE, MICRONUTRITION ET NUTRITHERAPIE
a. LA MICRONUTRITION
La micronutrition étudie l’impact des micronutriments sur notre santé, évalue les déficits éventuels
et recherche les moyens d’optimiser le statut micronutritionnel de chacun.
RAPPELS POUR MIEUX COMPRENDRE L’APPROCHE DE LA MICRONUTRITION
Les aliments sont composés de :
- macronutriments qui fournissent les calories, donc l’énergie nécessaire à l’organisme. Ce sont les
lipides, les glucides et les protéines.
- micronutriments qui ne jouent aucun rôle énergétique mais dont le rôle est fondamental pour le
fonctionnement de l’ensemble des métabolismes. Ce sont les vitamines, minéraux, oligo-éléments,
acides gras essentiels mais aussi les flavonoïdes, acides aminés, probiotiques ...
La fonction première de l'alimentation est de maintenir l'organisme en bonne santé. Il est donc
nécessaire d'apporter chaque jour la quantité et la qualité d'aliments dont le corps a besoin.
Une alimentation équilibrée permet de couvrir les besoins nutritionnels de l’organisme sans
entraîner de troubles fonctionnels, ni surcharge pondérale et assure le bien-être au quotidien.
PRINCIPES DE LA MICRONUTRITION
Une alimentation, même équilibrée, peut ne pas répondre de manière adaptée aux besoins
spécifiques d’un individu.
L’alimentation moderne se caractérise par des modes de production, de conservation, de
préparation et de cuisson appauvrissant la valeur nutritionnelle des aliments. Par ailleurs les besoins
nutritionnels sont définis de manière statistique et à partir de référentiels : aussi pertinentes soientelles, ces valeurs de référence ne demeurent que des moyennes méritant d’être nuancées selon les
individus, les situations physiologiques (stress, activité physique accrue, grossesse, âge, maladies…). Il
est donc aujourd’hui difficile – pour ne pas dire impossible – de définir à partir du contenu de notre
assiette quel est l’état nutritionnel de nos cellules.
A l’inverse, les liens étroits existant entre les déficits en micronutriments et les troubles fonctionnels,
synonymes d’une altération de la qualité de vie, ne cessent d’être mis en évidence : perte de vitalité,
troubles du sommeil, stress, blessures ou infections à répétition, inconfort digestif, prise de poids…
Et c’est là où intervient la micronutrition. Elle permet d’identifier et d’analyser l’ensemble des
troubles fonctionnels en rapport avec ces déficits afin de proposer, grâce à l’alimentation, une
solution globale à des problèmes de santé ponctuels ou récurrents.
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b. L’APPROCHE DIETETIQUE EN NUTRITHERAPIE
L’approche en nutrithérapie n’est pas de combattre la maladie ou le déséquilibre comme les
médicaments, mais de permettre au corps d’activer ses propres mécanismes de réparation et de
rétablir l’équilibre nécessaire à la bonne santé : c’est une approche positive.
Au-delà des principes généraux de recommandations alimentaires édictés pour le plus grand
nombre, la micronutrition accorde une place importante au conseil alimentaire et à la
complémentation personnalisée. En tenant compte des besoins personnels de chaque individu, le
conseil alimentaire sera susceptible d’être mieux suivi et plus efficace.
Le praticien en micronutrition s’adapte en effet à la personnalité du sujet, c’est-à-dire à son style
alimentaire et à sa relation personnelle à l’alimentation. Il prend en compte son état de santé,
résultat des interactions entre ses prédispositions génétiques et ses habitudes de vie.
Le micronutritionniste observe les besoins particuliers d’une personne en fonction de ses capacités
digestives, de ses activités, de ses perturbations du moment (infection, inflammation, prise de
médicaments…) et de ses habitudes actuelles ou passées (consommation d’alcool, de tabac…).
L’objectif en nutrithérapie est de dépister les carences et les combler par l’alimentation et
éventuellement par des compléments alimentaires.
La micronutrition ne s’intéresse pas aux calories et aux macronutriments mais au fonctionnement de
la cellule et aux conséquences des carences en micronutriments sur les grands mécanismes de notre
organisme.
c. NOTIONS DE COMPLEMENTATION ET SUPPLEMENTATION
L’oligothérapie est une approche empirique qui fait appel à des doses très faibles d’éléments
supposés exercer un rôle catalyseur sur des enzymes cellulaires.
Les apports réalisés se situent en deçà des apports nutritionnels conseillés (ANC).
La complémentation, quant à elle, correspond, sur le plan législatif, à des teneurs très clairement
délimitées, relativement aux ANC. Dans la réglementation en vigueur, la présence d’un nutriment
dans un complément alimentaire est limitée à 100% des ANC. Cependant, des doses n’excédant pas 2
à 3 fois les ANC sont tolérées. Cela correspond au pic central de la courbe. Ces doses sont appelées
« physiologiques » ou « nutritionnelles ».
Au-delà de ces doses physiologiques, on entre dans la zone de supplémentation (de 3 à 10 fois les
ANC voire au-delà dans celle de l’approche médicamenteuse, avec des doses qui ne respectent plus
le principe de « fonctionnalité »). Dans ces différentes situations, les effets attendus (favorables et
défavorables) après la prise des molécules concernées seront différents. Du fait qu’en micronutrition
on se réfère au principe de fonctionnalité, on préfère employer des compléments dans le registre de
la « complémentation », c’est-à-dire des doses où la probabilité de nuire à l’équilibre et aux
régulations des cellules et des tissus sera la plus faible possible.
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3- CHAMPS D’APPLICATION
La micronutrition s’articule autour des 4P :
-
Personnalisée : questions ciblées et nutrition adaptée
Prédictive : épigénétique, antécédent
Préventive : connaissance des facteurs de risque
Participative : le patient est impliqué et comprend la démarche de prise en charge
Les domaines de prédilection de la micronutrition sont la sphère digestive avec la muqueuse
intestinale, le microbiote, le système immunitaire de l’intestin ; les systèmes de protection cellulaire
qui aujourd’hui, en raison de la pauvreté de nos sols et de nos aliments, manquent cruellement de
carburants, les antioxydants qui captent les radicaux libres, déchets du métabolisme cellulaire, qui,
sinon, livrés à eux-mêmes, iraient nous oxyder, nous « rouiller » et accélérer le processus de
vieillissement, en attaquant nos tissus et notre ADN ; la communication cellulaire qui ne peut être
optimale que si les membranes phospholipides de nos cellules sont riches en omega-3 et si l’équilibre
acido-basique est respecté ; le cerveau dont les humeurs, ou la qualité du sommeil, sont régulés
grâce à des hormones cérébrales dont la qualité et la quantité dépendent de précurseurs
micronutritionnels.
Les déséquilibres pris en charge par la micronutrition répondent à des symptômes tels que fatigue,
problèmes de sommeil, douleurs diverses, pathologies cutanées, hormonales, digestives, voire à des
maladies inflammatoires, chroniques et dégénératives comme les maladies artérielles et coronaires,
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les accidents vasculaires cérébraux, le cancer, le diabète, l’hypertension artérielle, la DMLA,
l’arthrose.
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