Projet Art Corpor’Elles Permettre aux femmes ayant connu la maladie de se reconstruire par des ateliers d’art ayant pour support le corps et s’inscrivant dans une démarche d’accompagnement, notamment vers un projet de tatouage (reconstructif ou créatif). Le constat : Les femmes ayant connu la maladie et les traitements éprouvent souvent une grande difficulté à se reconstruire, tant psychologiquement que physiquement. Les causes et les conséquences sont souvent entremêlées (la précarité, la perte d’un emploi, l’altération de l’image de soi, la difficulté d’accès aux soins de reconstruction, l’isolement social). C’est en découvrant des initiatives menées à l’étranger permettant la rencontre entre un groupe de femmes ayant subi des cancers du sein et des artistes tatoueurs que j’ai eu envie de proposer un concept similaire aux femmes de la métropole lilloise. J’aimerais ainsi faire partager ma passion pour le tatouage, ma conviction de l’utilité de l’art dans la reconstruction de soi (ateliers intermédiaires de body-painting, henné, création graphique) et rendre ainsi les femmes actrices de leur corps et de leur santé. Pour qui ? - Les femmes qui ont connu la maladie (plus spécifiquement le cancer du sein, mais pas uniquement) - Les femmes dont l’état de santé ou les traitements ne représentent pas de contre-indications à la pratique de l’art et du tatouage - Les femmes qui ont envie de découvrir le travail sur le corps, les activités artistiques tels que le body-painting et qui désirent éventuellement préciser/réaliser un projet de tatouage Quoi ? Les ateliers se composeront de 5 à 10 séances suivant les possibilités de mobilisation des intervenants et de la disponibilité des locaux. Le tatouage définitif étant une démarche personnelle mûrement réfléchie, les personnes ne souhaitant pas aller jusque là sont toutefois invitée à participer à cette première partie des ateliers. Aucune obligation n’en découlera. Ces 0- Réunion préalable avec les intervenants 1- Réunion de présentation du projet 2- Atelier sophrologie 3- Body-painting (mains/bras) 4- Panorama sur l’histoire, les styles, les techniques du tatouage 5- Collages d’éléments de tatouages existants et création d’un motif personnel 6- Transfert du motif sur la peau / Réflexion sur l’aboutissement de la démarche 7- Rencontres / Conseils tatoueurs / Re-définition des motifs 8- Choix du tatoueur / Prise de rendez-vous (individuel) 9- Accompagnement au rendez-vous (individuel) 10- Possibilité recueil de témoignages sur l’expérience personnelle du projet,prise de vue/d’image/de son Pourquoi ? - Travail sur la reconstruction de soi - Expression d’une symbolique personnelle - Ré-appropriation de son corps - Découverte d’une capacité de création - Interrogation de la notion de corps et d’esthétique - Mise en lien et dynamique entre professionnels de différents milieux A ma connaissance, aucune initiative de ce genre n’a été mise en place en France, à fortiori dans la région Nord-Pas-de-Calais. Le projet propose une approche non conventionnelle dans la ré-appropriation de son corps, autant par sa forme que par son cadre. Les exemples : Le 1er décembre 2012, le Planning Familial, la commission santé Femmes du J’en Suis J’y Reste centre LGBTQIF, AIDES et une vingtaine de femmes séropositives et sérosolidaires ont découvert la technique du body-painting (peinture sur corps). Elles ont échangé sur la symbolique des couleurs, et comme d’autres femmes à travers le monde, ont choisi de se parer de couleurs pour s’exprimer. (1) P.INK apporte, via son site internet des inspirations de tatouages, des idées, et des informations venant d’artistes pour les personnes ayant connu un cancer du sein. Cette initiative récolte des fonds pour prendre en charge les tatouages de 10 femmes désireuses de se faire tatouer après un cancer du sein et concrétise le projet lors d’événements annuels les Pink Days. source : http://www.planningfamilial-npdc.org/femmes-et-vih-nos-couleurs-de-la-solidarite.html Vinnie Myers est un artiste tatoueur américain spécialisé dans les tatouages du mamelon en 3D pour les femmes ayant subi une mastectomie. Sa technique consiste à créer par le trompe l’oeil l’illusion d’un mamelon en utilisant une large gamme de couleurs et en incorporant des détails extrêmement poussés dans le jeu d’ombres et de lumières. En France, le tatouage du mamelon n’est pas remboursé par la sécurité sociale. Il est effectué dans le milieu hospitalier, souvent par des infirmières de formation, s’étant spécialisées dans la dermopigmentation. On peut toutefois déplorer la qualité dans le détail et le choix des couleurs utilisées dans ces réalisations. Témoignages : Claudia N., 41 ans, «Voir ses seins sans mamelon, ça choque, on ne se sent pas entière, on ne retrouve pas l’image de son corps. Le tatouage, c’est la touche finale, ça change tout. Car c’est avec le regard qu’on s’approprie ses nouveaux seins.» Comme Emmanuelle, elle regrette le refus de remboursement par les caisses: «La Sécurité Sociale nous paie une perruque, mais le tatouage reste à la charge des patientes. Pourtant, le tatouage est beaucoup plus important que la perruque car les cheveux repoussent, mais pas les mamelons!» (2) «Je viens juste d’être «P-inked» (littéralement encrée de rose) au premier événement Personal Ink qui se tenait à Brooklyn, New York. C’est la première fois, depuis que j’ai perdu ma poitrine à cause du cancer que je me sens belle par rapport à leur aspect. J’ai rencontré les gens les plus formidables ce week-end. Toutes femmes lisant cela et qui a subi une mastectomie, de quelque sorte que ce soit, je sais ce que vous ressentez. Ces artistes ont fait un travail merveilleux sur nos tatouages. S’il vous plait, si vous faites un don cette année, faites le pour cette initiative. Vous changerez la vie de femmes pour toujours. Et si vous êtes en rémission d’un cancer et que vous voulez vous faire tatouer sur vos cicatrices, c’est le bon endroit.» (3) «Il est mon insigne d’honneur et de force, une œuvre d’art magnifique que je porte avec fierté, car elle représente la façon dont j’ai botté le cul du cancer et la façon dont les seins ne définissent pas qui je suis en tant que personne ou femme.» (4) (2) source : http://www.tattoosfrance.com (3) source : http://www.pinterest.com/personalink/ (4) source : Kelly Davidson La porteuse de projet Originaire de Bordeaux et issue d’un BTS Design de Produits au sein de l’E.S.A.A.T. à Roubaix, j’ai complété mes acquis par une Licence Professionnelle Design, Communication et Projet. J’ai par la suite intégré l’équipe du studio de création MS Design en tant que designer. J’ai pu y développer mon sens critique sur l’art et le design, mais aussi collaborer à l’ensemble du processus, de la création à la réalisation. A présent, je m’investie dans le programme Rêve et Réalise en tant que porteuse de projet au sein de l’association Unis-cité Lille Métropole. L’objectif de cette dernière est de permettre aux jeunes de 16 à 25 ans de bénéficier du cadre du Service Civique pour mettre en oeuvre un projet de solidarité qui leur tient à coeur. Pour ma part,les combats contre la maladie et les efforts pour revenir à la vie normale de ma soeur Audrey Govin (21 ans, maladie de Crohn) et de son amie Melina (21 ans, cancer des ovaires de stade II) sont autant de source d’inspiration qui m’ont donné envie de m’investir dans ce projet. Sandra Govin Porteuse de projet Volontaire en Service Civique dans le Programme « Rêve et Réalise » Unis Cité Lille Métropole 26/28 Boulevard de Metz, 59000 Lille [email protected] 06.62.36.27.80