Dans le domaine de l’automobile, en Ontario, les fabricants de pièces Magna et Linamar sont
très dépendants de l’accès au marché américain, puisqu’ils font affaire avec les trois grands
constructeurs automobiles américains: General Motors, Ford et Fiat Chrysler. Dans l’Ouest, les
grandes entreprises du domaine de l’énergie, comme TransCanada et Enbridge, ont elles aussi
des ramifications à l’échelle du continent nord-américain.
«Nous avons seulement un voisin, les États-Unis, dit Stephen Gordon. Pour aller au Mexique, il
faut traverser ce pays. Pour aller ailleurs à l’étranger, il faut franchir des milliers de kilomètres
d’océan. La géographie nous condamne à une certaine dépendance envers les Américains.»
Mais les États-Unis dépendent eux aussi du Canada. Selon des données de l’État canadien, près
de neuf millions d’emplois aux États-Unis seraient tributaires des échanges commerciaux et des
investissements avec le Canada.
Il y a toutefois une grande différence entre les deux pays. Les exportations des États-Unis vers le
Canada représentent environ 1,5 % de l’économie américaine, alors que les exportations du
Canada vers les États-Unis représentent 25 % de l’économie canadienne. Le Canada est donc
beaucoup plus dépendant du commerce avec son voisin que ne le sont les États-Unis.
Serait-il même possible d’imaginer l’économie canadienne sans l’apport des États-Unis?
«Difficilement, parce que notre relation est rentable dans les deux sens», dit Stéphane Forget, de
la FCCQ.
Malgré les craintes des entreprises, il faut selon lui différencier le «candidat Trump», qui a fait
des déclarations-chocs pour être élu, du «président Trump», qui pourrait bien pousser sa
réflexion sur les rapports commerciaux entre les deux pays. «Je crois qu’il sera rattrapé par la
réalité économique», conclut-il.
(Statistique Canada)