Décembre 2014 © DG Trésor
AMBASSADE DE FRANCE AU MEXIQUE
SERVICE ECONOMIQUE REGIONAL
entre Pemex et de nombreux organismes publics chinois : la banque chinoise de développement, la banque industrielle
et commerciale, et plusieurs entreprises pétrolières publiques (CNOCC, Sinopec, CNPC). On peut également souligner
l’ouverture en septembre 2013 d’une représentation du Ministère de l’économie (SEC) à l’ambassade du Mexique à
Pékin, et l’organisation en 2015 à Mexico de la 9ème édition d’un grand forum d’entreprises Amérique Latine-Chine.
Le rapprochement Chine-Mexique n’exclut pas pour autant la persistance de certaines divergences. Le
principal point de désaccord provient des négociations du Traité de libre-échange transpacifique (TPP
en anglais).
Défendu par les Etats-Unis pour l’espace Asie-Pacifique, ce traité n’a pas les faveurs de la Chine qui y voit une tentative
menée par les Etats-Unis pour l’isoler de ses partenaires asiatiques. La Chine ne participe donc pas à ces négociations,
alors que le Mexique, à l’inverse, y tient une place prépondérante. Pour sa part, la Chine pousse à la signature d’un
accord de libre-échange élargi et concurrent du TPP, à savoir le FTAAP
, qui serait négocié dans le cadre de l’APEC
.
Cette initiative a été repoussée par le Japon, les Etats-Unis et le Canada lors du récent sommet de l’APEC qui s’est
tenu à Pékin en octobre 2014. Il convient enfin de souligner qu’il existe un certain nombre de litiges commerciaux
entre le Mexique et la Chine, notamment dans les secteurs du textile et de l’acier.
2. Malgré un litige sur le TGV Mexico-Querétaro, les investissements
chinois au Mexique devraient décoller dans les années à venir
Le 6 novembre 2014, quatre jours après l’annonce de son attribution, le président Enrique Peña Nieto a fait
annuler l’appel d’offre sur un TGV reliant les villes de Mexico et Querétaro. Sa construction avait été attribuée
à un consortium sino-mexicain, mené par l’entreprise publique China Railway Construction Corporation
(CRCC). L’appel d’offre avait été critiqué pour son délai très court (2 mois), menant toutes les autres entreprises
participantes à ne pas présenter d’offre. La CRCC, dont le cours boursier a chuté de plus de 5% après l’annonce de
l’annulation, aurait sollicité une indemnisation auprès des autorités mexicaines. L’entreprise chinoise a toutefois d’ores
et déjà annoncé son intention de participer au nouvel appel d’offre qui devrait être lancé prochainement en offrant un
délai plus ample aux entreprises.
Il paraît peu probable que cette déconvenue impacte beaucoup l’entrée d’IDE chinois au Mexique, qui devrait
fortement augmenter dans les années à venir. Ainsi, le PDG du groupe chinois de télécommunications et de
technologies de l’information Huawei a annoncé fin octobre que son groupe prévoit d’investir pas moins 1,5 Md USD
au Mexique lors des cinq prochaines années. Cet investissement concerne 6 complexes, principalement situés à
Querétaro, où le groupe prévoit de recruter plus de 1 100 ingénieurs. Par ailleurs, l’entreprise chinoise Risen Energy a
annoncé un investissement de 600 MUSD dans un projet d’énergie solaire dans l’état du Durango. Ces deux
investissements multiplient par plus de 7 le total cumulé des IDE chinois reçus par le Mexique depuis 1999 (294
MUSD).
L’annonce de ces investissements majeurs reflète la volonté des autorités mexicaines d’attirer plus
d’investissement chinois sur leur territoire. Ainsi, un groupe de travail sino-mexicain de haut-niveau (Grupo de
Alto Nivel Empresarial ou GANE), qui réunit 12 des plus grandes entreprises des deux pays, a été créé en 2013 avec
pour objectif de soumettre des recommandations à leurs gouvernements respectifs pour fortifier la relation économique
bilatérale.
Un des principaux axes de travail du GANE a été de préparer la mise en place de deux fonds de cofinancement
sino-mexicain avec une dotation totale de 6,2 Mds USD: le premier, appelé Fondo de Energía Sinomex, sera
capitalisé par Pemex et trois entreprises publiques chinoises, et sera doté de 5 Mds USD pour des travaux
d’infrastructures, notamment le gazoduc de Los Ramones. Le second sera administré par la Société Financière
Trans-Pacific Partnership
Free Trade Area of the Asia Pacific
Asia Pacific Economic Cooperation qui réunit 21 pays dont le Mexique, la Chine et les Etats-Unis.