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MASTER 1ET MAGIST `
ERE 2DE
PHYSIQUE FONDAMENTALE
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M´
ECANIQUE DES FLUIDES (M1PHYSF-404A-A)
EXAMEN DU MARDI 9NOVEMBRE 2010
(Dur´
ee : 3 heures - sans document)
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1. Analyse d’une carte m´
et´
eorologique
Les grandes circulations atmosph´
eriques sont domin´
ees par l’effet de la rotation de la Terre ainsi
que par la stratification en densit´
e de l’air. Dans ce probl`
eme, on consid`
ere toutefois l’atmosph`
ere
comme isodensit´
e pour simplifier, et l’on s’int´
eresse seulement `
a l’influence de la rotation de la Terre
sur la structure des ´
ecoulements.
On admet que, dans un r´
ef´
erentiel tournant de vecteur instantan´
e de rotation ~
, l’´
equation de
Navier-Stokes pour un fluide isodensit´
e, s’´
ecrit :
~u
t + (~u ·~
)~u =1
ρ~
p2~
~u +ν~
2~u, (1)
o`
u~u est la vitesse relative du fluide dans le r´
ef´
erentiel tournant. Le terme suppl´
ementaire 2~
~u est
la force de Coriolis (par unit´
e de masse). La force centrifuge et la force de gravit´
e n’apparaissent pas,
car elles sont incluses dans le terme de pression modifi´
ee p: elles n’interviennent donc pas dans la
suite.
On consid`
ere un rep`
ere local Cart´
esien, tel que (x, y)est tangeant `
a la surface de la Terre et
zselon la verticale locale. Pour simplifier, nous allons nous restreindre `
a l’´
etude d’´
ecoulements at-
mosph`
eriques au voisinage du pˆ
ole Nord : on peut alors prendre ~
Ω=Ω~ez, avec >0et ~ezl’axe de
rotation de la Terre. On note Lla taille caract´
eristique des structures de l’´
ecoulement, Uleur vitesse
caract´
eristique, et T=L/U le temps caract´
eristique d’´
evolution du champ de vitesse.
1. D´
eterminer les ordres de grandeur des termes inertiels, visqueux et de Coriolis de l’´
equation
(1). Dans le cadre de l’approximation g´
eostrophique, cette ´
equation devient
~
p=2ρ~
~u. (2)
Exprimer, en fonction des nombres de Reynolds Re =UL/ν et de Rossby Ro =U/2ΩL, les
conditions sous lesquelles cette approximation est v´
erifi´
ee. En d´
eduire que le vecteur vitesse est
alors dirig´
e le long des isobares (c’est-`
a-dire perpendiculaire `
a~
p).
2. Calculer la vitesse angulaire de la Terre, et en d´
eduire le nombre de Rossby dans le cas
d’une d´
epression (10 m/s sur 400 km), d’une tornade (20 m/s sur 20 m) et de la vidange d’une
baignoire. Qu’en d´
eduisez-vous de l’influence de la rotation de la Terre sur ces 3 ´
ecoulements ?
2
1100 km
FIGURE 1 – Champ de pression. Les isobares sont espac´
ees de 400 Pa. Les centres de haute et
basse pression sont not´
es H(high) et L(low). Les lignes marqu´
ees de triangles ou de demi-cercles
repr´
esentent respectivement les fronts froids et chauds.
3. Ecrire les projections de l’´
equation (2) selon les 3 axes des coordonn´
ees cart´
esiennes (on notera
~u =ux~ex+uy~ey+uz~ezles composantes de la vitesses). A partir du rotationnel de l’´
equation
(2), en d´
eduire que :
(i) l’´
ecoulement horizontal (ux, uy)satisfait une condition d’incompressibilit´
e bi-dimensionnelle.
(ii) le champ de vitesse ~u est invariant par translation selon z(ce r´
esultat porte le nom de
th´
eor`
eme de Taylor-Proudman).
4. En tenant compte des conditions aux limites en z= 0, en d´
eduire que le champ de vitesse est
horizontal (2D2C) en tout point.
5. A partir d’une ´
evaluation du gradient de pression, estimez la vitesse du vent au voisinage de
la grande zone d´
epressionnaire situ´
ee sur l’Ecosse sur la carte de la figure 1 (au centre de la
carte). On prendra ρ= 0.6kg m3pour la densit´
e moyenne de l’air en altitude). Commenter
ce r´
esultat. Que pensez-vous du nombre de Rossby dans cette r´
egion ?
6. Montrer que le Laplacien de la pression s’´
ecrit
2p= 2ρωz,(3)
o`
uωzest la composante selon zde la vorticit´
e~ω =~
~u.
3
7. On consid`
ere un grand tourbillon de sym´
etrie circulaire : il s’agit par convention d’un cy-
clone s’il tourne dans le mˆ
eme sens que la Terre, et d’un anticyclone dans le cas contraire.
En consid´
erant que l’on a ωz=cste pr`
es du centre du tourbillon (approximation de rota-
tion solide), en d´
eduire le champ de pression p(r)dans ce grand tourbillon, par int´
egration
de l’´
equation (3) en coordonn´
ees cylindriques (r, θ, z). Le Laplacien dans ces coordonn´
ees est
donn´
e par
2f=1
r
r r
r f+1
r2
2
θ2f+2
z2f.
8. En d´
eduire l’´
equivalence suivante :
- cyclone d´
epression ;
- anticyclone surpression.
Peut-on v´
erifier cette ´
equivalence sur la figure 1 ? Cette ´
equivalence est-elle toujours vraie au
pˆ
ole Sud ?
9. Les frottements avec la surface de la Terre font que l’´
equilibre g´
eostrophique (2) n’est plus
v´
erifi´
e`
a basse altitude. Il existe une couche limite, d’´
epaisseur not´
ee δ, de plusieurs centaines
de m`
etres, telle que pour zδl’´
equation (2) reste valide, tandis que pour zδc’est le terme
ν2
z2~u qui ´
equilibre le gradient de pression.
a) Si l’on consid`
ere l’´
ecoulement comme strictement horizontal `
a toute altitude, montrer que
la pression reste partout ind´
ependante de z.
b) On admettra qu’`
a basse altitude le vecteur vitesse est maintenant align´
e avec le gradient
de pression. Dans le cas d’un anticyclone (respectivement une d´
epression), d´
eduire de la
question 6 qu’il doit exister une vitesse radiale sortante (respectivement rentrante) pr`
es de
la surface de la Terre.
c) Montrer qu’il existe ´
egalement alors une petite vitesse verticale dans le tourbillon, et com-
menter son signe.
d) Il est bien connu que la pr´
esence d’un anticyclone favorise un temps sec, tandis qu’une
d´
epression est souvent associ´
ee `
a un temps pluvieux. Pouvez-vous interpr´
eter ces ph´
eno-
m`
enes ?
4
2. Effet Marangoni
La tension interfaciale, par exemple entre un liquide et un gaz est g´
en´
eralement une fonction
d´
ecroissante de la temp´
erature γ(T). Nous allons ´
etudier un syst`
eme qui permet de mesurer cette
d´
ependance.
On place une mince couche de liquide d’´
epaisseur de l’ordre de h0dans un r´
ecipient rectangulaire
horizontal (voir figure 2). On notera γla tension de surface et γ0=
dT sa d´
ependance en temp´
erature
que l’on supposera constante et n´
egative dans la gamme d’´
etude (γ0<0). On notera ηet ρla viscosit´
e
dynamique et la masse volumique du liquide.
On impose un gradient de temp´
erature G=dT
dx uniforme et constant (G < 0) entre la gauche et
la droite du r´
ecipient. On n´
egligera la variation de la masse volumique du liquide avec la temp´
erature
(qui conduirait `
a de la convection thermique classique).
0
z
x
C
haud Froid
h
(
x
)
Air
Liquide
FIGURE 2 – Fine couche de liquide plac´
ee dans un gradient horizontal de temp´
erature T(x).
1. Ecrire la force de tension interfaciale d~
Fγqui s’exerce de chaque cˆ
ot´
e d’une ligne de longueur
dl de l’interface gaz/liquide en fonction de γet de dl. Quelle est la dimension de γ?
2. Ecrire la d´
ependance T(x)de la temp´
erature. On notera T0la temp´
erature en x= 0. En d´
eduire
la variation spatiale γ(x)de la tension de surface.
3. Montrer qu’une portion de surface comprise entre xet x+dx et de dimension transverse L
selon Oy est soumis `
a une diff´
erence de forces de tension de surface d~
Fγ, que l’on repr´
esentera
et que l’on calculera.
4. A partir du bilan de force pr´
ec´
edent, montrer qualitativement que la d´
ependance en temp´
erature
de la tension de surface conduit `
a un mouvement du liquide en surface. Dans quel direction se
fait ce mouvement de surface ? Tracer l’allure de l’´
ecoulement dans l’´
epaisseur de la couche en
r´
egime permanent.
Dans la suite nous allons quantifier ce ph´
enom`
ene et montrer qu’il conduit en r´
egime permanent
`
a une inclinaison de la surface du liquide d’un angle θque l’on va calculer. Nous supposerons
que cet angle reste toujours faible (h(x)h0), et que le r´
ecipient est long afin de pouvoir
n´
egliger les effets de bords.
5. En consid´
erant la viscosit´
e du liquide (on n´
egligera la viscosit´
e de l’air) ´
ecrire la contrainte vis-
queuse σ0
xz exerc´
ee par la surface mobile sur le fluide. A-t-on une surface libre stricto sensu ?
5
En appliquant le principe fondamental de la dynamique `
a cette surface, en d´
eduire la relation
entre γ0et u
z hqui existe en r´
egime permanent, o`
uuest la composante horizontale de la
vitesse selon Ox.
6. Ecrire l’´
equation de Navier-Stokes en r´
egime permanent selon les directions horizontale et ver-
ticale. On supposera v´
erifi´
ees les approximations de la lubrification (´
ecoulement faiblement
non-parall`
ele). Montrer que dans ce cas, on trouve une relation simple entre p
x et 2u
z2.
7. Par int´
egration selon Oz trouver la pression p(x, z)en tout point du fluide. On notera Patm la
pression dans l’air. En particulier montrer qu’en r´
egime permanent p
x est reli´
e`
ah
x = tan θ(x)
(on prendra tan θ'θ).
8. Par int´
egration et en appliquant la condition au limite `
a la surface trouv´
ee en 5, calculer la fonc-
tion u(z).
9. Calculer le d´
ebit volumique Qv(x)`
a travers une section verticale d’abscisse xquelconque. Que
vaut ce d´
ebit en r´
egime permanent ? En d´
eduire une relation lin´
eaire entre γ0et θsi h(x)h0.
Le r´
esultat d´
epend-il de la viscosit´
e du liquide ?
10. Tracer le profil de vitesse u(x, z)`
axfix´
e pour z[0, h(x)].
11. A.N. : On donne G=10 K/m, ρ= 860 kg/m3,h0= 3 mm et θ= 1. Calculer γ0. Si le
liquide est de l’huile, η= 0.1Pa s, calculer la vitesse du liquide en surface. L’approximation
d’´
ecoulement de lubrification ´
etait-elle bien justifi´
ee ?
12. D´
ecrire une ou plusieurs m´
ethodes permettant de mesurer θavec pr´
ecision.
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