Interview de Ghislaine Alajouanine

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Interview de Ghislaine Alajouanine
Une Pionnière reconnue de la télémédecine :
Membre Correspondant de L’Institut de France,
de l’Académie des Sciences Morales et Politique
Auteur d’ouvrages et de Publications sur le sujet :Fondatrice de la FISSA ;Télémédecine sans
Frontière
Elle est la Présidente du Haut Conseil Français de la Télésanté dite Commission Galien
Qu’est que la télémédecine, quels sont ses enjeux ?
-En ce qui concerne la télémédecine qui est un outil organisationnel d’amélioration de la
qualité des soins par la mutualisation des connaissances.
Quelques prérequis !:
1-La Télémédecine ce n’est pas la médecine à la télé ! et ce n’est pas , non plus, que.. la
téléconsultation ; qui n’est que la petite pointe de l’iceberg du domaine de la Télémédecine,
et la téléconsultation, ce n’est pas le téléconseil ; les trompettes ne font pas l’armée!
comme on a pu le croire dans cette déferlante médiatique pétaradante, orchestrée par les
agences de communication pour leur clients de sites marchands d’information médicale. A
remarquer que ce train la, est parti… et il va même s’accélérer !
2-autre prérequis, que cela soit bien clair ! rien ne remplacera l’examen clinique, la relation
soignant -soigné ; en se rappelant que clinique vient du grec kliné , lit donc= au chevet du
patient et par opposition aux signes cliniques :il y a les signes biologiques, radiologiques et
de biométrique médicale comme offre maintenant grâce à l’évolution technologique : la
Télémédecine … qui permet de faire voyager les données, les informations plutôt que le
patient ;
3-Certe la télémédecine ce n’est pas la panacée mais c’est devenu indispensable ; c’est
mathématique :
1-vu, le vieillissement de la population ; 50 % de la population aura plus de 50 ans en 2050,
En Europe :1 personne sur 2 aura plus de 60 ans et 1 personne sur 5 sera dépendante d’ici à
25 ans..
2-vu, pour cette même période ; une démographie médicale inquiétante ; la moitié des
soignants actuels seront devenu inactifs ..c’est 21000 praticiens de moins d’ici 2025=10 % ,
en tout cas une mauvaise répartition ;on passe du simple au double = pour 1000 habitants
de plus de 60 ans :3,4 dans ma creuse natale, par contre la Haute Garonne=8,2,et Paris=8,6
et L’outre-mer moins de 38% de médecine actifs en moins d’un an et
3- vu, pour notre pays ; les dépenses insupportables de santé plus de 25 milliards la France
c’ est le 2 ème pays du classement OCDE derrière les USA des dépenses de santé en
proportion du PIB .
QUID ?
Avec les déserts médicaux déjà présents, il faudra bien répondre à ces besoins en santé de la
population. La télémédecine c’est bien, mais on peut attendre beaucoup mieux et plus de
notre société, sous réserve d’un financement à la hauteur des enjeux.. A suivre !
Qu'apporte ce décret d'application de l'article 78 de la Loi HPST ?
- Des modification du Code de la santé publique ( chapitre VI de la sixième partie)
Ce décret apporte au Code de la santé publique les articles R6316-1 à R6316-11, qui
encadrent la pratique de la télémédecine. La Loi HPST (hôpital, patients, santé et territoires)
a été promulguée le 21 juillet 2009. Son titre II, intitulé "L’amélioration de l’accès à des soins
de qualité" inclut la définition du cadre juridique de la télémédecine. Un décret publié le 19
octobre donne les modalités de sa mise en œuvre pratique.
la loi HPST Hôpital Patient Santé Territoire reconnait la place des soins de premiers secours
dans le système de santé et donc l’amélioration de cet accès aux soins passe par le
déploiement de la télémédecine, d’ou le décret d’application sur la télémédecine qui est
paru au JO ce 21 octobre, il est ainsi rédigé ;relèvent de la télémédecine les actes médicaux,
réalisés à distance, au moyen d’un dispositif utilisant les technologies de l’information et de
la communication ; c’est-à-dire par exemple grâce à des capteurs biométriques qui indiquent
les paramêtres médicaux vitaux ,tels qu’oxymêtres, spiromêtre,,ECG, glucomêtre le médecin
à distance peut déterminer pour son patient la prise en charge la plus judicieuse et ainsi
éviter des transports couteux et traumatisants.
C’est ce que font régulièrement des médecins de la sécurité civile, des pompiers comme le
SDIS 56 ou du 973 (en exemple : l’infirmière Macha sur son île Hoëdic en liaison avec
l’équipe Télémédecine de Vannes ; Leblais, Dannion, Vercel ; pareil en Guyane avec celle du
Docteur Gaël Mélo)
A noter : la télémédecine est un acte de nature médicale qui relève du droit commun de
l’exercice médical et du droit des patients ;
Sont des actes de télémédecine ;
* la téléconsultation qui permet à un médecin distant, au moyen d’une connexion son et
image de qualité et d’appareils de télémétrie, et en ayant accès au dossier du patient, de
produire un diagnostic (professionnel médical qui donne une consultation à distance à un
patient) ;
* la téléexpertise qui permet à un professionnel médical de solliciter l'avis d'un ou de
plusieurs professionnels médicaux (échanges entre médecins pour arrêter une thérapie),
(avis médical spécialisé demandé et rendu à distance) ;
* la télésurveillance médicale, c'est-à-dire, un acte de surveillance ou de suivi par un
professionnel médical qui interprète les données de suivi (ECG, glucomêtre, dialyse à
domicile..), (suivre un patient à distance à l’aide de matériels de surveillance)
* la téléassistance médicale, qui permet à un médecin d'assister à distance un autre
professionnel de santé au cours de la réalisation d'un acte de soins (ex. télé chirurgie); dans
ce cas les infirmiers sont pleinement concernés. Ils assurent la continuité des soins.
A savoir aussi : la réponse médicale donnée dans le cadre de la régulation médicale
(permanence des soins et urgences entrent également dans le champ de la télémédecine
comme par exemple la réponse médicale donnée par le SAMU qui est logiquement intégré
aux pratiques de télémédecine).
Le projet de décret précise, par ailleurs, un cadre juridique de la télémédecine qui prévoit
que :
- la responsabilité de la prise en charge du patient est assurée par le prescripteur ou le
solliciteur ;
- le consentement éclairé du patient doit obligatoirement être recueilli ;
- les professionnels utilisant le dispositif de télémédecine doivent être formés et identifiés ;
- l’ensemble des actes de télémédecine, ainsi que les actes prescrits, doivent figurer dans le
dossier du patient, qui doit donc être informatisé.
En résumé avec ce décret ; La télémédecine est mieux encadrée.
Quel enjeu de la Télémédecine-Télésanté ?..
-Une grande avancée technologique conjuguée à une grande volonté politique permet une
transformation radicale de société ; ( électricité, concorde, TGV spatial…)
Tel est l’enjeu de la Télésanté- Télémédecine qui est au carrefour de notre excellence
médicale et de notre incroyable capacité d’innovation…
(Télésanté=télémédecine+soutien social , autonomie,+prévention+éducation)
Mais ce n’est pas en cherchant à améliorer la bougie qu’on a trouvé l’électricité !
Quel marché ?
-les principaux moteurs du marché pour la télésanté demeurent, je le répète, le manque de
médecins, surtout de spécialistes dans les régions éloignées et en général une mauvaise
répartition, le sentiment d'une isolation professionnelle et la demande croissante de services
de soins de santé équitables et accessibles.
Ces facteurs conjugués à la tendance décroissante dans les coûts d'équipement et de
télécommunications, au vieillissement de la population (comme nous l’avons déjà évoquè )
et à la montée des soins ambulatoires en faveur d'une hospitalisation à long terme font en
sorte que la surveillance à domicile ,le télédiagnostic, les télésoins, la téléprévention , la
télésurveillance, présentent des options intéressantes tant pour les patients que pour les
prestataires
Les principaux changements dans l'industrie de la télésanté sont provoqués par le besoin
d’intégrer de nouveaux produits et services à l'ensemble de l’organisation des soins de
santé. Ce besoin d'intégration constitue la base pour la croissance et la compatibilité des
systèmes, pour l'établissement de la priorité d'élaborer une infrastructure en France. Aussi,
les fournisseurs-entrepreneurs ne peuvent plus se permettre de s'en tenir à des projets
pilotes à court terme, à des expériences ou à des projets de petite envergure; ils doivent
concevoir leur modèle d'affaires de façon à faire partie intégrante du rouage global des soins
de santé et ceci avec. Une vraie et grande Ambition :
-Quelle Ambition ?
Ce serait de lancer une opération en HS2 Haute Sécurité Santé* à grande échelle qui
permettrait de mailler le pays grâce à la Télésanté afin d’aider à réduire le plus rapidement
possible la désertification sanitaire, l’engorgement des grands hôpitaux, aider aussi à la réaffectation des petits établissements hospitaliers , à l’établissement des maisons rurales de
santé etc.. pour cela il faut organiser des marchés lisibles et constructifs à financement
stable qui permettent aux entrepreneurs d’industrialiser valablement afin d’être compétitifs,
et pouvoir suivre le rythme des changements technologiques.
(*le concept du HS2 c’est à dire Haute Sécurité Santé qui, dans la troisième dimension du
développement durable après l’économique et l’environnement représente le social, =
santé, sécurité, solidarité
De la même manière que le HQE Haute Qualité Environnementale, rattachée à la deuxième
dimension, l’environnement, s’est imposé dans la construction pour protéger le capital
patrimoine de la planète
Nous devons promouvoir la Haute Sécurité Santé pour la protection du capital humain.
« existe-t-il , pour l’homme, un bien plus précieux que la santé » nous disait déjà Socrate)
Autre problème concomitant à résoudre :Financement !
Si la question du remboursement n’est pas réglée de façon appropriée, il est peu probable
que la télésanté soit mise en œuvre véritablement. Les médecins ne sont pas susceptibles de
fournir de vastes services de télésanté s'ils ne sont pas compensés, d'une façon ou d'une
autre, pour leur temps et leur effort.
Pour cela : Il faut à la fois de la réglementation, que ce décret devrait apporter … et de la
marche à suivre « protocolée » c’est à dire définir les contours du bac à sable ( tout en
laissant suffisamment de sable dans le bac !)mettre les moyens financiers d’amorçage (En
sachant que la télémédecine ne coûte pas … elle rapporte ; une étude récente Suisse estime
que les technologies de la télésanté permettent d’épargner de l’argent jusqu’à six , voir neuf
fois les investissements consentis)
et vite sortir du refrain : évaluation , contrôle, référencement , régulation coordination, qui
doivent rester normalement, du domaine du permanent et aller vers l’action, maintenant,
immédiatement !!c’est à dire privilégier l’application, l’opérationnalisation, le déploiement
afin d’atteindre le but positif qui est la valeur ajoutée .
-Quels sont les aspects sociaux et économiques ?
Vous parlez de « gisements d'amélioration de notre système de santé »
-justement l’équilibre est à rechercher entre vie sociale et vie économique
- vie sociale : « rapprocher les hommes , rompre l’isolement »
Cette possibilité d’harmonie qu’offre la Télésanté dans le social en aidant les patients mais
aussi en soulageant les aidants, (qu’on oublie trop souvent) : le professionnel de santé, en
particulier le médecin, qui va retrouver du temps intelligent, j’oserais dire du « cas
intéressant », à partager, par la possibilité des technologies de diagnostic à distance avec des
spécialistes, ses confrères etc.. mais aussi ; bien fait dans le soutien à domicile, gestion
distante des urgences, de la prévention, des situations de crises sanitaires, de l’hypertension
,de l’insuffisance cardiaque, diabète, maladie d’alzheimer, gériatrie téléconsultation,
téléradiologie (voir travaux de la Commission GALIEN)
- vie économique Comme nous l’avons dit les technologies de la télésanté permettent
d’épargner de l’argent jusqu’à six, voir neuf fois les investissements consentis révèle une
étude suisse.
Les Anglais d’après un article dans Courrier International consacrent 625 euros par
personnes âgées en « Allocations en Technologie Préventive » pour leur permettre grâce à la
télésanté de rester chez Elles
Dans le MAD et HAD: en France quelques chiffres rapides
Savez vous que dans le bulletin 109 édité par l’IRDES
-100 places ouvertes en HAD par département ; 10000 en France c’est 350 millions d’euros
d’économie ; 50 000 places facilement envisageables soit : 1 milliard 7 !!
-Au sujet de la dépendance ; un rapport publié en juin, la député UMP Valérie Rosso-Debord
a chiffré à plus de 22 milliards d'euros les dépenses publiques pour la dépendance en 2009,
l'allocation personnalisée d'autonomie (APA) versée à 1,1 million de personnes de plus de
60 ans représentant un quart du total.
Le coût de la dépendance a été chiffré à 1.800 euros par mois en moyenne pour une
personne à domicile et 2.300 euros en établissement,une différence de 500 euros
d’écomomie que peut apporter dans bien des cas la Télémédecine- télésanté. encore des
milliards d’économie
(Soulignons ; à comparer avec des retraites inférieures à 1.000 euros pour plus de la moitié
des personnes âgées et ces dépenses sont appelées à augmenter avec le vieillissement de
la population.)
autre exemple, en hospitalisation forcée, abusives.. Simone Veil me disait qu’elle avait fait
faire des statistiques à son époque, qui donnaient une fourchette entre 5 et 20 % des
journées hospitalières donc, 28 millions de journées hospitalières par an, le calcul est vite
fait : donc, plusieurs milliards d’économies par an
En résumé, les solutions sont la , même, et je le répète, si ce n’est pas la panacée, la
télésanté devient indispensable..
Vouloir l’ignorer serait de la non assistance à personnes en danger .et les entreprises des
technologies de la santé seraient en péril .. Elles vogueraient à la dérive..
La maison brûle, et on nous parle de réflexion, d’expérimentation ..
Il va être trop tard « L'absence, par exemple, en ce domaine, de politiques relatives au
remboursement des médecins qui s'engagent dans l'exercice de la télésanté pourrait mettre
en veilleuse le développement de la télésanté ; jusqu’à ce qu’elle ne se réveille plus..
Rester à côté de l’extincteur à réfléchir quand la maison brûle est une faute sociale, une
faute économique, et à mesurer l’enjeu tel qu’il est ! ce sera une faute historique si nous n’y
prenons garde !
Nous constatons malheureusement que la volonté politique nécessaire est encore en
devenir Ce n’est pas que le puits soit profond c’est que, bien souvent, la corde est trop courte
Néanmoins, Saluons cette parution du décret d’application sur la télémédecine qui est déjà
une grande avancée même si ce n’est qu’un petit pas !
Quelle est la différence entre La Télémédecine hospitalière et celle
de proximité ; la IN et OUT comme vous les distinguez ?
Mettre la haute technologie au service de la santé pour tous, avec la Télémédecine, la
Télésanté, c’est un périmètre très complet qui permet de définir une nouvelle relation entre
soignants et soignés dans la qualité. Deux cas :
- le « OUT » : le patient est distant de son médecin. c’est là , la véritable « Révolution du
soigner » qui permet grâce à cet outil organisationnel d’améliorer la qualité des soins par
cette mutualisation des connaissances à distance.
De façon nomade dans le « OUT »les mesures médicales effectuées chez le patient se font à
l’aide des capteurs adéquats et transmission des résultats via une plateforme
médicale aux personnels soignants concernés : valise nomade de Télémédecine-kitsos,
capteurs et gateway à domicile, plateforme médicale.
-le « IN» le soignant est auprès de son patient au sein de l’unité de santé (hôpital, clinique,
…), et c’est surtout de la télévisioconférence, donc largement banalisé, et essentiellement
pour de la mutualisation de connaissances médicales ;
Quoi faire ? Quelle gouvernance ?
Vous soulignez dans votre communiqué un risque de « dilution des centres de décision et de
pilotage » dans la gouvernance de la télésanté. Pouvez-vous préciser ?
-L’objectif comme la vertu de la télémédecine-télésanté est, principalement, de répondre à
une meilleure prise en charge, un mieux- être du patient, le glissement de la télémédecine
vers la télésanté , téléprévention reflète un passage plus général du diagnostic et du
traitement vers le bien être comme l’a démontré notre commission Galien dans ses travaux.
Demain grâce à l’apport de nos nouvelles technologies à la santé comme les capteurs qui
permettent de surveiller , de prendre les paramètres médicaux à distance : c’est le médecin
alerté qui prendra l’initiative de vous appeler pour un rendez vous , de même, d’un coup de
baguette magique le patient pourra avoir au pied de son lit ,chez lui son médecin traitant
comme n’importe grand spécialiste si besoin.
Mais aussi ;une prise en charge en tout point du territoire, afin de répondre judicieusement
et rassurer à la question angoissante du patient: « mais qu’est- ce que j’ai ? », en moins de
20 minutes, et ainsi, souvent éviter les transports coûteux et traumatisants et pour le
praticien qui s’interroge, pouvoir à distance, avoir la réponse d’un confrère spécialiste à : «
qu’est- ce que je fais dans ce cas là ? », Aujourd’hui, les entrepreneurs des technologies de la
santé sont en mesure techniquement de relever ce défi .
L’enjeu est tel que cela devrait être un Grand chantier présidentiel basé sur
un plan quinquennal HS2 pour une santé équitable pour tous n’importe où !
En tout cas, la nécessité d’une transversalité interministérielle est indispensable certes la
télésanté est du domaine de la santé mais tout aussi bien du social !! de l’économique ;
l’industrie , l’intérieur ,la défense, le commerce extérieur, l’aménagement, par exemple :
c’est bien la place de l’Etat normalement, en tant que premier aménageur du territoire et
garant de la sécurité publique d’assurer un meilleur équilibre territorial quand à l’accès aux
soins, la télésanté comme dans l’aide au diagnostic à distance va dans l’avenir y contribuer
largement.
Il est donc indispensable que notre pays se mobilise avec l’aide d’une
FIAT Force d’Intervention et d’Appui à la Télésanté ;
Organisation interministérielle menée par un « commando »d’experts qui va assurer le
démarrage, l’amorçage du déploiement de la télésanté en maillant le pays par le biais de ses
territoires. Ceci afin de construire le réseau puis la mise sur rail et enfin, en appui, passer le
relais à l’administration des ARS Agences Régionales de Santé quand elles seront en mesure
d’assurer, grâce à la télésanté cette « Révolution du Soigner »
Je finirai avec cet adage africain : Avec j’essaierai, on ne fait rien, Avec je voudrais on fait de
grandes choses, Avec je veux et mieux, nous voulons, on fait l’impossible et on construit un
monde meilleur, pour nous et les générations futures
Sauvons demain ! Et comme disait Soeur Emmanuelle ; Agir ! est à la portée de tous ce sera
mon mot de la fin.
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