étude de la morbidité au moment du diagnostic du diabète de type 2

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RÉPUBLIQUE ALGERIENNE DÉMOCRATIQUE ET POPULAIRE
UNIVERSITÉ D’ALGER -BENYOUCEF BENKHEDDA
FACULTÉ DE MÉDECINE D’ALGER
DÉPARTEMENT DE MÉDECINE
THÈSE
POUR L’OBTENTION DU DIPLÔME DE DOCTORAT
EN SCIENCES MÉDICALES
ÉTUDE DE LA MORBIDITÉ AU MOMENT DU
DIAGNOSTIC DU DIABÈTE DE TYPE 2 DE L’ADULTE
Soutenue le lundi 28 septembre 2015 à la faculté de médecine d’Alger
par le Docteur Wafia-Nadia NIBOUCHE-HATTAB
Maître - assistante en Médecine Interne
Hôpital d’Ain-Taya
Alger Est
Président du jury : Professeur Said OUARDANE
Membres du jury : Professeur Samia HAINE-ZEKRI
Professeur Brahim OUDJIT
Professeur Yacine BOUHOUITA-GUERMÈCHE
Directeur de thèse : Professeur Ahmed BIAD
Année
2015
DÉDICACES
A ma mère, à mon père. Ce travail leur est dédié.
Qu’ils trouvent ici le témoignage de toute mon
affection et toute ma gratitude pour leur soutien sans
limites.
A mon époux, qui m’a soutenue tout au long de ce
travail, ne ménageant aucun effort pour que mes
conditions de travail soient optimales. Qu’il trouve ici
mon affection sincère et toute ma reconnaissance
pour son soutien moral, son acceptation de beaucoup
de sacrifices, sa patience et sa grande affection.
A Salim, à Nabil, mes très chers enfants qui ont dû,
souvent, souffrir de mes absences lors de
l’élaboration de ce travail. Je leur demande pardon et
leur assure de mon immense affection.
A mes sœurs, très présentes malgré l’éloignement.
Qu’elles soient remerciées pour leur soutien
indéfectible.
A tous mes proches.
A mes chers maîtres.
A mes amis.
REMERCIEMENTS
A monsieur le professeur Ahmed BIAD qui m’a fait l’honneur de diriger ce travail. Merci
pour tous les précieux conseils et le temps que vous m’avez consacré afin de mener à bien
ce travail. Vous vous êtes grandement impliqué par vos directives, vos remarques et vos
encouragements à des moments clés de son élaboration. Veuillez trouver ici, l’expression de
ma sincère reconnaissance et mon profond respect.
Mes remerciements vont à monsieur le professeur Said OUARDANE qui a accepté de
présider ce jury en dépit des responsabilités qui sont les siennes et aux professeurs Brahim
OUDIJT, Samia ZEKRI-HAINE et Yacine BOUHOUITA-GUERMÈCHE, d’avoir accepté de
participer à ce jury. Merci à tous pour votre disponibilité, votre soutien et votre patience à
mon égard. Soyez assuré de ma profonde gratitude.
A madame la Professeure ABROUK, chef du département de bio-statistiques à l’INSP, qui
n’a pas hésité à m’accompagner dès le début, commentant, corrigeant chaque étape de ce
travail. La rigueur mathématique de votre raisonnement a été d’un apport incommensurable
à ce travail. Merci de nous avoir fait partager votre expérience et d’avoir contribué à
améliorer une grande partie de ce travail. Veuillez trouver ici le témoignage de mon profond
respect et toute ma gratitude. Mes remerciements vont également à madame ZANTAR,
statisticienne à l’INSP, pour sa disponibilité et son aide.
J’aimerai exprimer toute ma reconnaissance à madame la professeure Chafika
KESSOUS, chef de service du laboratoire de l’hôpital d’Ain-Taya, qui nous a quitté trop tôt,
et qui m’a toujours ouvert les portes de son service même dans des périodes difficiles. Son
esprit scientifique, son dévouement et sa grande gentillesse nous ont marqué à jamais.
Mes remerciements sont adressés tout particulièrement à monsieur le professeur Mansour
BROURI, chef de service de médecine interne à la clinique Arezki KEHAL, hôpital de
Birtraria, qui n’a pas hésité à ouvrir grand les portes de son service afin que nos patients
bénéficient des explorations vasculaires. Vos encouragements, votre bienveillance ont été
des atouts précieux dans l’accomplissement de ce travail, votre accompagnement ne date
pas d’aujourd’hui, vous avez été un guide et un exemple, pour moi, lors de mes premiers pas
dans la spécialité. Veuillez trouver ici l’expression de toute ma gratitude et le témoignage de
mon profond respect. Un grand merci aux docteurs AHMED HATRI, Fouzia KESSAL et
Habib MEKLATI pour avoir si amicalement accepté de pratiquer ces examens.
Je voudrai exprimer toute ma gratitude au Professeur Djamaleddine NIBOUCHE, chef de
service de cardiologie à l’hôpital Parnet, qui, malgré des obligations nombreuses, a toujours
été disponible pour les avis cardiologiques que nous avions eu à demander. Votre
compétence nous a beaucoup enrichis, le dévouement que vous témoignez à l’égard des
patients et votre sens de la pédagogie sont certainement un exemple à suivre pour nous.
Merci d’avoir permis à nos patients d’accéder à de multiples examens au sein de votre
service. Merci à tous les cardiologues de votre service qui ont collaborés à ce travail.
Je ne manquerai pas de remercier ma collègue et amie, Dr Nadia LANASRI, service de
médecine interne de l’hôpital d’Ain-Taya, qui s’est tenue à mes côtés dès le début de ce
travail. Ta disponibilité et ton aide, offerts avec beaucoup d’amitié, ont été très précieux dans
la réalisation de ce travail.
J’exprime toute ma gratitude au Professeur Mohamed TAHMI, chef de service de
cardiologie du CHU de Tizi-Ouzou, pour avoir sans hésitation accepté de m’aider. Je
remercie également Dr Dalila SAID-OUAMEUR, Dr Malika HIRECHE, Dr YELLES et tous
ceux qui ont eu l’amabilité de collaborer avec nous dans ce travail.
Parmi les collaborateurs et amis, qui ont apporté une aide colossale sans laquelle ce travail
n’aurait pas été possible, les Docteurs BOUTEMEUR et BOUHRAOUA, généralistes à la
polyclinique de Bordj el Bahri, les Docteurs SAHRAOUI et MANSEUR, généralistes à la
polyclinique de Surcouf, les Docteurs Fatima MEGUINI, Messaouda BOURKOUM et
Malika BENSAFIA, généralistes à l’unité des urgences médicales de l’hôpital d’Ain-Taya,
les Docteurs Yasmina ZAITER et SAMIA HADNA, spécialistes en médecine interne,
unité des urgences médicales, madame Rachida ZEMMOUR et monsieur Brahim
SADAOUI, paramédicaux dans le service. Veuillez trouver tous, ici, l’expression de ma
profonde gratitude.
J’aimerai remercier le Professeur Ahcène CHIBANE et le Dr Faïza ZERAOULIA, maître
assistante, le Dr Lotfi MAKHLOUF, maître assistant et le Dr Sassia BERKANE, maître
assistante, avec qui j’ai tissé des liens d’amitiés et de confraternité indéfectibles. Leur
soutien moral, durant toutes ces années, a été fondamental dans l’aboutissement de ce
travail.
A toute l’équipe médicale et paramédicale du service, à tous ceux que je n’ai pas cités et qui
ont collaboré de près ou de loin à ce travail. Veuillez trouver ici l’expression sincère de toute
ma reconnaissance et ma profonde gratitude.
SOMMAIRE
Abréviations
Partie 1
GENERALITES
PROBLEMATIQUE
ETAT ACTUEL DES CONNAISSANCES
I. Introduction …………………………………………………….................................2
II. Problématique ……………………………………………………............................3
III. Intérêt de l’étude…………………………………………………............................5
IV. État actuel des connaissances …………………………………................. 6
1.
2.
3.
4.
Définition du diabète de type 2 .................................................................... 6
Épidémiologie du diabète de type 2 ........................................................... 6
Physiopathologie du diabète de type 2 ..................................................... 7
Le syndrome métabolique et les facteurs de risque .............................. 10
cardiovasculaire
5. Morbidité dans le diabète de type 2 ........................................................... 11
5.1. Complications chroniques .............................................................................. 11
5.1.1.
La microangiopathie ...................................................................... 11
5.1.1.1. La rétinopathie diabétique.............................................................. 11
5.1.1.2. La neuropathie diabétique.............................................................. 12
5.1.1.3. La néphropathie diabétique............................................................ 13
5.1.2. La macroangiopathie ......................................................................................15
5.1.2.1. La pathologie coronaire....................................................................15
5.1.2.2. L’artériopathie oblitérante des membres inférieurs........................ 16
5.1.2.3. L’accident vasculaire cérébral....................................................... 17
5.1.3.
Le pied diabétique ......................................................................... 17
5.1.4.
L’hypertension artérielle ............................................................... 18
5.1.5.
L’insuffisance cardiaque et myocardiopathie ................................ 19
5.2. Autres complications ......................................................................................... 19
5.3. Les comorbidités........................................................................................ 20
6. Actualités thérapeutique................................................................................ 21
7. Etudes similaires sur la morbidité dans le diabète sucré.................... 22
Partie 2
OBJECTIFS DU TRAVAIL
MATERIEL ET METHODE
V. Objectifs de l’étude.......................................................................................... 25
1. Objectif principal............................................................................................. 25
2. Objectifs secondaires.................................................................................... 25
VI. Matériel de l’étude........................................................................................... 25
1. Population étudiée......................................................................................... 25
2. Echantillonnage.............................................................................................. 25
VII.
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
Méthodologie de l’étude.................................................................................. 26
Type de l’étude........................................................................................................... 26
Méthode statistique utilisée.................................................................................. 26
Lieu et mode de recrutement.............................................................................. 27
Critères d’inclusion.................................................................................................. 28
Critères d’exclusion ................................................................................................ 28
Organisation pratique............................................................................................. 28
Méthode d’évaluation..................................................................................... 29
7.1. Evaluation des caractéristiques générales.............................................. 29
7.1.1. Outils d’évaluation................................................................................. 29
7.2. Evaluation de la microangiopathie................................................................. 31
7.2.1. De la rétinopathie diabétique..................................................................31
7.2.2. De la neuropathie................................................................................... 31
7.2.2.1. Neuropathie périphérique.......................................................... 31
7.2.2.2. Neuropathie autonome............................................................. 32
7.2.3. De la maladie rénale chronique.................................................................... 34
7.2.3.1. Critères de présomption de la néphropathie diabétique................ 35
7.2.3.2. Critères de présomption de la néphropathie non diabétique........ 35
7.2.3.3. Enquête étiologique devant une maladie rénale chronique........... 35
7.3. Evaluation de la macroangiopathie................................................................ 37
7.3.1. La pathologie coronaire......................................................................... 37
7.3.2. L’artériopathie oblitérante des membres inférieurs................................ 38
7.3.3. La sténose carotidienne........................................................................ 38
7.3.4. L’accident vasculaire cérébral ischémique............................................ 38
7.4. Evaluation podologique..................................................................................... 39
7.5. Evaluation de l’hypertension artérielle........................................................... 39
7.6. Evaluation de la myocardiopathie................................................................... 39
7.7. Modalités de suivi de la cohorte.......................................................................40
7.7.1. Critères d’évaluation à un an................................................................. 40
7.7.2. Objectifs thérapeutiques........................................................................ 40
7.8. Méthode adoptée pour atteindre le deuxième objectif................................. 41
7.8.1. Définition des pathologies impliquées dans le deuxième objectif...........41
7.8.1.1. La maladie athéro-thrombotique................................................... 41
7.8.1.2. Les complications dégénératives rénales...................................... 41
7.8.2. Définition des populations à comparer...................................................42
7.8.2.1. Les patients exposés.................................................................. 42
7.8.2.2. Les patients non exposés............................................................ 42
8. Critères de jugement............................................................................................... 42
8.1. Critère de jugement principal..................................................................... 42
8.2. Critères de jugement secondaires............................................................. 42
9. Collaborateurs............................................................................................................ 43
Partie 3
RÉSULTATS
VIII.
Résultats................................................................................................................ 45
1. Description de l’échantillon........................................................................ 45
1.1.1. Caractéristiques générales......................................................................45
1.1.2. Répartition selon le sexe........................................................................ 45
1.1.3. Répartition selon l’âge et le sexe........................................................... 45
1.1.4. Recrutement des patients......................................................................46
1.1.5. Niveau d’instruction des patients.......................................................... 47
1.1.6. Conditions socio-économiques et protection sociale............................ 47
1.2. Antécédents des patients........................................................................... 48
1.2.1. Antécédents personnels.................................................................. 48
1.2.2. Antécédents familiaux..................................................................... 49
1.3. Circonstances de découverte du diabète................................................. 49
1.4. Caractéristiques anthropométriques et tensionnelles ........................... 50
1.5. Caractéristiques biologiques..................................................................... 52
1.6. Présence d’un syndrome métabolique .................................................... 54
1.7. Facteurs de risque cardiovasculaire ...................................................... 55
1.7.1. Facteurs de risque non modifiables................................................ 56
1.7.2. Facteurs de risque modifiables....................................................... 56
1.8. Calcul du risque cardiovasculaire ............................................................ 58
1.9. Comorbidités retrouvées à l’inclusion...................................................... 60
1.9.1. Insuffisance rénale aiguë................................................................ 60
1.9.2. Pathologies chroniques associées.................................................. 61
1.9.2.1. Affections bucco-dentaires........................................................ 61
1.9.2.2. Troubles cognitifs..................................................................... 61
1.9.2.3. Syndrome dépressif................................................................. 62
1.9.2.4. Endocrinopathies .................................................................... 62
1.9.2.5. Maladies générales.................................................................. 62
1.9.2.6. Néoplasies.............................................................................. 62
1.9.2.7. Autre....................................................................................... 62
2. Résultats de l’objectif principal: ....................................................... 63
Evaluer les complications dégénératives dans une population de consultants diabétiques
de type 2, adultes, nouvellement diagnostiqués, recrutés au niveau du secteur sanitaire
de Ain Taya (hôpital et périphérie) à partir de j0 de l’étude et revus un an après.
2.1. Evaluation de départ............................................................................... 63
2.1.1. La microangiopathie diabétique................................................... 63
2.1.1.1. La rétinopathie diabétique...................................................65
2.1.1.2. La neuropathie diabétique...................................................66
a. La neuropathie diabétique périphérique.................................. 66
- La douleur neuropathique selon DN4........................................... 66
-
Données de l’examen clinique ...................................................66
Diagnostic de la neuropathie diabétique périphérique par
le Score du MNSI....................................................................... 66
Corrélation MNSI/DN4............................................................... 67
Profil des patients indemnes de neuropathie diabétique
périphérique selon le score MNSI................................................ 68
b. La neuropathie autonome........................................................ 69
- La neuropathie autonome cardiaque........................................... 70
- La neuropathie autonome vésicale.............................................. 71
- La dysfonction érectile............................................................... 72
- La neuropathie autonome du tractus digestif et sudorale............... 74
2.1.1.3. La maladie rénale chronique............................................... 75
a. Marqueurs de la maladie rénale chronique.............................. 75
- L’albuminurie............................................................................. 76
- L’insuffisance rénale chronique .................................................. 77
b. Causes probables de la maladie rénale chronique.................. 78
- La probabilité de néphropathie diabétique .................................. 79
- Etiologies rénales possibles de la maladie rénale chronique.......... 80
- Autres causes de la maladie rénale chronique...................... 85
- Causes indéterminées............................................................... 85
2.1.2. La macroangiopathie....................................................................... 86
2.1.2.1. La pathologie coronaire.......................................................87
a. Données de l’interrogatoire.......................................................... 87
b. Données de l’électrocardiogramme de repos................................ 88
c. Données de l’échocardiographie.................................................. 88
d. Données des épreuves d’ischémie myocardique à l’effort ............. 89
e. Données de la coronarographie.................................................. 90
f. Résultats de l’évaluation cardiaque .............................................. 91
g. Résultats de l’évaluation cardiaque selon le sexe.......................... 91
h. Résultats de l’évaluation cardiaque selon
la symptomatologie clinique observée ........................................ 92
i. Caractéristiques des patients selon les données de
l’électrocardiogramme................................................................ 93
j. Résultats comparatifs entre patients coronariens
et non coronariens..................................................................... 94
k. Etude de la population non coronarienne...................................... 97
2.1.2.2. L’artériopathie oblitérante des membres inférieurs......... 98
a. Données cliniques...................................................................... 98
b. Confrontation des signes cliniques à l’IPS......................................... 99
c. Données de l’écho-döppler artériel des membres inférieurs........... 101
d. Résultats comparatifs entre les patients avec et sans AOMI.......... 103
e. Etude des patients sans AOMI................................................... 104
f. Etude des patients avec une médiacalcose.................................... 105
2.1.2.3. La sténose carotidienne...................................................... 107
a. Données cliniques...................................................................... 107
b. Données de l’écho-döppler des troncs supra-aortiques..................107
c. Données de l’écho-döppler selon le sexe...................................... 108
d. Caractéristiques des patients ayant une sténose carotidienne........ 108
2.1.2.4. L’accident vasculaire cérébral ischémique....................... 109
a. Présentation clinique.................................................................. 109
b. Etat de la paroi carotidienne chez les patients ayant
un AVC ischémique.................................................................... 109
c. Caractéristiques des patients ayant un AVC ischémique................ 110
2.1.3. Evaluation podologique.................................................................. 111
2.1.3.1. Données cliniques................................................................. 111
2.1.3.2. Etude des patients sans lésion du pied................................. 111
2.1.3.3. Etude des patients présentant une ulcération....................... 113
2.1.3.4. Résultats comparatifs des patients avec et sans
ulcération du pied.................................................................. 113
2.1.4. Pathologies liées au diabète.......................................................... 115
2.1.4.1. Hypertension artérielle........................................................ 115
a. Antécédents des patients dont l’hypertension artérielle a été
diagnostiquée en même temps que le diabète sucré..................... 115
b. Caractéristiques cliniques des patients hypertendus selon le sexe... 116
c. Classification de la tension artérielle selon JNC7........................... 117
d. Évaluation de l’atteinte des organes cibles.........................................118
2.1.4.2. L’insuffisance cardiaque et myocardiopathie................... 119
a. Données cliniques...................................................................... 119
b. Données de l’échographie cardiaque sur
la dysfonction systolique.............................................................119
c. Résultats comparatifs des patients ayant et n’ayant
pas une dysfonction systolique.................................................. 119
d. Etiologies de l’insuffisance cardiaque ......................................... 120
2.2. Devenir des patients après un an de suivi......................................... 122
2.2.1.
2.2.2.
2.2.3.
2.2.4.
Caractéristiques générales des patients après un an ............................ 122
Réévaluation des complications chroniques après un an de suivi.........125
Mortalité après un an de suivi................................................................ 128
Patients perdus de vue après un an de suivi.......................................... 129
3. Résultats de l’analyse du deuxième objectif.............................. 130
Etudier l’impact des complications dégénératives rénales du diabète de type 2 comme
facteur de risque de la maladie athéro-thrombotique.
3.1. Sélection des patients pour atteindre le deuxième objectif........... 130
3.1.1. Patients répondant aux critères de définition
de la maladie athéro-thrombotique....................................................... 130
3.1.2. Patients répondant aux critères de définition des
complications dégénératives du diabète sucré de type 2..................... 130
3.2. Définition des populations à comparer............................................... 131
3.2.1. Population exposée.............................................................................. 131
3.2.2. Population non exposée....................................................................... 131
3.3. Caractéristiques des patients exposés et non exposés................. 132
3.3.1. Résultats comparatifs des patients exposés et non exposés............... 132
3.3.2. Résultats comparatifs des caractéristiques cardiovasculaires,
des patients exposés et non exposés................................................... 132
3.3.3. Résultats comparatifs des caractéristiques biologiques,
des patients exposés et non exposés................................................... 133
3.3.4. Prévalence des facteurs de risque cardiovasculaire
chez les patients exposés et non exposés........................................... 134
3.4. Résultats concernant le deuxième objectif ....................................... 133
Partie 4
COMMENTAIRES
IX. Commentaires................................................................................................ 138
1. Commentaires concernant l’objectif principal .......................... 138
1.1. Caractéristiques de l’échantillon.......................................................... 138
1.1.1.
1.1.2.
1.1.3.
1.1.4.
Caractéristiques de la population du secteur sanitaire d’Ain-Taya....... 138
Lieu de recrutement des patients......................................................... 138
Sexe et âge et des patients recrutés................................................... 139
Niveau d’instruction et conditions socio-économiques........................ 140
1.2. Antécédents des patients....................................................................... 141
1.2.1. Antécédents personnels....................................................................... 141
1.2.2. Antécédents familiaux.......................................................................... 141
1.3.
1.4.
1.5.
1.6.
1.7.
1.8.
Circonstances de découverte du diabète.......................................... 142
Caractéristiques anthropométriques des patients.......................... 144
Caractéristiques biologiques des patients.........................................145
Le syndrome métabolique chez les patients..................................... 147
Facteurs de risque cardiovasculaire................................................. 148
Comorbidités associées au diabète à l’inclusion............................. 151
1.8.1.
1.8.2.
1.8.3.
1.8.4.
L’insuffisance rénale aiguë................................................................... 151
Parodontopathie................................................................................... 151
Troubles cognitifs et syndrome dépressif............................................ 151
Endocrinopathies, maladies générales et néoplasies......................... 152
1.9. Complications à type de microangiopathie....................................... 153
1.9.1. La rétinopathie diabétique................................................................. 153
1.9.2. La neuropathie diabétique................................................................. 154
1.9.2.1. La neuropathie périphérique.................................................. 154
1.9.2.2. La neuropathie autonome...................................................... 157
a. La neuropathie autonome cardiaque............................................. 157
b. La neuropathie autonome vésicale................................................ 158
c. La dysfonction érectile................................................................. 158
1.9.3. La maladie rénale chronique..............................................................159
1.9.3.1. Les marqueurs de La maladie rénale chronique...................... 160
1.9.3.2. Les causes de La maladie rénale chronique selon la probabilité
clinique..................................................................................... 163
a. La probabilité de néphropathie diabétique.................................... 164
b. Les autres causes possibles de la maladie rénale chronique.......... 165
1.10. Complications à type de macroangiopathie................................... 169
1.10.1.
1.10.2.
La pathologie coronaire............................................................... 169
1.10.1.1. les patients symptomatiques............................................... 170
1.10.1.2. les patients asymptomatiques............................................. 170
a. Apport de l’électrocardiogramme dans le diagnostic de l’IMS......... 172
b. Apport des tests d’ischémie myocardique à l’effort
dans le diagnostic de l’IMS........................................................ 173
1.10.1.3. La pathologie coronaire selon le sexe................................ 173
1.10.1.4. Résultats comparatifs entre les patients coronariens et non
coronariens............................................................................ 174
1.10.1.5. Profil des patients classés « non coronariens ».................. 174
L’artériopathie oblitérante des membres inférieurs.................. 176
1.10.2.1. Prévalence de l’AOMI.......................................................... 176
1.10.2.2. Diagnostic de l’AOMI........................................................... 177
1.10.2.3. Profil des patients ayant une AOMI................................... 178
1.10.2.4. Profil des patients sans AOMI............................................. 179
1.10.2.5. La médiacalcose.................................................................. 179
1.10.3.
La sténose carotidienne...............................................................180
1.10.4.
L’accident vasculaire cérébral.................................................... 181
1.11. Commentaires sur l’examen podologique...................................... 182
1.11.1.
1.11.2.
1.11.3.
L’examen podologique................................................................... 182
Le risque podologique.................................................................... 182
Patients présentant une ulcération................................................. 183
1.12. Commentaires sur les pathologies liées au diabète..................... 184
1.12.1.
1.12.2.
L’hypertension artérielle................................................................. 184
L’insuffisance cardiaque.................................................................185
1.13. Commentaires sur l’évolution à un an............................................. 186
1.13.1.
1.13.2.
1.13.3.
1.13.4.
Caractéristiques générales et atteinte des cibles thérapeutiques..186
Progression des complications à un an.......................................... 186
Mortalité.......................................................................................... 187
Patients perdus de vue................................................................... 187
2. Commentaires concernant le deuxième objectif .................................... 188
3. Commentaires concernant le troisième objectif...................................... 189
X.
XI.
XII.
XIII.
XIV.
XV.
Que retenir de ce travail, que proposer ?........................................192
Conclusion générale.................................................................................. 195
Bibliographie..................................................................................................198
Liste des tableaux............................ .......................................................... 238
240
Liste des figures.................................................................................
Annexes ...........................................................................................................241
ABREVIATIONS AAT: Accident Athéro‐Thrombotique ACC: American College of Cardiology ACCORD: Action to Control Cardiovascular Risk in Diabetes study ACR: Albumin Creatinine Ratio ADA : American Diabetes Association ADDITION: Anglo‐Danish‐Dutch study of Intensive Treatment in people with screeN‐detected diabetes. ADVANCE: Action in Diabetes and Vascular disease: preterax and diamicron modified‐release Controlled Evaluation trial AGEs : Advanced Glycation End‐products AHA: American Heart Association AIT: Accident Ischémique Transitoire AMIRS: Anomalies Microvasculaires Intra‐rétiniennes AOMI: Artériopathie Oblitérante des Membres Inférieurs ARA2 : Angiotensin Receptor Antagonist ARIC: The Atherosclerosis Risk in Communities study ASA : American Stroke Association ATCD : Antécédent AUSDIAB : Australian Diabetes Study AVC : Accident Vasculaire Cérébral BAV : Bloc Auriculo Ventriculaire BMI : Body Mass Index CALIBER: Cardiovascular disease research using LInked Bespoke studies and Electronic health Records CRP: C Réactive Protéine DADDY‐D: Does coronary Atherosclerosis Deserve to be Diagnosed earlY in Diabetic patients DCCT: The Diabetes Control an Complications Trial DIAD : Detection of Ischemia in Asymptomatic Diabetics EASD : European Association for the Study of Diabetes EIM : Epaisseur Intima‐Média ENTRED: Echantillon National Témoin Représentatif des personnes Diabétiques ESC : European Society of Cardiology ESV : Extra Systole Ventriculaire EURODIAB: Europe Diabetes Study EXP : Exposé FDRCV : Facteurs de risque cardiovasculaires FE : Fraction d’Ejection ventriculaire GAPDH: Glyceraldehyde‐3 phosphate déshydrogénase HbA1c : Hémoglobine glyquée HBAG : Hémibloc Antérieur Gauche HDLc: High Density Lipoprotein cholesterol HGPO: HyperGlycémie Provoquée Orale HTA : Hypertension artérielle HTAP : Hypertension Artérielle Pulmonaire HVG : Hypertrophie Ventriculaire Gauche IDF: International Diabetes Federation IDM : Infarctus du Myocarde IEC : Inhibiteur de l’Enzyme de Conversion IkB: kappa B Inhibitor IMS: Ischémie Myocardique Silencieuse IPS: Index de Pression Systolique IRA: Insuffisance Rénale Aiguë IRCT: Insuffisance Rénale Chronique Terminale IWGDF: International Working‐Group on Diabetic Foot JNC : Joint National Committee KDIGO: Kidney Disease Improving Global Outcomes LDLc: Low Density Lipoprotein cholesterol LADA: Latent Auto‐immune Diabetes in Adults MDRD: Modification Diet and Renal Disease MESA: Multi‐Ethnic Study of Atherosclerosis MNSI: Michigan Neuropathy Screening Instrument MRC: Maladie Rénale Chronique MRFRIT: Multiple Risk Factor Intervention Trial NAC: Neuropathie Autonome Cardiaque NADPH: Nicotinamide Adénine Dinucléotide Phosphate NAS: Néphroangiosclérose NASCET:North American Symptomatic Carotid Endarterectomy Trial NASH: Non Alcoolic Steato‐Hepatitis NCEP‐ATPIII: National Cholesterol Education Program‐ Adult Treatment Panel III ND: Néphropathie Diabétique NFkB: Nuclear Factor kappa B NGSP: National Glycohemoglobin Standardization Program NHANES: The National Health and Nutrition Examination Survey NICE: National Institute for health and Care Excellence NIH: National Institutes of Health NKF: National Kidney Foundation NO: Nitric Oxide NOMAS: The Northen Manhattan Study OCT: Tomographie à Cohérence Optique OMS : Organisation Mondiale de la Santé PCR : Protein Creatinin Ratio PROMISE: Prospective Metabolism and Islet Cell Evaluation KDOQI: Kidney Disease Outcomes Quality Initiative REACH: The Reduction of Atherothrombosis for Continued Health RECORD: Roziglitazone Evaluated for Cardiac Outcomes and Regulation of glycemia in Diabetes ROS : Reactive Oxygen Species RPM: résidu Post Mictionnel SCA: Syndrome Coronarien Aigu SHBG : Sex Hormon Binding Globulin SM : Syndrome Métabolique SNMG: Salaire National Minimal Garanti SOUL‐D : South London Diabetes Study TAD: Tension Artérielle Diastolique TAS: Tension Artérielle Systolique TASC II: Trans‐Atlantic inter‐Society Consensus II TLR: Toll‐Like Receptor TAHINA : Transition épidémiologique et impact sur la santé en Afrique du Nord UKPDS: United Kingdom Prospective Diabetes Study UO: Uropathie Obstructive UT: University of Texas VS: Versus WESDR: The Wisconsin Epidemiologic Study of Diabetic Retinopathy Partie 1
GENERALITES
PROBLEMATIQUE
ETAT ACTUEL DES CONNAISSANCES
1 ETUDE DE LA MORBIDITE AU MOMENT DU DIAGNOSTIC
DU DIABETE DE TYPE 2 DE L’ADULTE
I. INTRODUCTION
Le diabète sucré de type 2 est une maladie complexe, hétérogène liée à des facteurs
génétiques et environnementaux. Cette maladie est caractérisée par une morbidité,
essentiellement, à double composante, métabolique et vasculaire. Le diabète de type 2 est
habituellement diagnostiqué à un âge moyen de la vie et se caractérise par une anomalie
progressive de la sécrétion et de l’action de l’insuline (1). Très longtemps silencieux, son
phénotype biologique, qu’est l’hyperglycémie, est la seule manifestation qui permet le
diagnostic lors de sa phase asymptomatique. Avant 1997, le diagnostic était posé, sur des
chiffres de glycémie à jeun à 1.40 g/l ou plus, en accord avec les recommandations du
National Diabetes data Group (2). Le choix de cette limite glycémique était basé sur le risque
d’apparition de symptômes d’une hyperglycémie incontrôlable. Après 1997, l’ADA et l’OMS
ont baissé cette limite à 1.26 g/l (3) sur les recommandations du comité d’experts du
Diagnostic et Classification du Diabète Sucré (4) en raison du risque élevé de
microangiopathie (rétinopathie diabétique) à ce niveau glycémique. En plus de la glycémie à
jeun, le diagnostic repose sur le dosage de l’hémoglobine glyquée et de la glycémie deux
heures après une charge en glucose (5)
Le diabète sucré a été décrit pour la première fois par les Egyptiens, vers 1500 av JC, ils
notèrent chez quelques malades, une perte de poids et une polyurie excessives. Le terme de
« Diabète sucré », revient au médecin grec Aretaeus (138 - 80 av JC) référence faite au
goût sucré des urines qu’il constata chez ces malades. Près de deux mille ans plus tard, en
1776, Dobson (6) mit enfin en évidence une quantité élevée de sucre dans les urines de ces
patients. Le diabète sucré n’a été reconnu, comme entité clinique, qu’en 1812, il est, alors,
défini comme une maladie d’origine inconnue, mortelle, en quelques semaines (7). La
découverte de l’insuline, cent ans après, par Banting et Best en 1921 (8), a révolutionné le
traitement du diabète sucré et a valu le prix Nobel à ses auteurs. Depuis, plusieurs types de
diabètes ont été individualisés ; le diabète juvénile, le premier décrit, connu sous le terme de
diabète sucré de type 1, le diabète de la maturité, type 2 actuellement, est la forme la plus
répandue dans le monde, enfin, des formes de diabètes intermédiaires sont de plus en plus
décrites (9) témoignant de la nature hétérogène de cette maladie.
Le diabète sucré de type 2 réalise une véritable pandémie, il pose un problème de santé
publique à l’échelle mondiale. Les régions du monde les plus touchées sont l’Amérique du
nord et le moyen orient. Le Maghreb dont fait partie l’Algérie en a une prévalence
intermédiaire (10). La mise en évidence de modifications épigénétiques sous l’influence des
facteurs environnementaux (11) pourraient aider à mieux comprendre l’explosion de sa
prévalence dans toutes les tranches d’âge, en effet, le diabète sucré de type 2 touche de
plus en plus une population jeune, épargnée jusque-là (12). Cet accroissement du diabète
sucré suit la même courbe que celle de l’obésité (13). Une modification du mode de vie, une
alimentation trop calorique ont grandement contribué à la pandémie grave de ces deux
pathologies.
Le diabète sucré est grave par la morbidité qu’il entraîne. La microangiopathie, spécifique du
diabète, altère la microcirculation de tout l’organisme. Ses manifestations, les plus
morbigènes, concernent l’œil, le rein et les fibres nerveuses. La macroangiopathie, non
spécifique, est le résultat d’une maladie athéro-thrombotique accélérée, à l’origine des
évènements cardiovasculaires mortels ou non que nous connaissons (14). Ces
2 complications, une fois installées, altèrent significativement la qualité de vie et la survie (15).
Il peut s’y s’associer des comorbidités comme les néoplasies, certaines maladies
inflammatoires chroniques ou des pathologies cognitives et dépressives. Ces pathologies
associées fragilisent davantage les patients, rendant leur prise en charge plus délicate (16).
Comme tout phénomène que l’on cherche à étudier, il faut d’abord définir la morbidité, puis
déterminer la méthode d’observation qui doit permettre de calculer les indices de mesure
appropriés. La morbidité est définie par l’OMS comme « tout écart, subjectif ou objectif, par
rapport à l’état de bien-être physiologique » (17). , Il est question de l’état de maladie qui
empêche la personne ou qui menace de l’empêcher de faire face à ses obligations sociales,
professionnelles ou autres. Le terme « morbidité d’une population » est défini comme étant
« le nombre de personnes malades ou le nombre de cas de maladies dans une population
déterminée, à un moment donné » (18), aussi, l’analyse de la morbidité dans le diabète
sucré revient à analyser toute maladie survenant suite à l’élévation du niveau glycémique tel
que définie dans le diabète. Il s’agit de ce point de vue, des complications aiguës et
chroniques du diabète sucré. Nous étudions, essentiellement, les complications chroniques
dégénératives dans notre travail. Il s’agit pour nous d’étudier la morbidité diagnostiquée
qu’elle soit déclarée ou pas par le patient, ceci, en mesurant la morbidité prévalente (17) au
moment du diagnostic du diabète de type 2 et la morbidité incidente des évènements
cardiovasculaires (essentiellement) après un suivi d’un an. La méthode d’observation est
représentée par les différents moyens diagnostiques que nous décrivons dans le chapitre
méthode. II. PROBLEMATIQUE
L’étude de la morbidité dans le diabète de type 2 nous paraît être indispensable pour les
raisons suivantes :
1. Epidémiologiques : la morbidité augmente avec l’élévation de la fréquence et de
l’incidence du diabète sucré. L’inexorable ascension mondiale de la prévalence du diabète
sucré de type 2 fait de cette affection l’un des plus grands défis de santé de ce 21e siècle
(19). Le diabète est considéré officiellement, en 2006, par les nations unies (20), comme une
véritable menace pour la santé publique en raison de l’accroissement très rapide de la
prévalence de sa morbidité cardio-métabolique. Bien que cette affection soit décrite
essentiellement dans les pays industrialisés, la réalité est que 80 % des diabétiques vivent
dans les pays à revenus bas ou moyen où le taux d’accroissement du diabète est le plus
élevé (10). L’Algérie n’est pas en reste, la croissance, dans notre pays, du diabète sucré de
type 2 est constante (21; 22; 23), il est la quatrième maladie non transmissible chez nous
(24) et devient un défi de plus en plus grand pour la santé publique et la sécurité sociale
(23) La description de plus en plus fréquente, de cette pathologie chez les enfants, les
adolescents et l’adulte jeune (12), est des plus alarmantes ;
2. Pronostiques : le diabète a un redoutable impact vasculaire, les complications
cardiovasculaires sont la principale cause de décès des patients atteints de diabète sucré de
type 2 (25). Le patient diabétique est d’emblée classé « à haut risque cardiovasculaire » (26)
ce qui rend l’identification et l’évaluation de ces complications nécessaires afin de pouvoir,
d’une part, adopter une prévention primaire ou secondaire, et d’autre part, proposer une
thérapeutique qui devra augmenter l’espérance de vie du diabétique. Par ailleurs le pronostic
fonctionnel est également compromis par le nombre croissant de cécité et d’amputations
3 dues aux complications spécifiques du diabète avec comme corollaire une altération
considérable de la qualité de vie. la présence du diabète sucré ou d’une complication cardiovasculaire (infarctus du myocarde ou AVC) augmente de 2 fois plus le risque de mortalité,
l’association de deux des pathologies précitées augmente 4 fois la mortalité et la
combinaison des 3 pathologies l’augmente de 8 fois, les multi-morbidités semblent se
dégager comme étant un facteur de risque de mortalité indépendamment des facteurs de
risque cardio-vasculaire connus (27). La situation morbide du sujet diabétique algérien est
insuffisamment connue et cette étude pourrait contribuer à donner des indices sur l’ampleur
de la morbidité liée au diabète dans notre pays.
3. Spécificité de notre pays : L’Algérie partage avec les pays en développement
certaines spécificités qui diffèrent de ceux des pays développés :
la première est que, dans nos régions, le diabète sucré touche essentiellement la
population de moins de 60 ans qui est jeune et active (13). Le risque de morbi-mortalité
prématurée, très élevé, aura un impact socio-professionnel et économique majeur, ce qui
pourrait interférer avec les efforts de développement de notre pays (23) ;
la deuxième est qu’avec l’augmentation de la prévalence du diabète sucré, les pays
en développement devront faire face à des dépenses de santé de plus en plus élevées, pour
une population diabétique de plus en plus jeune, alors que, leurs capacités sont souvent en
inadéquation avec les besoins de dépenses nécessaires (19). L’Algérie, par exemple, dont
les dépenses de santé augmentent sans cesse (28), a dépensé en moyenne 423 dollars
/diabétique/an en 2014, ce qui représente une dépense de plus de 500 millions de dollars
pour le système de santé national. Les prévisions pour le diabète, en 2035, sont estimées à
environ 814 millions de dollars, soit près du double (29). La sécurité sociale aura à
supporter alors une charge très lourde, dans un futur proche, surtout que ces dépenses sont,
essentiellement, faites pour gérer les manifestations aiguës chez les diabétiques. Les plus
grandes dépenses sont consacrées au traitement de l’insuffisance rénale chronique et des
complications cardio-vasculaires (30) ;
la troisième est l’insuffisance de sensibilisation de nos populations sur l’importance
des facteurs environnementaux dans l’apparition du diabète sucré, en particulier, des
habitudes nutritionnelles à adopter afin de réduire la fréquence de la maladie. La qualité de
ce que nous consommons a changé, nous mangeons très peu de fruits, de légumes et de
poissons, au profit d’une large consommation de gras, de sucres et de céréales, avec, par
ailleurs, un niveau d’activité physique nettement insuffisant (22). La lutte contre l’obésité et
la sédentarité sont des mesures préventives essentielles dans une stratégie de prévention
primaire du diabète sucré, mais, qui n’ont pas encore été intégrées dans notre mode de vie
et dans notre système de santé, malgré les nombreuses mises en garde des sociétés
savantes algériennes ;
la quatrième est l’insuffisance d’études représentatives à l’échelle nationale ou de
registres nationaux, sur le diabète sucré de type 2 et ses complications, qui permettraient
d’avoir un état des lieux précis, sans lequel un consensus national sur la stratégie à adopter
vis-à-vis du diabète et de ses complications ne saurait voir le jour dans notre pays. Il existe
déjà trois registres régionaux (Oran Alger et Constantine) créés par l’institut National de
Santé Publique pour le diabète de type 1. Il serait indispensable de faire de même pour le
4 diabète de type 2 ; cette éventualité a été, très récemment, soulevée par le ministère de la
santé, ce qui donne un espoir de connaitre les spécificités exactes du diabétique algérien.
Place de l’atteinte rénale dans l’étude de la morbidité du diabétique
Nous ne pouvons étudier la morbidité dans le diabète sucré sans insister sur l’atteinte rénale.
La présence d’une maladie rénale chronique (MRC) marque un tournant décisif dans
l’histoire du diabète et du diabétique, elle est associée à un double péril, rénal et
cardiovasculaire, létal dans les deux cas (31). Il s’agit de la morbidité propre à la
néphropathie qui progresse au stade terminal, génératrice de complications hématologiques,
endocriniennes, osseuses, spécifiques à l’insuffisance rénale chronique mais également et
surtout l’insuffisance rénale, en elle-même s’accompagne d’un taux de mortalité
cardiovasculaire élevé (32) et sa présence, même si elle est minime, après un infarctus du
myocarde par exemple, est péjorative en raison d’un taux d’accidents vasculaires cérébraux
(AVC), d’insuffisance cardiaque, de récidive d’infarctus et de mortalité cardiovasculaire
beaucoup plus élevés (33).la MRC majore considérablement le risque d’évènements
cardiovasculaires, aussi bien par l’impact de l’insuffisance rénale chronique que par celui de
l’albuminurie (32). Cette dernière, augmente deux fois plus la morbi-mortalité
cardiovasculaire (34). Cette morbidité s’alourdit quand on sait que les autres complications,
spécifiques du diabète sucré, notamment la rétinopathie diabétique, sont beaucoup plus
fréquentes chez les patients présentant une néphropathie diabétique (35).
La prévention primaire et secondaire du diabète sucré de type 2 reste la seule issue pour
réduire la morbi-mortalité et les dépenses en santé qui lui sont associées. Des études
interventionnelles sur le style de vie pour prévenir le diabète sucré (36) ou pour réduire les
évènements cardiovasculaires ont donné des résultats très encourageants (37). Grâce à un
plan, multisectoriel, la Finlande, a inversé, 2015 la courbe de l’obésité infantile (38) et a
montré qu’on pouvait réduire, chez l’adulte, de 58% le risque de diabète sucré de type 2 en
luttant contre l’obésité par un changement de style de vie (39). La mise en place d’une
stratégie de prévention primaire, pertinente, dans des pays à revenus modérés, n’a pas un
coût trop excessif (40).
Les stratégies thérapeutiques, de contrôle glycémique et d’interventions multiples, ont
prouvé leur efficacité dans la réduction des complications micro vasculaires (41), de la
mortalité (42) et des maladies coronariennes (43) chez le diabétique. Seulement dans la
pratique médicale réelle, les objectifs thérapeutiques ne sont atteints que dans un
pourcentage décevant, même dans les pays les plus développés (44). L’éducation
thérapeutique reste une alternative essentielle pour améliorer les résultats.
III. INTERÊT DE L’ETUDE
L’intérêt de ce travail est l’étude de l’ensemble des complications dégénératives du diabète
sucré de type 2, telles qu’elles se présentent en pratique courante, en sachant que la plupart
des études évaluent uniquement les complications cardiovasculaires (45). L’intérêt est
également l’étude de l’atteinte rénale du diabétique, de pronostic sombre en raison de la sur
morbi-mortalité cardiovasculaire qui l’accompagne (46). La maladie rénale chronique, chez le
diabétique, s’associe à une maladie athéro-thrombotique plus grave et plus étendue (47). Il
faut rajouter à cela la morbidité propre à l’insuffisance rénale qui altère significativement la
5 qualité de vie du diabétique en comparaison avec les patients ne présentant pas une atteinte
rénale (48). Ceci justifie un dépistage, une prévention et une thérapeutique agressive et
soutenue afin de réduire le double risque rénal et cardiovasculaire. L’insuffisance de
données algériennes sur la morbidité, au diagnostic du diabète de type 2, justifie le choix de
ce travail qui a pour but d’aider à dégager une attitude de prévention secondaire de la
maladie athéro-thrombotique en relation avec les complications rénales chroniques. Notre
étude, nous l’espérons, se voudrait être un outil de santé publique et contribuera à aider à
l’élaboration de recommandations spécifiques à notre pays.
IV.
ETAT ACTUEL DES CONNAISSANCES
1. Définition du diabète de type 2
Le diabète sucré est défini, selon ADA / OMS 1997 (3), par une glycémie supérieure
à 1,26 g/l (7mmol/l), observée à 2 reprises, après 8h de jeûne, chez un sujet apparemment
sain, ou des symptômes de diabète (polyurie, polydipsie, perte de poids inexpliquée)
associés à une glycémie au hasard ≥ à 2 g/l, ou une glycémie ≥ 2 g/l ( ≥ 1,40 g/l chez la
femme enceinte) deux heures après ingestion de 75 g glucose au cours d’une
Hyperglycémie provoquée orale (HGPO).
Le dosage de l’hémoglobine glyquée est proposé comme nouveau critère diagnostique du
diabète sucré par le comité international d’experts en 2009 (49), une valeur de 6.5% ou plus,
confirmée par un nouvel examen, par la méthode certifiée NGSP standardisée DCCT, suffit
pour poser le diagnostic de diabète sucré. Il est actuellement utilisé par toutes les sociétés
savantes comme moyen diagnostic supplémentaire du diabète sucré (26; 49; 50; 51).
2. Epidémiologie du diabète de type 2
En Algérie : l’étude STEPS-OMS (21) réalisée par le ministère de la santé et l’organisation
mondiale de la santé en 2003, publiée en 2005, montre une prévalence du diabète total
(connu + dépisté) de 7,3 %, elle augmente significativement avec l’âge (p < 0,001), elle
passe de 5,5 % pour les 25-34 ans à 13,7 % pour les 55-64 ans. Cette prévalence est
significativement plus importante en milieu urbain qu’en milieu rural (10,2% vs 5,3 %). Une
estimation préalable en 2002 du ministère de la santé retrouve une prévalence du diabète de
type 2 aux alentours de 9% (52). L’étude TAHINA (22), en 2005, retrouve une prévalence du
diabète sucré de 12.29 %. Il n’y a pas de différence significative entre les deux sexes et le
milieu rural ou urbain dans cette étude. De nombreuses autres études trouvent une
prévalence du diabète sucré entre 6.4 et 16.1 % (53; 54; 55; 56; 57; 58) dans les régions du
nord. La prévalence la plus élevée a été rapportée dans la région de Tlemcen (58), la
prévalence la plus basse est retrouvée chez les Touaregs (1.3 %) en 2003 (59). La
prévalence du diabète sucré dans le secteur sanitaire d’Ain-Taya, lieu de recrutement de nos
patients est de 10%. Les données de l’IDF montrent, quant à elles, une prévalence nationale
du diabète sucré, les deux types confondus, de 6,92 % en 2012 (60) et de 6.54 % en 2014
(10), il est prévu une augmentation jusqu’à 8.42 % en 2035. L’incidence du diabète sucré de
type 2 nouvellement diagnostiquée n’est pas encore connue dans notre pays.
6 Au Maghreb : en Tunisie, sur des données d’une enquête nationale, la prévalence était de
9.9 % en 2007 (61) Une étude préalable, réalisée à Tunis en 1992 avait retrouvé une
fréquence de 6.6 % (62). Une nette progression est également notée par l’IDF, qui évalue la
prévalence tunisienne du diabète à 8,99 % en 2012 (60), 9.33% en 2014 et on attend une
prévalence à 12.22% en 2035 (10). La même progression est notée au Maroc en 10 ans, en
effet, à travers une enquête nationale, elle était à 6,6 % en 2000 (63), les données de l’IDF
montrent qu’elle est de 7.45 % en 2014 (10) et la projection en 2035 prédit 9.15 %. Cette
expansion du diabète touche tous les pays du Maghreb.
Dans le monde : la prévalence du diabète de type 2 connaît, dans le monde entier, aussi
bien dans les pays riches que dans les pays émergeants, une rapide et régulière
progression. Il s’agit d’une véritable pandémie ; déjà dans les années 2000, il existait 30
millions de diabétiques en Europe dont 2,5 en France, et 15 millions aux Etats-Unis (64).
Actuellement, on recense deux fois plus de diabétiques en Europe et aux Etats Unis (10).
D’ici 2030, selon des prévisions faites en 2004 (13), une augmentation de 170% dans les
pays en développement et de 40% dans les pays développés devait être observée, soit 366
millions de diabétiques dans le monde. Cette progression dramatique concernera des sujets
jeunes, (45-60 ans) dans les pays en voie de développement, et des sujets de plus de 65
ans dans les pays développés. Il est très inquiétant de constater qu’en 2014, le chiffre
annoncé pour 2030 est déjà dépassé, le nombre de diabétique est actuellement de 387
millions et une majoration de 205 millions est prévue pour 2035 (10). Le véritable défi, dans
la lutte contre le diabète sucré de type 2, est actuellement de réduire l’obésité (65), de plus
en plus fréquente dans le monde, qui a conduit à cette énorme pandémie du diabète sucré.
Les facteurs environnementaux contribuent non seulement à favoriser l’expression des
gènes prédisposant au diabète sucré mais sont à l’origine de modifications fonctionnelles,
des gènes, transmissibles à la descendance (11)
3. Physiopathologie du diabète de type 2 et de ses complications
La cause exacte du diabète sucré de type 2 est, à ce jour, encore inconnue. Sur le plan
physiopathologique, deux anomalies essentielles caractérisent cette maladie, l’insulinopénie
et l’insulinorésistance périphérique et hépatique (1).
Le diabète sucré de type 2 est caractérisée par un déficit en insulinosécrétion. Les
premières anomalies observées sont une perte de la sécrétion oscillatoire de l’insuline (66)
et la disparition de la phase précoce de l’insulinosécrétion, après une charge en glucose
(67). Ces anomalies sont déjà présentes au stade d’intolérance au glucose (68), elles ont un
déterminisme génétique très probable. Des anomalies qualitatives de l’insuline sécrétée sont
également observées, il s’agit d’une hypersécrétion anormale, de pro-insuline et de peptides
immatures, qui marque l’incapacité sécrétoire de la cellule béta (69).
L’insulinorésistance est la deuxième composante physiopathologique du diabète de type 2.
Elle est définie comme une diminution de l’action de l’insuline sur les tissus cibles (muscles,
foie et tissu adipeux) par une diminution de la captation du glucose au niveau des tissus
périphériques. S’y associe une moindre « freinabilité » de la production du glucose par le foie
sous l’action de l’insuline (1). L’insulinorésistance est fortement liée à l’obésité (surtout
abdominale) et à la sédentarité. Elle n’est, cependant, responsable du diabète sucré que si
elle s’accompagne d’un déficit en insulinosécrétion (1). Elle est favorisée par la vie moderne,
7 la baisse de l’activité physique et la consommation excessive d’hydrates de carbone et de
graisses.
L’hyperglycémie et l’insulinorésistance sont incriminées dans l’apparition des complications
dégénératives du diabète sucré.
La macroangiopathie, non spécifique du diabète, est définie comme une
angiopathie des gros et moyens vaisseaux due à une maladie athéroscléreuse. Elle est
particulière chez le diabétique par sa fréquence et son caractère accéléré (70). L’apparition
de l’atteinte macro vasculaire, dans le diabète sucré, est multifactorielle et très complexe sur
le plan physiopathologique. L’implication des facteurs de risque cardiovasculaires classiques
ne fait pas de doute et leur présence dans un contexte de diabète multiplie leur effet néfaste
(14). Nous essayerons de rapporter, ici, les éléments physiopathologiques principaux
incriminés dans l’accélération du processus de l’athérosclérose.
À l’heure actuelle, trois déterminants principaux sont impliqués dans la genèse et
l’accélération de l’athérosclérose du diabétique de type 2 : l’hyperglycémie, la dyslipidémie et
l’inflammation chronique (71). Il existe une interdépendance telle, chez le diabétique, qu’il est
difficile d’individualiser une action indépendante de chacun d’entre eux.
L’hyperglycémie jouerait un rôle direct et un rôle indirect par le biais des produits de
glycation avancée (AGEs), dans l’altération de la paroi artérielle. Les hautes concentrations
en glucose ou en AGEs, ont pour effet d’activer le facteur nucléaire kappa B(NFkB) qui
favorise, entre autres, l’inflammation et l’adhésion des monocytes à l’endothélium (72),
première étape de l’athérogénèse. Les AGEs altèrent la fonction de la cellule endothéliale, il
s’ensuit une stimulation de la NADPH oxydase, à l’origine de la production excessive du
superoxyde endothélial (73). Ce dernier agirait en diminuant la production de l’oxyde nitrique
(NO), connu pour son action vasodilatatrice (74), et en augmentant l’oxydation du LDLc (75).
Les AGEs agiraient, également, en favorisant la prolifération et la migration vers l’intima des
cellules musculaires lisses vasculaires (76), contribuant, ainsi, à la formation de la chape
fibreuse de l’athérome.
La dyslipidémie est impliquée dans l’apparition de l’athérosclérose en général, mais elle
présente quelques particularités chez le diabétique de type 2. En plus des anomalies
quantitatives du HDLc et des triglycérides que nous connaissons, il existe des anomalies
qualitatives de toutes les fractions lipidiques ; les LDLc, en plus d’être nombreuses, petites
et denses, elles sont oxydées et ont un contenu élevé en triglycérides (77). Les modifications
subies par les LDLc leur confèrent une plus grande pénétrabilité et fixation dans la paroi
vasculaire, donc une plus grande toxicité vis-à-vis de l’endothélium (14). Ces fractions
lipidiques, devenues facilement oxydables entraînent, comme pour les AGEs, une activation
des gènes pro-inflammatoires. L’activation macrophagique et la dysfonction endothéliale qui
accompagnent l’inflammation contribuent à un état pro thrombotique plus important (78). Par
ailleurs on a constaté que les LDLc ont une moindre liaison avec leurs récepteurs (récepteur
du LDLc), ce qui diminuerait leur clearance hépatique (79). Quant au HDLc, son rôle
principal anti-athéroscléreux est le transport reverse du cholestérol de la périphérie,
notamment de la paroi vasculaire, vers le foie. La baisse du HDLc s’accompagne d’une
baisse du taux des protéines qui lui sont associées dans cette fonction, comme l’Apo
lipoprotéine A1 (80) et la paraoxonase (81) ce qui réduit considérablement l’extraction du
LDLc de la paroi artérielle. Par ailleurs, la glycosylation des protéines de structure réduit
8 l’action de l’apolipoprotéine A1 (82) et de la protéine transporteuse ABCG1, dont le rôle est
de faciliter le transport des stérols du macrophage (au niveau de la paroi vasculaire) vers le
HDLc (83).
L’inflammation apparait comme un élément essentiel dans l’éclosion et le maintien du
processus athéroscléreux. De nombreuses études ont montré l’implication de cellules
inflammatoires comme les monocytes/macrophages
et les lymphocytes T dans la
pathogénie de l’athérosclérose, plusieurs marqueurs de l’inflammation tel que les cytokines,
la CRP ont été mis en évidence (78). Dans le diabète sucré, toutes les cellules
inflammatoires sont activées par l’hyperglycémie, les AGEs et la dyslipidémie, le facteur
nucléaire NFkB semble être au centre de la régulation de l’inflammation (84). Il est activé par
les modifications métaboliques du diabète (hyperglycémie, stress oxydatif, AGEs, acides
gras libres).
Le tissu adipeux est actuellement reconnu comme un organe endocrinien et paracrine actif.
Il est incriminé dans l’apparition des anomalies métaboliques déjà au stade d’intolérance au
glucose (85). La libération des acides gras libres, de cet organe, induit un recrutement des
cellules inflammatoires dans le tissu adipeux (86) et dans la paroi vasculaire à travers
l’activation du récepteur toll-like (TLR) qui lui-même stimulerait l’action du NFkB (87). Le
NFkB, ses protéines régulatrices comme kB inhibitor (IkB), ses cibles périphériques comme
le c-Jun n-terminal kinase(JNK) sont fortement impliqués aussi bien dans l’apparition de
l’insulinorésistance (88) que de l’athérosclérose (89). L’inflammation et le stress oxydatif,
dans le tissu adipeux, s’amplifient en présence d’hyperglycémie dans le diabète sucré (90).
La microangiopathie, spécifique du diabète, a pour déterminant essentiel
l’hyperglycémie chronique. L’hyperglycémie induit l’activation des quatre voies, connues, à
l’origine du dommage tissulaire de la microangiopathie ; la voie des polyols, des
hexosamines, de la formation de produits de glycation avancées et la voie de la protéine
kinase C (14).
Les données physiopathologiques actuelles, en faveur d’un « socle commun » pour les
complications macro et micro vasculaires, sont inspirées des travaux de Brownlee et al en
2005 (91). Un mécanisme commun aux complications chroniques du diabète sucré est
proposé par le professeur Brownlee et ses collaborateurs, ils ont montré que l’hyperglycémie
comme les acides gras libres induisaient une production de superoxyde par la mitochondrie
(Figure1). Ce superoxyde est à l’origine de modifications nucléaires dont la conséquence est
l’inhibition d’une enzyme glycolytique clé, la glyceraldehyde-3 phosphate déshydrogénase
(GAPDH), l’inhibition de cette enzyme a pour effet l’activation des 4 voies délétères décrites
plus haut mais également du FNkB. La production endothéliale d’espèces réactives oxydées
(ROS) toucherait plus la microcirculation en présence de l’hyperglycémie, par contre en
présence d’acides gras libres et d’insulinorésistance, c’est la macro circulation qui serait
touchée. Ces constatations orienteraient vers de nouvelles stratégies thérapeutiques pour
réduire les complications dégénératives du diabète.
9 Fig.1 : Schéma récapitulatif du socle physiopathologique commun de Brownlee des
complications du diabète sucré de type 2 [adapté de Laasko M, diabetes Care (14)]
4. Le syndrome métabolique et les facteurs de risque cardio -
vasculaires
Le diabète de type 2 est considéré actuellement comme le continuum du syndrome
métabolique, ou syndrome d’insulinorésistance, individualisé par Reaven en 1988 (92). Il est
généralement admis que ce syndrome est un facteur de risque d’apparition du diabète sucré
auquel il est souvent associé, son éradication représente une action préventive majeure du
diabète de type 2 (93). Il en existe plusieurs définitions, celle de l’OMS 98 (94), de l’EGIR
1999 (95), du NCEP-ATP III en 2001 (96), de l’IDF en 2005 (97) et la dernière en date est
celle proposée en 2009 par bon nombre de sociétés savantes dont l’IDF et l’AHA (98). Les
troubles de la glycorégulation dont le diabète sucré, l’excès de graisse abdominale,
l’hypertension artérielle et
un profil lipidique athérogène (hypertriglycéridémie,
hypoHDLémie) sont les principaux facteurs du syndrome métabolique (96; 97; 98). Un débat
a cours ces dernières années autour de ses critères de définition, de son support
physiopathologique et de la place du diabète sucré dans la définition de ce syndrome (99).
Les anomalies hépatiques telles que la stéatose hépatique et le NASH syndrome sont
associées à l’insulinorésistance, la fréquence très élevée de la stéatose hépatique dans le
syndrome métabolique, a amené certains auteurs à le proposer comme critère diagnostique,
supplémentaire. (100)
10 5. Morbidité dans le diabète de type 2
La morbidité, en rapport avec les complications chroniques du diabète, est un facteur
majeur d’altération de la qualité de vie dans le diabète de type 2. Il peut s’agir des
complications micro ou macro vasculaires que nous connaissons ou de complications non
classées comme l’hypertension artérielle ou la myocardiopathie. D’autres situations
morbides peuvent s’ajouter au diabète, ces comorbidités fragilisent davantage le patient pour
lequel un traitement personnalisé doit être entrepris en tenant compte des différentes
contraintes qui en résultent (51).
5.1. Complications chroniques
5.1.1. La microangiopathie
La microangiopathie est représentée classiquement par la rétinopathie, la neuropathie et la
néphropathie diabétique. Elle est due à l’atteinte spécifique de la microcirculation suite aux
différentes modifications dans le métabolisme cellulaire secondaires à l’hyperglycémie (91).
Le diagnostic de ces complications microvasculaires reposent sur des critères diagnostiques.
Actuellement, il devient important de faire un diagnostic plus précoce des complications
dégénératives du diabète sucré. Ceci risque, dans le futur, de changer les critères
diagnostiques que nous connaissons.
5.1.1.1. La rétinopathie diabétique
La rétinopathie diabétique est la cause principale de malvoyance de la population active
dans le monde (101). Elle occupe dans notre pays la troisième cause de cécité évitable chez
les plus de 40 ans (102). Elle demeure un problème de santé publique dans notre pays. En
2001, 49.1% des diabétiques en souffraient et 10 % d’entre eux étaient non-voyants (103),
en 2009, la même prévalence (48.6 %) est retrouvée pour la rétinopathie diabétique chez
des patients non sélectionnés (104). Le dépistage précoce et l’équilibre optimal de la
glycémie et de l’hypertension artérielle restent les seuls moyens pour éviter la progression
des lésions rétiniennes (105). La classification de la rétinopathie diabétique utilisée
actuellement est celle proposée par le Global Diabetic Retinopathy Project Group en 2003
(106), elle se base sur les anomalies micro vasculaires observées au fond d’œil. Des
techniques photographiques de diagnostic, avec lecture différée, sont mises au point
actuellement pour améliorer la sensibilité de l’examen et l’essai d’une nouvelle classification
par un système automatique de gradation des lésions est en cours d’évaluation (107)
La rétinopathie diabétique n’est plus considérée comme une maladie vasculaire mais
comme une maladie neuro vasculaire de l’œil. Les anomalies vasculaires sont associées à
une neuro dégénérescence précoce qui touche les cellules et les fibres nerveuses (108) et
peut être détectée grâce à la tomographie à cohérence optique (109). Les modifications les
plus précoces de la rétinopathie diabétique sont des anomalies fonctionnelles de la rétine qui
ne peuvent pas être mesurées par les méthodes conventionnelles, l’électrorétinogramme
multifocal semble, à cet effet, donner de bons résultats (110) donnant ainsi l’espoir d’une
détection et d’une intervention précoce afin d’éviter l’installation de lésions définitives.
11 5.1.1.2. La neuropathie diabétique
La neuropathie diabétique est la complication micro vasculaire la plus fréquente et la plus
méconnue. La forme périphérique est la cause principale d’amputations non traumatiques
dans le monde, elle s’associe à une morbi-mortalité élevée (111). La prévalence de la
neuropathie diabétique périphérique varie de 3 à 40% dans un rapport de l’OMS en 1994
(112), elle est de 16% au diagnostic du diabète et 24% au stade d’intolérance au glucose
dans une étude allemande, la KORA F4 study (113). Très souvent, les lésions nerveuses
sont irréversibles et la densité des fibres nerveuses significativement diminuée au moment
de la découverte du diabète sucré (114). Le challenge actuellement est de détecter le plus
précocement possible la neuropathie diabétique ou d’identifier les patients à risque de
neuropathie afin d’avoir une chance de prévenir l’évolution vers des lésions irréversibles.
Pour cela de nouvelles méthodes diagnostiques sont proposées comme la microscopie
cornéale confocale (115) et l’étude de paramètres combinés de conduction nerveuse (116).
Les recommandations du groupe d’expert de Toronto sur la neuropathie diabétique
périphérique ont introduit, en 2010, la notion de « neuropathie des petite fibres » en
recommandant la biopsie cutanée comme gold standard pour son diagnostic (117). Une
autre actualité concerne les facteurs de risque de la neuropathie ; l’hyperglycémie n’est plus
la seule à jouer un rôle dans son apparition, l’EURODIAB study (118) a montré le rôle
important des facteurs de risque vasculaire dans la genèse de cette complication. Une étude
préalable démontre clairement que la sévérité des anomalies vasculaires endoneuriales était
proportionnelle à la sévérité des lésions neuronales (119), ceci ouvre de nouvelles
perspectives thérapeutiques de la neuropathie périphérique. Une autre question, qui pourrait
faire débat, est de savoir si la neuropathie périphérique était réellement périphérique après la
découverte d’anomalies centrales telles qu’une dysfonction thalamique (120) et spinale
(121) chez les patients présentant une neuropathie périphérique.
Dans sa forme autonome, la neuropathie cardiaque (NAC) est celle qui a été le
mieux étudiée car plus facilement mesurable par des tests standardisés (122). Sa fréquence
moyenne est estimée à 20% et peut s’élever à 65 % avec la durée du diabète (123). Sa
présence revêt une signification péjorative car elle s’associe à deux fois plus d’ischémie
silencieuse et d’infarctus du myocarde indolore et est deux fois plus mortelle chez le
diabétique qui en souffre (124). Les efforts actuels sont orientés vers une plus grande
standardisation des critères diagnostiques et une meilleure compréhension de l’histoire
naturelle de la NAC (125)
Les autres formes de neuropathies autonomes sont la neuropathie vésicale qui est
caractérisée par des signes urinaires du bas appareil avec un résidu post mictionnel élevé, le
diagnostic repose sur les données de la cystomanométrie. La fréquence exacte de la
cystopathie diabétique est difficile à apprécier, tant les moyens diagnostiques diffèrent. Il n’y
a aucune recommandation concernant les critères diagnostiques destinés aux études
épidémiologiques (117). Le résidu post mictionnel est le moyen le plus courant de dépistage
de la dysfonction vésicale autonome, cependant, il dépiste essentiellement la vessie hypo
active. Une grande variété de troubles urodynamiques sont notées chez le diabétique, en
plus de la vessie hypo active, on retrouve fréquemment une hyperactivité de la vessie et des
troubles du sphincter du détrusor (126). La plus étudiée des neuropathies autonomes génitourinaires est la dysfonction érectile. Très fréquente, elle est retrouvée dans 35 à 90%
selon les séries. De nombreux facteurs étiologiques, psychologiques, métaboliques,
environnementaux doivent être recherchés avant de retenir l’origine dysautonomique (127).
12 Les troubles de l’érection sont fortement associés à l’ischémie silencieuse (128). Une revue
récente de la littérature confirme cette donnée, les auteurs proposent la dysfonction érectile
comme marqueur précoce de maladies cardio-vasculaires (129). La neuropathie autonome
gastro-intestinale se manifeste plus fréquemment par une gastroparésie, définie comme
une vidange gastrique retardée en l’absence d’obstruction mécanique. Des signes digestifs
tel qu’une lenteur de la digestion, une satiété précoce et des vomissements inexpliqués
doivent la faire suspecter. A un stade tardif, le diagnostic devient évident en présence d’un
clapotage à jeun. Elle doit également être évoquée devant une instabilité glycémique,
définie par des hypoglycémies post prandiales immédiates et des hyperglycémies à distance
des repas. L’examen de référence pour son diagnostic est la scintigraphie gastrique réalisée
avec un repas calibré solide en général, marqué au technétium 99m (130). La neuropathie
du tractus digestif inférieur est à l’origine de troubles de la motilité colique, elle se manifeste
par une diarrhée ou une constipation. La constipation est la plus fréquente mais la moins
rapportée par le patient, la diarrhée peut être invalidante jusqu’à 20 ou 30 selles /jour. Le
diagnostic est un diagnostic d’exclusion. Cette neuropathie n’est pas aussi étudiée que la
gastroparésie en l’absence de moyen diagnostic de référence.
Par ailleurs la dysautonomie est responsable de l’absence de signes adrénergiques en cas
d’hypoglycémies, ce qui prive le patient de la sensation de malaise hypoglycémique. Elle est
également à l’origine de troubles de la sudation, l’anhidrose des pieds qui en résulte favorise
l’apparition d’ulcérations plantaires (117).
5.1.1.3. La néphropathie diabétique
L’atteinte rénale du diabète est la première cause du traitement par dialyse dans le monde,
elle représente près de la moitié des patients en dialyse aux Etats Unis (131) et en Europe
(132). Dans notre région d’Afrique du nord elle constitue 11 à 18 % des causes
d’insuffisance rénale terminale (133). En Algérie, le diabète est responsable de plus de 15%
des insuffisances rénales chroniques en 2002 (52). L’incidence de l’insuffisance rénale
chronique terminale (IRCT) attribuable au diabète s’est stabilisée, ces dernières années, aux
Etats Unis (131) et en Europe (132) contrairement aux pays en développement où elle
progressera dramatiquement, selon les prévisions, parallèlement à la progression du diabète
sucré (13). Ces pays ne disposent pas de moyens économiques adéquats pour faire face à
ce fléau (134). En l’absence de registre national, il est difficile d’apprécier l’incidence des
diabétiques de type 2 qui arrivent en dialyse chaque année dans notre pays, elle est estimée
à environ 50 à 100 nouveaux cas par an (23) selon le registre régional mis en place à
Constantine. Selon ce même registre, 2000 diabétiques ont été recensés en hémodialyse en
2011. Un accroissement de ce chiffre est attendu pour les années futures. La mise en place,
ces dernières années, de registres régionaux et nationaux en Egypte, en Tunisie, au Maroc
et dans notre pays à Constantine aidera à mesurer l’ampleur de cette complication.
La néphropathie diabétique apparait aussi bien dans le diabète de type 1 que dans le type 2,
elle est définie classiquement par l’apparition d’une protéinurie progressivement croissante,
associée plus tardivement à une insuffisance rénale chronique (135). La microalbuminurie a
longtemps été considérée comme un marqueur biologique précoce de la néphropathie
diabétique. Cette affirmation est actuellement plus nuancée, car d’une part l’aggravation de
la micro albuminurie n’est pas systématique (136), en effet seulement 20 à 40 % vont
progresser vers une néphropathie avérée, parmi lesquels 20 % progresseront vers l’IRCT et
13 la dialyse, d’autre part l’histoire naturelle de la néphropathie diabétique décrite par
Mogensen (135) n’est pas toujours respectée dans le diabète de type 2, on ne retrouve pas
systématiquement un ordre chronologique de gravité croissante : micro albuminurie- macro
albuminurie-insuffisance rénale (137; 138).
La signification à donner à la présence de marqueurs de néphropathie dans le diabète de
type 2 n’est pas univoque ; L’albuminurie sévère (macro albuminurie) est le témoin de
lésions glomérulaires déjà installées. La néphropathie diabétique, dont le diagnostic de
certitude est histologique, est la première à évoquer en présence d’une rétinopathie
diabétique, elle n’est cependant pas exclue en l’absence de cette dernière, la corrélation
anatomo-clinique n’étant pas vraie dans 100 % des cas (139). Elle touche 25 à 60% des
diabétiques de type 2 après au moins 25 ans d’évolution du diabète (140). On la retrouve
chez 34 % de diabétiques non sélectionnés, dans l’étude multicentrique DiabCare- Algérie
(141).
La signification d’une albuminurie modérée (micro albuminurie), dans le diabète de type 2,
est plus complexe, elle peut traduire un stade précoce d’une néphropathie diabétique, ou
peut-être le témoin d’une athérosclérose étendue et de dysfonction endothéliale (142). En
dehors du diabète, elle s’associe, dans des proportions non négligeables à des pathologies
liées à l’athérosclérose tel que : l’hypertension artérielle, la dyslipidémie, ou l’obésité (143).
En Algérie sa fréquence est estimée à 20 % chez des diabétiques tous types confondus
(141).
La découverte d’une altération de la fonction rénale est un tournant dans la maladie, en
raison de la morbidité et la mortalité propre à l’IRC qui se surajoute au diabète sucré (144).
les causes vasculaires en rapport avec l’athérosclérose,
Lorsqu’elle est isolée,
l’hypertension artérielle, sont évoquées le plus souvent dans la littérature (145; 146) .Elle
peut être associée à une albuminurie modérée ou sévère. Sa fréquence est estimée à 13%
dans l’étude NHANES aux Etats unis en 2003 (138), le tiers des patients ne présentaient pas
d’albuminurie et de 22 % dans l’étude européenne DEMAND (147) où sa prévalence
augmente avec l’aggravation de l’albuminurie.
Actuellement, le terme «glomérulosclérose diabétique» est réservé à l’aspect retrouvé à
l’histologie rénale. La présence chez le diabétique de marqueurs, tels que l’albuminurie ou
l’insuffisance rénale, persistants depuis plus de 3 mois est qualifiée de Chronic Kidney
Disease ou Maladie Rénale chronique (MRC). L’albuminurie reflète une anomalie structurale
et un taux de filtration glomérulaire < 60 ml/mn/1.73 m², une anomalie fonctionnelle (31;
148). Le diagnostic de « maladie rénale diabétique », terme qui remplace « néphropathie
diabétique », peut néanmoins être porté, sur des éléments de présomption qui sont une
albuminurie sévère (ACR > 300 mg/g) ou de l’aggravation d’une albuminurie modérée, en
présence d’une rétinopathie diabétique (31). L’absence de rétinopathie diabétique ou
l’absence d’albuminurie en présence d’une insuffisance rénale chronique doit faire
rechercher une autre cause de MRC (149). Les dernières recommandations du KDIGO en
2013 n’estiment plus l’albuminurie en micro ou macro albuminurie mais en albuminurie avec
des degrés d’excrétion dans les urines : « modérée », « moyenne », « sévère » ou
« néphrotique » pour mieux rendre compte du caractère continu de celle-ci (150).
L’albuminurie comme l’insuffisance rénale, quel que soit le diagnostic étiologique sousjacent, sont associés de façon indépendante à une morbi-mortalité cardiovasculaire élevée
14 qu’il y ait ou non un diabète associé (32), qu’il y’ait ou non une hypertension artérielle
associée (151). Chez le diabétique de type 2, la présence d’une maladie rénale chronique
semble être un facteur déterminant dans l’évaluation pronostique. Certains auteurs
proposent la MRC comme étant à risque équivalent d’une coronaropathie (152)
5.1.2. La macroangiopathie
La macroangiopathie est représentée par les maladies cardiovasculaires. Elle est
deux à trois fois plus fréquente chez les patients diabétiques de type 2 que dans la
population non diabétique (153). Le pronostic du diabète de type 2 est essentiellement lié à
la présence de maladies cardiovasculaires, Haffner avait déjà montré en 1998 qu’un
diabétique était à risque équivalent qu’un non diabétique ayant fait un infarctus du myocarde
(154). Ces résultats ont été confirmés par une étude de plus de trois millions de sujets (155).
La mortalité cardio vasculaire, multipliée par trois dans le diabète, est due essentiellement à
une ischémie myocardique (25 à 46%), une cardiopathie non ischémique ou à un accident
vasculaire cérébral (25). La présence d’une protéinurie, d’une hypertension artérielle (156)
ou d’une insuffisance rénale (32) multiplie cette mortalité par six. La mise en place, aux Etats
Unis, d’un programme national de lutte contre le diabète et ses complications a permis, entre
1990 et 2010 une diminution substantielle des syndromes coronaires aigus (-67.8%), de
l’AVC (-52.7%), des amputations (-51.4%) et dans une moindre proportion de l’IRCT qui a
diminué de -28.3% (157).
La macroangiopathie est déjà installée bien avant le diagnostic du diabète sucré. La
prévalence des complications cardiovasculaires est déjà deux fois plus élevée au stade
d’intolérance au glucose (158). L’insulinorésistance est considérée comme un facteur
important dans l’apparition de l’athérosclérose à ce stade (159). Une glycémie 2h après une
charge en glucose de 1.40 g/l, chez des patients ayant une glycémie à jeun normale,
s’accompagne déjà d’un risque relatif de 1.58 de développer un évènement cardiovasculaire
(160). La glycémie qui définit le diabète a été choisie en fonction du risque d’apparition de la
rétinopathie diabétique, non du risque de macroangiopathie. L’ESC propose de réévaluer la
limite de définition du diabète sucré en fonction des complications cardiovasculaires qui sont
plus mortelles et plus couteuses que la rétinopathie diabétique (26).
5.1.2.1. La pathologie coronaire
L’ischémie myocardique représente une complication majeure. Elle est la première cause
de mortalité dans le diabète de type 2. Elle est prématurée et fréquente en raison d’une
athérosclérose accélérée et de facteurs pro thrombotiques liés au diabète (161). Elle est
volontiers silencieuse ou atypique. La fréquence de l’ischémie myocardique silencieuse est
estimée entre 12 et 30% dans la littérature (162). En Algérie, on l’estime à 10 % chez des
diabétiques non sélectionnés (163).
Les diabétiques sont particulièrement exposés au risque d’infarctus du myocarde, le risque
d’un 1er épisode est égal au risque de récidive chez un sujet non diabétique (20%) sachant
que le risque de récidive d’infarctus du myocarde est de 42% chez le diabétique (154). Il
faut souligner la relation linéaire qui existe entre la sévérité des lésions coronaires à
l’angiographie et la valeur de l’excrétion urinaire d’albumine chez tout patient coronarien,
mais ceci est particulièrement marqué chez le diabétique (164), par voie de conséquence
15 chaque augmentation de 0,4 mg/mmol du rapport albumine/créatinine, le risque de
survenue d’évènements cardiovasculaires majeurs augmente de 5,9% (165)
Le diagnostic de coronaropathie chez le diabétique de type 2 a des conséquences
thérapeutiques importantes qui pourraient permettre de réduire la morbi-mortalité de ces
malades. Ceci amène naturellement à des tentatives de dépistage précoce de l’ischémie
myocardique silencieuse chez les patients diabétiques. De grands progrès ont été réalisés
dans l’évaluation coronaire des patients asymptomatiques grâce à des techniques non
invasives comme le score de calcification coronaire qui permet de prédire les évènements
cardiovasculaires chez ces patients (166) et le score de calcification vasculaire multi-sites
qui prédit la mortalité dans la diabetes Heart Study (167). Par ailleurs, l’angiographie
tomographique automatisée coronaire aide à une classification très précise des patients
selon le type et la sévérité des lésions (168). Cependant, l’intérêt pronostique et
thérapeutique potentiel de l’identification de l’ischémie myocardique chez le diabétique
asymptomatique est sujet à controverse, l’intérêt du dépistage systématique, quant à la
mortalité cardiovasculaire, n’a pas été établi (169), il ne fait pas parti des recommandations
en cours pour le diabétique asymptomatique (26; 170)
5.1.2.2. L’artériopathie oblitérante des membres inférieurs
L’artériopathie oblitérante des membres inférieurs (AOMI) fait partie des maladies artérielles
périphériques. Le diabète sucré et le tabac sont les facteurs de risque les plus importants
dans sa survenue. Elle est deux fois plus présente dans le diabète de type 2 (171). Sa
prévalence dépend de l’âge, elle est de 1.2% dans l’étude UKPDS (172) chez des patients
avec un âge moyen de 52 ans et de 21% chez des diabétiques connus âgés en moyenne de
65 ans (173). Plusieurs études confirment cette prévalence aux alentours de 20 % (174;
175). Aux Etats Unis elle est présente chez 9.5 % des diabétiques (176). Dans notre pays,
sa prévalence dans le diabète sucré est estimée à 24,4% dans une étude descriptive
transversale (177). Il n’y a pas assez de données sur l’AOMI des diabétiques nouvellement
diagnostiqués dans notre pays.
L’évolution de l’artérite est rapide et sévère mais souvent silencieuse. Le dépistage doit être
systématique chez le diabétique de type 2 de plus de 40 ans ou dont le diabète sucré (de
type 1) évolue depuis plus de 20 ans. L’index de pression systolique (IPS) est l’outil clinique
principal dans la détection de l’AOMI, il est recommandé par de nombreuses sociétés
savantes (178; 179; 180), mais il présente des limites chez le diabétique en raison de la
présence de la neuropathie diabétique ou de la médiacalcose (181; 182) ce qui sous-estime
la véritable prévalence de cette complication (183). D’autres méthodes peuvent également
détecter l’AOMI comme l’ultrasonographie, l’index de pression systolique orteil/bras (184) ou
la pression systolique de l’orteil (185). L’intérêt de l’IPS dans le dépistage des formes
asymptomatiques et non diagnostiquées, en terme de réduction de la morbi-mortalité
cardiovasculaire et l’amélioration de la qualité de vie des patients qui en sont porteurs n’est
pas établi (186) en revanche, sa valeur pronostique est communément admise, un IPS bas
indique un risque important d’évènements athéro-thrombotiques, coronariens et cérébrovasculaires (187). L’AOMI est un facteur indéniable dans l’apparition du pied diabétique,
première cause d’amputations des membres inférieurs de l’adulte (188). La survie des
patients ayant subi une amputation est de moins de 50 % à trois ans (189).
16 Les mesures préventives sont essentiellement la prise en charge précoce des facteurs de
risque cardiovasculaires (26) ainsi que le dépistage précoce de l’AOMI.
5.1.2.3. L’accident vasculaire cérébral
Une révision des recommandations de l’accident vasculaire cérébral (AVC) par l’AHA et
ASA en 2013 a permis d’inclure les données de l’imagerie dans la définition, le concept
d’infarctus cérébral silencieux a été introduit de ce fait (190). De même, l’atteinte ischémique
de la rétine et de la moelle épinière d’origine vasculaire font désormais partie de la définition
de l’AVC. L’hypertension artérielle et la fibrillation auriculaire sont identifiées comme les
facteurs les plus importants dans la survenue de l’AVC chez le diabétique (191). L’âge de
survenue de cette complication est plus précoce que chez le non diabétique (192). Comme
pour les autres évènements cardiovasculaires, la fréquence, la mortalité et le retentissement
sur la qualité de vie de l’AVC sont en nette amélioration dans les pays riches alors que tous
ces marqueurs s’aggravent dans les pays à moyen ou faibles revenus (193).
Un facteur de risque important de l’AVC et des accidents ischémiques transitoires (AIT) est
représenté par la sténose carotidienne, elle explique un tiers des évènements cérébrovasculaires ischémiques (194). Dans sa forme asymptomatique, la sténose carotidienne
s’accompagne d’une incidence élevée d’AVC (195). Par ailleurs le caractère vulnérable de la
plaque augmente le risque d’accidents cérébraux indépendamment du degré de la sténose
(196).
La présence d’une MRC augmente l’incidence de l’AVC chez le diabétique indépendamment
des autres facteurs de risque, ceci est vrai aussi bien pour l’albuminurie que pour
l’insuffisance rénale. L’incidence de l’AVC augmente proportionnellement à l’albuminurie,
elle passe de 7.2% pour une normo albuminurie à 23% pour une albuminurie >300 mg/l
(197). L’albuminurie est considérée comme un facteur prédictif de récidive d’AVC (198) et
l’insuffisance rénale s’associe à une augmentation de 43% du risque d’AVC pour une
clearance à la créatinine entre 15 et 59 ml/mn/1.73 m² (199). La dysfonction rénale annonce
une mortalité élevée après un premier épisode d’attaque cérébrale (200), elle s’associe
fréquemment à des lésions cérébrales infra cliniques (201) et rend le traitement d’un épisode
aigu cérébro-vasculaire plus difficile en raison d’une réduction de l’efficacité des
thrombolytiques (202).
La prévention de l’AVC dans le diabète de type 2 est tributaire de la lutte contre les facteurs
de risque notamment le surpoids et l’obésité. Il est important de préciser que la prise en
charge optimale des seules hypertension artérielle et hyperglycémie réduit de trois quarts le
sur-risque d’AVC causé par le surpoids chez les diabétiques (203).
5.1.3. Le pied diabétique
Le pied diabétique est un problème de santé majeur pour le diabétique, en raison de la
souffrance physique et psychologique qu’il entraîne. C’est également un problème de santé
publique vu les dépenses importantes que nécessite la morbidité qui l’accompagne. Un
million de diabétiques sont amputés chaque année, cela équivaut à une amputation toutes
les 30 secondes dans le monde (204). L’ulcération du pied précède l’amputation dans 84 %
des cas (205), d’où l’importance de la dépister chez le diabétique. Elle est présente chez
11.9% des diabétiques dans l’étude de Belhadj (206) et entre 7 et 18 % dans le monde
(207). Elle est prédictive d’amputation et d’une mortalité élevée (208). La neuropathie
17 périphérique est un élément essentiel dans l’apparition de cette ulcération (209), un
traumatisme mineur, non ressenti, peut conduire à l’amputation en présence d’une
l’artériopathie périphérique et/ou de déformations du pied (210). L’AOMI fait partie des
facteurs majeurs de l’évolution défavorable de l’ulcération du pied (211). De nombreuses
classifications permettent d’évaluer l’étendue, le type et la gravité de la lésion. De celles qui
ont été validées, les plus utilisées sont celles de l’Université du Texas (UT) de 1996, PEDIS
de 2004 qui est recommandé, par le groupe international d’étude du pied diabétique
(IWGDF), pour la recherche prospective et comprend les mêmes cinq items que le
S(AD)SAD score de 1999 [ size (area, Depth) Sepsis, arteriopathy and denervation] (212;
213). Ces scores ont été validés surtout dans des populations caucasiennes.
La recherche systématique de l’AOMI, de la neuropathie périphérique, et des zones
d’hyperpression chez les diabétique de type 2, sans aucune lésion du pied, est fondamentale
pour dépister le « pied à risque » afin de proposer des mesures préventives. Une
classification avec gradation du risque a été proposée dans ce sens par l’IGWDF (213).
Parmi les mesures de prévention recommandées, les soins de pédicurie-podologie sont
indispensables pour de nombreuses sociétés savantes (214; 215; 216). La place du
pédicure-podologue est jugée indispensable par les recommandations françaises (217) et
américaines (218) et fait partie intégrante de l’équipe soignante multidisciplinaire (217). Le
podologue interviendrait au grade 2 de la classification de l’IWGDF, Il a pour rôle de vérifier
le statut de risque du patient et de s’impliquer dans le suivi et le traitement du pied du
diabétique. Par ailleurs, l’éducation thérapeutique podologique du patient et de son
entourage semble donner un impact positif sur le comportement des patients mais son
influence sur l’incidence des ulcérations est encore à déterminer (219).
5.1.4. L’hypertension artérielle
L’hypertension artérielle est le facteur de risque cardiovasculaire le plus fréquemment
associée au diabète de type 2, sa prévalence dans la population générale est entre 30 à
72% dans de nombreuses études algériennes (21; 22; 53). Selon l’étude STEPS-OMS (21),
la prévalence globale de l’hypertension artérielle chez les diabétiques est de 41,5 %,
(environ une personne sur deux diabétiques est hypertendue). Parving retrouve une
prévalence de l’hypertension chez les diabétiques entre 51 et 93%, elle augmente avec l’âge
et l’aggravation d’une dysfonction rénale (220). La prévalence de l’hypertension artérielle, au
moment du diagnostic du diabète, est élevée. Elle est de 39% dans UKPDS (105) et de 73 %
dans ADDITION (221). La fréquence de l’hypertension artérielle s’élève parallèlement à celle
de l’obésité, elle est particulièrement élevée chez les adolescents diabétiques de type 2
dans l’étude TODAY (222) et prédit, chez eux, une morbidité très élevée à un âge précoce,
avec les conséquences économiques que cela implique. Il est important de signaler que
61% des diabétiques non diagnostiqués sont hypertendus et présentent une dyslipidémie
dans 30 à 50% des cas (223). Par ailleurs, parmi les patients ayant une hypertension
essentielle, ceux qui présentent une modification structurelle ou fonctionnelle rénales ont un
risque important de développer un diabète de type 2 (224).
La physiopathologie de l’hypertension artérielle dans le diabète de type 2 est complexe.
Plusieurs mécanismes ont été proposés pour expliquer son apparition, entre autres,
l’insulinorésistance et l’hyperinsulinisme, par la pérennisation de l’effet anti-natriurétique de
l’insuline (225). Une hyper activation du système nerveux sympathique est proposée pour
expliquer l’apparition de l’hypertension artérielle et de la dysglycémie du syndrome
18 métabolique (226), enfin le stress oxydatif a été incriminé dans la genèse de l’ l’hypertension
artérielle et pourrait expliquer l’altération des voies de signalisation de l’angiotensine 2
aboutissant à la dysfonction endothéliale et au remodelage vasculaire (227).
L’hypertension artérielle et diabète sucré est certainement l’association la plus néfaste. La
relation entre le niveau de pression artérielle et l’incidence de la mortalité cardiovasculaire
est tout à fait éloquente chez les diabétiques de type 2 nouvellement diagnostiqués dans
l’Hypertension Diabetes Study (105), particulièrement quand elle est associée à une
albuminurie (156). L’hypertension artérielle est un facteur majeur de progression de la
néphropathie (228) et de la rétinopathie diabétique (229) vers le stade terminal, elle accélère
également la survenue des complications macro vasculaires (172), aggravant ainsi le
pronostic du diabétique hypertendu. Le traitement de l’hypertension artérielle est un élément
essentiel dans le recul des complications micro et macro vasculaires (230) et dans la
diminution de la mortalité cardiovasculaire du diabète sucré. Il y a généralement un
consensus concernant l’utilisation d’inhibiteur de l’enzyme de conversion ou d’agonistes des
récepteurs de l’angiotensine II en première intention. La cible tensionnelle à atteindre doit
être déterminée de manière à réduire la progression des complications micro vasculaires et
des évènements cardiovasculaires tout en évitant les effets négatifs d’une baisse trop
importante de la tension artérielle qui s’accompagne d’un regain de mortalité toutes causes
confondues (231). Les dernières recommandations sont en faveur d’un objectif tensionnel
dans le diabète sucré, < 140/85 selon EASD/ESC (26) en 2013, < 140/90 selon JNC8 en
2014 (232) et ≤130/80 en cas de MRC, cependant les chiffres optimaux chez le diabétique
de type 2 porteur de MRC avec le double but de ralentir sa progression et de réduire la
mortalité cardiovasculaire sont encore à déterminer d’après la dernière conférence du
KDIGO sur les controverses dans la maladie rénale du diabétique (233)
5.1.5. Insuffisance cardiaque et myocardiopathie
Le diabète sucré est un facteur de risque majeur indépendant d’insuffisance cardiaque
(234), il double le risque relatif chez l’homme et le sextuple chez la femme (235). Une
dysfonction systolique ou diastolique est retrouvée chez environ un quart des diabétiques de
type 2 (236), cette prévalence augmente avec l’âge.
Plusieurs facteurs sont incriminés dans l’apparition de l’insuffisance cardiaque chez le
diabétique. L’hyperglycémie chronique, par l’accumulation des produits de glycation avancés
dans le myocarde, aboutit à la mort des cardiomyocytes et à une formation de fibrose
myocardique, ce qui altère la compliance myocardique (237). La réduction de la compliance
du ventricule gauche est un signe précoce dans l’histoire de la cardiomyopathie typique du
diabète, cependant la grande fréquence de l’hypertension artérielle et de la pathologie
coronaire rend difficile l’interprétation d’une dysfonction diastolique retrouvée dans le diabète
de type 2. Le diagnostic de myocardiopathie diabétique requière l’élimination de toutes les
autres causes de myocardiopathie.
5.2. Autres complications
Nous signalerons que les complications aigues métaboliques, en diminution dans les pays
développés, sont encore relativement fréquentes dans notre pays, elles sont liées à un
manque de suivi éducatif, aux différentes complications infectieuses et à la précarité dans
laquelle se trouvent beaucoup de patients. Moins de 20 % de nos diabétiques ont une
19 hémoglobine glyquée < 7% en 2008 (141) ces patients sont soumis à un risque plus élevé de
développer des évènements cardiovasculaires (160) et d’accélérer la survenue et
l’aggravation des lésions de microangiopathie (238).
Les complications infectieuses, à l’origine de déséquilibres glycémiques parfois sévères,
sont essentiellement localisées au niveau des voies urinaires, de la peau et des voies
respiratoires. Elles s’accompagnent souvent d’insuffisance rénale ce qui assombrit le
pronostic du patient (239).
5.3. Les comorbidités
Les différentes comorbidités qui surviennent au cours du diabète sont de plusieurs types :
les pathologies qui mettent en arrière-plan le diabète en raison de leur impact
pronostique à court ou moyen terme comme les cancers, dont certains types semblent
survenir préférentiellement chez le diabétique de type 2 comme le cancer du côlon, de
l’endomètre et du sein (240). Il est difficile d’établir une relation directe entre le diabète et la
survenue de cancers d’autant plus qu’ils partagent un certain nombre de facteurs de risque
comme l’âge, l’obésité, le tabagisme, la sédentarité ou l’alimentation pauvre en végétaux
(241) ;
les pathologies inflammatoires chroniques qui aggravent les complications à type de
macroangiopathie en augmentant la vulnérabilité des plaques d’athérome (242). La
conséquence en est une forte prévalence des évènements et mortalité cardiovasculaires.
Les maladies inflammatoires incriminées, les plus étudiées, sont la polyarthrite rhumatoïde et
le psoriasis. La parodontopathie s’associe également à une inflammation chronique, elle est
plus sévère chez le diabétique et jouerait un rôle dans la pathogénie de la maladie
cardiovasculaire (243). De nombreuses études trouvent un lien statistique significatif entre la
présence d’une parodontopathie et les évènements coronariens (244; 245; 246) mais aussi
avec la mortalité cardio-rénale dans le diabète de type 2 (247). A l’instar des autres
affections chroniques inflammatoires, la parodontite chronique est associée à des
modifications systémiques sanguines avec une activation des marqueurs de l’inflammation
(248) qui sont considérés comme des facteurs de risque significatifs de l’athérosclérose
(249) ;
les pathologies qui accompagnent très souvent le diabète mais qui ne sont pas
classées comme une « complication du diabète » la dysfonction cognitive en fait partie, le
lien physiopathologique entre cette comorbidité et le diabète n’est pas encore bien établi,
cependant le diabète est considéré comme un facteur de risque de développer une
dysfonction cognitive ou une démence (250; 251). Le diabète semble avoir un effet délétère
supplémentaire sur le cerveau des patients. Parmi ceux qui présentent une maladie
athéroscléreuse de même gravité, on a constaté que les diabétiques avaient plus de lésions
cérébrales que les non diabétiques (252). Le syndrome métabolique avec ses différents
composants, l’hyperglycémie et la durée du diabète jouent un rôle dans le déclin cognitif
(253; 254). Les conséquences sur la qualité de vie et sur l’observance du traitement sont
considérables. Nous citerons, également, le syndrome dépressif et le syndrome d’apnée du
sommeil, pathologies très souvent associés au diabète sucré. Les diabétiques avec une ou
plusieurs comorbidités sont particulièrement vulnérables aux soins optimalisés (15).
20 Les pathologies chroniques qui s’associent au diabète sont une réalité dont il a été tenu
compte dans le statement de L’ADA/EASD qui propose une stratégie thérapeutique centrée
sur le patient (255).
6. Actualités thérapeutiques
Quel que soit le niveau d’intervention thérapeutique, en prévention primaire, secondaire, ou
tertiaire, la prise en charge est multi-interventionnelle. Le contrôle optimalisé de la glycémie,
de l’hypertension artérielle et des autres facteurs de risque cardiovasculaire sont les piliers
de la prise en charge du diabète à tous les niveaux. Les cibles thérapeutiques font
continuellement l’objet de discussions et d’ajustement en fonction des données fournies par
les grandes études. Nous avons appris avec l’étude UKPDS (256) que le contrôle simultané
des chiffres tensionnels et glycémiques avait un effet bénéfique additif sur l’incidence des
complications chroniques. L’étude ACCORD (257) nous met en garde contre le contrôle
glycémique et tensionnel trop strict car il s’associe à une mortalité plus élevée. L’étude
STENO2 (42; 258) nous a bien montré qu’une prise en charge intensive des différents
facteurs de risque associée à une modification des habitudes alimentaires et à de l’exercice
physique permettaient de réduire significativement la progression de la néphropathie (11%
vs 25 %), de la rétinopathie (26% vs 43%), de la neuropathie autonome (11% vs 29%) et de
la morbi-mortalité cardiovasculaire (34% vs 54%). Le bénéfice thérapeutique reste toujours
présent après 13 ans de suivi.
Un volet fondamental du traitement est certainement le changement de mode de vie car il est
associé à quatre fois moins d’évènements cardiovasculaires chez les diabétiques de type 2
dépistés (37). L’éducation thérapeutique avec une équipe multidisciplinaire permettra un
meilleur contrôle glycémique, une réduction de 90% des lésions aiguës des membres
inférieurs, des journées d’hospitalisation et une meilleure adhésion au traitement du malade
(259), l’efficacité de l’éducation dépend du contexte psychosocial qu’il est nécessaire
d’évaluer chez tout diabétique (170).
21 7. Etudes similaires sur la morbidité dans le diabète sucré
Nous rapportons dans ce chapitre les études similaires à la nôtre, effectuées en Algérie et
ailleurs.
7.1. Etudes similaires Algériennes :
-
Etude DiabCare-Algérie (141) est une sous-étude de DiabCare study qui est un projet
international initié par l’OMS et l’IDF dont l’objectif est d’évaluer la qualité de prise en charge
des patients diabétiques à travers le monde. L’Algérie a participé à cette étude prospective,
transversale, multicentrique, avec 977 diabétiques non sélectionnés dont 86% sont de
type 2. L’équilibre glycémique et les complications micro et macro-vasculaires ainsi que les
facteurs de risque associés au diabète y sont rapportés.
7.2. Etudes similaires Au Maghreb :
-
Etude de Harzallah (260), rétrospective, mono-centrique sur 300 dossiers de patients
diabétiques de types 2 nouvellement diagnostiqués. L’objectif est d’évaluer les complications
micro et macro-vasculaires.
7.3. Etudes, dans le monde, qui présentent un recrutement de patients
diabétiques de type 2 nouvellement diagnostiqués :
- Etude UKPDS (United Kingdom Prospective Diabetes Study) (261) est une étude de
cohorte Anglaise à travers des centres de santé du royaume uni de plus de 5000 diabétiques
de type 2 dont le diabète est nouvellement diagnostiqué, les patients sont examinés et suivis
durant plus de 25 ans. L’objectif de l’étude étant d’étudier l’impact du traitement et de
l’équilibre glycémique sur l’incidence des complications dégénératives du diabète. Les
caractéristiques de base sont les données que nous exploiterons pour les comparer aux
nôtres ;
- Enquête NHANES (The National Health and Nutrition Examination Survey, Etats Unis)
(262) : débutée en 1971 et qui continue jusqu’à ce jour, NHANES est une enquête
nationale, basée sur un questionnaire et une évaluation clinique et biologique, sur un
échantillon représentatif de la population américaine civile. Le recrutement des personnes
éligibles se fait tous les deux ans environ, l’objectif étant d’évaluer l’état de santé et l’état
nutritionnel des américains, de suivre l’évolution de ces derniers et d’évaluer régulièrement
la qualité de prise en charge. Il y’a une sous population composée de diabétiques dont les
caractéristiques au diagnostic du diabète font l’objet de notre intérêt ;
- Etude ADDITION (Anglo-Danish-Dutch Study) (221) : il s’agit d’une étude multicentrique,
contrôlée, randomisée, dans les unités de soins primaires, ou plus de 2800 patients
diabétiques de type 2, âgés de 40 à 69 ans dont le diabète est diagnostiqué grâce à un
dépistage systématique ciblant une population à risque. L’objectif de cette étude est de
déterminer le bénéfice sur les complications dégénératives d’une intervention multifactorielle
sur des patients dont le diabète est diagnostiqué assez tôt. Une évaluation de base est faite
comprenant la recherche des complications micro et macro vasculaires.
22 - Etude HOORN (263) est une étude, réalisée aux pays bas, dans la ville de Hoorn, 255
patients diabétiques nouvellement diagnostiqués ont été répartis en deux groupes, ceux dont
le diagnostic a été fait en médecine générale et ceux qui ont fait l’objet d’un dépistage ciblé.
L’objectif est de voir s’il existe une différence entre les deux groupes de patients quant à la
prévalence des complications microvasculaires.
- Etude SOUL-D (South London Diabetes study) (264) : est une étude, transversale, dans
un quartier multi-ethnique de Londres, sur 1,506 diabétiques dont le diabète est
nouvellement diagnostiqué, l’objectif est d’évaluer les caractéristiques cliniques au diagnostic
du diabète sucré
23 Partie 2
OBJECTIFS DE L’ETUDE
MATERIEL ET METHODE
24 V.
OBJECTIFS DE L’ETUDE
Objectif principal :
Evaluer les complications dégénératives dans une population de consultants diabétiques de
type 2, adultes, nouvellement diagnostiqués, recrutés au niveau du secteur sanitaire de Ain
Taya (hôpital et périphérie) à partir de j0 de l’étude et revus un an après.
Objectifs secondaires:
1- Etudier l’impact à un an des complications dégénératives rénales du diabète sucré
de type 2 comme facteurs de risque de la maladie athéro-thrombotique.
2- Dégager des instructions de prévention secondaire de la maladie athérothrombotique en relation avec les complications rénales.
VI.
MATERIEL DE L’ETUDE
1. Population étudiée
La population que nous avons étudiée est composée de patients âgés de 40 à 70 ans,
souffrant d’un diabète de type 2 nouvellement diagnostiqué, se présentant pour la première
fois au niveau des consultations, spécialisées, de médecine générale et d’urgences
médicales, du secteur sanitaire de Ain Taya (hôpital et périphérie) quel que soit leur lieu de
résidence. Ils seront suivis durant une année à partir de Jo, jour de leur recrutement.
2. Echantillonnage
La taille de l’échantillon (n) a été calculée selon la formule de l’intervalle de confiance
ε p q
2
suivante :
n =
i
2
0
0
Le calcul s’est fait en fonction de la complication dégénérative référentielle qui est la
rétinopathie diabétique dont la fréquence est en moyenne de 30% chez les diabétiques
nouvellement diagnostiqués (265; 266). Le choix de la rétinopathie diabétique pour ce calcul
repose sur le fait qu’elle soit une complication spécifique du diabète avec des critères
diagnostiques standardisés qui facilitent son évaluation épidémiologique.
ε
i
p0
q0
= 1,96 pour un risque d’erreur α = 5%
= degré de précision désirée =0,05
= 30% = 0, 3
= 1- p0
Le nombre minimum de sujets nécessaires pour cette étude est ainsi évalué à 323 patients,
d’après le calcul suivant :
.
25 VII. METHODOLOGIE DE L’ETUDE
1. Type de l’étude
Il s’agit d’une étude observationnelle, prospective, mono centrique, de cohorte conduite en
deux parties pour atteindre les deux premiers objectifs :
La première partie est descriptive, elle nous a permis de diagnostiquer, dès l’inclusion, toutes
les complications du diabète sucré, pour répondre à l’objectif principal d’évaluation des
différentes complications dégénératives dans une population de patients diabétiques de type
2 nouvellement diagnostiqués, à partir de Jo de l’étude et revus un an après.
La deuxième partie est descriptive et comparative de type exposé/ non exposé au facteur de
risque représenté par la maladie rénale chronique dans le diabète de type 2. Après un suivi
d’un an, nous avons étudié l’association entre l’exposition au facteur de risque
(néphropathie) et l’apparition de la maladie athéro-thrombotique (évènements
cardiovasculaires), à cet effet deux groupes de patients ont été constitués :
- le premier groupe est représenté par les diabétiques exposés chez qui une
néphropathie est découverte et qui ne présentent pas de maladie athéro-thrombotique à
l’évaluation de départ ;
- le second groupe est représenté par les diabétiques non exposés qui ne présentaient
pas le facteur de risque qu’est la néphropathie et qui n’ont pas de maladie athérothrombotique à l’évaluation de départ.
Les critères d’appariement des deux groupes ont été : l’âge, le sexe, les facteurs de risque
cardio vasculaire.
2. Méthode statistique utilisée
2.1. Analyse descriptive
L’analyse descriptive des différentes caractéristiques des patients a été faite comme
suit :
- pour les variables quantitatives nous avons précisé la moyenne, l’écart type, la
médiane et les quartiles ;
- pour les variables qualitatives, nous avons précisé les pourcentages.
2.2. Analyse comparative
L’analyse comparative s’est faite selon qu’il y ait ou non une maladie rénale chronique chez
des patients indemnes de maladie athéro-thrombotique.
2
- Le test du χ a été réalisé pour les variables qualitatives ;
- Le test de student ou de l’écart réduit pour la comparaison de deux moyennes ;
- Le test d’Anova a été utilisé pour la comparaison de plusieurs moyennes ;
26 - Le logiciel épi info 4.6 a été utilisé pour l’analyse des résultats. Tous les tests ont été
réalisés avec un risque d’erreur de première espèce α = 5%.
2.3. Analyse multivariée
L’analyse multivariée a été réalisée sur SPSS version 21, elle a été faite selon les tranches
d’âge, le sexe, et selon les groupes exposés à d’autres risques potentialisant le risque de
néphropathie (tabac, obésité, hypercholestérolémie…).
3. Lieu et mode de recrutement
3.1. Lieu de recrutement
La première consultation a été faite au niveau de l’ancien secteur sanitaire d’Ain-Taya. La
commune d’Ain-Taya est une petite ville, à 20 km d’Alger, sur la côte Est de la baie d’Alger.
Elle abrite l’hôpital et partage l’espace géographique de l’ancien secteur sanitaire avec trois
autres communes (Bordj el Bahri, El Marsa et Heuraoua). Cette région a une population de
140.000 habitants (recensement ONS 1988), relativement stable, homogène et de même
ethnie. C’est une région à vocation semi-rurale qui bénéficie d’une bonne couverture
médicale. Les consultations concernées par l’étude sont :
- les consultations spécialisées de médecine interne au niveau de l’hôpital d’Ain-Taya;
- les consultations et service de chirurgie au niveau de l’hôpital d’Ain-Taya ;
- les consultations spécialisées de médecine interne et de diabétologie dans les structures
extra hospitalières du secteur sanitaire (polycliniques de Surcouf, Bordj el Bahri, El Marsa,
Ain el Kahla) ;
- les consultations de médecine générale dans ces mêmes structures extra hospitalières du
secteur sanitaire d’Ain-Taya ;
- les unités d’urgences médicales et chirurgicales de l’hôpital d’Ain-Taya.
Les patients ont été, ensuite, adressés à ma consultation au sein de l’hôpital pour être
recrutés définitivement.
3.2. Mode de recrutement
Tous les patients diabétiques de type 2, répondant aux critères d’inclusion ont été recrutés
de manière consécutive et exhaustive. Dès le diagnostic de diabète sucré, le patient est
orienté à ma consultation pour être recruté définitivement après confirmation du diagnostic
de diabète sucré de type 2. Le patient ainsi recruté au jour Jo, bénéficie d’une évaluation
initiale complète à la recherche de complications chroniques. Les malades ayant consulté
aux urgences, pour une complication aiguë et qui y ont séjourné, ont été recrutés sur place.
Les patients hospitalisés, ont été examinés et recrutés durant leur séjour à l’hôpital.
27 4. Critères d’inclusion
Les critères d’inclusion sont les suivants :
- Patient, homme ou femme, âgé entre 40 ans inclus et 70 ans inclus, et ;
- Et présence d’un diabète sucré, c’est-à-dire une glycémie à jeun ≥ 1.26 g/l observée
à deux reprises après 8h de jeûne ou une glycémie au hasard ≥ 2g/l associée à des
signes d’hyperglycémie (syndrome polyuropolydipsique, perte de poids inexpliquée)
ou une glycémie ≥ 2g/l deux heures après ingestion de 75 g de glucose au cours
d’une hyperglycémie provoquée orale, et ;
- Et diabète sucré nouvellement diagnostiqué.
Dans ce travail, nous n’avons pas recherché spécifiquement le diabète de type LADA ou
africain. Le tableau clinique n’étant pas assez discriminatif, il est difficile de les distinguer du
diabète de type 2. Devant un tableau clinique intermédiaire entre le type 1 et le type 2, nous
avons recherché les facteurs de risque du diabète de type 2 (267) pour classer ces patients,
notamment : l’antécédent familial, chez les parents du premier degré, de diabète de type 2
et/ou d’HTA et/ou d’obésité, la présence d’un surpoids, d’une obésité, d’une HTA, d’une
dyslipidémie (HDL bas, triglycérides élevés) ou d’un syndrome métabolique.
5. Critères d’exclusion
Nous avons exclu de notre étude :
- le diabète gestationnel, classé par l’OMS comme entité indépendante du diabète sucré de
type 2 (4) ;
- le diabète sucré connu ;
- les diabétiques de moins de 40 ans, car le diabète de type 2 est moins fréquent avant cet
âge et pose très souvent un problème de typologie avec le diabète de type 1 ;
- les diabétiques de plus de 70 ans, en raison du caractère souvent secondaire du diabète
sucré, l’élévation de la glycémie est d’interprétation plus difficile dans ce cas-là ;
- diabète sucré secondaire ; est considéré comme diabète sucré secondaire, tout diabète
qui apparaît dans le cadre d’un processus pathologique ou d’une iatrogénie, en accord
avec la classification étiologique des diabetes de l’ADA (267), réversible après
suppression (si possible) de la cause
6. Organisation pratique
Plusieurs séances de travail, explicatives, ont été réalisées, entre Décembre 2007 et juin
2008, avec les médecins généralistes et spécialistes concernés par la prise en charge des
diabétiques, dans les principaux lieux de consultation des diabétiques, du secteur sanitaire
d’Ain Taya. Des fiches de liaison, ont été distribuées aux médecins.
Le recrutement a commencé le premier Janvier 2009. A partir de cette date, nous avons
reçu à notre consultation tous les patients éligibles. Nous avons, alors, confirmé le diagnostic
de diabète de type 2 et éliminé une cause secondaire. Nous avons, ainsi, recruté les
patients, jusqu'à ce que le nombre minimum de malades soit atteint ou au-delà. Tous les
patients recrutés ont bénéficié d’un suivi d’au moins un an et d’une prise en charge intégrale,
en collaboration avec leur médecin traitant.
28 7. Méthode d’évaluation
7.1. Evaluation des caractéristiques générales
7.1.1. Outils d’évaluation
Une évaluation complète a été réalisée chez les patients, elle s’est basée sur l’interrogatoire,
l’examen clinique et des examens complémentaires (annexe 1).
L’interrogatoire des patients a recherché les conditions socio-économiques, le niveau
d’instruction (a été considéré comme analphabète, selon l’UNESCO (268), tout patient dans
l’incapacité de lire et d’écrire en arabe et en français), les facteurs de risque
cardiovasculaires selon NCEP ATPIII (96), la survenue d’évènements cardiovasculaires, les
pathologies associées et le traitement suivi.
Les conditions socio-économiques ont été appréciées, surtout, selon le revenu global, par
famille, déclaré par les patients. Ce dernier a été comparé au revenu salarial moyen de
l’algérien (29 507 DA) et au SNMG (15000 DA) dont les données ont été publiées par l’office
national des statistiques (269). Nous avons classé les patients comme suit (Tableau 1) :
Tableau 1 : Classement socio-économiques des patients selon le revenu
Revenus déclarés par le patient Classement de la condition socio‐économique Moins de 15000 DA Très mauvaises De 15000 à 25000 DA mauvaises De 25 000 à 40.000 DA moyennes De 40 000 à 50 000 DA bonnes Plus de 50 000 DA Très bonnes Les constantes cliniques suivantes ont été analysées :
-
-
le poids, la taille ;
le tour de taille a été mesuré suivant l’horizontale passant à mi-chemin entre le bord
inférieur de la dernière côte et le bord supérieur de la crête iliaque. Nous avons utilisé,
dans notre étude, les deux types de critères diagnostiques de l’obésité abdominale:
l’américain, celui de l’ATP III (hommes : > 102 cm, femmes : > 88 cm) et,
celui de
l’IDF (hommes : ≥ 94 cm, femmes : ≥ 80 cm) (96; 270). Nous avons recherché le
syndrome métabolique selon les deux définitions proposées. A titre comparatif nous
l’avons également recherché selon la définition de l’AHA 2009 (98) ;
le Body Mass Index (BMI) est calculé suivant la formule : poids (Kg)/Taille (m²). Il nous a
permis de classer les patients selon les données de l’OMS (271) : le patient est
considéré comme ayant un BMI normal s’il est entre 19 et 24.9 Kg/m², un surpoids s’il
est entre 25 et 29.9 Kg/m², une obésité de stade 1 s’il est entre 30 à 34.9 Kg/m², une
obésité de stade 2, s’il est entre 35 à 40 Kg/m² et une obésité stade 3, s’il est supérieur
à 40 Kg/m².
29 Les outils d’évaluation qui ont été utilisés pour les différents appareils sont les suivants :
- pour l’appareil cardiovasculaire, nous avons pratiqué :
o un examen cardiovasculaire complet avec une prise de la tension artérielle
aux deux bras, après au moins 10 mn de repos, en décubitus dorsal puis
après orthostatisme à 1mn et 2 mn ;
o la mesure de l’index de pression systolique (IPS) ;
o un électrocardiogramme à 15 dérivations ;
o un écho-döppler cardiaque et artériel (artères des membres inférieurs, troncs
supra-aortiques et artères rénales) ;
o épreuve d’ischémie à l’effort (épreuve d’effort ou scintigraphie myocardique au
Tc99 avec épreuve à la dobutamine) si positive une coronarographie est
pratiquée.
- pour l’appareil uro-néphrologique, nous avons réalisé :
o un examen clinique à la recherche d’un contact lombaire, d’une douleur à la
palpation des fosses lombaires et d’un globe vésical ;
o un bilan sanguin (urée, créatinine) et urinaire (albuminurie) ;
o une échographie rénale et des voies urinaires. Nous avons mesuré le résidu
post mictionnel (RPM) ;
o PBR si indiquée ;
- Pour l’appareil neurologique, nous avons réalisé :
o un examen neurologique central et périphérique ;
o des épreuves d’Ewing pour la dysautonomie cardiaque ;
o la mesure du résidu post mictionnel pour la dysautonomie vésicale ;
o une cystomanométrie en cas de résidu post-mictionnel > 50 ml ;
o des examens endoscopiques en cas de suspicion d’une neuropathie
autonome du tractus digestif ;
o un scanner cérébral en cas d’anomalies de l’examen neurologique central ;
- Pour l’appareil ophtalmologique : un fond d’œil a été réalisé par un
ophtalmologiste entraîné.
- Pour l’appareil locomoteur : nous avons fait un examen podologique complet et
utilisé les classifications de l’UT (272) et de l’IWGDF (213) pour classer les patients.
- Pour les autres appareils : nous avons procédé systématiquement à un examen
stomatologique, lympho-ganglionnaire et thyroïdien.
Nous avons pratiqué systématiquement des examens biologiques (annexe 2) dès la
première consultation. L’hémoglobine glyquée a été dosée par la méthode à
chromatographie liquide sous haute pression (HPLC).
Les critères diagnostiques des comorbidités sont les suivants :
- la présence à l’interrogatoire d’une notion de suivi et de traitement d’une pathologie
médicale ;
- la présence de troubles de la mémoire récente à l’interrogatoire et test simple de
mémorisation (mots ou phrase) durant la consultation pour la dysfonction cognitive ;
- traitement antidépresseur prescrit par un psychiatre pour le syndrome dépressif ;
- TSH ultrasensible anormale (selon les normes du laboratoire) pour les dysthyroïdies ;
- des signes cliniques évocateurs, complétés par des examens paracliniques pour les
autres endocrinopathies, les maladies générales, les néoplasies ou pour toute autre
pathologie.
30 7.2. Évaluation de la microangiopathie
7.2.1. La rétinopathie diabétique
La rétinopathie diabétique a été évaluée par un examen ophtalmologique avec la pratique
systématique d’un fond d’œil par un ophtalmologiste qui a apprécié l’état de la rétine, la
sévérité des lésions, quand elles existent, et le pronostic fonctionnel de l’œil. Il a décidé
également des examens complémentaires à pratiquer et du traitement à appliquer.
Critères diagnostiques : le diagnostic de rétinopathie diabétique est porté sur l’existence de
lésions de type « AMIR » au fond d’œil ou à l’angiographie, selon la classification proposée
par l’ALFEDIAM (273) (annexe1).
7.2.2. La neuropathie diabétique
7.2.2.1. Neuropathie périphérique
La neuropathie diabétique périphérique est un trouble sensitivomoteur secondaire à une
lésion neuronale causée par le diabète sucré. Elle se manifeste par une douleur assez
caractéristique et une anomalie de la sensibilité superficielle et profonde. Elle s’accompagne,
dans les formes évoluées, de troubles moteurs (274).
La recherche de la neuropathie périphérique s’est basée sur :
- la présence de signes subjectifs à l’interrogatoire, survenant surtout la nuit, à type de
fourmillements, de picotements, de brûlures, d’une allodynie. La douleur de type
neuropathique a été évaluée, dans notre étude, par le score DN4 (275). Une douleur a été
considérée comme d’origine neuropathique si le score DN4 ≥ 4 ;
- un examen neurologique périphérique bilatéral, après des explications détaillées données
à chaque patient sur le déroulement de l’examen et les réponses précises que nous
souhaitons avoir. La perception de référence utilisée pour l’examen de la sensibilité est
celle perçue au niveau des mains et des bras. Nous avons réalisé :
o un examen de la sensibilité superficielle thermo-algésique, incluant les tests au chaud
au froid (tubes chaud et glacé), tactile (coton), à la douleur (au cure-dent) ;
o un examen de la sensibilité tactile profonde par le test au monofilament à 10 g, de la
sensibilité vibratoire au diapason (128 Hz), ces deux tests ont été réalisés selon les
recommandations de l’IWGDF 2008 (276). L’examen a été complété par l’évaluation
proprioceptive (sens des positions des orteils) et du sens stéréognosique pour l’atteinte
sensitive centrale ;
o un examen des réflexes ostéo-tendineux (rotulien et achilléen en particulier), cutanés
(abdominaux), muqueux (cornéen et vélo-palatin). La manœuvre de Jendrassik est réalisée
si nécessaire ;
o un examen des paires des nerfs crâniens, essentiellement les nerfs oculomoteurs ;
o un examen de la motricité, de la force musculaire au niveau des membres supérieurs
et inférieurs, en testant, particulièrement, les muscles quadriceps et tibiaux antérieurs.
Critères diagnostiques : la neuropathie périphérique des membres inférieurs a été évaluée
selon le score du Michigan Neuropathy Screening Instrument (MNSI). Le diagnostic de
neuropathie périphérique est retenu si le score MNSI ≥ 2.5 (277)
31 7.2.2.2. Neuropathie autonome
L’atteinte du système autonome n’est pas encore classée, actuellement, de manière claire
dans la microangiopathie diabétique (123). Nous l’étudions néanmoins dans le cadre de la
neuropathie du diabète sucré.
¾ Neuropathie autonome cardiaque
La neuropathie autonome cardiaque (NAC) a été évaluée à l’aide des épreuves mises au
point par Ewing (278), en accord avec les recommandations issues de la conférence de
consensus de San Antonio (279). Les épreuves d’Ewing ont été réalisées sur des patients à
jeun, après s’être assuré qu’il n’y avait pas de contre-indications (une rétinopathie
proliférative ou une hypertension difficile à équilibrer) ou de conditions qui auraient rendu
l’interprétation des résultats difficile (une hypoglycémie nocturne, un effort physique
inhabituel, une fièvre, une anémie, une dysthyroïdie, une poussée d’insuffisance cardiaque
ou respiratoire, une insuffisance rénale sévère, une coronaropathie sévère, un bloc auriculoventriculaire, un trouble du rythme sévère). Il a été recommandé aux patients sous traitement
antihypertenseur, d’arrêter leur traitement 24 h avant si cela était possible.
Le déroulement des épreuves s’est fait comme suit : après un repos de 30 mn, un
électrocardiogramme est réalisé, au repos et durant chaque épreuve, à l’aide d’un appareil
usuel 3 pistes. Un temps de 10 mn au moins sépare les trois épreuves. La recherche de
l’hypotension orthostatique, en accord avec le statement de l’ADA 2005 (274), est faite après
1mn puis 2 mn d’orthostatisme.
Des explications détaillées, sur les objectifs et la manière de pratiquer cet examen, ont,
systématiquement, été fournies au malade. Le même opérateur, accompagné d’un aide, a
pratiqué les différentes épreuves, pour tous les patients. L’analyse des données s’est faite
en calculant, à l’aide d’une règle à électrocardiogramme, tous les intervalles R-R en
millisecondes (ms) et la fréquence cardiaque qui leur correspond ; ces indications ont été
notées, afin de calculer les différents ratios permettant l’interprétation des résultats.
ƒ Epreuve de respiration profonde : le patient, en décubitus dorsal, a réalisé 6 cycles
respiratoires profonds en une minute. L’opérateur, chronomètre en main, a guidé le patient
de façon à réaliser une longue inspiration de 5 secondes puis une longue expiration de 5
secondes de manière répétitive, jusqu'à ce que la minute s’écoule. Une marque est apposée
sur le tracé électrocardiographique à chaque début d’inspiration et d’expiration. Le rythme
cardiaque baisse en expiration forcée et augmente en inspiration forcée dans les conditions
normales. Pour l’analyse des résultats, nous avons calculé la moyenne des intervalles R-R
en ms et des fréquences cardiaques minimales et maximales respectivement en inspiration
forcée et en expiration forcée, ces moyennes ont été utilisées pour calculer le ratio R-R
expiratoire/R-R inspiratoire (E:I ratio) et la différence de fréquence cardiaque entre
l’inspiration et l’expiration.
Cette épreuve est anormale si les deux résultats suivants est anormal (274):
-
une différence de fréquence cardiaque entre Inspiration et Expiration < 10 bat/mn est
anormale (Normale ≥ 15 bat /mn, limite : de 11 à 14 bat/mn) ;
le E:I ratio est anormal s’il est inférieur à la valeur minimale correspondant à l’âge.
Les valeurs normales minimales du E:I ratio, interprétées selon l’âge (280), sont :
32 20-24 ans (1.17) ; 25-29 ans (1.15) ; 30-34 ans (1.13) ; 35-39 ans (1.12) ; 40-44 ans (1.10) ;
45-49 ans (1.08) ; 50-54 ans (1.07) ; 55-59 ans (1.06) ; 60-64 ans (1.04) ; 65-69 ans (1.03) ;
70-75 ans (1.02).
ƒ Epreuve d’orthostatisme : elle a été réalisée de façon active, sous enregistrement
électrocardiographique. Normalement, il y’a une tachycardie aux alentours du 15e battement
suivie d’une bradycardie vers le 30e battement après l’orthostatisme. L’intervalle R-R est
mesuré vers le 15e battement (R-R le plus cout) et vers le 30e battement (R-R le plus long).
Le ratio 30:15 doit, normalement, être supérieur à 1.03. Cette épreuve est anormale si le
ratio 30:15 est ≤ 1.00 (278).
ƒ Epreuve de Valsalva : après 10 mn de repos au moins, le patient se met en position assise, il
lui est demandé d’expirer à glotte ouverte, dans un embout buccal relié à un manomètre
(manomètre d’un tensiomètre), de façon à maintenir une pression de 40 mm Hg pendant 15
secondes. Une tachycardie, par stimulation du sympathique, se fait normalement pendant
l’expiration, suivie d’une bradycardie reflexe, due à l’action parasympathique, après 15 s.
L’intervalle R-R le plus long et l’intervalle R-R le plus court ont été mesurés.
Cette épreuve est anormale si le ratio R-R le plus long : R-R le plus court est < 1.2 (280).
ƒ Recherche de l’hypotension orthostatique : elle a, généralement, été faite au moment de
l’épreuve d’orthostatisme, la tension artérielle est prise avant l’épreuve, ensuite, après 1mn
et 2 mn d’orthostatisme.
Nous avons considéré comme hypotension orthostatique une baisse > 20 mm Hg de la
tension artérielle systolique (TAS) ou > 10 mm Hg de la tension artérielle diastolique (TAD)
en accord avec les recommandations de l’ADA (274).
Critères diagnostiques : le diagnostic de neuropathie autonome cardiaque a été retenu
devant une anomalie d’au moins une des épreuves (E:I ratio, ratio 30:15, épreuve de
Valsalva). La NAC a été considérée comme débutante, devant une anomalie d’une des trois
épreuves, comme confirmée, devant une anomalie de deux des trois épreuves et comme
sévère, devant une anomalie des 3 épreuves.
¾ La neuropathie autonome vésicale
La recherche de la neuropathie autonome vésicale s’est basée sur la mesure du résidu
post mictionnel (RPM) chez tous les patients. Le patient s’est présenté avec une vessie
pleine (urines de la nuit en général) pour un examen ultrasonographique, nous permettant,
ainsi, d’apprécier la capacité de la vessie et son aspect, la structure et la taille de la prostate
chez l’homme, de l’utérus et des annexes chez la femme. Après avoir vidé sa vessie, le
patient est repris pour mesurer le RPM. Si ce dernier est retrouvé > 50 ml, et après une
confirmation de ce résultat par une deuxième mesure, une cystomanométrie est alors
demandée chez le patient.
33 Critères diagnostiques : le diagnostic de neuropathie vésicale est retenu si le RPM est
supérieur à 90ml et/ou une cystomanométrie anormale, sans que cela ait été expliqué par un
obstacle d’une autre origine.
¾ Autres neuropathies autonomes
La dysfonction érectile a été recherchée, systématiquement, à l’interrogatoire à l’aide d’une
seule question posée « avez-vous un trouble de l’érection » selon la conférence de
consensus du NIH (281). Nous avons précisé le type du trouble et la date de son installation.
Une cause iatrogène (médicamenteuse…), psychologique ou médicale a été recherchée. Le
diagnostic de dysfonction érectile a été retenu si le patient le confirme. Elle a été rattachée à
une dysautonomie que si elle s’est accompagnée d’autres signes de neuropathie autonome.
Critères diagnostiques : le diagnostic de dysfonction érectile est retenu si le patient répond
« oui » à la question « avez-vous un trouble de l’érection ».
La neuropathie digestive a été recherchée à l’interrogatoire (vomissements, constipation
et/ou diarrhées). Des examens endoscopiques ont été pratiqués chez les patients
symptomatiques pour éliminer une autre cause. Le diagnostic a été retenu sur des éléments
de présomption (signes digestifs avec une endoscopie normale).
Critères diagnostiques : le diagnostic de gastroparésie est retenu devant des vomissements
inexpliqués et une stase gastrique sans obstacle décelable à l’endoscopie oeso-gastroduodénale. Le diagnostic de neuropathie autonome du tractus digestif inférieur est retenu en
cas de constipation opiniâtre ou de diarrhée sans étiologie évidente et une coloscopie
normale.
La neuropathie sudorale a été recherchée à l’interrogatoire.
Critères diagnostiques : Le diagnostic a été retenu devant une transpiration excessive du
tronc avec une sècheresse des pieds.
7.2.3. La maladie rénale chronique
La maladie rénale chronique a été recherchée par :
ƒ
Le dépistage systématique de la protéinurie à la bandelette réactive. Après une
réaction positive, une quantification pondérale de la protéinurie et de la créatininurie a
été faite (sur urines de 24h), avec calcul systématique du ratio protéine/créatinine
(PCR). Après une réaction négative, nous avons recherché la micro albuminurie et
calculé l’Albumine/créatinine ratio (ACR), en accord avec les recommandations de
l’IDF 2005 (282). Cette évaluation de l’albuminurie a été faite en dehors de toute
infection urinaire ou déséquilibre important de la glycémie ou d’une diurèse forcée ou
de fièvre ou d’un exercice physique intense. Pour éviter des résultats faussement
positifs, nous avons associé systématiquement pour toute demande d’albuminurie un
examen cytobactériologique des urines et une glycémie à jeun. Des explications
détaillées ont été dispensées à chaque patient afin que l’examen se fasse dans des
conditions optimales. Les méthodes utilisées pour la détection de la microalbuminurie
sont basées sur la turbidimétrie, immuno-turbidimétrie ou néphélémétrie dans tous
les cas.
34 ƒ
L’évaluation systématique de la fonction rénale, en dosant l’urée sanguine, la
créatininémie et en calculant la clearance à la créatinine à l’aide de la formule de
Gault et Cockcroft [(140-âge) x poids x K / créatinine en mg/l x 8,8 ; K = 1,25
chez l’homme] ou bien, à l’aide de l’équation de l’étude « Modification of Diet and
Renal Disease » (MDRD) (283), qui ne tient compte que de l’âge et de la créatinine
ce qui nous a permis de pallier aux limitations de la première formule, chez certains
sujets (obèses, masse musculaire excessive ou trop réduite).
Critères diagnostiques de la MRC : a été considéré comme ayant une maladie rénale
chronique, tout diabétique présentant une macro albuminurie, une micro albuminurie, dans
les conditions précitées et/ou une clearance à la créatinine < 60 ml/mn/ 1,73m². Ces
paramètres ayant été vérifiés, au moins 2 à 3 fois dans les 4 à 6 mois, pour confirmer leur
caractère permanent (282; 283)
7.2.3.1. Critères de présomption de la néphropathie diabétique (31).
La néphropathie diabétique a été considérée comme très probable en présence d’une
albuminurie ≥ 30 mg / g de créatinine associée à :
- une rétinopathie diabétique au fond d’œil ;
- et/ou des antécédents familiaux de néphropathie diabétique (284).
Le diagnostic de certitude est posé à l’histologie chez les patients ayant eu une biopsie
rénale
7.2.3.2. Critères de présomption de la néphropathie non diabétique (31)
La néphropathie a été considérée comme étant, probablement, non diabétique devant les
critères suivants :
- la présence d’une insuffisance rénale isolée ;
- la présence d’une insuffisance rénale sévère ou terminale avec une micro
albuminurie ;
- la présence d’une albuminurie abondante dans la fourchette néphrotique sans
rétinopathie diabétique ;
- la présence d’une albuminurie ou d’une insuffisance rénale d’aggravation rapide ;
- la présence d’une hématurie ou d’un sédiment urinaire actif.
Devant la présence d’un moins un des critères énoncés, une ponction biopsique rénale a été
pratiquée, en l’absence de contre-indications.
7.2.3.3. Enquête étiologique devant une maladie rénale chronique
Une enquête étiologique a été réalisée chez tous les patients présentant ou non une
albuminurie et/ou insuffisance rénale. Elle a été conduite, pour chaque patient, comme suit :
™ un interrogatoire minutieux est réalisé, permettant de préciser les antécédents
d’hypertension artérielle, de prise médicamenteuse néphrotoxique, de lithiase
urinaire, d’infections répétées de l’arbre urinaire et de néphropathie familiale ;
35 ™ une évaluation cardio vasculaire (détaillée dans le paragraphe 7.1.1,) en se focalisant
sur :
o la recherche d’une hypertension artérielle et de son retentissement :
ƒ
l’hypertrophie ventriculaire recherchée à l’échographie cardiaque ;
ƒ La rétinopathie hypertensive recherchée à l’examen ophtalmoscopique ;
ƒ La néphropathie hypertensive a été recherchée à l’aide de critères de
présomption de Schlessinger (285) modifiés et de l’écho-döppler rénal.
o la pratique d’un échodöppler rénal, à la recherche d’une sténose des artères
rénales, pour les patients présentant une hypertension artérielle sévère,
résistante au traitement.
Critères diagnostiques de présomption de la néphropathie hypertensive
(néphroangiosclérose) :
-
un antécédent familial d’HTA et ;
une HTA mal équilibrée > 140/90 et ;
la présence d’une hypertrophie ventriculaire gauche et ;
l’absence de macro albuminurie ;
- ou bien, des résistances intra-rénales élevées à l’écho-döppler rénal ;
- ou bien, un aspect de néphroangiosclérose à la biopsie rénale
(diagnostic de certitude).
™ une évaluation uro-néphrologique à l’échographie abdomino-pelvienne, à la
recherche d’une uropathie obstructive par l’appréciation de l’aspect et la taille des
reins, et par la recherche d’anomalies des voies urinaires (dilatation, lithiase..). Nous
avons systématiquement analysé la taille, l’aspect, de la prostate chez l’homme, de
l’utérus et ses annexes chez la femme, enfin nous avons calculé le résidu post
mictionnel.
Critères diagnostiques : le diagnostic d’uropathie obstructive est retenu si le patient le
rapporte dans ses antécédents personnels (suivi en urologie pour pathologie
obstructive, émission de calculs) ou s’il existe une anomalie en faveur à l’échographie
de l’appareil uro-néphrologique (dilatation pyélo-calicielle ou urétérale, lithiase
urinaire, reins bosselés, hypertrophie de la prostate ou anomalies gynécologiques
avec retentissement urologique, un résidu post mictionnel > 90 ml).
™ devant toute insuffisance rénale, nous avons déterminé, selon les recommandations,
son caractère aigu ou chronique après un suivi de 2 mois pour l’IRA (286) et de plus
de 3 mois pour l’IRC (150).
Critères diagnostiques : le diagnostic d’insuffisance rénale aigu est retenu, a
postériori, devant toute amélioration de la fonction rénale durant au plus deux mois
de suivi. La créatinine de base utilisée est celle notée après plus de trois mois de
suivi.
36 7.3. Evaluation de la macroangiopathie
7.3.1. La pathologie coronaire
La recherche d’une ischémie myocardique s’est faite sur :
- la présence d’une symptomatologie thoracique d’effort (douleur angineuse) ;
- la présence de troubles à électrocardiogramme de repos à type d’ischémie, de lésion
ou de nécrose ;
- une preuve d’ischémie myocardique (épreuve d’effort, scintigraphie myocardique
positives). D’autre part, l’épreuve d’effort nous a permis de rechercher l’ischémie
silencieuse chez les patients asymptomatiques.
Nous avons stratifié le risque coronarien suivant les tables d’évaluation du risque à 10 ans
de Framingham 2001 (287). L’interprétation s’est faite comme suit (Tableau 2) :
Tableau 2 : Stratification du risque coronarien selon le score de Framingham
Niveau de risque coronarien
Score de Framingham
Bas risque
< 10 %
Risque intermédiaire
10-20 %
Haut risque
> 20%
Critères diagnostiques de la coronaropathie :
- tout patient ayant eu des antécédents de syndrome coronaire aigu ;
- tout patient s’étant présenté avec un syndrome coronaire aigu, au moment du recrutement ;
- tout patient symptomatique ou non, ayant présenté à l’électrocardiogramme une onde Q de
nécrose, dans trois dérivations ou plus, sans hypertrophie ventriculaire gauche ;
- tout patient symptomatique ou non ayant une akinésie myocardique à l’échocardiographie.
Critères diagnostiques d’une ischémie myocardique :
- tout patient symptomatique ou non, ayant une épreuve d’effort maximale, démaquillée
positive. Ont été considérés comme ayant une épreuve d’effort faussement positive, les
patients dont la coronarographie a été sans anomalies ;
- tout patient symptomatique ou non, ayant une scintigraphie avec épreuve à la dobutamine
positive ;
- toute ischémie silencieuse, dépistée à l’épreuve d’effort chez les patients asymptomatiques (288). 37 7.3.2. L’artériopathie oblitérante des membres inférieurs
Nous avons recherché une artériopathie oblitérante des membres inférieurs (AOMI) à :
-
-
l’interrogatoire en recherchant une claudication intermittente ;
l’examen vasculaire en recherchant une diminution ou une absence d’un ou de
plusieurs pouls périphériques à la palpation (absence du pouls tibial postérieur au
moins), un souffle artériel à l’auscultation des trajets artériels notamment des
iliaques et des fémorales. Nous avons calculé l’IPS de repos suivant la formule : «
TAS cheville / TAS bras Droit ou Gauche (la plus haute) », la tension artérielle
systolique (TAS) à la cheville étant la plus haute recueillie au niveau de la tibiale
postérieure ou de la pédieuse. L’IPS a été mesuré à deux consultations
consécutives, la méthode utilisée est celle recommandée par la TASC II (289).
L’interprétation de l’IPS s’est faite selon l’ADA 2003 (179) ;
L’écho-döppler des artères des membres inférieurs à la recherche d’anomalies
pariétales et d’altération du flux döppler en faveur d’une sténose artérielle.
Critères diagnostiques de l’AOMI :
-
est considéré comme ayant une artériopathie oblitérante des membres inférieurs
(AOMI), tout patient ayant un IPS ≤ 0.90 en l’absence d’échodöppler ;
est considéré comme porteur d’une AOMI, tout patient ayant une sténose artérielle
proximale ou distale des membres inférieurs à l’échodöppler, quelle que soit sa
sévérité et quelle que soit la valeur de l’IPS.
Critères diagnostiques de la médiacalcose :
-
un IPS ≥ 1.30 en l’absence d’un écho-döppler ;
des calcifications bilatérales, symétriques, étagées, sans évidence d’athérome, au
niveau des artères distales ou proximales à l’écho-döppler artériel des membres
inférieurs, quelle que soit la valeur de l’IPS.
7.3.3. La sténose carotidienne
La sténose carotidienne a été dépistée sur :
-
les antécédents d’accident vasculaire ischémique transitoire et/ou constitué ;
les signes fonctionnels comme un vertige au repos ou aux changements de position
de la tête ;
les signes à l’auscultation carotidienne (souffle carotidien) ;
les signes à l’échodöppler carotidien (plaque sténosante).
Critères diagnostiques : Le diagnostic de sténose carotidienne a été retenu en présence
d’une plaque sténosante carotidienne avec une altération du flux à l’écho-döppler des troncs
supra-aortiques, quelle que soit le degré de la sténose.
7.3.4. L’accident vasculaire cérébral ischémique
L’accident vasculaire cérébral (AVC) ischémique regroupe l’accident ischémique transitoire
et l’accident cérébro-vasculaire constitué. L’évaluation a été faite à l’aide de l’interrogatoire,
l’examen neurologique central et le scanner cérébral.
38 Critères diagnostiques de l’AVC :
‐
le diagnostic d’accident ischémique transitoire est retenu chez tout patient qui a
présenté des troubles neurologiques transitoires comme un déficit moteur, un trouble
du langage, une cécité, une anomalie du champ visuel ou une ataxie avec troubles
de l’équilibre ;
‐
le diagnostic d’accident vasculaire cérébral constitué, tout patient qui présente des
signes neurologiques persistants (hémiplégie, syndrome cérébelleux..) avec, au
scanner, une lacune ischémique récente.
7.4. Evaluation podologique
L’évaluation du pied des patients a été faite selon la classification de l’international working
group on diabetic foot (IWGDF) de 2001 (213) pour apprécier le risque de plaie chez les
patients indemnes d’ulcération et selon la classification de l’université du Texas (UT) (272)
pour les patients qui présentent une ulcération trainante depuis plus de 3 ou 4 semaines
L’évaluation du trépied qui compose le pied diabétique, a été faite grâce à la recherche de la
neuropathie diabétique pour la composante neuropathique, de l’AOMI pour la composante
ischémique et l’examen clinique pour la composante infectieuse.
7.5. Evaluation de l’hypertension artérielle
La tension artérielle a été prise, selon les recommandations de l’OMS (290), aux deux bras
en position couchée, après au moins 5 mn de repos avec un tensiomètre homologué. Trois
mesures ont été prises à une minute d’intervalle, la moyenne des trois mesures a été
calculée et prise en considération pour l’évaluation. La classification de l’ l’hypertension
artérielle selon JNC 7 (291) est adoptée pour nos patients. L’atteinte des organes cibles a
été recherchée au fond d’œil pour la rétinopathie hypertensive, à l’échographie cardiaque
pour l’hypertrophie ventriculaire gauche et au bilan biologique rénal pour l’atteinte rénale.
Critères diagnostiques de l’hypertension artérielle :
- A été considéré comme hypertendu, tout patient présentant une tension artérielle
systolique ≥ 140 mm Hg et /ou une tension artérielle diastolique ≥ 90mmHg, à au moins trois
consultations consécutives, sur une période de 6 mois au moins (OMS 1986).
- A été considéré comme hypertendu, tout patient recevant déjà un traitement
antihypertenseur à l’inclusion.
7.6. Evaluation de la myocardiopathie
La recherche de la myocardiopathie s’est basée sur l’interrogatoire, l’examen clinique, les
données électriques et surtout sur l’échographie cardiaque qui a apprécié la fonction
systolique du ventricule gauche. Une recherche étiologique a été faite pour les patients.
Critères diagnostiques : le diagnostic de myocardiopathie a été évoqué devant une altération
de la fonction systolique du ventricule gauche, en l’absence de valvulopathie et de
coronaropathie.
39 7.7. Modalités de suivi de la cohorte
Nos patients ont été suivis comme suit :
- plusieurs consultations ont été réalisées pour recueillir toutes les données de l’évaluation
clinique et paraclinique. Certains examens ont été répétés plusieurs fois pour confirmer
leur caractère permanent (protéinurie, micro albuminurie, élévation de la créatinine). Les
patients ont été revus, en moyenne tous les 2 ou 3 mois, jusqu’à ce que l’évaluation soit
complète. Toutes les données ont été notées au fur et à mesure sur une fiche préétablie
(annexe 1).
- nous avons réalisé un bilan clinique (interrogatoire et examen clinique) et paraclinique
(biologique, électrocardiogramme, échocardiogramme, fond d’œil, résidu post
mictionnel…) 6 mois et un an plus tard ; nous avons ainsi, assuré la surveillance
longitudinale des cas. Les patients ont bénéficié d’un traitement de leur diabète, des
facteurs de risque cardiovasculaires présents et de toute pathologie ou complication
découverte durant l’évaluation. Toute hospitalisation ou consultation, pour une
complication survenant dans l’intervalle de l’année, a fait l’objet d’une enquête
complémentaire. Une note, dans ce sens, a été inscrite sur la carte de consultation à
l’intention des praticiens amenés à prendre en charge le patient.
ƒ
Critères d’évaluation à un an :
o interrogatoire, examen clinique, examens biologiques, de la même manière
qu’à l’inclusion (annexes 1 et 2) ;
o calcul du risque coronarien à 1 an avec la même méthode (Framingham
2001) ;
o atteinte des objectifs thérapeutiques ;
o apparition de nouvelles complications à type de microangiopathie ou de
macroangiopathie durant l’année de suivi ;
o mortalité ou perte de vue, des patients durant l’année de suivi, en précisant, si
possible, la cause.
ƒ
Objectifs thérapeutiques à atteindre :
o BMI < 25 kg/m², tour de taille < 88 cm (femme), < 102 cm (homme) (96) ; o Equilibre glycémique (ADA 2007) : HbA1c < 7%, glycémie à jeun entre 0.701,30 g/l, glycémie post prandiale < 1.80 g/l (292) ;
o Equilibre tensionnel TAS/TAD <130/80 mm Hg chez tout diabétique sans
néphropathie chronique, TAS/TAD < 125/75 mm Hg chez tout diabétique
avec une IRC et/ou protéinurie > 1 g/24 h (291) ;
o Equilibre lipidique : LDLc < 1.00 g/l et < 0.70 g/l chez les patients à haut risque
cardiovasculaire et en prévention secondaire. Triglycérides <1.50 g/l (96).
40 7.8. Méthode adoptée pour atteindre le deuxième objectif
7.8.1. Définitions des pathologies impliquées dans le deuxième
objectif
7.8.1.1. La maladie athéro-thrombotique
La maladie athéro-thrombotique est définie, dans notre étude, par :
‐
‐
‐
‐
la présence d’une coronaropathie ;
et /ou la présence d’une ou de plusieurs plaques coronariennes athéromateuse
sténosante ou pas, à la coronarographie;
et/ou la présence d’un évènement cardiovasculaire (AIT-AVC-IDM-SCA-AAT des
membres inférieurs);
et/ou la présence au doppler des membres inférieurs ou des carotides, de lésions
d’athérosclérose compliquées ou non de thrombose (épaississement de l’EIM–
plaque d’athérome sténosante ou non - thrombose sur plaque d’athérome).
L’absence de maladie athéro-thrombotique est définie par :
‐
‐
‐
‐
l’absence de lésion pariétale au doppler des membres inférieurs et des carotides ;
et la négativité de l’épreuve d’effort ou de la scintigraphie myocardique ;
et l’absence de lésions coronarienne dans le cas où la coronarographie est pratiquée
(même si l’épreuve d’effort est positive) ;
et l’absence d’évènements cardiovasculaires dans les antécédents du patient, ou
lors de l’évaluation (AVC, AIT, IDM, AAT des membres inférieurs).
7.8.1.2. Les complications dégénératives rénales
La complication dégénérative rénale, du diabète sucré de type 2, est définie par la présence
d’une MRC, c’est-à-dire, la présence :
‐
‐
d’une albuminurie pathologique (ACR > 30 mg/g) ;
et/ou d’une clearance à la créatinine < 60 ml/mn/1.73m².
L’absence de complication dégénérative rénale est définie par :
‐
‐
une albuminurie normale (ACR<30 mg/g) ;
et une clearance à la créatinine ≥ 60 ml/mn/1,73m².
41 7.8.2. Définition des populations à comparer
7.8.2.1. Les patients exposés
Les patients exposés sont définis par la présence d’une MRC et l’absence d’une maladie
athéro-thrombotique.
7.8.2.2. Les patients non exposés
Les patients non exposés sont définis par l’absence d’une MRC et l’absence d’une maladie
athéro-thrombotique.
8. Critères de jugement
8.1. Critère de jugement principal
-
Le critère de jugement principal est la fréquence des différentes complications
dégénératives micro et macro vasculaires du diabète sucré à l’inclusion.
Rappelons que pour certaines pathologies, comme l’hypertension artérielle et la maladie
rénale chronique, nous avons suivi les patients de 4 à 6 mois pour en retenir le
diagnostic.
8.2. Critères de jugement secondaires
Les critères secondaires de jugement sont les suivants :
-
le risque relatif d’apparition d’une maladie athéro-thrombotique lié à la présence
d’une maladie rénale chronique après une année de suivi ;
les caractéristiques cliniques et biologiques des patients un an après ;
la fréquence des complications micro et macro-vasculaires après un an de suivi ;
l’atteinte ou non des objectifs thérapeutiques chez les patients après une année de
suivi ;
la mortalité cardiovasculaire et toutes causes ;
la perte de vue des patients.
42 9. Collaborateurs
Ont collaborés à la réalisation de ce travail :
- Professeur Abrouk, institut national de santé publique (INSP) Alger, pour les méthodes
statistiques d’échantillonnage et d’analyse ;
- Professeur Kessous, chef de service du laboratoire central, hôpital d’Ain Taya, pour les
examens biologiques ;
- Professeur Nibouche, chef de service de cardiologie, hôpital Nefissa Hamoud (ex Parnet)
pour l’échodöppler cardiaque, les épreuves d’efforts et les coronarographies ;
- Professeur Tahmi, cardiologue, service de médecine nucléaire (hôpital Maillot, Bab el
Oued) pour les scintigraphies myocardiques ;
- Les médecins spécialistes en rééducation, service de rééducation fonctionnelle, hôpital de
Tixeraine, pour la cystomanométrie ;
- Madame Zantar, statisticienne, institut national de santé publique, Alger, pour l’analyse
statistique des données ;
- Dr Lanasri, maître assistante, service de médecine interne, hôpital d’Ain Taya, pour
l’écho-döppler cardiaque et artériel carotidien et des membres inférieurs.
- Professeur Chibane, service de médecine interne, hôpital d’Ain-Taya, pour
l’échocardiographie.
- Professeur Biad, Dr Makhlouf, maître assistant, service de médecine interne, Hôpital
d’Ain-Taya, pour l’endoscopie digestive ;
- Dr Hatri, maître assistant, service de médecine interne, clinique Arezki Kehal, pour
l’échodöppler artériel des membres inférieurs et des troncs supra-aortiques ;
- Dr Kessal, maître assistante, service de médecine interne, clinique Arezki Kehal, pour
l’écho-döppler artériel des membres inférieurs et des troncs supra-aortiques ;
- Dr Meklati, spécialiste, service de médecine interne, clinique Arezki Kehal, pour l’échodöppler des artères rénales ;
- Dr Said-Ouameur, Maître assistante, service de cardiologie A, hôpital Mustapha Pacha,
pour les épreuves d’effort ;
- Dr Hirèche spécialiste, radiologie centrale, hôpital d’Ain Taya, pour l’échographie
abdomino-pelvienne et résidu post mictionnel ;
- Dr Yelles, maître assistant, radiologie centrale, hôpital d’Ain Taya, pour l’échographie
abdomino-pelvienne et résidu post mictionnel ;
- Mr Sadaoui Brahim : infirmier, hôpital d’Ain-Taya, pour la pratique de
l’électrocardiogramme, la préparation du matériel pour l’examen neurologique, aide pour
la pratique des épreuves d’Ewing ;
- Mme Zemmour Rachida : infirmière, hôpital d’Ain-Taya, organisation des rendez-vous des
patients, prise du poids, de la taille, du tour de taille, pratique de la glycémie capillaire et
labstix pour tous les malades.
Ont participé à la sélection des patients à recruter :
- Dr Zaiter, Dr Hadna, spécialistes en médecine interne, unité des urgences médicales,
hôpital d’Ain-Taya ;
- Dr Meguini, Dr Bourkoum, Dr Bensafia médecins généralistes, unité des urgences
médicales, hôpital d’Ain-Taya ;
- Dr Sahraoui, Dr Manseur, médecins généralistes, pool diabète, polyclinique de Surcouf
(Ain-Taya)
- Dr Boutemeur, Dr Bouhraoua, Dr Bouras, médecins généralistes, pool diabète,
polyclinique de Bordj el Bahri.
43 Partie 3
RESULTATS
44 VIII. RESULTATS
1. DESCRIPTION DE L’ECHANTILLON
1.1.
1.1.1.
Caractéristiques générales
Répartition selon le sexe
Nous avons inclus 327 patients, ce nombre dépasse celui calculé par la formule de
l’intervalle de confiance utilisée (323 patients). Les patients ont été recrutés durant 5 ans, de
janvier 2009 à décembre 2013, ils sont tous diabétiques de type 2 nouvellement
diagnostiqués. Les 327 patients (Figure 2) remplissent les critères d’éligibilité ; il s’agit de
122 hommes et 205 femmes. Les femmes sont plus nombreuses avec un sex-ratio (H/F) de
0.59.
Fig.2 : Répartition des patients en fonction du sexe 1.1.2.
Répartition selon l’âge et le sexe
L’âge des patients, tel que choisi comme critère de sélection, varie de 40 à 70 ans, avec
une moyenne de 53.5 ± 8.6 ans ; l’âge moyen des hommes, 53.4 ± 8.9 ans, ne présente
pas de différence significative avec celui des femmes qui est de 53.7 ± 8.4 ans (p=0.702).
26.6% des patients ont 60 ans ou plus et 73.4% ont moins de 60 ans. Le diabète sucré, est
plus fréquent dans la tranche d’âge « 55 - 59 ans » (Figure 3), l’âge au moment du
diagnostic de cette maladie est plus fréquemment entre 45 et 49 ans pour l’homme et
entre 50 et 59 ans pour la femme. Le diabète touche les différentes tranches d’âges dans les
mêmes proportions pour les deux sexes (p=0.440) avec une prédominance féminine dans
chaque tranche d’âge.
45 Fig. 3 : Répartition des patients selon les tranches d’âge et le sexe
1.1.3.
Recrutement des patients
La répartition des patients, selon la provenance (Figure 4), révèle que :
‐
96.6 %, ont été recrutés à partir des structures de santé publique dont :
o 47.0 % ont consulté à la polyclinique. Les fréquences respectives, des
femmes et des hommes qui se sont présentés à la polyclinique pour la
première consultation, sont 53.7% (n=110/205) et 36.1% (n=44/122) avec
une différence significative pour les deux sexes (p=0.009) ;
o 49.6 % à l’unité des « urgences médicales » de l’hôpital où les hommes
(38.5%) ont consulté plus fréquemment que les femmes (24.4 %), avec une
différence significative (p=0.009).
‐
3.4% (n=11/327) nous viennent d’une consultation privée.
Parmi les patients qui se sont présentés aux urgences. 29.7% relevaient d’une simple
consultation et 19.9 % relevaient des urgences dont 15.6% ont été libérés le jour même et
4.3% ont nécessité une hospitalisation.
Figure 4 : Provenance des patients
46 1.1.4.
Niveau d’instruction des patients
Nous avons noté un taux global d’analphabétisme de 44.6 %. Il touche essentiellement les
sujets de plus de 55 ans (63.7%). Il existe deux fois plus de femmes que d’hommes
analphabètes (respectivement 56,0 % vs 25,4 %) (Figure 5). On note que les hommes ont
été significativement plus scolarisés que les femmes (p < 10-5).
Fig. 5 : Niveau d’instruction des patients
1.1.5.
Conditions socio-économiques et assurance maladie (Tableau 3)
Les patients sont actifs et ont une source régulière de revenus dans 31.4% des cas, ils
sont dans 14.1 % (46/327), retraités et dans 51.1% (167/327) des cas, des femmes au foyer
sans activité lucrative. Après avoir classé, les conditions socio-économiques, selon les
revenus déclarés (Tableau 1, page 28), nous notons que ces conditions sont :
‐
‐
‐
bonnes ou très bonnes dans 19.60% des cas ;
moyennes dans 44.3 % des cas ;
mauvaises ou très mauvaises dans 36.1% des cas, ceci concerne 25.4% d’hommes
et 42.4% de femmes, la différence entre les deux sexes est significative (p=10-3).
L’assurance maladie est représentée par l’acquisition de la carte « chiffa » qui permet au
patient de bénéficier gratuitement de médicaments auprès des pharmacies conventionnées.
l’âge moyen est significativement plus élevé chez les assurés par rapport aux non assurés il
est respectivement de 54.88 ± 8.86 ans et 49.52 ± 6.35 ans (p < 10-5). 75.2% des patients,
bénéficient de cette protection (Tableau 3) Les femmes et les hommes en bénéficient de
manière égale (75.1% vs 75.4%) sans différence statistique significative (p=0.941).
Tableau 3 : Caractéristiques socio-économiques des patients selon le sexe
HOMMES 122
Nombre Âge (ans) 53.4± 8.9 CSE mauvaises ou très mauvaises (%) 25.4 Assurance maladie (%) 75.4 FEMMES 205 53.7 ± 8.9 42.4 75.1 TOTAL 327 53.5 ± 8.6 36.1 75.2 P 0,702 10‐3 0,941 Abréviations : CSE, conditions socio-économiques
47 1.2. Antécédents des patients
Nous avons recherché, à l’interrogatoire, les antécédents personnels et familiaux des
patients, comme la macrosomie, la notion de maladie cardio-vasculaire et d’hypertension
artérielle.
1.2.1. Antécédents personnels
A l’interrogatoire des patients, nous avons retrouvé (Tableau 4):
-
un antécédent de macrosomie, avec un nouveau-né de plus de 4 kg, chez 42.7% des
femmes qui ont eu une grossesse à terme. 36.7% (n=29/79) d’entre elles ont eu au
moins 2 gros bébés (> 4kg) à la naissance. La fréquence de l’hypertension artérielle
connue, chez ces patientes, est de 30.4% (n=24/79), et le dépistage du diabète sucré a
été fait chez seulement 22.8% (18/79) d’entre elles. Elles avaient une hémoglobine
glyquée à 9.83 % en moyenne, à l’inclusion, significativement plus élevée que celle des
patientes qui n’ont pas eu de macrosomie (9.04%), p=0.012.
-
Un antécédent d’hypertension artérielle dans 28.1%des cas, il est signalée dans 32.7%
chez les femmes, cette fréquence est significativement plus élevée que celle rapportée
chez les hommes (20.5%), p=0.025. Parmi les patients qui se sont déclarés
hypertendus, nous avons constaté :
·
·
·
·
·
-
un traitement antihypertenseur dans 73.9% ;
une tension artérielle > 140/90 mm Hg dans 80.4% ;
une hypertension artérielle stabilisée (< 130/80 mm Hg) dans 11.9 % des cas ;
un dépistage du diabète sucré chez 30.4% d’entre eux ;
une notion de macrosomie chez 49.1 % des patientes hypertendues, seulement
37.5% d’entre elles (n=9/24) ont eu un dépistage du diabète sucré.
Des antécédents cardiovasculaires sont retrouvés chez 4.9% des patients, il s’agissait :
·
·
D’un syndrome coronaire aigu dans 2 cas (0.6%) ;
·
D’une cardiomyopathie dilatée dans 5 cas (1.5%).
D’un accident vasculaire ischémique transitoire ou constitué dans 9 cas (2.7%) dont 1
cas (0.3%) était associé à une arythmie complète par fibrillation auriculaire ;
Tableau 4 : Antécédents personnels des patients selon le sexe
HOMMES (n=122) FEMMES (n=205) TOTAL (n=327) P Macrosomie ‐ 79 (42.7%) ‐ ‐ ATCD CV 4 12 16 (4.9%) 0.914 HTA 25 67 92 (28.1%) 0.025 48 1.2.2.
Antécédents familiaux (Tableau 5)
Les antécédents familiaux des patients que nous avons recueillis sont :
-
-
un diabète sucré de type 2, dans 68.1% des cas ;
une hypertension artérielle, dans 62.0 % des cas ;
une obésité familiale, dans 55.8% des cas, significativement plus fréquente chez la
femme ;
une notion d’infarctus du myocarde ou de mort subite précoce (avant 55 ans pour les
hommes et avant 60 ans pour les femmes), chez des parents du premier degré, dans
8.0% des cas.
Une néphropathie diabétique, dans 3.4 % des cas.
Tableau 5 : Antécédents familiaux des patients selon le sexe
HOMMES (n=122) FEMMES (n=205) TOTAL (n=327) P DT2 familial 84 138 222* (68.1%) 0.918 HTA familiale 69 133 202* (62.0%) 0.151 IDM/mort subite 6 23 26 (8%) 0.076 Obésité 58 124 182* (55.8%) 0.027 Néphropathie diabétique 3 8 11* (3.4%) 1.000 * pour un total de patients de 326.
1.3. Circonstances de découverte du diabète
Les circonstances de découverte du diabète sucré sont très diverses, pour les 327 patients
de notre série, on retrouve (Tableau 6) :
-
Des patients dépistés dans 19.9% des cas, parmi eux, 13.1% ont vu leur diabète dépisté
à l’occasion du suivi d’une affection médicale et 6.7% à l’occasion d’un examen
biologique de routine ;
-
Des patients symptomatiques dans 80.1 % des cas, ils se sont présentés à la
consultation pour les motifs suivants :
ƒ
Un syndrome polyuropolydipsique dans 47.1%, une cétose diabétique est notée
dans 15.3% dont 3% (n=11) avaient une cétose spontanée ;
ƒ
Une complication infectieuse, dans 41.0%, jugée grave dans 6.1% (n=20) des
cas. Les infections en cause sont :
Une infection urinaire, dans 29.3% des cas ;
Une infection cutanée, dans 4.3% des cas ;
Un syndrome grippal, dans 4% des cas ;
Une pyélonéphrite aiguë dans 2.4% des cas ;
Un pied diabétique, dans 1.5% des cas ;
49 Une tuberculose pulmonaire dans 1.5% (n=5) associée à une
localisation extra pulmonaire dans 2 cas ;
Une suppuration profonde dans 1.5% des cas.
ƒ
Une complication cardiovasculaire, à type d’accident athéro-thrombotique dans 3.4%,
il s’agissait :
D’un AVC dans 1.5% (n=5), constitué dans 0.9% (n=3) et transitoire
dans 0.6% (n=2) ;
D’un syndrome coronaire aigu dans 0.9% (n=3) des cas ;
D’un accident athéro-thrombotique proximal au niveau des membres
inférieurs dans 0.9% des cas
ƒ
Des signes non spécifiques (asthénie, vertiges, amaigrissement) dans11%.
Tableau 6 : Circonstances de découverte du diabète sucré selon le sexe
HOMMES (n=122) FEMMES (n=205) TOTAL (n=327) P Examen Systématique 21 44 65 (19.9%) 0,431 Syndrome PP 64 90 154 (47.1%) 0,166 Cétose 19 31 50 (15.3%) 0,961 Infection 55 79 134 (41%) 0,295 Pied diabétique 2 3 5 (1.5%) 1.000 Evènements CV 5 6 11 (3.4%) 0,547 1.4.
Caractéristiques anthropométriques et tensionnelles
L’étude des données anthropométriques (Tableau 7) a montré :
-
-
un poids moyen de 73.7 ± 15.1 kg pour une taille moyenne de 161.9 ± 9.9 cm ;
un Body Mass Index (BMI) moyen à 28.03 ± 5.16 kg/m2, les femmes ont un BMI moyen
à 28.87± 5.11 kg/m2, significativement plus élevé que celui des hommes qui est à
26.62 ± 4.95 kg/m2 (p< 10-3). Le BMI moyen diminue avec l’âge, il passe de 28.6 ± 4.6
kg/m² chez les 40-44 ans à 26.2 ± 4.8 kg/m² chez les 65-70 ans avec un pic à 29.1 ± 5.5
kg/m² chez les 50-54 ans, la différence est significative (p=0.014). Un BMI ≥ 25 kg/m²
est retrouvé dans 72.2 % (n=236), les femmes ont significativement plus de surpoids et
d’obésité (62.9%) que les hommes (47.5%), p=0.009 ;
un tour de taille moyen à 98.9 ± 10.7 cm. Il est de 99.3 ± 10.8 cm chez les femmes et
98.1 ± 10.4 cm chez les hommes, il n’y a pas de différence significative entre les sexes
50 (p=0.345). cependant, la différence devient statistiquement significative si l’on tient
compte des normes, en effet les femmes et les hommes ont respectivement un tour de
taille élevé dans 83.9% vs 25.4% des cas selon les normes de NCEP ATPIII (p<10-6) et
95.6% vs 72.9% des cas selon les normes de l’IDF (p < 10-3). La fréquence globale de
l’obésité abdominale étant de 62.1% (NCEP ATPIII) et 87.2 % (IDF).
Tableau 7 : Données anthropométriques à l’inclusion
HOMMES FEMMES TOTAL NOMBRE 122 205 327 POIDS (kg) 78.3 ± 15.6 70.9 ± 14.1 73.7 ± 15.1 10‐5 TAILLE (cm) 171.0 ± 7.4 156.6 ± 6.8 161.9 ± 9.9 < 10‐5 BMI (kg/m2) 26.6 ± 4.9 28.9± 5.1 28.0 ± 5.2 10‐3 TOUR DE TAILLE (cm) 98.1 ± 10.4 99.3 ± 10.8 98.9 ± 10.7 0.345 p L’analyse des données sur la tension artérielle montre une tension artérielle systolique (TAS)
moyenne à 141.2 ± 23.4 mm Hg, une Tension Artérielle Diastolique (TAD) moyenne à 85.8 ±
11.7 mm Hg. La différence est non significative entre les sexes pour les données respectives
de la TAS et la TAD (Tableau 8).
Tableau 8 : Données sur la tension artérielle, à l’inclusion, selon le sexe
HOMMES FEMMES TOTAL NOMBRE 122 205 327 TAS (mm Hg) 139.9 ± 22.6 141.9 ± 23.9 141.2 ± 23.4 0.644 TAD (mm Hg) 86.6 ± 13.0 85.3 ± 10.9 85.8 ± 11.7 0.469 p Nous avons analysé les données anthropométriques et tensionnelles des patients ayant eu
une cétose à l’inclusion en les comparant aux patients non cétosiques. Ces données sont
reportées sur le tableau 9 ci-dessous. Nous retrouvons un tour de taille et un BMI
significativement plus bas chez les patients ayant eu une cétose diabétique à l’inclusion par
rapport à ceux qui ne l’ont pas eue.
51 Tableau 9 : Résultats comparatifs des données anthropométriques et tensionnelles chez les
patients cétosiques et non cétosiques à l’inclusion.
Patients Cétosiques N=50 Patients non cétosiques N=277 p Age (ans) 53.2 ± 8.4 53.6 ± 8.6 0.754 BMI (kg/m²) 26.07 ± 4.9 28.4 ± 5.1 0.002 Tour de taille (cm) 95.2 ± 10.3 99.5 ± 10.6 0.010 TAS (mm Hg) 139.6 ± 27.3 141.5 ± 22.7 0.403 TAD (mm Hg) 85.4 ± 12.4 85.9 ± 11.6 0.884 1.5.
Caractéristiques biologiques
Les données biologiques à l’inclusion sont résumées sur le tableau 10. Elles montrent :
-
une glycémie à jeun des patients, à l’inclusion, à 2.50 ± 1.01 g/l en moyenne, celle des
hommes est à 2.70 ± 1.05 g/l, elle est significativement plus élevée que celle des
femmes qui est à 2.39 ± 0.98 g/l (p= 0.007). L’hémoglobine glyquée moyenne globale
est à 9. 58 ± 2.29%, elle est plus élevée chez l’homme, sans différence statistiquement
significative avec la femme, elles sont respectivement de 9.73 ± 2.16 et 9.49 ± 2.37
(p=0.262) ;
-
une triglycéridémie moyenne globale à 1.53 ± 1.12 g/l. On note une hypertriglycéridémie
(> 2.00g/l) dans 16.9 % des cas, elle est > 1.50 g/l dans 38.6% des cas. Il n’y a pas de
différence significative entre les sexes (p=0.509) ;
-
un HDLc moyen à 0.43 ± 0.11 g/l, il est à 0.40 ± 0.99 g/l chez les hommes et 0.45 ±
0.12 g/l chez les femmes, la différence entre les sexes est significative (p < 10-3) ;
-
une cholestérolémie moyenne à 1.91 ± 0.39 g/l avec un LDLc moyen à 1.19 ± 0.34 g/l,
sans différence significative entre les deux sexes ;
-
une albumine créatinine ratio (ACR) moyen à 34.1 ± 89.4 mg/g. La fréquence d’une
albuminurie définie par un ACR ≥ 30 est de 19.9% (n=63/317). Etant de 27.3 % chez
les hommes, elle est significativement plus élevée que celle des femmes qui est de
15.5 % (p= 0.032) ;
-
une créatinine moyenne à 9.69 ± 4.24 mg/l et une clearance à la créatinine moyenne à
78.9 ± 21.0 ml/mn/1.73 m². La créatininémie et la clearance à la créatinine moyennes
sont respectivement de 10.45 ± 2.55 mg/l et 84.44 ± 23.79 ml/mn/1.73 m² pour
l’homme, elles sont significativement plus élevées que celles retrouvées chez la femme
(9.24 ± 4.92 mg/l et 75.63 ± 18.49 ml/mn), p<10-3.
52 Tableau 10 : Caractéristiques biologiques, à l’inclusion, selon le sexe
HOMMES FEMMES TOTAL NOMBRE 122 205 327 GAJ (g/l) 2.70 ± 1.05 2.39 ± 0.98 2.50 ± 1.01 0.007 HbA1c (%) 9.73 ± 2.16 9.48 ± 2.38 9. 58 ± 2.29 0.262 TRIGLYCERIDES (g/l) 1.58 ± 1.44 1.50 ± 0.89 1.53 ± 1.12 0.509 HDLc (g/l) 0.40 ± 0.09 0.45 ± 0.12 0.43 ± 0.11 < 10‐2 CHOLESTEROL Total (g/l) 1.86 ± 0.35 1.94 ± 0.41 1.91 ± 0.39 0.111 LDLc (g/l) 1.17 ± 0.30 1.19 ± 0.36 1.19 ± 0.34 0.824 CREATININEMIE (mg/l) 10.45 ± 2.55 9.24 ± 4.92 9.69 ± 4.24 < 10‐3 CLEARANCE.CREATININE (ml/mn/1.73m2) 84.4 ± 23.8 75.6 ± 18.5 78.9 ± 21.0 0.001 ACR moyen (mg/g) 42.0 ± 107.8 29.4 ± 76.6 34.1 ± 89.4 0.339 p La clearance à la créatinine, à l’inclusion, est représentée sur le tableau 11, elle diminue
régulièrement avec l’âge et passe de 90.7 ± 25.9 ml/mn/1.73 m² dans la tranche d’âge
«40-44 ans» à 69.0 ± 17.9 ml/mn/1.73 m² dans la tranche d’âge «65-70 ans», la différence
est statistiquement significative (p < 10-5). Une insuffisance rénale (clearance à la créatinine
< 60 ml/mn) est découverte dans 12.8% des cas, les hommes sont autant touchés que les
femmes, 12.4% vs13.4% respectivement (p=0.912).
Tableau 11 : Clearance à la créatinine à l’inclusion. Répartition selon le sexe
CLEARANCE CREATININE HOMMES FEMMES TOTAL Total en % ≥ 90 42 47 89 27.7% 60‐89 61 130 191 59.5% 45‐59 14 17 31 30‐44 1 3 4 15‐29 1 4 5 < 15 ‐ 1 1 Total (n) 119 202 321 12.8% (n=41) 100% 53 1.6.
Présence d’un syndrome métabolique
Le diagnostic de syndrome métabolique a été retenu devant l’existence d’au moins 3 critères
selon la définition américaine ou selon celle de l’IDF. La fréquence du syndrome
métabolique (Tableau 12) est de 77.4% selon la NCEP/ATPIII et de 84.5% selon l’IDF. Elle
est de 88.1% si la dernière définition de l’AHA est utilisée.
Tableau 12 : Présence du syndrome métabolique, selon les trois définitions, répartition en
fonction du sexe
HOMMES n (%) N* FEMMES n (%) N* TOTAL n (%) N* P SM selon NCEP/ATPIII 68 (58.1) 117 178 (88.6) 201 246 (77.4) 318 10‐4
SM selon IDF 83 (69.7) 119 189 (93.1) 203 272 (84.5) 322 < 10‐4
SM selon AHA 92 (77.3) 119 190 (94.5) 201 282 (88.1) 320 < 10‐4 N* : l’effectif total N diffère selon les données disponibles
La répartition du syndrome métabolique (NCEP/ATPIII) selon les tranches d’âges montre
que sa fréquence varie de 71.1% pour la tranche d’âge « 65-70 ans » à 83.3 % pour la
tranche d’âge « 50-54 ans », la différence n’étant pas significative (p=0.812). L’obésité
abdominale comme critère du syndrome métabolique est retrouvée moins fréquemment chez
les hommes (30.9%) par rapport aux femmes (93.1%), la différence entre les sexes est
statistiquement significative (p < 10-4). On notera qu’en présence d’un syndrome métabolique
cumulant tous les critères (selon NCEP ATPIII), les hommes sont significativement plus
jeunes (48,7 ± 9.8 ans en moyenne) que les femmes (55.7 ± 6.9 ans en moyenne), p=0.001.
L’étude des associations des différents critères (Tableau 13) qui composent le syndrome
métabolique (selon NCEP/ATPIII) montre les associations suivantes :
‐ [« HTA + HDLc bas » ± Triglycérides élevés] dans 15.2% des cas. Elle est significativement
plus fréquente chez l’homme (41.2%) que chez la femme (5.1%), p<10-6 ;
‐ [« HTA +HDLc bas +Tour de taille élevé » ± Triglycérides élevés] dans 47.7% des cas, elle
est significativement plus fréquente chez la femme (56% vs 26.5% pour l’homme), p<10-3 ;
‐ [« HTA +Tour de taille élevé» ± Triglycérides élevés] dans 20.6%. Elle est significativement
plus fréquente chez la femme (24% vs 11.8% chez l’homme), p=0.034.
Tableau 13 : Associations des critères du syndrome métabolique selon le sexe
Hommes n (%) Femmes n (%) Total n (%) p HTA+HDL bas ± TG élevé 28 (41.2) 9 (5.1) 37 (15.2) <10‐6
HTA+HDL bas +TT élevé ± TG élevé 18 (26.5) 98 (56.0) 116 (47.7) <10‐3
HTA+TT élevé ± TG élevé 8 (11.8) 42 (24.0) 50 (20.6) 0.034 Autres associations 14 (20.5) 26 (14.9) 40 (16.5) 0.279 Total 68 175 243 54 1.7.
Facteurs de risque cardio-vasculaires
Les facteurs de risque cardio-vasculaire (FDR) classiques ont été recueillis, dans un premier
temps, l’interrogatoire ensuite réévalués, dans un deuxième temps, après une exploration
complète (Figure 6).
A l’interrogatoire, les patients ont rapporté :
-
1 seul facteur de risque dans 37.3 % ;
2 FDR dans 29.7%, 3 FDR dans 9.2% des cas. En somme, on note 2 FDR ou plus
dans 38.8% ;
23.8 % (n=78/327) n’ont rapporté aucun FDR en dehors du diabète.
Après une exploration complète, ces chiffres ont changé, en effet :
-
7.1 % n’avaient aucun FDR en dehors du diabète ;
71.4 % (n=222) avaient 2 FDR ou plus. 36% avaient 2 FDR et 35.4% avaient 3 FDR.
Les patients présentaient en moyenne 2 FDR majeurs en plus du diabète sucré.
Abréviations : FDR, facteur de risque cardiovasculaire Fig. 6 : Nombre de facteurs de risque cardio-vasculaire en dehors du diabète à
l’interrogatoire et après évaluation
55 1.7.1. Facteurs de risque cardio-vasculaires non modifiables (Tableau 14)
Les facteurs de risque cardio-vasculaire non modifiables, que nous avons retrouvés, sont :
-
l’âge dans 60.8% des cas. Il est significativement plus fréquent chez les hommes
(81.1%) par rapport aux femmes (48.8%), p< 10-5 ;
-
un antécédent familial de maladie coronarienne ou de mort subite dans 8.0% des cas,
4.1% chez les hommes et 10.2% chez les femmes, la différence entre les sexes est
statistiquement non significative (p= 0.076).
Tableau 14 : Facteurs de risque non modifiables selon le sexe
Facteur de risque non modifiable Hommes n (%) Femmes n (%) Total n (%) Effectif 122 205 327 Âge 99 (81,1) 100 (48,8) 199 (60.8) < 10‐5 Coronaropathie Familiale 5 (4.1) 21 (10.2) 26 (8.0) 0.076 p 1.7.2. Facteurs de risque cardio-vasculaires modifiables (Tableau 15)
Les facteurs de risque cardio-vasculaires modifiables, associés au diabète sucré, sont :
‐
un tabagisme actif dans 18.3 % des cas. La fréquence du tabagisme actif est
significativement plus élevée chez l’homme (45.1% vs 2.4% chez la femme), (p=10-4) ;
‐
Une hypertension artérielle dans 28.1% à l’interrogatoire, la proportion des femmes
connues et suivies pour HTA est significativement plus élevée (32.7% vs 20.5% chez
l’homme), p=0.025. Après évaluation clinique, 66.7% se sont avérés être hypertendus;
67.2% et 66.3% respectivement chez les hommes et les femmes, la différence est
statistiquement non significative (p=0.967) ;
‐
Un cholestérol total élevé (≥ 2.40g/l) est rapporté dans 10.1 % des cas, ce chiffre est
revu à la hausse après évaluation (22.2%), Sa fréquence est de 9.6% chez l’homme et
29.6% chez la femme. La différence entre les deux sexes est significative à
l’interrogatoire (p<10-2) et après évaluation (p= 10-3) ;
‐
Un LDLc ≥ 1.30 g/l dans 32.4%, il est très élevé (≥ 1.60 g/l) dans 12.9% (n=39/302) ;
‐
Un HDLc < 0.40 g/l dans 37.9% (n=118/311) ; il est plus fréquemment retrouvé chez
l’homme (47.0% vs 32.7% chez la femme) (p=0.002).
56 Tableau 15 : Répartition selon le sexe des facteurs de risque cardiovasculaires modifiables
associés au diabète sucré, avant et après évaluation
Facteurs de risque cv Hommes n (%) Femmes n (%) Total n ( %) p Effectif 122 205 327 Tabagisme actif 55 (45,1) 5 (2,4) 60 (18.3) < 10‐5
25 (20.5) 67 (32.7) 92 (28.1) 0.025
HTA après évaluation 82 (67.2) 136 (66.3) 218 (66.7) 0.967
Hypercholestérolémie (interrogatoire) 3 (2,5) 30 (14,6) 33 (10,1) <10‐2 Hypercholestérolémie (après bilan) 11 (9,6) 58 (29,6) 69 (22,2)* 10‐3 LDLc > 1,30 g/l 35 (31.5) 63 (33) 98 (32.4) 0.795
HDLc < 0,40 g/l 54 (47) 64 (32,7) 118 (37,9)* 0,002
Nombre moyen de FDR 2,51 ± 1,04 1,93 ± 1,17 2,15 ± 1,16 < 10‐4 HTA (interrogatoire) * effectif total n=311, 115H et 196F ;
effectif total n=302, 111 H et 191F. D’autres facteurs de risque cardiovasculaires ont été recherchés, ils sont plus ou moins
spécifiques du diabète sucré. On retrouve (Figure 7) :
‐
‐
‐
‐
une obésité (BMI ≥ 30 kg/m²) dans 31.8 % des cas, les femmes sont significativement
plus touchées (37.1%) que les hommes (22.9%), (p=0.009) ;
une obésité abdominale (NCEP/ATPIII) dans 62.1% des cas. Les femmes sont
significativement plus obèses que les hommes, 83.9% vs 25.4% respectivement
(p<10-3) ;
une sédentarité dans 89.6 % des cas, elle est significativement plus fréquente chez la
femme (92.7% vs 84.4% chez l’homme) (p= 0.029) ;
Une maladie rénale chronique dans 24.6% des cas.
Fig. 7 : Autres facteurs de risque cardio-vasculaire associés au diabète sucré
57 1.8. Calcul du risque cardio-vasculaire
Nous avons calculé le risque coronarien, selon l’équation de Framingham 2001, il a été
estimé à 20.18 ± 12.78 % en moyenne à 10 ans chez nos patients (Tableau 16).
Tableau 16 : Risque coronarien à 10 ans selon l’équation de Framingham, en fonction du sexe
Hommes (n=116) Femmes (n=197) Total (n=313) Bas risque coronarien 23 57 80 Risque intermédiaire 38 77 115 Haut ou très haut risque 55 63 118 Risque coronarien moyen (%) 23.2 ± 14.4 18.4 ± 11.4 20,2 ± 12,8 p 0,032 0,009 Nous avons retrouvé une corrélation positive, entre le risque coronarien et le nombre de
critères du syndrome métabolique (NCEP/ATPIII), (coefficient de corrélation de Pearson =
- 0.230 et p=0.01).
Par ailleurs, l’association [« HTA + HDL-C bas » ± Triglycérides élevés] (Tableau 17)
s’accompagne du risque coronarien, à 10 ans, le plus élevé, il est de 26.9 ± 15.7 (p<10-6).
Tableau 17 : Risque coronarien selon le type d’association des critères du syndrome
métabolique
Associations des critères du SM
Risque coronarien à 10 ans
HTA + HDL ± TG
26.9 ± 15.7
HTA +Tour de taille ± TG
16.9 ± 8.52
p
< 10-6
HTA +HDL +Tour de taille ± TG
23.5 ± 11.6
Autres
12.5 ± 11.0
58 Le tableau 18 est une synthèse des caractéristiques des patients de l’échantillon
Tableau 18 : Tableau récapitulatif des caractéristiques de l’échantillon
HOMMES Effectif à l’inclusion N* FEMMES 122 205 Age moyen (ans) 53.4 ± 8.9 53.7 ± 8.4 Analphabétisme 31 (25,4 %) DT2 familial 84 (68.9%) 138 (67.6%) HTA Familiale 69 (56.6%) 133 (65.2%) ATCD macrosomie ATCD HTA ATCD CV ‐ 122 ‐ 25 (20.5%) 4 (3.3%) DT2 dépisté 21 (17.2%) Cétose à l’inclusion 19 (15.6%) SM (NCEP/ATPIII) 68 (58.1 %) 122 117 N* TOTAL 205 53.5 ± 8.6 327 204 222 (68.1%) 202 (62.0%) ‐ 67 (32.7%) 92 (28.1%) 205 16 (4.9%) 44 (21.5%) 65 (19.9%) 31 (15.1%) 50 (15.3%) 201 246 (77.4%) 0.702 < 10‐5 146 (44.6%) 79 (42.7%) 178 (88.6 %) p 327 115 (56,0 %) 12 (5.9%) N* 326 0.918 0.151 ‐ 0.025 327 0.914 0.431 0.961 318 10‐4 Tabagisme actif 55 (54.1%) 5 (2.4%) 60 (18.3%) < 10‐5 Nombre moyen de FDR 2,51 ± 1,04 1,93 ± 1,17 2,15 ± 1,16 < 10‐4 Tour de taille (cm) 98.1 ± 10.4 99.3 ± 10.8 98.9 ± 10.7 0.345 Obésité abdominale (NCEP‐ATPIII) 31 (25.4%) 203 (62.1%) 203 (62.1%) <10‐3 BMI (kg/m²) 26.6 ± 4.9 BMI ≥ 30 kg/m² 28 (22.9%) 76 (37.1%) 104 (31.8%) 0.009 TAS (mm Hg) 139.9 ± 22.6 141.9 ± 23.9 141.2 ± 23.4 0.644 TAD (mm Hg) 86.6 ± 13.0 85.3 ± 10.9 85.8 ± 11.7 0.469 GAJ (g/l) 2.70 ± 1.05 2.39 ± 0.98 2.50 ± 1.01 0.007 HbA1c (%) 9.73 ± 2.16 TRIGLYCERIDES (g/l) 1.58 ± 1.44 Triglycérides > 1.50 g/l 41 (35.3%) HDLc (g/l) 0.40 ± 0.09 HDLc <0.40 54 (47.0%) CHOLESTEROL Total (g/l) 1.86 ± 0.35 LDLc (g/l) 1.17 ± 0.30 LDL > 1.30 g/l 35 (31.5%) 122 119 116 115 116 111 28.9± 5.1 9.48 ± 2.38 1.58 ± 1.44 81 (40.9%) 0.45 ± 0.12 64 (32.7%) 1.94 ± 0.41 1.19 ± 0.36 63 (33%) 205 202 198 196 198 191 28.0 ± 5.2 9. 58 ± 2.29 1.58 ± 1.44 122 (38.9%) 0.43 ± 0.11 118 (37.9%) 1.91 ± 0.39 1.19 ± 0.34 98 (32.4%) 327 321 314 311 314 302 10‐3 0.262 0.509 0.619 < 10‐2 0.002 0.111 0.824 0.795 CREATININEMIE (mg/l) 10.45 ± 2.55 119 9.24 ± 4.92 202 9.69 ± 4.24 321 < 10‐3 ACR moyen (mg/g) 42.0 ± 107.8 117 29.4 ± 76.6 200 34.1 ± 89.4 317 0.339 Abréviations : DT2, diabète de type 2 ; ATCD CV, antécédents cardio-vasculaires ; SM, syndrome métabolique ; FDR, facteur de risque ; BMI, body
mass index ; HTA, hypertension artérielle, TAS, tension artérielle systolique ; TAD, tension artérielle diastolique ; GAJ, glycémie à jeun ; HDLc, high
density lipoprotein cholesterol ; LDLc, low density lipoprotein cholesterol ; ACR, albumin-creatinine ratio. N* l’effectif des patients varie selon les données
disponibles.
59 1.9. Comorbidités retrouvées à l’inclusion
1.9.1. L’insuffisance rénale aiguë
L’insuffisance rénale aiguë (IRA), de diagnostic rétrospectif,
(n=24/321).Les causes de l’IRA sont (Figure 8) :
est retrouvée dans 7.5 %
- une déshydratation aiguë dans 62.5% des cas ;
- une pyélonéphrite aiguë dans 16.7% des cas, trois des quatre patients ayant
présenté cette pathologie présentaient également une déshydratation aiguë ;
- une cause iatrogène dans 16.7% des cas, elle est médicamenteuse dans 12.5 % et
due à un produit de contraste iodé dans 4.2% des cas ;
- une poussée sévère d’insuffisance cardiaque dans 8.3% des cas.
Fig.
8 : Causes de l’insuffisance rénale aiguë
60 1.9.2. Pathologies chroniques associées
Les pathologies chroniques que nous avons retrouvées chez nos patients sont
essentiellement des affections bucco-dentaires chroniques (96.3%), des troubles cognitifs ou
un syndrome dépressif, retrouvés respectivement dans 17.1% et 13.8%. D’autres maladies,
moins fréquentes, sont associées au diabète sucré comme l’hypothyroïdie (5.9%) et le
psoriasis (2.7%). La néoplasie, dans toutes ses localisations, est retrouvée dans 1.8%.
En dehors des affections stomatologiques, qui touchent pratiquement l’ensemble des
patients, les comorbidités sont estimées à 35.5% (n= 111/313) et concernent des patients
significativement plus âgés (55.4 ± 9.3 ans) que ceux qui ne présentent aucune comorbidité
qui sont âgés de 52.3 ± 8.2 ans en moyenne (p = 0.005).
1.9.2.1. Affections bucco-dentaires
L’examen stomatologique a été fait chez tous les patients. Une hygiène bucco-dentaire était
satisfaisante dans 12 cas (3.7%), ces quelques patients sont significativement plus jeunes
(45.2 ± 5.2 ans en moyenne) que les 96.3% restants, âgés en moyenne de 53.9 ± 8.6 ans
(p < 10 -2), qui présentaient au moins un problème dentaire ou gingival. Nous ne retrouvons
pas de différence statistiquement significative entre les deux sexes, 97.5% (n=119/122) des
hommes et 95.6% (n=196/205) des femmes (p=0.546) avaient une affection bucco-dentaire
à l’examen clinique. Les anomalies retrouvées sont :
-
Une hygiène bucco-dentaire très défectueuse dans 96.3 % ;
Du tartre est présent chez 83.2% ;
Une carie dentaire, au moins, est retrouvée dans 69.1% ;
Des dents manquantes dans 82.2% (n=269). Quatre dents, au moins, manquaient
dans 69.4% des cas et 12.8% (n=42) étaient complètement édentés. Ces derniers
sont âgés, en moyenne, de 59.8 ± 7.3 ans ;
- Une parodontopathie est notée dans 69.1%, elle est accompagnée systématiquement
d’un déchaussement dentaire plus ou moins sévère.
- Des dents mobiles, avec parodontopathie sévère, dans 37.9% (n=124)
1.9.2.2.
Troubles cognitifs
Les troubles cognitifs ont été évalués à l’interrogatoire, par des questions simples, afin de
mettre en évidence un trouble de la mémoire récente qui influe sur la qualité de vie. Le
patient a généralement besoin d’un tiers pour lui rappeler la prise de son traitement. Il n’y a
pas eu d’analyse psychiatrique fine de tous les aspects des troubles cognitifs. Ils sont
retrouvés dans 17.1 % des cas. L’âge moyen de ces patients est de 59.4 ± 8.0 ans.
Les patients avec troubles de la mémoire sont significativement plus âgés en comparaison
avec ceux, sans troubles de la mémoire (p<10-5). Ils ont respectivement (Tableau19) :
-
une anomalie carotidienne dans 66.7% et 35.2%, la différence étant significative (p=10-3) ;
une médiacalcose dans 58.8% et 38%, la différence étant significative (p=0.009) ;
une macroangiopathie dans 34% et 14.6%, la différence étant significative (p=0.003) ;
une microangiopathie dans 53.8% et 31.1%, la différence étant significative (p=0.007) ;
une albuminurie significativement plus élevée en cas de troubles de la mémoire (p=0.010).
61 Tableau 19 : Complications du diabète selon la présence ou non de troubles cognitifs
Troubles cognitifs + N=56 Troubles cognitifs – N= 271 p Age (ans) 59.4 ± 8.0 52.3 ± 8.2 < 10‐5 Anomalies carotidiennes au doppler (%) 66.7 35.2 10‐3 Médiacalcose au doppler des MI (%) 58.8 38.0 0.009 Macroangiopathie (%) 34.0 14.6 0.003 Microangiopathie (%) 53.8 31.1 0.007 ACR (mg/g) 65.2 ± 191.8 28.0 ± 47.7 0.010 Abréviations : MI, membres inférieurs ; ACR, albumin creatinine ratio
1.9.2.3. Syndrome dépressif
La fréquence du syndrome dépressif est de 13.8% (n=45), elle est de 16.1% (n=33) chez
les femmes et de 9.8% (n=12) chez les hommes, la différence entre les deux sexes est non
significative (p=0.154). L’âge moyen de ces patients est de 55.4 ± 8.8 ans. Les malades
souffrant d’un syndrome dépressif ont, également, des troubles de la mémoire dans 42.2%,
une hypothyroïdie dans 12.2 % (n=5/41), une néoplasie dans 4.4 % et une maladie générale
dans 6.7%.
1.9.2.4. Endocrinopathies
Une pathologie thyroïdienne, infra clinique, est retrouvée dans 8.9% (27/305). Sa fréquence
est de 5.5% (n=6/109) chez les hommes et de 10.7% (n= 21/278) chez les femmes, la
différence est non significative (p=0.185). Nous retrouvons une hypothyroïdie dans 5.9% et
une hyperthyroïdie dans 2.6%.
1.9.2.5. Maladies générales
Une maladie générale était déjà présente ou découverte, au moment du diagnostic du
diabète, dans 4.9% (n=16). La pathologie la plus fréquente est le psoriasis (2.7%, n=9),
suivie des maladies inflammatoires chroniques intestinales (0.9%, n=3), de la polyarthrite
rhumatoïde (0.9%, n=3) enfin de la maladie de Biermer (0.3%, n=1).
1.9.2.6. Néoplasies
Les néoplasies sont notées dans 1.8 % (n=6). Deux cas de cancer du sein (0.6 %), un cas
de cancer du côlon (0.3 %), un cas de cancer de l’ovaire (0.3%), un cas de cancer de
l’utérus (0.3%) enfin un cas d’ostéosarcome (0.3%). Quatre patients étaient déjà connus et
suivis, tandis que pour les 2 autres, la néoplasie a été découverte à l’occasion de l’évaluation
du diabète sucré.
1.9.2.7. Autres
D’autres pathologies chroniques accompagnent le diabète sucré, chez nos malades, elles
sont représentées par un asthme bronchique dans 4.3 %, une béta thalassémie dans 1.5%,
enfin un BAV complet dans 0.6%.
62 2. RESULTATS DE L’OBJECTIF PRINCIPAL : LES COMPLICATIONS
DEGENERATIVES DU DIABETE
2.1. EVALUATION DE DEPART
Cette évaluation a consisté à rechercher toutes les complications, micro et macro
vasculaires, du diabète et à en évaluer la fréquence et la sévérité. Nous signalerons que,
pour la maladie rénale chronique et l’hypertension artérielle, un délai de plus de trois mois a
été nécessaire pour affirmer le diagnostic.
Nous avons évalué les complications suivantes :
-
-
-
la microangiopathie est représentée par la rétinopathie, la neuropathie périphérique,
enfin la néphropathie diabétiques (diagnostic de probabilité dans le cadre de la
maladie rénale chronique). La neuropathie autonome a été étudiée dans le chapitre
« neuropathie diabétique », cependant, elle a fait l’objet d’une analyse à part, car, elle
n’est pas classée, actuellement, comme « microangiopathie » ;
la macroangiopathie est représentée par la coronaropathie, l’artériopathie oblitérante
des membres inférieurs, l’artériopathie oblitérante carotidienne et l’accident
vasculaire cérébral ;
le pied diabétique ;
les complications liées au diabète sont représentées par l’hypertension artérielle et
l’insuffisance cardiaque.
2.1.1. LA MICROANGIOPATHIE DIABETIQUE
Trois cent seize patients, soit 96.6%, disposaient de données suffisantes permettant
l’évaluation de la microangiopathie diabétique. Nos résultats montrent que :
-
34.8% des cas ont au moins une localisation de microangiopathie diabétique. Ils sont
âgés de 55.5 ± 8.5 ans en moyenne. La microangiopathie est retrouvée dans 39.0%
des cas chez l’homme et 32.3% des cas chez la femme (Figure 9), la différence entre
les sexes est statistiquement non significative (p=0.481) ;
-
34.8% des cas n’ont aucune lésion de microangiopathie diabétique ;
-
30.4% (n=96) des cas présentent plusieurs anomalies rendant « possible »
l’existence d’une microangiopathie, mais ne suffisent pas à classer ces patients au vu
des critères diagnostiques utilisés.
63 Fig. 9 : Répartition de la microangiopathie selon le sexe
Les complications à type de microangiopathie, retrouvées, sont (Figure 10) :
-
Une neuropathie diabétique périphérique dans 30.9% des cas ;
Une rétinopathie diabétique dans 8.7% des cas ;
Une néphropathie diabétique très probable, dans 3.8% des cas, cependant, une
maladie rénale chronique est retrouvée dans 24.6% des cas.
Fig. 10 : Fréquence des complications à type de microangiopathie
Le nombre de localisations, de la microangiopathie diabétique, a été évalué sur 212 des 316
patients. Les patients non classés (n=96/316) et ceux à qui, il manquait un fond d’œil à
l’inclusion (n=8/316), ont été exclue de cette analyse. Nous constatons, alors, que :
- 38.2% (n=81/212) des patients ont une seule localisation de microangiopathie ;
- 7.5 % (n=16/212) ont 2 localisations de microangiopathie ;
- 2.4 % (n=5/212) ont 3 localisations de microangiopathie.
64 2.1.1.1. La rétinopathie diabétique
Un examen du fond d’œil a été pratiqué chez 94.5% (n=309) des patients. Il a été complété
par une angiographie rétinienne dans 1.6% (n=5), l’indication de cet examen ayant été
laissée à l’appréciation du spécialiste. Le bilan ophtalmologique a montré :
- Une rétinopathie diabétique, dans 8.7% (n= 27), 8.0% chez les hommes et 9.2% chez
les femmes, la différence entre les sexes est non significative (p=0.706). elle est :
o non proliférante dans 7.4% des cas ;
o proliférante dans 1.3% des cas. Ces patients ont bénéficié d’un traitement au
laser.
- Un œdème maculaire cystoïde, associé, dans 0.3% (n=1) des cas.
Les caractéristiques des patients, ayant une rétinopathie diabétique, sont notées sur le
tableau 20. Nous constatons :
- une hémoglobine glyquée moyenne significativement élevée pour les patients ayant
une rétinopathie diabétique proliférative (12.33 ± 1.04 %) comparée à ceux ayant une
rétinopathie non proliférante (9.06 ± 2.27 %) ou un fond d’œil normal (9.56 ± 2.30 %),
(p=0.027) ;
- un taux moyen d’albuminurie (ACR) et une fréquence de patients albuminuriques
significativement plus élevés chez les patients ayant une rétinopathie proliférante
(332.8 ± 454.9 mg/g et 100%) comparés aux patients ayant une rétinopathie non
proliférante (35.2 ± 57.6 mg/g et 22.7%) ou un fond d’œil normal (30.1 ± 72.5 mg/g et
18.1%), p=0.007 ;
- la différence est statistiquement non significative pour tous les autres paramètres
étudiés des trois groupes de patients (voir tableau 20)
Tableau 20: Caractéristiques des patients selon les données du Fond d’œil
FO normal RD non proliférante (n=282) (n=23) RD proliférante (n=4) Total (n=309) Hommes 104 7 2 113 Femmes 178 16 2 196 p 0,706
TAS (mm Hg) 140,4 ± 23,4 149,2 ± 24,6 161,3 ± 27,8 141.3 ± 23.6 0,054
TAD (mm Hg) 85,6 ± 11,6 88,7 ± 14,9 87,5 ± 9,6 85.8 ± 11.9 0,517
Glycémie (g/l) 2,46 ± 1,00 2,51 ± 0,96 3,65 ± 0,91 2.48 ± 1.00 0,076
HbA1c (%) 9,56 ± 2,30 9,06 ± 2,27 12,33 ± 1,04 9.55 ± 2.31 0,027
ACR (mg/g) 30,1 ± 72,5 35,2 ± 57,6 332,8 ± 454,9 34.4 ± 90.8 0,007
Albuminurie (%) 18,1 22,7% 100 19,5 < 10‐5
65 2.1.1.2. La neuropathie diabétique
A. La neuropathie diabétique périphérique
A.1. La douleur neuropathique selon DN4
Les patients se sont plaint de signes subjectifs (picotement, fourmillements, allodynie,
sensation de brûlures..) dans 45.9% (n= 150/327). Cette symptomatologie a été classée
selon le score DN4, nous avons retrouvé :
- un score DN4 ≥ 4 dans 26.6 % des cas. La douleur, de type neuropathique, elle est
significativement plus fréquente chez la femme (31.7%) par rapport à l’homme
(18.0%), p=0.009. L’âge moyen de ces patients est de 55.9 ± 8.7 ans ;
- un score DN4 entre 1 et 3, dans 19.3%. La douleur subjective présentée par les
patients est restée non classée ;
- un score DN4 = 0 dans 52.9%. Ces patients étaient asymptomatiques.
A.2. Données de l’examen clinique
L’examen clinique à l’inclusion a permis de mettre en évidence :
- une diminution de la sensibilité au niveau des membres inférieurs, bilatérale et
symétrique, dans 61.2% (n=200) des cas. 60.7% chez les hommes et 62.9% chez
les femmes, sans différence statistique significative pour les deux sexes (p= 0.77).
Les anomalies que nous avons retrouvées, sont :
o une diminution de la sensibilité superficielle, au chaud, dans 61.2%, à la
douleur dans 55.9%, au froid dans 51.7%, enfin tactile dans 32.7% des cas ;
o une diminution de la sensibilité tactile profonde (au monofilament 10g) dans
48.0% et vibratoire au diapason dans 23.9% des cas.
- une diminution ou abolition des réflexes ostéo-tendineux (achilléens et/ou rotuliens)
dans 21.4% des cas ;
- une amyotrophie dans 4.0% des cas ;
- des troubles moteurs dans 0.9% des cas.
A.3. Diagnostic de la neuropathie diabétique par le score du
Michigan Neuropathy Screening Instrument (MNSI)
Après scorification des patients à l’aide du MNSI, nous avons retrouvé :
-
un score MNSI ≥ 2.5 dans 33.0% des cas avec un score maximal de 4.5 observé
chez 2 patients ;
- un score MNSI < 2.5 dans 67% des cas avec un score minimal à 0 retrouvé dans 7.3%
(n=24).
Nous avons réalisé une enquête étiologique afin d’éliminer une autre cause, que le diabète,
de la neuropathie périphérique. Nous avons, ainsi, retenu le diagnostic de :
66 - neuropathie diabétique périphérique (NDP) dans 30.9% des cas (Tableau 21) avec un
score MNSI moyen de 2.58 ± 0.49 (2.64 ± 0.46 à droite et 2.52 ± 0.51 à gauche). Ces
patients sont significativement plus âgés (56 ± 8.4 ans en moyenne) que les patients
ayant un MNSI < 2.5 qui sont âgés de 52.2 ± 8.4 ans en moyenne (p=0.001). Les
fréquences chez les hommes et les femmes sont respectivement à 35.0% (n=42/120) et
28.4% (n=56/197). La différence entre les deux sexes est non significative (p=0.346) ;
- neuropathie périphérique autre que diabétique dans 3.1% (n=10). Cette neuropathie
pouvait être expliquée par une hypothyroïdie dans 8 cas, un déficit en vit B12 dans 1 cas
et un canal lombaire étroit dans 1 cas. Ces dix patients ont été, par conséquent, exclus de
cette analyse.
Tableau 21 : Caractéristiques des patients ayant une neuropathie diabétique périphérique
MNSI ≥ 2.5 (NDP+) MNSI < 2.5 (NDP‐) Total p Nombre (n) 98 (30,9%) 219 (69,1%) 317 Âge (ans) 56 ± 8,4 52,2 ± 8,4 53.5 ± 8.6 0,001 DN4 ≥ 4 (n) 49 (50%) 32 (14,6%) 81 (25,6%) 10‐5 Score MNSI 2,58 ± 0,49 1,05 ± 0,46 1,53 ± 0,88 10‐5 Abréviations : NDP, neuropathie diabétique périphérique ; MNSI, Michigan neuropathy screening instrument. A.4. Corrélation entre les scores MNSI et DN4 (Tableau 22)
Les patients pour qui, le diagnostic de neuropathie diabétique a été retenu (score MNSI ≥
2.5), présentaient une symptomatologie douloureuse dans 62.2% des cas, elle est de type
neuropathique (score DN4 ≥ 4) dans 50% des cas.
Les patients pour qui, le diagnostic de neuropathie périphérique n’a pas été retenu (score
MNSI < 2.5), présentaient, néanmoins, une douleur de type neuropathique dans 14.6% des
cas.
Inversement, les patients qui souffrent d’une douleur neuropathique (DN4 ≥ 4), ont
effectivement une neuropathie périphérique (score MNSI ≥ 2.5) dans 60.5% des cas. Nous
signalons que les patients ayant un DN4 ≥ 4 présentent des anomalies à l’examen de la
sensibilité superficielle dans 98.8 % des cas. Cependant 38.3% (n=31/81) d’entre eux n’ont
pas été considérés comme ayant une neuropathie périphérique en raison d’un score
MNSI < 2.5.
Il existe une corrélation positive entre le score MNSI et le DN4 (coefficient de corrélation
r=0.42).
67 Tableau 22 : Corrélation entre les scores de MNSI et DN4 chez les patients.
MNSI ≥ 2.5 (n=98) MNSI < 2.5 (n=219) Total (n=317) DN4 ≥ 4 49 (50.0%) 32 (14.6%) 81 (25.5%) DN4 de 1 à 3 12 (12.2%) 51 (23.3%) 63 (19.9%) DN4 = 0 37 (37.8%) 136 (62.1%) 173 (54.6%) p < 10‐5 r=0.42 A.5. Profil des patients « indemnes » de neuropathie diabétique
périphérique selon le score MNSI
Nous nous sommes intéressés aux patients chez qui, le diagnostic de neuropathie
diabétique périphérique n’a pas été retenu (score MNSI < 2.5). Nous avons individualisé
deux groupes de patients (Tableau 23), selon les données de l’examen neurologique :
-
58% des cas ne présentaient aucune anomalie à l’examen neurologique. Nous les
avons classés comme n’ayant pas de neuropathie périphérique ;
-
42% des cas, présentaient une anomalie à l’examen de la sensibilité superficielle.
Ces patients sont restés non classés, ils représentent 29.0% (n=92/317) des cas.
Tableau 23 : Caractéristiques des patients ayant un score MNSI < 2.5 selon le résultat de
l’examen neurologique.
Score MNSI < 2.5 Troubles de la sensibilité + Troubles de la sensibilité – n=92 n= 127 Total (n= 219) p Age (ans) 52.4 ± 7.9 52.1 ± 8.8 52.2 ± 8.4 0.604 Score du MNSI 1.34 ± 0.28 0.87 ± 0.57 1.1 ± 0.60 < 10‐6 DN4 ≥ 4 31 (33.7%) 1 (0.8%) 32 (14.6%) < 10‐6 DN4 = 0 47 (51.1%) 89 (70.1%) 136 (62.1%) < 10‐3 Dans le groupe de malades non classés, 33.7% (n=31) d’entre eux présentaient une douleur
de type neuropathique (DN4 ≥ 4). Il faut signaler que, pour tous ces patients, les réflexes
ostéo-tendineux (notamment rotuliens et achilléens), la motricité, étaient normaux.
68 À l’examen neurologique, les anomalies suivantes, ont été retrouvées:
- une abolition de la sensibilité au chaud et à la douleur dans 82.6% (n=76) des cas ;
- une abolition de la sensibilité au froid dans 75.0% (n=76) des cas ;
- une diminution de la sensibilité tactile superficielle (au coton) et profonde (au
monofilament 10 g) dans 27.2% (n=25) des cas ;
- L’association de toutes les anomalies, sus citées, est retrouvée dans 21.7% (n=20)
des cas.
La fréquence des autres complications du diabète sucré respectivement chez les patients
sans neuropathie diabétique, les patients non classés (MNSI < 2.5 avec des troubles de la
sensibilité) et ceux, avec une neuropathie diabétique (Figure 11), est :
- 2.4% (n=3/124), 9.5% (n= 8/84) et 17.6%(17/91) pour la rétinopathie diabétique ;
- 8.2% (n=9/110), 20.7 % (n=17/82) et 30.8% (n=24/78) pour la neuropathie autonome ;
- 17.1% (n=21/90), 23.3% (n=21/90) et 35.1% (n=33/94) pour la maladie rénale
chronique (p< 10-2).
Pour les différentes complications étudiées, la différence est statistiquement significative
entre les 3 groupes de patients (p<10-2).
Fig.11 : Fréquence des complications du diabète chez les groupes de patients non classés,
avec et sans neuropathie périphérique (*p<10-2)
B. La neuropathie autonome
La neuropathie autonome, toutes localisations confondues, est présente dans 18.9%
(n=53/280) des cas. La fréquence chez les hommes et les femmes est respectivement de
15.2% et 21.0%, sans différence statistiquement significative (p= 0.301). L’âge moyen de
ces patients est de 54.6 ± 7.1 ans. Les différentes localisations de la neuropathie autonome
(Figure 12) sont :
- la NAC dans 10.2% des cas ;
- la neuropathie sudorale dans 6.7% des cas ;
- la neuropathie vésicale dans 5.0% des cas ;
- la neuropathie du tractus digestif dans 1.8% des cas.
69 Fig. 12 : Localisations de la neuropathie autonome
La neuropathie autonome (au moins une localisation) est significativement plus fréquente
chez les patients ayant une neuropathie périphérique avérée (voir figure 11) avec un MNSI ≥
2.5 (30.8%) et chez ceux, non classés (20.7%) par rapport aux patients indemnes de
neuropathie (8.2%), (p=0.0004).
B.1. La neuropathie autonome cardiaque
La neuropathie autonome cardiaque (NAC) recherchée chez 283 patients par les épreuves
standardisées d’Ewing, est retrouvée dans 10.2% (n=29) des cas. Sa fréquence est de
10.0% chez les hommes et 10.4% chez les femmes, la différence est non significative
(p=0.917). L’âge moyen de ces patients est 55.2 ± 6.7 ans. La NAC est :
- débutante (1 épreuve anormale) dans 8.5 % (n=24) ;
- confirmée (2 épreuves anormales) dans 1.8% (n=5) ;
- sévère (trois épreuves anormales) dans aucun cas.
L’hypotension orthostatique a été recherchée chez 325 patients. Elle est retrouvée dans
13.5% (n=44).
Une baisse, à l’orthostatisme, des chiffres de la tension artérielle systolique est :
- entre 20 et 30 mm Hg dans 10.2% (n=33) ;
- de plus de 30mmHg dans 3.1 % (n=10).
Une baisse de la tension artérielle diastolique est :
- entre 10 et 20 mm Hg dans 8.9% (n=29) ;
- de 20 mm Hg ou plus dans 0.9% (n=3).
On remarque une baisse concomitante de la tension artérielle systolique et diastolique dans
9.5 % (n=31). La moitié d’entre eux ont eu des vertiges durant l’épreuve.
Une tachycardie inexpliquée, permanente, est retrouvée chez 7.3% (n=24). Elle est plus
fréquente chez les femmes (9.3% vs 4.1% des cas chez les hommes) sans atteindre la
significativité statistique (p=0.083). La tachycardie est associe à une NAC dans 25 % des
cas.
70 L’hypotension orthostatique est associée à :
- une NAC dans 43.6% (n=17/39) (p< 10-5) ;
- une neuropathie autonome, toute localisations confondues, dans 48.7% (n=19/39).
Inversement, les patients avec une NAC présentaient une hypotension orthostatique dans
58.6% (n=17/29) ; 54.2% quand une seule épreuve est anormale et 80% quand 2 épreuves
sont anormales, la différence est statistiquement significative (p<10-5).
B.2. La neuropathie autonome vésicale
Le diagnostic, de probabilité, de neuropathie autonome vésicale a reposé essentiellement
sur la mise en évidence d’un obstacle vésical par l’appréciation du RPM. Nous avons
mesuré le RPM, à l’aide de l’ultrasonographie, chez 319 patients et réalisé une
cystomanométrie chez 20 des 49 patients ayant un RPM > 50 ml.
Le diagnostic de dysautonomie vésicale est :
‐
Hautement probable dans 4.1% des cas, 11 femmes et 2 hommes. L’exploration n’a
montré aucun obstacle autre que la vessie. Tous présentaient un RPM > 90 ml. La
cystomanométrie était anormale chez les patients qui en ont bénéficiés (4 cas).
‐
Probable dans 0.9% des cas, il s’agit de 3 hommes ayant une hypertrophie
modérée de la prostate. Le diagnostic d’une dysautonomie est néanmoins retenu en
raison de la discordance entre la taille (discrètement élevée) de la prostate et
l’abondance du RPM (150 à 500 cc). Ce diagnostic était d’autant plus probable qu’il
existait une dysfonction érectile et au moins une localisation de microangiopathie
chez ces patients. Tous avaient une cystomanométrie perturbée.
Nous avons, donc, retenu le diagnostic de neuropathie autonome vésicale dans 5.0% (n=16)
des cas, leur âge moyen est de 54.8 ± 7.1 ans. Elle touche 4.2% d’hommes et 5.5% de
femmes, la différence entre les deux sexes est non significative (p=0.816). Les symptômes du bas appareil urinaire sont retrouvés dans 21.7% (n=71/327) des cas , il
s’agit essentiellement de brûlures mictionnelles à répétition et de mictions impérieuses avec
fuite d’urines. Une dysurie ou une sensation de vessie pleine après la miction sont présents
dans 5.5%. La proportion des patients qui rapportent ce dernier signe est à :
37.5% si le RPM est supérieur à 90 ml ;
12.1% si le RPM est entre 50 et 90 ml ;
3.0% si le RPM est <50 ml.
La différence entre les différents groupes est statistiquement significative (p<10-5).
Le tableau 24
montre un lien statistiquement significatif entre la symptomatologie
fonctionnelle du bas appareil urinaire et la quantité du RPM (p <10-3).
71 Tableau 24 : Relation entre le RPM et la symptomatologie urinaire
Symptômes urinaires + n ( %) RPM < 50 ml 50 (18,5) RPM 50‐90 ml 8 (24,2) RPM >90 ml 10 (62,5) Total 68 (21.3) Symptômes urinaires ‐ n ( %) 220 (81,5) 25 (75,8) 6 (37,5) 251 (78.7) Total n ( %) 270 (84,6) 33 (10,4) 16 (5.0) 319 (100) p = 10‐3 B.3. La dysfonction érectile
La dysfonction érectile, dépistée à l’interrogatoire, est retrouvée dans 51.6% des cas). L’âge
moyen, de ces patients est significativement plus élevé (56.9 ± 8.5 ans) comparé à celui des
patients n’ayant pas de dysfonction érectile (49.5 ± 7.9 ans), (p= 10-5).
Les caractéristiques des patients ayant un trouble de l’érection en comparaison avec ceux
qui ne l’ont pas sont représentées sur le tableau 25. On constate une différence non
significative entre ces deux groupes de patients pour les différents paramètres étudiés en
dehors de l’albuminurie moyenne qui est significativement plus élevée chez les patients
ayant un trouble de l’érection (p=0.011).
Tableau 25 : Caractéristiques des patients avec et sans dysfonction érectile
Dysfonction érectile (+) N=63 Dysfonction érectile(–) N=59 p Age (ans) 56.9 ± 8.5 49.5 ± 7.9 10‐5 Tour de taille (cm) 98.2 ± 11.4 98.0 ± 9.3 0.986 BMI (kg/m²) 26.6 ± 5.7 26.7 ± 4.1 0.518 TAS (mm Hg) 144.2 ± 24.6 135.5 ± 19.5 0.073 TAD (mm Hg) 87.7 ± 14.4 85.4 ± 11.5 0.717 HbA1c moyen (%) 10.19 ± 2.42 9.26 ± 1.76 0.063 ACR moyen (mg/g) 58.8 ± 144.3 24.4 ± 39.1 0.011 Tabagisme 25 38 0.291 HTA 45 37 0.405 SM (NCEP ATPIII) 37 31 0.694 LDLc ≥ 1.30 g/l 20 15 0.928 TG ≥ 2.00 g/l 8 10 0.676 HDLc < 0.40 g/l 28 26 0.491 L’enquête étiologique, nous a permis de mettre en évidence certains facteurs étiologiques,
probables, associés aux troubles de l’érection (Figure 13), il s’agit :
72 -
-
d’un niveau glycémique élevé, l’HbA1c est supérieure à 10 % dans 58.3% des cas vs
42.4% en l’absence de dysfonction érectile. La différence n’est, cependant, pas
statistiquement significative (p=0.269) ;
d’un syndrome dépressif qui est significativement plus fréquent en cas de
dysfonction érectile (17.5% vs 1.7% en l’absence de dysfonction érectile), p=0.009 ;
D’une prise de bétabloquants ou d’hypolipémiants dans 14.3%.
Fig. 13 : Facteurs étiologiques associées à la dysfonction érectile L’analyse de la fréquence des autres complications dégénératives du diabète,
respectivement, chez les patients ayant une dysfonction érectile et ceux n’ayant pas une
dysfonction érectile (Tableau 26), a montré, une différence statistiquement significative, pour
les complications suivantes :
‐
la neuropathie autonome est retrouvée dans 26.5% et 4% des cas (p=0.004). En
particulier la neuropathie autonome cardiaque est significativement plus fréquente
chez les patients ayant une dysfonction érectile (18% vs 2%) (p=0.02) ;
‐
la microangiopathie, dans au moins une localisation est retrouvée dans 53.2% et
23.2% des cas (p=0.003) ;
‐
la maladie athéro-thrombotique dans 70.7% et 49.1% des cas (p=0.033). Les
localisations, recherchées par écho-döppler, sont essentiellement carotidiennes
(respectivement dans 66.1% et 28%, p=0.0001), au niveau de la crosse aortique
(34.4% et 8.6%, p=0.001) et aux membres inférieurs (dans 16.9% et 7.7%) ou la
différence est statistiquement non significative (p=0.238) ;
‐
la médiacalcose est retrouvée à l’écho-döppler des membres inférieurs dans 67.8%
et 34.6% des cas (p=0.001) ;
‐
la maladie rénale chronique dans 40.7% et 18.5% des cas (p=0.018). L’ACR moyen
étant significativement plus élevé en cas de dysfonction érectile (p=0.011) comme
nous l’avons constaté sur le tableau 26.
73 Tableau 26 : Complications chroniques chez les patients ayant une dysfonction érectile en
comparaison avec ceux qui ne l’ont pas
DE (+)
(n=63) DE (–)
(n=59) N
* p Age moyen (ans) 56.9 ± 8.5 63 49.5 ± 7.9 59 < 10‐5 Neuropathie Autonome 13 (26.5%) 49 2 (4.0%) 50 0.004 Microangiopathie 33 (53.2%) 62 13 (23.2%) 56 0.003 Macroangiopathie 17 (30.4%) 56 11 (21.6%) 51 0.416 Maladie athéro‐thrombotique 41 (70.7%) 58 26 (49.1%) 53 0.033 Médiacalcose 40 (67.8%) 59 18 (34.6%) 52 0.001 Pathologie coronarienne 12 (21.8%) 55 5 (9.3%) MRC 24 (40.7%) ACR moyen (mg/g) 58.8 ± 144.3 N* 59 10 (18.5%) 0.123 54 24.4 ± 39.1 0.018 0.011 Abréviations : DE, dysfonction érectile ; N*le nombre de patients varie selon les données disponibles. Nous ne retrouvons pas de lien, statistiquement significatif, entre la dysfonction érectile et la
macroangiopathie, en particulier avec la pathologie coronarienne (p=0.123) notamment
l’ischémie silencieuse, 14.5 % et 5.6% des cas respectivement,( p=0.215). En revanche, la
fréquence des tests d’ischémie à l’effort positifs est significativement plus élevée chez les
patients ayant une dysfonction érectile, 22.2% (n=12/54) vs 2% (n=1/51) des cas, (p=0.004). B.4. La neuropathie autonome du tractus digestif et sudorale
La neuropathie du tractus digestif, a été retrouvée dans 1.8% (n=6), une endoscopie
digestive ne montrait aucun obstacle évident dans tous les cas. Nous avons suspecté:
‐
‐
une gastroparésie dans 0.6% (n=2) des cas ;
une dysautonomie du tractus digestif inférieur dans 0.9% (n=3) des cas.
Des troubles sudoraux sont notés dans 6.7 % (n=22) des cas à l’interrogatoire. Les patients
ont signalé une transpiration excessive du tronc contrastant avec une sècheresse des pieds.
74 2.1.1.3. La maladie rénale chronique chez le diabétique
Nous évoquerons, en premier, dans ce chapitre, l’atteinte rénale chronique ou maladie
rénale chronique (MRC) observée chez nos patients. Nous entamerons par la suite la
discussion des différentes causes possibles de la MRC :
- La néphropathie diabétique a été un diagnostic présomptif, compte tenu du fait qu’il
ne peut être affirmé que par l’histologie rénale ;
- D’autres étiologies susceptibles de causer la maladie rénale chronique seront
également discutées:
ƒ la néphropathie hypertensive ;
ƒ l’uropathie obstructive ;
ƒ autres causes : insuffisance cardiaque chronique, néoplasie,
glomérulopathie non diabétique.
A. Marqueurs de la maladie rénale chronique
La recherche d’une maladie rénale chronique a été réalisée chez 317 patients. La MRC est
présente dans 24.6 % (n=78) des cas (Figure 14), sa fréquence est de :
- 29.9% chez les hommes ;
- 21.5% chez les femmes. la différence entre les deux sexes est non significative
(p=0.123).
L’âge moyen de ces patients est significativement plus élevé (56.4 ± 8.2 ans) comparé à
celui des patients n’ayant pas une MRC (52.4 ± 8.5 ans), p<10-2.
Fig.14 : Fréquence de la maladie rénale chronique selon le sexe
75 Nous avons retrouvé (Figure 15) :
une albuminurie pathologique (ACR ≥ 30 mg/g), dans 19.9% des cas ; une IRC dans 7.8% des cas. * p = 0.032
Fig. 15 : Fréquence des marqueurs de la maladie rénale chronique en fonction du sexe
A.1. L’albuminurie
Une Albuminurie pathologique, recherchée chez 317 patients, est retrouvée dans 19.9% des
cas (Figure 15), sa fréquence est significativement plus élevée chez les hommes (27.3 % vs
15.5% chez la femme), (p=0.032).
Nous avons retrouvé sur le tableau 27:
‐
une albuminurie normale (ACR < 30 mg/g de créatinine) dans 80.1% des cas ;
‐
une micro albuminurie ou albuminurie modérée (ACR de 30 à 300 mg/g de
créatinine) dans 19.0% des cas ;
‐
une macro albuminurie ou albuminurie sévère (ACR > 300 mg/g de créatinine),
dans 0.9 % des cas. Elle est compliquée d’un syndrome néphrotique dans 0.6%
(n=2) des cas.
80.7% (n=63) des patients ayant une MRC présentent une albuminurie pathologique. Cette
dernière est :
‐
‐
isolée dans 67.9% (n=53) des cas ;
associée à une IRC dans 12.8 % (n=10) des cas.
76 Tableau 27 : Albuminurie et filtration glomérulaire après 4 mois
Clearance créatinine ml/mn/1.73m2 ≥ 90 60‐89 45‐59 30‐44 15‐29 Total ACR <30 mg/g n 74 165 15 0 0 254 (80,1%) ACR 30‐300 mg/g n 15 35 5 3 2 60 (19%)
ACR > 300 mg/g n 1 2 0 0 0 3 (0.9%) Total n 90 202 20 3 2 317 (100%) A.2. L’insuffisance rénale chronique
L’insuffisance rénale chronique (Figure 15), recherchée chez 321 patients, est retrouvée
dans 7.8 % des cas. Sa fréquence est de 8.4% (n=17/202) chez les femmes et de 6.7%
(n=8/119) chez les hommes, la différence entre les deux sexes est non significative
(p=0.740). Ces patients sont dans 72.0 % (n=18) des cas âgés de plus de 60 ans.
L’insuffisance rénale chronique est isolée dans 19.2%(n= 15/78) des cas.
Le diagnostic a été posé, qu’après la persistance d’une clearance à la créatinine
< 60 ml/mn/1.73m², au-delà de 3 mois. Le tableau 28 permet d’apprécier l’évolution de la
clearance à la créatinine à l’inclusion et 4 mois après. Nous constatons que :
- 16 patients ont amélioré leur fonction rénale (clearance à la créatinine ≥ 60 ml/mn/1.73
m²) ;
‐ 8 patients ont amélioré la fonction rénale, la clearance de la créatinine est, cependant,
restée < 60 ml/mn/1.73 m².
Les clearances à la créatinine calculées chez les patients ayant une insuffisance rénale
chronique (n=25) sont (Tableau 28) :
‐
‐
‐
de 45 à 59 ml/ml/1.73 m² dans 80 % des cas ;
de 30-44 ml/mn/1.73 m² dans 12% des cas ;
< 30 ml/mn/ 1.73 m² dans 8% des cas.
Tableau 28 : Clearance rénale de la créatinine à l’inclusion et 4 mois après
Clearance à la créatinine ml/mn/1.73 m² ≥ 90 ml 60‐89 45‐59 30‐44 15‐29 < 15 Total A l’inclusion n % A 4 mois n % 89 27,8% 91 28,4% 191 59,5% 205 63,8% 31 9,7% 20 6,3% 4 1,2% 3 0,9% 5 1,2% 2 0,6% 1 0,6% 0 ‐ 321 100% 321 100% 77 B. Causes probables de la maladie rénale chronique
Le classement étiologique de la MRC du diabétique est fait, sur des éléments de
présomption. Les étiologies probables, retrouvées dans notre série, sont (Figure 16) :
‐
‐
‐
Une néphropathie diabétique très probable dans 15.4% (n=12) des cas de MRC
(en rose sur la figure 16). Ces patients présentent concomitamment une uropathie
obstructive (cystopathie diabétique) dans 25% (n=3) et une néphroangiosclérose
dans 16.7% (n=2). le diagnostic ayant été posé, pour ce dernier, avec certitude à
l’histologie rénale ;
Une néphropathie hypertensive très probable dans 35.9% (n=28) des cas de MRC
(en bleu sur la figure 16). Ces patients présentaient concomitamment une uropathie
obstructive dans 17.9% (n=5) ;
Une uropathie obstructive dans 20.5% des cas de MRC. Parmi ces patients, 50%
(n=8) présentaient une uropathie obstructive seule (en vert sur la figure 16), 31.3%
(n=5) avaient très probablement une néphroangiosclérose surajoutée (la partie bleue
-NHT+UO- sur la figure 15) et 18.8% une néphropathie diabétique (n=3) associée (la
partie rose -ND+UO- sur la figure 16).
Abréviations : ND, néphropathie diabétique (en rose); U.O, uropathie obstructive; NHT, néphropathie hypertensive (en bleu) ; ICG, insuffisance
cardiaque globale (en rouge). Fig.16 : Causes probables de la maladie rénale chronique
78 B.1. La probabilité de néphropathie diabétique
Nous avons pu classer les patients ayant une maladie rénale chronique, selon la probabilité
de néphropathie diabétique, à l’aide de :
‐
‐
‐
la présence d’une rétinopathie diabétique chez 8 patients ;
la présence d’un antécédent familial de néphropathie diabétique et d’hypertension
artérielle chez les parents du 1er degré dans 4 cas. dont 2 ne présentaient pas de
rétinopathie diabétique ;
La lecture histologique après ponction biopsique rénale chez deux patients.
Le tableau 29 présente les caractéristiques de patients ayant une MRC selon la probabilité
du diagnostic de la néphropathie diabétique.
Tableau 29 :
Caractéristiques des patients ayant une MRC selon la probabilité du
diagnostic de la néphropathie diabétique
ND très probable (n=12) ND possible (n=42) ND peu probable (n=24) p % 15.4 53.8 30.8 Hommes 5 23 7 0,128 Age (ans) 52.0 ± 7.4 55.3 ± 7.8 60.7 ± 7.5 0,003 Rétinopathie 8 0 4 < 10‐5 ND et HTA familiales 4 0 1 0.103 HTA 8 30 17 0.949 Glycémie à jeûn (mg/l) 2.68 ± 1.11 2.45 ± 0.88 2.66 ± 1.19 0.816 HbA1c (%) 9.24 ± 2.58 9.52 ± 2.18 8.99 ± 2.16 0.571 ACR (mg/g) 173.1 ± 272.5 60.7 ± 35.8 113.8 ± 222.6* 0.005 Créatinine (mg/l) 9.5 ± 2.3 9.5 ± 1.7 16.5 ± 2.3 < 10‐4 * médiane à 20 mg/g
a. La néphropathie diabétique « très probable »
Le diagnostic de « néphropathie diabétique très probable » est évoqué dans 3.8% (n=12)
des cas ce qui équivaut 15.4% des cas de MRC. Sa fréquence est de 4.3 % (n=5/117) chez
l’homme et 3.5% (n= 7/200) chez la femme. La différence entre les deux sexes est non
significative (p=0.972). Les caractéristiques de ces patients sont (Tableau 29) :
‐
‐
‐
un âge moyen de 52.0 ± 7.4 ans. Ils sont significativement plus jeunes que les autres
patients ayant une MRC (p=0.003) ;
une albuminurie isolée avec un ACR moyen de 173.1 ± 272.5 mg/g, significativement
plus élevé que celui du reste des patients avec MRC (p= 10-4) ;
l’hypertension artérielle est absente dans 33.3% (n=4/12) des cas, chez les patients
les plus jeunes.
79 b. La néphropathie diabétique « possible »
La néphropathie diabétique est considérée comme possible chez les sujets présentant une
micro albuminurie (albuminurie modérée) avec un fond d’œil normal (n= 39) ou non réalisé
(n=3).
Le diagnostic de néphropathie diabétique est possible dans 53.9% des patients ayant une
MRC. Les caractéristiques de ces patients sont les suivants (Tableau 29) :
‐
‐
un âge moyen de 55.2 ± 7.8 ans. La différence d’âge est significative avec les autres
de patients ayant une MRC (p=0.003) ;
un ACR moyen de 60.7 ±35.7 mg/g. (p=0.005). L’albuminurie est isolée dans 39 cas
et associée à une IRC modérée dans 3 cas.
c. La néphropathie diabétique « peu probable »
La néphropathie diabétique est considérée comme peu probable, chez 30.8% (n=24) des
patients ayant une MRC, en raison de :
‐
‐
‐
‐
l’existence d’une insuffisance rénale sans albuminurie dans 19.2%(n=15) des cas,
même en présence d’une rétinopathie diabétique non proliférante (n=3/15) ;
la discordance entre la sévérité de l’insuffisance rénale (GFR <30 ml/mn) et la petite
abondance de l’albuminurie (ACR<300 mg/g) dans 3.8% (n=3/78) des cas, même en
présence d’une rétinopathie diabétique non proliférante (n=1/3) ;
La présence d’une autre pathologie pouvant expliquer les anomalies rénales
présentes, chez 7.7% (n=6) des patients ayant une MRC et un fond d’œil normal
(voir détails paragraphe : c. « Autres causes », page 80) ;
La mise en évidence d’une néphropathie non diabétique dans 2.6% (n=2/78) à
l’histologie rénale.
Ces patients ont une probabilité peu élevée d’avoir une néphropathie diabétique. Leurs
caractéristiques sont les suivantes (Tableau 29):
‐
‐
‐
‐
l’âge moyen est significativement élevé (60.7 ± 7.5 ans) dans ce groupe de patients
par rapport aux autres patients ayant une MRC (p=0.003) ;
un ACR peu élevé (113.8 ± 222.6 mg/g en moyenne) avec une médiane à 20 mg/g ;
la créatinine est significativement plus élevée dans ce groupe de patients par rapport
aux autres patients ayant une MRC (p<10-4). Une IRC est retrouvée dans
91.7%(n=22). la clearance à la créatinine moyenne est significativement plus basse
(47.2 ± 17.5 ml/mn/1.73 m²) dans ce groupe de patients (p<10-6) ;
un fond d’œil normal dans 83.3%.
B.2. Autres causes possibles de la maladie rénale chronique
D’autres étiologies ont été évoquées devant la MRC, il s’agit de :
a. La néphropathie hypertensive
En l’absence d’histologie rénale, la néphropathie hypertensive (NHT)
néphroangiosclérose est un diagnostic de présomption, pour cela nous retrouvons :
ou
80 1. les critères de Schlessinger modifiés réunis dans 75% (n=21/28) des cas ;
2. des résistances élevés intra-rénales à l’écho-döppler dans 14.3% (n=4/28) des cas
dont un avait tous les critères de Schlessinger réunis en plus ;
3. une histologie rénale montrant un aspect compatible (épaississement, rétrécissement
artériels) avec des lésions de néphroangiosclérose, dans tous les cas biopsiés (n=4).
Il s’agissait de 2 néphropathies diabétiques, 1 maladie rénale chronique démasquée
après un épisode de glomérulonéphrite aiguë, 1 hyalinose segmentaire et focale.
En somme, nous avons retenu le diagnostic de « néphropathie hypertensive probable » dans
35.9 % (n= 28/78) des cas de maladie rénale chronique ; nous ne retrouvons de différence
statistique entre les hommes et les femmes qui ont respectivement 25.7% et 44.2 % de
néphropathie hypertensive probable (p= 0.613).
L’étude comparative entre les patients ayant une néphropathie hypertensive et ceux qui ne
l’ont pas, en fonction de la probabilité du diagnostic de néphropathie diabétique est
représentée sur le tableau 30. Nous remarquons que la fréquence de la néphropathie
hypertensive (probable) est significativement plus élevée (58.3%) chez les patients ayant
une néphropathie diabétique peu probable (p=0.017). La fréquence la plus basse (de
néphropathie hypertensive) concerne les patients chez qui le diagnostic de néphropathie
diabétique est très probable (16.7%), le diagnostic dans ce dernier cas a été posé à
l’histologie rénale, les patients (n=2) concernés ne présentaient aucun élément clinique
pouvant faire suspecter une néphroangiosclérose (pas d’hypertension artérielle ni
d’hypertrophie ventriculaire gauche).
Tableau 30 : Présomption de Néphropathie hypertensive selon la probabilité du diagnostic
de néphropathie diabétique
ND Probable N % ND Possible N % ND peu probable N % Total N % p Effectif 12 15.4 42 53.8 24 30.8 78 100 14 58.3 28 35.9 0.017 NHT(+) NHT (‐) 2 16.7 10 83.3 12 28.6 30 71.4 10 41.7 50 64.1 Abréviations : ND, néphropathie diabétique ; NHT, néphropathie hypertensive
Les caractéristiques des patients ayant une néphropathie hypertensive probable, en
comparaison avec, celles des patients ne l’ayant pas, sont rassemblées sur le tableau 31.
Nous retrouvons :
‐ un âge moyen est significativement plus élevé chez les patients avec une NHT (p=0.011) ;
‐ un risque coronarien à 10 ans (Framingham 2001) significativement plus élevé chez les
patients ayant une NHT probable (p=0.041) ;
81 ‐ un nombre moyen de facteurs de risque cardiovasculaires majeurs significativement plus
élevé chez les patients ayant une NHT probable (p<10-2) ;
‐ un cholestérol total significativement plus élevé en cas de NHT probable (p=0.042) ;
‐ une clearance de la créatinine moyenne significativement plus basse en cas de NHT
probable (p=0.009) ;
‐ la différence est statistiquement non significative entre les deux groupes pour l’ACR
(p=0.665), la fréquence du syndrome métabolique (p=0.095) et celle de la maladie athérothrombotique (p=0.799).
Tableau 31 : Tableau comparatif des caractéristiques des patients avec et sans NHT en
présence d’une maladie rénale chronique.
NHT + (n=28) NHT ‐ (n= 50) p Age (ans) 59.8 ± 6.6 54.6 ± 8.4 0.011 Risque coronarien à 10 ans (%) 29.1 ± 14.2 21.9 ± 12.9 0.041 Nombre de facteurs de risque 2.8 ± 0.8 2.0 ± 0.9 < 10‐2 Cholestérol total (g/l) 2.03 ± 0.43 1.79 ± 0.37 0.042 ACR (mg/g) 124.3 ± 252.7 77.6 ± 87.6 0.665 Clear. de la créat. (ml/mn/1.73 m²) 62.2 ± 23.5 74.8 ± 22.8 0.009 Syndrome Met (NCEP‐ATP III) 24 32 0.095 Maladie Athéro‐thrombotique 18 32 0.799 Sur le tableau 32, nous avons étudié le type d’anomalies rénales observées chez les
patients ayant une NHT+ comparativement à ceux qui ne l’ont pas (NHT-). Nous remarquons
que les patients NHT(+) ont une fréquence d’IRC isolée significativement plus élevée (35.7%
vs 10% pour les patients NHT (-), p=0.014.
Tableau 32 : Marqueurs de la maladie rénale chronique chez les patients ayant une
néphropathie hypertensive comparativement aux patients qui ne l’ont pas.
NHT (+) N=28 NHT (‐) N=50 Total N=78 p Albuminurie +IRC 4 (14,3%) 6 (12,0%) 10 (12.8%) 0,739 Albuminurie seule 14 (50,0%) 39 (78,0%) 53 (67.9%) 0,022 IRC seule 10 (35,7%) 5 (10,0%) 15 (19.3%) 0,014 Abréviations: NHT, néphropathie hypertensive; IRC, insuffisance rénale chronique
82 b. Uropathie obstructive
Nous avons recherché une uropathie obstructive chez 319 patients, la lithiase urinaire et la
neuropathie autonome vésicale.
Nous retrouvons une uropathie obstructive dans 11.6 % (n=37) des cas ; elle touche 16.2%
(n=19/118) des hommes et 9% (n=18 /201) des femmes, la différence n’est pas significative
entre les deux sexes (p=0.081). Nous avons retrouvé :
‐ une lithiase urinaire, dans 5.6% (n=18) des cas. Elle est significativement plus
fréquente chez l’homme que chez la femme, sa fréquence est respectivement de
11.0% et 2.5% (p= 0.003). Elle s’associe à une MRC dans 55.6% (n=10/18) des
cas. Nous avons noté un taux d’acide urique significativement plus élevé chez les
patients ayant une lithiase rénale an comparaison avec les patients qui ne l’ont pas,
il est respectivement de 53.9 ±19.8 et 43.9 ± 15.5 mg/l (p=0.034) ;
‐
une neuropathie vésicale dans 5 % (n=16/318) des cas, 4.2 % (n=5/118) chez
l’homme et 5.5% (n=11/200) chez la femme (p=0.816) avec une différence non
significative. Elle s’associe à une MRC dans 37.5% (n=6/16) des cas.
Des signes d’obstruction, représentés par une dilatation pyélo-calicielle persistante à
l’échographie uro-néphrologique, sont retrouvés dans 21.6% (n=8) des cas. La cause est
une lithiase urinaire dans 4 cas et une neuropathie vésicale dans 2 cas. Nous n’avons pas
trouvé de cause dans 2 cas. Elle est associée à une MRC dans 25% (n=2/8) des cas.
Une pyélonéphrite chronique bilatérale est retrouvée dans 10.8% (n=4/37). Elle est
imputable à une neuropathie vésicale chez deux patients qui présentaient également une
dilatation pyélo-calicielle bilatérale. Il n’y avait pas de cause évidente dans les deux autres
cas. Elle s’associe à une MRC dans 25% (n=1/4) des cas.
L’uropathie obstructive est significativement plus fréquente en cas de maladie rénale
chronique (Tableau 33). Nous la retrouvons dans 20.5 % et 8.8% (p=0.009), respectivement,
chez les patients ayant et n’ayant pas de maladie rénale chronique.
Tableau 33 : Fréquence de l’uropathie obstructive selon la présence ou non d’une MRC
Uropathie obstructive (+)
Uropathie obstructive (‐) Total p N % N % N MRC + 16 20.5 62 79.5 78 0,009 MRC ‐ 21 8.8 218 91.2 239 Total 37 11.7 280 88.3 317 Les patients ayant une maladie rénale chronique ont également une lithiase urinaire dans
12.8 % (n=10) et une neuropathie autonome vésicale dans 7.7 % (n=6) des cas. 83 La répartition de l’uropathie obstructive en fonction de la présomption de néphropathie
diabétique montre que (Tableau 34) :
la lithiase urinaire est retrouvée dans 14.3% et 16.7 % des cas, respectivement, chez
les patients dont le diagnostic de néphropathie diabétique est possible et improbable
(p=0.339) ;
la neuropathie autonome vésicale est retrouvée dans 25% des patients ayant une
néphropathie diabétique probable, la différence est statistiquement non significative
mais limite avec les autres groupes de patients (p=0.050).
‐
‐
Tableau 34 : Fréquence de l’uropathie obstructive et de ses causes selon la présomption du
diagnostic de la néphropathie diabétique
Néphropathie diabétique Néphropathie diabétique Néphropathie diabétique probable possible peu probable p N % N % N % Effectif 12 15.4 42 53.8 24 30.8 Uropathie obstructive 3 25.0 8 19.0 5 20.9 0.903 0 6 14.3 4 16.7 0.339 3 25.0 2 4.8 1 4.2 0.050 • Lithiase Urinaire • N. Autonome vésicale L’expression biologique de la maladie rénale chronique, quand elle s’associe à l’uropathie
obstructive, en comparaison avec ceux qui n’ont pas d’uropathie obstructive, est la suivante
(Tableau 35) :
‐ une albuminurie seule dans 68.8% des cas, en présence d’une uropathie obstructive
(p=0.823) ;
‐ une albuminurie + IRC significativement plus fréquente (31.3% des cas) en présence
d’une uropathie obstructive (Test de Fisher bilatéral, p=0.026)
Tableau 35 : Uropathie obstructive et marqueurs de la MRC
MRC UO (+) N % UO (‐) N % Total N % p ALB seule 11 68.8 42 67.7 53 67.9 0,823 ALB+IRC 5 31.3 5 8.1 10 12.8 0,026 IRC seule 0 0 15 24.2 15 19.3 0,032 Total 16 20.5 62 79.5 78 100 84 c. Les autres causes de maladie rénale chronique
c.1. L’insuffisance cardiaque globale
Sur les 317 patients bien documentés, 1.6 % (n=5) ont des signes cliniques d’insuffisance
cardiaque globale chronique avec une hypertension artérielle pulmonaire à
l’échocardiographie. La fraction d’éjection était < 30% ; 4/5 d’entre eux ont une MRC,
exprimée par une insuffisance rénale associée à une albuminurie modérée dans 3 cas et
une albuminurie isolée dans 1 cas.
c.2. La néoplasie
Un patient avait un cancer du côlon méconnu, avec métastases hépatique, découvert à
l’occasion du bilan d’évaluation du diabète sucré.
c.3. Glomérulopathie chronique non diabétique
1 patiente présentant un syndrome néphrotique avec un fond d’œil normal et a bénéficié
d’une biopsie rénale qui a révélé une glomérulonéphrite chronique à type de hyalinose
segmentaire et focale.
B.3. Les causes indéterminées
Nous n’avons pas pu déterminer la cause de la MRC dans 30.7 % (n=24/78) des cas, en
raison de l’insuffisance d’éléments d’orientation. Parmi ces patients, 4 avaient une IRC isolée
avec une clearance à la créatinine au stade G3a (GFR : 45-59 ml/mn/1.75 m2), tous, âgés de
plus de 65 ans. Les 20 autres patients ont une micro albuminurie isolée.
85 2.1.2.
LA MACROANGIOPATHIE
Pour l’étude de la macroangiopathie, nous aborderons successivement, la coronaropathie,
l’artériopathie oblitérante des membres inférieurs, la sténose carotidienne et l’accident
vasculaire cérébral ischémique. 304 patients avaient des données suffisantes pour cette
évaluation.
La fréquence de la macroangiopathie, dans notre série, est de
répartissant ainsi (Figure 17) selon une fréquence croissant :
‐
‐
‐
‐
17.8% (n=54), se
une coronaropathie dans 8.3% (n=25/301) des cas ;
une artériopathie oblitérante des membres inférieurs dans 5.9% (n=18/306) des cas ;
un accident vasculaire cérébral dans 4.0% (n=13/327) des cas ;
une sténose carotidienne dans 3.3% (n=10/304) des cas.
Il est important de noter que la macroangiopathie a été le motif de découverte du diabète
sucré dans 3.4% (n=11/327) des cas.
* Le nombre total des patients est diffèrent, selon le nombre de patients évalués, pour chaque complication.
Fig.17 : Fréquence des différentes complications à type de Macroangiopathie
La macroangiopathie est significativement plus fréquente chez les hommes, 25.0% vs
13.8% chez les femmes (p= 0.022). Ces patients sont significativement plus âgés (56.3 ± 8.4
ans) par rapport à ceux n’ayant pas de macroangiopathie (52.7 ± 8.5 ans), (p= 0.007). Une
seule localisation, artérielle, de cette pathologie est noté dans 87% (n=47/54) des cas, deux
localisations sont retrouvées dans 13% (n= 7/54).
86 2.1.2.1. La pathologie coronaire
Les données, que nous avons déterminées dans le chapitre méthode (chapitre VII,
paragraphe 7.3.1, page 35), ont été collectées de façon complète dans 92.0 % (n=301/327)
des cas.
A. Données de l’interrogatoire
Les patients ont décrit une douleur thoracique dans 25.7% (n=84/327), la présentation
clinique retrouvée (Figure 18 est :
‐
‐
‐
un angor d’effort typique dans 6.4% (n=21) des cas. Il n’y a pas de différence
significative entre les deux sexes (6.6% chez l’homme vs 6.3% chez la femme),
(p=0.768) ;
une douleur atypique dans 19.3% (n=63), 17.2% (n=21) chez l’homme et 20.5 %
(n=42) chez la femme ;
les patients étaient asymptomatiques dans 74.3% (n=243), sans différence statistique
entre les deux sexes, 76.2% et 73.2% respectivement pour les hommes et les
femmes (p= 0.768).
Fig. 18 : Symptômes observés en fonction du sexe
87 B. Données de l’électrocardiogramme de repos
La lecture de l’électrocardiogramme, ne montre pas de différence significative entre les deux
sexes, on retrouve (Tableau 36) :
‐
‐
‐
‐
‐
un rythme sinusal dans 98.2% des cas ;
une fibrillation auriculaire dans 1.2% des cas ;
un hémi bloc antérieur gauche dans 20.9% des cas ;
des modifications du segment ST et/ou de l’onde T dans 20.0% des cas, le plus
souvent dans le territoire postéro inférieur (14.5% des cas, n=47) ;
une onde Q de nécrose dans 3 dérivations au moins est présente chez 5 patients
dont 4 n’ont jamais eu de douleur thoracique.
Tableau 36 : Données de l'électrocardiogramme de repos selon le sexe
Hommes (n=121) Femmes (n=204) Total (n=325) % p Sinusal 119 200 319 98.2 1,000 HBAG 22 46 68 20.9 0,427 Troubles de la repolarisation 30 35 65 20.0 0,128 ESV 4 3 7 2.2 0,431 ONDE Q de nécrose 4 1 5 1.5 0,066 Fibrillation auriculaire 1 3 4 1.2 1,000 BAV complet 1 1 2 0.6 1.000 C. Données de l’échocardiographie
Trois cent dix-sept (317) échocardiographies ont été réalisées, la figure 19 nous en présente
les résultats. Nous retrouvons :
‐
‐
‐
‐
une hypertrophie ventriculaire gauche (HVG) dans 28.7% des cas ;
une
athérosclérose aortique est retrouvée dans
16.1% des cas, elle est
significativement plus fréquente chez l’homme, 51.0% vs 35.0% chez la femme
(p= 0.044) ;
une baisse de la fraction d’éjection (FE< 55), dans 5.1% des cas ;
une anomalie de la cinétique segmentaire du myocarde dans 7.3% des cas dont
2.2 % (n=7) présentaient une akinésie myocardique localisée très évocatrice d’un
infarctus du myocarde.
88 Fig. 19 : Données de l'échocardiographie
D. Données des épreuves d’ischémie myocardique à l’effort
Nous avons réalisé 295 tests d’ischémie à l’effort, 277 épreuves d’effort et 18 scintigraphies
myocardique chez 89% (n=291) des patients de la série, représentés par 36.1% (n=105)
d’hommes et 63.9% (n=186) de femmes. Le nombre d’épreuves d’ischémie à l’effort
réalisées, selon la symptomatologie clinique, est (Tableau 37) :
15 des 21 patients ayant une douleur thoracique typique ;
54 des 63 patients ayant une douleur atypique ;
222 des 243 patients asymptomatiques.
‐
‐
‐
Les tests d’ischémie à l’effort sont positifs dans 8.9% des cas. On remarque (Tableau 37)
que les patients ayant un angor d’effort typique ont plus fréquemment (53.3%) une épreuve
d’ischémie à l’effort positive par rapport à ceux ayant un angor atypique (1.9%) et ceux qui
sont asymptomatiques (7.7%), la différence est statistiquement significative (p< 10-5).
Tableau 37 : Données des épreuves d’ischémie à l’effort en fonction de la clinique
Douleur typique N % Douleur atypique N % Douleur absente N % Total N % p Effectif 21 6.4 63 19.3 243 74.3 327 100 Epreuves d’ischémie pratiquées 15 71.4 54 85.7 222 91.4 291 89 ‐ Epreuves d’ischémie positives 8 53,3 1 1,9 17 7,7 26 8,9 < 10‐5 89 E. Données de la coronarographie
18 coronarographies (69.2%).ont été réalisées chez 69.2% des 26 patients ayant eu une
épreuve d’ischémie à l’effort positive.
La coronarographie montre des lésions coronariennes significatives dans 44.4 % (n=8/18).
Les hommes ont plus fréquemment une sténose coronaire (75 % vs 20% chez les femmes)
avec une différence limite sur le plan statistique (Test de Fisher unilatéral : p=0.031,
bilatéral : p=0.054).
Les localisations des lésions coronariennes sont :
‐ l’interventriculaire antérieure dans 75% (n=6) ;
‐ la circonflexe dans 50% (n=4) ;
‐ la coronaire droite dans 12.5% (n=1).
Le nombre de troncs atteints, qui nous permet d’évaluer l’étendue des lésions, est :
‐ mono tronculaires dans 50% (n=4) ;
‐ bi tronculaire dans 37% (n=3) ;
‐ tri tronculaires dans 12.5% (n=1).
Les résultats de la coronarographie et des épreuves d’ischémie à l’effort, selon la
symptomatologie clinique sont montrés sur le tableau 38 nous remarquons que :
- parmi les 15 patients qui se sont présentés avec un angor typique, 8 ont bénéficié
d’une coronarographie dont 3 (37.5%) seulement ont présenté une sténose
coronaire. Il s’agit de 2 hommes et 1 femme ;
‐ Parmi les 222 patients asymptomatiques, 17 (7.7%) ont eu une épreuve d’ischémie à
l’effort positive, 10 d’entre eux, seulement, ont bénéficié d’une coronarographie dont
5 (50%) ont présenté une sténose coronaire. Il s’agit de 4 hommes et 1 femme ;
‐ en somme, 44.4% (n=8/18) des patients ayant pratiqué une coronarographie en
raison d’une épreuve d’ischémie à l’effort positive avaient une sténose coronaire. Il
s’agit de 6 hommes et 2 femmes.
Les épreuves d’ischémie à l’effort ont été considérées comme faussement positives chez les
patients dont la coronarographie s’est avérée normale.
Tableau 38 : Résultats des épreuves d’ischémie à l’effort et de la coronarographie selon la
symptomatologie clinique observée
Epreuve d’ischémie Positive Coronarographies Pratiquées Lésions coronaires Douleur typique N=15 Douleur atypique N=54 Douleur absente N=222 Total N=291 p 8 (53,3%) 1 (1,9 %) 17 (7,7%) 26 (8,9%) < 10‐5 8 0 10 18 ‐ 3 (37.5%) ‐ 5 (50%) 8 (44.4%) ‐ 90 F. Résultats de l’évaluation cardiaque
Au terme de l’évaluation coronarienne, nous retrouvons une coronaropathie dans 8.3%
(n=25/301), elle est significativement plus fréquente chez les hommes, 15.6% vs 4.2% chez
les femmes (p=0.001). Il s’agit :
‐
D’évènements coronariens aigus dans 3.4% (n=11/325), répartis comme suit :
o un syndrome coronaire aigu déjà connue dans 0.6% (n=2) des cas;
o un syndrome coronaire aigu ayant révélé le diabète sucré dans 0.9% (n=3) ;
o un infarctus du myocarde méconnu dans 1.9% (n=6/325) avec une notion de
douleur thoracique négligée dans 2 cas. Au total, une nécrose myocardique est
retrouvée dans 2.8% (n=9) des cas.
‐
D’ischémie myocardique dépistée dans 5.5% (n=16/291), 3.4% (n=10/291) ayant
été considérée comme faussement positive, répartis comme suit :
o Une ischémie myocardique symptomatique dépistée dans 1.4% (4/291), ce qui
représente 5.8% (n=4/69) des patients symptomatiques, parmi lesquels un
patient présentait une ischémie post-infarctus du myocarde ;
o Une ischémie myocardique silencieuse dépistée dans 4.1% (12/291) dont une
ischémie post infarctus
Au total une ischémie silencieuse (dépistée + IDM silencieux) est retrouvée dans
6.7% (15/223) des cas. Elle représente 60%(n=15/25) des cas de coronaropathie
dans notre série.
‐
G. Résultats de l’évaluation cardiaque selon le sexe
Au terme de l’évaluation cardiaque, les données recueillies selon le sexe sont notées sur le
tableau 39, nous remarquons que:
‐
il n’y a pas de différence significative entre les hommes et les femmes pour l’âge
moyen (p=0.702), la fréquence de l’angor d’effort (p=0.768), des anomalies de ST et
T à l’électrocardiogramme (p=0.128), des anomalies à l’échocardiographie comme
une dyskinésie myocardique (p=0.200) ou une dysfonction systolique (p=0.077). il
n’y a pas, non plus, de différence statistiquement significative entre les deux sexes
concernant la fréquence des épreuves d’ischémie à l’effort positives (p=0.182) ;
‐
en revanche, il existe une différence statistiquement significative entre les hommes et
les femmes pour le risque coronarien, plus élevé chez les hommes, 23.1 ±14.4 vs
18.4 ± 11.4 chez les femmes (p=0.009), ainsi que pour la fréquence, plus élevée de
la pathologie coronaire chez les hommes (p=0.001) notamment des évènements
coronariens (p=0.022) et de l’ischémie silencieuse (0.004). L’albuminurie est
également significativement plus fréquente chez l’homme (p=0.032).
91 Tableau 39 : Résultats de l’exploration cardiaque selon le sexe
HOMMES N* FEMMES N* TOTAL p N* Âge moyen (ans) 53,4 ± 8,9 Score Framingham (%) 23,1 ± 14,4 53,7 ± 8,4 53,5 ± 8,6 0,702 122 18,4 ± 11,4 205 20,1 ± 12,7 327 0,009 Angor typique (+) 8 Anomalies de ST et T 30 13 35 121 Onde Q 4 Dyskinésie myocardique 12 21 (6,4%) 65 (20%) 204 1 0,128 325 5 (1,5%) 11 119 0,768 0,066 23 (7,3%) 198 6 0,200 317 FE < 55 % 10 16 (5,0%) 0,077 Epreuve d’ischémie positive 13 105 13 186 26 (8,9%) 291 0,182 Sténose Coronaire 6 8 2 10 8 (44,4%) 18 0,053 Coronaropathie 17 109 8 192 25 (8,3%) 301 0,001 IMS 11 85 4 138 15 (6.7%) 223 0.004 Evènements coronariens 8 121 3 204 11 (3,4 %) 325 0,022 Albuminurie 32 117 31 200 63 (19,8%) 317 0,032 Abréviations: FE, fraction d'éjection; IMS, ischémie myocardique silencieuse; * le nombre des patients explorés diffère selon les données exploitables.
H. Résultats de l’évaluation cardiaque selon la symptomatologie
clinique observée
Nous avons recueilli les différentes données de l’électrocardiogramme, de
l’échocardiographie et des épreuves d’ischémie. Nous les avons, ensuite, comparées selon
la symptomatologie clinique observée (Tableau 40). Nos résultats montrent, respectivement,
pour les patients ayant une douleur typique (n=21), une douleur atypique (n=63) et ceux qui
sont asymptomatiques (n=243) :
-
un âge moyen et un risque cardiovasculaire significativement plus élevés chez les
patients ayant un angor typique (p=0.021 et 0.009 respectivement) ;
des anomalies de ST et T dans 71.4 %, 11.3% et 17.8%, significativement plus
fréquents chez les patients ayant un angor typique (p < 10-4) ;
92 ‐
‐
‐
une dysfonction systolique dans 19.0%, 3.2% et 4.1%, significativement plus
fréquente en cas d’angor typique (p<10-2) ;
des troubles de la cinétique segmentaire dans 38.1%, 4.8% et 5.1%, significativement
plus fréquentes en cas d’angor typique (p<10-3) ;
un IDM dans 23.8%, 0% et 1.6%, significativement plus fréquent en cas d’angor
typique (p<10-4) ;
une coronaropathie dans 36.8%, 3.5% et 6.6%, significativement plus fréquente en
cas d’angor typique (p=10-4).
Tableau 40 : Données de l'exploration cardiaque selon la symptomatologie clinique
DOULEUR TYPIQUE NOMBRE 21 N* DOULEUR ATYPIQUE N* 63 PAS DE DOULEUR N* TOTAL 243 N* p 327 AGE MOYEN (ans) 58.7 ± 7.8 52.9 ± 8,1 SCORE DE FRAMINGHAM (%) 28,7 ± 13,9 19,9 ± 11,3 63 53.2 ± 8,7 243 53,5 ± 8,6 19,4 ± 12,8 20,1 ± 12,7 0,021 327 0,009 21 ANOMALIES de ST et T 15 7 62 43 65 325 < 10‐4 FE < 55 (%) 4 2 61 10 16 317 < 10‐2 TROUBLE DE LA CINETIQUE MYOC. 8 3 62 12 23 318 < 10‐3 EPREUVES D’ISCHEMIE (+) 8 15 1 54 17 222 26 291 < 10‐4 CORONAROPATHIES 7 19 2 57 16 225 25 301 10‐4 EVENEMENTS CORONARIENS 5 21 1 62 5 242 11 325 < 10‐4 242 235 Abréviations : FE, fraction d'éjection; N * le nombre des patients diffère selon les données disponibles. (Les variables quantitatives
sont exprimées par moyenne ± écart type et les variables qualitatives par effectifs des différentes modalités)
I. Caractéristiques des patients selon les données de
l’électrocardiogramme
L’analyse comparative (Figure 20) des patients qui ont des modifications de la repolarisation
portant sur le segment ST et/ou l’onde T (n=65), à ceux qui n’ont pas d’anomalies de ST et T
(n=260), montre une différence significative entre les deux groupes respectifs de patients,
concernant les paramètres suivants :
‐
l’âge moyen qui est de 57.2 ± 7.6 ans et 52.6 ± 8.6 ans (p=10-3) ;
93 ‐
‐
‐
‐
‐
le risque coronarien de 27,8 ± 13,9 et 18,2 ± 11,7 % (p < 10-5) ;
la fréquence de l’angor d’effort typique dans 23.1% et 2.3 % (p <10-5) ;
la fréquence des anomalies de la cinétique segmentaire myocardique dans 34.4%
(n=22/64) et 0.4% (n=1/253) (p=10-5) ;
la fréquence de la dysfonction systolique dans 23.4% (n=15/64) et 0.4% (n=1/253)
(p <10-5) ;
la fréquence de la coronaropathie dans 35.1% (n=20/57) et 2.0% (n=5/244), (p <10-5).
* les pourcentages calculés sont en fonction du nombre de patients avec des données disponibles.
Fig. 20 : Résultats de l'évaluation cardiaque en fonction des données de
l’électrocardiogramme
La différence est statistiquement significative entre les deux groupes respectifs de patients
concernant :
‐ la fréquence de l’IRC retrouvée dans 20.3% (n=13/64) et 4.7% (n=12/257) (p=10-3) ;
‐ la fréquence de l’albuminurie pathologique dans 36.0% (23/64) et 15.8% (n=40/253),
(p<10-3) ;
‐ la fréquence de la microangiopathie dans 49.2% (n=32/65) et 30.8 % (n=77/250),
(p=0.021).
J. Résultats comparatifs entre les patients coronariens et non
coronariens
Les résultats ont été établis chez les patients coronariens et non coronariens sur les
données cliniques et biologiques suivantes :
‐
‐
le sexe, l’âge, le BMI, le tour de taille moyens, la fréquence de l’angor, du syndrome
métabolique et des habitudes toxiques (tabagisme) ;
l’HbA1c, le LDLc, le HDLc, la créatininémie et l’ACR moyens ;
94 Les résultats sont répertoriés sur le tableau 41. Les hommes ont une coronaropathie dans
15.6% et les femmes dans 4.2% des cas. Nous constatons respectivement chez le
coronarien et le non coronarien une différence statistiquement significative pour :
‐
‐
‐
‐
‐
‐
‐
l’âge moyen retrouvé à 59,5 ± 7,4 ans et 52,7 ± 8,4 ans (p=0.001) ;
la fréquence de l’angor d’effort, retrouvé dans 28.0% (n=7) et 4.3% (n=12) (p <10-3) ;
le risque coronarien à 10 ans à 37.6 ± 10.5 et 18.0 ± 11.3 (p < 10-5) ;
la fréquence du tabagisme actif dans 36% (n=9) et 14.5% (n=40) (p=0.010) ;
le taux de LDLc à 1.34 ± 0.34 et 1.17 ± 0.34 g/l (p=0.015) ;
le taux du HDLc à 0.39 ± 0.13 et 0.44 ± 0.11 g/l (p=0.025) ;
la créatininémie à 12.4 ± 6.2 et 9.4 ± 4.0 mg/l (p=10-4).
Il n’a pas de différence statistiquement significative, entre coronariens et non coronariens,
concernant les moyennes du tour de taille (p=0.136), du BMI (p=0.606), de l’HbA1c
(p=0.515), de l’ACR (p=0.588) ainsi que pour la fréquence du syndrome métabolique
(p=0.555).
Tableau 41 : Caractéristiques des patients suivant la présence ou non de coronaropathie
CORONAROPATHIE(+) N=25 N* CORONAROPATHIE(‐) N=276 Hommes (n=109) 17 92 Femmes (n=192) 8 184 59,5 ± 7,4 52,7 ± 8,4 7 12 N* p 0.001 Âge (ans) Angor Risque coronarien Tabagisme Tour de taille (cm) 276 < 10‐2 < 10‐3 18,0 ± 11,3 273 < 10‐5 9 40 276 0.010 102.8 ±12.4 98.7 ± 9.9 37,6 ± 10,5 25 0.136 276 BMI (kg/m²) 29,1 ± 6,9 28,1 ± 4,9 SM (ATP III) 21 FE < 55 % 9 24 7 HbA1c (%) 9,19 ± 1,92 25 9,57 ± 2,35 LDLc (mg/l) 1.34 ± 0.34 24 1.17 ± 0.34 HDLc (mg/l) 0.39 ± 0.13 210 0,606 274 0.555 < 10‐6 276 12,4 ± 6,2 ACR (mg/g)) 36.2 ± 54.1 264 0.44 ± 0.11 25 Créatininémie (mg/l) 0,515 0.025 276 9,4 ± 4,0 24 28.2 ± 66.8 0.015 10‐4 0,588 Abréviations : SM (ATP3), syndrome métabolique selon NCEP ATP3 ; BMI, Body Mass Index ; FE, fraction d’éjection ; N* le nombre de patients
diffère selon les données exploitables.
95 Nous avons étudié la fréquence des différentes complications chroniques du diabète sucré, en
analyse monovariée, chez les patients coronariens et non coronariens. Les résultats sont
reportés sur le tableau 42. Nous retrouvons :
‐ Des plaques d’athérome carotidiennes significativement plus fréquentes chez les patients
coronariens (76.2% vs 35.9% chez les non coronariens), (p=0.0006) ;
‐ Une microangiopathie significativement plus fréquente significativement plus fréquentes
chez les patients coronariens (66.7% vs 31.5% chez les non coronariens), (p=0.002). Il
s’agit surtout de neuropathie périphérique que nous retrouvons dans 62.5% et 28.1%
(p=0.0005) ;
‐ Une neuropathie autonome cardiaque significativement plus fréquentes chez les patients
coronariens (31.3% vs 8.6% chez les non coronariens), (p=0.013) ;
‐ Une maladie rénale chronique significativement plus fréquentes chez les patients
coronariens (50% vs 21% chez les non coronariens), (p=0.003).
Tableau 42 : Fréquence des complications dégénératives du diabète sucré selon la présence
ou non de la coronaropathie
Complication
Coronaropathie
(+) (n =25)
HTA
20
N*
Coronaropathie
(-) (n=276)
N*
0.226
182
25
p
276
0.010
Tabagisme
9
AOMI
0
23
17
273
0.444
AVC
2
25
9
276
0.229
Plaques carotidienne
16
21
98
273
0.0006
Microangiopathie
16
25
85
276
0.002
15
24
75
267
0.0005
5
16
22
257
0.013
12
17
43
92
0.123
4
23
20
270
0.201
Neuropathie
périphérique
Neuropathie
autonome cardiaque
Dysfonction
Erectile
Rétinopathie
Diabétique
MRC
40
12
0.003
58
24
Albuminurie
9
IRC
8
48
25
15
276
0.033
10-3
N* le nombre de patients varie en fonction des données exploitable
96 K. Etude de la population non coronarienne
Les patients non coronariens représentent 91.7 % (n=276/301) de la population générale,
répartis en 33.3% d’hommes (n=92) et 66.7% de femmes (n=184). Cette population se
caractérise par :
‐
une prédominance féminine. Les femmes sont classées non coronariennes dans
95.9% (n=184/192) et les hommes dans 84.4% (n=92/109), la différence est
statistiquement significative (p=0.001) ;
‐
un âge moyen de 52,7 ± 8,4 ans. 51.9 ± 8.5 ans pour les hommes et 53.1 ± 8.4
ans pour les femmes, la différence est non significative entre les deux sexes,
p=0.278 ;
‐
un risque coronarien à 10 ans (Framingham) de 18,0 ± 11,3 % en moyenne ;
‐
des anomalies de ST et/ou T à l’électrocardiogramme dans 13.4% (n=37/276) ;
‐
un angor typique, dans 4.3% (n=12) des cas. Il est significativement plus fréquent
chez les patients ayant des modifications de ST ou T à l’électrocardiogramme
[18.9% (n=7/37) vs 2.1% (n=5/239) des patients sans modifications de ST ou T],
(p < 10-4) ;
‐
un trouble segmentaire de la cinétique myocardique dans 3.3% (n=9/276). Il est
significativement plus fréquent chez les patients ayant des modifications de ST ou T
à l’électrocardiogramme [21.6% (n=8/37) vs 0.4% (n=1/239) chez ceux n’ayant pas
de modifications de ST ou T], (p < 10-4) ;
‐
une dysfonction systolique dans 2.5% (n=7/276) ;
‐
des épreuves d’ischémie positives dans 3.7% (n=10/273). Elles sont significativement
plus fréquentes chez les patients ayant des modifications de ST ou T à
l’électrocardiogramme (26.5% (n=9/34) vs 0.4% (n=1/239) des patients sans
anomalies de ST ou T], (p <10-6) ;
‐
une MRC dans 21.0 % (n=58/276). Elle est significativement plus fréquente chez les
patients ayant des modifications de ST ou T à l’électrocardiogramme [37.8%
(n=14/37) vs 18.4% (n=44/239) des patients sans anomalies de ST ou T], (p=0.013) ;
‐
Une neuropathie autonome dans 16.1% (n=41/255). Elle est significativement plus
fréquente chez les patients ayant des modifications de ST ou T à
l’électrocardiogramme [36.7% (n=11/30) vs 13.3 % (n=30/225) des patients sans
anomalies de ST ou T], (p=0.003).
97 2.1.2.2. Artériopathie oblitérante des membres inférieurs
L’artériopathie oblitérante des membres inférieurs (AOMI) a été recherchée à l’examen
clinique chez tous les patients. Un écho-döppler des membres inférieurs a été pratiqué chez
93.6% (n=306/327) d’entre eux.
L’AOMI est retrouvée dans 5.9% (n=18). Nous notons 2.0% (n=6) de thrombose artérielle
associées.
Nous étudierons successivement les données de la clinique, de l’index de pression
systolique (IPS) en les confrontant à la clinique. Nous nous intéresserons ensuite, aux
anomalies retrouvées à l’écho- döppler, aux caractéristiques des patients qui ont une AOMI
et ceux qui ne l’ont pas, enfin aux patients qui ont une médiacalcose.
A. Données cliniques
A.1. Interrogatoire et examen clinique
L’interrogatoire des 327 patients retrouve une douleur à type claudication intermittente dans
7.3 %, 9.0% chez les hommes et 6.3% chez les femmes, sans différence significative entre
eux (p=0.251). Selon la classification de Leriche et Fontaine, nous retrouvons :
‐
‐
‐
une claudication intermittente non gênante (stade II a) dans 5.8% (n=19), avec un
périmètre de marche > 500 m en terrain plat ;
une claudication intermittente gênante (stade II b) dans 0.9% (n=3) avec un périmètre
de marche de 50 à 100 m en terrain plat ;
une douleur permanente avec une gangrène d’origine vasculaire (stade IV b) dans
0.6% (n=2), observée au moment du diagnostic du diabète sucré.
L’examen clinique a permis de noter :
‐
‐
une abolition d’au moins un pouls distal (tibial postérieur) dans 3.7% (n=12) des cas.
Elle est retrouvée chez 25 % (n=6/24) des patients ayant une claudication
intermittente ;
un souffle sur le trajet des artères iliaques et/ou fémorales dans 1.8% (n=6).
A.2. Mesure de l’Index de pression systolique
Nous avons mesuré l’index de pression systolique (IPS) chez tous les patients. Les résultats
de l’IPS selon le sexe sont reportés sur la figure 21, on retrouve :
‐
un IPS ≤ 0.90, compatible avec le diagnostic d’AOMI, dans 2.4%, 0.8% chez
l’homme et 3.40% chez la femme. La différence est non significative (p=0.272) ;
‐
un IPS > 1.30, compatible avec le diagnostic de médiacalcose, dans 3.1%, 6.6% chez
l’homme et 1.0% chez la femme. La différence entre les deux sexes est
statistiquement significative (p=0.012). On note un IPS >1.40 dans 1.5% (n=5), tous
des hommes.
98 Fig. 21 : Données sur l’index de pression systolique selon le sexe B. Confrontation des signes cliniques à l’IPS
La confrontation des signes cliniques aux données de l’IPS (Tableau 43) montre que la
présence d’une claudication intermittente est significativement associée à un IPS ≤ 0.90
(20.8% des cas vs 1% en cas d’absence de claudication intermittente), (p<10-4). La douleur
est handicapante ou permanente dans tous ces cas.
Tableau 43: Données de l’IPS selon la classification de Leriche et Fontaine (p<10‐4) IPS Stade I N=303 Stade II N=22 II a II b (n=19) (n=3) Stade IV N=2 IV b (n=2) Total N=327 > 1,30 6 4 ‐ ‐ 10 (3.1%) 1,00‐1,30 261 11 ‐ ‐ 272 (83.2%) 0,91‐0,99 33 4 ‐ ‐ 37 (11,3%) 0,75‐0,90 3 ‐ 2 ‐ 5 (1,5%) 0,40‐0,74 ‐ ‐ 1 ‐ 1 (0,3%) <0,40 ‐ ‐ ‐ 2 2 (0.6%) 99 L’étude des signes cliniques, retrouvés à l’interrogatoire et à l’examen physique, selon les
chiffres de l’IPS (Figure 22) nous révèle que :
‐
‐
pour un IPS ≤ 0.90 on retrouve une claudication intermittente dans 62.5%, un pouls
tibial postérieur imperceptible dans 50% et un souffle artériel fémoral dans 37.5% ;
Pour un IPS > 1.30, on retrouve une claudication intermittente dans 40.0%, un pouls
tibial postérieur imperceptible dans 10 %.
Les fréquences des signes cliniques, sus citées, pour un IPS ≤ 0.90 restent globalement
significativement au-dessus de celles relevées pour les autres classes d’IPS (p<10-6).
Fig. 22 : Confrontation de l'IPS aux signes cliniques observés
On notera, également, que :
‐
‐
parmi les patients dont au moins un pouls est absent (au moins le tibial postérieur),
33.3% (n=4/12) ont un IPS ≤ 0.90 ;
parmi les patients ayant un souffle fémoral à l’auscultation, 50% ont un IPS ≤ 0.90.
100 C. Données de l’écho-döppler artériel des membres inférieurs
L’écho-döppler artériel est réalisé chez 306 patients soit 93.6% des patients de la série. Cet
examen a permis de mettre en évidence des anomalies artérielles des membres inférieurs
dans 58.2% (n=178). Elles sont significativement plus fréquentes chez les hommes [66.7%
(n=74/111) vs 53.3% (n=104/195) chez les femmes], (p=0.031).
Les principales anomalies retrouvées sont :
‐
‐
‐
des calcifications pariétales nombreuses dans 41.5% (n=127) ;
des plaques d’athérome dans 10.1% (n=31) ;
une sténose artérielle dans 5.9% (n=18).
C.1. Calcifications pariétales évoquant une médiacalcose
Des calcifications pariétales, plus ou moins nombreuses, étagées, bilatérales et symétriques,
évocatrices d’une médiacalcose sont retrouvées dans 41.5%. Cette lésion touche
significativement plus les hommes que les femmes (Figure 23), sa fréquence est
respectivement 52.3% et 35.4% (p=0.006). La topographie de ces lésions est :
‐
‐
‐
proximale et distale dans 54.3% (n=69) ;
distale dans 41.7% (n=53) ;
proximale dans 3.9% (n=5).
La médiacalcose représente l’essentiel des lésions artérielles (71.3 %), elle est sévère dans
11.8 % (n=21).
C.2. Plaques d’athérome
Les plaques d’athérome sont retrouvées dans 10.1% (n=31). Les hommes en sont touchés
dans 12.6% (n=14) et les femmes dans 8.7% (n=17), la différence est non significative
entre les deux sexes (p=0.374) (Figure 23). Elles s’associent dans 67.7% à des lésions de
médiacalcose.
L’athérome est localisé sur les artères proximales dans 67.7% (n=21/31). Elles sont
unilatérales, situées surtout à gauche (63.6%) et touchent :
‐
‐
‐
‐
l’artère iliaque externe dans 6.4% (n=2) ;
la fémorale commune dans 41.9% (n=13 ;
l’artère fémorale superficielle dans 9.7% (n=3) ;
l’artère poplitée dans 9.7% (n=3).
La plaque d’athérome est localisée sur les artères distales dans 32.3% (n=10). Elle est
unilatérale dans tous les cas et concerne les artères suivantes :
‐
‐
la tibiale postérieure seule dans 19.3% (n=6) ;
la tibiale antérieure dans 12.9% (n=4).
101 C.3. Sténose et thrombose
Nous avons retrouvé une sténose artérielle dans 5.9% des cas. Il n’y a pas de différence
statistiquement significative entre les deux sexes, nous retrouvons 5.4% chez les hommes et
6.2% chez les femmes (p=0.988) (Figure 23). Sa localisation est :
‐
proximale dans 27.8% (n=3/18) des cas. Les artères touchées sont :
o l’artère iliaque externe dans 11.1% (n=2) des cas. Elle était occluse à plus de
70 % dans les deux cas et une thrombose in situ a été constatée dans un cas ;
o l’artère fémorale superficielle dans 5.6% (n=1), occluse à 90% avec une
thrombose, in situ, étendue jusqu’à l’artère poplitée.
‐
proximale et distale dans 11.1% (n=2/18). Les artères touchées sont :
o l’artère fémorale commune dans 5.6% (n=1). Elle était occluse à 60%. Nous
avons noté une sténose athéromateuse de la tibiale postérieure chez ce même
patient ;
o l’artère fémorale superficielle dans 5.6% (n=1), occluse à 90% avec une
thrombose, in situ, étendue jusqu’aux artères distales.
‐
distale dans 72.2% (13/18). Les artères touchées sont :
o l’artère tibiale postérieure dans 50% (9), une patiente avait une sténose bilatérale
touchant également la tibiale antérieure ;
o l’artère tibiale antérieure dans 22.2% (n=4). Elles étaient thrombosées dans 3
cas.
Une médiacalcose est notée dans 66.7% (n=10) des cas de sténose distale. Elle est sévère
dans 33.3% (n=5), ce qui a rendu difficile la distinction entre la sténose induite par
l’athérosclérose et celle provoquée par la médiacalcose.
*p<0.05
Fig. 23 : Anomalies retrouvées au döppler des membres inférieurs selon le sexe
102 D. Résultats comparatifs entre les patients avec et sans AOMI
Nous avons recueilli les résultats des patients ayant une AOMI et ceux, sans AOMI sur les
données suivantes :
‐
‐
‐
‐
Le sexe, l’âge, la notion de tabagisme, de claudication intermittente ;
le BMI, la tension artérielle, l’IP ;
Le risque coronarien ;
La présence d’une MRC, d’une microangiopathie, d’une macroangiopathie.
Les résultats sont rassemblés sur le tableau 44. Nous constatons :
‐
‐
‐
une claudication intermittente significativement plus fréquente en cas d’AOMI, 33.3%
vs 5.2% des patients sans AOMI (p<10-6) ;
une absence de pouls significativement plus fréquente en cas d’AOMI, 27.8% vs
2.4% des patients sans AOMI (p=10-3) ;
un IPS ≤ 0.90 significativement plus fréquent en cas d’AOMI, 33.3% vs 0.7% des
patients sans AOMI (p<10-6).
Tableau 44: Caractéristiques des patients selon la présence ou non de l’AOMI
AOMI + AOMI ‐ (n=18) (n=288) Hommes (111) 6 105 Femmes (195) 12 183 0,988 Âge moyen (ans) 53,4 ± 8,1 53,4 ± 8,7 0,980 Risque coronarien 25,5 ± 16,4 19,5 ± 12,4 0,162 Tabagisme 5 79 1.000 BMI moyen 27,7 ± 6,2 28,1 ± 5,1 0,339 Claudication intermittente 6 15 <10‐6 Absence pouls 5 7 10‐3 IPS normal ou limite 12 281 <10‐6 IPS ≤ 0,90 6 2 <10‐6 TAS moyenne (mm Hg) 138,1 ± 19,6 141,2 ± 23,2 0,661 MRC 7 67 0,156 Coronaropathie 0 23 0,378 Neuropathie Périphérique* 7 85 0.724 p Abréviations : AOMI, artériopathie oblitérante des membres inférieurs ; MRC, maladie rénale chronique ; * le total des patients AOMI- est égal à 278
103 En revanche, nous ne retrouvons pas de différence significative, entre les patients souffrant
d’une AOMI et ceux ne présentant pas cette complication (Tableau 44) pour :
‐
le risque coronarien (p=0.162), le BMI (p=0.339), le tabagisme (p=1.000), la tension
artérielle systolique moyenne (p=0.661);
‐
la maladie rénale chronique, 38.9% vs 23.3% pour les AOMI - (p=0.156) ;
‐
La pathologie coronarienne, 0% vs 8% pour les AOMI - (p=0.378) ;
La neuropathie périphérique, 38.9% vs 30.6% pour les AOMI - (p=0.724).
La différence n’est pas, non plus, significative pour des paramètres ne figurant pas sur le
tableau ci-dessus, qui sont :
‐
‐
les taux moyens de la glycémie à jeun, de l’HbA1c, du cholestérol total, des
triglycérides, du HDLc et du LDLc ;
la fréquence de la microangiopathie et de la macroangiopathie.
E. Etude des patients sans AOMI
Nous nous sommes intéressés aux patients ne présentant pas d’AOMI. Ils représentent
94.1% (n=288/306) des patients de la série, ils présentent les caractéristiques déjà notées
sur le tableau 44. Nous avons départagé ces patients, selon les données de l’écho-döppler,
de la manière suivante :
‐
Des patients indemnes de lésions pariétales dans 44.4% (n=128) ;
‐
Des patients présentant des lésions pariétales autres que l’AOMI dans 55.6%,
(n=160) des cas, elles sont significativement plus fréquentes chez l’homme que chez
la femme, les fréquences respectives sont 64.8% (n=68/105) et 50.3%, (n=92/183)
des cas (p=0.024). Elles sont représentées par :
o
o
o
de la médiacalcose dans 71.3% (n=114/160) des cas ;
des plaques d’athéromes dans 8.1% (n=13/160) qui s’associent à
la médiacalcose chez 8 malades sur 13
un épaississement pariétal est noté dans 26.8% (n=43/160), il est
isolé dans 25.6% (n=41).
Nous avons analysé les résultats des patients avec une paroi artérielle normale et ceux,
avec des lésions pariétales (autres que l’AOMI) sur les données suivantes :
‐ le sexe, l’âge, le risque coronarien ;
‐ la fréquence des troubles de l’érection ;
‐ la fréquence de la coronaropathie ;
‐ la fréquence de la MRC ;
‐ la fréquence de la neuropathie périphérique.
Les résultats, comparatifs, reportés sur le tableau 45, retrouvent, respectivement, chez les
patients sans anomalies et ceux, avec anomalies pariétales en dehors de l’AOMI, une
différence statistiquement significative pour :
104 ‐
‐
‐
‐
‐
‐
l’âge moyen, 49,2 ± 7,5 vs 56,9 ± 8,0 ans, plus élevé en cas d’anomalies pariétales
(p=10-4) ;
le risque coronarien, 14.3 ± 9.6 % vs 23.6 ± 12.8 %, plus élevé en cas d’anomalies
pariétales (p<10-4) ;
la dysfonction érectile, 35.1% vs 61.8%, plus fréquente en cas d’anomalies
pariétales (p=0.017) ;
la neuropathie périphérique, 23.4% vs 36.4%, plus fréquente en cas d’anomalies
pariétales (p=0.040) ;
la MRC, 14.1%vs 30.6%, significativement plus fréquente en cas d’anomalies
pariétales (p=0.001) ;
la coronaropathie, 2.4% vs 13.1%, également plus fréquente en cas d’anomalies
pariétales (p=0.002).
Tableau 45 : Résultats comparatifs des patients sans et avec anomalies pariétales au
doppler en dehors de l’AOMI
Paroi normale (n=128) Paroi anormale (n=160) Total (n=288) Hommes 37 68 105 p 0,024 Femmes 91 92 183 Âge moyen (ans) 49,2 ± 7,5 56,9 ± 8,0 53,4 ± 8,7 10‐4 Risque coronarien (%) 14,3 ± 9,6 23,6± 12,8 19,5 ± 12,4 < 10‐4 Neuropathie* 29 56 85 0,040 Tb érection 13 42 55 0,017 MRC 18 49 67 0,001 Coronaropathie** 3 20 23 0,003 Abréviations : MRC, maladie rénale chronique ; les pourcentages sont calculés selon le nombre de dossiers exploitables : * pour la neuropathie,
n /124 paroi normale, n/154 parois anormales, total n/278 ; ** pour la coronaropathie, n/126 parois normales, n/153 parois anormales, total n/279.
F. Etude des patients avec une médiacalcose
La médiacalcose, diagnostiquée à l’écho-döppler, est très fréquente dans notre série 41.5%
(n=127/306) des cas. Elle représente l’essentiel des lésions de la paroi artérielle chez les
patients indemnes d’AOMI comme nous l’avons constaté dans le paragraphe précédent.
Nous avons analysé les patients ayant une médiacalcose isolée en les comparant à ceux qui
en sont indemnes. Nous avons donc exclu de cette analyse les patients présentant des
plaques d’athérome (n=31). Sur les 306 patients ayant pratiqué un écho-döppler, nous en
avons sélectionné 275, parmi lesquels 38.5 % (n=106) présentent une lésion de
médiacalcose isolée (sans athérome). Les hommes avaient plus fréquemment cette lésion
105 que les femmes, les fréquences respectives sont 47.4% et 33.7%, la différence est
statistiquement significative (p=0.035).
Nous avons étudié, chez tous ces patients, les paramètres suivants :
‐ le sexe, l’âge moyen, le risque coronarien ;
‐ la biologie : les taux de glycémie, HbA1c, cholestérol total, le LDLc, le HDLc,
triglycérides ;
‐ la fréquence de la microangiopathie ;
‐ la fréquence de la coronaropathie ;
‐ la fréquence de la MRC.
Nous avons reporté les résultats comparatifs des différents paramètres sur le tableau 46.
Nous notons une différence statistiquement significative entre les patients ayant une
médiacalcose et ceux qui en sont indemnes, respectivement pour :
‐
‐
‐
‐
‐
‐
‐
‐
l’âge moyen qui est de 58 ± 7.6 ans vs 50.3 ± 7.9 ans (p<10-6) ;
le risque coronarien, 24.6 ± 12.5 vs 15.9 ± 10.9 % (p<10-6) ;
le taux de LDLc moyen, 1.25 ± 0.35 vs 1.14 ± 0.34 g/l, p=0.014) ;
l’ACR moyen, 39.5 ± 65.7 vs 22.3 ± 32.0 mg/g (p=0.002) ;
la fréquence de la MRC, 35.8% vs 16.0% des cas (p=10-3) ;
la fréquence de la coronaropathie, 15.0% vs 3.6% des cas (p=0.002) ;
la fréquence de la dysfonction érectile, [65.2% (n=30/46) vs 37.3% (n=19/51),
p=0.011) ;
la fréquence de la microangiopathie, 43.1% vs 27.7% (p=0.009).
Tableau 46 : Résultats comparatifs des caractéristiques des patients avec et sans
médiacalcose après exclusion des patients ayant des plaques d’athérome
Médiacalcose+ N=106 Médiacalcose – N=169 Total N=275 Hommes 46 51 97 Femmes 60 118 178 Age (ans) 58.0 ± 7.6 50.3 ± 7.9 53.3 ± 8.7 <10‐6 Risque coronarien (%) 24.6 ± 12.5 15.9 ± 10.9 19.3 ± 12.3 <10‐6 LDLc (g/l) 1.25 ± 0.35 1.14 ± 0.34 1.18 ± 0.35 0.014 ACR (mg/g) 39.5 ± 65.7 22.3 ± 32.0 28.9 ± 48.5 0.002 MRC 38 27 65 10‐3 Coronaropathie* 15 6 21 0.002 Dysfonction érectile 30 19 49 0.011 Microangiopathie** 44 (43.1%) 46 (27.7%) 90 0.009 p 0.035 * pour un effectif de 100 cas ayant une médiacalcose et 166 cas qui en sont indemnes. ** pour un effectif de 102 cas de
médiacalcose et 166 cas qui en sont indemnes. Les variables quantitatives sont exprimées par moyenne ± écart-type et les
variables qualitatives par effectifs des différentes modalités
106 2.1.2.3. La sténose carotidienne
La sténose carotidienne a été recherchée par écho döppler dans 92.9% (n=304/327), sa
fréquence est estimée à 3.3% (n=10). D’autres anomalies, ont été notées, comme des
plaques d’athérome non sténosantes et une épaisseur intima –média (EIM) > 0.90mm.
A. Données cliniques
Les signes cliniques, pouvant orienter vers une sténose carotidienne, retrouvés sont :
‐ un antécédent d’accident vasculaire ischémique dans 2.8% (n=9) des cas ;
‐ un vertige dans 14.4% (n=47) des cas. Il est spontané dans 11.9% (n=39) et déclenché
par l’effort ou par le changement de position de la tête dans 2.1% (n=7) des cas. Sur les
46 patients ayant eu un döppler, 6.5% (n=3) avaient une sténose carotidienne ;
‐ un souffle carotidien dans 15.9% (n=52) des cas. Sur les 44 patients ayant bénéficié d’un
döppler, 56.8% (n=25) avaient des plaques d’athérome et 11.4% (5) une sténose
carotidienne.
B. Données de l’écho-döppler des troncs supra-aortiques
Nous avons retrouvé des anomalies carotidiennes dans 40.5% (n=123). L’âge moyen de ces
patients est significativement élevé par rapport à ceux qui n’ont aucune anomalie décelable
(respectivement 59.2 ± 7.3 ans vs 49.5 ± 7 ans, p<10-5). Les anomalies retrouvées
sont (Figure 24) :
‐ une augmentation de l’épaisseur intima média dans 10.2% (n=31) ;
‐ des plaques d’athérome dans 30.3% (n=92). C’est la lésion la plus fréquente, elle
est unilatérale dans 62.0% (n=57) et bilatérale dans 38.0% (n=35) des cas ;
‐ une sténose de la carotide primitive dans 3.3% (n=10), unilatérale dans 8 cas,
bilatérale dans 2 cas. Le degré d’occlusion est > 70 % dans 2 cas, de 50 et 70 %
dans 6 cas et < 50% dans 2 cas.
Abréviations : EIM, épaisseur intima-média
Fig. 24 : Sténose carotidienne et autres anomalies observées au döppler
107 C. Données de l’écho-döppler selon le sexe
Les résultats comparatifs des données du döppler selon le sexe nous révèlent que
(Figure 25) :
‐
‐
‐
la plaque d’athérome est significativement plus fréquente chez l’homme, 38.5% vs
25.6% chez la femme (p=0.027) ;
la sténose carotidienne est significativement plus fréquente chez l’homme, 6.4% vs
1.5 % chez la femme (p= 0.038) ;
l’épaisseur Intima-Média est retrouvée dans 10.1% chez l’homme vs 10.3% chez la
femme. La différence est non significative entre les deux sexes (p >0.05).
* p < 0,05
Fig. 25 : Sténoses carotidiennes et autres lésions au döppler en fonction du sexe
D. Caractéristiques des patients ayant une sténose carotidienne
Ils représentent 3.3% (n=10/304) de toute la série. Par rapport aux patients n’ayant pas de
sténose carotidienne, cette population est caractérisée par :
‐
‐
‐
‐
‐
‐
‐
‐
‐
‐
une prédominance masculine, 6.4% vs 1.5% des cas pour la femme (p=0.038) ;
un âge moyen significativement plus élevé de 61.2 ± 7.6 ans (p=0.006) ;
une notion de tabagisme dans 40 % des cas, la différence est non significative
(p=0.469) ;
un risque coronarien à 10 ans significativement plus élevé, 34.7 ± 17.2 (p=0.003) ;
un souffle carotidien significativement plus fréquent, dans 50 % des cas (p=0.005) ;
une dysfonction érectile dans 71.4% (n=5/7), sans différence significative (p=0.449) ;
un AVC dans 10.0% des cas, la différence est non significative (p=0.312) ;
une AOMI dans 20.0% des cas, la différence est non significative (p=0.112) ;
une coronaropathie significativement plus fréquente, dans 40.0% des cas (p=0.003) ;
une MRC significativement plus fréquente, dans 60% des cas (p=0.015).
108 2.1.2.4. L’accident vasculaire cérébral ischémique
La fréquence de l’accident vasculaire cérébral (AVC) ischémique dans notre étude est de
4.0% (n=13/327), sans différence significative entre les deux sexes, elle est de 4.4%
(n=9/205) chez les femmes et 3.3% (n=4/122) chez les hommes (p=0.773). Nous
retrouvons :
‐
‐
un accident ischémique transitoire (AIT) dans 2.8% (n=9) ;
un AVC ischémique constitué dans 1.2% (n=4).
A. Présentation clinique
Des manifestations cliniques neurologiques ont été le motif de découverte du diabète sucré
dans 38.5% (n=5/13). Elles sont représentées par :
o
o
o
o
o
un vertige sévère invalidant, sans anomalies ORL, dans 1 cas ;
une hémiplégie totale, proportionnelle gauche, dans 1 cas ;
une ataxie cérébelleuse dans 1 cas ;
un déficit moteur unilatéral, transitoire, du membre supérieur dans 1 cas ;
une aphasie transitoire dans 1 cas.
Un interrogatoire minutieux a permis de suspecter un accident ischémique transitoire dans
53.8% (n=7/13). Nous avons retrouvé :
‐
‐
‐
une amaurose, transitoire dans 2 cas ;
une aphasie transitoire avec déformation de la commissure labiale dans 4 cas ; un vertige invalidant, avec troubles visuels, inexpliqués, régressifs dans 1 cas.
Chez un patient, une hémiplégie, totale, unilatérale suite à un AVC ischémique constitué a
compliqué un infarctus du myocarde à la phase aiguë.
Tous les AVC constitués (n=4) ont été confirmés par une tomodensitométrie cérébrale.
B. Etat de la paroi carotidienne chez les patients ayant un AVC
ischémique
Nous avons retrouvé, au döppler, des anomalies de la paroi carotidienne chez 72.7%
(n=8/11) des patients ayant eu un AVC ischémique. Nous constatons :
‐
dans l’AVC constitué (n=3) :
o une sténose carotidienne bilatérale chez 1 patiente, elle est estimée à 50 %
d’un côté et 80% de l’autre. Le traitement a été une endartériectomie
unilatérale ;
o des plaques d’athérome sur les carotides primitives dans 2 cas.
109 ‐
dans l’AIT (n=8) :
o des plaques d’athérome, sur les deux carotides primitives, dans 3 cas ;
o il n’y a pas de lésion pariétale évidente dans 5 cas.
C. Caractéristiques des patients ayant un AVC ischémique
Les 13 patients victimes d’un accident vasculaire ischémique ont les caractéristiques
suivantes :
‐ un âge moyen de 53.4 ± 9.2 ans (p=0.883) ;
‐ une notion de tabagisme actif dans 38.5 % (n=5), (p=0.531) ;
‐ une hypertension artérielle dans 84.6% (n=11), (p=0.233). Ils présentent une tension
systolique moyenne significativement plus élevée, que ceux qui n’ont pas d’AVC,
elle est à 156.3 ± 23.3 mm Hg vs 140.6 ± 23.3 mm Hg (p=0.017). il n’y a pas de
différence statistique entre les deux groupes quant à la tension artérielle diastolique
(p=0.151) ;
‐ un cholestérol total moyen à 1.90 ± 0.32 g/l (p=0.925) ;
‐ Une MRC dans 8.3% (n=1/12) des cas (p=0.306) ;
‐ Une rétinopathie diabétique dans 16.5% (n=2/12) des cas (p=0.433) ;
‐ Une coronaropathie dans 18.2% (n=2/11) des cas (p=0.229).
110 2.1.3. EVALUATION PODOLOGIQUE
2.1.3.1. Données cliniques
Une lésion au niveau du pied a été le motif de découverte du diabète sucré dans 1.5% (n=5).
Une cétose diabétique était présente dans 3 cas. Les lésions podologiques retrouvées sont :
‐
‐
‐
un mal perforant plantaire dans 1 cas ;
une nécrose de l’avant pied d’origine vasculaire dans 2 cas,
une ulcération superficielle, infectée, traînante, depuis plus de 3 ou 4 semaines dans
2 cas.
L’examen clinique a permis de mettre en évidence :
‐
‐
‐
‐
‐
‐
une mauvaise hygiène des pieds dans 81.0% (n=265) des cas ;
des troubles trophiques mineurs (sècheresse de la peau, une hyperkératose aux
zones d’appuis ou des callosités) dans 80.1%(n=262) des cas ;
un intertrigo dans 51.9% (170) des cas ;
une déformation du pied (pieds plats, creux, orteils en griffe, orteils en marteau,
proéminence du 1er métatarse) dans 21.7% (n=71) des cas. Un pied de Charcot est
retrouvé dans 2 cas.
une ulcération superficielle évoluant depuis plus de 3 ou 4 semaines dans 4.6%
(n=15) des cas, dont 2/3 n’ont pas été rapportés par les patients à l’interrogatoire ;
une abolition d’un pouls au moins (tibial postérieur au moins) du pied dans 3.7%
(n=12) des cas.
2.1.3.2. Classification des patients sans lésion du pied
A. Evaluation du risque podologique selon IWGDF 2001
Le risque podologique de plaie est évalué selon la classification de l’International Working
Group on the Diabetic Foot (IWGDF) 2001 (Tableau 47) chez 311 patients sans ulcération
du pied (1patiente exclue de l’analyse car ne pouvait être classée en raison de la présence
d’une neuropathie unilatérale non diabétique). Nous constatons que :
‐
52.7% (n=164) des cas sont classés grade 0. Le risque podologique, pour eux, est
estimé à 5.1% à 3 ans. Ils ont un test au monofilament, un test au diapason et au
coton normaux ;
‐
33.8% (n=105) des cas sont classés grade 1. Ils ont une perte isolée de la
sensibilité ;
‐
13.2% (n=41) des cas sont au grade 2 où la perte de la sensibilité est associée à une
artériopathie dans 14.3% (n= 6/42) et/ou à une déformation du pied dans 90.2%
(n=37/41).
111 Tableau 47 : Risque podologique de plaie, selon la classification de l’IWGDF, en fonction du
sexe
HOMMES N=116 GRADE 0 TOTAL
N=311 62 (53,4%) FEMMES N=195 102 (52,3%) 164 (52,7%) RISQUE à 3 ANS (%) 5,1 GRADE 1 35 (30,2%) 70 (35,9%) 105 (33,8%) 14,3 GRADE 2 18 (15,5%) 23 (11,8%) 41 (13.2%) 18.8 GRADE 3 1 (0,9%) 0 (0%) 1 (0,3%) 55.8 Abbreviations: IWGDF, international working group on the diabetic foot
B. Profil des patients ayant un « grade 0 » de la classification de
l’IWGDF
Les patients classés « grade 0 » représentent 52.7% (n=164) des patients de l’étude. Ils ont
un test au monofilament, au diapason et coton sans anomalies. Nous notons, cependant,
chez eux (Figure 26) :
‐
‐
‐
‐
‐
‐
un trouble trophique mineur (sècheresse de la peau, callosités et hyperkératose
plantaire ou du talon) dans 71.3% (n=117) des cas ;
un trouble de la sensibilité thermo-algésique dans 24.4% (n=40) des cas, compatible
avec une neuropathie des petites fibres ;
une déformation du pied dans 17.7% (n=29) des cas. 31% (n=9/29) d’entre eux ont
également un trouble de la sensibilité thermo-algésique ;
une neuropathie autonome dans 9.8% (n=14/143) des cas ;
une AOMI est notée dans 4.5% (n=7/155) des patients de ce groupe, 2 des 7 AOMI ont
également une neuropathie des petites fibres ;
une médiacalcose plus ou moins sévère est retrouvée dans 35.9% (n=56/156) des cas.
Fig. 26 : Profil des patients "grade 0" de la classification de l’IWGDF 2001
112 2.1.3.3. Etude des patients présentant une ulcération du pied
A. Evaluation de la lésion selon la classification UT
Nous avons retrouvé une plaie trainante du pied dans 4.6 % (n=15) des cas. La lésion a été
évaluée selon la classification de l’UT, nous notons (Tableau 48) :
‐
‐
‐
une ulcération infectée mais superficielle, de type neuronique (grade 1B) dans 73.4%
(n=11) des cas ;
une lésion de type neuro-ischémique dans 13.3 % (n=2) des cas, superficielle dans
1 cas (grade 1 D), profonde dans 1 cas (grade 2D) ;
une nécrose ischémique non infectée (grade 2C) dans 13.3% (n=2) des cas,
secondaire à un accident athéro-thrombotique des membres inférieurs et qui a
nécessité une amputation de l’avant pied dans les deux cas.
Tableau 48 : Plaie du pied, classification de UT (University of Texas)
Grade 1 N=12 (80%) Grade 2 N=3 (20%) Total N=15 Stade A 0 0 0 (0%) Stade B 11 0 11 (73,4%) Stade C 0 2 2 (13,3%) Stade D 1 1 2 (13,3%) B. Résultats comparatifs des patients avec et sans ulcération du
pied
Nous avons analysé les résultats, des patients présentant (n=15) et ceux ne présentant pas
(n=312) une ulcération trainante du pied, des paramètres suivants :
‐ le sexe, l’âge moyen ;
‐ la fréquence d’une cétose au moment du diagnostic du diabète ;
‐ la fréquence d’une neuropathie diabétique ;
‐ la fréquence d’une AOMI et d’une médiacalcose ;
‐ l’ACR moyen et la fréquence de l’albuminurie pathologique ;
‐ la fréquence d’au moins une localisation de microangiopathie ;
‐ la fréquence d’au moins une localisation d’une macroangiopathie.
Nous avons reporté les résultats comparatifs des différents paramètres, respectivement pour
les patients ayant une plaie du pied vs ceux n’ayant pas d’ulcération, sur le tableau 49. Nous
notons :
‐ une cétose, au moment du diagnostic du diabète sucré dans 33.3% (n=5) et 14.4%
(n=45). La différence est non significative (p=0.062) ;
113 ‐
‐
‐
‐
‐
une neuropathie diabétique significativement plus fréquente en cas d’ulcération,
73.3% (n=11) vs 28.8% (n=87/302) des cas sans ulcérations (p= 0.001) ;
une AOMI significativement plus fréquente en cas d’ulcération, 35.7% vs 4.5%
(p<10-2). L’association AOMI et neuropathie périphérique est retrouvée chez 3
patients (21.4%) présentant une ulcération ;
un ACR moyen significativement plus élevé en cas d’ulcération, 106.1 ± 254.1 vs
30.5 ± 71.6 mg/g (p=0,039). Une albuminurie pathologique est significativement plus
fréquente chez les patients ayant une ulcération, 46.7% vs 18.5% (p=0.005) ;
au moins une localisation de microangiopathie est plus fréquemment retrouvée chez
les patients ayant une ulcération, 3.3% vs 32.9% des cas (p=0.004).De même, une
rétinopathie diabétique est retrouvée plus fréquemment en cas d’ulcération, 23.6% et
7.8% des cas (p<10-3) ;
au moins une localisation de macroangiopathie dans 35.5% vs 15.7% des cas
(p=0.064). la différence est non significative.
Tableau 49 : Profil clinique et biologique des patients ayant une ulcération
Ulcération (+) n=15 Ulcération (‐) n=312 Total n=327 Hommes 6 116 122 p 0,958 Femmes 9 196 205 Age moyen (ans) 50.7 ± 8.1 53.6 ± 8.6 53.5 ± 8.6 0,202 Cétose 5 45 50 0,062 AOMI* 5 13 18 <10‐2 Neuropathie 11 87 98 0,001 Albuminurie 7 56 63 0,005 ACR moyen (mg/g) 106.1 ± 254.1 30.5 ± 71.6 35.7 ± 101.4 0,039 Microangiopathie 11 99 110 0.004 Macroangiopathie** 5 48 53 0.064 * Patients étudiés n= 306, 14 avec ulcération, 292 sans ulcération; Patients étudiés n= 317, 15 avec ulcération, 302 sans ulcération Patients étudiés n= 316, 15 avec ulcération, 301 sans ulcération ; ** Patients étudiés n= 300, 14 avec ulcération, 286 sans ulcération 114 2.1.4. PATHOLOGIES LIEES AU DIABETE
2.1.4.1. L’hypertension artérielle
L’hypertension artérielle est retrouvée dans 66.7% (n=218), les hommes sont touchés dans
67.2% (n=82) et les femmes dans 66.3% (n=136), la différence est non significative entre les
deux sexes (p=0.968). Leur âge moyen est de 54.3 ± 8.4 ans. L’hypertension artérielle était
(Figure 27) :
‐ connue et suivie dans 28.1% (n=92) des cas, les hommes rapportent significativement
moins d’hypertension artérielle à l’interrogatoire, 20.5% vs 32.7% pour les femmes
(p=0.025). Parmi les hypertendus connus (n=92) :
o 26.1 % (n= 24) ne recevaient aucun traitement alors que leur TA > 140/90 ;
o 73.9% (n=68) recevaient un traitement antihypertenseur, 15.2% (n=14) d’entre
eux avaient une tension artérielle <140/85 mm Hg et 11.9% une tension
artérielle <130/80 ;
‐ découverte au moment du diagnostic du diabète sucré dans 38.6% (n=126) des cas.
Figure 27 : Prévalence de L’hypertension artérielle au moment du
diagnostic du diabète sucré
A. Antécédents des patients dont l’hypertension artérielle a été
diagnostiquée en même temps que le diabète sucré
Les patients dont l’hypertension artérielle est découverte au moment du diagnostic du
diabète sucré représentent 57.8 % (n=126/218), de la population hypertendue diabétique. Il
s’agit de 45.2% d’hommes et 54.8% de femmes. Nous avons noté, chez eux :
‐
‐
‐
‐
‐
‐
un antécédent familial de diabète sucré de type 2 dans 68.8% (n=86/125) des cas ;
une obésité associée au diabète sucré dans 65.1% (n=82) des cas ;
un antécédent familial d’hypertension artérielle dans 57.6% (n=72/125) des cas ;
un antécédent de macrosomie, chez la femme, dans 42.6 % (n=26/61) des cas ;
un antécédent de prise d’oestro-progestatifs dans 42 % (n=29/69) des cas ;
un antécédent de dyslipidémie dans 8.7% (n=11) des cas.
115 B. Caractéristiques cliniques des patients hypertendus selon le
sexe
Nous avons étudié, chez les patients hypertendus, selon le sexe, les caractéristiques
suivantes :
‐ L’âge, le BMI, le tour de taille, les tensions systolique et diastolique moyens ;
‐ la glycémie à jeun, le HDLc et le risque coronarien moyens ;
‐ Les fréquences du syndrome métabolique (NCEP ATPIII), de la MRC, de la
microangiopathie et de la macroangiopathie.
Les résultats sont reportés sur le tableau 50. Nous constatons, respectivement, chez les
hommes et les femmes :
‐ un BMI de 27.5 ± 5.1 et 29.6 ± 5.1 kg/m², significativement plus élevé chez les femmes
(p=0.002) ;
‐ une glycémie à jeun à 2.76 ± 1.06 vs 2.35 ± 0.96 g/l, significativement plus élevée chez
l’homme (p=0.004) ;
‐ un syndrome métabolique dans 74.7% (n=59/79) et 96.3% (n=131/136), la différence est
statistiquement significative (p<10-4) ;
‐ au moins une localisation de microangiopathie dans 37.5% (n=30/80) et 31.5 %
(n=41/130), la différence est sans significativité statistique (p=0.541) ;
‐ au moins une localisation de macroangiopathie dans 29.7% (n=22/74) et 15.6%
(n=20/128), significativement plus fréquente chez l’homme (p=0.028).
Tableau 50 : Caractéristiques des patients hypertendus selon le sexe
Hommes (n=82) Femmes (n=136) Total (218) p Âge moyen (ans) 53.3 ± 8.8 54.9 ± 8.1 54.3 ± 8.4 0,153 HTA connue 25 67 92 0,025 BMI (kg/m²) 27.5 ± 5.1 29.6 ± 5.1 28.8 ± 5.2 0,002 Tour de taille (cm) 99.8 ± 10.3 101.5 ± 10.1 100.9 ± 10.2 0,156 TAS moyenne (mm Hg) 150,3 ± 19,5 152,1 ± 22,7 151.4 ± 21.5 0,498 TAD moyenne (mm Hg) 92.3 ± 11.4 89.6 ± 10.2 90.6 ± 10.7 0,192 Glycémie à jeun (g/l) 2.76 ± 1.06 2.35 ± 0.96 2.50 ± 1.02 0.004 HDLc (g/l) 0.40 ± 0.09 0.45 ± 0.12 0.43 ± 0.11 10‐3
Risque coronarien (%) 24.1 ± 12.8 20.3 ± 10.1 21.7 ± 11.3 0.047 Syndrome métabolique 59 131 190 < 10‐4 MRC 25 30 55 0.214 Microangiopathie 30/80 41/130 71/210 0.541 Macroangiopathie 22/74 20/128 42/202 0.028 116 C. Classification de la tension artérielle selon JNC7
Nous avons classé la tension artérielle de nos patients selon la JNC7, nous notons
(Figure 28) :
‐
‐
‐
‐
une pré-hypertension artérielle dans 32.4 % des cas ;
une hypertension artérielle grade 1 dans 33.3% des cas ;
une hypertension artérielle grade 2 dans 26.9 % des cas ;
une tension artérielle normale dans 7.3 % des cas.
Fig. 28 : Classification de la tension artérielle en fonction du sexe et selon JNC7
Nous n’avons pas constaté de différence statistiquement significative entre les sexes, quant
aux proportions des différentes classes d’hypertension artérielle, selon JNC7 (p=0.763)
117 D. Evaluation de l’atteinte des organes cibles
Les données concernant l’atteinte des organes cibles par l’hypertension artérielle sont
représentées essentiellement par le retentissement cardiaque et rénal. Nous
retrouvons (Figure 29):
‐
une hypertrophie ventriculaire gauche (HVG) dans 39.3 % (n=84/214) des cas. Elle
est estimée à 47.8% (n=43/90) chez les patients suivis pour HTA. On notera
l’existence d’une HVG chez 6.8% (n=7/103) des patients non hypertendus. L’HVG est
associée à une clearance moyenne de la créatinine plus basse (76.1 ± 20.1
ml/mn/1.73m² vs 80.3 ± 21.4 ml/mn/1.73m² chez les patients n’ayant pas d’HVG),
cependant, la différence est statistiquement non significative (p=0.138) ;
‐
une IRC est retrouvée dans 8.3 % (n= 18/216) de la population hypertendue. Une
néphroangiosclérose est suspectée dans 12.8 % (n=28/218) des cas.
‐
une albuminurie est associée à l’hypertension artérielle dans 19.7% (42/213) des cas
(p=0.995).
‐
une arythmie complète par fibrillation auriculaire est présente dans 1.4 % (n=3/217)
des cas.
Fig. 29 : Atteinte des organes cibles chez les hypertendus
118 2.1.4.2. L’insuffisance cardiaque
A. Données cliniques
Une dyspnée d’effort est notée dans 26.6% (n=87/327), nous l’avons classée selon la NYHA.
Les patients sont :
‐
‐
‐
au stade 2 dans 23.2% (n=76) des cas ;
au stade 3 dans 2.8% (n=9) des cas ;
au stade 4 dans 0.6% (n=2) des cas.
Un tableau clinique d’insuffisance cardiaque est retrouvé chez 9 patients (2.8% n=9) au
diagnostic du diabète sucré. Il s’agissait d’une :
‐
‐
insuffisance cardiaque globale dans 1.8% (n=6) des cas ;
insuffisance ventriculaire gauche dans 0.9% (n=3) des cas.
55.6% (n=5/9) des patients en insuffisance cardiaque, étaient déjà connus et suivis, tandis
que 44.4% (n=4/9) étaient méconnus bien que 3/4 d’entre eux étaient déjà suivis pour une
hypertension artérielle.
B. Données de l’échographie cardiaque sur la dysfonction systolique
Nous avons pratiqué une échographie cardiaque dans 97% (n=317/327) des cas. Les
données recueillies, lors de cet examen, sont les suivants :
‐
Une dysfonction systolique (FE<55%) est retrouvée dans 5.0% (n=16) des cas. 8.4%
(10/119) des hommes et 3.0% (6/198) des femmes sont touchés, la différence entre
les deux sexes est non significative (p=0.077). La fraction d’éjection a été estimée,
chez ces patients, comme suit :
o de 45 à 54% dans 50 % (n=8) des cas ;
o de 30 à 44 % dans 37.5% (n=6) des cas ;
o < 30 % dans 12.5% (n=2) des cas.
‐
Une hypertension artérielle pulmonaire est retrouvée dans 2.2% des cas (n=7) ce qui
représente 37.5% (n=6) des patients ayant une dysfonction systolique.
68.8% (n=11) des patients ayant une baisse de la fonction systolique ont été découverts
pour la première fois lors de l’exploration. La fonction diastolique n’a pas été étudiée par
manque de moyens.
C. Résultats comparatifs des patients ayant et n’ayant pas une
dysfonction systolique
Nous avons analysé les résultats, des patients ayant une altération de la fonction systolique
et ceux qui n’en ont pas, suivant les données suivantes :
‐
‐
‐
l’âge, le BMI, les tensions systoliques et diastoliques moyennes ;
les données des examens biologiques ;
la fréquence de l’hypertension artérielle, de la MRC ;
119 ‐
la fréquence des complications du diabète sucré tel que la neuropathie autonome, la
microangiopathie et la macroangiopathie.
Les résultats, respectifs, des patients ayant et n’ayant pas de dysfonction systolique,
montrent :
‐ un âge moyen de 59.4 ± 7.4 ans et 53.1 ± 8.5 ans, la différence est significative (p=0.004) ;
‐ un BMI moyen de 27.1 ± 5.9 et 28.1 ± 5.1 kg/m², sans significativité statistique entre les
‐
‐
‐
‐
‐
‐
‐
‐
‐
deux groupes de patients (p=0.390) ;
une TAS à 134.6 ± 32.5 et 141.8 ± 23 mm Hg, sans significativité statistique entre les deux
groupes de patients (p=0.233) ;
une TAD à 83.1 ±19.3 et 86.1±11.3 mm Hg, sans significativité statistique entre les deux
groupes de patients (p=0.443) ;
une créatinine moyenne à 13.0 ± 4.9 et 9.5 ± 4.2 mg/l, significativement élevée dans le
groupe de patients ayant une dysfonction systolique (p=0.001) ;
un acide urique à 66.0 ± 18.6 et 43.3 ± 14.9 mg/l en moyenne avec une différence
significative entre les deux groupes (p < 10-6) ;
une HTA dans 56.3% et 68.1%, sans significativité statistique entre les deux groupes
(p=0.323) ;
une MRC dans 68.7% et 21.7%, elle est significativement plus fréquente en cas de
dysfonction systolique (p=10-3) ;
une neuropathie autonome cardiaque dans
42.9% (n=3/7) et 9.5% (n=26/273),
(p incalculable) ;
une microangiopathie dans 62.5% et 33.1%, la différence est significative entre les deux
groupes (p=0.016) ;
une macroangiopathie à 62.5% et 15.1%, la différence est significative entre les deux
groupes (p < 10-4).
D. Etiologies de l’insuffisance cardiaque chez les patients
La recherche d’une étiologie à la dysfonction systolique a été confortée par la pratique d’une
coronarographie dans 62.5% (n=6). La cause de l’insuffisance cardiaque, chez nos patients,
est :
‐
une cardiopathie ischémique dans 37.5 % (n=6/16) des cas. Le diagnostic est
retenu chez eux, en raison de la présence :
o de lésions occlusives à la coronarographie dans 4 cas ;
o d’un syndrome coronaire aigu dans 2 cas.
‐
une cardiomyopathie dans 12.5% (n=2/16) des cas. La coronarographie était sans
anomalies. La cardiomyopathie diabétique est fortement suspectée chez ces
patients. Les deux patients présentaient une épreuve d’ischémie positive.
8 Patients sur 16 (50%) n’ont pu bénéficier d’une coronarographie, nous n’avons, par
conséquent, pas pu connaitre le mécanisme de l’insuffisance cardiaque. Une épreuve
d’ischémie, réalisée chez 5 d’entre eux, s’est avérée positive dans 2 cas et négative dans 3
cas.
120 Tableau 51 : Récapitulatif de la morbidité au moment du diagnostic du diabète de type 2
Hommes N* Femmes N* Total N* p Effectif à l’inclusion 122 205 327 MICROANGIOPATHIE 46 (39%) 118 64 (32.3%) 198 110 (34.8%) 316 0.481 Rétinopathie 9 (8%) 113 18 (9.2%) 196 27 (8.7%) 309 0.706 Neuropathie périphérique 42 (35%) 120 56 (28.4%) 197 98 (30.9%) 317 0.346 Néphropathie diabétique 5 (4.3%) 117 7 (3.5%) 200 12 (3.8%) 317 0.972 MACROANGIOPATHIE 27 (25%) 108 27 (13.8%) 196 54 (17.8%) 304 0.022 Coronaropathie 17 (15.6%) 109 8 (4.2%) 192 25 (8.3%) 301 0.001 AOMI 6 (5.4%) 111 12 (6.2%) 195 18 (5.9%) 306 0.988 Médiacalcose 58 (52.3%) AVC ischémique 4 (3.3%) Sténose carotidienne 7 (6.4%) 109 3 (1.5%) 195 10 (3.3%) 304 0.038 Ulcération du pied 6 (4.9%) 122 9 (4.4%) 205 15 (4.6%) 327 0.958 Amputation 0 2 (1%) 2 (0.6%) ‐ Dysfonction érectile 63 (51.6%) ‐ ‐ 63 (51.6%) 122 ‐ MRC 35 (29.9%) ACR ≥ 30 mg/g 32 (27.3%) IRC 8 (6.7%) 119 17 (8.4%) 202 25 (7.8%) 321 0.740 HTA 82 (67.2%) 122 136 (66.3%) 205 218 (66.7%) 327 0.968 Insuffisance cardiaque 10 (8.4%) 119 6 (3%) 198 16 (5%) 317 0.077 NEUROPATHIE AUTONOME 15 (15.2%) 99 38 (21%) 181 53 (18.9%) 280 0.301 NA cardiaque 10 (10%) 100 19 (10.4%) 183 29 (10.2%) 283 0.917 NA sudorale 7 (5.7%) 122 15 (7.3%) 205 22 (6.7%) 327 0.747 NA vésicale 5 (4.2%) 118 11 (5.5%) 200 16 (5%) 318 0.816 NA du tractus digestif 0 122 6 (2.9%) 205 6 (1.8%) 327 0.088 COMORBIDITES** 37 (32.5%) 114 74 (37.2%) 199 111 (35.5%) 313 0.472 Parodontopathie 89 (72.9%) Troubles cognitifs 17 (13.9%) Syndrome dépressif 12 (9.8%) dysthyroïdie 6 (5.5%) Maladies générales 5 (4.1%) Néoplasie 2 (1.6%) IRA 10 (8.4%) 122 117 69 (35.4%) 9 (4.4%) 43 (21.5%) 31 (15.5%) 205 200 137 (66.8%) 122 39 (19%) 122 119 21 (10.7%) 11 (5.4%) 4 (2%) 14 (6.9%) 13 (4%) 78 (24.6%) 63 (19.9%) 327 317 226 (69.1%) 205 33 (16.1%) 109 127 (41.5%) 56 (17.1%) 205 202 27 (8.9%) 16 (4.9%) 6 (1.8%) 24 (7.5%) 0.773 0.123 0.032 0.420 327 45 (13.8%) 196 0.006 0.303 0.154 305 327 321 0.185 0.607 1.000 0.791 Abréviations : AOMI, artériopathie oblitérante des membres inférieurs ; AVC, accident vasculaire cérébral ; MRC, maladie rénale chronique ; ACR,
albumin-creatinine ratio ; IRC, insuffisance rénale chronique ; HTA, hypertension artérielle ; NA, neuropathie autonome ; IRA, insuffisance rénale aiguë.
N* l’effectif des patients varie selon les données disponibles ; ** il s’agit des comorbidités chroniques en dehors de la parodontopathie.
121 2.2. Devenir des patients après un an de suivi
Nous avons suivi, régulièrement, durant 1 an, 91.7% (n=300/327) des patients de la cohorte.
Les modalités du suivi des patients sont reportées dans le chapitre méthode (paragraphe
7.7.). Notre attitude thérapeutique a été multi interventionnelle, des conseils diététiques et
d’hygiène de vie ont été prodigués dès la première consultation. La prise en charge du
diabète, de ses complications et des facteurs de risque cardiovasculaires a été faite
conformément aux recommandations en cours. Après un an de suivi, nous avons réévalué
les patients selon des critères déjà précisés dans le chapitre « méthode » (paragraphe 7.7.
modalités de suivi, page 38).
2.2.1. Caractéristiques générales des patients après un an
Nous avons recueillis, à un an, les paramètres anthropologiques, cliniques, biologiques et
recalculé le risque coronarien des patients. Les résultats comparatifs, à l’inclusion et à un an,
sont reportés sur le tableau 52.
Tableau 52 : Caractéristiques des patients à l’inclusion et 1 an après
INCLUSION 1 AN APRES p Poids moyen (kg) 74.1 ± 14.7 75,1 ± 14,0 0,403 Tour de taille moyen (cm) 99.0 ± 10.2 99,0 ± 10,1 0,990 BMI moyen (kg/m²) 28.2 ± 5.1 28,6 ± 4,8 0,357 TAS moyenne (mm Hg) 141.0 ± 22,3 138,5 ± 20,3 0,151 TAD moyenne (mm Hg) 86.1 ± 11.5 83,2 ± 10,3 0,001 Glycémie moyenne (g/l) 2.46 ± 0.99 1,34 ± 0,55 < 10‐5 HbA1c moyenne (%) 9.54 ± 2.32 7,34 ± 1,66 < 10‐5 Cholestérol moyen (g/l) 1.91 ± 0,39 1,77 ± 0,35 < 10‐4 Triglycérides moyen (g/l) 1.53 ± 1,14 1,33 ± 0,68 0,011 HDLc moyen (g/l) 0.43 ± 0,12 0,44 ± 0,11 0,515 LDLc moyen (g/l) 1.19 ± 0,34 1,06 ± 0,29 10‐5 ACR moyen (mg/g) 32.8 ± 87,8 41,2 ± 127,4 0,348 Risque coronarien moyen (%) 19.9 ± 12,6 18,3 ± 11,7 0,132 122 Tous les patients ont été traités. Les traitements médicamenteux prescrits sont les suivants :
‐
‐
‐
‐
‐
de la metformine dans 91.1% (n=298/327) des cas :
o seule dans 89.3 %(n=266) des cas, après une insulinothérapie transitoire
dans 20.8% (n=62) ;
o en association à un autre hypoglycémiant oral dans 9.7 % (n=29) des cas,
après une insulinothérapie transitoire dans 6.7% (n=20/298).
un traitement hypoglycémiant oral autre que la metformine dans 4.6% (n=15/327) ;
une insulinothérapie dans 31.2% (n=102) des cas, transitoire dans 29.1% (n=95) des
cas et définitive, après un an, dans 6.7% (n=20/300) des cas. On notera que 14.6 %
(n=7/48) des patients qui se sont présentés avec une cétose au recrutement ont été
insulinés définitivement 1 an après et 18.2% (n=2/11) de ceux qui avaient une cétose
spontanée au recrutement ont été insulinés définitivement durant l’année.
un IEC ou ARA2 dans 61.8 % (n=202) des cas ;
une statine dans 36.4% (n=119) des cas.
Les objectifs thérapeutiques recommandés, ont, déjà, été détaillés dans le chapitre méthode
(paragraphe 7.7. page 38). Les différents paramètres étudiés, à l’inclusion et après un an de
suivi, sont les suivants :
‐
‐
‐
‐
‐
‐
‐
‐
le tour de taille, rappelons que l’objectif souhaité est < 102 cm pour l’homme et < 88
cm pour la femme (selon NCEP ATPIII) ;
le BMI (objectif souhaité est < 25 kg/m²) ;
la tension artérielle (objectif tensionnel souhaité, TA<130/80 selon JNC7), à titre
indicatif, nous préciserons la fréquence des patients qui ont atteint la cible
tensionnelle selon ESC 2013 (TA < 140/85 mm Hg) et JNC8 2014 (TA < 140/90
mm Hg) ;
la glycémie à jeun (objectif souhaité < 1.30 g/l, selon ADA 2007) ;
l’hémoglobine glyquée (objectif souhaité < 7% selon ADA 2007) ;
le taux de LDLc (objectif souhaité < 1g/l selon NCEP ATPIII et ESC) ;
le taux de triglycérides (objectif souhaité < 1.50 g/l selon NCEP ATPIII) ;
l’albuminurie (objectif souhaité ACR < 30 mg/g).
La fréquence des patients qui ont atteint les objectifs thérapeutiques est représentée sur le
tableau 53. Nous constatons, qu’après un an de suivi, le pourcentage des patients ayant
atteint la cible thérapeutique recommandée est :
‐
‐
‐
sans différence significative par rapport à l’inclusion, pour le BMI, et le tour de taille ;
significativement élevé, par rapport à l’inclusion, pour les objectifs tensionnel,
glycémique et lipidique ;
On notera que 19.9% (n=58/219) ont atteint, concomitamment, les objectifs
tensionnel, glycémique, et lipidiques (LDLc, triglycérides).
123 Tableau 53 : Atteinte des objectifs thérapeutiques après un an de traitement
Objectifs thérapeutiques INCLUSION (n=300) 1 AN APRES (n=300) p Hommes (n=109) T. Taille < 102 cm (NCEP ATPIII) T. Taille < 94 cm (IDF) 78 (71.6%) 26 (23,8%) 72 (66.1%) 30 (27,5%) 0,055 Femmes (n=191) T. Taille < 88 cm (NCEP ATPIII) T. Taille < 80 cm (IDF) 25 (13.1%) 3 (1,6%) 28 (14.7%) 3 (1,6%) 1,000 BMI < 25 (kg/m²) 79 (26,3%) 62 (20,7%) 0,102 TA ≤ 130/80 (JNC7) ** 7 (3,4%) 31 (15.2%) 10‐3 TA < 140/85 (ESC 2013) ** 16 (7.8%) 83 (40.7%) < 10‐6 TA <140/90 (JNC8 2014) ** 20 (9.8%) 91 (44.6%) < 10‐6 GAJ < 1,26 (g/l) 6 (2,0%) 179 (59,7%) < 10‐5 HbA1c < 7 (%) 8 (2,7%) 156 (52,0%) < 10‐5 LDLc < 1,00 (g/l) 86 (29,8%) 127 (42,3%) 0,002 Triglycérides <1,50 (g/l) 184 (61,7%) 207 (69,5%) 0,047 ACR < 30 (mg/g) 243 (81,0%) 246 (82,0%) 0,752 TA <140/85 + HbA1c < 7% + LDLc < 1 g/l + TG < 1.50 g/l 6 (2.0%) 58* (19.9%) Notations : ** pourcentages calculés sur le nombre des hypertendus : n=204 ; *n =297 à l'inclusion, n= 291 1 an après ;
n= 298 à l'inclusion et 1 an après ;
n= 288 à l'inclusion, n= 291, 1 an après.
124 2.2.2. Réévaluation des complications chroniques après un an de suivi
Nous avons réévalué les différentes complications chroniques après un an de suivi, selon les
critères et les modalités d’évaluation décrites dans le chapitre méthode (paragraphe 7.7.
page 38). Les patients inclus dans cette évaluation représentent 91.7% (n=300/327) des
patients de la série. Les patients dont les données n’ont pas été suffisantes (n=27) sont
ceux qui ont été perdu de vue (n=22) ou décédés précocement (n= 5).
La fréquence des différentes complications chroniques à la première évaluation et après 1
an de suivi sont représentées sur le tableau 54. Nous constatons que les fréquences des
complications, respectivement à l’inclusion et après un an de suivi, sont :
‐
de 35.5% (n=104/293) et 36.5% (n=107/293) pour les complications micro
vasculaires, (+1%) soit une progression de + 2.9%. Le détail est comme suit :
o la rétinopathie diabétique est passée d’une fréquence de 8.9% (n=26) à
9.6% (n=28), soit une progression de +7.7%.
o la neuropathie diabétique est passée d’une fréquence de 31.7% (n=92) à
33.4 % (n=97), soit une progression de +3.3%.
o la néphropathie diabétique est restée stable à 4% (n=12/300) ; la MRC
cependant est passée d’une fréquence de 23.7% (71/300) à 22.7%
(n=68/300), elle a régressé de - 4.2%.
‐
de 17.3% à 19.7% pour les complications macro vasculaires, soit une progression
de +13.7%. il y’a eu 9 nouveaux évènements cardiovasculaires survenus durant
l’année, chez 7 patients, nous avons dénombré au total 26 patients ayant fait au
moins un évènement cardio-vasculaire entre le moment de l’évaluation et un an
après. Le détail est comme suit :
o l’accident coronarien est passé d’une fréquence de 2.7% à 5%, soit une
progression de +87.5% ; il s’agit de 7 nouveaux évènements coronariens
dans l’année, 4cas d’infarctus silencieux et 3 cas de syndrome coronaire aigu
dont deux ont bénéficié d’une angioplastie. Nous préciserons que 2 patients
ont été victimes d’un deuxième évènement coronarien ;
o l’AVC ischémique est passé d’une fréquence de 3.7% à 4.3% soit une
progression de +27.3% ; il s’agit de 3 patients dont un a fait un IDM
silencieux et un AVC ;
o les accidents vasculaires des membres inférieurs sont passés d’une
fréquence de 2% à 2.3 % soit une progression de +16.7% ; il s’agit d’un cas
de thrombose vasculaire ayant abouti à une amputation.
‐
la fréquence de l’amputation au niveau des membres inférieurs est passée de
0.7% à 1.3% soit une progression de +100% ; Il s’agit de 2 cas, un a déjà été cité
(nécrose vasculaire), l’autre cas est une amputation de l’orteil après une récidive
d’un mal perforant plantaire ;
125 ‐
la fréquence de l’hypertension artérielle est passée de 68% à 81.3% soit une
progression de +19.6% ; il s’agit de 40 nouveaux hypertendus diagnostiqués durant
l’année.
Tableau 54 : Fréquence des complications du diabète à la première évaluation et 1 an après
COMPLICATIONS A l’inclusion Après un an N Progression (%)
p MICROANGIOPATHIE DIABETIQUE 104 107 293 + 2.9% 0.796
RETINOPATHIE 26 28 293 +7.7% 0.775
NEUROPATHIE 92 95 290 + 3.3% 0.722
NEPHROPATHIE 12 12 300 0% 1.000
MACROANGIOPATHIE DIABETIQUE 51 58 294 + 13.7% 0.457
Nombre D’EVENEMENTS CORONARIENS 8 15 300 + 87.5% 0.267
ACCIDENT VASCULAIRE CEREBRAL ISCHEMIQUE 11 14 300 + 27.3% 0.539
ACCIDENT VASCULAIRE DES MEMBRES INFERIEURS 6 7 298 + 16.7% 0.779
AMPUTATION 2 4 300 +100% 0.682
HTA 204 244 300 +19.6% 10‐3 MRC 71 68 300 ‐ 4.2% AUTRES COMPLICATIONS 126 La maladie rénale chronique est passée d’une fréquence de 23.7% à 22.7% (Tableau 54) ;
il s’agit de 3 patients qui ne présentaient plus de signes de MRC. L’évolution des marqueurs
de la MRC s’est faite, comme suit (Figure 30) :
‐ Passage d’une micro albuminurie à une normo albuminurie dans 1.33% (n=4) des cas ;
‐ Passage d’une normo albuminurie à une micro albuminurie dans 0.33% (n=1) des cas ;
‐ Parmi les patients qui sont restés albuminuriques (n=54), il y’a eu une aggravation de
l’albuminurie (devenue > 300 mg/g) dans 3 cas (1.0%).
‐ le nombre d’insuffisants rénaux chroniques est resté stable, aucun nouveau cas n’est
apparu, on note néanmoins, une aggravation de l’Insuffisance rénale chez 2 patients
avec mise en dialyse de 1 patient (0.3%) au bout d’un an. L’aggravation de la fonction
rénale est imputée à une IRA chez un malade. En revanche, 2 patients (0.7%) ont vu
leur fonction rénale s’améliorer sans pour autant la normaliser.
Fig. 30 : Devenir de la maladie rénale chronique un an après
127 2.2.3.
Mortalité après un an de suivi
La mortalité a été calculée sur la base des patients suivis un an, ou jusqu’au décès (n=
305/327). La mortalité durant l’année de suivi est estimée à 2.6 % (n=8/305), 4 hommes et 4
femmes. L’âge moyen de ces patients est de 54.5 ± 7.6 ans.
Le décès s’est produit :
‐ Durant les trois premiers mois pour 3 patients ;
‐ après, au moins, 6 mois de suivi pour 5 patients.
La cause du décès est :
‐
un évènement cardiovasculaire dans 75% (n=6/8). Il s’agit :
o d’un AVC ischémique mortel dans 1 cas ;
o d’une récidive fatale d’infarctus du myocarde dans 2 cas ;
o d’une mort subite dans 2 cas.
‐
une néoplasie dans 25% (n=2/8) ; il s’agit de 1 cas de cancer du côlon et 1 cas de
cancer de l’ovaire.
Nous avons fait une analyse comparative, des patients décédés avec ceux qui sont restés
vivants à 1 an, pour les paramètres suivants :
‐
‐
‐
‐
‐
l’âge, le BMI, le tour de taille ;
les tensions artérielles systolique et diastolique ;
la fraction d’éjection ;
les marqueurs de la MRC ;
les fréquences de la micro et macroangiopathie.
Le résultat de l’analyse comparative montre, respectivement, pour les patients décédés et
vivants à un an les résultats suivants (Tableau 55) :
‐
‐
‐
‐
‐
un tour de taille à 90,2 ± 6,8 et 99,1 ± 10,2 cm, significativement plus bas chez les
patients décédés (p= 0.008) ;
un BMI à 22,7 ± 4,2 et 28,2 ± 5,1 kg/m², significativement plus bas chez les patients
décédés (p=0.001) ;
une fraction d’éjection à 51,2 ± 19,8 et 68,7 ± 8,3 %, significativement plus basse
chez les patients décédés (p=0.002) ;
une créatinine plasmatique à 12,0 ± 4,5 et 9,6 ± 4,3 mg/l, la différence est
statistiquement significative entre les deux groupes (p=0.047) ;
une macroangiopathie dans 42.9% (n=3/7) et 16.4% (n=47/287), la différence est
non significative (p=0.098), cependant la fréquence des évènements coronariens est
significativement plus élevée chez les patients décédés dans l’année (25% vs 2%
chez les patients vivants à un an, pour un test de Fischer bilatéral p=0.016).
128 Tableau 55 : Analyse comparative des patients décédés et vivants après un an de suivi
Moyennes Patients décédés à 1an (n=8) Patients vivants à 1 an (n=297) p Âge (ans) 54,5 ± 7,6 53,3 ± 8,7 0,679 Tour de taille (cm) 90,2 ± 6,8 99,1 ± 10,2 0,008 BMI (kg/m²) 22,7 ± 4,2 28,2 ± 5,1 0,001 TAS (mm Hg) 124,2 ± 21,1 141,3 ± 22,1 0,069 TAD (mm Hg) 71,9 ± 13,6 86,3 ± 11,4 0,005 Fraction d’éjection (%) 51,2 ± 19,8 68,7 ± 8,3 0,002 Créatinine (mg/l) 12,0 ± 4,5 9,6 ± 4,3 0,047 ACR (mg/g) 114,25 ± 182.2 28,5 ±65,7 0,103 Microangiopathie 0 Macroangiopathie 3* 101
‐ 47 Notations : *pour un total des patients décédés : n=7 ; pour un total des patients vivants,
n=287,
0,098 n=286
2.2.4. Patients perdus de vue après un an de suivi
6.7% (n=22/327) patients ont été perdus de vue, il s’agit de 10 hommes et 12 femmes, leur
âge moyen est de 54.6 ± 8.0 ans. 12 patients ont eu une évaluation de départ et sont
revenus à au moins 2 consultations. Les raisons connues du départ des malades sont :
‐
‐
‐
‐
l’éloignement dans 4 cas ;
un renoncement aux soins pour conditions socio-économiques défavorables dans 10
cas ;
un déni de la maladie dans 5 cas ;
la raison n’est pas connue dans 3 cas.
129 3. RESULTATS DE L’ANALYSE DU DEUXIEME OBJECTIF
Le deuxième objectif est un objectif secondaire qui a pour finalité d’étudier l’impact des
complications dégénératives rénales du diabète sucré de type 2 comme FDR de la maladie
athéro-thrombotique.
Nous aborderons successivement :
‐
‐
‐
la définition des deux groupes de patients à comparer ;
les caractéristiques générales, l’état cardiovasculaire et des facteurs de risque de la
maladie athéro-thrombotique chez les deux groupes de patients exposés et non
exposés ;
les résultats du deuxième objectif que nous avons retrouvés.
3.1. Sélection des patients pour atteindre le deuxième
objectif
3.1.1. Patients répondant aux critères de définition de la maladie athéro-
thrombotique
Selon les critères de définition de maladie athéro-thrombotique et de l’absence de maladie
athéro-thrombotique qui ont été développés dans le chapitre « méthode » (paragraphe
7.8.1.1 critères de définition de la maladie athéro-thrombotique, page 39), nous retrouvons,
après l’évaluation initiale :
‐
‐
une maladie athéro-thrombotique dans 56% (n=167/298) ;
une absence de maladie athéro-thrombotique dans 44%. (n=131/298).
Au total 131 patients n’ayant pas de maladie athéro-thrombotique sont sélectionnés pour
atteindre le deuxième objectif.
3.1.2. Patients répondant aux critères de définition des complications
dégénératives rénales du diabète de type 2
Selon les critères de définition des complications dégénératives rénales du diabète, détaillés
dans le chapitre « méthode » (paragraphe 7.8.1.2. critères de définition des complications
dégénératives rénales, page 39), nous retrouvons à l’évaluation initiale :
‐
‐
une complication dégénérative rénale du diabète sucré (MRC) dans 24.6%
(n=78/317) ;
une absence de de complications dégénératives rénales du diabète sucré (MRC)
dans 75.4% (n=239/317).
130 3.2. Définition des populations à comparer
Au sein de la population de patients indemnes de maladie athéro-thrombotique (MAT-) à
l’évaluation de départ (n= 131/298, 42 /109 hommes et 89/189 femmes, p=0.189) qui ont été
suivis durant une année, nous définissons :
‐
‐
une sous population exposée dans 19.1% (n=25/131) des cas ;
une sous population non exposée dans 80.9% (n=106/131) des cas.
On signalera que 10 patients ont été exclus de l’analyse, lors de la définition des groupes de
patients exposés et non exposés, pour les raisons suivantes :
‐
‐
perte de vue d’un patient ;
la prise d’ARA2 ou IEC chez 9 patients, à l’inclusion, qui présentaient un ACR normal
à la première évaluation sans aucune indication sur l’état de l’albuminurie avant la
prise des médicaments.
‐
3.2.1. Population exposée
La population exposée (EXP+) représente 19.1% (n=25) des patients indemnes de maladie
athéro-thrombotique. Il s’agit de 28% (n=7) d’hommes et 72% (n=18) de femmes dont l’âge
moyen est de 53.4 ± 7.9 ans. Le profil rénal de ces patients, en fonction du sexe, montre
(Tableau 56) :
‐
‐
‐
une albuminurie modérée (micro albuminurie) dans 80 % des cas, elle est isolée dans
68.0% (n=17) des cas ;
une IRC dans 32% des cas ;.
une IRC associée à une albuminurie dans 12% (n=3/25) des cas.
Tableau 56 : Caractéristiques rénales des patients exposés, selon le sexe
HOMMES N=7 FEMMES N=18 TOTAL N=25 NOMBRE 7 18 25 ÂGE (ans) 50.4 ± 8.2 54.5 ± 7.8 53,4 ± 7,9 0.274 ACR (mg/g) 82,6 ± 65,2 55,1 ± 33,1 63,0 ± 44,7 0,628 16 ± 4,2 10,7 ± 1,6 12,0 ± 3,2 0,056 MICRO ALBUMINURIE 6 14 20 1.000 IRC 2 6 8 1.000 CREATININE (mg/l) p 3.2.2. Population non exposée
La population non exposés (EXP -) représente 80.9% (n=106/131) des patients indemnes de
maladie athéro-thrombotique. Il s’agit de 33% (n=35) d’hommes et 67% (n=71) de femmes,
dont l’âge moyen est de 48.1 ± 6.7 ans.
131 3.3. Caractéristiques des patients exposés et non exposés
3.3.1. Résultats comparatifs, des caractéristiques générales, des patients exposés
et non exposés.
Des 131 patients ne présentant aucun argument en faveur de la maladie athérothrombotique, 25 sont exposés à la maladie athéro-thrombotique en raison de la présence
d’une maladie rénale chronique, supposée en être un facteur de risque dans cette étude. Les
résultats comparatifs des caractéristiques générales, des patients exposés et non exposés,
sont regroupées dans le tableau 57, ils montrent que :
‐ l’âge moyen des patients exposés est significativement plus élevé, 53.4 ± 7.9 vs 48,1 ± 6,7
ans pour les non exposés (p=0.004) ;
‐ les valeurs moyennes du poids, du BMI, du tour de taille, de la tension artérielle systolique
et diastolique ne présentent pas de différence significative entre les 2 groupes de patients.
Tableau 57 : Caractéristiques cliniques des patients EXP+ et EXPMoyennes Exposés N=25 non exposés N=106 Total N=131 p ÂGE (ans) 53,4 ± 7,9 48,1 ± 6,7 49,1 ± 7,2 0,004 POIDS (kg) 73,6 ± 13,3 74,6 ± 14,1 74,4 ± 13,9 0,536 BMI (kg/m²) 28,7 ± 4,4 28,2 ± 5,0 28,3 ± 4,9 0,592 TOUR DE TAILLE (cm) 99,6 ± 8,9 98,7 ± 10,6 98,9 ± 10,2 0,833 TAS (mm Hg) 142,2 ± 23,6 133,0 ± 16,8 134,8 ± 18,5 0,126 TAD (mm Hg) 85,4 ± 7,3 84,2 ± 10,3 84,4 ± 9,8 0,599 3.3.2. Résultats comparatifs des caractéristiques cardiovasculaires, des patients
exposés et non exposés
Les patients indemnes de la maladie athéro-thrombotique (MAT-) ont bénéficié, comme tous
les autres patients, d’une évaluation cardiovasculaire. Nous retrouvons, respectivement,
pour les patients EXP+ (n=25) et EXP- (n=106), les résultats suivants (Figure 31) :
‐ un angor d’effort typique dans 4% et 1.9%, la différence est non significative (p=0.473) ;
‐ une HTA dans 68% et 53.8%, la différence est non significative (p=0.286) ;
‐ des modifications de ST/T à l’électrocardiogramme dans 12% et 4.7%, la différence n’est
pas significative (p=0.177) ;
‐ une HVG dans 40% et 17%, significativement plus fréquente dans le groupe EXP+
(p=0.0242) ;
‐ une dyskinésie myocardique dans 8% et 0.9%, la différence est non significative
(p=0.093) ;
‐ une neuropathie autonome cardiaque dans 25% et 3.9% des cas, significativement plus
fréquente dans le groupe EXP+ (p=0.006) ;
‐ une médiacalcose dans 48% et 20.8%, significativement plus fréquente dans le groupe
EXP+ (p=0.011).
132 * p<0.05
Fig. 31 : Caractéristiques cardio-vasculaires des patients EXP+ et EXP- Résultats comparatifs des caractéristiques biologiques, des
patients exposés et non exposés
3.3.3.
Les résultats comparatifs des caractéristiques biologiques, des patients exposés et des
patients non exposés sont représentés sur le tableau 58, ils ne montrent pas de différence
significative, entre ces deux groupes de patients, des valeurs moyennes de la glycémie à
jeun, de l’HbA1c, du cholestérol total, du LDLc et des triglycérides.
Tableau 58 : Caractéristiques biologiques des patients exposés et non exposés
Moyennes Exposés N=25 Non exposés N=106 Total N=131 p GAJ (g/l) 2,48 ± 0,98 2,42 ± 0,93 2,43 ± 0,94 0,756 HbA1c (%) 10,04 ± 2,44 9,67 ± 2,22 9,74 ± 2,26 0,493 Cholestérol total (g/l) 1,91 ± 0,45 1,84 ± 0,39 1,85 ± 0,40 0,453 HDLc (g/l) 0,43 ± 0,12 0,43 ± 0,10 0,43 ± 0,11 0,942 LDLc (g/l) 1,13 ± 0,35 1,12 ± 0,33 1,12 ± 0,34 0,842 Triglycérides (g/l) 1,85 ± 1,75 1,44 ± 0,91 1,52 ± 1,12 0,414 133 3.3.4. Prévalence des facteurs de risque cardiovasculaire chez les patients
exposés et non exposés
Nous avons étudié la fréquence des facteurs de risque majeurs, tels que définis par NCEP
ATPIII, chez les patients exposés et non exposés. Les résultats, respectifs, montrent
(Tableau 59) :
‐
‐
Un âge > 45 ans pour l’homme et > 55 ans pour la femme, dans 64% et 37.7% la
différence est statistiquement significative (p=0.017) ;
des antécédents familiaux (parents du 1er degré) de mort subite et/ou d’IDM dans
28% et 4.7%, ils sont significativement plus fréquents chez les patients exposés
(p= 0.02).
Les résultats comparatifs, des différentes fréquences, de l’hypertension artérielle, du
tabagisme, d’un niveau élevé du cholestérol, du LDLc, d’un niveau bas du HDLc, ne révèlent
pas de différence significative entre les deux populations, exposée et non exposée.
Tableau 59 : Prévalence des FDRCV majeurs chez les patients exposés et non exposés
FDRCV majeurs EXP+ (n=25) N* EXP ‐ (n=106) ÂGE 16
40
HTA 17
57
TABAGISME 7
ATCD FAM. ECV N* Total (n=131) N* 56
106
74
p 0.017
131
0,286
26
33
0,917
7
5
12
0,002
CH. T. ≥ 2,40 3
11
104
14
129
0,211
HDL‐C < 0,40 11
39
103
50
128
0,486
LDL‐C ≥ 1,60 2
9
101
11
124
0,429
25
23
N* : nombre de malades selon les données disponibles
L’étude des autres facteurs de risque, ne montre pas de différence significative entre les
deux groupes de patients, exposé et non exposé, pour les fréquences, du sexe masculin, de
l’obésité, du syndrome métabolique et de la sédentarité (Tableau 60).
134 Tableau 60 : Prévalence des autres FDRCV chez les patients exposés et non exposés
FDRCV EXP+
SEXE MASCULIN 7
N*
EXP35
N*
106
p
N*
0,806
42
131
0,661
BMI ≥ 25 Kg/m² 20
SYNDROME MET. 21
80
104
101
129
0,617
SEDENTARITE 23
90
106
113
131
0,523
25
77
TOTAL
97
Abréviations : EXP+, patients exposés ; EXP-, patients non exposés ; * le nombre de patients diffère selon les données
disponibles
L’analyse du nombre de facteurs de risque, montre une différence statistiquement
significative entre les patients exposés et non exposés, on retrouve (Figure 32) :
‐
‐
2.32 ± 1.21 et 1.61 ± 1.02 facteurs de risque majeurs en moyenne (p=0.007).
3 ou 4 FDR dans 44.0% (n=11/25) et 20.4 % (n=21/103), p=0.014.
Fig. 32 : Nombre de FDRCV majeurs chez les patients exposés et non exposés
Enfin le calcul du risque coronarien moyen, des patients exposés et non exposés, selon
l’équation de Framingham, montre, respectivement, 18.1 ± 11.9 % et 12.8 ± 8.2 %
(p=0.062).
Nous avons noté que la prévalence des patients à haut ou très haut risque est,
respectivement, de 36% (n=9/25) et 13.5% (n=14/104), la différence est statistiquement
significative (p=0.019).
135 3.4.
Résultats concernant le deuxième objectif
Les résultats de l’analyse de l’impact de la MRC sur l’avènement de l’athéro-thrombose,
chez des patients classés « indemnes de maladie athéro-thrombotique » à l’inclusion,
montrent, après un an de suivi (Tableau 61) :
‐
‐
Un syndrome coronaire aigu ST- dans 1 cas, chez un homme non exposé (sans
MRC) ;
Un AVC ischémique constitué dans 1 cas, chez une femme exposée qui présentait
une insuffisance rénale chronique modérée (clearance à la créatinine à 58
ml/mn/1.73m²) dans un contexte de polyarthrite rhumatoïde d’activité modérée et de
cardiomyopathie probablement d’origine diabétique.
Le risque relatif (RR) de développer un accident athéro-thrombotique chez les patients
présentant une maladie rénale chronique est RR= 4.24 (0.27 < RR < 65.49), le test exact de
Fisher montre un p=0.346.
L’effectif des patients exposé et des patients victimes d’accidents athéro-thrombotique étant
trop réduits et le recul insuffisant, nous n’avons pas pu montrer que la MRC est un facteur de
risque d’apparition d’athéro-thrombose. Nous préciserons que la taille de l’échantillon a été
calculée pour atteindre le premier objectif.
Tableau 61 : Athéro-thrombose à 1 an chez les patients EXP+ et EXP-
1 an après EXP+
(n=25) EXP‐
(n=106) Athéro‐thrombose + 1 1 p 0.346 Athéro‐thrombose ‐ 24 105 136 Partie 4
COMMENTAIRES
137 IX. COMMENTAIRES
Le diabète de type 2 connait, actuellement, une progression importante en Algérie en raison
de la transition épidémiologique qui a touché notre pays (10; 21; 22). Cette réalité met
l’Algérie devant de nouveaux défis relatifs à la détection, à l’évaluation et à la prise en
charge de cette maladie. Il nous a paru, ainsi, intéressant d’étudier la morbidité en rapport
avec les complications chroniques du diabète de type 2, au moment de son diagnostic ; en
sachant que le dépistage de cette affection, dans notre pays, reste très insuffisant.
1. COMMENTAIRES CONCERNANT L’OBJECTIF PRINCIPAL
L’objectif principal de notre étude est d’évaluer les complications dégénératives dans
une population de consultants diabétiques de type 2, adultes, nouvellement
diagnostiqués, recrutés entre Janvier 2009 et Décembre 2013, au niveau du secteur
sanitaire de Ain-Taya (hôpital et périphérie) à partir de j0 de l’étude et suivis durant un
an.
1.1. Caractéristiques de l’échantillon
327 patients est le nombre de patients recrutés afin de satisfaire l’objectif principal qui est
celui de rechercher les différentes complications à type de micro et de macroangiopathie au
moment du diagnostic du diabète sucré de type 2.
1.1.1. Caractéristiques de la population du secteur sanitaire d’Ain-Taya.
Ain-Taya et les trois communes environnantes sont situées dans une zone côtière, il s’agit
d’une région semi urbaine. Elle fait partie de la région sanitaire d’Alger où la couverture
médicale, évaluée par la direction de la santé d’Alger en 2012 (293), est très satisfaisante
(1 médecin pour 392 habitants) comparée à la moyenne nationale (1médecin pour 849
habitants) (294). Le secteur sanitaire d’Ain-Taya comprend de nombreuses structures de
santé. La couverture est estimée à, environ, 1 polyclinique/47.000 habitants et 1 unité de
santé de base/14.000 habitants, elle est équivalente à la moyenne de la couverture sanitaire
de la région d’Alger qui est de 1 polyclinique/42.277 habitants et 1 unité de base/13.557
habitants (293).
La population d’Ain-Taya et de ses environs est plus obèse (BMI ≥ 30 kg/m²) que la
moyenne nationale (25.9% vs 21.24%), l’écart est plus important quand il s’agit d’obésité
abdominale selon NCEP-ATPIII (53.5% vs 36.56%) (22; 57).
La prévalence du diabète sucré de type 2 est estimée à 10.6% sur un échantillon
représentatif, de 1511 individus, de la population relevant du secteur sanitaire de Ain-Taya
(57). Le diabète sucré est méconnu dans 1.5% de la population étudiée.
1.1.2. Lieu de recrutement des patients
Le secteur sanitaire d’Ain-Taya bénéficie d’une couverture médicale très satisfaisante. Une
organisation de la consultation des diabétiques décidée par le ministère de la santé a abouti,
depuis 2008, à la création de deux pôles de prise en charge du diabète sucré. Malgré toutes
138 ces dispositions, la première consultation des diabétiques nouvellement diagnostiqués est
faite aux urgences médicales de l’hôpital, pour la moitié d’entre eux, alors qu’ils relèvent
d’une simple consultation. Ceci pourrait être le reflet, d’une part, d’un dysfonctionnement
dans l’organisation des soins dans les structures extra hospitalières, d’autre part, d’un
manque d’information et d’éducation sanitaire de la population. Le maillon fondamental de
cette chaine de soins est le médecin généraliste, pourtant, les omnipraticiens sont en
nombre de plus en plus réduit comparés aux spécialistes (293), ceci pourrait expliquer, en
partie, les difficultés rencontrées à gérer l’organisation des soins dans les structures
périphériques malgré une très bonne couverture médicale.
Il y’a une différence significative entre les sexes, concernant le lieu de la première
consultation. Les femmes consultent à la polyclinique, les hommes s’adressent plus aux
unités d’urgences de l’hôpital (voir paragraphe 1.1.3. « Résultats »). Ceci pourrait être
expliqué par une certaine fidélisation de la femme aux consultations médicales, en raison
des nombreux programmes de protection infantile et maternelle, mise en place par le
ministère de la santé (283). Ces programmes sont localisés, essentiellement, dans les
polycliniques et les centres de soins. La femme consulte, par conséquent, dans un cadre
plus organisé par rapport à l’homme.
1.1.3. Sexe, âge des patients recrutés
Nous constatons que les femmes sont deux fois plus nombreuses que les hommes dans
notre étude, pourtant, le diabète sucré est aussi prévalent chez l’homme que chez la femme
(10.8% vs 10.5%, p>0.05) dans le secteur sanitaire de Ain-Taya (57). La prédominance
féminine s’explique probablement par la fréquence plus importante de la consultation chez la
femme algérienne comme cela est précisé dans l’étude TAHINA en 2005 (22).
Les données mondiales sur l’épidémiologie du diabète sucré, rapportées par Wild (13),
montrent une légère prédominance masculine avant 60 ans et féminine après 60 ans. Cette
tendance est également retrouvée dans l’étude ENTRED (223). En revanche, les études
algériennes ne retrouvent pas de différence entre les sexes (21; 22; 53; 54) à l’exception de
celle de Zaoui en 2007 (56) qui signale une prédominance masculine du diabète.
L’âge moyen (53.5 ans) au moment du diagnostic du diabète sucré (Tableau 62) de nos
patients est très proche de celui des études comme ENTRED (295) en France ou
HARZALLAH (260) en Tunisie, dont les populations sont similaires à la nôtre. Il ne diffère
pas non plus de celui de l’étude UKPDS (261) pour l’ethnie blanche qui a été réalisée il y’a
plus de 30 ans. En revanche, l’âge de découverte du diabète est beaucoup plus tardif que
notre série dans des études plus récentes réalisées dans les pays développés, comme
HOORN (263), SOULD-D (264) en Grande Bretagne, l’AUSDIAB (296) en Australie et
ADDITION-Europe (221). Deux raisons peuvent avoir contribué à cette différence de l’âge de
découverte du diabète sucré, la première serait la mise en place d’une stratégie nationale de
prévention et de lutte contre le diabète sucré dans ces pays développés pourrait avoir porté
ses fruits en retardant l’âge d’apparition du diabète sucré, une bonne illustration serait la
différence entre l’âge du diagnostic en Angleterre dans l’étude UKPDS il y a 30 ans (52.3
ans) et dans l’étude SOUL-D (58.9 ans) plus récente. La deuxième raison est
épidémiologique en rapport avec l’âge moyen plus élevé des populations générales,
vieillissantes, des pays développés par rapport à nous, la conséquence est un pic de
139 fréquence du diabète sucré dans les pays en développement, notamment en Algérie, décalé
vers un âge plus jeune (13).
Il est rapporté dans la littérature que la découverte du diabète sucré de type 2 à un âge plus
jeune, soumettait ces patients à un risque, plus grand, de développer des complications
chroniques dans des délais plus courts, comparés à ceux dont l’âge est plus élevé au
moment du diagnostic du diabète sucré (297; 298). Ceci montre toute l’importance d’un
programme de dépistage systématique et régulier des complications dégénératives et de
l’éducation sanitaire de notre population, orientée vers la prévention du diabète de type 2 et
la lutte contre les facteurs de risque.
Tableau 62 : Age moyen des diabétiques nouvellement diagnostiqués selon les études
Diabète dépistés
Age (ans) Diabète non dépistés
Age (ans) UKPDS/1991 (261) ‐ 52.3 ENTRED/2001 (295) ‐ 54 HOORN/2003 (263) 63.4 61.4 ‐ 54 Ausdiab study/2007 (299) 61.5 ‐ ADDITION‐Eur/ 2008 (221) 59.7 ‐ ‐ 58.9 54.7 53.5 Etude/année HARZALLAH/2006 (260) SOULD‐D/2012 (264) Notre série/2015 1.1.4. Niveau d’instruction et conditions socio-économiques des patients
L’analphabétisme sévit chez près de la moitié des diabétiques nouvellement diagnostiqués,
en majorité des femmes et des sujets de plus de 55 ans. Une précarité sociale et
économique est retrouvée chez plus du tiers des patients. Les mêmes résultats sont
rapportés par l’étude ENTRED (223) qui note des conditions socio-économiques
défavorables plus fréquentes chez les diabétiques que dans la population générale.
Ces conditions défavorables, sont autant de facteurs prédictifs d’une difficulté de prise en
charge, ultérieure, de ces patients, d’une évolution défavorable à court terme et d’un taux
plus élevé de complications chroniques du diabète (300).
140 1.2. Antécédents des patients
1.2.1. Antécédents personnels
L’analyse des antécédents personnels nous a permis de faires les commentaires suivants :
- la présence d’une macrosomie chez près de la moitié des femmes diabétiques (Tableau
4), parturientes, nous mène à une réflexion sur la réalité du dépistage et de la prise en
charge du diabète gestationnel. Le programme de protection maternelle et infantile aurait
dû permettre à ces femmes d’être suivies rigoureusement durant et après leur grossesse,
ce n’est pas le cas pour la majorité d’entre elles. Seulement 22.8% ont eu un dépistage
systématique du diabète dans le cadre d’un suivi pour hypertension artérielle. Les
médecins comme les patientes sont insuffisamment sensibilisés à ce problème, la
preuve en est que 77% des patientes ayant eu une macrosomie n’ont pas été revues ni
eu de glycémie de contrôle après l’accouchement et 36.7% ont refait, au moins, une autre
macrosomie fœtale lors de grossesses ultérieures ;
- une inertie thérapeutique est constatée à travers l’analyse des patients hypertendus
connus, en effet, 26 % d’entre eux ne recevaient pas de thérapeutique anti hypertensive
alors que leurs chiffres tensionnels étaient > 140/90. Parmi ceux traités, seuls 11.9%
étaient aux objectifs thérapeutiques ;
- le dépistage du diabète sucré est nettement insuffisant (30.4%), chez les patients
hypertendus connus et suivis ;
- des complications à type de macroangiopathie (syndrome coronaire aigu et accident
vasculo-cérébral ischémique) étaient déjà présentes quelques années avant le diagnostic
du diabète sucré chez 3.3% des patients. Ces patients n’ont pas été dépistés, à la
recherche d’une dysglycémie, après l’évènement cardiovasculaire. Pourtant l’existence de
nombreux facteurs de risque cardiovasculaires, chez eux, justifiait un suivi rigoureux de
leur état métabolique, à la recherche d’une intolérance au glucose (26).
1.2.2. Antécédents familiaux
- la notion familiale (parents du premier degré) de diabète sucré de type 2 a été un
élément contributif au diagnostic typologique du diabète chez nos patients. Bien qu’il
s’agisse d’un facteur de risque de développer un diabète sucré de type 2, facilement mis
en évidence et présent dans 68%, il n’a pas été exploité à des fins de dépistage. Parmi
ces patients, qui étaient à risque avant la découverte de leur diabète sucré, 2/3 n’ont
jamais fait de glycémie à jeun auparavant ;
- la notion familiale (parents du premier degré) d’infarctus du myocarde ou de mort subite
précoces déterminait déjà chez 8% de nos patients un risque deux fois plus élevé
d’évènements cardiovasculaires (301) et ceci indépendamment du diabète sucré. Il existe
par conséquent, chez ces patients, un risque important de survenue de complications
macroangiopathiques qui fait que ce groupe de malades nécessite une attention
141 particulière qui a trait au dépistage de la coronaropathie et à la prise en charge rigoureuse
des facteurs de risque modifiables ;
- La notion familiale de néphropathie diabétique (parents du premier degré) contribue chez
3.4% de nos patients au risque de développer une néphropathie diabétique (302). Elle
peut également être prédictive d’une évolution vers l’insuffisance rénale chronique
terminale chez les patients qui présentent un polymorphisme d’Insertion/Délétion du gène
de l’enzyme de conversion (303), ce qui pourrait même expliquer la résistance à l’effet
anti-protéinurique du traitement par l’inhibiteur de enzyme de conversion (304) observé
chez certains de nos patients.
1.3. Circonstances de découverte du diabète
Concernant les circonstances de découverte du diabète sucré, nous avons relevé quelques
points qui nous semblent importants :
la nécessité et l’importance d’informer la population sur le diabète et de ses
complications car la découverte du diabète au stade de complications dégénératives est un
tournant de l’histoire de la maladie. C’est le cas de :
3.4% de nos patients qui ont inauguré leur diabète par un évènement
cardiovasculaire. L’association de ces deux pathologies, comme l’a montré l’étude
MRFRIT (305), est prédictive d’une mortalité 3 fois plus élevée, en comparaison avec la
présence d’un diabète seul ou d’un évènement cardiovasculaire seul ;
1.5 % de nos patients qui ont inauguré leur diabète par un pied diabétique dont
un mal perforant plantaire. Ceci soulève le problème de la méconnaissance, durant une
longue période de temps, des signes du diabète sucré par les patients. Le pied
diabétique réalise à lui tout seul la somme d’une microangiopathie et
d’une
macroangiopathie installées d’une manière irréversible chez le malade. La conséquence
est un risque élevé d’amputation, une altération de la qualité de vie, un risque de
mortalité élevé (208) et une thérapeutique plus complexe et plus coûteuse (306) ;
Sensibiliser la population à cette maladie et à ses complications est d’une importance
capitale pour une intervention préventive suffisamment précoce afin de réduire la mortalité et
la morbidité chez ces patients.
la nécessité et l’importance d’informer la population sur le dépistage du diabète sucré
chez les patients à risque car les faits sont alarmants : 20%, seulement, de nos patients
découvrent leur diabète sucré par un dépistage systématique en dépit du fait que près de
90% présentaient des facteurs de risque de le développer. Nous ne dépistons pas assez
cette maladie, nos chiffres sont très en deçà de ceux retrouvés par l’étude ENTRED (67%
de patients dépistés) en France (223). La découverte du diabète par des symptômes
d’hyperglycémie, dans cette étude, est rare (18%), alors qu’elle est de 80%dans notre série.
le dépistage est également plus fréquent, par rapport à nous, dans l’étude SOUL-D (264) au
Royaume Uni où 59.7% des patients diabétiques ont été dépistés.
142 L’étude épidémiologique de Malek (54) montre bien l’ampleur du problème, en effet parmi les
8.2% de diabétiques recensés dans la région de Sétif en 1997, 50% étaient méconnus. Un
très gros effort de sensibilisation et de dépistage a permis d’améliorer significativement ce
chiffre dans cette région (307). Le dépistage du diabète évitera, certainement, aux patients
d’inaugurer leur maladie par des complications aiguës (41% dans notre étude) qui peuvent
parfois être graves, comme nous l’avons constaté avec quelques patients (« résultats »
paragraphe 1.3) ;
La nécessité et l’importance de renforcer la formation médicale continue et amener
l’omnipraticien dans les structures de santé de base à s’impliquer davantage dans le
dépistage du diabète chez les patients qui font l’objet d’un suivi médical (macrosomie, HTA,
cardiopathie). Ces derniers n’ont eu une recherche du diabète sucré que dans 25% environ ;
Des complications aiguës infectieuses graves révélant le diabète sucré (6.1%),
peuvent compromettre la survie des patients. Ils sont exposés à une morbi-mortalité élevée
en cas d’association, par exemple, du diabète sucré à une tuberculose (308). Cette
association est retrouvée d’emblée dans 1.5% des cas dans notre étude. Il s’agit de deux
affections dont chacune pose un problème majeur de santé publique. Les mauvaises
conditions sociales, reconnues pour être un facteur favorisant de cette double pathologie
(309), ne sont pas systématiquement retrouvées chez nos patients, en revanche sur les 5
patients tuberculeux, 4 ont un niveau d’instruction très bas ce qui a pu contribuer à
l’apparition de la maladie par un manque d’information sur des comportements de santé
appropriés;
L’existence d’une cétose inaugurale dans 15.3% à la présentation du diabète sucré
soulève deux problèmes :
ƒ La méconnaissance d’un diabète sucré arrivé au stade d’insulinopénie sévère, chez
les patients. Ceci nous renvoie au problème de l’absence de dépistage de la maladie et
de l’insuffisance d’information et de sensibilisation de la population au diabète et à ses
facteurs de risque ;
ƒ
Le diabète sucré à tendance cétosique, retrouvé dans 3.4% dans notre étude, pose
le problème de sa typologie en réalité. Sa présentation clinique, chez nos patients,
relèverait plus du diabète de type intermédiaire (LADA ou diabète Africain). Cette forme
de présentation du diabète de type 2 est retrouvée dans 2 à 7% dans la littérature (310)
et ne trouve pas clairement sa place dans la classification internationale (4). Ces
patients comme les nôtres sont classés « diabète de type 2 » en accord avec les
recommandations en cours (4), mais, en fait, dans notre étude, ce groupe de patients se
distingue des autres par un BMI et un tour de taille significativement plus bas, ainsi
qu’une évolution vers l’insulinisation définitive plus fréquente (18.2% vs 4.5%) à un an.
Ces mêmes caractéristiques sont retrouvées dans l’étude de NEHAR (311) de 107
patients adultes qui présentaient un diabète à tendance cétosique, ces patients avaient
un âge moyen plus bas que celui de nos patients (36.7 contre 53.2 ans dans notre
série), ceci peut être expliqué par l’âge minimal de 40 ans que nous avons choisi
comme critère d’éligibilité, ils ont cependant un BMI significativement bas, comme nous
l’avons noté dans notre étude. L’évolution rapide vers l’insulinisation serait liée à la
143 présence d’anticorps anti-GAD, selon les données de l’étude UKPDS (312). Nous
n’avons pas recherché ces anticorps chez nos malades, néanmoins, l’origine
immunologique concernerait 10.3% d’entre eux, dans l’étude Algéroise, sus citée, (311)
et 25%, dans l’étude de Harzallah, en Tunisie, qui souligne l’hétérogénéité de ce groupe
de patients selon la classification A β (313) .
1.4. Caractéristiques anthropométriques des patients
L’étude des caractéristiques anthropométriques de nos patients nous permet de faire les
commentaires suivants :
-
il existe une fréquence élevée de surpoids et d’obésité chez nos patients au moment
du diagnostic du diabète sucré (72.2%). Le BMI moyen, dans notre étude, est
cependant moins élevé que dans l’étude tunisienne ou
dans les études
internationales sur le diabète de type 2 nouvellement diagnostiqué (Tableau 63). La
similitude de notre BMI moyen avec celui retrouvé dans UKPDS est probablement
due à l’ancienneté de l’étude anglaise, la prévalence de l’obésité ayant doublé en
vingt ans (314). Le BMI moyen rapporté par les études SOUL-D (264) et HOORN
(263) nous semble être le plus représentatif de la population en Angleterre et aux
pays bas.
Tableau 63 : BMI moyen au moment du diagnostic du diabète sucré selon les études
ETUDE (Réf.)
Année
BMI moyen
kg/m² (DS)
BMI ≥ 30
UKPDS (315)
1998
29.3 (?)
-
HOORN (263)
2003
29.4 (5.8)
-
2003- 2006
30.0 (0.3)
55.4 %
AusDiab (296)
2007
30.0 (6.0)
-
ADDITION (221)
2008
31.6 (5.6)
-
Bouzid (Tunisie) (317)
2012
30.3 (5.3)
52.4%
SOUL-D
2013
32.79 (7.17)
-
2015
28.03 (5.16)
31.8 %
NHANES (138; 316)
(264)
Notre étude
Il est important de constater que pour la même tranche d’âge (40-70 ans), l’obésité
est aussi fréquente chez nos patients (31.8%) que dans la population générale
(33.6%) relevant du même secteur sanitaire (57). Sachant, comme l’a montré l’étude
NHANES (318), que l’obésité augmente de 10 fois le risque de diabète de type 2, il
est à craindre une incidence, future, très élevé de nouveaux cas de diabète de type
144 2 dans ce secteur sanitaire et par conséquent de la prévalence de la morbi-mortalité
qui lui est associée ;
-
il existe une nette différence entre les deux sexes concernant le statut pondéral, les
femmes sont largement plus obèses que les hommes (37.1 % vs 22.9%). Les
hommes, en revanche, ont un BMI normal plus fréquemment que les femmes (34.4%
vs 23.9%). Les mêmes constatations sont retrouvées dans l’étude de la population
générale du secteur sanitaire d’Ain-Taya (57), mais aussi dans l’étude nationale
TAHINA (22) et dans le rapport 2014 de l’OMS sur les maladies non transmissibles
qui retrouve la même tendance quel que soit le pays (314). Par ailleurs, les mêmes
constatations sont notées concernant l’obésité abdominale mesurée grâce au tour de
taille, elle touche préférentiellement la femme (83.9 % selon les normes de NCEP
ATPIII et 95.6% selon celles de l’IDF).
En somme, comparée à l’homme, la femme diabétique est plus obèse et son tour de
taille est nettement plus élevé par rapport aux valeurs seuils (ATPIII et IDF/AHA).
1.5. Caractéristiques biologiques des patients
Bilan glycémique : Nos patients ont un niveau glycémique (glycémie à jeun et hémoglobine
glyquée) très élevé comparé à celui retrouvé chez les patients diabétiques de type 2
nouvellement diagnostiqués dans les études internationales, en particulier les plus récentes
(Tableau 64). L’écart glycémique important retrouvé par Harzallah par rapport au notre est
probablement expliqué par son recrutement exclusivement hospitalier (40% ont consulté
pour acidocétose diabétique). Ceci rend moins comparable notre étude à la sienne
s’agissant de la glycémie à jeun au diagnostic du diabète. L’hémoglobine glyquée de nos
patients est nettement plus élevée que celle des patients de toutes les autres études, même
les plus anciennes comme l’étude UKPDS. Ceci témoigne d’un retard de consultation très
important, il est estimé à 7 mois en moyenne chez nos patients. Ce délai est beaucoup plus
long que celui rapporté par Harzallah (12.1±14.5 semaines) dans son étude (260).
Tableau 64 : Niveau glycémique moyen à l’inclusion de nos patients comparé aux données
de la littérature
ETUDES (ref.) ANNEE GLYCEMIE A JEUN Moy (g/l) HbA1c Moy (%) 9.1 (±2.26) h 9.3 (±2.24) f UKPDS (315) 1994 2.14 HOORN (263) 2003 1.62 8.3 (7.4‐10.4) HARZALLAH (260) 2006 3.53 ‐ SOUL‐D (264) 2013 ‐ 7.56 (± 1.90) Notre étude 2015 2.50 9.58 (±2.29) 145 -
Bilan lipidique :
o le cholestérol total : la valeur moyenne du cholestérol total reste, chez nos
patients, en deçà de 2g/l contrairement aux études Européennes (tableau 65) où elle
dépasse 2 g/l, exception faite pour l’étude SOUL-D (264) dont le taux du cholestérol total
se rapproche du nôtre. Il faut noter que cette étude anglaise est récente, le chiffre
retrouvé est probablement le résultat de la stratégie de lutte contre les facteurs de risque
mise en place au Royaume Uni ;
o le LDLc : le taux moyen du LDLc n’est pas très élevé (1.19 ± 0.34 g/l) dans
notre série en comparaison avec celui de la majorité des études internationales au
moment du diagnostic du diabète de type 2 (tableau 65) ; une thérapeutique a été,
cependant, instituée chez 70% des patients en accord avec les recommandations
européennes chez le diabétique pour un objectif thérapeutique < 1g/l (26) ;
o le HDLc : le taux moyen du HDLc de nos patients est proche de celui retrouvé
dans les études UKPDS (315), SOUL-D (264), et HOORN (263), il est bien plus bas que
celui retrouvé dans ADDITION (319), AUSDIAB (296) où le diagnostic du diabète a été
fait suite à un dépistage, et ENTRED (223) qui représente des diabétiques non
sélectionnés, affiliés à la sécurité sociale (Tableau 65). Notons que dans notre étude, le
HDLc est significativement plus bas chez l’homme que chez la femme (0.40 vs 0.45 g/l)
nous n’avons pas pu trouver une explication à cela ;
o les triglycérides : le taux moyen des triglycérides est plus bas que celui
retrouvé dans toutes les études des pays développés, qu’elles soient relatives aux
patients nouvellement diagnostiqués en médecine générale (UKPDS, SOUL-D,
HOORN) ou par dépistage (ADDITION). Nos résultats montrent que la fréquence de
l’hypertriglycéridémie franche (> 2 g/l) n’est pas très élevée chez nos patients (16.9%
des cas).
Tableau 65 : Moyennes des fractions lipidiques au moment du diagnostic du diabète sucré
dans notre étude et dans quelques études internationales
Etude (ref.) Année Chl T LDLc HDLc TG UKPDS (315) 1994 2.18 1.41 0.41 1.59 HOORN (263) 2003 2.10 1.35 0.42 1.59 AUSDIAB (296) 2007 2.29 ‐ 0.50 1.68 ADDITION (221) 2008 2.16 1.31 0.50 1.77 SOUL‐D (264) 2013 1.94 1.10 0.46 2.00 Notre étude 2015 1.91 1.19 0.43 1.53 L’analyse du bilan lipidique montre que les niveaux moyens du cholestérol total, du LDLc et
des triglycérides sont relativement plus bas que ceux retrouvés dans les études des pays
développés. En revanche nous avons un taux moyen de HDLc plus bas que ceux notés dans
les études les plus récentes comme les études SOUL-D, ADDITION et AusDiab. Il y’a un
146 manque, dans la littérature, d’études montrant les taux moyens des fractions lipidiques, chez
les patients diabétiques de type 2 nouvellement diagnostiqués, au Maghreb ou dans les
pays arabes afin de les comparer aux nôtres.
-
Le bilan rénal :
o L’albuminurie : la fréquence globale de l’albuminurie est de 19.9% chez nos
patients, son abondance est modérée (microalbuminurie) dans la majorité des cas
(19.0%). Sa présence indique, chez nos patients, un risque indépendant de mortalité
cardiovasculaire (32). Les patients présentant une macro albuminurie (0.9 %) ont un
risque rénal 10 fois plus élevé que ceux qui ont une albuminurie normale (320). Le
risque cardiovasculaire et rénal est, par conséquent, plus important chez nos patients
hommes compte tenu d’une fréquence de l’albuminurie 1.8 fois plus élevée chez eux par
rapport aux femmes ;
o La créatininémie : la fonction rénale est déterminée par la clearance de la
créatinine, celle-ci, calculée par la formule MDRD, est en moyenne à 78.9 ml/mn/1.73
m² pour une créatinine moyenne à 9.69 mg/l à l’inclusion. Cette dernière est plus élevée
chez l’homme (10.4 vs 8.4 mg/l chez la femme). Des résultats très similaires sont
rapportés par l’étude ADDITION (221) qui retrouve une créatininémie à 9.5 mg/ml en
moyenne, plus élevée chez l’homme (10.2 vs 8.5 mg/ml chez la femme). L’étude de la
clearance rénale de la créatinine montre, chez nos patients, une dysfonction rénale
(clearance < 60 ml/mn) dans 12.8 % à l’inclusion, 58.5 % d’entre eux avaient une
créatinine jugée normale et de ce fait faussement rassurante.
1.6. Le syndrome métabolique chez les patients
Après l’analyse du syndrome métabolique chez nos patients, nous constatons que :
Nos patients présentent une prévalence élevée du syndrome métabolique,
77.4% (NCEP ATPIII) et 84.5% (IDF 2005). Cette grande prévalence du syndrome
métabolique chez le diabétique de type 2 est retrouvée dans d’autres études, en effet elle est
estimée à 86% (NCEP ATPIII) dans NHANES III en 2003 (321), elle est moindre dans l’étude
UKPDS qui retrouve quant à elle 60.8% (NCEP ATPIII) et 54.1% (IDF 2005) (322). La
recherche du syndrome métabolique chez le diabétique peut être intéressante pour identifier
les diabétiques de type 2 à risque élevé de développer de la macroangiopathie (322). Quant
à sa valeur prédictive d’un risque d’évènements et de mortalité cardiovasculaires, elle n’est
pas admise par tous les auteurs (99; 322). Une intervention préventive en amont du diabète
sucré, par le dépistage et la prise en charge du syndrome métabolique serait certainement
très intéressante pour réduire l’incidence du diabète sucré et de ses complications, surtout
que ce syndrome est très fréquent (26.4% selon NCEP ATPIII) dans la population générale
de la région d’Alger-Est (323) ;
Certains déterminants du syndrome métabolique semblent être différents
entre l’homme et la femme, nous avons, en effet, constaté dans notre étude certaines
différences entre les deux sexes :
147 o
Outre la prédominance féminine du syndrome métabolique, rapportée
également dans les différentes études sus-citées, l’âge moyen des patients ayant
un syndrome métabolique, associant tous les critères, est différent pour les deux
sexes dans notre étude, il est de 55 ans pour la femme et de 48 ans pour l’homme.
Chez la femme, Il correspond à la période post ménopausique. La carence
oestrogénique, à cet âge, jouerait un rôle dans l’apparition des troubles de la
glycorégulation et de l’insulinorésistance observés (324). Une hyper androgénie
avec un taux bas de la Sex Hormon Binding Globulin (SHBG) est souvent associée
à une abondance de la graisse viscérale chez les femmes ménopausées (325). Une
SHBG basse est également associée à un syndrome métabolique cumulant tous
ses composants dans la Women’s Health Study aux Etats Unis (326). Une baisse
de la SHBG serait liée au diabète sucré (327) et aux autres facteurs de risque
cardiovasculaires (328).
o
L’association des composants du syndrome métabolique n’a pas une
répartition homogène entre les deux sexes, nous avons trouvé, en effet, que
l’association « HTA + HDLc bas » est plus fréquente chez l’homme, et « HTA + tour
de taille élevé » chez la femme. Cette différence, entre les deux sexes, dans la
présentation du syndrome métabolique est également retrouvée dans NHANES
2003-2006 où les composants sont « HTA + Hypertriglycéridémie » chez l’homme et
« Tour de taille élevé + HDLc bas » chez la femme, en plus de l’hyperglycémie
notée dans les deux sexes (329). Le syndrome métabolique se présente de
plusieurs manières selon le sexe, la tranche d’âge et l’origine ethnique, comme
montré dans cette même étude américaine. Plus d’études sont nécessaires afin de
déterminer le poids physiopathologique à donner à ces différentes associations et
leur implication dans l’apparition des complications micro et macro vasculaires dans
le diabète de type 2 (91; 322). Il est probable que certaines, d’entre elles, aient un
poids pronostique. Nous détaillerons, cette dernière partie dans le paragraphe
suivant.
1.7. Facteurs de risque cardiovasculaire
Les facteurs de risque cardiovasculaire semblent être méconnus de la population d’AinTaya. Leur dépistage reste insuffisant et non institutionnalisé. En effet, il y’a un écart
important entre ce qui est rapporté par le malade, à l’interrogatoire, et ce qui a été
effectivement retrouvé après une évaluation des facteurs de risque cardiovasculaire (partie
résultats, paragraphe 1.7, page 53), notamment pour l’hypertension artérielle (+38% en
réalité) et l’hypercholestérolémie (+12.1% en réalité). Ces données changent
significativement le nombre de facteurs de risque présents (38.8% vs 71.4% ayant 2 ou plus
facteurs cardiovasculaires en plus du diabète) et le niveau de risque cardiovasculaire de
nos patients. Nous avons étudié :
- L’hypertension artérielle est le facteur de risque cardiovasculaire le plus fréquent
(66.7%) dans notre série, sa fréquence est proche de celle retrouvée par l’étude AusDiab
(296) en 2007 (68.6%) pour des diabétiques nouvellement diagnostiqués, mais elle est plus
élevée que celle retrouvée dans l’étude HOORN (263), au moment du diagnostic du diabète
148 sucré en médecine générale (58.3%). Nous manquons de données quant à la prévalence de
l’hypertension artérielle au moment du diagnostic du diabète sucré dans les pays arabes ;
- Le niveau lipidique inadéquat est le deuxième facteur de risque après
l’hypertension artérielle :
o Le niveau de HDLc bas (< 0.40 g/l) est le risque le plus prévalent, il est
retrouvé dans 37.9%. Notre résultat montre une fréquence inférieure à celle
retrouvée (65.2%) par Harzallah (260). Le taux moyen du HDLc chez nos
patients est plus bas que celui des patients nouvellement diagnostiqués dans
des études récentes faites dans des pays développés (voir tableau 65). Les
hommes ont plus souvent un HDLc bas que les femmes (47% vs 32.7%), la
différence est statistiquement significative. Nos diabétiques sont, par
conséquent, plus exposés à un phénotype pro-oxydant et inflammatoire dû à
la perte du rôle protecteur du HDLc (330) ;
o Le niveau de LDLc élevé est retrouvé dans 32.4% (LDLc ≥ 1.30 g/l). Des taux
supérieurs à 1.60 g/l sont peu fréquents dans notre étude (12.9%).
Le tabagisme actif a, dans notre série, la fréquence la plus basse (18.3%)
comparée aux études faites dans les pays développés, elle est de 31 % dans UKPDS
(137), 25.3% dans SOUL-D (264), 27% dans ADDITION (221). La proportion de fumeurs
actifs parmi les hommes est, cependant, plus élevée dans notre étude (45.1%) que
dans UKPDS (331) et ADDITION (221) où, elle est respectivement de 32% et 29%, en
revanche, elle est plus basse que celle retrouvée par Harzallah qui note 71.3% de
tabagisme actif parmi les hommes (260) ;
- Les autres facteurs de risque cardiovasculaire : la sédentarité (89.6%), l’obésité
(31.8%) et l’obésité abdominale (62.1% selon NCEP ATPIII) sont très fréquentes dans notre
étude, particulièrement chez la femme, et témoignent d’un environnement obésitogène pour
nos patients. Notre échantillon n’est que le reflet de l’état de la population du secteur
sanitaire, où la fréquence de l’obésité (33.6%), de l’obésité abdominale (63.5%), chez les 4070 ans sont à des taux alarmants (57) comparés à la moyenne nationale (20% et 36%
respectivement) (22). L’obésité qui touche nos patients, et la population générale du secteur
sanitaire, est en rapport avec la sédentarité (> 80%) qui sévit dans la région (57). Sa
fréquence est proportionnelle au temps passé devant la télévision dans notre pays (22) ;
- Le risque cardiovasculaire : 93% de nos patients présentent au moins un FDR en
plus du diabète sucré, ils sont classés d’emblée très haut risque cardiovasculaire, selon les
recommandations de l’ESC de 2012 (332). Nous avons choisi l’équation de Framingham
2001 pour calculer le risque coronarien de nos patients, en raison d’un recul important, de la
facilité de son utilisation. Elle permet, également, de nuancer le niveau de risque coronarien
chez le diabétique, ce qui nous évite d’homogénéiser cette population. Cette équation sousestime le risque chez la femme mais notre objectif, dans cette étude est, plus, d’apprécier les
variations du niveau de risque coronarien que de connaitre le risque absolu exact de nos
patients.
149 Le risque coronarien moyen à 10 ans a été estimé à 20 % dans notre série, il augmente
avec l’âge, le nombre de facteurs de risque cardiovasculaires et le nombre de critères du
syndrome métabolique (plus significative chez la femme). Des associations précises des
critères du syndrome métabolique semblent avoir un poids pronostique chez nos patients,
L’association la plus délétère en matière de risque coronarien chez eux est « HTA + HDLc
bas ± Triglycérides Bas », la même constatation est rapporté dans l’étude Grecque de
Protopsaltis (333), qui retrouve, avec la même association, une mortalité plus élevée et des
évènements coronariens plus fréquents, chez des diabétiques de type 2 ayant un syndrome
métabolique, sans maladie cardiovasculaire connue. La composition « diabète +TG élevé +
TT élevé » est associé à la mortalité la plus élevée pour Guize (334), dans une population
française, ayant un syndrome métabolique, de 40,000 sujets.
Synthèse des commentaires sur les facteurs de risque cardiovasculaire :
L’hypertension artérielle et un niveau de HDLc bas sont les facteurs du risque
cardiovasculaire les plus fréquents dans notre série, mais cette constatation n’est pas
spécifique à nos diabétiques. Ces deux facteurs de risque sont également classés en tête
dans la population générale, avec des fréquences respectives de 37.1% et 27.9% dans
l’étude de Ain-Taya (57), de 32.7% et 22.8% dans l’étude de Boukli- Hacène à Tlemcen
(335) et de 42.8% et 30 % dans une étude dans la région Afrique/ Moyen-Orient à travers 14
pays (336). La répartition des facteurs de risque est différente selon le sexe, les hommes sont plus
tabagiques, ont plus fréquemment un HDLc < 0.40 g/l que les femmes qui, elles, sont plus
obèses, plus sédentaires et ont plus d’hypercholestérolémie.
150 1.8. Comorbidités associées au diabète à l’inclusion
1.8.1. L’insuffisance rénale aiguë
L’insuffisance rénale aiguë présente chez 7.5% des patients à l’inclusion est un facteur
favorisant l’apparition ou la progression d’une maladie rénale chronique (337). La
déshydratation aiguë en est la cause principale chez nos patients. Il est important de signaler
qu’une cause iatrogène est retrouvée dans 16.7% des cas d’insuffisance rénale aiguë.
1.8.2. La parodontopathie
La maladie parodontale est très fréquente chez les patients diabétiques (69.1% chez nos
patients) à telle enseigne qu’elle est désignée comme la sixième complication majeure du
diabète selon l’étude longitudinale menée par Löe (338) de l’état parodontal de plus de 2000
indiens Pima, diabétiques de type 2.
Les anomalies stomatologiques chez nos patients sont quasi constantes (96.3%) l’hygiène
bucco-dentaire est très insuffisante et le tarte est très fréquent (83.2%) à l’examen buccal. Le
tartre est considéré comme le point de départ de la parodontopathie, il est prouvé qu’en
l’absence de brossage, il y’a une prolifération des germes saprophytes (gram+) sur la plaque
dentaire provoquant une gingivite chronique (présente chez 69.1% de nos patients). La
progression du tartre en sous gingival confère à l’infection plus de gravité, ce qui aboutit à
une destruction des tissus qui entourent et maintiennent les dents (339). Ces dernières
deviennent
plus mobiles et nécessitent souvent leur extraction. Ce tableau de
parodontopathie sévère est présent chez 37.9% de nos patients. On retrouve 12.8 % de
patients complètement édentés par le même processus. Nos résultats sont concordants
avec ceux de l’enquête d’Ammenouche-Abtroun (340) qui retrouve une atteinte parodontale
étendue, sévère avec une mobilité dentaire chez 50 % de diabétiques non sélectionnés et
une perte dentaire chez environ 25% des cas..
Le niveau glycémique est très élevée à l’inclusion (glycémie à jeun à 2.50 g/l et HbA1c à
9.58% en moyenne) pourrait expliquer la sévérité des lésions parodontales chez nos
malades (341). Cette sévérité des lésions serait due à une sur-activation cytokinique,
conséquence d’une réponse inflammatoire monocytaire exagérée (342) et à une activation
de la production de cytokines médiée par la voie des produits de glycation avancées chez le
diabétique (343).
1.8.3. Troubles cognitifs et syndrome dépressif
Les troubles cognitifs, retrouvés dans 17.1%, sont probablement sous-estimés dans notre
série car ils ont concerné un seul aspect, la mémoire. Certaines particularités sont
retrouvées chez nos patients souffrant des troubles cognitifs, en comparaison à ceux qui
n’en sont pas porteurs :
-
Les plaques carotidiennes sont significativement plus fréquentes au doppler (66.7%
vs 35.2%). Les troubles cognitifs, dans ce cas, seraient le corolaire de micro-infarctus
cérébraux (ou d’infarctus plus grands) secondaires à des micro-emboles dont
l’origine serait des plaques localisées sur les carotides (344) ou sur des artères
intracérébrales (345) ;
151 -
la macroangiopathie est significativement plus fréquente en cas de troubles cognitifs
(34% vs 14.6%). Elle
jouerait un rôle central dans ce qui est qualifié
d’«encéphalopathie diabétique » définie comme l’impact sur le cerveau et sur la
cognition des anomalies vasculaires et métaboliques du diabète de type 2 par le
groupe d’étude de l’encéphalopathie diabétique d’Ultrecht (346) ;
-
la microangiopathie est également significativement plus fréquente en cas de
troubles cognitifs (53.8% vs 31.1%). Son implication dans l’apparition des lésions
cérébrales fait l’objet de nombreuses études mais son rôle exact n’a pas encore été
bien défini (346; 347). Quelques éléments laissent, supposer qu’il existe un lien entre
les atteintes micro vasculaires cérébrales et le déclin cognitif, en effet :
o
l’albuminurie moyenne est significativement plus élevée chez nos patients ayant
des troubles de la cognition (tableau 19) et sa présence indiquerait une
accélération du déclin cognitif selon les données du groupe d’étude sur
l’encéphalopathie diabétique d’Utrecht (347). Par ailleurs, l’abondance de
l’albuminurie est inversement proportionnelle à la taille du cerveau et à
l’abondance de la substance grise dans l’American-African Heart Study (348) ;
o
la rétinopathie diabétique, quant à elle, est prédictive d’un déclin cognitif dans
l’étude ACCORD-MIND (349).
Le syndrome dépressif est retrouvé chez 13.8% de nos patients. Notre chiffre est proche
de celui retrouvé dans la World Health Survey de l’OMS qui note dans 7.9% des cas en
moyenne (de 0.4% à 38%) des symptômes dépressifs chez les diabétiques (350). Nous ne
retrouvons pas de prédominance féminine comme relaté par Roy (351) dans une revue de la
littérature en 2012. D’autres comorbidités sont associées au syndrome dépressif (24.3%)
dans notre série, nous retrouvons, le plus souvent, une hypothyroïdie. Contrairement aux
troubles cognitifs, nous ne notons aucun lien statistiquement significatif entre la dépression
et les complications dégénératives du diabète.
1.8.4. Endocrinopathies, maladies générales et néoplasies
Les dysthyroïdies infra-cliniques, en particulier l’hypothyroïdie (6%), sont les plus
fréquemment associées au diabète sucré. Elles sont plus prévalentes chez la femme mais
sans signification statistique. L’origine auto-immune n’a pas été recherchée chez nos
patients.
Les maladies dysimmunitaires sont représentées essentiellement par le psoriasis (2.7%) et
la polyarthrite rhumatoïde (1%). Nous avons constaté une fréquence élevée d’évènements
cardiovasculaires chez les patients (n=3) ayant une polyarthrite rhumatoïde active (2 patients
sur les 3 sont décédés de complications cardiovasculaires). Cette sévérité de
l’athérosclérose a été notée par certains auteurs (242). Elle est probablement due à
l’instabilité des plaques d’athérome dans la polyarthrite rhumatoïde (352) ce qui
augmenterait le nombre d’évènements coronariens et de morts subites (353).
La néoplasie est retrouvée dans près de 2% dans notre série. Nous retrouvons, notamment,
les cancers du sein et du colon, décrits comme 1.5 fois plus incidents dans le diabète sucré
que dans la population générale, mais le mécanisme exact de cette association demeure
incompris à l’heure actuelle (241). Plus d’études sont nécessaires pour définir cette relation.
152 1.9. Complications à type de microangiopathie
Le diagnostic des complications microvasculaires est établi sur un ensemble de critères
décrits dans la partie méthode (paragraphe 7.2.). La spécificité des lésions de rétinopathie
permet la certitude du diagnostic à l’examen de la rétine, cependant le diagnostic de
neuropathie repose sur un faisceau d’arguments cliniques et électrophysiologiques (117).
L’histologie rénale, par contre, permet de déterminer de façon précise les lésions rénales (31) suspectées cliniquement et biologiquement.
La microangiopathie a été retrouvée, dans notre série, chez 34.8% des cas selon les
critères diagnostiques utilisés. Elle a été écartée dans 34.8%. Dans les 30.4% restant, tous
les critères n’ont pas été réunis, définissant, ainsi, une population « intermédiaire ». Ceci est
particulièrement vrai pour la neuropathie et la néphropathie diabétique pour lesquels le
diagnostic est posé selon le degré de probabilité.
1.9.1. La rétinopathie diabétique
La fréquence de la rétinopathie diabétique au moment du diagnostic du diabète sucré, dans
notre série, est de 8.7%. Elle est proliférative dans 1.3% et s’accompagne d’une
maculopathie dans 0.3%. La comparaison de nos résultats avec ceux des études
internationales, au diagnostic du diabète sucré (Tableau 66), montre que la rétinopathie
diabétique est aussi fréquente, dans notre étude, que dans celle de Harzallah en 2006, qui
retrouve 8% (260), mais notre chiffre est en deçà de ceux retrouvés par Barkat (104) qui est
de 25% pour les diabétiques de type 2, non insulinés ayant moins de 5 ans de diabète. Cet
écart important avec l’étude de Barkat pourrait s’expliquer par le fait que les diabétiques
consultants en ophtalmologie ont été recrutés dans un cadre spécialisé.
Tableau 66 : Prévalence de la rétinopathie diabétique, données de la littérature
Etude (référence)
Année
Méthode
Prévalence (%)
WESDR (354)
1992
Photographie rétinienne
20.8
UKPDS (355)
2001
Photographie rétinienne
36.6
AUSDIAB (356)
2003
Photographie rétinienne
6.2
HARZALLAH (260)
2006
Ophtalmoscopie
8
ADDITION-Denmark (357)
2009
Photographie rétinienne
6.8
BARKAT (104)
2010
Ophtalmoscopie
25*
SOUL-D (264)
2013
Photographie rétinienne
16.6
Notre Etude
2015
Ophtalmoscopie
8.7
* Il s’agit de patients diabétiques de moins de 5 ans non insulinés
Il existe, cependant, une grande disparité entre les résultats. La comparaison directe de ces
données avec les nôtres reste difficile en raison de différences non négligeables dans les
méthodologies (méthode de dépistage, critères diagnostiques) et les caractéristiques des
populations étudiées (Ethnicité, l’âge des patients, type du diabète). Nos résultats sont,
cependant, probablement sous-estimés au vu de la technique de dépistage utilisée
153 (ophtalmoscopie conventionnelle) qui offre une sensibilité limitée (34 à 65%) par rapport aux
techniques de photographie (sensibilité de 78 à 98%) du fond d’œil (358; 359) qui sont
actuellement recommandées (360; 361) et largement utilisées dans les études
épidémiologiques pour le diagnostic de la rétinopathie diabétique.
Dans notre étude les patients ayant une rétinopathie diabétique proliférative ont une
glycémie à jeun, une HbA1c, une tension artérielle systolique et une albuminurie
significativement plus élevées en comparaison aux patients sans rétinopathie (Tableau 20).
Nos données sont comparables, à ceux d’UKPDS (266) où la rétinopathie diabétique est
corrélée positivement à l’hyperglycémie à jeun, à l’hypertension artérielle systolique et
diastolique. L’étude AusDiab (356) retrouve quant à elle une hémoglobine glyquée et une
tension artérielle systolique plus élevées en cas de la rétinopathie. L’étude WESDR (265) a
montré une corrélation entre la sévérité de la rétinopathie et la présence d’une protéinurie.
La présence de la rétinopathie diabétique témoigne d’un retard de diagnostic, chez nos
patients. Il est estimé de 9 et 12 ans dès lors que la rétinopathie devient détectable (354)
Nous retrouvons une relation statistiquement significative entre la présence d’une
rétinopathie diabétique et la fréquence de l’albuminurie (Tableau 20). La présence de
l’atteinte rétinienne a été un critère décisif dans le diagnostic présomptif de la néphropathie
diabétique en présence d’une albuminurie (31). L’analyse des anomalies vasculaires du fond
d’œil chez le diabétique est une fenêtre directe sur l’état microvasculaire global de
l’organisme pour de nombreux auteurs. Ces anomalies vasculaires rétiniennes sont
corrélées positivement à la présence d’une ischémie secondaire à la dysfonction de la
microcirculation coronarienne dans l’étude MESA (362) et cérébrale dans une étude du
groupe de médecine vasculaire d’Amsterdam (363). Dans notre étude, il est intéressant de
noter un lien statistiquement significatif entre la rétinopathie diabétique et la positivité des
épreuves d’ischémie à l’effort (p=0.047). Il reste, néanmoins, à préciser la prédiction
d’évènements coronariens ou cérébraux en cas de rétinopathie diabétique.
1.9.2. La neuropathie diabétique
La neuropathie diabétique, périphérique et autonome, est à l’origine d’une morbi-mortalité
élevée (364) et d’une altération considérable de la qualité de vie (365). Il s’agit d’une
pathologie complexe dont la pathogénie et l’histoire naturelle exactes sont peu connues. Des
études récentes ont montré l’implication de facteurs métaboliques autant que vasculaires, à
tous les stades de la neuropathie (366).
1.9.2.1. La neuropathie périphérique
Epidémiologie : la neuropathie périphérique diabétique est la plus fréquente des
complications microvasculaires (30.9%) dans notre série. La différence entre les deux sexes
n’est pas significative. Une douleur neuropathique est retrouvée chez 50% d’entre eux, elle
est significativement plus fréquente chez la femme.
Comparée aux données épidémiologiques nationales, régionales et internationales
(Tableau 67), en tenant compte de la méthode diagnostique utilisée dans les différentes
études, la prévalence de la neuropathie périphérique chez nos patients se rapproche de
celles retrouvées dans l’étude UKPDS (367) et l’étude HOORN (263). En revanche, elle est
154 plus élevée que celle retrouvée dans les études SOUL-D (264), AUSDIAB (368), NHANES
(316) et l’étude de Harzallah (260). Contre toute attente, la fréquence de la neuropathie
diabétique chez nos patients est équivalente à celle retrouvée dans l’étude ADDITION (369)
et est plus basse comparée à celle de l’étude PROMISE (370). Les patients diabétiques de
ces deux études ont vu leur diabète dépisté de manière ciblée, ils sont, par conséquent
supposés être à un stade du diabète plus précoce que les nôtres. Plus encore, nos patients
ont moins de neuropathie diabétique que ceux qui ont une intolérance au glucose dans
l’étude PROMISE (Tableau 67). La même constatation est retrouvée dans l’étude KORA F4
(113) où la prévalence de la neuropathie est de 23.9% et 16.1% respectivement pour le pré
diabète et le diabète méconnu.
Tableau 67 : Prévalence de la neuropathie diabétique périphérique, données de la littérature
Année Durée du Diabète sucré Moyen diagnostique Prévalenc
e (%) HOORN (263) 2003 au diagnostic Monofilament 48.3 AUSDIAB (368) 2003 au diagnostic/dépistage ‐ 6.9 UKPDS (367) 2004 au diagnostic Sens. Vibra et/ou reflexes absents 36 (h) 21 (f) NHANES (316) 2006 au diagnostic/dépistage Monofilament 21.5 HARZALLAH (260) 2006 au diagnostic Sensibilité (‐) et/ou reflexes MI absents 24.3 DIABCARE‐Alg (141) 2010 DT2 (86.1%) + DT1/ 10 ans ‐ 44 ADDITION (369) 2011 au diagnostic/dépistage sens. vibratoire et/ou sens. coton 34.8 SOUL‐D (264) 2013 au diagnostic Sens. vibratoire 10.1 A1CHEIVE‐ (371) Afr du nord 2013 11.5 ans ‐ 37.9 2015 pré diabète/
Diabète dépisté (ciblé) MNSI > 2 49/50 PROMISE (370) Notre étude 2015 au diagnostic MNSI score ≥ 2.5 Monofilament sens. Coton/vibratoire Reflexes absents 30.9 48.0 32.7/23.9 21.4 155 Nos résultats, se rapprochent de ceux retrouvés dans les études DIABCARE-Algérie (141)
et A1cheive Afrique du Nord (371) faites chez des patients diabétiques de type 2 ayant une
durée du diabète, respectivement, de 10 et 11.5 ans en moyenne. Cela suggérerait que nos
patients ont un retard diagnostique important. Nous ne saurons, néanmoins, expliquer
pourquoi nos diabétiques qui sont supposés avoir un retard diagnostique, ont, autant de
neuropathie périphérique que les diabétiques ayant eu un dépistage ciblé et moins de
neuropathie que les patients intolérants au glucose. D’autres études seront nécessaires pour
tenter de comprendre l’histoire naturelle de la neuropathie diabétique qui semble être
complexe. Un mauvais équilibre glycémique, un âge avancé et une longue durée du diabète
ne semblent pas être les seuls déterminants de cette complication. Des facteurs de risque
cardiovasculaires ont été récemment incriminés dans la pathogénie de la neuropathie
diabétique (118) ce qui expliquerait sa fréquence élevée au stade d’intolérance au glucose.
Les patients non classés sont les patients qui présentent un examen de la sensibilité
perturbé mais qui ne remplissent pas les conditions du diagnostic de neuropathie
périphérique (MNSI ≥ 2.5). Il s’agit d’une population intermédiaire chez qui la neuropathie
périphérique est possible. Cette population traduit bien la difficulté d’un classement
dichotomique de nos patients (ceux qui « ont » et ceux qui « n’ont pas » de neuropathie
périphérique).
L’analyse des caractéristiques de ces patients montre qu’ils ont un âge moyen équivalent à
celui des patients sans neuropathie périphérique et ils présentent une douleur neuropathique
dans 33.7%. L’examen clinique est pauvre (MNSI < 2.5), l’anomalie principale est une
insensibilité au chaud et à la douleur (82.6%), le reflexe achilléen et la sensibilité vibratoire,
éléments cliniques, actuellement importants dans le diagnostic de neuropathie périphérique
(372; 367), étaient normaux.
Nos patients inclassés présentent des caractéristiques cliniques compatibles avec le
diagnostic de « neuropathie des petites fibres » (373). Cette hypothèse est d’autant plus
probable que ces patients ont significativement plus de rétinopathie, de neuropathie
autonome et de maladie rénale chronique que les patients qui ont un examen clinique
normal (Figure 11). La confirmation de ce diagnostic est basée non pas sur la vitesse de
conduction nerveuse mais sur le comptage de la densité des fibres nerveuses
intradermiques à la biopsie cutanée (117; 374).
La neuropathie des petites fibres est méconnue dans les études épidémiologiques. Toutes
les méthodes diagnostiques utilisées (Tableau 67), servent à rechercher une anomalie des
grosses fibres nerveuses (117). Le système de scorification clinique (MNSI) offre, à cet effet,
une bonne sensibilité (277; 375). Tous les moyens diagnostiques validés, à ce jour,
permettent le diagnostic de neuropathie diabétique « avérée », mais ils ont l’inconvénient de
diagnostiquer la neuropathie à un stade tardif où les lésions sont irréversibles. Un diagnostic
plus précoce permettrait une action préventive qui viserait à empêcher l’installation définitive
des lésions nerveuses. Sachant que les premières touchées sont les petites fibres (de type
C), la population intermédiaire, décrite dans notre étude, prend toute son importance par le
fait qu’elle présente très probablement une forme précoce de neuropathie diabétique,
réversible avec une thérapeutique multi-interventionnelle (376).
156 Cependant le problème de diagnostic précoce de neuropathie diabétique périphérique se
pose car une mesure clinique objective de l’atteinte des petites fibres est difficile. L’examen
neurologique seul n’est pas toujours reproductible même s’il est fait par des experts (377), ce
qui diminue quelque peu de sa valeur. Par ailleurs, la certitude diagnostique repose sur un
examen invasif (biopsie cutanée) (374) qu’il est difficile d’utiliser dans les études de
dépistage. Une nouvelle technique de biomicroscopie, la microscopie confocale cornéale
(115), non invasive, pourrait compléter l’examen clinique. Elle permet de constater, très
précocement, une perte de fibres nerveuses, qui soutiendrait ainsi le diagnostic de
neuropathie des petites fibres.
1.9.2.2. La neuropathie autonome
La neuropathie autonome, toutes localisations confondues, est présente dans 18.9% des cas
de notre série. Elle est associée de manière significative à la neuropathie périphérique
qu’elle soit très probable ou possible (patients inclassés). Il y’a peu de données
épidémiologiques valides, publiées sur le sujet, en dehors de la neuropathie autonome
cardiaque dont le diagnostic recommandé est basé sur des critères objectifs, et
suffisamment reproductibles (117).
¾ La neuropathie autonome cardiaque
La Neuropathie Autonome Cardiaque, est présente chez 10.1% de nos patients, les deux
sexes sont touchés de manière égale. Les études épidémiologiques sur la neuropathie
autonome cardiaque chez le diabétique nouvellement diagnostiqué sont peu nombreuses,
aussi bien locales qu’internationales. L’étude de Ratzmann en Allemagne (378) retrouve
cette complication dans 12.6 % des diabétiques de type 2 nouvellement diagnostiqués, ce
qui très proche de notre résultat. Par ailleurs, l’étude ADDITION-Denmark (379) retrouve
deux fois plus de NAC (22.6%), que dans notre série, 6 ans après le diagnostic du diabète
par dépistage ciblé. L’étude multicentrique française de Valensi (380) note, quant à elle,
45.4 % de neuropathie autonome cardiaque chez des diabétiques de type 2 ayant une durée
du diabète de 6.3 ans en moyenne. Il est, cependant, difficile de comparer ces différentes
études à la nôtre, car les populations sont différentes, et même si les méthodes
diagnostiques, recommandées (123), ont été respectées, il y a des différences dans les
valeurs référentielles normales utilisées, selon l’âge, pour l’interprétation des résultats, qui
ne sont pas standardisées (381). Le choix des valeurs référentielles normales a été difficile,
pour notre série, en l’absence de standards nationaux.
Nos patients avaient dans plus de 80 %, une seule épreuve perturbée suggérant une
neuropathie autonome cardiaque débutante. Plus de la moitié d’entre eux (54.2%) avaient
une hypotension orthostatique associée, cette dernière est considérée comme un signe de
dysautonomie cardio-vasculaire sévère et supposé être le dernier signe à apparaitre (123).
L’hypotension orthostatique manque, cependant, de sensibilité dans le diagnostic de
neuropathie autonome cardiaque (382) sa valeur diagnostique est plus grande quand elle
s’associe à une autre localisation (123). Dans notre cas, l’hypotension orthostatique est
associée de manière significative à d’autres localisations neuropathie autonome en dehors
de la dysfonction érectile.
157 ¾ La neuropathie autonome vésicale
La neuropathie autonome vésicale est notée chez 5 % de nos patients, sans différence
significative entre les sexes. Notre prévalence est basse comparée à celle retrouvée dans la
littérature (25%) pour les diabétiques de type 2 (383), en fait, notre résultat serait plus
proche, de cette dernière, si on se basait sur les signes du bas appareil urinaire (21.7%)
notés à l’interrogatoire. La comparaison est, cependant, difficile car les critères
diagnostiques de la dysfonction vésicale, n’étant pas standardisés (117), diffèrent selon les
études.
Notre fréquence est certainement sous-estimée car nous avons recherché la classique
vessie hypo-active dans notre travail, essentiellement par la mesure du résidu post
mictionnel. Il est connu que cette forme de cystopathie diabétique est tardive et que d’autres
anomalies urodynamiques sont plus fréquentes, tel que l’hyperactivité du détrusor retrouvée
dans 55% de la série de Kaplan (384) ou une perte de la coordination entre le sphincter
externe et le détrusor retrouvée dans 31.7% dans l’étude de Kitami (126).
La principale difficulté que nous avons rencontrée, dans l’étude de la neuropathie autonome
vésicale, est l’absence, à ce jour, de recommandations concernant son diagnostic, pour des
études de dépistage (117). Il n’y a pas, non plus, de recommandations concernant la limite à
partir de laquelle le volume résiduel urinaire est anormal. Il existe un consensus pratique en
urologie pour considérer qu’un RPM normal est < 50 ml, et que le RPM minimal pathologique
est compris entre 50 et 100 ml inclus (385). La valeur limite utilisé (90ml) dans notre étude
pour le diagnostic de cystopathie autonome est un choix arbitraire, il représente environ 20
% de la capacité vésicale (400 à 500 ml) considérée comme physiologique.
¾ La dysfonction érectile
La dysfonction érectile est retrouvée dans 51.6% des cas de notre série, ces patients sont
significativement plus âgés (56.9 ans en moyenne). La fréquence rapportée dans la
littérature chez des diabétiques non sélectionnés oscille entre 35 à 90% (383), elle est de
51.3% dans NHANES 2001-2002 (386) chez des diabétiques âgés de plus de 18 ans et de
27% chez des diabétiques de type 2, ayant moins de 5 ans de diabète, dans l’étude de
Fedele en Italie (387) ce qui est en deçà de nos résultats. Ces études sont difficilement
comparables à la nôtre en raison des différences dans la méthodologie et de la population
étudiée.
L’origine du trouble de l’érection chez le diabétique est multifactorielle, il est par conséquent
difficile d’affirmer l’existence d’une seule étiologie. Dans notre étude, on retrouve une
dysautonomie dans 26.5%, ce chiffre n’est pas très élevé comparé à celui notée dans l’étude
de Fedele (387) qui retrouve 70%, mais ses patients avaient un diabète de type 2 évoluant
depuis plus de 10 ans, dans la moitié des cas. Nous avons retrouvé d’autres facteurs
étiologiques, en particulier, un niveau glycémique élevé (HbA1c moyenne à 10.2%). Sachant
qu’un mauvais équilibre glycémique soumet à un risque deux fois plus élevé de troubles de
l’érection par rapport aux diabétiques équilibrés (387) et 8 fois plus par rapport au non
diabétiques (386), l’amélioration du niveau glycémique pourrait avoir un impact positif sur ce
trouble.
158 En accord avec les données de la littérature (387; 388), nous retrouvons un lien
statistiquement significatif entre la dysfonction érectile et la neuropathie autonome (p=0.004),
la microangiographie (p=0.003), la maladie rénale chronique (p=0.001) et le syndrome
dépressif (p=0.009). De manière inattendue, la macroangiopathie, notamment l’AOMI et
l’ischémie myocardique, n’est pas associée à la dysfonction érectile, chez nos patients
(Tableau 26), pourtant l’athérosclérose, mesurée par ultrasonographie (Tableau 26), est
significativement plus fréquente chez nos patients souffrant de ce trouble sexuel. Ce résultat
est similaire à celui de l’étude de Foresta (389) qui retrouve, notamment, un flux doppler,
significativement plus bas, au niveau de l’artère pénienne chez ces patients. L’absence de
lien avec l’ischémie myocardique, en dépit de la présence d’une athérosclérose, pourrait
s’expliquer par le fait que la dysfonction érectile soit, davantage, un facteur prédictif
d’évènements cardiovasculaires. Ce fait a été montré par Montorsi (390) dans son étude où
le trouble sexuel précède de 3 ans les symptômes coronariens. Il a, également, été
confirmée dans l’étude ADVANCE (391) chez des diabétiques de type 2, après un suivi de 5
ans, et dans une méta-analyse récente de Vlachopoulos (392).
Le lien entre la dysfonction érectile et les évènements coronariens n’est cependant, pas
complètement élucidé chez le diabétique, de nombreux facteurs, autres que l’athérosclérose,
ont été incriminés dans la physiopathologie de la dysfonction érectile et de la maladie
cardiovasculaire (129) tels que la dysautonomie, la dysfonction endothéliale ou
l’inflammation chronique infra-clinique. Une grande fréquence de la médiacalcose
(statistiquement significative) est retrouvée chez nos patients avec une dysfonction érectile
mais son poids physiopathologique et pronostique n’est pas connu. Il y’a un manque
d’études sur une telle association dans la littérature.
1.9.3. La maladie rénale chronique
Le diabète sucré est la première cause du traitement par dialyse, dans le monde (131; 138).
Il représente, en Algérie, 30 % des patients dialysés dans la région d’Alger en 2006 (393) et
entre 11 et 18 % dans d’autres pays d’Afrique du nord comme la Tunisie, le Maroc et
l’Egypte (133). Le dépistage de la maladie rénale chronique est fondamental chez le
diabétique, afin de mettre en place les moyens permettant de ralentir la progression de la
l’insuffisance rénale vers le stade terminal (150).
La maladie rénale chronique telle que définie par KDIGO est retrouvée dans 24.6% des cas
de notre série. Nôtre résultat est très proche de celui de NHANES 1999-2006 (394) qui note
une MRC, dans 24.1%, après ajustement de l’âge et de l’ethnicité, chez des diabétiques de
type 2 non connus, âgés de plus de 20 ans. Au moment du diagnostic du diabète sucré, la
plupart des études rapportent des prévalences de l’albuminurie ou de l’insuffisance rénale,
sans préciser la fréquence de la maladie rénale chronique. C’est la raison pour laquelle nous
ne pouvons pas comparer nos résultats avec ceux de la littérature.
Le diagnostic de néphropathie diabétique, chez nos patients, a été probabiliste (31). L’étude
des causes possibles de la maladie rénale chronique, est le résultat d’un bilan individualisé
comme décrit dans le chapitre méthode (paragraphe 7.2.3.3.). Quatre patients ont eu une
biopsie rénale. La preuve histologique de la glomérulosclérose diabétique a été apportée
dans 2 cas. Ces patients ont été classés « néphropathie diabétique très probable » compte
tenu de leur nombre très restreint. Les deux autres avaient une néphropathie autre que
diabétique.
159 1.9.3.1. Les marqueurs de la maladie rénale chronique
Les marqueurs de la maladie rénale chronique, selon les recommandations, sont
l’albuminurie et l’insuffisance rénale chronique. Nos patients ont été classés suivant ces
deux paramètres afin de déterminer leur statut rénal.
Dans notre étude, l’albuminurie est présente dans 19.9%. Elle est modérée
(microalbuminurie) dans 19% et sévère (macro albuminurie) dans 0.9% des cas. Elle est
plus fréquente chez l’homme dans notre étude (p=0.032). La comparaison avec les données
de la littérature (Tableau 68) montre que notre prévalence se rapproche de celle des études
ADDITION (221), AUSDIAB (395) et SOUL-D (264) tandis qu’elle est plus basse que dans
les études NHANES (394) et HOORN (263), cette différence peut être due au fait que dans
ces deux dernières études, le dépistage de la maladie rénale chronique a été réalisé sur un
seul prélèvement urinaire et sanguin. Le délai de 3 mois, nécessaire pour vérifier la
persistance de la dysfonction rénale, n’a pas été respecté. La prévalence de l’albuminurie
peut avoir été surestimée. Les patients de l’étude ADDITION, enrôlés après un dépistage
ciblé, sont à un stade plus précoce de la maladie que nos patients, pourtant la prévalence de
l’albuminurie dans cette étude se rapproche de la nôtre et est aussi fréquente chez l’homme
que chez la femme. L’explication est probablement en relation avec la population étudiée,
celle de l’étude ADDITION a, à la base, plus de facteurs de risque de développer une
albuminurie, il y’a plus d’hommes, l’âge moyen des patients est près de 60 ans, il y’a plus
d’obésité et plus de tabagiques notamment chez les femmes, par rapport à notre étude. En
revanche, nos résultats sont beaucoup plus élevés que ceux retrouvés dans UKPDS (137).
La prévalence de l’albuminurie pourrait avoir été sous-estimés, dans cette étude, en raison
de la limite définissant la microalbuminurie qui est plus élevée que la nôtre (ACR ≥ 50 mg/g).
Cependant même avec une majoration de 20 ou 30 % des chiffres retrouvés dans l’étude
UKPDS (due à la congélation des urines avant le dosage de l’albuminurie), notre prévalence
de l’albuminurie demeure trop élevée, elle est équivalente à celle retrouvée dans cette même
étude après un suivi de 5 à 10 ans (7.3% au moment du diagnostic, 17.3 % après 5 ans,
24.9% après 10 ans). Ces constatations suggèrent que nos patients découvrent leur diabète
5 à 10 ans plus tard que les patients de l’étude UKPDS.
Sur le plan régional, les études de Harzallah (260) en Tunisie et d’Herman (396) en Egypte
retrouvent, chez des patients nouvellement diagnostiqués, des prévalences de l’albuminurie
un peu plus élevées que la nôtre (Tableau 68). La néphropathie clinique (macro albuminurie)
est particulièrement fréquente chez les diabétiques méconnus dans l’étude Egyptienne par
rapport à notre étude. Des différences dans la méthodologie de ces séries pourraient
expliquer cet écart important, l’étude de Harzallah a un biais de recrutement puisque ses
patients sont hospitalisés pour une complication, en revanche celle de Herman est une étude
épidémiologique sur un échantillon représentatif mais a l’inconvénient des études
transversales, le patient n’étant pas suivi, le caractère permanent de l’albuminurie ne peut
pas être confirmé. Nous n’avons pas retrouvé, par ailleurs, d’études Algériennes rapportant
la prévalence de l’albuminurie chez des diabétiques nouvellement diagnostiqués.
160 Tableau 68 : Prévalence des marqueurs de la maladie rénale chronique dans les études
internationales
Année Durée du diabète HERMAN (396) 1998 Au Dc / dépistage UKPDS (137) 2003 Au Dc 7.3 HOORN (263) 2003 Au Dc AUSDIAB (395) 2004 Au Dc / dépistage HARZALLAH (260) 2006 Au Dc ADDITION (221) 2008 Au Dc/ dépistage 18.4 NHANES 1999‐2006 (394) 2010 Au Dc/ dépistage SOUL‐D (264) 2013 Au Dc MALEK (307) 2013 Au Dc / dépistage ‐ Notre étude 2015 Au dc 19 Etude (ref.) Albuminurie modérée (%) Albuminurie sévère (%) IRC (%) CKD (%)
‐ ‐ 0.4 0 ‐ 26.7 ‐ ‐ ‐ 15.9 1.3 ‐ ‐ ‐ ‐ ‐ ‐ 29.2 3.3 16.3 41.7 15.4 ‐ ‐ ‐ ‐ 15 ‐ 0.9 7.8 24.6 21.9 6.8 24.3 L’albuminurie abondante (ACR > 300mg/g) n’est pas très fréquente chez nos patients
(0.9%). Il est important de noter que dans un cas, le diabète a été révélé par une
glomérulosclérose diabétique typique de Kimmelstiel Wilson au stade néphrotique avec déjà
une insuffisance rénale chronique. Ce cas historique, dans la région sanitaire la plus
médicalisée de notre pays (293; 294), nous rappelle la nécessité du dépistage du diabète et
l’importance de l’éducation sanitaire de la population.
161 La fréquence élevée de l’albuminurie modérée chez l’homme notée dans notre série est
également retrouvée dans UKPDS (228), le tabagisme étant un facteur de risque
indépendant d’apparition d’une microalbuminurie et plus fréquent chez l’homme pourrait
expliquer cette prédominance masculine dans notre étude.
Le suivi longitudinal de nos patients nous a permis de constater une transition du stade
d’une albuminurie modérée à une albuminurie sévère dans 1 % des cas, un an après. Cette
progression est moins élevée que celle retrouvée dans l’étude UKPDS (137) où elle est
estimée à 2.7% par an, nos patients ayant été traités largement par IEC ou ARA2 peuvent
avoir ralenti la progression de la MRC, cependant, n’ayant pas de comparatif concernant le
rythme de progression naturelle de l’albuminurie chez le diabétique algérien, nous ne
pouvons affirmer cela de manière formelle. Il est important de souligner que la vitesse de
progression de la mortalité cardiovasculaire annuelle est plus élevée que la progression de
la néphropathie quel que soit le stade de celle-ci. La mortalité due aux évènements
cardiovasculaires est de 1.4%, 3% et 4.6 % respectivement en cas de normo albuminurie,
microalbuminurie et macro albuminurie (137). En accord avec cette donnée, nous avons
constaté que la protéinurie très abondante (néphrotique) s’est accompagnée d’un décès par
mort subite et d’une encéphalopathie hypertensive avec des épisodes répétés d’accidents
vasculaires ischémiques transitoires. Il est, cependant, difficile de tirer des conclusions sur
cette constatation, vu le nombre très réduit des patients avec une albuminurie abondante.
L’insuffisance rénale chronique, définie par une clearance < 60 ml /mn/1.73 m², est présente
dans 7.8% des cas de notre série. Cette prévalence est deux fois moins élevée que dans
l’étude NHANES (394), ceci est, très probablement, dû à la méthodologie utilisée dans cette
étude épidémiologique de dépistage. En effet, un seul prélèvement est réalisé pour
rechercher la dysfonction rénale, ce qui surestime la prévalence de l’insuffisance rénale
chronique, les élévations transitoires de la créatinine étant également répertoriées.
D’ailleurs, la prévalence de l’insuffisance rénale à l’inclusion (12.8%), dans notre étude,
sans préjuger de son caractère aigu ou chronique, est beaucoup plus proche de celle de
l’étude NHANES et celle de Malek qui sont de 16.3% et 15% respectivement (Tableau 68).
La prédominance féminine de l’insuffisance rénale chronique, notée dans l’étude UKPDS
(228) est également retrouvée parmi nos patients, mais n’atteint pas la significativité
statistique.
L’insuffisance rénale chronique touche essentiellement nos patients âgés de plus de 60 ans
(p<10-5) qui sont des sujets plus fragiles. 32% ont eu à l’inclusion une insuffisance rénale
aiguë surajoutée, essentiellement par déshydratation (Figure 8). Ces patients sont soumis à
un double péril, un risque de mortalité cardiovasculaire 13.9 fois plus élevé que ceux qui
n’ont pas de maladie rénale chronique (137) et un risque de progression plus rapide vers le
stade terminale de leur néphropathie en raison d’une insuffisance rénale aiguë surajoutée,
surtout si elle est sévère (337).
Le schéma chronologique (micro albuminurie – macro albuminurie – insuffisance rénale),
proposé par Mogensen (135) pour décrire l’histoire naturelle de la néphropathie diabétique
dans le diabète de type 1, a été admis, également, pour le diabète de type 2 (397) et
représente une base clinique fondamentale dans le diagnostic de la néphropathie diabétique
en pratique courante. Nous avons, cependant, remarqué qu’un tiers (32%) des patients
ayant une MRC, dans notre étude, ne pouvait satisfaire ce schéma. Nos résultats montrent,
162 en effet, que l’insuffisance rénale chronique est isolée dans 19.2% et coexiste avec une
microalbuminurie dans 12.8% des cas de maladie rénale chronique. Les résultats que nous
venons de citer, ne sont pas compatibles avec l’histoire naturelle, proposée par Mogensen
et généralement admise, de la néphropathie diabétique. Cette même constatation a été
rapportée dans l’étude UKPDS (228) qui note, après 15 ans de suivi, une insuffisance
rénale dans 30%, dont la moitié était sans albuminurie, cette fréquence est équivalente à la
nôtre. L’étude NHANES III (138), quant à elle, montre que, parmi les diabétiques ayant
développés une insuffisance rénale chronique (14%), 30% n’avaient ni albuminurie ni
rétinopathie diabétique, suggérant une autre cause que la classique néphropathie
diabétique. Le déclin de la fonction rénale précéderait l’installation de la microalbuminurie,
dans la néphropathie diabétique, selon la Joslin Kidney Study II (398) chez le diabétique de
type 1. Cette constatation, cependant, n’a pas été vérifiée dans le diabète de type 2.
En raison de la contradiction de ces résultats, par rapport à l’histoire naturelle,
communément admise, de la néphropathie diabétique nous nous sommes intéressés de plus
près aux causes possibles de la maladie rénale chronique chez nos diabétiques.
1.9.3.2. Les causes de la maladie rénale chronique, selon la
probabilité clinique, chez nos patients.
Si la néphropathie diabétique est la cause essentielle de la maladie rénale chronique du
sujet diabétique, il existe, par ailleurs, plusieurs autres causes possibles qui peuvent s’y
associer :
-
l’hypertension artérielle non stabilisée est un facteur important de détérioration de la
fonction rénale ;
l’hypertrophie ventriculaire gauche secondaire est pour Haruyama (399) prédictive de
la néphroangiosclérose ;
l’uropathie obstructive est aussi une cause de retentissement sur le rein. Il est donc
nécessaire de la rechercher, également, en présence de marqueurs tels que
l’albuminurie ou l’insuffisance rénale.
Nous avons analysé les causes possibles de la maladie rénale chronique dans le but de
fournir une base clinique d’évaluation de la néphropathie chez le diabétique de type 2. Nous
avons, ainsi, classé les patients ayant une maladie rénale chronique, selon la présomption
de néphropathie diabétique, suivant les critères énoncés dans le chapitre méthode
(paragraphe 7.2.3.1, page 34). Les patients ont été classés comme suit :
- néphropathie diabétique « très probable » ;
- néphropathie diabétique « possible » ;
- néphropathie diabétique « peu probable ».
Nous avons ensuite réalisé un bilan uro-néphrologique comme décrit dans le chapitre
méthode (paragraphe 7.2.3.3) afin de déterminer les éléments associés, pouvant nous
orienter vers une néphropathie autre que diabétique, notamment, vasculaire
(néphroangiosclérose en particulier) tubulo-interstitielle ou glomérulaire.
163 ¾ La probabilité de néphropathie diabétique
Les caractéristiques des patients, classés selon la probabilité de l’existence d’une
néphropathie diabétique, sont différentes pour chaque groupe :
ƒ
la néphropathie diabétique « très probable » (31) est retrouvée dans 15.8% des cas
de maladie rénale chronique. Leur profil néphrologique est assez particulier, ils sont
significativement plus jeunes (52 ans) plus albuminuriques (albumine moyenne : 173 mg/g),
avec une fonction rénale normale par rapport aux autres groupes de patients ayant une
maladie rénale chronique. L’albuminurie est d’autant plus élevée que la rétinopathie est
sévère (Tableau 20). dans tous les cas. Les patients les plus jeunes ne sont pas
hypertendus, ils représentent 33.3% du groupe. Les caractéristiques que nous avons
décrites dans ce groupe de patients sont similaires à ceux retrouvés par Sharma (146) dans
son étude rétrospective sur plus de 600 patients ayant eu une biopsie rénale. Ceux qui
avaient une néphropathie diabétique typique, isolée sont plus jeunes, ont une créatinine plus
basse, une albuminurie plus élevée que celles des patients ayant d’autres lésions
histologiques, ce qui renforce l’idée que les patients appartenant à ce groupe, dans notre
étude, auraient une néphropathie diabétique isolée en cas de biopsie rénale ;
ƒ
la néphropathie diabétique «possible » représente 53.2% des patients ayant une
maladie rénale chronique. Leur profil néphrologique est moins typique, Ils ont une
albuminurie modérée (60.7 mg en moyenne), un fond d’œil normal, leur fonction rénale est
normale dans plus de 90% ou très discrètement altérée. Ces patients restent dans
l’expectative d’un diagnostic néphrologique. L’absence de rétinopathie diabétique n’exclue
pas l’existence d’une néphropathie diabétique comme l’a montré Christensen (400) dans
son étude, il retrouve cette complication à l’histologie rénale dans 69 % des diabétiques
ayant une macro albuminurie sans rétinopathie diabétique, il faut cependant préciser qu’une
albuminurie abondante, comme c’est le cas dans son étude, s’associe plus fréquemment à
une
néphropathie
diabétique
qu’une
microalbuminurie
dont
le
mécanisme
physiopathologique peut ne pas être glomérulaire. Dans le même sens, l’étude de Saidani
(401), d’une série montre que un tiers des patients ayant une glomérulosclérose diabétique
à l’histologie rénale, n’avaient pas de rétinopathie diabétique associée, il s’agissait de
diabétiques de type 2, non sélectionnés, avec une albuminurie clinique le plus souvent. La
présence d’une microalbuminurie, comme dans le cas de nos patients, n’est associée à des
lésions histologiques de néphropathie diabétique que dans 30% selon Fioretto (402), alors
que l’albuminurie clinique s’y associe dans 50 % ou plus ;
ƒ
la néphropathie diabétique «peu probable » représente 30.8 % des patients ayant
une maladie rénale chronique, dans notre étude. le profil néphrologique, que nous avons
retrouvé dans ce groupe de patients, a certaines spécificités : Ils sont significativement plus
âgés (60.7 ans), avec une albuminurie moyenne plus basse (médiane de 20 mg/g) et une
insuffisance rénale chronique isolée plus fréquente, l’albuminurie modérée, quand elle
existe, contraste avec la sévérité de l’insuffisance rénale chronique dans ce groupe de
patients. De nombreuses études décrivent cette situation dans le diabète de type 2. Kramer
(138) retrouve dans l’étude NHANES réalisée entre 1988 et1994, 13% d’insuffisance rénale
dont 30% étaient isolées sur une population de plus de 1100 diabétiques de type 2. Cet
auteur a été le premier soulever le problème de la détérioration de la fonction rénale dans le
diabète de type 2 sans la présence d’albuminurie et de rétinopathie diabétique, suggérant
164 d’évoquer une pathologie autre que la néphropathie diabétique chez ces patients. Le profil
clinique que nous avons décrit, est assez compatible avec l’existence d’une néphropathie
non diabétique, Saïdani (401) a étudié 41 biopsies de patients diabétiques de type 2, ayant
un profil similaire aux patients de ce groupe (âge moyen : 61 ans, 74.2% présentaient une
protéinurie, 85% une insuffisance rénale, isolée dans 13%), adressés en néphrologie pour
suspicion d’une lésion rénale autre que la glomérulosclérose diabétique, cette dernière est
retrouvée effectivement dans 78% des cas, seuls 22% avaient une néphropathie diabétique
typique.
La néphropathie non diabétique n’est pas la seule hypothèse pour expliquer cette rupture
avec l’histoire naturelle typique décrite par Mogensen. L’hypothèse de l’existence de
déterminants différents de l’albuminurie et de l’insuffisance rénale qui évoluent, parfois,
séparément dans la néphropathie du diabétique (228; 316; 403).
Faisant partie de ce groupe, également, les patients considérés comme n’ayant pas de
néphropathie diabétique, ils n’ont pas été étudiés dans notre travail car ils ne présentent pas
de MRC. Ces diabétiques ne manifestent ni albuminurie, ni insuffisance rénale. Ils ont une
probabilité basse de présenter une néphropathie diabétique, mais elle n’est pas totalement
nulle. L’absence d’anomalies biologiques n’exclut pas une néphropathie silencieuse, les
changements structurels glomérulaires en rapport avec la néphropathie diabétique peuvent
être présents, jusqu’à 8 ans, avant l’apparition de la microalbuminurie et du déclin de la
fonction rénale (404).
Au total, il nous semble important d’insister sur le fait que les diabétiques nouvellement
diagnostiqués, porteurs d’une maladie rénale chronique, représentent une population très
inhomogène. De ce fait, nous avons tenté de rechercher d’autres causes de lésions rénales,
surajoutées, éventuellement, à une néphropathie diabétique.
¾ Les autres causes possibles de la maladie rénale chronique
La fréquence réelle de la néphropathie non diabétique chez le diabétique présentant une
albuminurie est difficile à établir. Elle est de 14 à 83% dans une revue de la littérature de
Gonzalez Suarez et al en 2013 (405). Les auteurs notent dans les différentes études, un
biais de sélection, en effet, les patients biopsiés l’ont été parce qu’ils présentaient une
clinique atypique ce qui donne une grande variabilité de la prévalence et du type de lésions
retrouvées (406). Les déterminants de l’albuminurie et de la baisse de la filtration
glomérulaires ne sont pas univoques dans le diabète de type 2, l’hypertension artérielle,
l’âge, l’obésité, la dyslipidémie, le tabagisme sont autant de facteurs indépendants qui
contribuent à l’éclosion de l’un ou de l’autre marqueur de la maladie rénale chronique (228).
Nous avons retrouvé deux autres grandes causes possibles de la MRC chez nos patients,
qui peuvent évidemment s’associer à la néphropathie diabétique :
-
la néphropathie hypertensive est suspectée dans 35.9% des patients ayant une maladie
rénale chronique. Il s’agit de patients dont les caractéristiques se sont révélées être les
suivantes:
Ils sont significativement plus âgés (59.8 ans), (Tableau 31) ;
Ils ont significativement plus de facteurs de risque cardiovasculaires et sont à
plus haut risque coronarien (Tableau 31) ;
165 Ils font, essentiellement, partie des patients dont la néphropathie diabétique est
peu probable (Tableau 30) ;
La maladie rénale chronique se manifeste, essentiellement, par une insuffisance
rénale chronique isolée ou une albuminurie modérée isolée (Tableau 32).
L’index de résistance intra rénale a été un élément contributif au diagnostic présomptif de la
néphroangiosclérose. Il a été étudié, dans notre série, chez 19 patients ayant une maladie
rénale chronique. Il était élevé chez 4 d’entre eux, tous avaient une insuffisance rénale
chronique. On ne peut, néanmoins, tirer des conclusions sur ce résultat compte tenu du
nombre trop restreint de malades. Cependant, la lésion vasculaire est probablement
artérielle intra-rénale, comme le suggère l’étude Australienne de MacIsaac (407) qui
retrouve, chez le diabétique de type 2, quelle que soit le statut de l’albuminurie, une
association, statistiquement significative, entre une clearance à la créatinine < 60
ml/mn/1.73m² et un index de résistance élevé des artères intra rénales.
L’hypertrophie ventriculaire gauche, utilisé comme un des critères de Schlessinger (285)
dans notre travail, est présente chez 75% de nos patients. Elle serait un marqueur de lésions
vasculaires rénales comme rapporté dans l’étude Japonaise de Haruyama (399), où elle
s’associe de manière significative à une néphrosclérose infra clinique, prouvée
histologiquement, chez des donneurs de rein, indemnes de toute pathologie rénale connue.
Dans cette même étude, l’hypertrophie ventriculaire gauche est associée à une
néphrosclérose indépendamment des facteurs de l’athérosclérose. Il existe, également, dans
cette étude, une corrélation positive entre la gravité des lésions scléreuses vasculaires
rénales et l’importance de l’hypertrophie ventriculaire.
L’histologie rénale a permis de montrer que les anomalies vasculaires d’artériosclérose et de
néphroangiosclérose sont parmi les plus fréquentes des lésions non diabétiques dans le
diabète de type 2. Fioretto (402) a retrouvé dans son étude en 1996, chez des patients
diabétiques de type 2, non sélectionnés, micro albuminuriques, 41% de lésions atypiques
comprenant des lésions interstitielles et vasculaires essentiellement. Seuls 29.4% avaient
des lésions typiques de néphropathie diabétique. Une étude histologique, plus récente,
réalisée par Sharma en 2013 (146), sur 620 biopsies rénales effectuées sur des diabétiques,
a montré 63% de lésions non diabétiques, associées ou non à une néphropathie diabétique
typique. La néphroangiosclérose hypertensive, selon cette étude, est la deuxième lésion, en
termes de fréquence, chez les patients ayant des lésions non diabétiques seules (17.8%) ou
associées à une néphropathie diabétique (18.9%).
Dans notre étude, la biopsie rénale (chez 4 patients) a permis de découvrir des lésions
compatibles avec une néphroangiosclérose (épaississement et rétrécissement artériels),
chez trois de nos patients qui ne remplissaient aucune condition clinique ou
ultrasonographique faisant suspecter cette lésion. Cette situation soulève un double
problème :
le premier problème est la méconnaissance d’une hypertension artérielle qui a déjà
retenti sur le rein, dans le diabète sucré de type 2. La néphroangiosclérose a touché deux
patients qui n’attirent pas l’attention, car ils sortent du tableau clinique habituel décrit par
Schlessinger (285) compatible avec une néphroangiosclérose hypertensive ;
le deuxième problème est l’existence possible de lésions de néphroangiosclérose qui
ne sont pas, à priori, secondaires à une hypertension artérielle. C’est le cas d’un patient sur
166 les 4 ayant eu une biopsie rénale dans notre série. Le patient, en question, présentait des
lésions histologiques typiques de Kimmelstiel-Wilson, les lésions artérielles de hyalinose
seraient, dans cette situation, des lésions vasculaires de néphropathie diabétique (145).
En fait la relation entre l’hypertension artérielle et la néphroangiosclérose n’est pas aussi
linéaire qu’on pourrait le penser. La lésion histologique qui lui est attribuée peut ne pas être
spécifique à l’hypertension artérielle. En dehors de l’hypertension artérielle, d’autres facteurs
peuvent être impliqués dans l’apparition de la néphroangiosclérose, parmi lesquels, des
facteurs génétiques, un petit poids de naissance, des phénomènes pro-thrombotiques et
l’insulinorésistance (408). Les deux derniers sont classiquement présents dans le diabète de
type 2 et pourraient jouer un rôle dans les lésions vasculaires observées. Ces données
montrent bien toute la complexité des rapports entre lésions rénales et HTA et la nécessité
de plus d’études pour comprendre leur mécanisme ;
-
l’uropathie obstructive est retrouvée dans 11.6% de toute la série et 20.5% des
patients ayant une MRC. La lithiase urinaire et la cystopathie diabétique en sont les causes
majeures. Un retentissement évident, de l’obstruction, est noté dans 27% des cas.
La lithiase urinaire est retrouvée dans 5.6% dans toute la série. Son association avec
le diabète sucré est bien connue. Elle est deux fois plus fréquente chez les diabétiques par
rapport aux non diabétiques dans l’étude ARIC (409). La fréquence élevée de la lithiase
urinaire, chez l’homme (p=0.003), présente dans notre étude est également retrouvée dans
l’étude ARIC. Trois larges cohortes américaines (410), ont également étudié l’association
entre diabète sucré et lithiase urinaire, la Nurses Health Study I (infirmières âgées), la
Nurses Health Study II (infirmières jeunes) et la Health professional follow-up study
(hommes), le résultat est en faveur d’une double relation, le diabète est un facteur de risque
de développer une lithiase urinaire, le risque relatif est de 1.38 pour toute la cohorte, il est
plus important chez la femme jeune. L’inverse est également vrai, les sujets souffrant d’une
lithiase urinaire ont un risque relatif de 1.33, de développer un diabète sucré pour les deux
sexes. Par ailleurs, NHANES (411) a noté que la lithiase urinaire était d’autant plus fréquente
que le niveau glycémique est élevé, un patient avec une hémoglobine glyquée > 6.5% a
deux fois plus de risque d’avoir un calcul rénal que celui ayant une hémoglobine glyquée
normale. Le diabétique déséquilibré est, par conséquent, soumis à un risque important de
lithiase urinaire.
Nous retrouvons, dans notre série, une association, statistiquement significative, de la
lithiase urinaire avec la maladie rénale chronique (p=0.004), en effet, 55.6% des patients
présentant un calcul rénal expriment une albuminurie et/ou une insuffisance rénale
chronique. L’association la plus fréquente est : albuminurie + insuffisance rénale. Nos
résultats vont dans le sens de l’étude NHANES 2007-2010 (412) qui a montré que le risque
de maladie rénale chronique était élevé chez les patients porteurs d’une lithiase urinaire
(OddsRatio:1.50, p=0.013), et que ces patients aboutissaient deux fois plus en dialyse que
ceux sans lithiase. L’insuffisance rénale chronique des patients lithiasiques, observée
également dans notre étude, a surtout été étudiée dans la population générale. L’étude de
cohorte Canadienne, utilisant la base de données de l’Alberta Kidney Disease Network
(413), sur plus de 3 millions de personnes suivies durant 11 ans, note un risque deux fois
plus élevé de doublement de la créatinine et d’insuffisance rénale terminale chez les sujets
porteurs de calculs rénaux, et ce, indépendamment des conditions morbides. Le même
résultat est retrouvé dans l’étude d’Olmested par El-Zoghbi (414) après 25 ans de suivi ;
167 La neuropathie vésicale est retrouvée dans 5 % des cas de notre étude. Elle est
présente chez 7.7% des patients ayant une maladie rénale chronique. En dehors de résidus
post-mictionnels importants (> 300 ml) avec dilatation pyélo-calicielle compliqués d’une
pyélonéphrite chronique bilatérale (dans deux cas), la relation entre la cystopathie diabétique
et la maladie rénale chronique est difficile à établir. Nous manquons, à ce jour, de données
claires sur la dysfonction rénale dans la cystopathie diabétique au stade de début. Aucune
étude, n’est disponible, sur la limite à partir de laquelle un résidu post mictionnel retentit sur
le rein, laissant ainsi une partie des patients sans intervention thérapeutique particulière.
Bien qu’il soit difficile, dans une pathologie comme le diabète, d’attribuer la présence d’une
maladie rénale chronique a un seul facteur, il nous semble, cependant, important de
soulever la possibilité d’une détérioration de la fonction rénale, dans le diabète sucré, par un
mécanisme de lésion tubulo-interstitielle surajouté. La lithiase rénale est associée à un
risque élevé d’insuffisance rénale s’il existe des signes manifestes d’obstruction associée
(414), notamment, s’il existe une cystopathie diabétique. Les dommages provoqués par
l’uropathie obstructive sont essentiellement tubulo-interstitiels (415), or dans les études
histologiques des diabétiques de type 2, la lésion non diabétique la plus fréquente est
justement tubulo-interstitielle (402; 146). L’origine tubulaire de l’albuminurie modérée,
observée chez nos patients ayant une uropathie obstructive, n’est pas exclue, la dysfonction
et l’apoptose des cellules tubulaires pouvant aboutir à une anomalie de la réabsorption
tubulaire de l’albumine filtrée par le glomérule (416).
L’uropathie obstructive chez nos patients, ne s’associe pas toujours à une maladie rénale
chronique, en effet, 56.8% d’entre eux ne présentent ni albuminurie ni insuffisance rénale.
Ces patients asymptomatiques ne font pas l’objet d’un intérêt particulier dans la classification
consensuelle de la maladie rénale chronique chez le diabétique (31; 148) pourtant ils
risquent de dégrader leur fonction rénale à moyen et long terme (414).
Bien que les lésions tubulo-interstitielles soient, entre autres, la conséquence de pathologies
obstructives (415), et qu’elles soient les plus fréquentes chez le diabétique de type 2 (402;
146) et marquent histologiquement le risque de progression de la maladie rénale chronique
chez le diabétique (145), elles restent sous évaluées chez le diabétique de type 2. La
pathologie obstructive urinaire n’a malheureusement pas, en pratique courante, toute
l’attention qu’elle mérite dans l’évaluation rénale du diabétique, le seul souci étant la
recherche de la glomérulopathie ;
-
les comorbidités retrouvées chez certains de nos patients comme une insuffisance
cardiaque globale sévère ou une néoplasie du colon peuvent s’accompagner d’une
protéinurie ou d’une insuffisance rénale. Une seule néphropathie non diabétique est
retrouvée à l’histologie rénale (glomérulonéphrite chronique à type de hyalinose segmentaire
et focale avec une néphroangiosclérose) chez une patiente qui souffrait d’un syndrome
néphrotique et ne présentait pas de rétinopathie diabétique au fond d’œil.
Aucune cause de la maladie rénale chronique n’a pu être déterminée chez 30,7% des
patients qui présentaient par ailleurs dans 83,3% des cas une albuminurie modérée.
168 1.10. Complications à type de macroangiopathie
La macroangiopathie, affection de type angiopathie des gros et moyens vaisseaux est une
complication fréquente dans notre série comme en témoigne sa prévalence de 17,8%,
considérée comme élevée. Comparée aux données régionales et internationales
(Tableau 69), elle parait plus élevée que celles rapportée par Harzallah (260) en Tunisie
(11.9%), et celle de la SOUL-D (264) study en Grande Bretagne (12.7%), et encore plus
élevée que celle retrouvée par les études UKPDS (331) (7.5 %) et ADDITION (417) qui
retrouve 5.6%, après 5 ans de suivi de diabétiques nouvellement diagnostiqués. Ces
différences sont certainement liées à un problème méthodologique comme le montre le
tableau 69.
Concernant la répartition selon le sexe, il est intéressant de noter, dans notre série, une
prédominance masculine de la macroangiopathie de l’ordre de deux hommes pour une
femme (p=0,022).
Tableau 69 : Prévalence de la macroangiopathie selon les études
Etude (ref.) Année Moyen diagnostique Durée du Diabète Prévalence (%) UKPDS (331) 1998 Tout ECV 3mois après le diagnostic 7.5 HARZALLAH (260) 2006 Histoire clinique d’ECV Examen clinique, ECG Au diagnostic 11.9 ADDITION (417) 2012 Survenue ECV durant le suivi 5.3 ans 5.6 SOUL‐D (264) 2013 ECV rapporté par le patient Au diagnostic 12.7 Notre étude 2015 Survenue d’ECV Recherche systématique Au diagnostic 17.8 Abréviations : ECV, évènement cardiovasculaire.
1.10.1. La pathologie coronaire
La diversité importante des méthodes d’explorations et des critères diagnostiques rendent
l’appréciation de la prévalence de la pathologie coronaire très disparate. Dans notre étude,
la coronaropathie est la macroangiopathie la plus fréquente (8.3%) avec une moyenne d’âge
de 60 ans. Notre résultat est très proche de celui retrouvé par l’étude de NHANES III (418)
en 2000 qui rapporte une prévalence de la maladie coronarienne dans 8.9%, chez des
diabétiques nouvellement diagnostiqués. Le diagnostic de maladie coronarienne est,
cependant, fait à l’interrogatoire dans l’étude américaine, ce qui sous-estime, probablement,
sa prévalence. Concernant la fréquence, notre étude retrouve une nette prédominance
masculine de l’ordre de 4 hommes pour 1 femme (p=0,001).
169 La présence d’une douleur thoracique doit amener à dépister la coronaropathie. Cette étape
fondamentale n’est pas toujours respectée en pratique courante. En effet, nous signalerons
que dans notre série, seuls 2 patients, sur les 25 ayant une coronaropathie, étaient suivis
pour ischémie myocardique avant le diagnostic du diabète sucré, alors que tous avaient de
nombreux autres facteurs de risque et 28% se plaignaient déjà d’un angor typique plusieurs
mois avant.
La pathologie coronarienne est significativement plus fréquente, dans notre série, en
présence des facteurs de risque cardiovasculaires usuels, de l’albuminurie, de l’insuffisance
rénale chronique, de la neuropathie autonome cardiaque et de la microangiopathie (Tableau
42).
1.10.1.1. Les patients symptomatiques
L’évaluation diagnostique est sans difficulté quand il s’agit d’une ischémie myocardique
manifeste où la clinique et l’électrocardiogramme sont très évocateurs. Nous retrouvons une
symptomatologie d’effort typique dans 6.4% des cas. Parmi eux, 71.4% ont des anomalies
de la repolarisation à l’électrocardiogramme de repos. Les patients symptomatiques ont une
fréquence significativement élevée d’infarctus du myocarde, d’anomalies de la cinétique
myocardique, de dysfonction systolique, d’épreuves d’ischémie d’effort positives par rapport
aux patients asymptomatiques ou ayant une douleur atypique (Tableau 40). Parmi ceux qui
ont bénéficié d’une coronarographie, 37.5 % ont une sténose significative. Les patients ayant
un angor d’effort typique ont été classés à haut risque coronarien au moment du diagnostic
du diabète sucré.
Au terme de l’exploration, nous constatons que la présence d’un angor d’effort chez le
diabétique de type 2 nouvellement diagnostiqué, s’accompagne d’une fréquence
significativement élevée de coronaropathie (p=10-4). En fait, chez le patient à haut risque, la
présence d’un angor typique s’accompagne d’une probabilité de pathologie coronaire de 90
à 97 % chez l’homme et de 80 à 84 % chez la femme, entre 45 et 65 ans dans l’étude de
Pryor (419). L’examen de référence étant l’épreuve d’effort dans cette étude.
L’interrogatoire, l’électrocardiogramme et l’évaluation du risque cardiovasculaire sont peu
couteux, très accessibles en pratique médicale. Ils sont considérés comme des éléments
très fiables dans l’estimation de la probabilité de maladie coronaire dans les
recommandations Anglaises de NICE (420). Ces éléments n’ont pas été assez utilisés en
pratique, pour nos patients, avant le diagnostic du diabète sucré.
1.10.1.2. Les patients asymptomatiques
L'ischémie myocardique est due à un déséquilibre entre les apports et les besoins en
oxygène du myocarde. Son substratum anatomique est généralement l'athérosclérose
coronarienne.
Le développement des méthodes non invasives de détection des troubles coronariens a
permis de démontrer que la douleur angineuse est un critère peu sensible d'ischémie
170 myocardique, 75% des épisodes ischémiques étant asymptomatiques (288), c’est pour cette
raison que la notion « d’ischémie silencieuse » est née.
Plus fréquente chez le sujet diabétique que chez le sujet non diabétique, l’ischémie
myocardique silencieuse est un facteur de mauvais pronostic car prédictif d’évènements
cardiovasculaires majeurs (421). Sa prévalence s’élève lorsque les facteurs de risque
s’accumulent chez le sujet diabétique. La recherche de l’ischémie silencieuse ne doit pas
être systématique chez le sujet diabétique mais doit être dirigée par l’évaluation du niveau de
risque cardiovasculaire (26).
La majorité des patients de notre série (74.3%) sont asymptomatiques. Nous retrouvons une
ischémie myocardique silencieuse dans 6.2% des cas étudiés, ce qui représente 60 % des
patients ayant une pathologie coronaire. En comparaison avec d’autres études sur les
diabétiques de type 2 nouvellement diagnostiqués (Tableau 70), la prévalence de l’ischémie
silencieuse est moins élevée dans notre série que dans l’étude de Gazzaruso: 24.7% (422)
ou dans celle de Fornengo : 17.1% (423). Cette différence s’explique par la nature différente
des populations étudiées, exclusivement masculine et à haut risque cardiovasculaire dans
l’étude de Gazzaruso, alors que dans notre étude tous les patients ont bénéficié du
dépistage, ceci expliquerait la prévalence chez l’homme, plus basse, dans notre série
(11.8%). Dans l’étude de Fornengo la différence pourrait être expliquée par la moyenne
d’âge plus élevée dans cette étude par rapport à la nôtre (64,3 ans versus 53,5 ans) et par la
prédominance masculine de la population étudiée. Comme l’on peut s’y attendre, la
fréquence de l’ischémie silencieuse est moins élevée dans notre étude que dans celle de
Bouhouita-Guermèche (163) où elle est estimée à 10% chez des diabétiques non
sélectionnés dont le diabète est ancien.
Tableau 70 : Prévalence de l’ischémie myocardique silencieuse, données de la littérature
Année Méthode Prévalence (%) Bouhouita‐Guermèche (163) 1997 ECG d’effort 10 FORNENGO (423) 2006 ECG d’effort et coronarographie 17.1 14 GAZZARUSO (422) 2011 Tests d’ischémie coronarographie 24.7 Notre étude 2015 Tests d’effort coronarographie 6.2 Etude (ref.) .
Dans notre étude, l’ischémie myocardique asymptomatique est plus fréquemment retrouvée
chez l’homme (p=0.005), alors qu’elle est plus fréquemment retrouvée chez la femme dans
les études Fremantle Diabetes study (424), UKPDS (425) et dans une revue de la littérature
et méta-analyse de Peters (426) en 2014 où l’incidence des évènements coronariens était
plus élevée de 40% chez la femme par rapport à l’homme diabétique. Aucune explication ne
peut être donnée à cela, d’autant plus que le sexe masculin est connu comme étant un
facteur de risque de développer une coronaropathie (427), en particulier une ischémie
silencieuse (DIAD study) (428).
171 ¾ Apport de l’électrocardiogramme dans le diagnostic de l’IMS
L’électrocardiogramme de repos est peu performant pour le diagnostic de l’ischémie
silencieuse. Lorsqu’il est normal, il n'exclut pas la possibilité de lésions coronariennes même
sévères (429). Par contre, lorsqu’il est anormal, il peut être un indicateur important d’une
ischémie silencieuse, le patient ne ressentant aucun symptôme. L’électrocardiogramme de
repos anormal peut montrer les signes suivants :
- lésion sous endocardique ;
- ischémie sous épicardique ;
- éventuellement cicatrice d'infarctus (onde Q de nécrose).
La découverte d’une onde Q de nécrose a permis de dépister 2 sujets asymptomatiques,
ayant souffert d’un infarctus du myocarde passé inaperçu, représentant 22.2% de l’ensemble
des infarctus diagnostiqués. L’étude UKPDS (430) retrouve 16.6 % d’infarctus silencieux
(Tableau 71), la Fremantle diabetes study (424) rapporte 3.9% chez des patients dont le
diabète sucré évolue depuis 5 ans en moyenne, la Rancho-Bernardo cohort study (431)
retrouve 4.1% chez des diabétiques nouvellement diagnostiqués. L’étude RECORD (432),
plus récente, ne retrouve, quant à elle, que 1.9 % d’infarctus du myocarde méconnus chez
des diabétiques ayant une durée de leur maladie de 7 ans. En Algérie, l’étude de BouhouitaGuermèche (163), réalisée sur 500 diabétiques non sélectionnés, a dénombré 22 (4.4%)
patients ayant infarctus du myocarde silencieux sur un total de 32 infarctus, soit 68.8% des
cas. Toujours dans notre pays, Haine-Zekri (177) retrouve une prévalence de 5.8%
d’infarctus du myocarde sur un total de 9.2% cas d’infarctus ; l’effectif global étant 500
diabétiques non sélectionnés dont le diabète évolue depuis 11.7ans en moyenne.
L’écart observé avec les différentes études, peut-être dû au fait que certaines ont été
réalisées il y’a de nombreuses années, comme les études UKPDS ou Rancho-Bernardo
cohort study, les patients n’ayant pas bénéficié de mesures thérapeutiques ou préventives
adéquates que nous retrouverons les années suivantes. Par ailleurs, la prévalence de
l’infarctus du myocarde croit parallèlement à l’ancienneté du diabète et au niveau de risque
cardiovasculaire chez les diabétiques étudiés comme nous le constatons dans les deux
études algériennes (Tableau 71).
Tableau 71 : Prévalence de l’infarctus du myocarde silencieux, données de la littérature
Moyen diagnostique Proportion Prévalence / tous les (%) IDM (%) Etude (réf.) Année Durée du diabète (ans) UKPDS (430) 1990 Au diagnostic ECG 12 dérivations 16.6 ‐ RANCHO‐ BERNARDO (431) 1990 Au diagnostic (70%) ECG 12 dérivations 4.1 33.3 Bouhouita‐Guermèche (163) 1997 > 5 ans ECG 4.4 68.8 FREMANTLE (424) 2004 5 ECG 12 dérivations 3.9 44 Haine‐Zekri (177) 2005 11.7 ECG 5.85 63 RECORD (432) 2011 7.2 ECG 12 dérivations 1.9 33 Notre étude 2015 Au diagnostic ECG 15 dérivations 0.8 22.2 172 En dehors de l’onde Q de nécrose, des anomalies de la repolarisation sont observées chez
17.8% des patients ne présentant pas de douleur thoracique. Le diagnostic de
coronaropathie a été confirmé chez 30 % d’entre eux.
En somme, l’électrocardiogramme est un outil facile, à moindre coût, non invasif, qui garde
son importance dans le diagnostic de l’ischémie myocardique silencieuse.
¾ Apport des tests d’ischémie myocardique à l’effort dans le
diagnostic de l’IMS
Le diagnostic d’ischémie myocardique à l’effort a été posé chez nos patients par deux
examens d’effort : l’épreuve d’effort et la scintigraphie d’effort. 7,7% des patients
asymptomatiques ont été positifs par l’un de ces deux tests d’ischémie d’effort. L’étude DIAD
(169) retrouve à la scintigraphie de stress plus de patients positifs (22%). La scintigraphie
myocardique a une valeur prédictive positive (de 50 à 87%) plus élevée par rapport à
l’électrocardiogramme d’effort (46%) (288) qui a été plus largement utilisé dans notre étude,
ce qui pourrait expliquer la faible prévalence de l’ischémie myocardique silencieuse
retrouvée chez nos patients. Par ailleurs, le résultat, dépend des patients sélectionnés (433),
la valeur prédictive positive des tests d’ischémie à l’effort s’améliore nettement avec des
diabétiques plus âgés ayant un risque cardiovasculaire plus élevé et une durée du diabète
plus longue. Parmi nos patients asymptomatiques ayant eu un test d’ischémie d’effort
positif, 50% de ceux qui ont bénéficié d’une coronarographie (n=10/17) avaient une sténose
coronaire significative et ont été candidats à la revascularisation. Néanmoins, le bénéfice du
dépistage et du traitement de l’ischémie myocardique silencieuse ne fait pas l’unanimité,
pourtant, Gazzaruzo (421) a montré dans son étude que les diabétiques de type 2 non
dépistés faisaient significativement plus d’évènements cardiaques majeurs que les patients
dépistés négatifs pour l’ischémie myocardique silencieuse après 3 ans de suivi (22% vs
7.7% respectivement, p=0.001). Il conclut, alors, que le dépistage avait un effet protecteur.
En revanche, les études DIAD (169) et DADDY-D (434) n’ont pas montré de différence,
significative de survenue d’évènements cardiaques ou de revascularisations, entre les eux
groupes de diabétiques dépistés et non dépistés après 3,5 et 5 ans de suivi.
1.10.1.3. La pathologie coronaire selon le sexe
Dans notre série, la maladie coronaire chez le sujet diabétique est l’apanage de l’homme. Il
n’y a pas de différence significative entre l’homme et la femme quant à l’âge moyen, à la
fréquence de l’angor d’effort, aux modifications électriques, à la dyskinésie myocardique
découverte à l’échographie et aux tests d’effort positifs (Tableau 39). La différence est nette
quand il s’agit de la fréquence de la sténose coronaire (prédominant chez l’homme) et des
angiographies normales (prédominant chez la femme) après test d’ischémie à l’effort positif.
La fréquence particulièrement élevée des angiographies normales, chez les femmes
diabétiques dépistées pour l’ischémie myocardique silencieuse, a été également signalée
par Sadoudi-Yaker (435) dans son étude où 41% avaient des coronaires saines et
seulement 25.6% présentaient une sténose coronarienne. De même, dans le registre
national américain de l’ACC (436), 55.4% des femmes n’avaient pas de sténose coronaire à
l’angiographie, pourtant, réalisée dans le cadre d’un syndrome coronarien aigu. Dans le
173 même sens, la DIAD study (428) a montré que le sexe féminin avait significativement plus de
dépressions du segment ST induits par l’effort, sans que cela s’accompagne d’anomalies de
perfusion à la scintigraphie. La femme semble avoir des particularités, quant à la
coronaropathie, par rapport à l’homme.
La discordance entre les tests d’effort et
l’angiographie, que nous avons noté dans notre étude chez la femme, pourrait être le fait
d’une angine de poitrine d’origine microvasculaire, comme suggéré par certains auteurs
(437; 438). Le mécanisme de l’ischémie myocardique, peut, dans ce cas, être différent chez
la femme, les moyens de diagnostic de la coronaropathie peuvent différer également. Si la
lésion prédominante, chez la femme, est microvasculaire, le diagnostic ne peut être porté sur
l’angiographie mais reposerait sur la mesure du flux sanguin myocardique de réserve par
différentes méthodes d’échocardiographie doppler ou d’imagerie nucléaire (439; 440). Jusqu’à présent, aucune recommandation, relative à ce syndrome, n’est encore émise (26). Plusieurs axes de recherche sont proposés, dans ce sens, par la conférence de consensus
sur la recherche cardiovasculaire de l’académie de médecine d’urgence aux Etats Unis
(441), sur le diagnostic et la prise en charge, selon la spécificité des sexes, de la maladie
ischémique cardiaque.
1.10.1.4. Résultats comparatifs entre les patients coronariens et
non coronariens.
La coronaropathie chez le diabétique de type 2 est classiquement associée aux facteurs de
risque habituels comme l’hypertension artérielle, la dyslipidémie et le tabagisme (331; 418).
Cela a été constaté dans notre étude comme représenté sur le tableau 41. En accord avec
les résultats de NHANES (418), nous n’avons pas retrouvé
d’association de la
coronaropathie avec un niveau glycémique plus élevé, comme signalé dans UKPDS (331).
Nous noterons que l’hypertension artérielle et le syndrome métabolique ne sont pas plus
fréquents chez les patients coronariens. L’association du syndrome métabolique au diabète
s’accompagne de la prévalence la plus élevée de pathologies coronariennes, par rapport
au syndrome métabolique seul ou au diabète seul (321). La grande proportion d’hypertendus
et de syndrome métabolique dans notre série pourrait expliquer l’absence de différence
statistiquement significative entre coronariens et non coronariens quant à ces deux
paramètres.
Les complications chroniques comme la neuropathie périphérique, la neuropathie autonome
cardiaque et la maladie rénale chronique sont statistiquement liés à la coronaropathie chez
nos patients, ceci en accord avec les données de la littérature (442). Dans notre série, en
revanche, contrairement à l’étude de Gazzaruso (128), nous ne retrouvons pas de lien entre
la dysfonction érectile et la coronaropathie.
1.10.1.5. Profil des patients classés « non coronariens »
Les patients non coronariens sont plus jeunes (52.7 ans) avec un risque coronarien
intermédiaire, il y’a significativement plus de femmes (p=0.001). Si on sélectionnait les
patients non coronariens en fonction de la présence ou de l’absence d’anomalies de la
repolarisation à l’électrocardiogramme, on remarquerait que les patients qui présentent des
anomalies électriques ont une fréquence significativement élevée d’angor d’effort, de tests
174 d’efforts faussement positifs, de baisse de la fraction d’éjection et d’anomalies cinétiques
myocardiques à l’échographie cardiaque. Il nous a paru, par conséquent, difficile de les
mettre sur la même ligne que ceux qui n’ont rien de tout cela. Il était évident pour nous que
les patients « non coronariens » ne forment pas une population homogène, nous les avons,
donc, séparés en plusieurs sous-groupes :
le premier sous-groupe comporte les patients (n=7) qui ont un angor typique avec
des modifications électriques et une épreuve d’effort négative. La douleur a été bien décrite
par ces patients, elle est typique. Compte tenu de leur âge (58.7 ans en moyenne) ils sont
classés dans la zone à haut risque de maladie coronaire, selon les recommandations
anglaises et américaines (96; 420) et à risque intermédiaire (66-85%) selon celles de l’ESC
(26). Ceci exclut d’aller directement à l’angiographie, il est, plutôt, recommandé de pratiquer
des tests d’imagerie non invasifs pour confirmer la maladie coronaire. L’épreuve d’effort n’est
pas recommandée dans ces cas, car même si l’électrocardiogramme d’effort est négatif,
comme c’est le cas de nos patients, il ne permet pas d’exclure formellement une
coronaropathie (443). L’échographie ou la scintigraphie de stress lui sont préférées pour
compléter l’exploration (26; 420; 444) ;
le deuxième sous-groupe comporte les patients symptomatiques ou non, avec une
épreuve d’effort considérée comme faussement positive en raison d’une angiographie
coronarienne normale. 10 patients étaient dans ce cas-là, en majorité des femmes (n=8). Il
est admis qu’une épreuve d’effort positive a une meilleure valeur prédictive de maladie
coronarienne chez les personnes plus jeunes, chez l’homme et chez les personnes qui
présentent un risque de coronaropathie élevé, cette valeur est moindre chez les personnes
âgées et les femmes (443) comme c’est le cas dans ce groupe de patients. La possibilité
d’une ischémie myocardique d’origine microvasculaire (438) n’est pas exclue chez ces
patients ;
-
le troisième sous-groupe représente les patients (n=240) qui n’ont pas de
modifications électriques et ont une épreuve d’effort négative. Ils sont plus jeunes, à risque
intermédiaire ou bas risque de coronaropathie.
175 1.10.2. L’artériopathie oblitérante des membres inférieurs
La pathologie artérielle des membres inférieurs a été explorée par l’index de pression
systolique et par l’examen écho-döppler vasculaire qui a été l’examen de référence dans
notre travail.
Le diabète sucré multiplie par 2 ou 3 le risque d’apparition d’une artériopathie oblitérante des
membres inférieurs (445). Une fois installée, cette complication est annonciatrice d’un
pronostic cardiovasculaire très sombre (446) car elle s’inscrit souvent dans une atteinte
athéroscléreuse polyvasculaire (447). Son dépistage est essentiel afin de détecter les
patients à très haut risque d’évènements cardiovasculaires (180).
1.10.2.1. Prévalence de l’artériopathie oblitérante des membres
inférieurs
L’artériopathie oblitérante des membres inférieurs n’est pas très fréquente dans notre série
(5.9%) mais survient chez des patients jeunes (53.4 ans). On remarque une légère
prédominance féminine (6.5% versus 5.4% chez l’homme) sans significativité statistique. La
prédominance féminine semble être le fait des populations des pays à moyen/bas revenus,
en effet, dans ces pays, chez les moins de 50 ans, l’AOMI, touche préférentiellement la
femme, alors que dans les pays à revenus élevés, elle concerne de façon égale les hommes
et les femmes pour la même tranche d’âge (448). La comparaison de notre prévalence avec celle d’autres études chez le diabétique de type 2
nouvellement diagnostiqué (Tableau 72) montre que l’artériopathie oblitérante des membres
inférieurs est plus fréquente dans notre étude que dans celle d’UKPDS (172) où des critères
diagnostiques très stricts ont été utilisés, ce qui diminue de leur sensibilité même si la
spécificité est maximale. Par ailleurs cette étude a exclu des patients, plus âgés, ayant des
complications cardiovasculaires. Ces deux raisons peuvent avoir contribué à la
méconnaissance d’une partie de malades souffrant de cette complication. En revanche, nous
notons une prévalence de l’artériopathie oblitérante des membres inférieurs plus élevée
dans toutes les autres études par rapport à la nôtre. La fréquence la plus élevée est
retrouvée dans la Hoorn study (173) au diagnostic du diabète sucré où les patients sont plus
âgés (65.9 ans) et dans l’étude de Haine-Zekri (177) (16.2%) pour 43 patients diabétiques de
type 2 connus depuis moins d’un an, l’âge moyen des 43 patients n’a pas été précisé,
néanmoins, celui des patients de toute la série ayant une AOMI est de 63 ans pour les
hommes et 67.7 ans pour les femmes pour un diabète sucré connu depuis 13.2 ans en
moyenne. L’âge élevé des patients est un facteur de risque d’AOMI, il est retrouvé dans
toutes les séries (Tableau 72) et est plus élevé de 10 ans environ par rapport à nos patients.
Cet élément contribue certainement aux prévalences élevées retrouvées dans les différentes
études. Par ailleurs, les caractéristiques des patients et le mode de leur recrutement sont
des éléments qui influent sur la prévalence de l’artérite, le recrutement des cas de patients
hospitalisés dans l’étude de Haine-Zekri peut avoir eu comme effet une surestimation de la
prévalence de l’AOMI parmi les diabétiques ayant un diabète depuis moins d’un an.
176 Tableau 72 : Prévalence de l’AOMI, données de la littérature
Année HOORN (173) 1995 Age (ans) 65.9 Age du diabète Méthode diagnostique Prévalence (%) Au diagnostic dépistés(HGPO) IPS < 0.90 ou flux altéré au doppler continu ou revascularisation 29.2 1.2 UKPDS (172) 2002 60.4 Au diagnostic 2critères /3 (IPS<0.80, les 2 pouls absents TP et Pédieux, claudication intermittente) NHANES (176) 2004 62.2 ‐ IPS < 0.90 9.2 IPS et/ou altération du flux au doppler continu ou àl’ écho‐
döppler ou ATCD revascularisation ou artériographie 16.2 < 1 an Haine‐Zekri (177) 2005 ‐ Fremantle (449) 2006 64.1 4 ans IPS ≤ 0.90 13.6 ADDITION (369) 2011 66 6 ans après diagnostic/dépistage ciblé IPS ≤ 0.90 9.1 Notre étude 2015 53.4 Au diagnostic IPS ≤ 0.90 et/ou écho‐döppler++ 5.9 1.10.2.2. Diagnostic de l’artériopathie oblitérante des membres
inférieurs
Le diagnostic de l’artériopathie oblitérante des membres inférieurs repose essentiellement
sur les données de l’écho-döppler, dans notre étude.
La claudication intermittente est retrouvée dans 7.3% des cas de notre série, 25 % d’entre
eux avaient effectivement une artériopathie oblitérante. Sa fréquence trop élevée par
rapport à celle de l’AOMI est probablement due à de faux positifs, cependant on soulignera
que sur les 15 patients présentant ce signe clinique sans qu’il y ait une AOMI, la moitié
présentait une médiacalcose sévère à l’écho-döppler. La claudication intermittente, utilisée
comme moyen diagnostique dans les anciennes études, a une sensibilité de 50 % en cas
d’ischémie artérielle sévère (450), elle peut être plus basse chez le diabétique en raison de
la présence de la neuropathie diabétique comme dans l’étude de Haine-Zekri (177) où elle
est de 17.5% seulement, sachant que 77.5% des patients artéritiques souffraient d’une
neuropathie périphérique. Par ailleurs, l’étude UKPDS (172), retrouve une claudication
intermittente chez moins d’un tiers des artéritiques.
177 L’IPS de repos, pratiqué pour tous les patients selon les recommandations (289), nous a
permis d’évoquer le diagnostic d’artériopathie oblitérante dans 2.4%. Un IPS ≤ 0.90
s’associe à une claudication intermittente dans 62.5% des cas (Figure 22). Parmi les patients
ayant un IPS ≤ 0.90, 75% présentaient effectivement une oblitération artérielle au döppler,
cependant cet examen, a été peu sensible, dans notre étude, en effet 66.7% des patients
ayant une artériopathie oblitérante confirmée à l’écho-döppler, ont un IPS > 0.90.
. Le manque de sensibilité de l’IPS chez le diabétique, en raison de la présence d’une
médiacalcose et d’une neuropathie, est bien connu (181; 182). Une médiacalcose est
retrouvée dans 41.5 % à l’écho-döppler dans notre série, seuls 3.3% (10 patients) avaient un
IPS > 1.30, dont la moitié (n=5) avait une artériopathie oblitérante distale surajoutée. Notre
population n’étant pas à très haut risque d’artériopathie, l’IPS peut manquer de sensibilité.
Néanmoins, Clairotte (451), en France, a étudié des diabétiques à très haut risque
d’artériopathie oblitérante, il note que 57 % des patients ayant un IPS entre 0.91 et 1.30 et
58 % de ceux ayant in IPS > 1.30 étaient artéritiques. Cet auteur suggère une limite
diagnostique de 1.04 pour le diabétique.
Il est à noter que l’examen clinique augmente la spécificité de l’IPS de repos dans notre
étude, les patients qui présentent un IPS ≤ 0.90 avec une claudication et au moins un pouls
aboli (tibial postérieur au moins) ont tous une oblitération artérielle au döppler, seulement ils
ne représentent que 22% de toutes les AOMI. Le dépistage de l’artériopathie oblitérante à
l’aide de l’IPS de repos chez le diabétique à l’inconvénient du manque de sensibilité. La
prévalence réelle de cette complication est, par conséquent, sous-estimée par cet examen.
1.10.2.3. Profil des patients ayant une artériopathie oblitérante des
membres inférieurs
La localisation distale de l’artériopathie des membres inférieurs est la plus fréquente, en
effet nous la retrouvons chez 13 patients parmi les 18 patients diagnostiqués à l’échodöppler vasculaire, presque tous avaient une médiacalcose plus ou moins sévère associée.
La thrombose distale a été asymptomatique et a touché l’artère tibiale antérieure dans notre
étude. La thrombose proximale, très parlante cliniquement, est retrouvée chez 3 patients,
tous jeunes, âgés de moins de 50 ans et souffrant d’un déficit de la protéine S. Il est
intéressant de noter que les anomalies du système hémostatique en particulier celles en
rapport avec la protéine C ou S sont incriminées dans l’accélération du phénomène
d’athérosclérose (452; 453) de la survenue de phénomènes thrombotiques (454) et sont
également associées à l’artériopathie des membres inférieurs (455).
Il n’y a pas de différence significative, entre le groupe de patients indemnes d’artériopathie
et celui des patients souffrant de cette affection, concernant la fréquence des facteurs de
risque : tabagisme, hypertension artérielle, dyslipidémie et obésité (tableau 43). La MRC est
plus fréquente chez les patients artéritiques mais n’atteint pas la significativité statistique,
quant à la coronaropathie, elle n’est présente chez aucun patient ayant une artériopathie
oblitérante, contrairement à ce qui est retrouvé dans les études internationales, en particulier
dans le registre REACH Européen (456). Le nombre réduit de patients pourrait expliquer ce
résultat. Enfin, l’AOMI est présente dans un tiers des cas de pieds diabétiques ce qui expose
les patients à un risque élevé d’amputation.
178 1.10.2.4. Profil des patients sans artériopathie oblitérante des
membres inférieurs
En nous intéressant aux patients classés indemnes d’artériopathie oblitérante des membres
inférieurs, nous avons constaté, selon les données de l’écho-döppler artériel, qu’il existe en
fait deux groupes de patients : ceux qui ont une anomalie de la paroi artérielle et ceux qui
n’ont aucune anomalie pariétale. La comparaison de ces deux groupes de patients (Tableau
45) montre, un âge (56.9 ans) et un risque coronarien plus élevés, une fréquence
significativement élevées de maladie rénale chronique (p=0.001), de coronaropathies
(p=0.003), de troubles de l’érection (p=0.017) et de neuropathie diabétique (p=0.040) chez
les patients ayant des anomalies pariétales à l’écho-döppler. Ce résultat pourrait expliquer
pourquoi, contrairement à la littérature, nôtre étude n’a pas pu montrer qu’il existait un risque
cardiovasculaire plus élevé et une fréquence plus élevée de coronaropathie, de MRC ou de
dysfonction érectile chez les patients ayant une AOMI par rapport à ceux n’ayant pas
d’AOMI. Ce dernier groupe, en réalité, est formé de deux sous-groupes de patients, ceux qui
n’ont pas de lésions pariétales et ceux qui ont des lésions pariétales (plaques d’athérome et
surtout de médiacalcose) qui représente une population intermédiaire, non prise en compte,
assez ressemblante à celle ayant une AOMI quant aux différents paramètres étudiés. . Cet
état intermédiaire pourrait être qualifiée de pré-maladie, où trois questions essentielles sont
posées (457), la première est de savoir si le risque de développer la maladie (dans ce cas la
complication) est suffisamment élevé pour s’y intéresser et, par la même, si les moyens
diagnostiques utilisés dans ce cas sont assez discriminatifs. La deuxième est de savoir si
une intervention permettrait de réduire le passage à la maladie enfin la troisième question
est de savoir si les bénéfices d’une intervention, ciblant cette population intermédiaire, sont
suffisamment importants pour s’y engager.
¾ La médiacalcose
L’analyse des lésions pariétales, à l’écho-döppler, chez nos patients sans oblitération
artérielle, montre essentiellement des anomalies compatibles avec une médiacalcose
(71.3%). La comparaison des patients ayant et n’ayant pas de médiacalcose (Tableau 45),
tout en excluant ceux qui présentent des plaques d’athérome (avec ou sans oblitération),
confirme bien l’association de la médiacalcose à un risque coronarien plus élevé (p<10-6) et
à une fréquence significativement élevée de maladie rénale chronique (p=10-3), de
coronaropathie (p=0.002), de dysfonction érectile (p=0.011) et d’au moins une localisation de
microangiopathie (p=0.009). Nos résultats rejoignent ceux de Reaven (458) qui a montré
que la présence de calcifications artérielles dans le diabète de type 2 était associée à une
fréquence plus élevée de maladie cardiovasculaire. La médiacalcose est associée à un
risque deux fois plus élevé d’évènements cardiovasculaires dans l’étude MESA (459). Elle
est considérée comme de même valeur pronostique que l’artériopathie oblitérante des
membres inférieurs (460). Cette constatation n’est, cependant, pas retrouvée dans toutes les
études, celle de Salamagne (461) en France a montré que chez les diabétiques ayant un
IPS élevé, seule la coexistence d’une AOMI sous-jacente est associée à un pronostic plus
sévère, la médiacalcose isolée n’est pas associée à un pronostic cardiovasculaire plus
sévère. Il est certain que d’autres études seront nécessaires pour connaitre le risque
cardiovasculaire imputable à chacune des seules lésions d’athérosclérose ou de
médiacalcose.
179 1.10.3. La sténose carotidienne
La sténose carotidienne chez le sujet diabétique augmente le risque de complications
cérébro-vasculaires (462) et le risque de mortalité coronarienne (195; 463). C’est pour cette
raison que nous l’avons recherchée systématiquement à l’écho-döppler. La sténose
carotidienne est, parmi les complications macroangiopathiques, les moins fréquentes dans
notre étude. Elle est retrouvée dans 3.3 % des cas. Les patients sont âgés en moyenne de
61 ans, de sexe masculin le plus fréquemment. Sur les dix sténoses carotidiennes, deux
avaient une occlusion supérieure à 70%.
L’examen clinique chez les patients présentant une sténose carotidienne a retrouvé un
souffle dans 50% des cas. Ce manque de sensibilité de l’examen clinique quant à la
détection de cette affection a été noté dans l’étude NOMAS (464).
90% des patients ayant une sténose carotidienne sont asymptomatiques selon la définition
en cours (465). Une seule patiente (10%) a souffert d’un accident cérébro-vasculaire
ischémique secondaire à une sténose de plus de 80% ayant nécessité une endartériectomie.
Concernant les patients asymptomatiques, le registre REACH (195), prédit pour eux un taux
élevé d’évènements ischémiques cérébraux et cardio-vasculaires. Cependant, si le bénéfice
de la revascularisation des sténoses de 70 à 99 % chez les patients symptomatiques a été
bien établit par l’étude NASCET (466), il n’en est pas de même pour les patients
asymptomatiques dont la stratification du risque cérébro-vasculaire doit être rigoureuse
avant la décision d’intervenir (465), pour des résultats encore controversés (467).
En accord avec la littérature (195; 468), nos patients souffrant d’une sténose carotidienne
présentent une fréquence significativement élevée de coronaropathies (p=0.003) et de
maladie rénale chronique (p=0.015).
37% des lésions carotidiennes, dans notre série, sont considérées comme précoces en
sachant que ces lésions, faisant partie de l’athérosclérose, sont évolutives. Il s’agit d’un
épaississement de l’intima-média (10.2%) et de plaques d’athérome non sténosantes (27%).
Comme pour la sténose carotidienne, ces lésions prédominent chez l’homme. Même si les
plaques sont plus fréquentes, le pronostic des patients est étroitement lié au degré de la
sténose, plus la sténose est serrée avec retentissement hémodynamique, plus le risque
d’AVC ischémique est grand (469). Cependant, une analyse de l’étude récente de Naylor
(470; 471), montre que la nature de la plaque (échogéneïcité, hémorragie intra plaque,
irrégularité…) et le rythme de sa progression stratifient mieux le risque cérébro-vasculaire,
aussi bien chez les patients symptomatiques que les patients asymptomatiques. Par ailleurs,
les plaques carotidiennes prédisent mieux l’infarctus du myocarde chez la femme (472).
180 1.10.4. L’accident vasculaire cérébral ischémique
Le diabète sucré s’accompagne d’un risque, vingt fois plus élevé, d’accidents cérébrovasculaires par rapport au non diabétique (192). Cette complication est redoutable par son
impact sur la qualité de vie du patient et par la morbi-mortalité élevée qui s’y associe (193).
Cette complication est peu fréquente dans notre série (4%), mais survient chez des patients
relativement jeunes. Nous ne retrouvons pas de prédominance féminine nette comme relaté
dans une méta-analyse récente de Peters (473). Des signes neurologiques ont été le motif
de découverte du diabète sucré dans 38.5% parmi ces patients.
Une sténose carotidienne n’est retrouvée que dans 9% (1 patient) des patients souffrant
d’un AVC ischémique. Sur les 10 patients restants, 50 % présentaient des plaques
d’athérome sur les carotides et 50 % n’avaient pas d’évidence d’athérosclérose au doppler.
Un lien direct avec les lésions carotidiennes retrouvées est difficile à établir, néanmoins, la
vulnérabilité de ces plaques d’athérome n’est pas à écarter (470), les caractéristiques à
l’imagerie, de celles-ci n’ayant pas été étudiées. Pour le reste des patients, l’absence de
lésions sur les carotides dans leur portion extra-crânienne, n’élimine pas une sténose dans
leur portion intracrânienne. L’angiographie à la résonnance magnétique nucléaire permet de
lever le doute selon les recommandations (465).
L’analyse des caractéristiques des patients ayant eu un accident cérébro-vasculaire
ischémique en comparaison avec les patients qui en sont indemnes ne montre pas de
différence statistiquement significative entre les deux groupes quant aux facteurs de risque
cardiovasculaires, aux complications microvasculaires, à la coronaropathie ou à la maladie
rénale chronique. On note, cependant, en accord avec les données de l’étude UKPDS (191)
une tension artérielle systolique moyenne significativement élevée chez les patients ayant eu
un accident vasculaire cérébral.
181 1.1. Commentaire sur l’examen podologique
1.1.1. L’examen podologique
L’évaluation du pied chez nos diabétiques au moment du diagnostic du diabète sucré est
très évocatrice d’un manque de sensibilisation vis-à-vis du pied en général, une plaie
trainante, infectée, a été l’occasion d’une consultation qu’après au moins trois semaines
d’évolution. Le manque d’hygiène des pieds domine à l’examen clinique. L’examen des
pieds est souvent omis par les praticiens. L’ensemble de nos patients disent n’avoir jamais
eu un examen podologique, à tel point qu’ils sont souvent étonné de la demande que nous
leur faisons d’ôter les chaussures et les chaussettes. Dans l’étude AusDiab (474), 50 %
seulement des diabétiques connus déclarent avoir été examinés dans l’année. De
nombreuses anomalies sont retrouvées à l’examen podologique de nos patients : 80% ont
des troubles trophiques mineurs, 51.9% un intertrigo, 21.7% une déformation, enfin sur les
15 patients ayant des ulcérations superficielles évoluant depuis plus de trois semaines, 10
n’ont pas signalé cette lésion au moment de l’interrogatoire.
1.1.2. Le risque podologique
L’évaluation du risque podologique réalisée, selon les recommandations de l’IWGDF (213), a
permis de détecter les patients à haut risque (grade 2 et 3 de la classification) de
développer une plaie du pied dans 16.4% des cas. Une éducation renforcée et un suivi
podologique rapproché sont recommandés chez eux (214). La surveillance est moins stricte
quand il s’agit des patients classés au grade 0 ou 1 selon les mêmes recommandations, en
raison du plus faible risque podologique (213).
Dans notre étude 52.7% sont à faible risque de plaie du pied (grade 0). Ces patients n’ont
pas d’anomalies évocatrices d’une neuropathie diabétique à l’examen clinique selon les
critères de l’IWGDF (213) (test au monofilament 10 g, au coton et au diapason sans
anomalies). Nous nous sommes intéressés de plus près à ce groupe de patients car, à
l’examen clinique, seuls 29.7% avaient un pied sans aucune anomalie décelable. Tous les
autres patients avaient des troubles trophiques mineurs (71.3%), une médiacalcose (35.9%)
et/ou une AOMI (4.5%) au döppler vasculaire, un trouble de la sensibilité thermo-algésique
(24.4%) enfin une neuropathie autonome (9.8%). Le poids de chacune de ces complications
dans l’évaluation du risque podologique n’est pas connu. L’IWGDF a modifié la classification
en 2008 (475), en scindant le grade 2 en 2A et 2B, après avoir constaté que le risque
podologique était beaucoup plus élevé en présence d’une AOMI qu’en présence d’une
déformation du pied. Il n’y a pas, en revanche, une évaluation du risque podologique chez
des patients, comme les nôtres, ayant un grade « intermédiaire » entre 0 et 1 où on retrouve
une neuropathie, périphérique des petites fibres ou autonome, associée à une artériopathie
de type oblitérante ou à une médiacalcose. La médiacalcose étant, pourtant, un facteur de
risque d’amputation dans une étude de la NIH (476) aux Etats Unis, sur les indiens Pima.
Le groupe de patients ayant un faible risque podologique, dans notre étude, comporte, en
fait, plus d’un quart de patients, présentant un tableau clinique compatible avec une
neuropathie des petites fibres ou autonome, associée à une artériopathie, pour lesquelles il
n’y a pas de recommandations particulières.
182 1.1.3. Patients présentant une ulcération
Une lésion ulcérée est retrouvée dans 4.6% dans notre série. Les patients qui en souffrent
sont jeunes (50 ans en moyenne). Une cétose de départ était présente pour un tiers d’entre
eux. Selon la classification UT (272), la majorité des patients (73.4%) présentent des lésions
superficielles, de type neuronique (Tableau 48). Les lésions les plus sévères, moins
fréquentes (26.6%), s’associent à une artériopathie oblitérante.
La lésion podologique est deux fois plus fréquence chez nos malades par rapport à des
diabétiques nouvellement diagnostiqués d’une large étude Danoise de Bruun (477) qui la
retrouve dans 2.7%. L’éducation sanitaire concernant l’hygiène et les soins du pied est une
nécessité dans notre pays, car, il est alarmant de constater que la même étude retrouve une
prévalence similaire à la nôtre (4.9%) qu’après un suivi moyen de 14 ans, en médecine
générale. De même, la North-West Diabetes Foot Care Study (209) , au Royaume Uni,
retrouve, après 9 ans en moyenne de diabète, 1.7% d’ulcérations, soit, trois fois moins de
lésions que dans notre étude. Les études sur le pied diabétique, au moment du diagnostic du
diabète sucré, ne sont pas nombreuses dans la littérature nationale et internationale. En
Algérie, nous constatons une grande fréquence de cette complication sur plus de 800
diabétiques de la région d’Oran, 11.9% avaient une ulcération (206). Toujours dans la même
région on note en 2001 que 9.16% des diabétiques hospitalisés avaient un pied diabétique
(306). La situation ne s’améliore guère, dans des études plus récentes, puisqu’en 2007, on
constate dans la région de Tlemcen (478) que 34.24% des diabétiques hospitalisés
présentaient cette complication. La tendance est à la hausse dans notre pays malgré les
programmes de formation médicale continue comme le montre l’étude de Benotmane (479).
L’étude de l’incidence des lésions podologiques permettra de nous donner une idée plus
précise sur le taux de progression de cette complication.
La présence de lésions graves, dans notre série, telles que le mal perforant plantaire sur un
pied de Charcot et une gangrène (1.7%), a nécessité une hospitalisation longue de 3 à 10
mois et deux amputations distales avec une préservation fonctionnelle du membre. Même
si elles sont relativement peu fréquentes, dans notre étude, ces lésions coûtent à l’état
5600$, en moyenne, pour une durée moyenne d’hospitalisation de 45 jours (306).
La présence d’une ulcération du pied, est liée, chez nos patients de manière significative à
l’albuminurie, à la rétinopathie, à la neuropathie et à l’AOMI (Tableau 49). L’importance de
ces résultats est dans la définition même du pied diabétique qui englobe aussi bien les
complications micro que macro vasculaires (272), il est considéré, actuellement, comme un
marqueur de risque cardio-vasculaire (480)
Nos patients, dans leur majorité, présentent des lésions mineures plantaires. La présence
de ces lésions, même mineures, est un facteur prédictif important de récidive d’ulcère (481).
La situation est alors compliquée, car, une fois le patient classé à haut risque d’ulcère ou de
récidive d’ulcère, il n’y a pas d’attitude préventive claire à adopter vis-à-vis de ces patients,
en effet, les études sur la prévention de l’ulcère du pied montrent des résultats
contradictoires. Le niveau de preuves est insuffisant en ce qui concerne l’impact de
l’éducation thérapeutique seule (219) ou d’interventions plus complexes (482) sur l’incidence
des ulcérations et des amputations dans le diabète sucré.
183 1.2. Commentaires sur les pathologies liées au diabète
1.2.1. L’hypertension artérielle
L’étude de l’hypertension artérielle, dans notre série, révèle les constatations suivantes :
-
La fréquence élevée : elle est retrouvée dans 66.7% et touche ainsi 2 patients sur 3.
L’étude UKPDS (483) retrouve, quant à elle, 39 % de diabétiques hypertendus, elle a
cependant été réalisée il y’a plus de 30 ans avec des critères diagnostiques
différents. Des études plus récentes montrent une prévalence de 22 à 73 % chez des
patients nouvellement diagnostiqués (138; 221; 260; 263) ;
-
La fréquence élevée des patients ayant une hypertension artérielle méconnue
(57.8%). Les hommes sont plus touchés que les femmes (p=0.025). Ces patients
avaient des facteurs de risque de développer un diabète ou une hypertension
artérielle dans plus de la moitié des cas.
-
La fréquence élevée des patients hypertendus, connus et suivis, non équilibrés
(84.8%) soulève toute la problématique de la sensibilisation de la population aux
facteurs de risque cardiovasculaire et de la formation médicale continue des
médecins généralistes.
-
Sa sévérité a été évaluée selon les chiffres tensionnels et l’atteinte des organes
cibles. Nous retrouvons 26.9% d’hypertension à chiffres élevés (grade 2), selon la
classification de JNC7. Il est à noter que 32.4% présentaient une pré-hypertension
artérielle. Une proportion assez grande de patients hypertendus avait, déjà, une
hypertrophie myocardique (39.3%) et une insuffisance rénale chronique (8.3%) au
moment du diagnostic du diabète sucré, ce qui suggère un délai assez long entre
l’apparition de l’hypertension artérielle et son diagnostic.
-
Son association dans des proportions élevée avec le syndrome métabolique (87.2%),
la maladie rénale chronique (25.8%), la macroangiopathie (29.7%), la
microangiopathie (33.8%) fait craindre une évolution plus rapide de ces complications
et un risque plus élevé d’en développer dans le futur (484), chez nos patients. Un
équilibre optimal de l’hypertension artérielle est le seul moyen de diminuer ses effets
néfastes dans le diabète sucré.
184 1.2.2. L’insuffisance cardiaque
L’étude de l’insuffisance cardiaque, dans notre série, a révélé les constatations suivantes :
-
-
La fréquence très élevée des sujets ayant une insuffisance cardiaque méconnue. En
effet sur les 16 (5% de la série) patients en dysfonction systolique, 11 (68.8%) sont
découverts pour la première fois. Le diabète est considéré comme un facteur de risque
d’insuffisance cardiaque (234), il s’y associe deux fois plus que dans la population non
diabétique. le registre anglais issu du programme CALIBER (485) montre que
l’insuffisance cardiaque est très fréquente chez le diabétique de type 2 (14.1%) ;
Le manque d’explorations devant déceler les dysfonctions systolique et diastolique est
à l’origine d’une probable sous-estimation de la fréquence de l’insuffisance cardiaque,
dans notre série, la fonction diastolique n’ayant pas été systématiquement explorée ;
-
L’importance de l’étiologie ischémique de l’insuffisance cardiaque (6 sur 8 patients) et
de l’atteinte microvasculaire (suspectée dans deux cas). Le manque de moyens n’a pas
permis d’aboutir à une étiologie dans 8 cas ;
-
Un lien statistique significatif est retrouvé, dans notre série, entre l’insuffisance
cardiaque et la microangiopathie (p=0.016), la macroangiopathie (p<10-4) et la maladie
rénale chronique (p=10-3).
185 1.3. Commentaires sur l’évolution à 1 an
1.3.1. Caractéristiques générales et atteinte des cibles thérapeutiques
Après un an de suivi, il y’a une baisse significative des moyennes de la tension artérielle
diastolique, de la glycémie, de l’ HbA1c, du Cholestérol total et du LDLc. La tension
artérielle systolique a baissé mais pas de façon significative. Les moyennes de
l’albuminurie et du risque coronarien sont restées équivalentes (Tableau 52). Les meilleurs
résultats en termes d’objectifs thérapeutiques sont obtenus pour l’hypertension artérielle, la
glycémie, l’HbA1c, le LDLc et les triglycérides, les plus mauvais résultats concernent le tour
de taille, le BMI et l’albuminurie (Tableau 53). La moyenne de l’ACR n’a pas diminué, la
fréquence de l’albuminurie pathologique non plus malgré l’amélioration de l’équilibre
glycémique et tensionnel. On notera que l’hypertension artérielle a été traitée dans 93% par
un IEC ou un ARA2.
Nos résultats sont comparables aux moyennes internationales concernant l’hypertension
artérielle et les objectifs métaboliques (44). Ces objectifs ont tous été atteints en même
temps dans 19.9% (Tableau 53) mais il y a, encore, des efforts à consentir afin d’améliorer
certains objectifs fondamentaux comme la perte de poids et la baisse du tour de taille. Ces
mauvais résultats peuvent s’expliquer par l’absence d’une éducation thérapeutique telle que
recommandée. Des conseils d’hygiène de vie n’ont pas suffi dans notre cas. Les patients
devraient bénéficier d’un programme de suivi éducatif pour que l’intervention thérapeutique
soit complète et plus efficace.
1.3.2. Progression des complications à un an
La fréquence des complications à type de microangiopathie est restée inchangée, la
progression observée pour la rétinopathie et la neuropathie est non significative. Malgré
une large utilisation d’un ARA2 et d’un IEC et un meilleur contrôle tensionnel global, le taux
de MRC en particulier celui de l’albuminurie est resté équivalent, alors que dans la plupart
des études une baisse significative de la fréquence de la microalbuminurie est observée
(486) Dans notre étude, une aggravation de l’albuminurie a été observé dans 1.33% (4
patients) et une régression de l’albuminurie dans 1.33% (4 patients). Bien que non
significative, cette progression pose le problème des causes de cette aggravation de
l’albuminurie chez certains de nos patients alors que leur glycémie et leur tension artérielle
étaient aux objectifs thérapeutiques. La seule constatation est que tous ces patients avaient
une forte suspicion de néphropathie diabétique. L’insuffisance rénale chronique, par ailleurs,
n’a pas progressé en termes de fréquence mais une aggravation de la fonction rénale est
observée chez 2 (8.7%) des 23 patients en insuffisance rénale chronique avec un traitement
par épuration extra rénale définitif dans un cas.
La progression à un an de la macroangiopathie et des amputations est alarmante (Tableau
54), compte tenu du fait que nos patients ont été suivis très étroitement dans le cadre de ce
travail et que les différents paramètres de surveillance étaient aux objectifs recommandés.
Le nombre d’évènements coronariens a progressé de plus de 80 %, ces résultats prouvent
bien l’antériorité de la macroangiopathie par rapport au diagnostic du diabète sucré. Au
moment du diagnostic du diabète, la maladie athéro-thrombotique étant déjà à un stade
irréversible, l’amélioration, en un an, des différents facteurs de risque n’a, sans doute, pas
été suffisant pour empêcher l’apparition des évènements coronariens. Le recul devra être,
186 certainement, plus long pour voir l’impact de l’action multi-interventionnelle que nous avons
préconisée. Cependant, l’absence de registre national ou régional du diabétique fait que nos
résultats ne peuvent être confrontés à des données locales, relatives à l’incidence des
complications cardiovasculaires du diabète sucré.
Enfin, 40 nouveaux hypertendus ont été diagnostiqués un après. Désormais, la fréquence
de l’hypertension artérielle est passée à 81.3% un an après soit une progression de 19.6%,
l’échec des mesures hygiéno-diététiques, la persistance de l’obésité et du climat
d’insulinorésistance pourrait avoir contribué à la progression de l’hypertension artérielle,
mais pas seulement, la méthode diagnostique que nous avons adoptée dans notre étude
(basée sur la mesure de la tension artérielle en consultation) peut avoir omis des
hypertensions masquées à l’inclusion qui se seraient déclarées durant l’année de suivi et de
ce fait nous avons eu une sous-estimation de la prévalence réelle de l’hypertension artérielle
au moment du diagnostic du diabète sucré.
1.3.3. Mortalité après un an de suivi
La mortalité un an après est de 2.6%, la cause cardiovasculaire est prédominante chez les
patients décédés, l’étude de leur profil (Tableau 55) montre qu’ils sont jeunes, ils ont un BMI,
un tour de taille, une tension artérielle diastolique et une fraction d’éjection systolique
significativement plus bas ainsi qu’une créatinine plus élevée que les patients vivants à 1
an. Ces mêmes caractéristiques sont retrouvées dans une étude de cohorte (487) avec des
patients beaucoup plus âgés (plus de 80 ans) et prédisent une mortalité globale élevée.
Dans la même étude, on retrouve chez ces patients une sensibilité élevée à l’insuline,
probablement en rapport avec la dénutrition et les comorbidités, les auteurs évoquent
« l’inversion du syndrome métabolique » chez eux. Nos patients ont ce même profil mais
sont beaucoup plus jeunes. Par ailleurs, l’analyse de 5 grandes cohortes (488), montre qu’un
BMI normal ou bas au diagnostic du diabète sucré s’associe à une plus grande mortalité, en
comparaison avec les BMI dans la zone de surpoids ou d’obésité. La notion d’«obesity
paradox » est née de ces constatations chez le diabétique (489) ou dans la population
générale (490), et fait l’objet de nombreuses études actuellement.
On notera que la morbidité chez les patients décédés n’est pas en rapport avec les
complications spécifiques du diabète puisqu’aucun ne présentait une microangiopathie, en
revanche nous retrouvons de la macroangiopathie dans près de la moitié des cas explorés.
1.3.4. Les patients perdus de vue
6.7% ont été perdus de vue, les conditions défavorables avec absence de couverture sociale
et l’éloignement, sont les facteurs dominants dans la déperdition des patients.
187 2. COMMENTAIRES CONCERNANT LE DEUXIEME OBJECTIF
Le deuxième objectif est d’étudier l’impact des complications dégénératives
rénales du DST2 comme FDR de la maladie athéro-thrombotique.
Les complications dégénératives rénales et de maladie athéro-thrombotique ont été définis
dans le chapitre méthode (paragraphe 7.8.1.1.) avant de comparer deux populations, l’une
exposée, l’autre non exposée à la maladie athéro-thrombotique, par le facteur exposant
qu’est la « maladie rénale chronique » du diabétique de type 2. Les deux populations à
comparer sont supposées, au terme de l’évaluation initiale, être indemne de maladie
athéro-thrombotique.
Après un an de suivi, deux patients, un homme et une femme ont présenté un évènement
cardio-vasculaire, un AVC et un SCA ST- non fatals. L’homme, non exposé, a été victime
d’un syndrome coronaire aigu ST-, et la femme, exposée, a eu un AVC ischémique
constitué.
Nos résultats ne peuvent répondre à l’objectif que nous nous sommes assigné, pour la
raison suivante : l’échantillon a été calculé pour répondre à l’objectif principal (premier
objectif). Les effectifs sont devenus trop réduits après ajustement de l’âge et des autres
facteurs de risque cardiovasculaire classiques aussi bien chez les patients exposés que
chez les patients non exposés.
En somme le deuxième objectif n’a pas été atteint dans notre étude, nous n’avons pas pu
montrer que la maladie rénale chronique est, un facteur de risque de la maladie athérothrombotique dans le diabète de type 2. Nos résultats ne sont pas concluants, cependant, il
nous parait intéressant de noter qu’un patient qui apparemment avait un risque coronarien
modéré, non hypertendu, sans MRC, sans comorbidités, fait subitement un accident athérothrombotique cardiaque, la coronarographie a montré une plaque d’athérome non
sténosante qui s’est probablement rompue. Ce patient diabétique, sans aucun facteur de
risque, en dehors du diabète, avait une seule plaque qui était très probablement instable.
Jusqu’à l’heure actuelle nous n’avons aucun moyen de repérer les patients à risque de
rupture de plaque. La coronarographie, examen de référence, confirme une insuffisance
coronarienne quand il y’a une sténose qui s’ajoute aux autres symptômes, mais ne permet
pas d’avoir des informations sur la plaque. Les seuls examens reconnus pour analyser les
caractères de la plaque sont l’échographie intra-coronaire et la tomographie à cohérence
optique (OCT) qui, actuellement, sont utilisés dans le cadre de la recherche (491).
Le deuxième cas est une femme qui a compliqué d’un AVC dont le mécanisme exact est
difficile à apprécier, la macroangiopathie est absente selon l’évaluation de départ, une
atteinte microvasculaire prédomine chez elle (cardiomyopathie à coronaires saines,
neuropathie périphérique), sous anticoagulants pour une fibrillation auriculaire, avec une INR
dans la fourchette recommandée, enfin, elle présente une maladie inflammatoire chronique
(polyarthrite rhumatoïde) modérément active, reconnue comme étant un facteur de risque
important de rupture de plaque et de thrombophilie (242).
188 3. COMMENTAIRES CONCERNANT LE TROISIEME OBJECTIF
Le troisième objectif était de dégager des recommandations de prévention
secondaires de la maladie athéro-thrombotique en relation avec les complications
rénales.
Les complications cardiovasculaires s’installent précocement dans l’histoire du diabète
sucré de type 2 et sont les plus fatales (485), elles sont déjà présentes au diagnostic de ce
dernier comme nous avons pu le constater chez nos patients. Une prévention secondaire
d’une maladie athéro-thrombotique aurait pour objectif d’empêcher ou de retarder l’apparition
d’un accident athéro-thrombotique. Une fois la maladie athéro-thrombotique installée, on
devra s’attacher à retarder sa progression et à déterminer les patients à risque d’accident
athéro-thrombotique (26).
Les mesures préventives recommandées, tel que la prise en charge des facteurs de risque
classiques cardio-vasculaires notamment de la dyslipidémie, l’optimisation de l’équilibre
glycémique et tensionnel, la lutte contre l’obésité et la sédentarité sont indispensables à
n’importe quel étape dans l’évolution de la maladie athéro-thrombotique (26) qu’il y ait ou
pas une maladie rénale chronique. Il n’en sera pas question dans cet exposé car la finalité
de cet objectif n’est pas de reprendre de façon exhaustive toutes les recommandations mais
d’essayer de dégager quelques orientations de façon à prévenir l’athéro-thrombose à la
lumière des particularités rénales que nous avons retrouvées chez nos patients.
•
LE PREMIER POINT : Dans la population des nouveaux diabétiques que nous avons
étudiée, le niveau des complications est assez élevé, au moins un tiers ont une complication
microvasculaire, la maladie rénale chronique existe chez 1/4 des patients et 2/3 d’entre eux
ont une maladie athéro-thrombotique :
-
Dépister la maladie rénale chronique (albuminurie et/ou IRC) chez le nouveau
diabétique revient à identifier les patients les plus à risque d’évènements et de mortalité
cardiovasculaires. L’albuminurie et l’insuffisance rénale sont indépendamment associées à
ce risque et à un risque élevé de mortalité toutes causes confondues (492; 239). Il a été
montré que le taux d’infarctus du myocarde était beaucoup plus bas chez les patients
diabétiques sans maladie rénale chronique que chez des diabétiques qui présentaient cette
complication (492). Ce qui montre bien qu’il existe un lien entre l’athéro-thrombose et la
maladie rénale chronique, cette association est indépendante de la présence du diabète (32)
et de l’Hypertension artérielle (151). La maladie rénale chronique est considérée par l’AHA
comme une maladie à risque équivalent à un infarctus du myocarde (493) ;
-
Nos patients comme nous l’avons montré ont précocement des complications du
diabète et des évènements cardiovasculaires (moyenne d’âge de 56 ans), c’est pourquoi le
dépistage de la maladie rénale chronique, en même temps que le diabète sucré, ou mieux
10 à 15 ans plus tôt, au stade même d’intolérance au glucose permettrait de sélectionner
d’emblée la population qui nécessiterait une prise en charge plus rigoureuse.
189 •
LE DEUXIEME POINT : nos patients qui possèdent une insuffisance rénale
chronique ont tous une maladie athéroscléreuse. La recherche des causes possibles et des
facteurs de progression de la maladie rénale chronique à un stade précoce pourrait avoir un
intérêt dans la prévention secondaire de l’athéro-thrombose. Notre argumentaire est le
suivant :
-
la mortalité et les accidents athéro-thrombotiques suivent une courbe exponentielle
avec l’aggravation de la maladie rénale chronique (46). Plus cette dernière est sévère plus
il y a de lits artériels touchés (494), plus il y a de calcifications dans la média (495)
responsables de phénomènes inflammatoires plus importants au niveau de la plaque, la
rendant plus vulnérable (496). L’athérosclérose accélérée est bien connue aussi bien dans le
diabète sucré qu’au stade avancé d’une IRC, dans ce dernier cas l’ostéodystrophie rénale,
avec les anomalies du métabolisme phosphocalcique, qui l’accompagne est évoqué comme
une des causes de l’extension des calcifications (495).
-
ralentir la progression de la maladie rénale chronique à un stade précoce pourrait
être intéressant pour ralentir l’aggravation de l’athérosclérose qui l’accompagne, les moyens
recommandés sont essentiellement le contrôle strict de l’hypertension artérielle par
l’utilisation d’IEC ou d’ARA2 chez le diabétique (170). Il y a cependant d’autres facteurs, en
dehors de l’hypertension artérielle, qui contribuent à la progression d’une néphropathie chez
le diabétique, en rapport avec la cause de la néphropathie (31). Dans notre étude, cette
recherche étiologique a permis de dégager plusieurs profils néphrologiques probables, qui
souvent coexistent chez nos malades, chaque profil a ses particularités dont il faut tenir
compte dans l’action préventive à mener :
ƒ le profil glomérulaire prédominant ou l’albuminurie est abondante,
l’hypertension artérielle absente ou de grade 1, sans insuffisance rénale, généralement chez
des sujets assez jeunes (52 ans), dans un contexte de néphropathie diabétique très
probable. Le risque rénal est prédominant, l’objectif serait surtout de renforcer le traitement
anti-protéinurique et de maintenir une tension artérielle et une glycémie dans la fourchette
recommandée.
ƒ Le profil vasculaire prédominant, les patients sont âgés en moyenne
de 60 ans, ayant une insuffisance rénale isolée ou une albuminurie modérée, une
hypertension artérielle, ancienne ou sévère, avec retentissement cardiaque et oculaire, dans
un contexte de néphropathie diabétique peu probable. Le risque cardiovasculaire est audevant de la scène, la maitrise des facteurs de risque cardiovasculaires classique nous
parait essentielle dans ce cas en tenant compte des comorbidités éventuellement associées.
ƒ Le profil tubulo-interstitiel prédominant est retrouve chez 20% des
patients porteurs de maladie rénale chronique, dans notre étude. Ils présentent une
uropathie obstructive, avec une albuminurie seule ou, le plus souvent, associée à une IRC.
En plus des mesures recommandées, une levée de l’obstacle et la prévention des infections
est indispensable pour éviter la progression de la néphropathie, dans ce groupe de patients.
190 •
LE TROISIEME POINT : les patients indemnes de maladie rénale chronique ne le
sont pas forcément si nous devons tenir compte de la définition « stricto sensu » de la
maladie rénale chronique de NKF KDIGO (150). En effet près de 9 % de nos patients ont
une maladie rénale chronique, sans albuminurie et sans IRC, due à une uropathie
obstructive. Le statut de ces patients vis-à-vis de l’athéro-thrombose est encore à évaluer.
Dans certaines études épidémiologiques, la lithiase rénale est fortement associée aux
facteurs de risque vasculaire comme l’hypertension artérielle (497), le diabète sucré (410).
La lithiase rénale
semble être, également, associée de façon indépendante avec
l’athérosclérose infra-clinique (498) et à la maladie coronarienne chez la femme (499). Tout
au moins, chez les patients diabétiques avec une lithiase rénale, il serait intéressant de
dépister l’athérosclérose infra clinique avant tout signe de néphropathie et de prévenir
l’installation cette dernière par une prise en charge optimale de la lithiase urinaire.
191 X.
QUE RETENIR DE CE TRAVAIL ET QUE PROPOSER ?
A l’issue de ce travail sur la morbidité du diabète de type 2 nouvellement diagnostiqué, nous
retiendrons les éléments suivants :
1. Le profil des diabétiques de type 2 nouvellement diagnostiqués dans le secteur
sanitaire de Ain-Taya ressemble à celui des diabétiques des autres régions d’Algérie et des
pays du Maghreb. Les points ressemblants sont les suivants :
- Ce sont des diabétiques qui font partie de la population active ;
- Leurs conditions socio-économiques sont souvent médiocres ;
- L’obésité abdominale et le syndrome métabolique sont largement répandus
chez les femmes comparées aux hommes.
- Les facteurs de risque les plus fréquents sont l’hypertension artérielle et
l’hypoHDLémie ;
En plus de ces points communs, nous signalons une prédominance féminine dans notre
étude due probablement au fait que les femmes consultent plus fréquemment que les
hommes.
2. Un degré de morbidité très élevé chez des patients apparemment sains au moment
du diagnostic du diabète sucré, en effet, seulement un patient sur 5 (18.5%), de la série
ne présentaient aucune morbidité chronique. La moitié des patients ont fait une
complication aiguë qui a révélé le diabète et quatre diabétiques sur 5 ont au moins une
complication chronique au moment du diagnostic du diabète ; 34.8% ont déjà une
microangiopathie, 17.8% une macroangiopathie et 35.5% une comorbidité. La présence de
la microangiopathie est le témoin d’un diabète sucré évoluant depuis de nombreuses années
déjà, la présence de la macroangiopathie est le témoin d’une maladie athéro-thrombotique
déjà très évoluée. La véritable maladie est vasculaire et débute probablement avant même
l’installation du diabète ;
3. Les facteurs liés à ce degré de morbidité sont :
- Le retard diagnostique du diabète sucré, ceci peut à notre avis être en rapport,
premièrement, avec un retard important de consultation, les signes d’hyperglycémies
évoluent souvent depuis plusieurs mois avant la première consultation. ; deuxièmement,
la population ne consulte pas dans un cadre organisé. Le lieu de la première
consultation est, le plus souvent, à l’unité d’urgence de l’hôpital et non dans les
structures de santé périphériques ; troisièmement, une certaine inertie du corps médical
est constatée vis-à-vis du dépistage du diabète chez les patients qui sont déjà dans un
circuit de santé. Une inertie est également retrouvée, pour le traitement de
l’hypertension artérielle, pour l’examen des pieds et la prise de la tension artérielle (plus
de la moitié des hypertendus étaient méconnus).
- Le profil de risque cardio-métabolique élevé aussi bien chez nos patients
diabétiques que dans la population générale relevant du secteur sanitaire d’Ain-Taya. Le
syndrome métabolique touche plus de trois patients sur quatre. l’HTA et un HDL bas
sont les facteurs de risque cardio-vasculaire majeurs les plus prévalents, dans notre
pays et dans toute la région MENA. Le HDL bas expose à un profil pro-oxydant
impliqué dans la genèse des complications vasculaires.
192 4.
L’atteinte des organes nobles est fréquente chez les diabétiques nouvellement
diagnostiqués, en effet les complications atteignant les organes nobles sont à un niveau
élevé (atteinte rénale 24.6%, coronaropathie 8.3%, rétinopathie 8.7%, atteinte ischémique
cérébrale 4%)
est
la
plus
fréquente
des
complications
La
coronaropathie
macroangiopathiques chez les diabétiques nouvellement diagnostiqués dans notre
série, il n’est pas étonnant de constater la prédominance masculine dans cette
pathologie ;
La neuropathie périphérique est La complication microangiopathique la plus
fréquente chez le diabétique nouvellement diagnostiqué dans notre série ;
La maladie rénale chronique est très fréquente au moment du diagnostic du
diabète de type 2 dans notre série. ceci témoigne que l’atteinte rénale est
probablement précoce chez le sujet diabétique et que d’autre part elle est un
élément pronostic péjoratif. Enfin nous soulignons dans ce travail l’importance de
rechercher l’étiologie de la maladie rénale en vue d’élaborer une stratégie
thérapeutique spécifique et adéquate.
La rétinopathie n’est pas très fréquente au moment du diagnostic du diabète
de type 2, nous retiendrons, cependant, que quelques malades ont une menace
sérieuse sur l’avenir fonctionnel oculaire déjà au moment du diagnostic du diabète.
L’atteinte cérébrale ischémique est moins fréquente chez le diabétique de
type 2 nouvellement diagnostiqué dans notre série.
5.
L’atteinte vasculaire périphérique est à un niveau de fréquence évalué à 5.9% chez
les sujets diabétiques nouvellement diagnostiqués, elle avoisine l’atteinte coronarienne il est
intéressant de signaler que toute atteinte athéroscléreuse dans le cadre du dépistage du
DT2 doit conduire à une évaluation de l’ensemble de l’état vasculaire en particulier de l’état
coronarien ;
6.
L’atteinte du pied diabétique au moment du diagnostic du diabète de type 2 a été
retrouvée. Nous retenons que cette affection est souvent négligée du sujet diabétique.
L’ulcération est le témoin indirect d’un état vasculaire altéré dans son ensemble dans notre
étude et pourrait être un marqueur de risque cardiovasculaire (480).
7.
L’atteinte précoce infra-clinique des complications est très fréquente chez les
patients diabétiques nouvellement diagnostiqués, en effet, une population intermédiaire
apparait régulièrement. Cette sous-population est classée à tort avec celle indemne de
complications. Les critères du diagnostic de l’angiopathie permettent de détecter la
complication quand elle est déjà évoluée, la population intermédiaire dans ce cas est celle
qui a probablement une forme plus précoce d’atteinte vasculaire. Cette population à laquelle
nous avons été confrontés mériterait, à notre avis, d’être étudiée à part afin de définir le
risque de morbi-mortalité et la stratégie thérapeutique ou préventive à adopter.
193 8. Le suivi d’une année
L’évaluation à un an montre de bons résultats quant aux objectifs glycémiques, tensionnels,
lipidiques mais de mauvais résultats en ce qui concerne les objectifs du BMI, du tour de
taille. Ces résultats pourraient s’expliquer par une très bonne couverture de la sécurité
sociale qui permet un accès facile aux médicaments, mais les difficultés sociales,
économiques, psychologiques sont probablement un frein à une compliance optimale pour
changer de style de vie malgré des conseils très soutenus sur une bonne hygiène de vie.
Par ailleurs il y a eu une progression de l’incidence des évènements coronariens de +
87% malgré une amélioration significative de tous les paramètres biologiques et cliniques,
ceci est un argument supplémentaire en faveur de l’antériorité et de l’irréversibilité de la
maladie coronarienne au moment du diagnostic du diabète sucré. Nous remarquons que la
maladie rénale chronique est significativement plus fréquente chez les 28 patients qui ont
été victimes d’un évènement cardiovasculaire confirmant que sa présence est de mauvais
pronostic. Enfin la prévalence de l’hypertension artérielle a progressé de 19.6%, nous
comptons 40 nouveaux hypertendus après un an de suivi.
Le nombre global de la maladie rénale chronique a diminué de manière non significative
mais sous cette apparence d’amélioration, il y’a eu une progression de la néphropathie dans
1.7%, avec mise en dialyse dans 0.3% en 1 an
9. La mortalité
L’étude du profil à l’inclusion, des patients décédés (2.6%des cas) dans l’année montre que
paradoxalement, ils ont une tension artérielle, un BMI et un tour de taille aux objectifs
souhaités Ils n’avaient pas de microangiopathie, en revanche la macroangiopathie, la
maladie rénale chronique et une myocardiopathie sont est très souvent retrouvée.
QUE FAUT-IL FAIRE ?
Réduire le retard de consultation des diabétiques par :
-
des campagnes de sensibilisation sur le diabète sucré et l’intérêt de son diagnostic
précoce dans la population à risque ;
la revalorisation du médecin généraliste ;
les dépistages de masse (médecine du travail, médecine scolaire, cliniques mobiles)
Réduire le retard diagnostique des complications par :
-
-
Le dépistage des complications au début, chez les patients porteurs de pathologies qui
font le lit du diabète de type 2 : syndrome métabolique, intolérance au glucose,
hypertendus... ;
Le dépistage des formes infra-cliniques au moment du diagnostic du diabète, une
action préventive serait plus bénéfique ;
Motiver les praticiens pour une plus grande implication dans la prise en charge du
diabétique
194 XI. CONCLUSION GENERALE
Le diabète de type 2 est une maladie complexe, hétérogène lié à des facteurs génétiques et
environnementaux. Il se présente, actuellement, comme le défi de santé le plus important
pour tous les pays, aussi bien riches que pauvres.
L’étude de la morbidité chez le diabétique au moment du diagnostic du diabète sucré dans le
secteur sanitaire d’Ain-Taya, apporte un éclairage sur :
Le degré très élevée de la morbidité chez le diabétique nouvellement diagnostiqué
dans le secteur sanitaire d’Ain-Taya :
-
Un patient sur 2 révèle son diabète sucré par une complication aigu ;
Quatre patients sur 5 présentent au moins une complication chronique dégénérative du
diabète sucré ;
1patient sur 3 présente une comorbidité à l’inclusion.
Le profil social des diabétiques nouvellement diagnostiqués :
Il s’agit d’une population jeune, active, souvent en situation de difficultés sociales et
économiques qui sont des facteurs prédictifs d’une mauvaise prise en charge médicale
d’une morbi-mortalité importante et précoce.
L’organisation des soins dans les structures de santé primaires :
Le lieu de la première consultation et le mode de révélation du diabète sont des éléments qui
nous informent assez objectivement sur une dysfonction dans l’organisation des soins dans
les unités de soins primaires et une insuffisance d’éducation sanitaire de la population,
l’amélioration de ces deux paramètres aboutira certainement a moins de complications
aiguës révélatrices du diabète.
Difficultés rencontrées :
Dans notre étude, l’atteinte vasculaire est déjà présente au moment du diagnostic du
diabète sucré. La conséquence en est une prise en charge longue et coûteuse. Dépister et
traiter ces complications est fondamental afin de réduire sa morbi-mortalité. Pourtant,
évaluer la morbidité dans le diabète de type 2 au moment du diagnostic, comme ce fut
l’objectif de ce travail, est un défi en soi en raison des difficultés suivantes que nous avons
rencontrées :
1.
Difficulté d’évaluation de la morbidité réelle prévalente :
Nous avons tenté de nous rapprocher de la morbidité réelle par un bilan d’évaluation le plus
précis et le plus complet possible afin de répertorier toutes les complications qu’elles soient
symptomatiques ou non. Les moyens diagnostiques utilisés pour cela ne nous ont,
cependant, pas permis d’accéder à une partie de la morbidité dite infra-clinique. La
meilleure illustration de cela est celle des diabétiques sans autre facteurs de risque,
indemne de toute pathologie micro ou macro vasculaire à l’évaluation qui ont présenté,
néanmoins,
un accident athéro-thrombotique. La maladie athéroscléreuse est très
longtemps asymptomatique, l’apparition d’accidents aigus est imprévisible. Nous ne
195 connaissons pas l’ampleur réelle de cette morbidité qui nous échappe, faute d’outils
diagnostiques permettant de la détecter ;
2.
Difficulté liée au retard diagnostique :
Le moment du diagnostic de la complication intervient très tard dans l’histoire naturelle de
celle-ci. Cette situation est liée aux critères diagnostiques utilisés, ils permettent le plus
souvent le diagnostic lorsque la complication est déjà bien installée et les lésions
irréversibles. Nous l’avons remarqué avec la neuropathie périphérique, l’artériopathie
oblitérante et surtout la coronaropathie où la survenue d’évènements coronariens a eue lieu
en dépit d’une prise en charge optimalisée des facteurs de risque. Or l’étude de la morbidité
doit englober la complication dans toutes les étapes de son histoire naturelle, de son
apparition au stade terminal. Ceci rend compte de toute la complexité du problème de
l’étude de la morbidité dans le diabète. Il s’agit, en fait, de déterminer quel type de morbidité
nous nous attelons à rechercher, avec quels outils diagnostiques, à quel moment de l’histoire
naturelle de la complication et enfin pour quelle intervention de notre part en tant que
praticien, car, à chaque étape de cette histoire, la stratégie thérapeutique et préventive
appliquée n’a ni le même coût de santé ni le même bénéfice pour le patient. Procéder à un
diagnostic le plus précoce possible reviendrait à être plus efficace dans l’action préventive.
La population intermédiaire :
Une analyse diagnostique plus fine a permis de sélectionner une population intermédiaire,
souvent confondue avec les patients indemnes. Les exemples les plus frappants rencontrés
sont ceux de la neuropathie des petites fibres, de l’uro-néphropathie sans albuminurie ni
insuffisance rénale et de l’artériopathie dans son stade pré-sténotique. Cette population
intermédiaire est un bon reflet du caractère continu de l’histoire naturelle des différentes
complications dégénératives, elle est porteuse d’une forme plus précoce de lésions
dégénératives. Sachant que ces patients représentent plus de 30% de notre série, il nous
semble, de ce fait, important d’évaluer la pertinence d’un diagnostic et d’une intervention
préventive à ce stade. Nous soulignerons le fait que la maladie rénale chronique, une fois
déclarée, est un tournant dans l’histoire du diabète de type 2, l’enjeu pronostique qu’elle
représente inciterait à en faire le dépistage systématique de la même manière que le diabète
sucré mais il serait, également, intéressant d’étudier l’impact sur l’action préventive du
diagnostic des formes muettes (sans albuminurie et sans insuffisance rénale) de maladie
rénale chez le diabétique. De la même manière, il serait intéressant d’étudier l’impact, sur la
prévention du pied diabétique, du dépistage de la neuropathie des petites fibres et de
l’artériopathie des membres inférieurs dans sa forme pré-sténotique. Les recommandations
actuelles permettent, malheureusement, le dépistage trop tardif de la neuropathie et de
l’AOMI, ce qui laisse une très petite marge pour la prévention des troubles trophiques et de
l’amputation.
Par ailleurs, la médiacalcose est dans notre série, associée aux complications
cardiovasculaires, à la dysfonction érectile, à la MRC de manière très significative. Elle
mériterait une étude à part afin d’évaluer son impact sur le risque cardiovasculaire, en
dehors et en comparaison avec l’artériopathie athéroscléreuse chez le diabétique.
196 La progression des complications :
Les déterminants essentiels de la progression des complications dégénératives sont
l’hyperglycémie, l’hypertension artérielle et les autres facteurs de risque cardiovasculaires
majeurs. Une action multi-interventionnelle du diabète de type 2 est souvent nécessaire
pour ralentir ou prévenir l’apparition des complications. Nous nous sommes intéressés
particulièrement aux facteurs susceptibles d’accélérer la progression de la maladie rénale
chronique pour la raison majeure que cette dernière s’accompagne d’une aggravation de la
maladie athéro-thrombotique, souvent en dépit d’une prise en charge optimalisée. Nous
n’avons pas pu démontrer dans ce travail que la MRC est un facteur de risque d’athérothrombose mais nous avons pu définir trois profils néphrologiques de la MRC qui pourraient
aider à définir une action préventive, spécifique à chaque profil, visant à ralentir la
progression des lésions rénales vers le stade terminal chez le diabétique afin de réduire la
mortalité cardiovasculaire qui s’y associe. Outre la recherche de la néphropathie diabétique
typique qui est souvent l’objet d’une attention particulière lors de la prise en charge du
patient, nous soulignons l’intérêt d’intégrer dans l’évaluation de la maladie rénale chronique
du diabétique le retentissement vasculo-rénal de l’athérosclérose et/ou de l’hypertension
artérielle ainsi que la recherche d’une uropathie obstructive. Cette dernière est responsable
de lésions tubulo-interstitielles chroniques, facteur majeur de progression de la maladie
rénale. Il serait intéressant de vérifier, par des travaux futurs, si la prise en charge de chaque
profil néphrologique que nous avons défini dans ce travail, aboutirait effectivement à un
ralentissement de la progression de la MRC dans le diabète de type 2 ;
Il ressort de notre travail la nécessité d’une prise en charge du diabète de type 2 en tenant
compte de sa complexité, pour cela nous devons intervenir sur plusieurs fronts
simultanément :
- Organisation des soins dans les unités primaires pour un encadrement sanitaire de la
population depuis la naissance. La revalorisation du médecin de famille est indispensable à
ce stade. La mise en place de mesures de prévention primaire du diabète de type 2 est la
plus pertinente à ce stade.
- La définition d’un parcours de soins pour les diabétiques diagnostiqués permettra la
prise en charge du patient dans un cadre organisé avec comme pivot central l’omnipraticien.
- L’action préventive des complications du diabète doit tenir compte du moment où le
diagnostic est posé dans le continuum de l’histoire naturelle de chaque complication. La
vision dichotomique de la complication dégénérative du diabète, en pratique courante, qui
veut « qu’il y ait » ou « qu’il y ait pas » de complication, a l’inconvénient d’occulter toutes la
morbidité infra-clinique, plus précoce, sur laquelle une intervention serait plus bénéfique.
- Le dépistage de la MRC et la détermination, autant que possible de son profil
étiologique chez le diabétique de type 2 pourrait être un élément contributif à l’action
préventive rénale et cardiovasculaire.
197 XII. Bibliographie
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Tableau 1: Classement socio‐économiques des patients selon le revenu Tableau 2 : Stratification du risque coronarien selon le score de Framingham Tableau 3 : Caractéristiques socio‐économiques des patients selon le sexe Tableau 4 : Antécédent personnels des patients selon le sexe. Tableau 5 : Antécédent familiaux des patients selon le sexe Tableau 6 : Circonstances de découverte du diabète sucré selon le sexe Tableau 7 : Données anthropométriques à l’inclusion Tableau 8 : Données sur la tension artérielle, à l’inclusion, selon le sexe Tableau 9 : Résultats comparatifs des données anthropométriques et tensionnelles chez les patients cétosiques et non cétosiques à l’inclusion Tableau 10 : Caractéristiques, biologiques à l’inclusion, selon le sexe Tableau 11 : Clearance à la créatinine à l’inclusion. Répartition selon le sexe Tableau 12 Présence du syndrome métabolique, selon les trois définitions, répartition en fonction du sexe Tableau 13 : Associations des critères du syndrome métabolique selon le sexe Tableau 14 : Facteurs de risque non modifiables selon le sexe Tableau 15 : Répartition selon le sexe des facteurs de risque cardiovasculaires modifiables associés au diabète sucré, avant et après évaluation Tableau 16 : Risque coronarien à 10 ans selon l’équation de Framingham, en fonction du sexe Tableau 17 : Risque coronarien selon le type d’association des critères du syndrome métabolique Tableau 18 : Tableau récapitulatif des caractéristiques de l’échantillon Tableau 19 : Complications du diabète selon la présence ou non de troubles cognitifs Tableau 20 : Caractéristiques des patients selon les données du Fond d’œil Tableau 21 : Caractéristiques des patients ayant une neuropathie diabétique périphérique Tableau 22 : Corrélation entre les scores de MNSI et DN4 chez les patients Tableau 23 : Caractéristiques des patients ayant un score MNSI < 2.5 selon le résultat de l’examen neurologique Tableau 24 : Relation entre le RPM et la symptomatologie urinaire Tableau 25 : Caractéristiques des patients avec et sans dysfonction érectile Tableau 26 : Complications chroniques chez les patients ayant une dysfonction érectile en comparaison avec ceux qui ne l’ont pas Tableau 27 : Albuminurie et filtration glomérulaire après 4 mois Tableau 28 : Clearance rénale de la créatinine à l’inclusion et 4 mois après Tableau 29 : Caractéristiques des patients ayant une MRC selon la probabilité du diagnostic de la néphropathie diabétique Tableau 30 : Présomption de néphropathie hypertensive selon la probabilité du diagnostic de néphropathie diabétique Tableau 31 : Tableau comparatif des caractéristiques des patients avec et sans NHT en présence d’une maladie rénale chronique Tableau 32 : Marqueurs de la maladie rénale chronique chez les patients ayant une NHT comparativement aux patients qui ne l’ont pas Tableau 33 : Fréquence de l’uropathie obstructive selon la présence ou non d’une MRC Tableau 34 : Fréquence de l’uropathie obstructive et de ses causes selon la présomption du diagnostic de la néphropathie diabétique 238 -
Tableau 35 : Uropathie obstructive et marqueurs de la MRC Tableau 36 : Données de l'électrocardiogramme de repos selon le sexe Tableau 37 : Données des épreuves d’ischémie à l’effort en fonction de la clinique Tableau 38 : Résultats des épreuves d’ischémie à l’effort et de la coronarographie selon la symptomatologie clinique observée Tableau 39 : Résultats de l’exploration cardiaque selon le sexe Tableau 40 : Données de l'exploration cardiaque selon la symptomatologie clinique Tableau 41 : Caractéristiques des patients suivant la présence ou non de coronaropathie Tableau 42 : Fréquence des complications dégénératives du diabète sucré selon la présence ou non de la coronaropathie Tableau 43 : Données de l’IPS selon la classification de Leriche et Fontaine Tableau 44 : Caractéristiques des patients selon la présence ou non de l’AOMI Tableau 45 : Résultats comparatifs des patients sans et avec anomalies pariétales au döppler en dehors de l’AOMI Tableau 46 : Résultats comparatifs des caractéristiques des patients avec et sans médiacalcose après exclusion des patients ayant des plaques d’athérome Tableau 47 : Risque podologique de plaie, selon la classification de l’IWGDF, en fonction du sexe Tableau 48 : Plaie du pied, classification de UT (University of Texas) Tableau 49 : Profil clinique et biologique des patients ayant une ulcération Tableau 50 : Caractéristiques des patients hypertendus selon le sexe Tableau 51 : tableau récapitulatif de la morbidité au moment du diagnostic du diabète de type 2 Tableau 52 : Caractéristiques des patients à l’inclusion et 1 an après Tableau 53 : Atteinte des objectifs thérapeutiques après un an de traitement Tableau 54 : Fréquence des complications du diabète à la première évaluation et 1 an après Tableau 55 : Analyse comparative des patients décédés et vivants après un an de suivi Tableau 56 : Caractéristiques rénales chez les patients exposés, selon le sexe Tableau 57 : Caractéristiques cliniques des patients EXP+ et EXP‐ Tableau 58 : Caractéristiques biologiques des patients exposés et non exposés Tableau 59 : Prévalence des FDRCV majeurs chez les patients exposés et non exposés Tableau 60 : Prévalence des autres FDRCV chez les patients exposés et non exposés Tableau 61 : Athéro‐thrombose à 1an chez les patients EXP + et EXP‐ Tableau 62 : Age moyen des diabétiques nouvellement diagnostiqués selon les études Tableau 63 : BMI moyen au moment du diagnostic du diabète sucré selon les études Tableau 64 : Niveau glycémique moyen à l’inclusion de nos patients comparé aux données de la littérature Tableau 65 : Moyennes des fractions lipidiques au moment du diagnostic du diabète sucré dans notre étude et dans quelques études internationales Tableau 66 : Prévalence de la rétinopathie diabétique, données de la littérature Tableau 67 : Prévalence de la neuropathie diabétique périphérique : données de la littérature Tableau 68 : Prévalence des marqueurs de la maladie rénale chronique dans les études internationales Tableau 69 : Prévalence de la macroangiopathie selon les études Tableau 70 : Prévalence de l’ischémie myocardique silencieuse, données de la littérature Tableau 71 : Prévalence de l’infarctus du myocarde silencieux, données de la littérature Tableau 72 : Prévalence de l’AOMI, données de la littérature 239 LISTE DES FIGURES
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Figure 1 : Socle physiopathologique commun, de Brownlee, des complications du diabète sucré Figure 2 : Répartition des patients en fonction du sexe Figure 3 : Répartition des patients selon les tranches d’âge et le sexe Figure 4 : Lieu de la première consultation des patients Figure 5 : Niveau d’instruction des patients Figure 6 : Nombre de facteurs de risque cardio‐vasculaire en dehors du diabète à l’interrogatoire et après évaluation Figure 7 : Autres facteurs de risque cardio‐vasculaires associés au diabète sucré Figure 8 : Causes de l'insuffisance rénale aiguë Figure 9 : Répartition de la microangiopathie selon le sexe Figure 10 : Fréquence des complications à type de microangiopathie Figure 11: Fréquence des complications du diabète chez les groupes de patients non classés, avec et sans neuropathie périphérique Figure 12 : Localisations de la neuropathie autonome Figure 13 : Facteurs étiologiques associées à la dysfonction érectile Figure 14 : Fréquence de la maladie rénale chronique selon le sexe Figure 15 : Fréquence des marqueurs de la maladie rénale chronique en fonction du sexe Figure 16 : Causes probables de la maladie rénale chronique Figure 17 : Fréquence des différentes complications à type de Macroangiopathie Figure 18 : Symptômes observés en fonction du sexe Figure 19 : Données de l'échocardiographie Figure 20 : Résultats de l'évaluation cardiaque en fonction des données de l’électrocardiogramme Figure 21 : Données sur l’index de pression systolique selon le sexe Figure 22 : Confrontation de l'IPS aux signes cliniques observés Figure 23 : Anomalies retrouvées au döppler des membres inférieurs selon le sexe Figure 24 : Sténose carotidienne et autres anomalies observées au döppler Figure 25 : Sténoses carotidiennes et autres lésions au döppler en fonction du sexe Figure 26 : Profil des patients "grade 0" de la classification de l’IWGDF 2001 Figure 27 : Prévalence de L’hypertension artérielle au moment du diagnostic du diabète sucré Figure 28 : Classification de la tension artérielle en fonction du sexe et selon JNC7 Figure 29 : Atteinte des organes cibles chez les hypertendus Figure 30 : Devenir de la maladie rénale chronique un an après Figure 31 : Caractéristiques cardio‐vasculaires des patients EXP+ et EXP‐ Figure 32 : Nombre de FDRCV majeurs chez les patients exposés et non exposés 240 ANNEXE 1
FICHE TECHNIQUE
DIABẺTE SUCRE DE TYPE 2
Identification du patient :
Date
NOM :
PRENOMS :
Date et lieu de naissance :
Adresse :
Téléphone :
Niveau d’instruction : aucun
primaire
universitaire
Profession :
Assurance maladie :
oui
non
Provenance : Polyclinique
Hôpital
AGE :
sexe :
Ville :
moyen
secondaire
Antécédents personnels :
Obstétricaux : G P
A
macrosomie : oui
non
Prise d’OP : oui
non
durée :
Enolisme : oui
non
Conditions socio-E : mauvaises
médiocres
moyennes
Bonnes
Revenus moyens déclarés :
Habitudes alimentaires :
Légumes : oui
non
à1 repas/j
à2 repas /j
;
jours/semaine
Et/ou fruits
Apports protéiques : 1à2x/j
2x/ semaine
1à2 x /mois
Hydrates de carbone : oui
non
rythme : x/j
x/s
x/m
Aliments gras : oui
non
rythme :
x/j
x/s
x/m
Antécédents médicaux :
Autres :
Antécédents familiaux :
Diabète sucré de type 2 : oui
HTA : oui
non
Obésité :
oui
non
Mort subite : oui
non
er
Parents du 1 degré : oui
Néphropathie : oui
Type de néphropathie
non
non
parents du 1er degré : oui
non
IDM : oui
non
non
âge de survenue :
parents du 1er degré : oui
non
241 Histoire du diabète :
Date de découverte :
Circonstances de découverte : Infections récidivantes
Syndrome PP
depuis :
depuis :
Autre :
Depuis:
Poids antérieur :
poids actuel :
poids maximal :
Facteurs de risque d’athérosclérose connus :
Tabagisme oui
HTA : oui
non
non
moyen
oui
) sevrage :
bon
non
HYPERLIPIDÉMIE : oui
Hypercholestérolémie
HyperLDLmie
Pd :
durée d’évolution :
Équilibre : mauvais
OBESITE
paquets / année (c/j :
non
hypertriglycéridémie
hypoHDLémie
durée d’évolution :
SYNDROME METABOLIQUE : oui
non
Traitement médical avant la découverte du diabète:
Βbloquant
Statine
Inhibiteur calcique
fibrate
IEC
Diurétique
Autre :
Additif :
242 ÉXAMEN CLINIQUE
Poids :
date :
taille :
Diurèse des 24h :
BMI :
tour de taille :
Température :
TA :
FC :
Glycémie capillaire :
Labstix : sang
nitrites
pH
protéines
glucose
acétone
Evaluation uro-néphrologique :
date :
Interrogatoire :
Infections urinaire (IU) récidivantes : oui
Dysurie : oui
non
durée d’évolution :
non
Tableau de nécrose papillaire : oui
non
contexte :
Nombre de mictions/j (glycémie équilibrée): actuel :
Sensation de vessie pleine après la miction : oui
Miction par rengorgement : oui
Impuissance : oui
non
Examen clinique :
Contact lombaire : droit : oui
Globe vésical : oui
leucocytes
non
antérieur :
non
depuis :
depuis :
éjaculation rétrograde : oui
non
gauche : oui
non
non
non
Prostate volumineuse : oui
non
243 Échographie rénale (le :
Rein droit :
Taille :
cm
):
écho structure :
Cavités pyélo-calicielles : dilatées
corticale :
non dilatées
Contours : réguliers
bosselés
Autre :
Rein gauche :
Taille :
cm écho structure :
Cavités pyélo-calicielles : dilatées
Contours : réguliers
Autre :
Vessie :
Paroi : fine
épaissie
Vessie de lutte : oui
mm
corticale :
mm
non dilatées
bosselés
contenu trans sonore : oui
non
non
Résidu post mictionnel =
ml
Prostate : écho structure : Nle
remaniée
taille : nle
augmentée
Utérus et ovaires :
Autres explorations
Diagnostic lésionnel :
date :
244 Evaluation cardiovasculaire :
date :
Interrogatoire :
Dyspnée d’effort : oui
non
Orthopnée : oui
non
Douleur thoracique : oui
non
Angor
stade de la NYHA :
d’effort
spontanée
Douleur atypique
Claudication intermittente : oui
Périmètre de marche :
m
Vertiges : oui
non
non
spontanés
Examen clinique :
Auscultation cardiaque :
Fréquence cardiaque :
/mn
Normale
anormale
IVG : oui
non
IVD : oui
non
durée d’évolution :
d’effort
Fréquence respiratoire :
Diagnostic auscultatoire :
/mn
Palpation et auscultation vasculaire :
Pouls :
Normal : Carotidien d
poplité d
g
g
Diminué : Carotidien d
Poplité d
tibial post
g
g
Souffle : Carotidien d
g
d
g
Huméral d
g
tibial post d
Absent : Carotidien d
Poplité d
Huméral d
g
g
g
Huméral d
tibial post
g
g
d
g
Fémoral d
g
Aorte abdominale : oui
non
Artère rénale dte : oui
non
radial d
g
pédieux d
radial d
g
radial d
fémoral d
g
fémoral d
g
gche : oui
non
g
g
pédieux d
gche : oui
g
g
pédieux d
Iliaque dte:oui
fémoral d
non
g
non
245 Examen des membres inférieurs :
Peau pâle : oui
Troubles trophiques :
Réseau veineux :
non
froide : oui
non
Prise de la tension artérielle : (couché après 5mn de repos)
1ére prise : bras gauche :
mm Hg
bras droit :
2éme prise : bras gauche :
mm Hg
bras droit :
TAS doppler : bras gauche :
mm Hg bras droit :
mm Hg
mm Hg
mm Hg
TAS la plus haute membre inférieur (tibiale post- pédieuse):
Gauche : TP=
P=
Pe=
mm Hg
droit :
TP=
P=
Pe=
mm Hg
IPS à gauche = TP
P
Pe
IPS à droite =
P
Pe
TP
TA après 2mn d’orthostatisme (consensus ADA 2005) :
Electrocardiogramme :
mm Hg
date
Rythme :
axe :
Hypertrophie auriculaire : oui
non
HVG: oui
non
Trouble de la conduction : oui
non
type :
Trouble de l’excitabilité : oui
non
type
Trouble de la repolarisation : oui
non
Segment st : iso
sus décalé
sous décalé
Territoire :
ST rigide : oui
non
territoire :
Onde T : plate
négative
bi phasique
normal
Autre anomalie :
Recherche de la neuropathie autonome cardiaque (consensus ADA2005)
Variabilité de la fréquence cardiaque : différence (insp-expir) de
expir-inspir ratio=
B/mn
b/mn, à 30e bat =
b/mn,
Fréquence cardiaque à l’orthostatisme : à 15e bat =
ratio30/15=
Manœuvre de Valsalva : expiration forcée pendant 15s RR pendant puis après
effort ; RRmax- RR min ratio=
246 Radiographie du thorax :
date
Plages pulmonaires : normales
Syndrome alvéolaire
ICT =
Écho doppler cardiaque :
VG :
OG :
HVG :
/
HTAP
Contours du cœur :
date :
FE :
mm
septale
syndrome interstitiel
FR :
OS :
mm
concentrique
septum=
/
PP=
/
Contractilité myocardique :
Dyskinésie : oui
Akinésie : oui
non
territoire :
non
territoire :
Troubles de la compliance du VG: oui
non
Autres lésions :
Diagnostic échographique :
Epreuve d’effort :
date :
Maximale démaquillée : positive
négative
Maximale maquillée : positive
négative
Sous maximale démaquillée : positive
Sous maximale maquillée : positive
Inadaptation à l’effort : oui
litigieuse
négative
négative
litigieuse
litigieuse
non
Incident durant l’EE : fatigue
EE contre indiquée : oui
litigieuse
douleur thoracique
non
trouble du rythme
raison
247 Echo doppler vasculaire :
Carotides :
Droite : sans anomalies
Gauche : sans anomalies
Sous clavières :
Droite : sans anomalies
Gauche : sans anomalies
date :
infiltrée
infiltrée
infiltrée
Gauche : sans anomalies
infiltrée
Gauche : sans anomalies
Fémorale profonde :
Droite : sans anomalies
Gauche : sans anomalies
Fémorale superficielle :
Droite : sans anomalies
Gauche : sans anomalies
Poplitée :
Droite : sans anomalies
Gauche : sans anomalies
Tibiale postérieure :
Droite : sans anomalies
Gauche : sans anomalies
Pédieuse :
Droite : sans anomalies
Gauche : sans anomalies
sténosée : oui
sténosée : oui
infiltrée
infiltrée
infiltrée
infiltrée
infiltrée
infiltrée
infiltrée
infiltrée
infiltrée
infiltrée
infiltrée
infiltrée
non
%=
%=
%=
sténosée : oui
sténosée : oui
infiltrée
Aspect de nephroangiosclérose : oui
Iliaque primitive :
Droite : sans anomalies
infiltrée
%=
sténosée : oui
infiltrée
Aorte abdominale : sans anomalies
Artère rénale :
Droite : sans anomalies
sténosée : oui
sténosée : oui
non
non
non
%=
%=
%=
non
non
non
non
sténosée : oui
sténosée : oui
sténosée : oui
sténosée : oui
sténosée : oui
sténosée : oui
sténosée : oui
sténosée : oui
sténosée : oui
sténosée : oui
sténosée : oui
sténosée : oui
%=
%=
%=
%=
%=
%=
%=
%=
%=
%=
%=
%=
non
non
non
non
non
non
non
non
non
non
non
non
Diagnostic lésionnel
248 Evaluation du système nerveux :
date :
Interrogatoire :
Etat de conscience perturbé : oui
non
Obnubilation
confusion
mentale
délire
coma
Troubles de la mémoire :oui
non
récente
éloignée
depuis :
Atteinte centrale :
Épisode d’AIT : oui
non
nombre :
date du 1er épisode :
Neuropathie périphérique :
Fourmillements : oui
non
localisation :
Sensation de brûlure : oui
non
localisation :
Cruralgie : oui
non
siège :
L’inconfort ou la douleur s’exacerbe la nuit : oui
Sensation de marcher sur du coton :oui
non
Neuropathie autonome :
Gastro-intestinale :
Inconfort post prandial : oui
depuis :
depuis :
Durée d’évolution :
non
non
Satiété précoce : oui
non
nausées : oui
Vomissements : oui
non
diarrhée motrice : oui
Alternance diarrhées/ constipation : oui
Génitale : dysfonction érectile : oui
Autres : anhydrose : oui
Thermo phobie : oui
non
non
non
Examen clinique :
Etat de conscience :
Conscient : oui
non
Motricité :
Déficit moteur : oui
Hémiplégie : g
non
non
non
non
Sécheresse vaginale :oui
non
hyperhydrose : oui
non
Inadaptation à la lumière ambiante : oui
coma : oui
non
Hémiparésie : g
d
stade :
non
d
Paralysie faciale : oui
non
d
g
centrale
périphérique
249 Sensibilité superficielle : MI
Tactile : normale
diminuée
abolie
siège de l’anomalie :
Thermique : normale
diminuée
abolie
siège de l’anomalie :
Nociceptive : normale
diminuée
abolie
siège de l’anomalie :
Sensibilité profonde : MI
Vibratoire : normale
diminuée
abolie
Sens de position segmentaire : présent
absent
Sens stéréognosique : oui
non
Syndrome radiculo-cordonal postérieur : présent
Réflexes :
Ostéo-tendineux :
Rotulien : vif
Achilléen : vif
Tricipital : vif
Bicipital :
vif
Stylo radial : vif
normal
normal
normal
normal
normal
diminué
diminué
diminué
diminué
diminué
siège de l’anomalie :
siège de l’anomalie :
absent
aboli
aboli
aboli
aboli
aboli
Cutanés :
Plantaire : en flexion
en extension
Abdominal supérieur : présent
absent
Abdominal moyen : présent
absent
Abdominal inférieur : présent
absent
Muqueux :
Cornéen : oui
Vélo Palatin : oui
non
(V, VII)
non
Tonus musculaire :
Hypertonie : oui
Hypotonie : oui
non
non
type : pyramidale
Nerfs crâniens :
Paralysie du III : oui
non
Paralysie du releveur de la paupière : oui
non
Réflexe photo moteur : présent
absent
Mydriase aréactive : oui
non
Myosis : oui
extra pyramidale
non
250 Trophicité :
Amyotrophie : oui
non
Peau sèche : oui
non
Hyperkératose : oui
raréfaction des poils (jambes) : oui non
non
Ulcération indolore : oui
siège :
fissurations : oui
non
non
Examens complémentaires :
Scanner cérébral : date :
AVC ischémique
AVC hémorragique
EMG : conduction diminuée
Diagnostic lésionnel :
normal
conduction normale
évaluation le :
Système nerveux central :
Système nerveux périphérique :
Système nerveux autonome :
Cardiaque :
Vésicale :
Gastro intestinale :
Génitale :
251 Examen du pied :
Hygiène : bonne
Pied de Charcot : oui
date :
médiocre
non
très mauvaise
(Michigan Neuropathy Screening instrument)
Droit : (score=
/5)
1-Aspect du pied
gauche : (score=
/5)
1-Aspect du pied
a. normal : oui(0)
non(1)
a. normal : oui(0)
b. si non :- déformation
non(1)
b. non :- déformation
-
peau sèche ou callosités
- peau sèche ou callosités
infection
-
-
fissures
- fissures
autre (préciser) :
- autre (préciser) :
2- ulcération : oui (1)
non (0)
3- réflexe achilléen :
présent (0) renf (0,5) absent (1)
4. Perception vibratoire du gros orteil :
Présent (0) diminué (0,5) absent (1)
5. test au mono filament :
Normal (0) diminué (0,5)
absent (1)
infection
2- ulcération : oui (1)
3- réflexe achilléen :
présent (0) renf (0,5)
non (0)
absent (1)
4- perception vibratoire du gros orteil :
Présent (0) diminué (0,5) absent (1)
5. test au mono filament :
Normal (0) diminué (0,5)
absent (1)
Artériopathie oblitérante du membre :
Droit : oui
non
Gauche : oui
siège :
non
stade :
siège :
stade :
Infection du pied:
Droit : oui
Gauche : oui
non
non
Diagnostic lésionnel :
type :
siège :
type :
siège :
date
252 Evaluation ophtalmologique (ALFEDIAM):
date :
Examen du fond d’œil et/ou angiographie:
Œil droit
Dilatation artérielle : oui
Veines moniliformes : oui
Oeil gauche
Dilatation artérielle : oui
Veines moniliformes : oui
non
non
Micro anévrysmes : oui
non
Peu
beaucoup
Hémorragie : oui
non
Quelques microhémorragie
Hémorragie nette
Ischémie rétinienne : oui
non
Petit territoire ischémié
Vaste territoire ischémié
non
non
Micro anévrysmes : oui
non
peu
beaucoup
Hémorragies : oui
non
quelques microhémorragie
Hémorragie nette
Ischémie rétinienne : oui
non
Petit territoire ischémié
Vaste territoire ischémié
Œdème maculaire : oui
non
Nodules cotonneux : oui
non
Néo vaisseaux : oui
non
Rétiniens
Surface : <1/2
>1/2
de la papille
Pré papillaires
Surface : <1/3
>1/3 de la papille
Œdème maculaire : oui
non
Nodules cotonneux : oui
non
Néo vaisseaux : oui
non
rétiniens
surface : <1/2
>1/2
de la papille
pré papillaires
surface : <1/3
>1/3
de la papille
Complications :
Hémorragie du vitré : oui
Glaucome néovasc : oui
Décollement de rétine : oui
Hémorragie du vitré : oui non
Glaucome néovasc : oui
non
Décollement : oui
non
non
non
non
Diagnostic lésionnel :
OD
1-Absence de rétinopathie diabétique : oui
OG
non
2-Rétinopathie diabétique non proliférante : oui
non
Minime
modérée
sévère
(pré proliférante)
3- Rétinopathie proliférante : oui
Minime
modérée
sévère
4-Maculopathie oedémateuse : oui
Minime
modérée
sévère
5-Maculopathie ischémique :
oui
non
compliquée
non
non
253 Le reste de l’examen clinique :
date :
Examen stomatologique :
date :
Caries : oui
non
siège :
Gingivite : oui
non
Déchaussement : oui
non
siège :
Tartre : oui
non
siège :
Examen de la peau :
Infection : oui
non
type :
Troubles trophiques : oui
non
Nécrobiose lipoïdique : oui
non
Acanthosis nigricans : oui
non
siège :
type :
siège :
siège :
siège :
Evaluation du niveau de risque selon Framingham:
Intervention thérapeutique:
Evaluation globale :
date :
Complications macrovasculaires
Complications micro vasculaires :
Complications infectieuses :
Etat du pied du diabétique :
Equilibre glycémique :
Evaluation du risque cardiovasculaire absolu
254 Suivi clinique du patient :
date :
Signes fonctionnels rapportés :
Examen clinique :
Poids :
Dextro :
taille :
BMI :
labstix : sang :
Leucocytes :
Tour de taille :
albumine :
nitrites :
glucose :
T° :
acétone :
pH :
Cardiovasculaire :
Autre :
Traitement
Bilan à faire :
255 Conseils d’hygiène de vie et de diététique :
Tabac arrêté : oui non
Activité physique régulière > 30-45mn /j : oui
non
Contrôle du poids, BMI < 25 kg/m2 : oui non
Tour de taille < 80 cm (f) < 94 cm (h) : oui non
Apports en sel < 6g /j : oui non
Apport en fibres > 30 g/j : oui non
Apports en graisses insaturés et polyinsaturés : oui
Equilibre glycémique : objectifs HA1c < 6,5%
HbA1c < 7%
non
atteint : oui
atteint : oui
non
non
GAJ < 1,30 g /l atteint : oui
non
GPP < 1,80 g /l atteint : oui
non
Equilibre tensionnel : objectif tensionnel < 130 / 80 atteint : oui non
Objectif tensionnel < 125 / 75 atteint : oui non (si IRC ou
protéinurie> 1g/24h)
Equilibre lipidique : objectifs : cholestérol total < 1g/l
atteint : oui non
LDLc < 0,70 g/l atteint : oui non
LDLc < 1g/l
atteint : oui
non
Triglycérides< 1,50 g/l atteint : oui non
Evènement survenu au cours de l’évolution :
Explorations :
Diagnostic retenu et traitement :
Evolution
256 ANNEXE 2
ETABLISSEMENT PUBLIC HOSPITALIER DE AIN-TAYA
Service de Médecine Interne (Pr Biad)
Ordonnance
Date:
Nom et prénom:
âge:
1. Glycémie à jeun et 2h en post prandiale (sans charge en glucose)
2. Hémoglobine glyquée
3. Cholestérol total, Triglycérides, HDLc, LDLc
4. Formule numération sanguine
5. CRP– fibrinogène- VS
6. Urée sanguin
7. Créatinine plasmatique
8. Acide urique
9. Calcémie –phosphorémie
10. SGOT- SGPT- Phosphatases alcalines - TP
11. Dosage de la micro albuminurie sur urines des 24h
12. Créatinine urinaire sur urines des 24h
13. Ionogramme sanguin
14. ECBU
15. TSH 257 ABSTRACT
BACKROUND: type 2 diabetes mellitus is a wild-world public health problem, it links with increase
morbidity and financial burden, especially in developing world to which Algeria belongs. The vascular
impact of diabetes compromises severely the vital and functional prognosis in patients.
Our study investigates the morbidity of the disease at the time of diagnosis of type 2 diabetes in an
observational, prospective cohort study.
AIMS
- To determine the magnitude of vascular chronic complications at the time of diagnosis of type 2
diabetes mellitus;
- To study the impact on athéro-thrombosis of chronic kidney Disease taken as a cardio-vascular risk
factor.
METHODS: 327 patients, 122 men and 205 women, with newly diagnosed type 2 diabetes mellitus,
are recruited consecutively, between January 2009 and December 2013, in primary care and
emergency units linked with Ain-Taya health sector. All patients had one year follow-up. Data on
anthropometric measures, clinical examination, glycemic, lipid status, hypertension, cardiovascular
disease and microvascular complications were collected and analyzed. Statistical analysis was
performed with Epi-info 4.6 data base program. Results are expressed as mean ± DS values. ANOVA
or Kruskall-Wallis test was used to compare means and Chi2 –test to compare proportions.
RESULTS: 327 patients were included; sex-ratio m/w=0.59, mean age was 53.5 ± 8.6 years. Family
history of diabetes was reported in 68%. Symptoms of hyperglycemia and ketoacidosis are a common
clinical presentation, found respectively in 47.1% and 15.3%. An infectious disease was present in
41% and 3.4% had acute cardiovascular complication at the time of diagnosis. 31.8% of our patients
were obese, abdominal obesity was present in 62.1% of cases and 77.4% had Metabolic syndrome
with NCEP ATPIII criteria, more frequently in women. 71.4% of patients had at least 2 majors’
cardiovascular risk factors. Hypertension was found in 66.7%, low HDL in 37.9%,
hypercholesterolemia in 22.2% and smoking in 18.3%. One or more microvascular complication was
diagnosed in 34.8%: peripheral neuropathy in 30.9%, autonomic neuropathy in 18.9%, retinopathy in
8.7% and foot ulcers in 4.6%. Diabetic nephropathy was very likely in 3.8% but chronic kidney disease
was present in 24.6%. Investigation shows that 17.8% of cases had one or more macrovascular
complications: coronary heart disease in 8.3%, lower limb arterial disease in 5.4%, carotid stenosis in
3.3% and stroke in 4 %. Systolic myocardial dysfunction was present in 5%. We weren’t able to prove
that the chronic kidney disease was a risk factor of athéro-thrombosis; this result is related to small
number of patients in studied groups. Among 300 diabetics with complete data at one year follow up,
an increase of +87.5% of coronary events is noticed and mortality was within 2.6% one year after, due
mostly to cardiovascular events.
CONCLUSION: chronic complications are present in 4 patients of 5 at the time of diagnosis of type 2
diabetes mellitus. Microangiopathy is the most common complication; macroangiopathy is the most
lethal in our patients. These findings should lead to national policies about early screening for diabetes
and chronic complications.
Key-words: type 2 diabetes, microangiopathy, macroangiopathy, chronic kidney disease, athérothrombotic disease, cardiovascular prevention.
RESUME
INTRODUCTION : le diabète sucré de type 2 représente un problème de santé publique en raison de
sa morbidité et des dépenses de santé qu’il occasionne. L’atteinte vasculaire qu’il engendre altère le
pronostic fonctionnel et vital des patients qui en sont atteints.
Notre étude évalue les complications du diabète de type 2 retrouvées au moment de son diagnostic et
ce à travers un travail prospectif, observationnel et longitudinal.
OBJECTIFS DE L’ETUDE :
- Objectif principal : a été d’évaluer les complications vasculaires au moment du diagnostic d’un
diabète de type 2 ;
- Objectif secondaire : a été d’étudier l’impact des complications dégénératives rénales du diabète
sucré de type 2 comme facteur de risque de la maladie athéro-thrombotique.
MATERIEL ET METHODE : L’étude a porté sur une série de sujets diabétiques de type 2
nouvellement diagnostiqués, âgés de 40 à 70 ans, qui ont consulté de façon consécutive au niveau du
secteur sanitaire d’Ain-Taya entre janvier 2009 et décembre 2013. Les patients ont été suivis pendant
une année. Le recueil des données s’est fait grâce à un examen clinique approfondi, à des bilans
biologiques réguliers et à des examens spécialisés, nécessaires au diagnostic et à l’évaluation des
complications dégénératives. Les méthodes statistiques utilisées sont les standards de l’analyse
descriptive (moyennes, écart-types, médianes, quartiles, pourcentage) et comparative (test ²,
student, Anova).Le logiciel épi info a été utilisé à cet effet.
RESULTATS : 327 patients ont été inclus dans l’étude, 122 hommes et 205 femmes (sex-ratio H/F :
0.59) âgés en moyenne de 53.5 ± 8.6 ans. Un diabète familial est rapporté dans 68 %. Des
symptômes d’hyperglycémie ont été le motif de consultation dans 47.1% tandis que 48% se sont
présentés avec une complication aiguë : infectieuse dans 41%, cardiovasculaire dans 3.4% et 15.3%
avaient une cétose diabétique. L’obésité est notée dans 31.8%, elle est abdominale dans 62.1% et
touche surtout la femme. 77.4% ont un syndrome métabolique selon NCEP-ATPIII et 71.4 % avaient
au moins 2 facteurs de risque classiques en plus du diabète, nous retrouvons 66.7% d’hypertension
artérielle, 37.9% d’hypoHDLémie, 22.2% d’hypercholestérolémie et 18.3 % de tabagisme. Une
microangiopathie est présente dans 34.8% des cas : une neuropathie périphérique dans 30.9%,
autonome dans 18.9%, une rétinopathie dans 8.7%, un pied diabétique dans 4.6%. La néphropathie
diabétique est très probable dans 3.8%, une maladie rénale chronique est présente dans 24.6%. La
macroangiopathie est diagnostiquée dans 17.8% des cas, elle prédomine chez l’homme (25% vs
13.8% chez la femme, p=0.022), il s’agit d’une ischémie myocardique dans 8.3%, d’une artériopathie
oblitérante des membres inférieurs dans 5.4%, d’un accident cérébro-vasculaire dans 4% et d’une
sténose carotidienne dans 3.3 % et un AVC dans 4%. Une insuffisance cardiaque est retrouvée dans
5%. Nous n’avons pas pu montrer chez nos patients que la maladie rénale chronique était un facteur
de risque d’accidents athéro-thrombotiques en raison d’un effectif trop réduit des groupes étudiés. Le
suivi à un an a montré une progression des évènements coronariens de +87.5% et une mortalité dans
2.6% due essentiellement à une cause cardiovasculaire.
CONCLUSION : les complications dégénératives sont retrouvées chez 4 patients sur 5 au moment du
diagnostic du diabète de type 2 et représentent une morbidité élevée. La microangiopathie est la plus
fréquente et la macroangiopathie est la plus mortelle chez nos patients. Une stratégie préventive du
diabète de type 2 et de ses complications reste indispensable pour réduire la morbi-mortalité qui lui
est associée.
Mots clés : diabète sucré de type 2, microangiopathie, macroangiopathie, maladie rénale chronique,
maladie athéro-thrombotique, prévention cardiovasculaire.
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