
Introduction
INTRODUCTION
La présente publication s’inscrit aux termes d’un programme de travail de
trois ans sur les « résistances » des acteurs dans la mondialisation,
programme d’éducation au développement soutenu par la Direction générale
du Développement de l’Union européenne.
La problématique de départ se déclinait par différentes questions:
comment les gestions de la mondialisation - notre hypothèse étant que la
mondialisation, processus à la fois très ancien et prenant aujourd’hui des
formes inédites, a toujours été gérée, de manières invisibles et inavouables -
affectent-elles, et comment, les capacités des Etats à faire société, à garantir
des contrats sociaux, à assurer des services publics en réponse aux
demandes sociales, à réguler les comportements des acteurs dans
l’économie?
Comment les nouvelles donnes de la mondialisation - comme la
financiarisation de l’économie mondiale, l’assujettissement de l’Etat aux
logiques de marché, la naissance de nouvelles organisations internationales,
telles l’Organisation mondiale du Commerce, au travers desquelles les
acteurs privés tentent de faire passer leurs normes privées de la compétition
en normes publiques souscrites par les « puissances publiques » -
infléchissent-elles le processus de formation permanente des Etats et leur
temps propre de formation?
Comment la mondialisation modifie-t-elle, renouvelle-t-elle les capacités des
mouvements sociaux à passer, négocier des contrats collectifs avec les
nouvelles formes d’Etat, Etats décentralisés, Etats encore nationaux, Etats
dépassés sous forme d’ensembles régionaux et d’institutions internationales
se donnent mandats d’assurer la gestion de nouveaux biens publics
internationaux (la paix des populations, le non-épuisement des ressources
de l’environnement, la prévision des avenirs)?
Dans la présente publication, nous nous sommes décentrés de deux
manières:
• décentrés dans la problématique, en formulant une hypothèse: après avoir
tenté de repérer les résistances, menées dans la conduite des appareils
d’Etats et les renouvellements stratégiques des mouvements sociaux, il
serait pertinent de rendre compte de pensées de résistance; que celles-
ci s’originent dans une nouvelle réflexion sur l’Etat ou dans une réflexion sur
les recompositions des mouvements sociaux; premier décentrement;
5