60 CHAPITRE 4 • QUELLE EST LA PLACE DE L’UNION EUROPÉENNE DANS L’ÉCONOMIE GLOBALE ?
de trafic sont associés à une perte d’efficacité et de bien-
être. Le pays importateur voit sa situation se détériorer : la
baisse du prix au consommateur ne compense pas la perte
de recettes douanières pour l’État.
Doc. 2 L’Union européenne :
une grande puissance économique et commerciale
5. L’Union européenne, considérée comme une seule entité,
constitue la première puissance économique du monde. Son
PIB est légèrement supérieur à celui des États-Unis (16 950
milliards de dollars). Elle s’impose comme la première puis-
sance commerciale du monde : premier exportateur de biens
et de services avec respectivement 15% et 25% du total
mondial. Elle abrite également 150 des 500 plus grandes
entreprises mondiales par le chiffre d’affaire.
6. L’Union européenne est une zone faiblement ouverte si
on regarde l’importance des exportations par rapport au
PIB. 13,6% c’est légèrement plus que les États-Unis (9,6%)
mais c’est peu. Par contre, l’UE est ouverte aux échanges
au sens où elle est peu protégée, avec un droit de douane
moyen de 5,5%, très bas.
7. Première puissance économique et commerciale, l’UE
est aussi un vaste marché de consommation. C’est aussi un
marché peu protégé qui constitue un grand marché pour
les entreprises des pays tiers.
Doc. 3 La politique commerciale de l’UE
8. En 2012, les échanges entre pays de l’UE représentaient
un peu plus d’1/5 du PIB de l’UE.
9. Les exportations intra-UE apparaissent très dynamiques.
Elles sont passées de 12 à plus de 20% du PIB. Cela peut
s’expliquer par le processus d’intégration européenne qui a
conduit à la mise en place d’un vaste marché intérieur sans
barrières. On peut également évoquer les élargissements
successifs qui ont agrandi progressivement l’Union euro-
péenne (l’UE compte 12 membres en 1992, 28 aujourd’hui).
10. Depuis 1992, la part des échanges intra-UE a été multi-
pliée par 20,6/12,3, soit par 1,67, ce qui est presque équiva-
lent à l’évolution des échanges extra-UE (12,8/7,7 = 1,66).
11. L’intégration européenne ne s’est donc pas traduite
par une fermeture vis-à-vis du RDM. Non seulement, les
échanges avec le RDM ont continué de progresser plus vite
que le PIB, mais ils ont même progressé aussi vite que les
échanges intra-UE. Cela s’explique aisément par la poli-
tique commerciale menée par l’UE. D’abord dans le cadre
d’accords multilatéraux (GATT), puis, plus récemment, par
le biais d’accords régionaux, l’UE a régulièrement baissé sa
protection tarifaire, réduisant la préférence mise en place
par son intégration régionale.
12. Dans un contexte de blocage des négociations commer-
ciales multilatérales, la signature d’accords commerciaux
bilatéraux peut se comprendre par la volonté de bénéficier
des effets positifs attachés à la libéralisation des échanges
(division du travail, économies d’échelle, gains de diversité).
Doc. 4 Les difficultés de l’Union européenne
dans les négociations commerciales
13. C’est l’UE qui représente les 28 États membres dans les
négociations commerciales, en la personne du Commissaire
européen au commerce extérieur (aujourd’hui Karel de
Gucht).
14. La représentation unique permet aux 28 États membres
de peser davantage dans les négociations. L’UE représente
le premier marché du monde et la première puissance
commerciale mondiale. Symétriquement, cela a l’inconvé-
nient de ne pas pouvoir représenter la diversité des intérêts
des 28 États membres.
15. Le libre-échange soumettrait les activités culturelles à
la loi du marché. La sélection des productions culturelles
se ferait alors uniquement en fonction de leur rentabi-
lité. Seules les productions correspondant au goût moyen
subsisteraient sur le marché, notamment du fait d’éco-
nomies de réseau importantes. La défense de la diversité
culturelle justifie la mise en place d’un système de subven-
tions lesquelles peuvent constituer des entorses à la libre
concurrence.
16. Plantu semble dénoncer une Commission européenne
alignée sur la position américaine en matière d’ouverture
des activités culturelles à la concurrence.
17. Cet épisode illustre les difficultés de la conduite d’une
politique commerciale unique dans une zone marquée par la
diversité des positions et des intérêts nationaux. La défense
de l’exception culturelle française ne fait ainsi pas l’unani-
mité en Europe.
FAIRE LE POINT
1. Vrai ; 2. Faux ; 3. Faux ; 4. Vrai ; 5. Vrai (taux d’ouver-
ture faible) ou Faux (tarif extérieur commun faible).
B. Politique de la concurrence
et politiques industrielles
en Europe p. 118-119
Doc. 1 La politique de la concurrence européenne
1. La politique de la concurrence garantit une concurrence
juste sur les marchés, ce qui permet de sélectionner les entre-
prises les plus efficaces et d’inciter les entreprises à l’inno-
vation. Cela doit offrir aux consommateurs des produits
moins chers et de meilleure qualité.
2. Les 4 domaines sont : la lutte contre les ententes, la
lutte contre les abus de position dominante, le contrôle des
concentrations horizontales, le contrôle des aides d’État.
3. Cette politique relève de la Commission européenne
car le marché européen est désormais unique. À noter que,
dans le cadre du principe de subsidiarité, ce sont encore les
autorités nationales qui mettent en œuvre le droit européen
de la concurrence pour les affaires qui ont une dimension
nationale.
4. Les aides d’État sont contrôlées car elles peuvent consti-
tuer des entorses à la concurrence lorsqu’un État aide une
entreprise nationale au détriment des entreprises des autres
États membres. C’est à ce titre, par exemple, que le plan de
sauvetage de l’entreprise Alstom par l’État français en 2004
et que le plan d’aide au secteur automobile en 2009 ont été
contrôlés par la Commission.
Doc. 2 La politique industrielle face aux règles
de la concurrence
5. Au plan intérieur, la concentration permet de réaliser des
économies d’échelle et donc un gain d’efficacité. Au plan
extérieur, cela renforce la compétitivité des entreprises de la
zone (stratégie des champions nationaux ou européens). Par
contre, les entreprises issues de cette concentration risquent