Quelle est la place de l`Union européenne dans l`économie globale ?

56 CHAPITRE 4QUELLE EST LA PLACE DE L’UNION EUROPÉENNE DANS L’ÉCONOMIE GLOBALE ?
I. PRÉSENTATION DU CHAPITRE
Ce chapitre vise à présenter les opportunités, les réalisations et les limites du
processus dintégration européenne. Après une présentation des différentes dimen-
sions de lintégration européenne et les bénéfices qui en sont attendus (Dossier
1), nous faisons le bilan de la place de l’UE dans léconomie mondiale ainsi que
sur les politiques menées par lUE dans les différents domaines de cette intégra-
tion (Dossier 2). Enfin, nous nous arrêtons sur la gouvernance de la zone euro en
étudiant la nécessaire mais difficile coordination des politiques économiques dans
la zone euro, son bilan et les réformes en cours (Dossier 3).
Ressources numériques liées au chapitre
Vidéos
• Une brève histoire de l’Europe en images (Europe en images, 2010), p. 110
www.lienmini.fr/magnard-ses-010
• Comment l’UE prend-elle une décision ? Exemple d’un pétrolier qui s’échoue
(Toute l’Europe, 2007), p. 113
www.lienmini.fr/magnard-ses-011
• Quel est le rôle de la Banque centrale européenne face à la crise ? (Dessine-moi
l’éco, 2012), p. 122
www.lienmini.fr/magnard-ses-012
Schéma-bilan
• Schéma de synthèse du chapitre, p. 130
CHAPITRE 4
Quelle est la place de l’Union
européenne dans léconomie globale ?
Manuel p. 110 à 137
Sensibilisation p. 110
Les questions 1 et 4 portent sur la vidéo.
Cette première page vise à faire prendre conscience aux
élèves de la diversité et de lambition du projet dintégra-
tion européenne. Si l’Europe s’est concentrée sur lintégra-
tion économique et monétaire, c’est un choix pragmatique
qui ne doit pas faire oublier le projet social européen qui
constitue depuis lorigine le véritable but de lintégration
européenne.
1. Winston Churchill (Premier ministre, RU), Robert
Schuman (ministre des Affaires étrangères, France).
On peut également citer les autres « Pères fondateurs de
l’Union européenne » : lAllemand Konrad Adenauer, le
Luxembourgeois Joseph Bech, le Néerlandais Johan Willem
Beyen, l’Italien Alcide De Gasperi, le Français Jean Monnet
et le Belge Paul-Henri Spaak.
2. Il s’agit de l’Europe des Six : la France, la République
Fédérale dAllemagne, l’Italie, la Belgique, les Pays-Bas et
le Luxembourg.
3. Il s’agit dun projet pragmatique. Au sortir de la guerre,
l’Europe est profondément marquée par les nationalismes. Il
n’existe pas de solidarité européenne ni de sentiment dappar-
tenance commune. Léchec de la Communauté Européenne de
Défense en 1954 (non ratification par le Parlement fraais) en
est le symbole. Il s’agit donc, comme le stipule Robert Schuman
dans son discours de l’Horloge, de créer « une solidarité de
fait » par des interdépendances économiques qui finiront par
créer une communauté de destin et permettront de passer à
lunification politique et sociale. Cela reste encore un projet.
4. La CECA consiste en la mise en commun des produc-
tions de charbon et dacier sous légide dune institution
supranationale. Ces deux produits circulent librement entre
les 6 pays.
CHAPITRE 4QUELLE EST LA PLACE DE L’UNION EUROPÉENNE DANS L’ÉCONOMIE GLOBALE ? 57
5. Les objectifs de lintégration européenne sont écono-
miques lorsquils visent la réalisation dun marché commun
(point 3) et la mise en place dune Union économique et
monétaire (point 4). Mais lEurope va au-delà avec un véri-
table projet social, laffirmation de valeurs communes et
dobjectifs sociaux ambitieux : défense de la paix (point 1),
de la diversité culturelle (point 3), de la liberté (point 2) et
les droits de lenfant (point 3). Elle vise lintégration et la
protection sociales, l’égalité hommes-femmes, la solidarité
intergénérationnelle (point 3).
Ressource numérique
Vidéo
Une brève histoire de lEurope en images
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Cette vidéo présente les grandes étapes de la construction
européenne.
DOSSIER 1. Lintégration européenne : une expérience originale p. 112-115
Le programme officiel
Sans entrer dans le détail des évolutions historiques, on
rappellera qu’en se dotant dun grand marché intérieur et
dune monnaie unique, les pays européens mènent une
expérience originale d’intégration plus étroite de leurs
économies.
Mise en œuvre dans le manuel
Ce premier dossier permet de souligner l’originalité du
processus d’intégration euroenne en utilisant la typo-
logie de Bela Balassa comme pivot. Il permet de montrer
que le processus se déploie dans les dimensions commer-
ciale, économique, financière, motaire, politique et
sociale, même si cela se fait à des rythmes différents et avec
des partenaires difrents. Le fonctionnement de l’UE appa-
raît aussi original entre une logique de cooration inte-
tatique et une logique d’intégration plus poussée (A. Une
intégration aux multiples dimensions). La deuxième partie
du dossier s’arrête plus longuement sur le marché intérieur
tout en soulignant les interactions avec le processus d’inté-
gration politique et sociale (B. L’intégration économique
et ses limites).
A. Une intégration
aux multiples dimensions p. 112-113
Doc. 1 Les différents stades d’intégration économique
1. a. faux ; b. vrai ; c. vrai
Doc. 2 Les grandes dates de l’intégration européenne
2. Union douanière : 1968 ; Marché commun : 1er janvier
1993 ; Union économique et monétaire : 1999.
3. Lintégration européenne n’a pas rigoureusement suivi
les étapes du processus décrit par Bela Balassa. Les dif-
rentes étapes apparaissent largement imbriquées. Ainsi, dès
1962, les États membres mettent en œuvre une politique
commune : la PAC. L’intégration monétaire commence avec
le Serpent monétaire en 1972 alors que le marché commun
n’est pas encore réalisé. Pour autant, ces différents projets
avancent à un rythme inégal et sont bien achevés selon le
processus décrit par Bela Balassa (cf. question 2).
4. La dimension économique et monétaire domine linté-
gration européenne depuis lorigine. Pour autant, linté-
gration européenne ne se réduit pas à cette dimension. Par
exemple, la libre circulation des hommes ne se réduit pas
à celle des travailleurs. Elle concerne tous les citoyens des
États membres qui bénéficient d’ailleurs des droits attachés
à la citoyenneté européenne créée par la Traité de Maastricht
en 1992 (il est ici possible de préciser les droits en ques-
tion : notamment le droit de vote aux élections locales
et européennes ainsi que la protection diplomatique des
États membres). De même, le Traité de Lisbonne permet
une timide avancée vers l’Europe politique et sociale qui
constitue un projet européen depuis lorigine (Traité de
Rome de 1957).
Doc. 3 Une intégration à géométrie variable
5. Non. La zone euro compte aujourdhui 19 membres alors
que l’UE compte 28 membres.
6. Non. La Suisse, l’Islande, Le Liechtenstein et la Norge
qui forment lAssociation européenne de libre-échange
(AELE), sont aussi signataires des Accords de Schengen.
7. La zone de libre-échange européenne (l’Espace écono-
mique européen) ne se réduit pas à l’Union européenne
puisque cette dernière est liée par un accord de libre-
échange avec les pays de lAELE.
8. L’intégration européenne est une intégration à géométrie
variable puisque tous les pays ne participent pas à tous les
projets dintégration. Seuls 17 États sont à la fois membres
de l’EEE, de la zone euro et de lEspace Schengen.
Doc. 4 Comment l’UE fonctionne-t-elle ?
9. La Commission, éventuellement sur invitation du
Conseil européen (chefs d’État), est à lorigine des proposi-
tions de lois mais ce n’est pas elle qui les adopte. Cest dune
part le Parlement européen et dautre part le Conseil des
ministres de l’UE lesquels partagent le pouvoir dadopter
les lois et de les amender.
10. Lintérêt des nations s’exprime par lintermédiaire des
institutions intergouvernementales (Conseil européen et
Conseil des ministres de l’UE). Les députés européens
sont également élus sur une base nationale et peuvent être
influencés par les intérêts de leur pays dorigine même si
dautres logiques (notamment partisanes) entrent en ligne
de compte.
11. La BCE est une institution fédérale car elle est indé-
pendante des gouvernements nationaux et a en charge la
politique monétaire de lensemble de la zone euro.
12. La pollution maritime ignore les frontières. La sécurité
maritime et la protection de lenvironnement constituent
donc des biens publics internationaux qui doivent être pris
en charge par une législation de dimension européenne.
58 CHAPITRE 4QUELLE EST LA PLACE DE L’UNION EUROPÉENNE DANS L’ÉCONOMIE GLOBALE ?
13.
propose transposition
charge
soumet
co-décident
et votent
soumet
Conseil
européen Commission
européenne
Projet
de directive
et de règlement
Parlement
européen
Conseil
des ministres
de l’UE
Directives
et règlements
européens
Lois et décrets
nationaux
Ressource numérique
Vidéo
Comment l’UE prend-elle une décision ? Exemple
d’un pétrolier qui séchoue
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Exemple de l’adoption en six étapes dune législation
européenne sur la sécurité maritime.
FAIRE LE POINT
1. Faux : il est signé en 1957.
2. Faux : seuls 19 des 28 États de l’UE ont adopté leuro.
3. Vrai : elle recouvre tout l’Espace économique européen
qui englobe lUE ainsi que lAELE.
4. Vrai : ils remontent au Serpent monétaire européen
(1972) alors que le Marché commun est officiellement
réalisé le 1er janvier 1993.
5. Vrai : elle est indépendante des gouvernements nationaux
et mène la politique monétaire de lensemble de la zone euro.
B. L’intégration économique
et ses limites p. 114-115
Doc. 1 Le grand marché intérieur,
facteur d’intégration économique
1. Le marché intérieur est un vaste marché unique de plus
de 500 millions de consommateurs sur lequel les biens,
les services, les capitaux et les hommes peuvent librement
circuler. Cest le plus grand marché du monde.
2. Un marché n’existe que dans le cadre de règles. Les
règles nationales ont donc dû être harmonies pour que
les biens et les facteurs issus dun État membre puissent
circuler et faire lobjet déchanges dans les autres. Par
exemple, les règles de sécurité des produits, la reconnais-
sance des diplômes, les conditions dacs aux professions
réglementées, certaines législations fiscales (la TVA notam-
ment) doivent être harmonisées pour que les biens soient
commercialisés dans tous les pays et pour que les travailleurs
puissent s’établir dans tous les États membres. Une telle
harmonisation est aussi nécessaire pour garantir une juste
concurrence entre tous les producteurs nationaux.
3. La constitution du marché intérieur a renforcé les rela-
tions commerciales entre les États membres de l’Union
européenne. Ces derniers réalisent désormais plus des 2/3
de leurs échanges extérieurs avec un partenaire de l’UE.
Doc. 2 Les bénéfices du marché intérieur
4. Pour les entreprises, le grand marché permet de réaliser
des économies déchelle et donc de voir baisser leurs coûts
unitaires de production. Cela autorise une baisse des prix
qui est encore renforcée par laugmentation de la concur-
rence. Cela profite aux consommateurs qui gagnent par
ailleurs un acs à une plus grande diversité de produits.
5. La réalisation du marché intérieur permet de mettre fin
au cloisonnement des marchés nationaux. Les entreprises de
chaque État membre peuvent désormais vendre leur produc-
tion sur le marché de lensemble des États membres, soit un
marché de plus de 500 millions de consommateurs, bien
plus grand que le marché français par exemple (moins de 70
millions de consommateurs). Une plus grande polarisation
des activités peut également générer des économies déchelle
externes (diffusion des connaissances, marchés du travail et
des biens intermédiaires spécialisés).
6. La création dun grand marché du numérique renvoie à
la fois à un enjeu économique et politique. Lexistence de
législations différentes dans les États de l’UE concernant le
numérique (et notamment le traitement des données person-
nelles) empêche lémergence dacteurs européens ayant une
taille suffisante pour concurrencer les géants du secteur
extra-européen (notamment américains). Par ailleurs, elle
crée une concurrence qui favorise les États dont les règles
sont les moins exigeantes.
Doc. 3 Les limites politiques du grand marché
7. En 2010, les échanges de biens manufactus entre États
membres de lUE représentent un peu plus de 20% du PIB
total de ces pays.
8. Les États forment une zone dautant plus intégrée qu’ils
échangent beaucoup entre eux. La part des échanges de
biens manufactus entre États dans leur PIB mesure l’in-
tensité de leurs relations commerciales et constitue donc
un bon indicateur dune dimension de leur intégration
économique.
9. L’UE paraît moins intégrée que les États-Unis. Les
échanges de biens industriels entre les États fédérés améri-
cains sont presque deux fois plus importants en propor-
tion du PIB des États-Unis (38,4% contre 20,7% pour les
échanges intra-communautaires).
CHAPITRE 4QUELLE EST LA PLACE DE L’UNION EUROPÉENNE DANS L’ÉCONOMIE GLOBALE ? 59
10. Des barrières culturelles peuvent dabord expliquer
cet écart. Tous les États membres ne partagent pas la
même langue, les mêmes habitudes de consommation, etc.
Historiquement, les réseaux daffaires se sont également
constitués sur une base nationale. Par ailleurs, malgré un
effort dharmonisation, les législations nationales peuvent
encore difrer et constituer des obstacles aux échanges.
Pour vendre sur le territoire dun État membre, les entre-
prises nationales sont favorisées car elles ne supportent pas
les coûts de transaction que leurs concurrentes, issues des
autres États, doivent supporter pour adapter leurs produits
aux normes en vigueur.
11. Les Européens ont fait le choix pragmatique de
commencer par lintégration économique mais la poursuite
de cette dernière semble se heurter aujourdhui à labsence
dintégration politique. Linsuffisante harmonisation des
règles nationales entretient un cloisonnement des marchés
qui freine lintégration économique.
Doc. 4 À la recherche du modèle social européen
12. Lexpression « modèle social européen » renvoie à l’exis-
tence dun système social qui serait à la fois commun et
spécifique à tous les États européens. Son existence se heurte
à la diversité des modèles sociaux nationaux : la protection
sociale, les marchés du travail et les services publics sont
organisés de fon très diverse en Europe (cf. les « trois
(ou quatre) mondes de l’État-providence de G. Esping
Andersen).
13. Les dépenses sociales sont 2,5 fois plus élevées en
proportion du PIB en France ou au Danemark (34%) qu’en
Lettonie (14%). Le PIB par habitant danois est 2,5 fois plus
élevé que celui de la Roumanie.
14. De manière générale, plus un pays est riche, plus il peut
consacrer une forte part de sa richesse aux dépenses sociales.
Cest ainsi au Danemark, pays le plus riche (25% au-dessus
de la moyenne européenne) que les dépenses sociales sont
les plus élevées en proportion du PIB. En Roumanie, où le
PIB par habitant est plus de 2 fois plus faible, les dépenses
sociales sont parmi les plus faibles de la zone (16%). Cette
relation n’est toutefois pas parfaite. Ainsi, les dépenses
sociales sont-elles proportionnellement plus importantes
en France qu’au Royaume-Uni pour un PIB par habitant
équivalent (indice 106 et 108), et même quen Allemagne
où le PIB par habitant est pourtant plus élevé (indice 124).
15. Ces disparités peuvent poser problème dans une Union
européenne fortement intégrée économiquement. En effet,
la diversité des règles sociales et les écarts importants de
niveaux de vie entre les pays créent les conditions dune mise
en concurrence des systèmes sociaux. Une harmonisation
serait nécessaire mais elle se heurte à la diversité des choix
sociaux et politiques des difrents pays quant à lambition
et à la fon dorganiser le modèle social.
FAIRE LE POINT
Le marché unique se caractérise par la suppression des
barrières douanières et la liberté de circulation des capi-
taux et des hommes. Il compte plus de 500 millions de
consommateurs et permet, aux entreprises des gains de
productivité, aux ménages des baisses de prix et une plus
grande diversi des produits. Les échanges intra-commu-
nautaires représentent aujourdhui plus des deux tiers des
échanges extérieurs des pays de l’UE.
DOSSIER 2. L’Union européenne face aux défis de la mondialisation p. 116-121
Le programme officiel
On montrera que lunion monétaire ret une importance
particulière dans le contexte monétaire et financier inter-
national, et qu’elle renforce les interdépendances entre les
politiques macroéconomiques des États membres.
Mise en œuvre dans le manuel
Ce deuxième dossier sarrête sur les opportunis et le bilan
de l’intégration euroenne en matière commerciale (A.
L’Union européenne dans la mondialisation des échanges),
économique (B. Politique de concurrence et politiques
industrielles en Europe) et motaire (C. L’euro dans le
système motaire international). Il présente les attentes,
le bilan et interroge les politiques menées dans chacun de
ces trois domaines : politique commerciale, politique de la
concurrence et politique industrielle, politique de change.
A. L’Union euroenne dans
la mondialisation des échanges p. 116-117
Doc. 1 Cation et détournement de trafic
1. Une fois levées les barrières aux échanges, les pays de la
zone se spécialisent dans les activités pour lesquelles leurs
coûts sont relativement les plus faibles (D. Ricardo) ou dans
celles qui nécessitent relativement plus de facteurs dont ils
disposent en relative abondance (HOS). Par ailleurs, le
marché s’élargit et permet aux entreprises de produire à
plus grande échelle, voire de baisser leurs coûts unitaires de
production. Les pays se fournissent ainsi réciproquement en
biens produits moins cher chez le partenaire.
2. Il y a création de trafic lorsqu’un flux dimportations
en provenance dun partenaire de la zone remplace une
production nationale du fait de la suppression de la protec-
tion commerciale. Il y a détournement de trafic lorsque la
suppression de la protection conduit au remplacement dune
importation en provenance dun pays tiers par une impor-
tation en provenance dun partenaire de la zone.
3. La mise en place de la PAC a introduit une préférence
communautaire. Pour le commerce de poulets, cela s’est
traduit par une taxe douanière qui touchait les poulets
américains et pas les poulets de la CEE. Cela a conduit à
remplacer une partie des poulets impors des États-Unis
(- 25%) par des poulets produits au sein de la CEE. Une fois
la taxe prise en compte, les poulets US devenaient plus chers
que les poulets européens pourtant plus coûteux à produire.
Un flux extracommunautaire a donc été remplacé par un
flux intracommunautaire.
4. Non. Si les créations de trafic sont porteuses dune
amélioration de bien-être puisqu’un producteur plus efficace
remplace un producteur moins efficace, les détournements
60 CHAPITRE 4QUELLE EST LA PLACE DE L’UNION EUROPÉENNE DANS L’ÉCONOMIE GLOBALE ?
de trafic sont associés à une perte defficacité et de bien-
être. Le pays importateur voit sa situation se détériorer : la
baisse du prix au consommateur ne compense pas la perte
de recettes douanières pour l’État.
Doc. 2 L’Union européenne :
une grande puissance économique et commerciale
5. L’Union européenne, considérée comme une seule entité,
constitue la première puissance économique du monde. Son
PIB est légèrement supérieur à celui des États-Unis (16 950
milliards de dollars). Elle s’impose comme la première puis-
sance commerciale du monde : premier exportateur de biens
et de services avec respectivement 15% et 25% du total
mondial. Elle abrite également 150 des 500 plus grandes
entreprises mondiales par le chiffre daffaire.
6. L’Union européenne est une zone faiblement ouverte si
on regarde l’importance des exportations par rapport au
PIB. 13,6% cest légèrement plus que les États-Unis (9,6%)
mais c’est peu. Par contre, l’UE est ouverte aux échanges
au sens où elle est peu protégée, avec un droit de douane
moyen de 5,5%, très bas.
7. Première puissance économique et commerciale, l’UE
est aussi un vaste marché de consommation. Cest aussi un
marché peu protégé qui constitue un grand marché pour
les entreprises des pays tiers.
Doc. 3 La politique commerciale de l’UE
8. En 2012, les échanges entre pays de l’UE représentaient
un peu plus d’1/5 du PIB de l’UE.
9. Les exportations intra-UE apparaissent très dynamiques.
Elles sont passées de 12 à plus de 20% du PIB. Cela peut
s’expliquer par le processus dintégration européenne qui a
conduit à la mise en place dun vaste marché intérieur sans
barrières. On peut également évoquer les élargissements
successifs qui ont agrandi progressivement l’Union euro-
péenne (lUE compte 12 membres en 1992, 28 aujourdhui).
10. Depuis 1992, la part des échanges intra-UE a été multi-
pliée par 20,6/12,3, soit par 1,67, ce qui est presque équiva-
lent à l’évolution des échanges extra-UE (12,8/7,7 = 1,66).
11. L’intégration européenne ne s’est donc pas traduite
par une fermeture vis-à-vis du RDM. Non seulement, les
échanges avec le RDM ont continué de progresser plus vite
que le PIB, mais ils ont même progressé aussi vite que les
échanges intra-UE. Cela s’explique aisément par la poli-
tique commerciale menée par l’UE. D’abord dans le cadre
daccords multilatéraux (GATT), puis, plus récemment, par
le biais daccords régionaux, l’UE a régulièrement baissé sa
protection tarifaire, réduisant la préférence mise en place
par son intégration régionale.
12. Dans un contexte de blocage des négociations commer-
ciales multilatérales, la signature daccords commerciaux
bilatéraux peut se comprendre par la volonté de bénéficier
des effets positifs attachés à la libéralisation des échanges
(division du travail, économies déchelle, gains de diversité).
Doc. 4 Les difficultés de l’Union européenne
dans les négociations commerciales
13. Cest l’UE qui représente les 28 États membres dans les
négociations commerciales, en la personne du Commissaire
européen au commerce extérieur (aujourdhui Karel de
Gucht).
14. La représentation unique permet aux 28 États membres
de peser davantage dans les négociations. L’UE représente
le premier marché du monde et la première puissance
commerciale mondiale. Symétriquement, cela a linconvé-
nient de ne pas pouvoir représenter la diversité des intérêts
des 28 États membres.
15. Le libre-échange soumettrait les activités culturelles à
la loi du marché. La sélection des productions culturelles
se ferait alors uniquement en fonction de leur rentabi-
lité. Seules les productions correspondant au goût moyen
subsisteraient sur le marché, notamment du fait d’éco-
nomies de réseau importantes. La défense de la diversité
culturelle justifie la mise en place dun système de subven-
tions lesquelles peuvent constituer des entorses à la libre
concurrence.
16. Plantu semble dénoncer une Commission européenne
alignée sur la position américaine en matière douverture
des activités culturelles à la concurrence.
17. Cet épisode illustre les difficultés de la conduite dune
politique commerciale unique dans une zone marquée par la
diversité des positions et des intérêts nationaux. La défense
de lexception culturelle française ne fait ainsi pas lunani-
mité en Europe.
FAIRE LE POINT
1. Vrai ; 2. Faux ; 3. Faux ; 4. Vrai ; 5. Vrai (taux douver-
ture faible) ou Faux (tarif extérieur commun faible).
B. Politique de la concurrence
et politiques industrielles
en Europe p. 118-119
Doc. 1 La politique de la concurrence européenne
1. La politique de la concurrence garantit une concurrence
juste sur les marchés, ce qui permet de sélectionner les entre-
prises les plus efficaces et dinciter les entreprises à linno-
vation. Cela doit offrir aux consommateurs des produits
moins chers et de meilleure qualité.
2. Les 4 domaines sont : la lutte contre les ententes, la
lutte contre les abus de position dominante, le contrôle des
concentrations horizontales, le contrôle des aides d’État.
3. Cette politique relève de la Commission européenne
car le marché européen est désormais unique. À noter que,
dans le cadre du principe de subsidiarité, ce sont encore les
autorités nationales qui mettent en œuvre le droit européen
de la concurrence pour les affaires qui ont une dimension
nationale.
4. Les aides d’État sont contrôlées car elles peuvent consti-
tuer des entorses à la concurrence lorsqu’un État aide une
entreprise nationale au détriment des entreprises des autres
États membres. Cest à ce titre, par exemple, que le plan de
sauvetage de lentreprise Alstom par l’État fraais en 2004
et que le plan daide au secteur automobile en 2009 ont été
contrôlés par la Commission.
Doc. 2 La politique industrielle face aux règles
de la concurrence
5. Au plan intérieur, la concentration permet de réaliser des
économies déchelle et donc un gain defficacité. Au plan
extérieur, cela renforce la compétitivité des entreprises de la
zone (stratégie des champions nationaux ou européens). Par
contre, les entreprises issues de cette concentration risquent
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