d’appréciations : « TF très favorable », qui permet d'exercer sur tout le territoire ; les
titulaires de la mention de « F1 bon architecte de talent » ont le droit de construire hors
de leur département. Les mentions « F2 bon architecte courant », « F3 architecte
passable », « FD favorable débutant », « FC favorable collaborateur » attachent leurs
bénéficiaires à leur seul département. Les refus d'agrément sont fondés sur les critères
suivants : motifs politiques, non appartenance à l'Ordre, défaut de compétence,
manquement à la déontologie professionnelle, défaillances morales. Le taux de non -
agrément est faible : moins de 15%.
Les grandes institutions financières, comme la Caisse des dépôts et
consignations qui jouent un rôle capital durant la Reconstruction, exercent une pression
considérable sur l'architecte. Comme l’écrit Georges Candilis dans ses mémoires :
La standardisation, établissant les conditions répétitives et schématiques
d'un système appliqué pour tous, et dont il fallait impérativement tenir
compte pour obtenir un permis de construire, était devenue la nouvelle
bible sacro-sainte de l'architecture.8
Dès 1947 le MRU lance des concours au titre de « chantiers expérimentaux »
dans le but d'améliorer les procédés de construction des bâtiments. Eugène Claudius-
Petit, qui devient le Ministre de la Reconstruction et de l'Urbanisme en 1948,9 lance la
campagne d'industrialisation de la construction. En 1951, il ordonne « la constitution
d'une commission chargée d'apprécier les différents procédés constructifs susceptibles
de permettre la réalisation, dans la région parisienne, d'un programme de constructions
industrialisées ».10 (Parmi les membres de la commission se trouvent le gouverneur du
Crédit Foncier, le directeur général de la Caisse des dépôts et consignations, le président
de la Fédération nationale des offices d'HLM.)
En 1951, un arrêté exige l’approbation par le MRU de tous les programmes, les
plans, les projets et les devis des logements financés par l’Etat.11
Dans les constructions qu'il finance, l'Etat tente d'intervenir et de donner ses
consignes dans le domaine de l'architecture. Dans une instruction concernant les
demandes de permis de construire et les projets d'HLM, datée du 17 décembre 1952,
8 Georges Candilis, Bâtir la vie, éd. Stock, Paris, 1977, page 159.
9 Eugène Claudius-Petit, Ministre de 1948 à 1953, puis en 1954.
10 Journal Officiel, 1951, page 11009.
11 Journal Officiel, 11 juillet 1951, page 6969.
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